dimanche 18 mars 2012

Couchant ?

Deux étoiles ? une planète
grosse et blanche, une magnitude
comme la descente d’un trait milieu du ciel
vers une terre bordée de nuages
filant vers la mer
mais en arrêt, attente de la nuit
qui les fondra.

Trace intense d’un départ,
mais si lent, développant sans mouvement,
d’une présence qui passe
mais laquelle ?

Troupe qui du gris sale sur ciel doux
va légère de seffilocher
en lames imprécises vers
je ne sais quoi.

Deux par deux, arrivent les étoiles
tendant des lignes simples
– puisque je me souviens de celles-ci,
n’était-ce pas les yeux d’un ciel sans visage qu’elles ?

Un avion qu’on ne voit pas
en fait autant, autre ligne qu’il dévide et tend
d’un son qui bouge, qui se déplace,
qui appelle la distance et y va disparaître.
Nul message, nul mot
pas même un silence
qui regarde, qui écrit, qui suis ici ? là ? maintenant ?
que les deux premiers astres,
tenant suspendus peut-être de très loin
de jamais, de là-bas,
d’amitié, toute la terre,
tout le ciel sinon toute la
troupe des nuages,
peut-être aussi le dernier chant d’oiseau,
suspendus au temps
qui en ce moment n’est ni instant ni durée.

Le sombre des nuages les défait
et jouxte déjà la nuit
qu’il appelle et refuse.

Quand avait fumé la crête de notre toit au chapeau plat,
j’avais dit qu’ainsi vit une maison.
Mais ma fille regarda la cheminée : elle fabriquait
les nuages au bord rose alors et tout en venait.

Elle partie, je restais de seule apparence,
les couleurs avaient jamais été,
la lumière n’était plus espace ni surface.

Je me souviens que tout était horizontal
sauf le haut du ciel et l’imagination d’un trait
de la planète à l’étoile de forte magnitude.
Je me souviens que la présence est du temps sans durée ni instant

Sans les couleurs, c’eût été l’éternité, puisque c’était silence
et que j’étais admis.

Il y avait donc des couleurs
ou était-ce bien l’éternité ?
de l’endroit, je suis sûr.

Point de vue d’oublier,
situation d’être là et de regarder, écrire ce qui se voit,
ne rien sentir ni respirer.

terrasse de Minnohar me Mamm, Reniac – après le coucher du soleil, dimanche 18 Mars 2012