mercredi 24 août 2016

ce que j'essaye d'écrire



Plan « pour que demain commence »



matière du livre – un moment de ma  vie me permettant une appropriation de la France par analogie

1° le doute

vieillissement, problèmes de santé, de capacités diverses, y compris d’écrire
séquences répétées d’échecs répétés
prouver ma fécondité (à moi-même, à autrui, aux autres, mon adaptation autant aux circonstances qu’à mon âge)

= la France
le doute d’elle-même, le doute des siens sur elel
elle ne s’accorde plus avec ses dirigeants, ne sait plus les discerner, les former
elle doute de sa capacité à relever les défis
. sa société et la diversité
moins religieuse et ethnique, mais plutôt l’agnosticisme ambiant et non la guerre des religions, contre l’islam
. son économie grugée ? trahie ?
les réformes ; sensation de capacités en soi pas évaluées par elle-même, par les siens, par les dirigeants (politiques, entreprises, religieux, intellectuels)


2° le discernement

la perte ou l’hésitation du discernement – quelle orientation ?
le repos ? végétaux, animaux, conjugalité, paternité
mais laisser quelque chose, recueillir :
la mémoire des rencontres (circonstances, personnes, livres, œuvres)
la transmission du bien matériel, la transmission du legs (époque, génération, histoire)
crise de l’outil, lequel ? crise de l’énergie ?

= la France : la question d’Europe
le défi : pas de normalisation,  un sort commun, le dialogue, l’humanisation
discerner ce qui nous est partenaire,
ce qui est la voie de la fécondité
crise de l’outil : les institutions
crise de l’énergie et de l’imagination : les élargissements, la gestion des différences de nature et des différences de niveau


le sursaut possible par le choix d’un emploi, de s’employer

* du procès en fidélité à de Gaulle (1969 à 1981) à la posture de plus en plus qualifiable de celle de tribun du peuple (2006 à…) : l’Elysée toujours directement saisi (éditoriaux, courriels) – expérience d’une correspondance suivie et de la rencontre (1977 . 1983 à 1994)
* les responsabilités dans ma vie et aujourd’hui
la conception et l’exercice de mes fonctions professionnelles
les conseils à l’Eglise
* les accompagnements

= la France, son rôle pour l’Europe et le monde
* l’autorité morale
* l’indépendance technologique et mentale
* la prise de conscience d’une position historique et géographique exceptionnelle, elle vaut autant pour l’Europe à travers nous


4° la démarche = se réunir

* la campagne présidentielle prochaine : y participer pour y dire et pour y fonder différemment
l’effet de réseau, de reconnaissance des affinités et de confection du bouquet : entre Français
l’effet de tribune : forcer l’orientation des autres, entrer dans les médias, les intéresser par liberté et différence, rupture
* la pérennisation : une fondation d’ordre
les échecs d’autres démarches : nouvelles, acquises de longue date (Manif., Nuit Debout) et de tout extrême parce qu’unilatéral sans dialogue ni émergence de consensus

= la France
* la démocratie est participation ; alternance, élection n’en sont pas l’essence
délibération plus que vote, mode de décision plus que mode de scrutin
* la planification : cadre de perspectives, de mises en commun, d’inventaire, de négociations
rencontre enfin de tous les genres : économique, financier, politique, social, philosophiques

5° les soifs de maintenant

créer, dialoguer, pérenniser, inventer

= la France
énoncé des fondations par retour à nos atavismes, par novation : nouveaux âges démographiques et techniques

Annexes
* textes et citations majeurs sur la démocratie, l’essence du pays, la politique et ses parcours
* énumération brute de propositions (ressassées depuis dix ans, toujours éludées, dites tardivement et partiellement par d’autres, et pas toutes)


après-midi du vendredi 19 août 2016
NorautoAutosur – Reniac

dimanche 14 août 2016

l'hérédité en écriture

Alexandre Diego Gary - né en 1962 . . . selon wikipédia


photos . frontispice page google
Alexandre Diego Gary
babelio.com
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Giniès/Sipa Jean Seberg et Romain Gary
artmony.biz
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wikipédia . en ligne soir du dimanche 14 août 2016

 

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image illustrant une personnalitéimage illustrant français
Cet article est une ébauche concernant une personnalité française.
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Alexandre Diego Gary, né à Barcelone le 17 juillet 1962, est un écrivain français. Il est le fils de Romain Gary et Jean Seberg.

Sommaire

Biographie

Parce qu'il est né alors que ses parents n'étaient pas mariés, les premières années de son existence ont été cachées aux proches du couple. Son père a utilisé ses contacts diplomatiques pour établir un acte de naissance à Charquemont, le 26 octobre 1963, soit après le mariage de ses parents1.

Œuvres

Notes

  1. (en) Ralph W. Schoolcraft, Romain Gary : The Man Who Sold His Shadow, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2002, 214 p. (ISBN 0-8122-3646-7), p. 69, citant (en) David Richards, Played Out : The Jean Seberg Story, New York, Random House, 1981, 386 p. (ISBN 0-394-51132-8), p. 123–126.

Références

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je lis et découvre

Françoise Mallet-Joris . 1930 + 2016


 

wikipédia – en ligne dimanche 14 août2016


Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment (13 août 2016).
Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en veillant à citer vos sources.
Les biographies étant habituellement écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre au passé les verbes qui sont actuellement au présent.
Par ailleurs, dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu'un que de son « décès ». Cette page fait le point sur cette pratique.
Dernière modification de cette page le 14 août 2016, à 17:06.
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Françoise Mallet-Joris
Description de cette image, également commentée ci-après
L'écrivain Marnix Gijsen, Paola de Belgique, Suzanne Lilar (sa mère) et Françoise Mallet-Joris (à droite), lors d'une rencontre dans les années 1960.
Données clés
Nom de naissance
Françoise Lilar
Naissance
Décès
13 août 2016 (à 86 ans)
Bry-sur-Marne (France)
Activité principale
Distinctions
Prix Femina (1958)

Auteur
Langue d’écriture
Compléments
Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (1993-2016).
Membre de l'Académie Goncourt (1971-2011).

Françoise Mallet-Joris, née Françoise Lilar le 6 juillet 1930 à Anvers en Belgique et morte le 13 août 2016 à Bry-sur-Marne (France)1, est une femme de lettres belge et française, écrivaine de renom et membre de l'Académie Goncourt2 de 1971 à sa démission en 20113.

Sommaire

Biographie

Fille du ministre Albert Lilar et de l'écrivaine Suzanne Lilar2, Françoise Lilar publie à 16 ans sa première œuvre Poème du dimanche4. Elle ne peut publier sous son nom à 19 ans un « roman sulfureux » Le Rempart des Béguines et choisit le pseudonyme de Mallet, puis en 1950 y ajoute Joris pour conserver une assonance belge. Elle se maria par la suite avec Robert Amadou, Alain Joxe et Jacques Delfau. Elle eut quatre enfants, Daniel Amadou ainsi que Vincent, Alberte et Pauline Delfau.
Elle s'est fait connaître avec son roman Le Rempart des Béguines qui évoquait une histoire d'amour lesbienne entre une jeune fille et la maîtresse de son père. L'ouvrage fut adapté au cinéma en 1972 par le réalisateur Guy Casaril, avec lequel elle travailla au scénario. La suite de ce roman, La Chambre rouge, fut adaptée au cinéma par le réalisateur belge Jean-Pierre Berckmans.
Elle a été également parolière de la chanteuse Marie-Paule Belle5 avec qui elle a vécu une longue relation6. Elle a également écrit le livret d'un opéra resté inédit, Caryl Chessman, dont la musique est de José Berghmans.
Membre du comité du Prix Femina de 1969 à 1971, elle est élue à l'unanimité en novembre 1971 à l'Académie Goncourt où elle siégera jusqu'à la démission qu'elle donne en 2011, pour des raisons de santé3.
De 1993 à sa mort, Françoise Mallet-Joris est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, où elle occupe le fauteuil de sa mère Suzanne Lilar, morte un an plus tôt.
Sa mort est annoncée le 13 août 2016 par Pierre Assouline5.
« Françoise Mallet-Joris a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas que chez les femmes. Ce n'était pas qu'une romancière pour femmes, contrairement à ce que l'on a pu dire en raison de ses engagements féministes.5,6 »
— Pierre Assouline

Œuvre

  • Poèmes du dimanche
  • 1951 : Le Rempart des Béguines éditions Julliard, réédition Le Livre de poche, 1963 et Pocket, 1982
  • 1955 : La Chambre rouge, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
  • 1956 : Cordélia, nouvelles, éditions Julliard, réédition Pocket, 1984
  • 1956 : Les Mensonges, éditions Julliard, Prix des libraires, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1960 et Pocket, 1980
  • 1958 : L'Empire céleste, éditions Julliard, Prix Femina5, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1981
  • 1961 : Les Personnages, roman, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
  • 1963 : Lettre à moi-même (essai), éditions Julliard
  • 1965 : Marie Mancini, Le premier amour de Louis XIV, biographie, éditions Julliard, prix Prince-Pierre-de-Monaco. Réédition en 2010, éditions Pygmalion-Flammarion.
  • 1966 : Les Signes et les Prodiges, éditions Grasset
  • 1968 : Trois âges de la nuit : histoires de sorcellerie, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1974
  • 1970 : La Maison de Papier, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1972
  • 1973 : Le Jeu du souterrain, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1976
  • 1973 : Les Feuilles mortes d’un bel été, éditions Grasset Jeunesse, 1973 (illustrations de Catherine Loeb)
  • 1975 : J'aurais voulu jouer de l'accordéon (essai), éditions Julliard
  • 1976 : Allegra, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1979
  • 1978 : 45 tours livre-disque La bicyclette, L'arbre des villes et l'arbre des champs. Il s'agit de deux chantefables pour enfants qu'elle a écrites, qui sont chantées par Marie-Paule Belle et dont elle est la narratrice, Le Petit Ménestrel / Adès (ALB 156)
  • 1978 : Jeanne Guyon (biographie), éditions Flammarion, réédition Le Livre de poche, 1980
  • 1979 : Dickie-Roi, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1982
  • 1981 : Un chagrin d'amour et d'ailleurs, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1983
  • 1983 : Le Clin d'œil de l'ange, éditions Gallimard, réédition Folio-Gallimard, 1985
  • 1985 : Le Rire de Laura, éditions Gallimard, réédition Folio-Galliard, 1986
  • 1988 : La Tristesse du cerf-volant, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1989
  • 1990 : Adriana Sposa, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1991
  • 1991 : Divine, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1992
  • 1993 : Les Larmes, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1995
  • 1997 : La Maison dont le chien est fou, éditions Flammarion-Plon, réédition Pocket, 1998
  • 1999 : Sept Démons dans la ville, éditions Plon, réédition Pocket, 2000
  • 2000 : La Double Confidence, éditions Plon, réédition Pocket, 2003
  • 2005 : Portrait d'un enfant non identifié, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 2006
  • 2007 : Ni vous sans moi, ni moi sans vous…, éditions Grasset, 2007
Adaptation

Références

  1. « La romancière franco-belge Françoise Mallet-Joris est décédée » [archive], sur Le Soir,‎ 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).
  2. a et b http://www.academie-goncourt.fr/?membre=1016697336 [archive]
  3. a et b http://www.vousnousils.fr/2011/09/06/prix-goncourt-une-premiere-selection-tres-eclectique-512358 [archive]
  4. Susan Petit, Françoise Mallet-Joris, Rodopi, 2001, 1–157 p. (ISBN 9789042012165, lire en ligne [archive]).
  5. a, b, c et d « Mort de la romancière Françoise Mallet-Joris » [archive], sur Le Monde,‎ 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).
  6. a et b « La romancière Françoise Mallet-Joris est morte a 86 ans » [archive], sur BFM TV,‎ 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

recommencer complètement, page vierge - mais avec l'expérience de l'échec

jeudi 11 août 2016

écrivant . ce que je continue de titrer : " pour que demain commence . conversation, projet et mémoire "




11 heures 01 + Chaque jour, chaque nouveau jour est probatoire. J’en ai plusieurs, combien ? jusqu’à ma mort, plusieurs d’ici le retour de mes aimées. Donc, « mon » livre. Réfléchi sur les apports d’hier soir, et sur la manière dont j’ai entrepris d’écrire de fil en aiguille, comme si une dialectique allait s’imposer d’elle-même et qu’ayant seulement choisi une perspective et encore : l’ordalie, tout devait venir naturellement. Il me faut un plan, et ce sur quoi j’écris est grave puisqu’il s’agit de comprendre que nous ne sommes pas des mouvements et des inerties banaux mais sans doute à un seuil ressemblant à la bascule des années 30 vers des totalitarismes. Sans doute, cette fois-ci, n’y a-t-il nulle part en Europe – car singulièrement il semble ne s’agit que de l’Europe, elle seule potentiellement en mouvement, puis l’Amérique anglo-saxonne entre en torpeur et médiocrité politique, l’Amérique latine s’enfonce dans sa mal-gouvernance, l’Afrique dans ses dictatures provocatrices de désespoir et d’émigration, et qu’à l’Asie énorme nous ne pouvons pas grand-chose ni au régime de Pékin ni l’antagonisme qui vient entre les deux puissances : Chine-Japon – nulle part en Europe de chefs charismatiques. La dictature qui vient qui s’installe déjà dans les pays anciennement dits de l’Est n’en est que plus redoutable, elle n’aura ni nom ni visage ni même apparence d’un individu plutôt qu’un autre, il y a déjà un système de pensée, haineux, simpliste, psychiquement violent pour qui résisterait. Mais on ne résiste pas encore. Quant à nous, selon les propos qui reviennent des conversations entretenues par FH, il m’apparait – ce que je ne voyais pas jusqu’à ces heures où sa personnalité ne m’était plus du tout saisissable, si jamais je l’avais auparavant comprise, et je ne le crois pas – que l’homme, cynique au possible, comprend très bien l’air du temps, et même les vrais défis (aujourd’hui la démocratie), mais pour lui ce ne sont que des thèmes, des points d’appui pour se maintenir au pouvoir. Il excelle à trouver des prises, et – lui – à n’en offrir aucune. Au comble de l’impopularité relativement à tous ses prédécesseurs, personnages ou régimes confondus, il se maintient et se maintiendra. Il est indifférent à tout, se sert de tout et notamment de ce vice qui n’est pas institutionnel mais psychologique : personne ne résiste, on vote au Parlement, se contentant des concessions mineures et d’apparences de débat, et personne ne battra l’impétrant aux primaires de la gauche. Chacun croit à la durée et l’on ne pense plus, entre VALLS et MACRON qu’à 2022…  c’est fou. On va vers un combat, psychologiquement passionnant, mais politiquement désastreux car n’engageant aucun choix stratégique pour notre pays et pour l’Europe, un combat entre ce cynisme et le culot de NS, chacun d’ailleurs ne croit qu’en soi et nullement à des convictions de fond ou à la qualité de ses troupes et électorats. Marine LE PEN sans doute au second tour, mais bien moins assurément qu’il y a six mois, et la possibilité qu’elle soit élue, ce qui rendrait la main au Parlement pour la première fois depuis 1958, me paraît très faible. Intérêt (accessoire ?) du journal : vérifier « plus tard » ce que l’on pensait ou prévoyait « avant ». – Il me faut écrire cette inertie, cette urgence, ces agencements, le risque du nouveau siècle. L’avenir n’est pas au hasard.

18 heures 28 + Je « reprends » surtout si « cela » marche. Beau message de MMR. Oui, c’est vrai mon livre est tardif si je ne le boucle d’ici la première semaine de Septembre : « court mais dense », exergue d’un de mes cahiers de camp scout. Dieu veuille bénir tout : projet, effort, travail et me donner le débouché.

19 heures 52 + Interruption dix minutes : messages de MMR, puis de JLM et enfin de MCC. – Je ahanne, suis sans doute emm… mais je sais et vois où je vais. Je ne m’arrêterais ce soir qu’au bord de ce que je veux traiter : l’horreur possible et la souhaitable marche pour l’éviter.

21 heures 21 + Je me suis arrêté. Ce livre m’échappe. Je n’écris pas selon moi, ni selon autre chose qui serait un plan ou un projet, j’écris de moi à un lecteur, de moi à nous sur ce que nous vivons, je me propose aussi en parabole, mon âge et ma santé, mes limites de talents et de savoir-faire, et je nous mets dans une ambiance qu’hier soir j’ai enfin trouvé, échappant à la banalité d’une catastrophe nationale non dite mais réelle. Je passe ainsi du matériel et de la sociologie politique à du spirituel, j’espère. Je reste allusif et abstrait, des notes « de base de page » donneront noms, dates, parfois des circonstances et le moment historique. – Suis-je en bonne voie ? voici que mon blog, où je viens de déposer mon travail de ces heures-ci (avant de maintenant dîner puis débroussailler pour l’apparence immédiate de demain,mes chères sœurs)… répond. Le lendemain du jour où j’ai déposé mon premier travail, celui du lundi 8  : soit le 9 Août, 180 visiteurs ou lecteurs, alors qu’ensuite ou avant, c’est de l’ordre de la dizaine. Quelle a été l’alerte, comment sont-ils venus ? Aujourd’hui, 12… à cette heure.

suite IV . à continuer



De quoi sommes-nous capables ? et quels sont les temps ? Je me pose la question tous ces mois-ci pour moi-même. Ce choix d’intuition de m’imposer au prochain élu, à la prochaine élue, quel qu’il soit, quelle qu’elle soit, pour présider notre République, nous présider, m’imposer tout simplement – puisque les suggestions, les analyses, les avertissements ne s’imposent à nos gouvernants si cela ne vient d’eux-mêmes et des quelques miroirs qui font cabinet – en  recueillant quelques voix à partir de rien, alors qu’il ou elle aura une machine travaillant en permanence depuis le début du mandat qu’il nous faudra renouveler ou empêcher en choisissant d’autres, tout autant équipés et entourés. Moi, je vous écris. C’est d’ailleurs à vous de comparer. Si je suis à la fois nu comme j’avoue l’être, pas jeune, pas très flambard, et en même temps insipide autant que les autres en textes et propositions, alors il vaut mieux effectivement que je me repose, écrive des poèmes et des mémoires, ou compiler ce que j’ai composé depuis quarante cinq ans… Et je vous laisserai redoubler, tripler, car ils se ressemblent tellement. Les deux derniers, c’est patent. Changement de compagne dans les débuts du mandat, présence à tout propos dans les médias, interventions sur tous sujets méprisant toutes répartitions des compétences, même constitutionnellement distribuée. Même hantise des sondages, même défiance vis-à-vis de la procédure référendaire produisant chacun le sait ou l’a su un rejet encore plus marqué que celui des commentateurs, même peur de parler en plein air à de vraies foules, mêmes mouvements de troupes armées et camionnées quand ils vont ailleurs qu’à leur bureau, mêmes précisions périodiques sur leur identité politique et leurs convictions intimes puisque leurs faits et gestes n’ont d’éloquence que de choquer ou de décevoir, l’un choquant notre idée atavique du souverain à nous donner à nous-mêmes, l’autre si différent de ce à qui nous nous attendions, ce que nous voulons.

La fonction n’est pas celle d’un omniscient ou d’un volontariste, elle consiste à arbitrer entre nos pouvoirs publics constitutionnels, entre les gouvernants, les élus, les dirigeants et comme la politique – lieu de la démocratie – doit l’emporter sur l’économie pour que soit respecté l’essence du pays et notre ensemble social, arbitrer aussi à de grands moments ce qui se délibère et se projette dans nos entreprises, si elles sont d’envergure nationale par ce quelles font ou par ceux qu’elles assemblent en travail salarié, en organes ou personnes investissant et finançant pour leur bonne marche, leur développement. J’écris cela abstraitement, car je n’ai jamais su bien écrire, clair, court, phrases : sujet-verbe-complément et une idée par phrase, mais je crois qu’il m’a été donné de lire et penser assez juste, assez vite, de repérer le détail figurant beaucoup et d’embrasser ce qui finalement explique un pays, un personnage. Ce fut d’ailleurs mon métier, tel que je le comprenais et l’ai exercé. Regarder, entendre, comprendre et admis, dans une intimité périodique et mutuelle, par celui censé nous orienter ultimement, répondre de nous et de notre pays, du présent et de nos acquis, de notre patrimoine, délibérer tranquillement, à égalité puisque ce serait secret, au plus su par les collaborateurs tenant l’agenda présidentiel. Quand j’avais le privilège des colonnes de tels quotidiens, alors que le général de Gaulle n’était plus parmi nous, je pouvais accéder à son successeur par la simple parution en début d’après-midi de ma critique, d’un épisode de plus procès en fidélité que je lui intentais. Je voulus finalement le voir, le rencontrer dans sa fonction et dans sa vie quoiqu’il fût évidemment à la fin de celle-ci. J’en fus dissuadé par celui qui me publiait : trop mauvaise humeur. Je sus que j’étais lu de lui par un ancien et futur ministre, puis grand éditorialiste. Je sus surtout – par un de ses principaux ministres, auquel tout m’attacha ensuite – que j’eusse été reçu. Le suivant avait fait épouvantail pour ceux qui se disaient fidèles à l’homme du 18-Juin et de la participation, de 1940 et de 1969, qui se disaient… mais n’étaient plus guère pour la plupart car le caractère de la fidélité n’est pas le refus d’un autre emploi proposé par un autre, mais de manque l’imagination de la suite selon la source originelle. J’ai cru depuis 1969 que cette imagination m’a été donnée et je tente de l’exercer depuis, professionnellement situé, mais jamais requis, puis retraité mais toujours pas au repos, même si ma santé maintenant m’inquiète et si je sais la statistique de toute longévité, demeurant tant soit peu lucide quand on a soixante-quatorze bientôt, tandis que vous me lisez. A ce suivant, j’ai proposé la recette que je continue de servir, le plan périodique réunissant en commissions diverses tous les acteurs, possédants, représentants, etc… en entreprise, en société, en entités publiques : le plan, institution projetée par beaucoup  de nos élites dans les années 1930, décidée par le Conseil national de la Résistance, étudiée par Pierre Mendès France, ministre des gouvernements privisoires à Alger puis au retour à Paris, chargé de l’Economie. J’ai également demandé un emploi, celui de missionner à ytravers la France pour en connaître au jour le jour et au hasard des rencontres de rues, de lieux conviviaux, d’entretiens avec des gens d’autorité ou d’animation, la pesnée, le souhait, la possibilité. Cela me valut d’être reçu par un des conseillers auliques et amis de Valéry Giscard d’Estaing, Jean Sérisé. Petit homme assuré de lui et de son patron, mais aimant écouter, risquer tout dialoguer, jauger et évaluer. Je ne fus pas séduit, j’étais à l’aise et en confiance. De l’homme qui fonda, pour une seconde fois devenue nécessaire, notre République, cinquième du nom, j’avais fait la connaissance par son frère aîné. Il n’était alors qu’opposant, mais le chef incontesté de l’opposition puisque de Gaulle en l’admettant comme adversaire au dernier tour du scrutin où il fut réélu, l’avait quasiment désigné comme son vrai successeur, ce qui fut. Mais je me tins devant lui en homme libre, jeune, démocrate et surtout en personnalité ayant une tribune de grand rayonnement : celle du Monde. D’autres à leurs premières entrevues, autant que j’en avais moi-même place du Palais-Bourbon puis rue de Bièvre, y gagnèrent presque d’un coup le brevet de futur ministre. Matignon, l’intimité de travailler à l’Elysée, des postes encore nombreux, voire plus élevés, quand le règne fut fini. Jacques Fauvet, dont l’une des filles épousait un futur ministre, déjà candidat à la députation d’Arles, me voyait porte-parole du nouveau Président quand celui-ci vint du Panthéon occuper son nouveau bureau, celui qu’avait – avec déférence – refusé d’occuper son prodécesseur et vaincu immédiat, Valéry Giscard d’Estaing. Mais François Mitterrand, accessible à tout même à une dédicace nominative et datée (l’exact jour et mois suivant de cinquante ans l’arrivée au pouvoir de Hitler, autre temps, autre lieu, autre poids d’Histoire) d’une photo de lui que j’avais prise, me reçut régulièrement soit à l’Elysée soit en déplacement à l’étranger pour lequel il accédait à ma demande de l’accompagner, pour voir et entendre… ainsi juste vingt ans après la journée sur le chemin du roy, de Québec à Montréal, que j’ai déjà évoquée, le Canada dont l’avenir est déterminé par le passé, puis le Canada de la francophonie et des situations diverses qui pourraient en Afrique, dans notre voisinage européen, au Liban, s’amélioraient entre pays frères d’esprit analogue, de références communes. Etais-je sous le charme ? non. Etais-je intimidé ? oui, en public, non en tête-à-tête mais reçu par lui pas ou ne l’aurais-je pas été, je reconnaissais le successeur, l’envergure, la profondeur et le mystère. Quand l’homme a la taille et la mesure de sa fonction. Après lui, les Français pas plus que moi, n’ont vu son pareil, son analogue. Pas une affaire de durée, ni d’exploits comme le fondateur en eut tant à son actif, mais la résonnance d’une personnalité sur un pays, et de l’âme d’un peuple et d’une Histoire sur le responsable de notre Etat. Depuis, l’inadéquation au national m’a expliqué pourquoi – sous trois noms successifs – le  destinataire de mes demandes d’audience ne me répondait pas, ne me répond pas.

Je crois – à l’instar de la plupart d’entre nous – n’être refusé de concourir à la pensée publique et au projet pour notre pays, son bien-être et son rayonnement que des traits de caractère distinguant du commun des Français – eux seuls, nous seuls sommes pourtant immortels tandis que nos présidents sont précaires – ceux qui gagnent l’élection suprême pour un temps sont, malheureusement, depuis vingt ans, la cécité et l’autisme. Nous nous en rendons compte et nous en pâtissons presque tous.

Me voici, avec vous, à comprendre le danger où nous nous trouvons. Par temps ordinaire, il y en a parfois dans la vie humaine et dans la vie des nations, on s’en rend compte rétrospectivement à ce que cela fut du temps perdu pour engranger de quoi être fécond ou nous structurer pour avancer, vivre ce que nous avons à vivre et que nous pouvons rendre beau ou insupportable. Physiquement, moralement, spirituellement. Ambassadeur au Kazahstan, le premier du genre à l’indépendance supposée des Républiques fédérées soviétiques, au terme apparent d’une semi-carrière à l’étranger, passionnée et passionnante par ce que j’en faisais, par qui j’y rencontrais et par ce que je voyais et comprenais, j’ai été rappelé et interrompu, puis empêché de toute suite, de tout avenir. Vingt ans et un peu plus ont passé, il m’a été donné de me marier et de recevoir une petite fille, une épouse, une totale augmentation de mon aire et de mon ambition vitales. Mais j’ai été privé de tout ce que m’aurait d’autres positions, voire les positions que j’ai toujours ambitionné, le côté du roi dans notre Républiques pour savoir et dialoguer avec lui, pour avoir la vue d’ensemble de ce que nous pouvons et devons faire en ce temps-ci. Privé aussi de cette respiration que donne une ressource mensuelle convenable puisqu’au placard, on n’accumule pas les points de retraite. J’arrive donc peu muni aux instants du déclin et des doutes sur chacune de mes forces. Et il me semble qu’il en est de même pour notre pays. Que ma génération a failli à transmettre ce dont elle avait joui sans en ressentir l’éphémère ou au moins la nécessité de l’entretenir, de le parfaire, de le mériter même. Notre pays est-il mortel ? sait-il s’accepter tel qu’il change depuis une génération au moins ? C’était la question jusqu’à ces tout derniers temps. Mais à présent l’interrogation est bien plus forte, elle est inévitable. Nous et nos frères d’Europe sommes en grave danger.

Je voudrais vous dire et – bien plus que vous convaincre – vous rencontrer dans ce vous ressentez vous-même. Donnez-moi l’utilité, pour vous et pour d’autres, d’essayer de l’exprimer. C‘est d’ailleurs – justement – à cette fin-là et à cette seule fin que je souhaite participer à la prochaine campagne présidentielle. Non du tout pour être élu, et je vous l’assure, pas parce que je n’ai aucune chance, dirait-on et vérifierait-on, mais pour dire librement et très fort, selon les moyens accordés à tous et toutes par principe constitutionnel d’application contrôlée, ceux de toute campagne présidentielle en sa phase officielle, ce que nous pensons presque tous. Mais dire aussi en quoi et pourquoi nous sommes en danger. Affirmer enfin, ce que souvent avec fierté, nous croyons de nous-mêmes, que nous manquerions à notre pays, la France, et à notre époque, celle d’une intense hésitation de l’entreprise européenne et du souhait libertaire habitant, taraudant le monde entier, si nous ne faisions pas, ne proposions pas, ne bâtissionspas quelque chose. Même isolément un moment, pour susciter d’autres, puis les autres. Nos âmes sont visées, nous avons cessé de nous évaluer selon nos manques. Il se peut que nous en mourions. Seuls ou pas seuls, la différences ? si nous mourons. Mais la beauté, la grandeur, la joie si nous renversons le cours qui a commencé. Les cours du simplisme, de la haine, du totalitarisme. Sans visage, sans fanfare ni cortège, peut-être sans camps ni tous les attirails photogéniques ou pas d’années d’autrefois mais qui eurent bien lieu et massacrèrent tant et tant, trompèrent tout le monde, même celles et ceux qui en furent finalement victorieux. Tout le monde trompé ? pas tous, il y eût des visionnaires par exigence ou par conviction. J’ai – par la pensée et à travers la mort d’ici-bas – dialogué  avec quelques-unes, quelques-uns avant de continuer de vous écrire. J’ai envie de vous les faire un peu connaître s’ils ne vous sont pas déjà familiers. Ce qui nous mettra, ensemble, dans une ambiance dont nous devons comprendre l’analogie avec la nôtre en ce moment-ci de l’Histoire. Celui où nous arrivons.

commencement - suite III et à suivre



Ecrire ce livre, vous écrire ce livre est exactement aussi difficile et précis que réagir en politique, en société au point où nous sommes comme très vieux pays mais qui change comme jamais autant ni si profondément depuis au moins un millénaire. Je suis moi aussi très vieux, mes repères et mes souvenirs, ceux et celles que j’ai rencontrés, le libellé-même de mon expérience, les mots pour la formuler ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Notre fille – dont je continuerai de vous parler  pendant tout ce temps où nous sommes ensemble puisque vous me lisez – me dit que je parle en vieux français. Mais je ne suis pas seul à être démodé. Tous nos politiques le sont, les chefs de nos très grandes entreprises eux aussi, les dirigeants étrangers datent également quand ils ne sont pas issus des extrêmes.

S’il ne s’agit que d’accéder au pouvoir, personne n’est démodé s’il gagne. Il y a les coups militaires, il y a la cooptation, il y a chez nous – en Europe – l’élection au suffrage universel direct : tout le monde à partir de dix-huit ans en France peut et devrait voter pour que soit choisi le président de notre République. Il en va de même pour composer l’Assemblée nationale ou départager des listes de candidats aux assemblées régionales, départementales, communales. L’esprit reste le même pour d’autres instances de loindre capacité. Il n’est toujours pas décidé de ne tenir pour valable une élection, un scrutin que si un minimum, une proportion importante de celles et ceux qui sont en âge et droit d’exprimer leur choix sont allés aux urnes. Toujours pas permis de déposer dans celles-ci un bulletin blanc parce que vous jugez, nous jugeons que la question n’est pas bien posée ou qu’entre les candidats se disputant la palme, aucun de convient, ne nous plaît. Est-ce le peuple français qui a décidé quand nos institutions – celles voulues par le général de Gaulle et applaudies massivement par nous – sont dévoyées parce qu’on abrège la durée du mandat présidentiel, à égalité de celle des députés à l’Assemblée nationale et que, de partout, il nous est répété que cela ne change rien, et puis qu’on estime plus cohérent de faire suivre l’élection présidentielle, au moment de ce changement, par les législatives. Le résultat est ce que nous vivons. Le couvercle de la marmite est vissé pour cinq ans, quelle que soit la température à l’intérieur. Tout est figé, les députés votent par contrainte des textes qu’ils peuvent difficilement amender et le chantage à la responsabilité qu’ils encourraient de renverser le gouvernement, les fait acquiescer. Des lois sont adoptées en fin de nuit par quelques dizaines seulement de présents sur un effectif constitutionnel de cinq cent soixante dix sept. La rigidité n’a pas pour résultat la rapidité ou la clarté des décisions gouverenementale ou présidentielle. Sans contrôle et sans risque, l’exécutif qui ne craint pas le débat puisqu’il peut à tout moment y mettre fin sans explication ni motif que sa volonté de faire aboutir son projet, dévoile sans préavis des réformes – il faut mettre des guillemets – dont peu de nous veulent et n’entreprend pas celles que nous souhaitons d’expérience, à croire que gouvernants et gouvernés sont de race, de natures différentes, opposées, les immatures, c’est nous, le président de la République c’est la sagesse incarnée. Le voici qui discourt à Grenoble pour rejeter les populations migrantes, qui opine sur des culpabilités encore en instance de jugement, qui ressasse son ambition d’une République irréprochable et exemplaire, et met la France en contradiction avec tout son passé et à verser dans ce qui a été condamné au titre de régimes totalitaires : la commissaire européenne à la justice et aux droits fondamentaux, une hollandaise, le souverain pontife de l’Eglise catholique nous en font le reproche. C’était le prédécesseur de l’actuel. Et celui-ci fait se succéder des projets sans que le besoin en soit reconnu sauf selon ses propres exhortations, sans que l’origine ou la cohésion avec d’autres évolutions ou orientations soient dites, et ce qui se concocte un soir à trois ou quatre personnages sur un coin de table (de style) au palais de l’Elysée a force de loi quelques semaines ensuite : la modification des ensembles départementaux formant nos régions pour soi-disant faire des économies en les recomposant plus grandes et donc moins nombreuses ou nous mettre à l’échelle des circonscriptions intérieures de nos voisins. C’est oublier que le Luxembourg, Etat souverain, a juste la taille d’un de nos départements et réaliser plus tard qu’une région allant du Rhin à la Marne (le chemin que nous réussîmes à faire prendre en 1918 par nos envahisseurs de 1914) engendre des coûts de déplacements pour les élus et les gestionnaires, du chef-lieu d’une assemblée locale au site d’un exécutif ailleurs bien supérieurs. La décision solitaire et sans sanction que son inefficacité devient un jeu cynique : savoir jusqu’où nos élus parlementaires, nos opinions, notre bon sens peuvent être défiés. Une loi qui ne peut plus même avoir un nom comme objet ou comme qualificatif, le texte dit loi Travail, défie l’électorat natif du président de la République et de sa majorité parlementaire : n’importe, elle s’impose. Le génie ou la jactance du prince – légal mais pas légitime, tant il nous ignore – celui de la précédente élection, celui de celle sous l’emprise de laquelle nous vivons encore, sont tels qu’il est parlé d’une révision constitutionnelle, d’une déchéance de nationalité, peine aussi exemplaire que la peine de mort pour dissuader les passionnés de tuer ou d’y laisser en même temps sa vie, et qu’il faut y renoncer car la majorité qualifiée nécessaire ne serait réunie qu’avec les opposants qui réclament encore plus ce qui détache encore davantage les soutiens originels, et ainsi de suite… erreurs de droit et mésestime des comptages de voix. Une autre aventure s’était jouée dans la même instance qu’on réunit à Versailles, sous l’appellation de congrès du Parlement, et s’était conclue à une voix près, celle du président de cette assemblée qui traditionnellement ne doit pas prendre part au vote, ou celle d’un transfuge de l’opposition d’alors devenue majorité de maintenant. Les condamnations ont été unanimes dès la Libération de 1944 pour juger forcé et illégitime, le vote de l’Assemblée nationale des deux chambres réunies au casino de Vichy en Juillet 1940. Une majorité écrasante en faveur du vainqueur à la bataille pour Verdun en 1916 n’avait pu se constituer que selon des circonstances anéantissant les volontés et l’honneur de quasiment tous les élus des années de paix et du Front populaire. Le système n’était pas sans ressemblance avec celui qui nous encadre depuis une dizaine d’années. Alors que la question évidente de l’époque était de savoir comment nous gérerions le présent grevé par l’occupation ennemie et l’avenir en participant à toutes actions qui finiraient par le défaire, on traita des institutions constitutionnelles, lesquelles se résumèrent à la confusion des pouvoirs dans les seules mains d’un grand homme vénérable et assurément honnête, mais ne proposant que de la survie au pays, selon sa propre longévité. Le travail dominical censément volontaire et mieux rémunérés qu’en semaine, ou la négociation au sein seulement de l’entreprise sans que les salariés s’appuient sur des délibérations et éventuellement des rapports de force plus avantageux, parce que d’extension bien plus vaste : les accords de branche. Des textes-catalogues valant des changements qui ne sont dits qu’à la sauvette puis imposés comme s’ils étaient les seuls à importer parmi quantité d’autres dispositions. Des comportements à notre tête méprisants et cyniques – y compris la forme dans laquelle ils se justifient : grossièreté sans syntaxe de l’un, pleurnichage pour un dire prudhommesque, celui de l’autre. Des entreprises vendues par leurs dirigeants hors du chanp national, hors des compagnonnages européens qui seraient naturels et sûrs du fait de nos voisinages mentaux, territoriaux. Des habitudes prises par les élus de consentir pourvu que des concessions d’apparence leur permettent de faire valoir un peu de résistance ou un peu de participation à une œuvre dont ni eux ni les électeurs que nous sommes, ne veulent. Notre tolérance enfin.