11
heures 01 + Chaque jour, chaque nouveau jour est probatoire. J’en ai plusieurs,
combien ? jusqu’à ma mort, plusieurs d’ici le retour de mes aimées. Donc,
« mon » livre. Réfléchi sur les apports d’hier soir, et sur la
manière dont j’ai entrepris d’écrire de fil en aiguille, comme si une
dialectique allait s’imposer d’elle-même et qu’ayant seulement choisi une
perspective et encore : l’ordalie, tout devait venir naturellement. Il me
faut un plan, et ce sur quoi j’écris est grave puisqu’il s’agit de comprendre
que nous ne sommes pas des mouvements et des inerties banaux mais sans doute à
un seuil ressemblant à la bascule des années 30 vers des totalitarismes. Sans
doute, cette fois-ci, n’y a-t-il nulle part en Europe – car singulièrement il
semble ne s’agit que de l’Europe, elle seule potentiellement en mouvement, puis
l’Amérique anglo-saxonne entre en torpeur et médiocrité politique, l’Amérique
latine s’enfonce dans sa mal-gouvernance, l’Afrique dans ses dictatures
provocatrices de désespoir et d’émigration, et qu’à l’Asie énorme nous ne
pouvons pas grand-chose ni au régime de Pékin ni l’antagonisme qui vient entre
les deux puissances : Chine-Japon – nulle part en Europe de chefs
charismatiques. La dictature qui vient qui s’installe déjà dans les pays anciennement
dits de l’Est n’en est que plus redoutable, elle n’aura ni nom ni visage ni
même apparence d’un individu plutôt qu’un autre, il y a déjà un système de
pensée, haineux, simpliste, psychiquement violent pour qui résisterait. Mais on
ne résiste pas encore. Quant à nous, selon les propos qui reviennent des
conversations entretenues par FH, il m’apparait – ce que je ne voyais pas
jusqu’à ces heures où sa personnalité ne m’était plus du tout saisissable, si
jamais je l’avais auparavant comprise, et je ne le crois pas – que l’homme,
cynique au possible, comprend très bien l’air du temps, et même les vrais défis
(aujourd’hui la démocratie), mais pour lui ce ne sont que des thèmes, des
points d’appui pour se maintenir au pouvoir. Il excelle à trouver des prises,
et – lui – à n’en offrir aucune. Au comble de l’impopularité relativement à
tous ses prédécesseurs, personnages ou régimes confondus, il se maintient et se
maintiendra. Il est indifférent à tout, se sert de tout et notamment de ce vice
qui n’est pas institutionnel mais psychologique : personne ne résiste, on
vote au Parlement, se contentant des concessions mineures et d’apparences de
débat, et personne ne battra l’impétrant aux primaires de la gauche. Chacun
croit à la durée et l’on ne pense plus, entre VALLS et MACRON qu’à 2022… c’est fou. On va vers un combat,
psychologiquement passionnant, mais politiquement désastreux car n’engageant
aucun choix stratégique pour notre pays et pour l’Europe, un combat entre ce
cynisme et le culot de NS, chacun d’ailleurs ne croit qu’en soi et nullement à
des convictions de fond ou à la qualité de ses troupes et électorats. Marine LE
PEN sans doute au second tour, mais bien moins assurément qu’il y a six mois,
et la possibilité qu’elle soit élue, ce qui rendrait la main au Parlement pour
la première fois depuis 1958, me paraît très faible. Intérêt
(accessoire ?) du journal : vérifier « plus tard » ce que
l’on pensait ou prévoyait « avant ». – Il me faut écrire cette
inertie, cette urgence, ces agencements, le risque du nouveau siècle. L’avenir
n’est pas au hasard.
18
heures 28 + Je « reprends » surtout si « cela » marche.
Beau message de MMR. Oui, c’est vrai mon livre est tardif si je ne le boucle
d’ici la première semaine de Septembre : « court mais dense »,
exergue d’un de mes cahiers de camp scout. Dieu veuille bénir tout :
projet, effort, travail et me donner le débouché.
19
heures 52 + Interruption dix minutes : messages de MMR, puis de JLM
et enfin de MCC. – Je ahanne, suis sans doute emm… mais je sais et vois où je
vais. Je ne m’arrêterais ce soir qu’au bord de ce que je veux traiter :
l’horreur possible et la souhaitable marche pour l’éviter.
21
heures 21 + Je me suis arrêté. Ce livre m’échappe. Je n’écris pas selon moi, ni
selon autre chose qui serait un plan ou un projet, j’écris de moi à un lecteur,
de moi à nous sur ce que nous vivons, je me propose aussi en parabole, mon âge
et ma santé, mes limites de talents et de savoir-faire, et je nous mets dans
une ambiance qu’hier soir j’ai enfin trouvé, échappant à la banalité d’une
catastrophe nationale non dite mais réelle. Je passe ainsi du matériel et de la
sociologie politique à du spirituel, j’espère. Je reste allusif et abstrait,
des notes « de base de page » donneront noms, dates, parfois des
circonstances et le moment historique. – Suis-je en bonne voie ? voici que
mon blog, où je viens de déposer mon travail de ces heures-ci (avant de
maintenant dîner puis débroussailler pour l’apparence immédiate de demain,mes
chères sœurs)… répond. Le lendemain du jour où j’ai déposé mon premier travail,
celui du lundi 8 : soit le 9 Août, 180 visiteurs ou lecteurs, alors
qu’ensuite ou avant, c’est de l’ordre de la dizaine. Quelle a été l’alerte,
comment sont-ils venus ? Aujourd’hui, 12… à cette heure.
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