Vous commencez
de me lire. J’ai commencé de vous écrire, il y a quelques mois. J’aurais voulu
le faire avant. Je ne l’ai pu, et je n’ai pas non plus continué. Il n’est pas
facile d’écrire surtout quand il s’agit de tout et pourtant d’un projet précis.
Comment faire le lien de tout ce qui est notre sujet, comment créer entre nous
un lien assez durable et prenant, un accompagnement mutuel : vous, voulant
bien me lire et moi essayant de dire et écrire au mieux. Empêchement d’écrire
ou enrichissement pour enfin écrire et continuer, aboutir ? La vie de
chaque jour prise par des soucis semblables aux vôtres : argent, santé,
enfants, ambiance conjugale, enthousiasmes et rencontres, découragement et
doute de mes forces, de ma capacité à mener à bien et ce livre et ce à quoi je
veux aboutir, qui est notre rencontre d’esprit, d’âme, et avec vous, la
rencontre de beaucoup d’autres de nos semblables. Il s’agit de nous et de notre
pays. Vous dire ce que je veux vous dire et ce que je crois nécessaire de
tenter. J’y serai donc parvenu puisque vous êtes en train de me lire, mais à ce
premier instant de vous écrire, je n’en suis pas du tout sûr. J’espère.
Voici.
Chacun à un
point précis de notre vie, de la vie de celles et ceux que nous aimons. Notre
pays à un moment précis de sa vie propre. Indépendamment de nous et pourtant
dépendant de nos consentements, de notre vivacité, de notre ingéniosité, de
notre relation de cœur et d’âme, de souhait avec lui, notre pays la France, et
par extension l’Europe, faite de nos analogues et du mélange de nos histoires
nationales respectives, millénaires pour la plupart même si nos Etats sont
d’âges divers.
La France,
Clovis, Pépin le Bref, Hugues Capet, Louis VI le Gros, saint Louis, Philippe le
Bel, Jean d’Arc, Louis XI, tous nos rois et nous, les Bonaparte, Gambetta,
Jules Ferry, Waldeck-Rousseau, Combes, Briand, Clemenceau, Laval, le maréchal
Pétain, le général de Gaulle, Leclerc, Robert Schuman, Georges Bidault, René
Coty, Pierre Mendès France, Michel debré, Georges Pompidou, Maurice Couve de
Murville, Valary Giscard d’Estaing, François Mitterrand. Je ne récite pas mais
je regrette que nos programmes d’histoire pour le baccalauréat notamment ne
soient plus que des propositions de synthèses thématiques, exercice excellent
d’intelligence mais supposant une matière déjà appropriée par chacun. Le cœur a
plus de mémoire et il aime les visages, les histoires. La géographie, c’est
l’arrivée, même par autoroute, c’est depuis Bourges et avec l’annonce de
Clermont-Ferrand et de Montpellier, notre arrivée devant la chaîne des Puys,
c’est après Sainte-Menehould, l’Argonne, le moulin de Valmy et la « voie
sacrée » signalés par d’autres pancartes, et le monument plutôt laid de la
station d’essence Saint-Nicolas-de-Verdun, la guette de la ligne
« bleue » des Vosges, elle est plutôt violette, elle est tellement
nôtre surtout quand nous rentrons de Strasbourg vers l’Ile de France, puis les
deux clochers de Chartres au loin sur la droite, Saint-Julien du Mans, l’abbaye
de Solesmes et un homonyme d’Asnières. Nous pourrions aller à Brest qui, comme
à Saint-Nazaire, a eu le paradoxal bénéfice des dommages de guerre, une nouvelle
architecture des années 1950, très cohérente mais très colorée, d’échelle
humaine, la majesté de la mer qu’on entrevoit pas encore du fameux goulet ou à
l’estuaire de la Loire depuis nos chantiers navals. Celle tout autant de la
Beauce et maintenant de ses éoliennes depuis le train censément à grande
vitesse mais qui, dans la réalité, n’arrive que bienôt à Rennes, contemporain
des ôdieux essais de vitesse en bout de ligne pour aller à Strasbourg. Le
drapeau bleu aux douze étoiles que se choisissent les trois germanophones,
Robert Schuman, Alcide de Gasperi, Konrad Adenauer, debout devant le portail
spetentrional de la cathédrale de Strasbourg, côté lycée Fustel de Coulanges,
palais Rohan et quai de l’Ill. Des images d’histoire, des cartes de notre
géographie, l’équilibre visuel de l’ « hexagone », le regard de
l’homme du 18-Juin, à Bayeux, tête et visage au-dessus de la foule mais animé
de la même houle, les retrouvailles, nos retrouvailles avec la lumière, le
soleil, la grandeur. Mais, tout autant ? ou tout autre ? mais
tellement nous, la foule devant l’Hôtel-de-Ville, à Paris, le Maréchal au
balcon, « revenir pour causer tout à l’aise et sans mes gardiens »,
la foule qui n’appaludit pas mais qui entonne la Marseillaise, le bras tenu,
une seule fois, de Philippe Pétain, n’est pas le salut hitlérien, il est celui
d’un serment. N’être pas parti à Alger quand la zone dite libre est envahi.
Chose promise, je fais don de ma personne au pays. Paris outragé, Paris
martyrisé mais Paris libéré, libéré par son peuple et avec le concours des
armées de… j’écris, je vous rappelle cela de mémoire, mais nous l’avons tous,
la bande cinématographique de ce jour-là. Le visage encore, moins connu, de cet
homme-miracle, devant l’Arc-de-Triomphe, à l’instant de donner le signal à mi-voix
de commencer à descendre l’avenue des Champs-Elysées jusqu’à l’Hôtel-de-Ville
donc et à Notre-Dame des bords de Seine. La photo. rare m’a été donnée par le
second des fils de François Mauriac, Jean, auteur sobre et si juste d’une
centaine de pages seulement : mort du général de Gaulle,
« sortant » en même temps que les chênes qu’on abat, journaliste à
notre Agence France Presse – puisse-t-elle rester indépendante de toute
« puissance d’argent » comme le stipule son satut de 1957, toute
notre presse nationale dépend de sa liberté et de sa qualité, qualité de ses
professionnels, les dépêches sur de Gaulle dont je veux faire l’édition
exhaustive des papiers de 1994 aux nouvelles et commentaires de 1970… Evoqué
par Jean-Marcel Jeanneney mais sans que les journaux de l’époque ne le rapporte
ni ne l’ai photographié. 1919, la tombe du soldat inconnu, Clemenceau au
garde-à-vous puis allant prendre la main de Jean-Marcel, dix ans qui est aux
côtés de son père, Jules, bras droit du président du Conseil, et celle aussi
d’une fillette de son âge, et tous trois sont alors la France.
Je vous dirai
mes images intérieures et ma fierté de ce dont nous venons et qui nous anime
encore même si les récitations ne sont plus les mêmes. Il y a Jules Roy et
cette haine qui ressemble à l’amour ou la guette des parachutistes, plus
encore des soldats du contingent, la grotte que raconte si bien … Il y a le
matin de l’annonce du putsch, le franquisme possible, la guerre civile, un
partage de l’Algérie, il y a Montcalm et Dupleix dont l’œuvre et l’ambition ont
avorté. Il y a la journée de Québec à Montréal par « le chemin du
Roy », longeant le fleuve Saint-Laurent, la parole mondiale en forme de
vœux avec un énoncé lent et à suspense, vive… vive le Québec… vive le Québec
libre. C’est l’énorme respiration qui était retenue et se libère, pour une
conclusion, elle aussi avortée que donne le général de Gaulle en conférence de
presse l’automne suivant : c’était comme à la Libération. D’autres font de
la politique en racontant leur éveil de province, dans des montagnes ou des
villages, pour assurer qu’ils sont sur le terrain et connaissent
fraternellement les gens… que d’aucuns préfèrent, cela rime, à l’argent,
assurance donnée dans une grande halle d’aéroport parisien, louée un après-midi
de campagne électorale pour l’équivalent de dix ans de ma retraite
d’aambassadeur mis à pied à pas cinquante-deux ans. Je suis né sous les bombes
américaines, cher collègue, ai-je répondu avec aise au Japonais devant
l’Américain : nous étions chacun à ouvrir l’ambassade de notre pays
respectif, à Almaty, capitale d’une des Républiques fédérées de l’Union
soviétique, le Kazakhstan. Son chef, en place depuis déjà six ans mais encore
jeune, avait présidé le massacre à la matraque des étudiants protestant contre
la nomination forcée d’un nouveau secrétaire général du Parti communiste
lequel, un Russe, le premier à n’être pas Kazakh à ce poste. Une immensité
steppique, plus longue à traverser d’avion que d’aller de la mer Caspienne à
Francfort, pour y avoir la correspondance avec Paris. Le flot, le déversement
des moutons, plus qu’en troupeau, par dizaines de milliers, traversant la route
vers Ksyl-Orda, la capitale naturelle et historique toujours refusée à ce pays,
inconditionnel de Moscou par certaines de ses élites russifiées qui ont choisi
l’ancienne Selinograd, chef-lieu du goulag et des marches cosaques à l’exact
opposé de l’Alma-Ata, « père des pommiers » au pied des monts
Staline. Un pays qui a la « masse critique » pour être vraiment
indépendant et partenaire pour lui-même d’une Europe intéressante. Nursultan
Nazarbaev me fit préciser à huis-clos ce que j’entendais par là. Je me
présentais à lui, sans instructions – au sens du ministère des Affaires Etrangères
qui ne m’en donna, comme à mes collègues incarnant la même ouverture des
relations en pays baltes ou en Asie centrale ou au Caucase et en mer Noire, que
six mois plus tard. Le destin hésita pas beaucoup plus longtemps. Le temps où
je vivais là-bas, puis-je peut-être m’énorgueillir. J’étais convaincu que
l’instant de ces indépendances et partenariat ne durerait pas et ne se
renouvellerait pas, avant très longtemps, au moins à vue humaine. Alors comme à
mes vingt ans, quand – à Port-Etienne puis à Nouakchott, passé d’un DC4 à un
DC3 – j’atterrissais dans la nostalgie de ma famille et des miens, au petit
matin qui est vraiment rose au Sahara, je me croyais investi d’une mission
unique : représenter la France, c’est-à-dire nous et plus que nous, une
personne qui fait notre fierté et nous structure, qui donne un nom à la
société, au pays, à la géographie, au passé, presque au climat et que tout
exprime : romanciers, peintres de siècle en siècle, monuments et chateaux,
et plus encore les mots et phrases et construction et rythme de notre langue.
Celle dans laquelle vous me lisez et je vous écris. Mais aux enseignes de
Carrefour, nous voyons attaché : market,
à celles de Total : access et
dans le métro parisien TF1 se propose comme my
TF1. La parfumerie… et tout et tant.
Représenter,
c’est agir. Aimer, c’est prendre l’initiative de s’approprier en anticipant
mais espérant toute permission, tout accompagnement et soutien. Ainsi, ai-je
toujours fait depuis que j’ai exercé quelques fonctions et m’en suis-je fait
une conception extensive. Je ne dis pas : personnelle. Mais extensive par
défaut. Que d’autres, là où j’étais, je suis, ou proches, le fassent avant même
que j’en ai l’idée, que je me fasse l’ »observation qu’il est nécessaire
que cela soit fait. Ces assemblées ou réunions où le vide apparaît ou bien est
déjà installé. L’initiative, la nécessité de combler ce qui – peut-être à tort
– me semble un vide : douloureusement, me vient. Alain Juppé, ministre des
Affaires Etrangères, qui s’est fait applaudir par ses fonctionnaires, nous
autres les ambassadeurs, en entrant dans la salle de conférences de l’avenue
Kléber – c’est la première de ces réunions devenues annuelles, utiles et
d’invention intelligente, mais payantes pour ceux des participations qui
arrivent de leur poste à l’étranger : ils ne sont pas convoqués, au sens
de la comptabilité du Département (c’est ainsi que l’on appelle l’ensemble des
bureaux au 37 quai d’Orsay et rue Esnault-Pelterie, et maintenant à beaucoup
d’autres adresses parisiennes), donc pas défrayés – le minstre donc clot son
exposé en appelant les questions. Silence. Je me lève pour constater que
beaucoup de ses propos constituent une révolution (que j’approuve). Je me fais
rembarrer, la gauche est encore à l’Elysée, qu’on ne peut combattre depuis au
moins le programme commun de gouvernement, débattu et publié vingt ans
auparavant qu’en la prétendant, la stigmatisant révolutionnaire. Pas une
révolution, réplique-t-il, une réforme ! Des questions surgissent alors,
le mouvement est lancé, le vide est comblé, la politesse est rendue au ministre.
Un an plus tard, c’est pour moi sans que je le sache encore et pour François
Mitterrand, la dernière conférence, de ce nouveau genre, à laquelle je
participe et qu’il préside nous recevant à l’Elysée. Je l’ai d’ailleurs filmé,
ce qui ne se fait pas, mais les gens de surveillance me connaissent depuis
longtemps et aux côtés du chef de l’Etat, la Grèce, le Brésil, le Kazakhstan…
Fin des propos, buffet. Le Président est seul, le Premier ministre, qui est
Edouard Balladur, lui aussi. Je vais à François Mitterrand, personne n’a encore
bougé, ne va bouger. Je lui parle, nous nous parlons. Est-il exagéré d’écrire
que nous nous aimons ? Il me reçoit depuis Juin 1997, répond à mes lettres
et suggestions depuis lors, il ne m’a finalement rien « donné »,
chaque fois empêché par le système dont il m’a dit qu’il lui semble bien
corporatiste, mais il s’est laissé faire. C’est Pierre Bérégovoy qui m’a fait
nommer, qui m’a averti que l’ambassade allait une fois de plus m’échapper mais
que le Président s’en apercevant en conseil des ministres, avait refusé
l’ensemble du « mouvement » présenté à sa signature. Nous nous
parlons, la foule vient, je ne l’accapare pas et vais au Premier ministre qui
évoque sa lassitude que nos ambassadeurs près le Vatican se lasse de l’emploi en
pas deux ans, surtout l’épouse de chacun (il y en a encore à l’époque). Je dis
banco, qu’il l’y nomme après Almaty et j’y reste dix ans. Il semble acquiescer.
Dans pas quinze jours, ma remise « à la disposition de mon administration
d’origine » est décidée. Je ne serai plus jamais rien par nomination ni au
journal officiel, ni dans quelque organigramme que ce soit. Au mieux vacataire
mais cela m’apprendra beaucoup. Mise à jour complète, et maintenue depuis, de
l’ensemble des démarches européennes. Il y a dix ans à Paris VIII,
l’ex-Université de Vincennes et des « katangais » voulue par Edgar
Faure après les « événements de Mai » puis le vote unanime de
l’Assemblée nationale pour son projet de loi d’orientation universitaire en
Novembre 1968. Choc culturel et totale mise en question de ce que je tenais, en
forme et contenu, pour la culture générale dans notre pays et dans notre
enseignement. Accompagner en particulier un dyslexique m’avait fait voir les
programmes pour le « bac de français » : qu’est-ce que le
théâtre et un exemple, qu’est-ce que le roman et un exemple, qu’est-ce que la
poésie et un exemple. Mon « tapir » n’accrochait qu’à cet ex la
poésie et un exemple. Mon « tapir » n’accrochait qu’à ce mode-là de
la littérature française. Et derniert exercice, le style
« argumentatif », ai-je compris en réalisant que ce doit être un
discours persuasif :Démosthène et Isorni, voire la tentative répétée de
séduction d’un président chez nous régnant ? J’ai été ravagé par ce choc
culturel, mais j’ai vu qu’il faudrait aujourd’hui une pédagogie d’équipe autant
qu’un respect des élèves et étudiants par les questions des enseignants et non
des réponses assénées alors que plus aucunes interrogations ne leur vienne. Une
lassitude héritée et inconsciente que comblent ou compensent des jeux sur
minuscule écran de poche et une inquiétude périodique pour le choix des études,
la course aux stages tant l’emploi est lointain, probablement impossible. Je
reconnais que mon enfance et mon adolescence furentd ‘une tout autre ambiance.
Ma mère m’apprit à écrire, puis à lire, la « méthode Hattemer » et
son mercredi matin, la chaise de chaque mère derrière celle du bambin. René et
l’âne Coco. Je monte, je redescends, je mets un petit point au-dessus, et une
petite queue en bas à la suite, c’est un i. Elle m’apprit aussi à lire, la
plupart des romans contemporains, tout notre XXème siècle, et beaucoup
d’anglo-saxons aussi en traduction. N’étant que brochés, ses livres, peut-être
quatre mille m’ont été laissés en fratrie à samort, elle m’avait légué aussi le
meuble de style rennais, la table-bureau sur laquelle je grattais le papier, au
crayon, avec des lignes parallèles à ne dépasser ni du haut ni du bas. L’outil
était bien plus simplement tenu qu’ajourd’hui, et légèrement, sans crispation
et la pose était élégante. Notre fille ne l’admet pas, mais elle lit des livres
plus que je le faisais à son âge qui fut pour moi les premiers Tintin et
l’hebdomadaire de ce nom, à compter du numéro 120, écrit des poèmes, commence
des romans qu’elle me dicte pour aller plus vite. Nous sommes, elle et moi, la
première génération à nous enseigner réciproquement, elle : la technologie
informatique, les sites et les modes, et moi, ce dont depuis des millénaires,
« la nuit des temps » et avant même l’écriture sinon le feu, la
génération des parents a le monopole. La « classe » des
parents ?
Je reprends
souffle. Il me faut vous exposer sans tarder mais avec crédibilité ce pour quoi
je veux votre lecture et souhaite votre soutien.
Me voyant
écrire des articles ou propositions d’article, notre fille – « bébé
éprouvette » conçue à mes soixante ans par suite d’un cancer de la
prostate – unique – après quarante ans d’attente, donc d’expérience du féminin
pluriel par défaut de la vraie ou de la définitive, de la juste pour moi –
notre fille qui allait voter, aurait voté si elle en avait eu le droit, pour
Eva Joly, la couleur et la forme des lunettes de celle-ci, la lecture émouvante
de sa lettre à la France, me suggéra : tu devrais, Papa (j’aurais aimé qu’elle
nous vouvoie, en tout cas qu’elle me vouvoie, mais cela ne lui vint jamais et
je n’ai pas insisté), tu devrais écrire quelque chose sur ceci. Si la
France mentait… Je n’ai pas éclairci ce qu’elle choisissait pour
ponctuation, j’ai proposé qu’elle illustre ce que j’écrirai. Nous le ferons,
mais j’ai reporté. L’interrogation est compliquée mais elle me parle, à vous
aussi, je l’espère. La France, peu fidèle à ses promesses ? à l’image
qu’ont d’elle, ataviquement, croyons-nous, les autres, les autres pays, les autres
de nationalités qui ne sont pas la nôtre ? des promesses à chacun de nous,
en nous-mêmes responsables d’elle, la France, ou bénéficiaire, d’elle, la
France ? Décevante par elle-même ou parce qu’elle devient ?
d’elle-même ou de notre faute ? C’est brouillé mais clair. Quelque chose
ne va pas ou ne va plus. Qui est collectif mais qu’individuellement,
personnellement, nous vivons aussi. C’est peut-être le nerf-même de ce qui nous
unit quotidiennement et en vue de l’avenir, bien plus que les propos discordants
de tout ce qui prétend nous exprimer et ne sait pas le faire : les
commentateurs, les gens politiques, tout ce qui ests chef, responsable,
pédagogue, prétendûment, et qui, au fond, sont exactement comme chacun de nous
en doutes et en fierté, en difficultés personnelles et pratiques, mais ne
savent ou ne peuvent parler selon ce qui nous est une commune nature, une
situation analogue. On récite. Cela sonne faux et n’est pas efficace. Nous ne
sommes plus ni dirigés ni inventifs. Le fleuve ne coule plus, la rivière ne
chante pas, on boit à la bouteille. Cela manque de goût.
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