mardi 28 juin 2016

la grande idée : une tout autre Europe centrale de l'Est - wikipédia


wikipédia – en ligne, mardi 28 juin 2016

 

États unis de Grande Autriche

Créer des États-unis de Grande-Autriche (en allemand Vereinigte Staaten von Groß-Österreich) était une idée conçue par Aurel Popovici en 1906, soutenue par un groupe d’intellectuels réunis autour de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche et son épouse Sophie Chotek d’origine tchèque, mais qui ne fut jamais réalisée. Cette proposition a été formulée dans l'espoir d'apaiser les tensions internes de l’Autriche-Hongrie, elles-mêmes dues à l’adoption en 1867 d’une structure dualiste qui n’accordait d’autonomie, au sein de l’Empire, qu’à la seule Hongrie1.

Sommaire

Histoire

Contexte : les options fédérales et la formation de la Double Monarchie

Les révolutions de 1848 avaient contraint le jeune empereur François-Joseph Ier, oncle de François-Ferdinand, au début de son règne, à réformer l’Empire d'Autriche. En effet, il fut alors proposé de fédéraliser le pays. Plusieurs options furent proposées2 :
Après l'éviction de l’Empire d'Autriche de la Confédération germanique en 1866, à la suite de la défaite autrichienne lors de la guerre des Duchés, les options fédérales à six, à quatre et à trois furent abandonnées. Par le compromis austro-hongrois, l'Empire devient en 1867 une « double monarchie » impériale et royale, l’Autriche-Hongrie, rassemblant l’Empire autrichien (ou Cisleithanie) et le Royaume de Hongrie (ou Transleithanie), avec la rivière Leitha constituant symboliquement la limite entre les deux entités. Formellement, le royaume hongrois est à égalité avec l’Autriche, mais les deux entités restent cependant unies par la « double-couronne », celle de l’unique « empereur d’Autriche et roi de Hongrie ».
Lors de la négociation de ces options, les Croates revendiquaient la formation d’un royaume « triunitaire » regroupant le Royaume de Croatie-Slavonie et le Royaume de Dalmatie, mais le « compromis de 1867 » attribua le Royaume de Dalmatie à l’Autriche et le Royaume de Croatie-Slavonie à la Hongrie. L’administration croate refuse ce partage et tentera en vain d’obtenir l’unification des deux royaumes. Les Tchèques, les Polonais, les Ukrainiens et les Roumains, pour leur part, revendiquaient des institutions propres et autonomes pour respectivement le Royaume de Bohême-Moravie, le Royaume de Galicie-Lodomérie, le Grand-Duché de Bucovine et la Grande-Principauté de Transylvanie dont François-Joseph était le souverain : leurs attentes aussi furent déçues et dès lors, les Slaves et les Latins de l’Empire, sujets de second rang, commencèrent à être tentés par le nationalisme, voire le sécessionnisme (les Italiens l’étaient déjà par l’irrédentisme)3.

Le début du XXe siècle et la nouvelle option fédérale

Carte ethnique de l'Autriche-Hongrie en 1911.
Ainsi, au début du XXe siècle, au sein de la « Double Monarchie » regroupant onze différents groupes ethno-linguistiques, seuls les Allemands et les Hongrois, soit 44 % de la population totale, disposaient d’un gouvernement et d’un territoire. Les autres groupes : Italiens, Roumains et Slaves (Tchèques, Slovaques, Polonais, Ruthènes, Croates, Slovènes, Serbes et Ukrainiens) ne disposaient d’aucun pouvoir politique et leur influence sur la couronne des Habsbourg était très faible (seuls les Tchèques et les Polonais d’Autriche pouvaient parfois, au Parlement de Vienne, faire entendre leur voix en constituant des minorités de blocage). Côté hongrois, seuls les Croates avaient une autonomie limitée à l'intérieur du Royaume de Croatie-Slavonie. Les fréquentes manifestations, troubles, révoltes, répressions et procès débouchant parfois sur le terrorisme, démontrèrent que ce système où deux nations dominaient les neuf autres ne pourrait pas survivre in perpetuam.
L’Archiduc François-Ferdinand, trouvant séduisante l’idée d’Aurel Popovici, avait prévu de redessiner la carte de l’Autriche-Hongrie en créant quinze « États » semi-autonomes (plus des enclaves), qui formeraient une plus large confédération appelée « États-Unis de Grande-Autriche ». Selon ce plan, l’identité linguistique et culturelle était encouragée comme richesse d’un Empire multiculturel facteur d’apaisement des nationalismes4, et les disparités de pouvoir au sein de chaque entité seraient rectifiées d’une manière ou d’une autre. Le plan allait plus loin que les revendications des différents peuples, car il ne se limitait pas à donner plus d’autonomie aux composantes existantes de l’Empire, mais redessinait leurs frontières de manière à regrouper au sein d’une même entité le maximum de locuteurs d’une même langue (voir cartes).

Opposition, guerre et dissolution de l’Empire

L’idée rencontra une forte opposition en provenance du royaume de Hongrie au sein de la Double-Monarchie, car elle aurait entraîné une perte de territoires importante pour la Hongrie, et donc une perte de pouvoir significative pour la noblesse hongroise. De plus, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse Sophie Chotek furent assassinés à Sarajevo en 1914, ce qui a été directement à l’origine du déclenchement de la Première Guerre mondiale. L’Autriche-Hongrie fut vaincue et démantelée : de nombreux nouveaux États furent créés, alors que d’autres territoires furent cédés aux pays environnants à la suite des décisions des puissances de la Triple-Entente. Les nouvelles frontières suivaient en partie celles proposées par Aurel Popovici, mais il s’agissait cette fois de frontières internationales, et leur tracé était moins favorable aux Allemands et aux Hongrois.

États proposés par Aurel Popovici

Carte de la proposition d'« États unis de Grande Autriche » et des principaux groupes linguistiques d'Autriche-Hongrie.
Carte de la proposition d'« États unis de Grande Autriche » par Popovici, 1906
Les territoires suivants devaient devenir des États après la réforme5 :
De plus, d’autres enclaves germanophones, en particulier en Hongrie et Transylvanie, auraient eu un accès à une certaine autonomie. Il est à noter que le condominium austro-hongrois de Bosnie-Herzégovine n'était pas concerné par ce plan, formulé deux ans avant l’annexion de ce territoire par l’Empire.

Références

  • (de) Erich Kowalski, Die Pläne zur Reichsreform der Militärkanzlei des Thronfolgers Franz Ferdinand im Spannungsfeld von Trialismus und Föderalismus, Universitätsbibliothek Wien, Vienne, 2005
  • (de) Aurel C. Popovici, Die Vereinigten Staaten von Groß- Österreich, Leipzig, Elischer, 1906, 424 p. (OCLC 252868480)

Notes

  1. Léon Rousset : « Autriche-Hongrie » in : Fr. Schrader, F. Prudent, E. Anthoine : « Atlas de géographie moderne », Hachette, 1889, ch. 28.
  2. Jean Bérenger, L’Autriche-Hongrie 1815-1918, Armand Colin 2008.
  3. Bernard Michel, « Nations et nationalismes en Europe Centrale : XIXe-XXe siècle », Éditions Aubier, 1995, p. 63.
  4. Léon Rousset : « Autriche-Hongrie » in : Fr. Schrader, F. Prudent, E. Anthoine : « Atlas de géographie moderne », Hachette, 1889, ch. 28.
  5. Le terme allemand renvoie aux population de langue allemande, sans relation avec le Reich allemand proprement dit.

Liens externes

  • Portail de l’Autriche-Hongrie

la figure assassinée d'un tout autre avenir, qui eût pu réussi - wikipedia en ligne ce jour


François-Ferdinand d'Autriche

François-Ferdinand
Image illustrative de l'article François-Ferdinand d'Autriche
Titre
20 novembre 187528 juin 1914
(38 ans 7 mois et 8 jours)
Prédécesseur
Successeur
Biographie
Nom de naissance
Franz Ferdinand von Österreich-Este
Date de naissance
Lieu de naissance
Date de décès
28 juin 1914 (à 50 ans)
Lieu de décès
Père
Mère
Conjoint
Enfants
Religion

Signature de François-Ferdinand

François-Ferdinand de Habsbourg-Este (en allemand : Franz Ferdinand von Österreich-Este) est né à Graz le 18 décembre 1863 et mort assassiné le 28 juin 1914 à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine). Archiduc d'Autriche et prince royal de Hongrie et de Bohême, il devient l'héritier du trône de l'Empire austro-hongrois à partir de 18891. Son assassinat est l'événement déclencheur de la Première Guerre mondiale2,3,4.

Sommaire

Biographie

Enfance et héritages

L'archiduc François-Ferdinand en 1864.
François-Ferdinand naît le 18 décembre 1863 à Graz (Styrie) en Autriche. Il est le fils aîné de l'archiduc Charles-Louis d'Autriche et de sa seconde épouse, la princesse Marie-Annonciade de Bourbon-Siciles. Son père est le jeune frère des empereurs François-Joseph d'Autriche et Maximilien du Mexique.
Après la naissance de François-Ferdinand, le couple a trois autres enfants :
Sa mère, l'archiduchesse Marie-Annonciade, meurt à l'âge de 28 ans en 1871 alors qu'il n'a que huit ans.
L'archiduc Charles-Louis, deux fois veuf, épouse alors en 1873 Marie-Thérèse de Bragance qui n'a que 8 ans de plus que son jeune beau-fils. L'archiduc et sa nouvelle épouse ont deux nouveaux enfants :
En 1875, son cousin François V, le dernier duc de Modène, meurt sans enfant. Il désigne alors comme héritier François-Ferdinand, alors âgé de onze ans, à la condition qu'il ajoute Este à son nom. François-Ferdinand relève ainsi le titre de la branche autrichienne de Modène, issue du mariage de l'archiduc Ferdinand de Habsbourg-Lorraine avec la princesse Marie-Béatrice de Modène en 1771.
À la mort de l'archiduc Rodolphe, qui se suicide dans le pavillon de chasse à Mayerling, le 30 janvier 1889, en compagnie de sa maîtresse Marie Vetsera5, le père de François-Ferdinand devient héritier du trône. Il y renonce immédiatement en faveur de son fils aîné6. L'archiduc Charles-Louis meurt prématurément d'une fièvre typhoïde contractée après avoir bu l'eau du Jourdain lors d'un pèlerinage en Terre sainte en 18966. Dès lors, François-Ferdinand est désigné officiellement comme héritier du trône impérial7.

Amateur de chasse

La chasse est la grande passion de François-Ferdinand8, qui jouit d'une réputation de bon tireur9. Dès le début des années 1890, il est considéré comme le meilleur tireur du monde10.
Il ressort des cahiers de chasse, qui ont tous été préservés, qu'il a tué au cours de sa vie 274 889 animaux11. Parmi eux, de nombreux animaux exotiques tels que les tigres, les lions et les éléphants. Rien que pour l'année 1911, son palmarès s'élève à 18 799 têtes12. Le relevé d'un jour de juin 1908 indique 2 763 mouettes13.
Ce penchant pour la chasse est jugé excessif par la noblesse européenne de cette époque14.
Ainsi, environ 100 000 trophées sont exposés dans son château de Konopiště en Bohême15,16 qui contient également une grande collection d'antiquités, l'autre passion de François-Ferdinand17.
Devenu héritier présomptif, François-Ferdinand trouve néanmoins le temps de voyager et d'avoir des activités personnelles, comme aller chasser les kangourous et les émeus en Australie en 189318.

Carrière militaire

François-Ferdinand en uniforme.
Comme beaucoup d'hommes de la lignée des Habsbourg, François-Ferdinand entre dans l'armée austro-hongroise dès son plus jeune âge. Ses promotions sont rapides et fréquentes. Il atteint le rang de lieutenant à l'âge de quatorze ans, capitaine à vingt-deux ans, colonel à vingt-sept et enfin major-général à trente-et-un ans19.
Bien qu'il n'ait jamais reçu de formation au commandement, il dirige brièvement le 9e régiment de hussards hongrois20. En 1898, il devient le représentant « à la disposition de Sa Majesté » pour tous les services et agences militaires qui reçoivent l'ordre de lui transmettre tous leurs documents19.
En 1913, l'héritier du vieil empereur est nommé inspecteur-général des forces armées de l'Autriche-Hongrie (Generalinspektor der gesamten bewaffneten Macht), position supérieure à celle détenue auparavant par l'archiduc Albert de Teschen et qui prévoit le commandement en temps de guerre21.

Mariage et famille

Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin.
En 1894, François-Ferdinand rencontre la comtesse Sophie Chotek lors d'un bal à Prague. Sophie est une dame de compagnie de la princesse Isabelle de Croÿ, épouse de l'archiduc Frédéric de Teschen.
François-Ferdinand commence à fréquenter la villa de l'archiduc Frédéric à Pressburg (Bratislava). Sophie écrit à François-Ferdinand durant sa convalescence sur l’île de Lošinj dans la Mer Adriatique, où il se soigne de la tuberculose. Ils gardent leur relation secrète22.
Profondément amoureux, François-Ferdinand refuse d'épouser une autre femme.Toutefois, les règles matrimoniales imposent à tous les membres de la maison impériale de Habsbourg d'épouser uniquement un membre d'une dynastie régnante ou ayant régné en Europe. Sophie ne fait pas partie d'une de ces familles, même si elle compte parmi ses ancêtres, par les femmes, des princes du Baden, Hohenzollern-Hechingen et du Liechtenstein. Un des ancêtres directs de Sophie est Albert IV le Sage, comte de Habsbourg et landgrave de Haute-Alsace dont elle descend par sa fille Élisabeth de Habsbourg, sœur de Rodolphe Ier du Saint-Empire23.
Finalement, en 1899, l'empereur François-Joseph permet à François-Ferdinand d'épouser Sophie, à la condition que ce mariage soit morganatique et que leurs descendants ne puissent avoir des droits de succession sur la couronne5. Ainsi, Sophie ne partage pas les rang, titre, préséance ou privilèges de son époux. De plus, elle ne peut apparaître en public à ses cotés, ne peut voyager dans la voiture royale ou s'asseoir dans la loge royale au théâtre22.
Le mariage est célébré le 1er juillet 1900 en la chapelle du château de Reichstadt (désormais Zákupy) en Bohême. Ni François-Joseph, ni aucun archiduc, pas même les frères de François-Ferdinand, n'assistent à la cérémonie5. Les seuls membres de la famille impériale présents sont la princesse Marie-Thérèse de Portugal et ses deux filles Marie-Annonciade et Élisabeth, belle-mère et sœurs de François-Ferdinand.
Après son mariage, Sophie reçoit le titre de « Princesse de Hohenberg » (Fürstin von Hohenberg), avec, comme prédicat honorifique, « Son Altesse Sérénissime » (Ihre Durchlaucht). En 1909, elle reçoit le titre plus élevé de « duchesse de Hohenberg » (Herzogin von Hohenberg), avec le prédicat honorifique de « Son Altesse » (Ihre Hoheit).
Malgré cela, elle cède en préséance aux archiduchesses et reste éloignée de son époux en présence des autres membres de la famille impériale22.
L'archiduc François-Ferdinand, avec son épouse Sophie, duchesse de Hohenberg et leurs trois enfants, Sophie, Maximilien et Ernest.
Le couple a quatre enfants qui leur donneront à titre posthume douze petits-enfants dont onze garçons :
  • la princesse Sophie de Hohenberg (1901-1990), qui épouse en 1920 le comte Frédéric de Nostitz-Rieneck (1891–1973), et postérité, quatre enfants (dont trois fils) ;
  • le prince Maximilien de Hohenberg (1902-1962), titré duc de Hohenberg en 1917 avec droit de transmission au chef de la maison Hohenberg. Il épouse la comtesse Elisabeth von Waldburg zu Wolfegg und Waldsee (1904–1993), et postérité, six fils ;
  • le prince Ernest de Hohenberg (1904-1954) qui épouse Marie-Therese Wood (1910–1985), et postérité, deux fils ;
  • un fils mort-né en 1908, enterré au Château d'Artstetten, à proximité de ses parents24,25.
En 1889, le prince héritier François-Ferdinand reçoit le Château d'Artstetten de son père, Charles-Louis d'Autriche. Par la suite, il acquiert le château de Konopiště qui est sa dernière résidence avant son assassinat à Sarajevo.
En 1909, peu après la mort de son dernier-né, il signe le contrat pour la construction d'un caveau familial de douze places sous l'église du Château d'Artstetten pour lui, son épouse et leurs enfants.
Le couple très uni mène une vie retirée. Grand amateur de botanique, François-Ferdinand et son épouse font construire les premières serres en Autriche et cultivent une roseraie contenant plusieurs milliers de cultivars26.

Caractère

L'historien allemand Michael Freund décrit François-Ferdinand comme « un homme d'une énergie sans inspiration, sombre physiquement et émotionnellement, qui irradiait d'une aura d'étrangeté et jetant une ombre de violence et d'imprudence ... une vraie personnalité au milieu de l'ineptie aimable caractérisant la société autrichienne de l'époque27 ».
Son admirateur Karl Kraus ajoute : « il n'était pas de ceux qui vous saluent … il ne se sentait aucune obligation d'atteindre cette région inexplorée que les Viennois appellent leur cœur28 ».
Ses relations avec l'empereur François-Joseph étaient tendues : le serviteur personnel de l'empereur indique dans ses mémoires que « le tonnerre et la foudre faisaient rage pendant leurs discussions29 ».
Les commentaires et ordres que l'héritier du trône écrit dans les marges des documents de la commission centrale impériale pour la conservation architecturale (dont il est le protecteur) révèlent ce qui peut être décrit comme « un conservatisme colérique30 ».

Idées politiques

Article détaillé : États unis de Grande Autriche.
Carte de la confédération des États-Unis de Grande-Autriche, prévue par l'archiduc François-Ferdinand, créant des « États » ethnolinguistiques semi-autonomes.
L'archiduc et l'empereur allemand.
Les historiens sont en désaccord sur la façon de caractériser les philosophies politiques de François-Ferdinand. Certains lui attribuent des vues libérales sur les nationalités de l'Empire tandis que d'autres ont mis l'accent sur son centralisme dynastique, son conservatisme catholique et sa tendance à entrer en conflit avec d'autres dirigeants19. Jean-Paul Bled estime pour sa part qu'il reste essentiellement un conservateur et un catholique militant, aussi bien dans sa conception de l'État que dans ses goûts personnels, mais qu'il est aussi un partisan de la réforme du dualisme et de la modernisation technologique de l'Empire, plus particulièrement de son armée.
Il a plaidé pour l'octroi d'une plus grande autonomie pour les groupes ethniques au sein de l'Empire et pour la prise en compte de leurs doléances, en particulier pour les Tchèques en Bohême et pour les peuples slaves du sud de la Croatie et de la Bosnie, qui avaient été oubliés lors du compromis austro-hongrois de 186731.
L'historien italien Leo Valiani rapporte :
« François-Ferdinand était un prince aux penchants absolutistes, mais il avait certains dons intellectuels et un incontestable sérieux moral. Un de ses projets — malgré son impatience, sa suspicion, son tempérament hystérique, son engagement à cet égard et les méthodes par lesquelles il s'est proposé d'y parvenir et qui ont souvent changé — était de consolider la structure de l’État, l'autorité et la popularité de la Couronne, dont il voyait clairement que le sort de la dynastie dépendait, en supprimant, si ce n'est la dominance des Autrichiens allemands qu'il souhaitait maintenir pour des raisons militaires mais en diminuant l'administration civile, certainement l'emprise beaucoup plus lourde des Magyars sur les Slaves et les Roumains qui en 1848-49 avaient préservé la dynastie dans des combats armés avec les révolutionnaires hongrois.
Le Baron Margutti, aide de camp de François-Joseph, a entendu dire par François-Ferdinand en 1895, puis en 1913 – avec une constance remarquable, compte tenu des changements qui ont eu lieu entre ces années – que l'introduction du dualisme austro-hongrois en 1867 avait été désastreuse et que, quand il monterait sur le trône, il rétablirait un gouvernement central fort : cet objectif, selon lui, ne pourrait être atteint que par l'octroi de l'autonomie administrative à toutes les nationalités de la monarchie.
Dans une lettre du 1 février 1913, à Leopold Berchtold, ministre des affaires étrangères de l'empire d'Autriche-Hongrie, dans laquelle il donne ses raisons pour ne pas vouloir la guerre avec la Serbie, l'archiduc déclare : « l'irrédentisme de notre pays ... cessera immédiatement si les Slaves ont une vie confortable et agréable » au lieu d'être foulé aux pieds (comme ils ont été bafoués par les Hongrois)[pas clair].
Ce qui a incité Berchtold a écrire dix ans après la mort de François-Ferdinand que s'il était monté sur le trône, il aurait remplacé le dualisme austro-hongrois par une fédération supranationale32. »
L'idée centrale qui anime François-Ferdinand est celle de restaurer un pouvoir central fort. Il perçoit la structure dualiste de la monarchie et les droits constitutionnels de la Hongrie confirmés par le compromis de 1867 comme l'obstacle majeur à cette politique. Pour cette raison, il éprouve une vive hostilité vis-à-vis de la Hongrie33.
Par exemple, en 1904, il écrit :
« Les Hongrois sont tous des canailles, indépendamment du fait qu'ils soient ministre ou duc, cardinal ou bourgeois, paysans, hussard, domestique ou révolutionnaire »
et il tenait István Tisza, Premier ministre de Hongrie de 1903, pour un révolutionnaire et un traître patent34.
Il considère le nationalisme hongrois comme une menace révolutionnaire pour la dynastie des Habsbourg et se met en colère quand les officiers de la 9e Régiment de Hussards (qu'il commande) parlent hongrois en sa présence — bien qu'il s'agisse de la langue officielle du régiment20.
Il tient en outre la composante hongroise de l'armée de la double monarchie, Honvédség, comme une force peu fiable et potentiellement menaçante contre l'empire. Il se plaint de l'incapacité des Hongrois à fournir des fonds à l'armée commune35 et s'oppose à la formation d'unités d'artillerie au sein des forces hongroises.36.
Ses meilleurs soutiens se trouvent parmi les peuples soumis à la domination hongroise. Des personnalités roumaines, croates et slovaques sont des familiers de sa résidence viennoise, tels Milan Hodza ou Juliu Maniu33. Il soutient l'instauration du suffrage universel pour renforcer la représentation de ces peuples à la diète de Budapest et ainsi affaiblir la Hongrie33.
En dépit d'amitiés au sein de la noblesse de Bohème, ses liens avec les Tchèques sont « exécrables ». Il est également très critique envers les Polonais33.
Il préconise une approche prudente envers la Serbie — se heurtant à maintes reprises à Franz Conrad von Hötzendorf, chef de l'état-major général de Vienne — avertissant que le traitement dur de la Serbie amènerait l'Autriche-Hongrie à un conflit ouvert avec la Russie, ruinant les deux Empires.
Il est déçu lorsque l'Autriche-Hongrie n'agit pas comme une grande puissance, comme lors de la Révolte des Boxers, en 1900. D'autres pays comme, selon sa description, « des États nains comme la Belgique et le Portugal37 », avaient des soldats stationnés en Chine, mais pas l'Autriche-Hongrie. Toutefois, l'Autriche-Hongrie participe à l'Alliance des huit nations pour écraser la révolte des Boxers et envoie des soldats dans le cadre de la force de secours international.
François-Ferdinand est un important et influent partisan de la Marine austro-hongroise à une époque où la puissance de la mer n'est pas une priorité dans la politique étrangère de l'Autriche. Après son assassinat en 1914, la Marine rend hommage à François-Ferdinand et à sa femme lors du transport de leurs dépouilles à bord du SMS Viribus Unitis.
Il entretient des relations cordiales avec le Kaiser Guillaume II, un homme de sa génération, qui soutient ses vues pour mieux dominer l'alliance austro-allemande.

Assassinat

Voyage à Sarajevo

François-Ferdinand et Sophie à Sarajevo le 28 juin 1914.
En 1913, l'archiduc François-Ferdinand a été nommé inspecteur général des armées. À la demande de l'empereur François-Joseph, il participe aux manœuvres de l'armée austro-hongroise en Bosnie en juin 191438.
Après la fin des manœuvres, le 27 juin 1914, François-Ferdinand a prévu pour le lendemain 28 juin 1914 une visite de Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, avec son épouse Sophie, afin d'inaugurer un nouveau musée39. Puis, après une réception donnée par le général Potiorek, gouverneur de la ville, la journée doit se poursuivre par la visite d'une mosquée et d'un fabriquant de tapis40. La visite coïncide avec le quatorzième anniversaire de l'annonce de leur mariage.
Les circonstances du voyage d'inspection de François-Ferdinand à la suite des grandes manœuvres organisées en Bosnie-Herzégovine semblent avoir favorisé les assassins potentiels :
  • le 28 juin, est le jour anniversaire de la défaite des Serbes à la bataille de Kosovo en 1389 face aux Ottomans. La visite d'un Hasbourg est considéré par certains nationalistes serbes comme une provocation40 ;
  • Bilinski, ministre chargé de l'administration de la Bosnie-Herzégovine à Vienne, ne tient pas compte de l'avertissement de l'ambassadeur de Serbie à Vienne, Jovan Jovanovic, affirmant qu'un attentat était en préparation ;
  • en présence de Sophie, épouse morganatique de l'archiduc, le grand-maître de la cour, le pointilleux Alfred Adam Wilhelm Johann Maria, Prince de Montenuovo - lui-même issu du mariage morganatique d'une tante de l'empereur - retire la troupe - 40 000 hommes - de Sarajevo, afin de ne pas rendre les honneurs militaires que la duchesse de Hohenberg n'était pas en droit de recevoir, privant le couple d'une protection militaire.

L'attentat

Article détaillé : Attentat de Sarajevo.
La quatrième de couverture du Petit Journal du 12 juillet 1914.
Un premier attentat a lieu sur le parcours menant à la réception prévue en l'honneur de l'archiduc et de son épouse. Un des conspirateurs, Nedeljko Čabrinović, jette une grenade sur la voiture du couple. Cependant, la bombe explose derrière eux, blessant les occupants de la voiture suivante.
En arrivant à la résidence du gouverneur, François-Ferdinand fait part de son mécontentement aux autorités locales : « C'est comme ça que vous accueillez vos invités — avec des bombes ! »41.
Il décide par la suite d'aller visiter les blessés à l'hôpital. Toutefois, les chauffeurs ne sont pas avertis du changement d'itinéraire, ce qui oblige la voiture archiducale à s'arrêter au milieu de la foule, devant le jeune Gavrilo Princip à un moment où, confrontés à l'échec de leur entreprise, les jeunes terroristes cherchent à s'éloigner discrètement de la foule42. Saisissant sa chance, Princip tire sur le couple41 atteignant Sophie à l'abdomen et François-Ferdinand au cou.
François-Ferdinand est encore vivant lorsque les premiers témoins arrivent pour leur porter secours4. Ses derniers mots sont pour Sophie : « Ne mourez pas Darling, vivez pour nos enfants »41. Il meurt quelques minutes plus tard tandis que Sophie meurt sur le chemin de l’hôpital43.

Sépulture

Sépultures de François-Ferdinand et Sophie au château d'Artstetten.
Avant sa mort, l'archiduc François-Ferdinand avait fait ériger une chapelle au château d'Artstetten où il voulait reposer en compagnie de son épouse, Sophie. Celle-ci ne pouvant être inhumée dans la crypte des Capucins à Vienne.
Les obsèques ont eu lieu à Vienne, le 4 juillet 1914, en présence de l'Empereur, de la famille impériale et royale, des enfants du couple et des officiels autrichiens. L'inhumation, dans la chapelle funéraire du château d'Artstetten, est une cérémonie privée.
Les enfants du couple ont été recueillis par l'archiduchesse Marie-Thérèse de Bragance, fille de Michel Ier de Portugal et veuve de leur grand-père paternel, l'archiduc Charles-Louis. Ils écriront, peu de temps avant sa mort, une lettre à l'assassin de leurs parents.

Conséquences

En Autriche, les circonstances de la mort de François-Ferdinand suscitent des réactions diverses, de la tristesse à la satisfaction de voir disparaître le plus fervent partisan du trialisme44,45.
Les réactions serbes sont sans équivoque. Des manifestations de joie, autant à Belgrade qu'en province, sont attestées par les diplomates en poste dans le royaume46, malgré l'observation d'un deuil de huit semaines en Serbie47.
Son assassinat précipite la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie contre le Royaume de Serbie. Par la suite, une escalade de déclaration de guerre entre les Empires centraux, dont l'Empire allemand et les pays alliés de la Serbie, déclenche la Première Guerre mondiale2,3,4

Généalogie
































































































































































































































































































1. François-Ferdinand d'Autriche
























































































































































































































































































































Notes et références

  1. Brook-Shepherd, Gordon, Royal Sunset: The European Dynasties and the Great War, Doubleday, 1987 (ISBN 978-0-385-19849-3), p. 139.
  2. a et b S.L.A. Marshall, World War I, Mariner Books, 2001 (ISBN 0-618-05686-6), p. 1
  3. a et b Keegan, John, The First World War, Vintage, 2000 (ISBN 0-375-70045-5)
  4. a, b et c Johnson, Lonnie, Introducing Austria: A Short History (Studies in Austrian Literature, Culture, and Thought), Ariadne Press, 1989 (ISBN 0-929497-03-1), p. 52–54.
  5. a, b et c Brook-Shepherd, Gordon, The Austrians: A Thousand-Years Odyssey, Carroll & Graf, 1997 (ISBN 0-7867-0520-5), p. 107, 125–126.
  6. a et b « The Crown Prince's Successor », The New York Times,‎ 2 février 1889 (lire en ligne [archive]) Accessed 22 May 2009.
  7. Jean Sevillia, « François-Ferdinand, l'archiduc assassiné » [archive].
  8. Friedrich Weissensteiner: Franz Ferdinand. Der verhinderte Herrscher. Österreichischer Bundesverlag, Wien 1983, S. 52–59.
  9. Linhart berichtet (unter Verweis auf "Mit Gmunden kann Borneo nicht mithalten") von einem Wettbewerb mit Kunstschützen Buffalo Bill in Wien, den Franz Ferdinand gewann in LB in FAZ vom 16. Juli 2013 S. 30.
  10. Wolfram G. Theilemann: Adel im grünen Rock. Adliges Jägertum, Grossprivatwaldbesitz und die preussische Forstbeamtenschaft 1866–1914. Akademie Verlag, Berlin 2004, ISBN 3-05-003556-0, S. 73.
  11. Wladimir Aichelburg: Erzherzog Franz Ferdinand von Österreich-Este und Artstetten. Lehner, Wien 2000, ISBN 3-901749-18-7, S. 32.
  12. Wladimir Aichelburg: Erzherzog Franz Ferdinand von Österreich-Este und Artstetten. Lehner, Wien 2000, ISBN 3-901749-18-7, S. 33.
  13. Gerhard Roth: Eine Reise in das Innere von Wien. Essays. S. Fischer, Frankfurt am Main 1991, ISBN 3-10-066045-5, S. 182.
  14. (de)Wladimir Aichelburg, Erzherzog Franz Ferdinand von Österreich-Este und Artstetten, Vienna: Lehner, 2000, ISBN 978-3-901749-18-6, p. 31 : "Tatsächlich war Franz Ferdinand ein außergewöhnlich leidenschaftlicher Jäger" - "It is a fact that Franz Ferdinand was an unusually passionate hunter."
  15. (de)Michael Hainisch, ed. Friedrich Weissensteiner, 75 Jahre aus bewegter Zeit: Lebenserinnerungen eines österreichischen Staatsmannes, Veröffentlichungen der Kommission für neuere Geschichte Österreichs 64, Vienna: Böhlau, 1978, ISBN 978-3-205-08565-2, p. 367 : "Konopischt ... das einst dem Erzherzoge Franz Ferdinand gehört hatte. Das Schloß ist voller Jagdtrophäen" - "Konopiště ... which once belonged to Archduke Franz Ferdinand. The castle is full of hunting trophies."
  16. Neil Wilson and Mark Baker, Prague: City Guide, Lonely Planet City Guide, 9th ed. Footscray, Victoria / Oakland, California / London: Lonely Planet, 2010, ISBN 978-1-74179-668-1, p. 237 [archive].
  17. (de)Thomas Veszelits, Prag, HB-Bildatlas 248, Ostfildern: HB, 2003, ISBN 978-3-616-06152-8, p. 106 : "Jagdtrophäen, Waffen aus drei Jahrhunderten und Kunstschätze füllten die Räume" - "Hunting trophies, weapons dating to three centuries, and art treasures filled the rooms."
  18. « The Archduke Franz Ferdinand », The Argus (Australia),‎ 23 mai 1895 (lire en ligne [archive]) Accessed 28 June 2010
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  44. Fischer, Les Buts de guerre de l'Allemagne impériale, p. 65
  45. Le trialisme évoqué ici a pour origine le dualisme de la cour impériale d'Autriche-Hongrie, mettant à égalité les royaumes d'Autriche et de Hongrie. La Bosnie n'est pas au départ sous la souveraineté directe de l'un ou de l'autre de ces royaumes, et le royaume de Hongrie demande à ce que ce nouveau territoire soit sous son autorité, comme il l'était au Moyen Âge. Le royaume de Croatie-Slavonie, dépendant du royaume de Hongrie, demande également l'ajout de la province, qui lui était frontalière, à leur territoire. Ce faisant, et avec l'ajout de la Dalmatie, limitrophe de la Bosnie et de la Croatie-Slavonie, ce nouveau royaume pourrait réclamer son indépendance vis-à-vis de la Hongrie, et transformerait l'empire dualiste en trialiste, ce royaume en devenant la troisième entité.
  46. Clark, Les Somnambules, p. 387
  47. Clark, Les Somnambules, p. 388

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Muret L'Archiduc François-Ferdinand, 1932, Paris, Bernard Grasset, 347 pages
  • Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval Le Petit Gotha, nouvelle édition 2002, 918 pages, couvre la généalogie et histoire des familles régnant ou ayant régné entre 1830 et 2001, autoédité, Paris, ISBN 2-9507974-0-7
  • L'Empire d'Autriche, 3 volumes (1990-1993), 33 cm, CEDRE (Centre d'étude des dynasties royales européennes), Paris
  • Vladimir Dedijer, La route de Sarajevo, Ed. Gallimard
  • Albert Mousset, Un drame historique - L'attentat de Sarajevo, Ed. Payot
  • Jean-Louis Thiériot, François-Ferdinand d'Autriche – De Mayerling à Sarajevo, Éditions de Fallois, Paris
  • Alain Decaux, « Chapitre 4 : Sarajevo ou la fatalité », C'était le XXe siècle - 1. De la Belle Époque aux Années folles, Perrin, 1996, réédité en livre de poche chez Pocket en 1999, ISBN 978-2-266-08911-1
  • Jean-Paul Bled, François-Ferdinand d'Autriche, Tallandier, 20121
  • (en) Vladimir Dedijer, The Road to Sarajevo, New York, Simon and Schuster, 1966 (OCLC 400010)
  • (en) G. Rothenburg, The Army of Francis Joseph, West Lafayette: Purdue University Press, 1976
  • Fritz Fischer, Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918), Paris, Editions de Trévise, 1970, 654 p.
  • Christopher Clark, Les somnambules : Été 1914 : comment l'Europe a marché vers la guerre, Paris, Flammarion, 2013, 668 p. (ISBN 978-2-0812-1648-8)

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