samedi 13 novembre 2010

écrire sur le sexe... peut-être, vais-je l'entreprendre pour un livre-réflexion que je n'ai pas lu ailleurs

Samedi 13 Novembre 2010


Songé ces heures-ci, en écho à de multiples songeries à ce propos, et depuis longtemps… trente-cinq ans… : écrire quelque chose de fondamental et que je n’ai pas lu ailleurs qu’en moi, ou pas assez. L’âme du sexe que j’avais entrepris d’écrire-décrire-conceptualiser à Baldusweg, sans doute au meilleur de notre entente sexuelle, Gh. et moi, avec les photos. d’ « atelier ». Aujourd’hui que je suis sur l’autre pente – sans doute – développer autrement : les étapes, le secrewt non désiré en fait l’absence de sexe… la révélation du sexe, l’initiation, le début des facilités et des habirtudes mais avec les moments d’acmée, les conquêtes, le Don Juanisme, le nombre, la collection… l’âme du sexe… la peur du sexe qu’est la vieillesse, en fait une école de soi de la découverte, forcément par soi-même, aux triomphes et aux facilités pour aller à la peur de soi, à la hantise de l’échec. Terminer par l’autre soleil, un autre soleil et de la disseration sur des concepts fondamentaux en l’espèce : beauté, désir, sensation… avec les inscriptions de l’imprévisible et du rythme. Mémoire des âges du sexe.

Janos Ber - une dernière fois à son exposition " Faire face ", chateau de Kerguehennec

après-midi du samedi 13 Novembre 2010


. . . château de Kerguehennec, exposition « Faire face » de Janos BER 16 heures 30 à 18 heures +
Ce qui m’intéresse c’est la forme… et l’idée de forme est proche de l’idée de moi. Chateau habitable et familier, série de pièces, souvent pas grandes avec les portes d’appartemenrs hausmannien, les portes qu’on ne peut passer qu’à un. Off, la voix de l’artiste sourde mais ferme, un débit qui n’est pas monotone, qui est celui d’une forte rivière. – Je suis dans la plus petite des salles, six toiles qui ont du relief physiquement et qui sont, chacune presque monochromes, deux se font face, d’assez grandes tailles, cloquées, l’une les cloques en creux clair, des traits comme le changement de brosse ou celui d’un arrêt pour l’inspiration, des mimites données, rien n’est droit mais rien n’est courbe non plus, les surfaces claires, non peintes sont les plus claires, pas dispersées, des archipels, qui se répondent, qui bougent. Je me suis approché pour vérifier si le clair est peint, il l’est : ocre, mais le coloré est de la toile à sac collée. On devine la main qui a étalé et qui a choisi de ménager ou de respecter les trous, des trous, partout sauf à l’angle gauche en bas. Faisant face, format rectangulaire, vertical, cinq amas insulaires, de la toile ou un autre matériau étalé, collé, reposé, laissé, chacun des deux groupes de cinq n’est qu’un bord, une allée nue que souligne un motif à peine suggéré qu’on peut croire le hasard du regard qui reformerait la toile, ferait le tableau. Un carré mordoré, pas grand, 80 cms x 80 cems, peut-être, deux lignes l’une verticale l’autre horizonatel se croisent, elles ne sont pas insistantes. On perçoit comme le damier des reprises et des commencements du toucher. J’avais été subjugué par SOULAGES, il y a vingt-cinq ans, les toiles apparemment noires. Plus tard, tout autres, du même, les vitraux de Conques du dedans et surtout du dehors. Deux autres toiles moins faciles à regarder, qui ne se laissent pas même décrire, elles sont chacune noire, comme des essais, la peinture est lourdee, elle semble résiduelle.

Ici, l’enfance de la vieillesse ou cette maturité dont soudain l’enfance prendrait conscience au moment où elle va, peut-être finir. Des toiles à fond blanc peint, des comme des collages, c’est la couleur qui domine, impressionne, invite, attache, alors même que la décoration, les formes sont à la fois très précises, nécessaires, ce sont d’ailleurs des superpositions qui s’accompagnent sans vraiment se disputer, le premier plan par rapport à celui/celle qui regarde, est une pliure grise, puis un second ruban vertr lavé, rouge rose, et l’une des toiles a aussi du bleu presque gris. Deux des tableaux ferment presque le motif, le troisième dont les rubans deviennent presque des traits joue des mêmes couleurs mais devient aérien. Maintenant, ce sont deux toiles, de dimension inégales, l’une presque carrée, l’autre vraiment, des taches composées, mais rares sur la toile, le principe est le même que pour les rubans-pliures-essais, composition à dominante grise et beige avec un mouvement de brosse propre à chaque surface colorée. La seconbde toile de ce genre présente seulement deux taches, le jaune fait le thème commun et l’une s’orne en marron, l’autre en bleu. L’ensemble danse, fait danser. Pourquoi ? sensation que je ressens de légèreté et de netteté, un chorégraphie réussie offre certes cela, précision et envol. Il y a peut-être plus : une perspective, le déplacement est d’avant en arrière, en profondeur pas en surface tandis que les toiles à taches, au contraire de celles aux pliures, se meuvent, dérivent horizontalement à plat, même si l’accrochage est physiquement verticale. Le sens du repère est donné, vérifié.

Là, le thème est la croix catalane ou les combinaisons des drapeaux basque ou britannique. La couleur est déployée, elle moutonne au toucher.L’une évoque des coupes, mais pas l’autre. Les couleurs dominent la forme, elles sont elles-mêmes la forme. L’une est rouge surtout avec des traités, lignes brisées jaunes et noires qui ne se croisent pas, elles ont leure épaisseur, une vie que n’a pas la surface. L’autre, la verte a ses lignages ssymétriques, du bleu d’orage, du rouge sang séché sombre, c’est le moutonnement, le relief, les chemins du colorage vert qui retient, attire. Mais le bonheur arrive par deux toiles jumelles, thème commun, la combinaison d’un bleu ciel et d’un vert, ce ne sont presque des traits gros mais souples, des lignes se voient, comme si le tableau était aassemblage de colorages. Peut-être… j’écris d’ambiance et de portance, décrivant que je vois, ni catalogue, ni commentaire, ni interprétation. Un ensemble, quelque chose m’est proposé qui m’enchante et me plaît pour la troisième fois sinon la qqutrième, et que je suis venu revoir – cette fois pour en vivre explicitement, me laisser prendre, recevoir : hospitalité de la peinture, d’une œuvre quand elle a sa chronologie, ses essais et ses multiplications. Je ne cherche pas à définir ni à expliquer, ce soir, plus tard … peut-être ! Autonome par sa dimension, dans la même salle, un tableau grand traits brisés jaune clair, surfaces brisées marron-carmin et moindrement rose mat, quelques traits noirs discontinus parce que coupés, s’il y a eu coupe. La sensation d’invite à la profondeur mais le frémissement de surface, deux déplacements, deux invites, deux possibles mouvementss de l’esprit qui voit et comme toutes les formes, les surfaces, les traits ont leur logique et leur géométrie, c’est une proposition d’ensemble pour un univers dont la vie, le son, la motricité tiennent à la forme. C’est une peinture qui a des surfaces, du champ, mais pas de cadre ni de limitess, elle se concentre et apparît d’elle-même, se résume en toute indépendance. Ainsi les deux toiles bleues et vertes, ainsi celle rose et marron, la toile n’est pas toute ocuupée, le blanc résiduel donc originel rappelle qu’il y a eu création puisque limite, mais la limitation a été autonome, ce fut l’œuvre.

Ici, redondance ? ou précédent, pas de traits, que des surfaces, les formes ont des bords qui ne font pas traits et qui sont de même consistance et couleur que le rempli. Il semble qu’a été cherché une disposition, presqu’une disposition des lieux, comment placer les formes, les surfaces, étant posé que les couleurs s’harmonisent, s’introduisent, se soulignent, camailleux de rose, de marron venant du rose, moments de gris. Deux toiles annoncent ce que j’ai déjà vu et qui semble l’état actuel de la vie du peintre. Les trois ou quatre formes découpées dans un colorage moiré rouge-marron-carmin, sont elles-mêmes sur un fond joyeux de traits oranages, verts, jaunes, des serpentins qui ont de la largeur et qui semblent ne casser nulle part quoiqu’ils soient discontinus. – Je vais à la « bergerie » pour les grandes toiles contemporaines. Le chemin a cinquante ans, vivre chaque détail ou revenir depuis l’arrivée, revenir en mémoire.

Laissé au château ces trois toiles, les deux noires comme faites de la paume, de la main à plat mais le matériau ou l’idée de peindre est fait de fils ténus, comme ceux de l’araignée. Ces deux toiles sont sans doute décisives dans leur isolement pour que l’artiste soit passé d’une période à une autre, d’une façon – même – à une autre. Supposition ? je l’interrogerai. La troisième très petite, presque de format cahier d’écolier, est un traitement de ce thème si cher, en tout cas fréquent (fréquence n’est ni familiarité ni compagnonnage heureux, j’y vois davantage problème posé parce qu’encore conflictuel) chez notre petite fille, le cœur a même posture, un peu renversé, le haut-le-cœur ou la disposition au baiser… le colorage est quelconque, bleu et vert, sans éclat. Je n’écris cela que de mémoire visuelle, et les sentiments dictés ou venant sont certainement différents de ceux que j’aurai essayé de transcrire en regardant, en restant présent.

Maintenant, les écuries et non la bergerie. En enfilade de deux salles aux murs de pierres à longères, celles des Bretons et du sol dur, pierres chaulées, au fond deux toiles jumelles ou deux accolées pour n’e faire physiquement et visuellement qu’une seule. Regardons, contemplons. Les deux vantaux, les deux parts en verticale, de la toile sont différents et de couleur et de leur possible superposition, l’inclinaison légère de gauche vers la droite est la même, les deux parties ne se continuent pas l’une l’autre, elles ne dialoguent pas non plus, elles sont apparemment distinctes et pourtant elles se répliquent, se commandent. En commun, deux forces de couleur, la couleur appliquée en traits sur fond restant blanc, une plus forte, plus accusée que l’autre, noir et violet pour les traits du vantail de gauche, rouge et vert sombre pour celui de droite. J’évoque la mer, l’indicible, le très difficile à décrire de ces surfaces qu’hérisse doucement un vent continua qui déplace sans cesse les motifs. Qu’évoquè-je encore, guidé par ce qu’a retenu l’artiste ? très cérébralement, un laisser-aller, comme le laisser-filer d’un cordage, ce n’est pas à tout va, c’est précis, retenu, sans doute parce que c’est tronqué. Pourquoi l’est-ce ? parce que le mouvement qui semblait de droite à gauche, qui n’avait pas de lointain, qui n’avait de relief qu’en surface n’est qu’un fragment, deux fragments, ou deux versions du même fragment ? et de quoi ? sinon d’une profondeur dont ils sont détachés, dont ils témoignent, ce sont des revenants et des invitants.

Je retourne ma chaise, même double toile, vantail gauche rouge plus bordeaux ou carmin, vantail droit plus vermillon. Du sentiment ? ou de la sensation ? parce que le rouge ? le mouvement est plus vif, pourtant pas davantage de traits, et la même illusion d’une superposition possible des deux parts. Trois toiles tombent en panneau, de la toile sans structures, tombant avec leur drapé, des traits tous noirs, sans trace de la brosse. Un des arts de toucher est sans doute la netteté du bord. Ces traits sont serviteurs et servis. Ils ont dominé l’artiste, sa pensée, son projet, sa main. Ils dominent. Ils donnent une lecture, une idée du temps, ils sont forts, ily a de la force en eux, ils en dégagent pour nous. Ils sont à ma droite, en flanc-garde de la double toile aux deux rouges, aux deux parts ! aux deux moitiés ? je ne dirai pas cela même si les dimensions de chacune des surfaces jumelles le suggèrent fortement.

Le plus curieux est maintenant à ma gauche, succession… de papiers ? taches au charbon ? à la craie de charbon, je ne sais le terme technique. Aventure non continuée ? de l’artiste, ou début de quelque chose que par devers moi et l’exposition il travaille en ce moment. A première rencontre, on croit voir les calligrammes, les essais, les dépôts chinois ou japonais, je ne peux aller loin dans le parallèle ni dans la comparaison car je connais peu ces peintures – mais est-ce que je connais la peinture, et qui la connaît ? sans la réduire ? la réduire à des techniques, à des explications et peut-être à de l’usage : marchés de l’art, décoration d’intérieur, sensualité complexe du collectionneur ou du voyeur d’habitude quand rien n’est figuratif mais que tout est possible. Donc, du noir, frotté ou laissé mais sans ordre ni fini. La netteté, les bords ne sont plus, mais la danse a repris, de l’envol même. Premier papier, trois papillons dont la structure est soulignée finement, de l’intérieur de la forme, la forme à des densités de noir passagères, au moins trois nuances, dans le frottis, dans le laissé. Second papier, aucune ligne qui ferait nervure ou qui tiendrait l’alentour. Formes vraiments nues mais qui ne suggère rien, qui appelle à ne rien voir que ce que l’on voit, sans imaginer. Ces œuvres, ce parcours ne sont pas l’élaboration de supports. Sans doute, sont-ils, sont-elles décoratifs, habillant l’espace, le réduisant, le mettant à notre portée pour en faire de la surface, pour en happer la surface. Troisième papier…

. . . retour à Reniac, 19 heures 21 + Premiers tours de roue… est-ce que cela me plaît ? est-ce que c’est beau ? manifestement, les réponses ne seraient pas adéquatres. Cette peinture n’interroge pas, elle est chemin atant pour l’artiste ? que pour moi ! mais elle ne n’emmène pas, elle pose. Elle me situe. Me situe non par raapport à elle ou à d’autres sujets, concepts, repères, elle me situe tout simplement et bonnement. J’y gagne… elle m’a fait regarder, penser, réfléchir, analyser, elle a appelé davantage le plaisir d’être que la joie, le lucre d’avoir, de posséder, de savoir. Bien entendu, il faut quelque préalable qu’elle sait faire oublier, les préalables de la mesure, de la ssérénité, en fait d’un certain effacement et de l’œuvre et du peintre. Une peinture de compagnie ? une empathie avec… Un apport et l’envie de davantage de cette peinture, de cette itinéraire, de cette disposition-proposition de vie, de vivre.