lundi 30 juin 2014

coupe du monde foot-ball au Brésil - France/Nigeria

soir du lundi 30 Juin 2014

18 heures, TF1 – France-Nigeria + « Dominés » à Clermont-Ferrand  en 2009, à ce que j’apprend et qui me confirme dans mon pronostic d’une défaite française. Le défilé pour les poignées de main avant de commencer accentue cette impression : l’équipe nigeriane respire la force et l’intelligence. C’est évidemment comme tout le foot-ball une école d’estime mutuelle, une langue internationale. La présentation de nos adversaires continue :  assez inexpérimentée en défense, ils ont un milieu, le vrai chef de cette équipe qui a une grose expérience, et une puissance de contre-attaque. Il y a va pas souvent, mais quand il y va et il y va à fond. – Un joueur qui s‘est imposé à la dernière Coupe des nations d el’Afrique. … Il était insaisissable. – Beaucoup de tergiversations comme souvent en Afrique, le montant des primes… le PR s’en est mêlé. Janathan Goodluck a réglé en personne le problème des primes. – pays désatblisé politiquement qui vit des moments difficiles (c’est du Niégria que l’on parle…). – Il va falloir montrer de la force d’entrée dans les duels. Ils ont de la force. Tel nom, nom  que je ne saisis pas… 90 kilogs, il détruit les défenseurs devant lui… - J’ai plutôt un pronostic pessimiste. Déjà un duel, élégance du Nigeria, les habits verts, et ils semblent très mobiles. Deux mille « supporters » français, mais les Brésiliens sont plutôt pour le Nigeria. Deschamps est anxieux (à juste titre). – Il est capable de turer des deux cotés, c’est comme çà qu’il a pu ouvrir son pied. Une jolie tête, corner, arbitre américain. – Le premier corner toujours révélateur de la concentration de l’équipe. La façon dont on va gagner le duiel sur le centre. Ambrose… il faut être solide au mileu de terrain..il faut aracher ce ballon.  Corner, bonne réaction française. Habitude… ce couloir gauche. On retrouve souvent cette situation, soit au contraire, soit une frappe. – Les Nigerians ont été engrande difficulté avec les Argentins, pour le corner. – Là aussi quelque difficilté à jouer la défense à quatre. – Un duel, où le Français agresse mais doit lâcher prise. Les Nigerians me paraissent plus forts, en tout cas plus puissants. C’es lui qui oriente le jeu  et qu’il faut empêcher de jouer. Le ballon n’est pas sorti, on joue encore… C’est bien joué de la part des Nigerians. Ce qu’ils jouent bien en passage de ballon assez loin à deux trois reprises en… Ils jouent plus haut, plus de maîtrise. – Repéré Valbunea. Tel Nigerian, 23 ans, « évoluant » en Israël.

Des fautes il y en aura d’autres.Les Français bien concentrés pour les exploiter. – Du coup il va pouvoir relancer. – Il faut essayer de construire, en sortant derrière. – Parcours du Nigeria….    Frappe contrée sans problème.  Sans complexe, on ne les voit pas du tout en position défensive. Rien à perdre, ne sont pas favoris. – Les Brésiliens ne sont pas vraiment pour les Français. L’équipe de France qui attend, elle est bien compacte, en bonne positon de défense. Tout un fond de supériorité supposée et censée reconnue par tous, y compris nos adversaires, mais un texte, un commentaire où manifestement la peur s’installe, tout est dit constamment pour se rassurer.
Des chutes, par glissade, légers heurts, de jolies figures de ballets, les jambes très étendues. Un qui va être évacuué, dès seize ans repéré par le Lazio, poids des carrières et des recrutements mercenaires. Deux foot-ball, celui de l’argent en permanence, et celui d’exception où les équipes sont nationales et l’enjeu seulement la victoire. Vingt ans seulement. – pas de déconcentration, bien rester dans le match. Il fallait la prendre la balle, ce qu’il a fait. Pusisance de la frappe n’a pas pu relever le ballon. On devrait avoir des occasions, mais chaque fois qu’on perd le ballon, les Nigerians n’hésitent pas. caractéristique de ce début de match, ils jouent mais laissent jouer, pas un marquage très serré. – Que de chutes. On sent du cpté français, qu’on  a des possibilités (le commentaire n’est pas celui des évolutions et des événements physiques, visibles, mais celui des pensées de groupe…). Mais les Nigérians sont dangereux, qualité de Moussa, de très frappeurs côté nigérian. On a vu un mur français s’effilocher, on a retenu la leçon suisse.

Encore les Nigerians. Ballon travaillé. Un but… de rien du tout, mais il l’est. Talent de Moussa. 18 heures 19 + Le but est « refsué », je ne comprends pas pourquoi. Le ballon nettement dans le filet… Commentaire pour se rassurer… Un avertissement côté français. Pourtant le scote reste vierge, je ne comprends pas… Hors jeu. Les renversements droite gauche vont leur poser des problèmes. Ils vont jouer la ligne mais il ne la joueront pas aussi bien tout le temsp. Le ballon va sortir. – 18 heures 21 + Très beau tir français (a bien failli passer), centre magnifique, n’arrive pas à conclire, Paul Kogba (orthographe… très bel homme, resirant présence et intelligence) pas la première fois qu’il arrive à percer. Il y a des trois derrière, leurs milieux ne suivent pas. Un milieu qui ne suit pas en début de match, ce n’est pas bon pour la seconde partie de match.
Le match est passionnant, très mobile, quantité de moments aussi bien collectifs que des coups de pieds magnifiques. – Les deux équipes pour les commentaiteurs comme pour moi sont à égalité de compétence et de force. Derrière on sent quand même qu’il y a des manques. Soit par qualité de sa frappe, il peut aussi poser des problèmes. Les Nigerians jouent partiquement la 4-2-4 . Il va falloir faire très attention avec ces coups de coude, cela peut se payer très cher en coupe du monde, les mauvais gestes, je pense que la FIFA va se pencher sur ce problème. – Très beau geste nigerian, dans la finition, ils arrivent à nous déstabiliser derrière.  – Ils sont deux… le ballon est toujours en jeu. – C’est dommage, on a manqué la fijniton, si nous avions tous été patients. – Il essaie de jouer entre les lignes, Kogba, légèrement en position hors jeu, c’est lui qui apporte le danger.
L’arbitrage est américain, c’est physique, on laisse jouer, l’équipe américaine, on ne se laisse pas démonter dans les duels. Je crois qu’on suit et…  on a été un peu surpris par le début de match. Les Nigerians seront moins gênés en attaque. – Se jeter au sol pour sortir de ceinturage. Un match comme celui-là… la moindre erreur, il faut  payer cash, c’était le cas sur tous les corners précédents. Debuchy, Matudi

18 heures 46 + On n’arrive pas à vraiment trouver Benzema ni Giroud. C’est une balle de 1/0 juste avant la pause. Il avait de quoi marquer, on était trois et un seul. – Le suspense est total. De fait…

19 heures 01 + Cette frappe qui n’a pas été cadrée. Il y a des possibités du côté français, mais il y ena aussi du côté nigérian, c’est çà qui est dangereux. Il fait surtout rester vigilant sur les contre-attaques, ils ont montré qu’ils peuvent être rès dangereux. – On a dominé physquement dans tous les matches de poule, mais maintenant… il fallait s‘en douter avec les équipes africaines. – Laisser les grands s’expliquer dans la surface de réparation..

Le match devenu monotone, très répétiti, pas plus de décision qu’en première mi-temps   La fraicheur va beaucoup jouer dans cette deuxième mi-temps, le sang-froid aussi.Cinquantième minute, on n‘a rien vu du côté français. La deuxième partie va être beaucoup plus tendue parce qu’elle va être décisve. ? On se lasse un peu moins qu’en première mi-temps j’ai le sentiment contraure. C’est curieux ce début de match. On a très… fort et on ne réussit pas à rependre le rythme… Cà arrive, ce n’est pas forcément mauvais signe. – Défensif avec l’Equateur, à nouveau du côté Nigerian. Nous n’avançons pas. – Stephe Guichy, le premier sélectionneur africain en coupe du monde. On est mal dans cette seconde période, on n’est pas bien du tout, les Nigeriasn nous font courir. La pression est toujours nigeriane. On est privé de ballon. Voir…

Ce match va être un test mental, on a puisé dans nos réserves pour gagner. Pour la première fois, on est dans le dur de la compétition – On a réussi à rééquilibrer. Heuresuement que Paul Kopba était là…. Ce ballon va sortir pour les Françaiss. Cela devient irrespirable. Il va falloir reprendre le jeu, notre rythme collectf est tombé. – Sauvé sur la ligne, cette belle action française… mais le ballon bloqué presque dans les buts par un joueur nigerian et non par leur gardien ! Ce qui nous met en difficulté, c’est la combinaison à terre. – Le moindre but encaissé à vingt minutes serait terrible – Voilà pourquoi cette équipe a gagné la Coupe africaine des nations, la pusisance devant, un superbe gardien, et il y a aussi le rythme. – Karim Bensema…
  
On a repris au niveau du rythme. – Enorme action française. Blaise Mattuti (orthographe) qui .a beaucoup donné. Il adore ce genre de ballon. Est-ce qu’on joue rapidement ou pas ? Il faut décider. Les coups de pied arrêtés.  Bien joué Karim, mais le gardien est encore là. Pour l’instant, infranchissable. – 19 heures 35 + Il fait vraiment du bien, ce but. Le but qui est totalement libre. De l’imprévisible… et çà y est, sans qu’on est rien vu venir, sans logique. Sa détente sèche, c’est vrai qu’il monte très haut. Quel soulagement. Un but importantissime. Son premier but dans la coupe du monde. – Ils vont venir nous chercher systématiquement, pour trouver une solution. – Kabaï. – Il y a eu dix-huit minutes fantomatiques. Le chrono tourne dans le bon sens. Ils ont tout donné. On contrôle assez bien les attaquants nigerians. – Kopga pour la récupération, ils sont cuits, cinq minutes de temps additonnel, Rio est encore un petit peu loin. On est proche de l’égalisation. On a vu tellement de choses. – Deuxième but, cette fois on y est. Grieman, il l’avait déjà, cette fois il a mis au pot. C’est le Nigerian, le gardien, qui a fait entrer la balle contre son camp, c’est évidemment Griesman qui a vraiment partcipé, il nous a fait beaucpp de bien. On peut respirer. – L‘équipe de France a dû puiser dans ses érserves ; il y a eu un but refusé en première mi-remps. – Et puis deuxième mi-temps… on a eu beaucoup de mal… Dernières occasions nigérianes. – Nous dominons maintenant.

19 heures 52 + La France est en quart de finale, cela fait huit ans qu’on attendait.+

22 heures 50 + Scènes de liesse chez nous et parmi les « supporters » venus pour les macthes, il semble que ce soit chaque soir six ou sept mille venus exprès. – Les trois commentateurs, montrés un instant, posture de galérien, avoir à parler tout le temps, un langage convenu et codé pour la forme, une véritable langue avec ses règles et ses accents toniques, un contenu tenant autant à la philosophie, mais celle-ci totalement apprêtée et ne pouvant dévier, et bien au-delà de la description de ce qui se voit et se fait sur la pelouse, une constante : on est le plus forts, pourquoi ne gagne-t-on pas ? pourquoi se peut-il que l’on perde. – Je prends plaisir à de tels moments, les expéditions du ballon sont un art véritable, extrêmement précis. L’autre expertise, nerfs, expérience, coup d’œil, c’est évidemment Deschamps en l’occurrence, le vrai meneur de jeu pour faire entrer ou sortir au bon moment. Le tournant a été pour nous l’entrée en lice de ce Griesman… fraîcheur physique ou réel talent ? impact sur le moral du reste de l’équipe. – Evidemment, ce jeu (les courses de char à Constantinople-Byzance et la dispute sur le sexe des anges, parabole de la France actuelle) concentre et met de cpté tout le reste. Il est également facteur de communion dans une communauté nationale ou villageoise… donnée. Il est école de respect mutuel et devraut tuer le racisme. Etonnamment, c’est un sport où les Blancs et spécialement les Européens (Américains et Russes ne semblent pas compter), qui n’ont donc de riveaux que les Sud-Américains. Pourquoi ? comment ? Il va falloir que je lise un peu, et comprenne règles et traditions.

mercredi 25 juin 2014

vies d'autres

selon le sexe, trois âges de la vie humaine - version incarnée, expérience masculine

coupe du monde foot-ball au Brésil - France . Equateur




TF 1 - 22 heures 17 + Macarena, Rio de Janeiro – France.Equateur … le match en cours… l’homme fort de l’équipe équatorienne – Anronio Valencia, 30 buts depuis Juillet dernier, est « « blessé », sort-il ou pas ? masque… cheville tordue… Nous sortons, quant à nous, d’un énième épisode d’Hercule Poirot, et prenons les choses en retard. Marguerite doit se coucher, ma chère femme aussi, nos kilomètres, les siens surtout, les cours à donner, les répétitions de danse.

22 heures 45 + Un joueur français touché : Sako. Toujours pas d’ouverture du score. Cela va se faire aux points. C’est sûr, ce n’est pas plus le beau match… cela vient après la Suisse. Le match va être obligé de décoller.

23 heures 02 + Epuisé et bègue, Didier Deschamps… cette équipe sud-améariaine est très regroupée, ce n’est pas facile de trouver la solution… Faire en sorte de gagner du temps, être proche de Karim car quand il a le ballon, il est un peu isolé…   Nigéria… il faudra les faire bouger au nivau du rythme.. Ici les Equatoriens sont mystérieux, il faudra qu’ils fassent autre chose parce que pour le mpment ils sont éliminés et la Suisse est dedans. Mystère et point faible de ce jeu, on peut gagner aux points, antérieurement gagnés, sans gagner un match, voire des martchs du double fait de l’antériorité d’une marque avec d’autres ou de la marque d’autres sur les adversaires à venir… Les Allemands en collectif sont plus forts...  Si çà peut réveiller l’équipe de France, cette occasion d’Antoine Grisman. … Antonio Valencia a plein de qualités, mais il joue dur… Il est ien touché (un autre)Les seuls épisodes de ce match sont des cassages de gueule, qui semblent extrêmement rudes. Valencia cinq fois exclu, la cinquième est ici au Maracana. Huit but en sélection quand on est caoitaine et avoir été exclu cinq fois. Cela va changer la donne un peu. Cela devrait pouvoir se débrider maintenant. Supériorité numérique.

23 heures 16 + Ils sont très courageux, les Equatoriens, et ils sont très rapides. Benzema, la frappe dans les nages. Il n’y a pas la même réussite côté français… Il y a un problème en défense. Ce n’est pas réglé ces problèmes de cuisse gauche… la surface, ballon écarté… On cherche trop à faire la différence chacun seul.

23 heures 27 + Il y  a un coup franc pour cette courageuse équipe équatorieenne. Ils n’ont pas beaucoup d’opportunités, qu’ils jouent mieux leur coup de pied arrêté. … On n’arrive pas à déverrouiller cette défense équatorienne, le basique, la vitesse de transmission, chacun cherche à trouver une solution au coffre-fort et ne la trouve pas. Evidemment  important pour la confiance de cette équipe de marquer un but…

23 heures 36 + Le risque de ce macth, perdre les réglages magnfiiques du matcha suisse.    Deschamps, toutes les armes offensives, il les sort…. débloquer la situation avec l’envie aussi de marquer un but  Ne vous étonnez pas si les équipes sudaméricaines sont présentes dans cette coupe… toutes là. Elles se battent à perdre le souffle  Ils n’arrivent plus   Il l’oblige à fortifier sa frappe. Des occasions, ils n’en ont pas beaucoup. S’ils veulent conserver un espoir, les Equatoriens il faut que …Plus tu es fatigué, plus il faut être simple… Plus tu es fatigué, moins tu vois bien non plus… Un goal équioriien extraordinaire : Dominguez qui a fait échouer toutes les actions françaises. La beauté et la vérité, les seules de ce match, sont là. Et c’est maintenant le commentaire. Dès les premières minutes, un match ennuyeux, sans présence française, l’équipe adverse qui semble s’être donnée pour rôle de montrer une France terne et impuissante, peu importe que le résultat soit acquis d’avance, l’avance en point des Français. Il en ressort cette figure étonnante, magnifique d’un homme vert, tout d’une pièce, véritable objet volant qui bloque systématiquement les arrivées de ballon. Un Benzema totalement dominé, impuissante.

23 heures 53 + Match nul… à tous les sens du terme, sauf le gardien de l’Equateur. Deschamps content ! il joue la statistique, le classement, les matches suivants… c’est dur de gagner… on a poussé, eux ils ont joué quelques coups… on a manqué d’efficacité, l’essentiel est là, on est premier de notre groupe… c’est au détriment de notre collectif… par rapport à ce qui se préarre … les Nigeria ne sont pas là par hasard… maintenant, on va savourer…  Benzema avec beaucoup de photos de visage, le montrant absent psychologiquement pendant le jeu… on est content, on n’a pas perdu… et puis voilà… on est tombé sur un bon gardien.. l’esssentel c’est de se créer des occasions… il n’y a pas… c’est tout au mental et à la détermination. Il est déjà face au Nigeria.

vendredi 20 juin 2014

France/Suisse

 

TF1 – Salvador-de-Bahia – France/Suisse, 21 heures 09 + Retour de Questembert, de la surveillance du bac. des dyslexistes. – La Suisse, 6ème rang mondial FIFA et la France 11ème rang. Le match n’est pas joué. – Texte de Marguerite sur les épouses de joueurs qui ne pensent qu’à elles, souvent des mannequins. – Un très joli épisode… la différence, les Suisses vont nous mettre aussitôt en dangerchercher une solution… double alignement suisse… le jeu se poursuit, interception.  On récupère vite la balle, on a une force… ce qui devrait peser sur la longueur du match… Sensation de beaucoup de méthode chez les Suisses qui entourent les Français… Les Français peuvent faire la différence dans cette première mi-temps… ils sont plus rapides… il faut essayer de concrétiser… marque… ce coup de tête… ils étaient eux à la réception… ce n’était pas évident de le prendre ce ballon entre deux Suisses, mais il est assez puissant… très joli…. Les Suisses sont ko… un second but… coup de pied fantastique de Benzema parvenant, en même temps d’une seule foulée, à doubler le ballon puis à le diriger… 21 heures 18
La touche sera pour les blancs. Marguerite : les blancs, c’est nous et les rouges c’est les Suisses.  Jouer en 8ème de finale contre l’Argentine ce n’est pas un cadeau. Finir premiers de ce groupe, c’est important. Surexcitation du public, il y aurait davantage de supporter helvètes que françaisLes Suisses, pourquoi ils ont du fromage ?… le maquillage… Les Suisses, ils sont inquiets : Marguerite. – Evidence de notre supériorité, elle m’étonne, elle est manifeste. Une frappe… surprendre le gardien suisse… chaque fois que la France a le ballon et a de l’espace on sent que la Suisse est à la peine. Ce n’est pas comme cela que j’interprète : les Suisses ne savent pas exploiter le ballon et sont presqu’aussitôt marqués par nous.
21 heures 25 … Il me semble que les Suisses ont marqué, cela ne figure pas au score. Trois joueurs susceptibles d’être suspendus au prochain carton jaune, de notre côté. Il gagne tous ses duels, Olivier Giroud ( ?), de la tête ou en pivot… il a eu raison de les jouer aussi spontanés.  Un excellent goal pour nous. Une erreur de Benzema : il n’était plus en position de frapper… tuer définitivement les Suisses…  Il y a un côté jeu d’échecs. La tactique de Benzema est trop évidente désormais, y aller complètement de côté. Il en est désormais empêché… Beaucoup de têtes chez les Français. Ils ont de la ressource, les Suisses.  – Séquences cinéma… splendides, un rouge et un blanc quasiment un seul homme en danse aérienne avec le ballon s’immisçant entre les deux têtes. Corner concédé par les Suissses… Ils ont la capacité de revenir au score.
21 heures 40 … Un troisième but… sur un corner suisse. Joué seulement par la bonne position d’une réception inattendue. Revenir d’un trois à zéro, c’est presqu’impossible. Redépart, encore un jet vers le but suisse. Il n’y a pas eu la réussite, mais parfaitement   Politique intérieure française. Lz choix de General Electric pas plus motivé qu l’ensemble de la manipulation d’Alstom et l’échec du Premier ministre pour amener les intermittents à faire la saison des festivals… mais en revanche, il y aurait deux chances pour FH : les mémoires des deux guerres, qu’il compte exploiter à fond, et s’annexer… et la coupe du monde, comme en 1998. – Pour  l’instant, un excellent match. Pub. et mi-temps… 21 heures 46 
Reprise à 22 heures… ma chère femme : ils sont crevés, ils jouent depuis trois quarts d’heures. Marguerite : le maillot, rien ne lui irait, il ne pourrait pas courir (elle parle de moi…). Eux, ils font… le gardien de but, il est excellent, les Suisses, ils ont essayé cinq fois = Marguerite. Les supporters français : de Guyane et de Martinique. – C’est vraiment physique, ils se bousculent… Ben, ils se battent, ils se battent : Papa ! pour le ballon. Les Suisses sont beaux joueurs, notre « black » est très bien et s’excuse (moi).  – Le nôtre, il s’appelle Lorris (dixit ma chère femme), jaune et costume de scène, un papaguéno… Le jeu français, on leur laisse le ballon et puis dès qu’on le récupère…  Des jolies passes ; c’est pas mal ce que font les Suisses (ma chère femme). Mais les Français, ils font tout le temps comme çà (Marguerite). Lui rendre l’offrande de tout à l’heure, ce n’est pas fini…… et en même temps, la Suisse…  Je comprends que les femmes aiment les foot-balleurs mloi). Ils sont tous mariés, Papa (Marguerite). C’est toujours le même ballon ? il ne doit pas être abîmé ! (Marguerite). J’étais extrêmement inquiet, l’effervescence en France. Ils ont su qu’il ne fallait pas, avec trois buts avec le Honduras, et ils sont entrés dans le stade… Il va extremement vite, cela l’oblige à mettre le ballon au-dessus de la transversale. – Notre black et un Suisse se passant la main dans le dos : j’aime cette forme de considération, je crois qu’il y a de l’amitié  Avec ce match, l’équipe de France se place étant potentiellement capable d’aller très loin….. Il y a vraiment de belles images…  L’équipe qui dégage le plus d’énergie parmi les équipes européennes… Des embrassades… il était sur la trajectoire…  la passe de Paul, elle est magique.
On est à 4/0 sans s’en être aperçu. Dans cette sélection helvérique, il y a beaucoup de yougoslaves, de kosovar… la Suisse avait une particularité, elle gagne toujours son premier match puis elle sort…  Pas évident cette reprise… on revoit ce très bon ballon… il essaye de l’extérieur… Sissoko… c’est fantastique, c’est son premier but en équipe de France... il n’y  a pas de relâchement dans le collectif… çà chauffe devant le but helvétique.  On est déjà à 5/0 Les arrêts du gardien suisse    … après ces résultats historiques, pour l’instant le compteur est à cinq…
22 heures 38 … Pénalty, enfin un but suisse. – Cruauté des photos. le visage tout au long du match de l’entraineur suisse… même silhouette et costume que Deschamps, mais la cravate rouge et le visage décomposé. En revanche, un très beau profil suisse, tempes rasées, très aigu… mais le nom ? peu zurichois ou vaudois. Un second but suisse ? fragilité de visage, petite barbe sèche, de notre gardien de but, en costume doré de scène… Un second but suisse… c’est magnifique… cette frappe-là, derrière les défenseurs. Ils sauvent l’honneur et nous recevons la démonstration que nous sommes psychologiqument très vulnérables, si prompts à nous en croire… beaucoup de bravoure, ce très bon joueur… Il n’y a pas de quoi être inquiet… le relâchement peut s’expliquer sur les cinq, les dix dernières minutes… La France n’est pas officiellement en huitième de finale… l’Equateur… Quand on avait vu les oppositions entre la France et la Suisse, on n’imaginait pas sept buts, ce soir : c’était spectaculaire… on a vu de très belles choses,  beaucoup d’altruisme dans cette équipe de France… éviter l’Argentine… Deschamps :  c’aurait pu être plus que parfait. six points après deux matches, c’est l’idéal. Avec une telle démonstration, la France va faire figure de favorite… finir le travail sur l’Equateur. – Giroud : On prend beaucoup de plaisir à évoluer ensemble, on très heureux… un petit bémol à ce match… il n’y avait pas d’état d’âme, j’étais juste honnête… j’étais déçu, j’aime ce maillot bleu… le coach a fait appel à moi aujourd’hui… quand on fait effort… maintenant affaire à suivre… Le sixième but, marqué par Benzema : un penalty pas comptabilisé, arrêt du match, montre suisse.

22 heures 57 + J’entre dans le foot ? j’avoue qu’il y un mélange attachant et surprenant d’une quantité de genres : l’image parfois aussi belle qu’un ballet, des duos-duels, des envols… de la stratégie avec des positionnemments de joueurs, des précisions de tirs du ballon vers tel et pas tel… les calculs, une mécanique du geste scientifiquement pensé, posé… ce qui est déjoué, ce qui se fait de peu, se manque de peu… l’école d’être avec l‘autre, corps à corps, équipe, camps adverses. L’orgasme collectif du public, l’engouement aussi des téléspectateurs, je les crois, à cette expérience surtout de ces deux heures : fondés. C’est plus intelligent que les relations internationales, surtout quand c’est France-Suisse, et il y a cette parabole sur le Léman du village binational de Saint-Gorgon. – Notre aller-retour cet après-midi pour le bac que surveille ma chère femme à Redon, les ambiances de petite ville, des vies séculaires, des générations, de la jeunesse, de l’enfance, des amours, des « hôtels particuliers » patriciens, des jardins. MADELIN qui doit tout à cette ville et la trahit par abandon, avocat aux Etats-Unis, énième tête-de-pont pour nos immigrés. Les complexes français ont des noms de notre Histoire : le syndrome de Sigmaringen, moins il y a de pouvoir effectif, plus on se le dispute… le syndrome de Coblence, l’émigration, le mépris pour ceux qui restent… Tout au long de la route aller, Edith commente ce documentaire sur l’histoire des coupes du monde depuis la fin des années 40, les Allemands vis-à-vis de je ne sais quel adversaire leur envoyant à leurs hôtels des filles « publiques », ce qui les met en conflit nsuite avec leurs épouses respectives, ils perdent le match. Les Algériens, à peine indépendant, les étrillent, mais entraînés par les Russes et gavés comme les nageuses est-allemandes, huit sur les onze de l’équipe auront des enfants handicapés et mal formés. Le sport, son histoire, l’argent. Les grandes dimensions humaines à étudier chacun pour elle-même : le spirituel, le politique, la recherche, etc… autant d’états de vie, autant de moments… l’être humain en vit plusieurs. La musique à laquelle me « remettre », en simple esprit-âme qui écoute, corps oublié.

impuissance obsessive, la mûtilation du pouvoir

sera relu



De plus en plus « pris » par cette situation : mon impuissance sexuelle et l’évocation de toutes les dragues-rencontres imaginables en fait avec chacune ou presque des rencontres de regard quotidien : j’imagine le corps nu, le triangle féminin sombre du bas ventre et mon incapacité d’honorer la situation et de célébrer la nature d’une rencontre qui n’avait que ce but. Je ne l’ai plus qu’en tête, je ne peux plus la réaliser. Naguère, tout était autre car c’était une dimension qui m’était totalement étrangère : pouvoir ou ne pas pouvoir, c’était hrs sujet, la question était de séduire et d’arriver à l’horizontal de la nudité qui se montre et en se montrant dit son acceptation, les premiers touchers et leur suite. La suite était automatique, aujourd’hui elle est impossible… donc plus de rencontre, plus de nudité, plus ce sacrement qui n’a pas de qualificatif mais qui ests le comble de la vie et de la rencontre, l’entre-pénétration et le partage de la course à l’orgasme, ensemble, dans l’épuisement, la sueur, le suspense, l’aboutissement, l’abandon… Ne l’aurai-je ? n le vivrai-je plus jamais ? je l’accepte… mais… je réalise, rétrospectovement, combien cette facilité d’érection et d’orgasme allait bien avec ma capacité d’aborder,  séduire, d’amener, quoique pas forcément de retenir… Il y avait un ensemble, mon corps suivait, obéissait, était à l’aise dans son rôle le plus immédiat. La vie de sex : dans l’enfance et l’adolescence, sexe sans prise de conscience et dans la vieillesse, conscience, désirs de têtes, images et souvenirs mais pas de sexe. Entre ces deux époques, le couple conscience/sexe. Le sxe conscient, la conscience appelant le sexe, le sexe de soi par l’autre, par l’appétit pour l’autre et l’attirance exercé par l’autre en tant qu’autre ou par l’autre en tant qu’une personne déterminée, choisie, souhaitée selon quantité de paramètres allant d’une histoire d’âme à des traits physiques précis. – La coincidence des sexes masculin et féminin, leur rencontre de nature alors que les mœurs et les éducations les ont éloignés et interdits l’un à l’autre pendant les années d’enfance ou les flous adolescents, et surtout quand ils dépassent les habituelles timidités et espérances masculines autant que les refus convenus du féminin… naguère, la joie était dans l’acquis de la permission, de l’ouverture, manifestée au plus concret, au plus touchant, au plus engageant et excitant de l’ouverture du sexe féminin, de la main de fille/femme qui engage elle-même le membre masculin, le morceau de tout l’homme en elle et s’en fait son affaire, son plaisir et toute suite, la joie masculine de servir et d’en être gratifié soudainement, miraculeusement par « le» plaisir, mélange de surprise, d’horreur et de centralité cosmique… aujourd’hui et demain, ce serait simplement de recevoir la résurrection d’un sexe qui ne s’érigeait plus, qui ne se durcissait plus, qui n’xistait donc plus en tant que tel… ai-je encore cette chance, l’espérè-je même ? Edith, frustrée ou pas, je ne sais, ne tente ni ne veut rien, peur de l’épreuve et du néant, non de sa propre libido mais de mon incapacité… J’étais si fier d’avoir été épargné et de pouvoir continuer… l’éjaculation ne me manquait pas quoique je me disais qu’elle pouvait manquer à qui l’accueillait en plus  toute sensation des muqueuses, des nerfs, de l’âme, du rythme, du coeur battant à bout de sexe, en chaque fibre du tronc de sexe… le manque d’une ultime frappe, l’imagination du jet… éventuellement sa provocation à nu, en extérieur et pour la démonstration, mais l’avais-je  vécu autrement qu’en épanchement évité de justesse, précipitamment…  L’âme du sexe… le passé et le présent désormais séparés par de l’infranchissable : l’impossible devenu le présent.
 

vies d'autres

dimanche 15 juin 2014

France / Honduras



21 heures 08 + France-Honduras, à Porto-Alegre … TF1… jamais regardé un match de foot. en intégralité. Pour « savoir » ce que c’est et pour communier aussi à l’événement, je m’y colle donc… commentaire = Enormément de joueurs français dans cette surface… des noms que j’ignore, un ton posé… la solidité de la défense et du gardien… Il y a comme noms qui sortent Karim Ben Zema… un Bucci… Je suppose les Honduriens en blanc ; la pelouse magnifique, les gradins pleins… Valbuena… bonne sortie du gardien hondurien… Je reconnais que c’est amusant. La boule blanche, les feintes… Gazon anglais des gradins. Le public n’arrête pas de  bruire. On peut s’endormir dans le jeu hondurien. Contestation des Honduriens, les deux arbitres, en vert, aussi impératifs que des flics bordant une manifestation. Les pompes, cela fait pattes de canard, rouges pour les bleus, jaunes pour les Honduriens… La transversale… ce ballon qui finit fans les pieds… un enchaînement… superbe parade du gardien hondurien… La réclame Coca-Cola tout au long.. Mettre un peu plus de vitesse du côté français. Le public comme une énorme respiration. Il part en bascule… Cornes de brume. Il revoit la parade… Il fallait la sortir vraiment… Il ne faut pas que ce match s’envenime… Karim Benzema, il retombe lourdement. On ne peut pas dire pour le moment que c’est violent. Il est vraiment retombé, c’est la cheville. Au début, c’est le bras sur le visage… Un Hondurien à terre… Lui, il a l’air solide. Il a joué cinquante-huit matches en défenseur central. Il va revenir. C’est assez limité le jeu offensif hondurien.
Les noms, comme si c’était le commentateur qui appelait et commandait le mouvement. Il résiste pour le moment à notre rythme. Cette dernière action… X préparé mentalement à subir… un bon rythme collectif… ((Au ralenti, c’est assez beau, nos bleus quasi-couchés dans les virages, de bonnes têtes)). C’est bien joué de la part de l’équipe de France. cela passe. Ils sont bousculés les joueurs d’Amérique centrale. Dans l’axe central, mais… jouer ce ballon… La corne de brume comme au temps de l’Algérie française… Il a réussi à se centrer…Le commentaire devient haletant…. Très bien joué à la fois par… pas correctement cette tête… très très bon dans les duels aériens… Pour l‘instant, les Honduriens ne posent pas de problèmes sur le plan offensif… beaucoup de solidité, beaucoup d’assurance… les noms comme aux distributions de prix…
Il marche dessus, lui il va prendre quelque chose, et c’est après – Réexamen à la video, du énième choc… Là il chauffe, ils s’en sortent… un avertissement… S’énerver contre le Paraguay, il avait été repris par Didier Deschamps qui lui avait demandé de ne plus faire ce genre d’erreur. On est supérieur techniquement, on va avoir des occasions, on va les concrétiser, il ne faut surtout pas perdre le contrôle… Le ballon hondurien, ils ont un jeu très direct. … Ce n’est pas efficace… Ils sont bien concentrés tous les deux. Dégagzment de … Moins de rytme dans notre jeu, c’est moins fluide… la relance hondurienne. Malheureusement, très peu déréglé le jeu… il faut retrouver le fil du match… continuer à se concentrer sur le rythme de notre match. ((Je donne les Français perdants, les Honduriens ont sans cesse le ballon)). Y a pas photo. sur le côté technique : les Honduriens…. Il faut simplement qu’on soit patient. Les mauvais ceups dans ksquels ils vont nous faire plonger… C’est assz limité vraiment, côté hondurien, on voit la différence les deux équipes. On n’a toujours pas marqué… (( !!!)) 21 heures 36

On essaie de construire. ((Beauté du stade, surtout le mouvement de la couverture, comme ces sortes d’ourlet en bords de coquillages…)) La surface, Benzema de la poitrine emmène le ballon. ((Les Honduriens ont parfaitement compris, ès que Benzema a le ballon, il st entouré de trois ou quatre Honduriens, et part à terre… je ne vois pas la supériorité technique… Il est vrai que presque toutes les actions sont près des buts honduriens, et que ceux-ci quand ils vont vers nous, sont vraiment très à côté)).  Il a fait le geste juste Benzema avec sa poitrine, mais son centre… Un joueur encore au sol…  Quel dommage ce ballon de Karim Benzema… ((Je remarque : le nom de chaque joueur sur son tee-shirt)). Carton jaune… carton rouge… il se retrouve   Sur cette action française… Karim Benzema… deux penalty, deux contestés depuis le début de la coupe du monde. Celui-ci très justifié…Benzema, la sueur à l’arrête au nez…But… 21 heures 45 + Un but, un expulsé. C’est déjà très déséquilibré. Trois minutes de temps additionnel. ((Les Français donc toujours sur un seul champion : force et vulnérabilité. Spectre de 2010 n Afrique du sud : Benzema n’y était pas.))
Maintenant vraiment garder ses nerfs… Il ne faut pas s’énerver. … C’est des ballons qui mettent en confiance. Deuxième Marseillaise... Benzema… Pas la première fois qu’il se retrouve dans la situation de … et Mathieu B. pour le frapper. – La France mène un/zéro. On marque une petite pause.
((Pub. Carrefour… Sony, smarphone officiel de la FIFA… Volkswagen… Bouygues… Neutrogena… Ing. Direct. Parions sports FDJ … Agent du FBI… nouvelle série bientôt sur TF1… Sofinco… Opel Astra, Claue chiffer, c’est une Allemande.. Eureka, moteur de recommandations, canal sat… redécouvrez la télé… Hellobank fr. mobile comm vous… reprise Zrgus + 5000 euros, la Renault Mégane.. Chanel…)).

22 heures 10 + ((Je ne reprends que maintenant. Un second but ? marqué par Benzema))   la qualité de l’action française, un cas technique qui arrive… une erreur énorme dans l’affichage… un autre changement hondurien, important… défenseur central est sorti. Les Honduriens n’ont plus leur défense centrale. .. Cà commence à jouer… suivre cette aventure… on a tout à perdre dans cette affaire-là, les Honduriens : rien. .. Karim Benzema qui avait la responsabilité de… qui a pris ses responsabilités… c’est aussi bien que Michel Platini… Une bonne décision, éviter que Paul Kopa, à l’origine du pénalty…  bonne décision de le sortor, de le préserver… Les Brésiliens n’ont d’yeux que pour lui, après Benzema… sa coupe de cheveux… sa technique surtout.

22 heures 31 + ((Un nouveau but ?  mais… homologué ? Je ne comprends rien. 3/0 ? Ce semble. – Parfois de jolis coups, ainsi un pied gauche poussant le ballon par derrière… Marseillaise encore… La tête et le genre de Didier Deschamp, très peu foot. Quelqu’un de très bien, genre patron à l’aise d’une bonne PME. Costume, poil gris, visage reposé et avenant.)) – Cette expulsion qui a beaucoup joué en défense… Quant on voit l’énergie que déploient les Brésiliens, les Hollandais, les Espagnols aussi, c’est bien de jouer ce match en réservant un peu… Il y aura G. pour disputer ce ballon dans la tête...
Il semble que le résultat est acquis, il n’y a plus vraiment de match… 22 heures 41 + Une fait en favur de l’équipe de France ?  Une agessivité, mais beaucoup de maladresses dans leur retard. En tout cas on n’est pas passé à côté de ce match, côté français. On est bien entré dans la compétition…. La moitié d’un but ? non, ce n’est pas possible. … Chavez, il joue en Chine, en deuxième division chinoise. … Jouer dans la profondeur.. On a pris des initiatives, cela a été payant.  Allez, il faut jouer, même si le score est acquis. ((Je ne savais pas qu’il y avait aussi souvent des chutes et des joueurs à terre, vraiment à souffrir)).


Benzema, altruiste là-dessus, il fait jouer tout le monde. Du côté français, tout le monde a joué son match. Didier Deschamps doit être soulagé. Déclic pour Karim Benzema, il va être libéré, on va avoir du grand Karim Benzema pendant ctte coupe du monde ; la pression, ce que çà peut représenter. L’équipe de France qui s’impose par 2/0. Un grand monsieur, Karim Benzema, et on aurait pu lui accorder un troisième. Qui, c’est bien de rentrer ans une coupe du monde. Maitrisant bien son sujet. – Deschamps, on a été patient. On avait fait de très bonnes choses en préparation. C’est jamais évident.  Le plaisir, il est toujours là en foot ball. – Benzema : difficile dans les quinze premières minutes. C’était important de gagner ce premier match. … 3/0     + 22 heures 56 

Leçon de choses. Ce qui passionne tant de gens remue tant d’argent… Jeu français, ne tient qu’à une personne unique, PLATINI, ZIDANE, BENZEMA : force et vulnérabilité. Part manifeste de l’instinct et du mental comme élément moteur, part d’une « technique » pour un jeu qui est précis, a ses règles, ses jurisprudences et son histoire. La parabole vaut en politique, pour nous… Langage commun et reconnu tel par tous les pays, toutes les tribus humaines depuis trois quarts de siècle. Ce n’est pas mal, je comprends qu’on puisse se passionner pour cela. Jusqu’hier soir, deux souvenirs seulement, PELE en télévision de 1958, aux devantures des magasins de vente, rue de Passy… et ZIDANE contre l’Espagne, préparant un tir au but, le regard, l’évaluation, l’évidence de la précision, un tir à l’arc, de la chirurgie, tout est mimé puis l’éclair de l’action, l’instant seul. Pour le tempérament français, la redite que tout est dans le chef. Capacité cependant à jouer en équipe et à distribuer, faire fonctionner des seconds rôles. Le calme décide de tout. Nos joueurs moins massifs physiquement que les Honduriens. Peu de fraternisation entre les deux équipes. Autorité encore plus physique des arbitres et autres, leurs accessoires, les importances du costume. – Marguerite totalement indifférente. Commentaires en classe : cela ne concerne que les garçons. Et ma chère femme aussi.



samedi 14 juin 2014

l'entretien d'embauche - récit juillet 2002 - (3)



III










Il attendit, puis il oublia, vite. Des batailles à livrer sur le fond, avec son employeur, l’Etat, mais dans l’Etat, qui ? D’où le contentieux. Il rédigeait lui-même, il était son propre objet de méditation et de supputations stratégiques, au rendement sur le papier, il gagnait par K.O. debout de l’adversaire, lequel ne produisait rien, en tout cas ne semblait pas se mouvoir du tout dans le même espace-temps que lui. Il ne pouvait quitter le ring, parce que tous les coups ne lui étaient portés que du dehors et que personne n’y montait le rejoindre. Entrer dans le privé, cela lui était conseillé mais par ceux qui jugent que le privé, précisément, a de l’argent facile et que la fonction publique est une sinécure, abritée de tout et abritant tout, on lui parlait comme quelqu’un à qui on indique le préau de l’école quand il pleut et qu’on le voit poireauter. Ce fut un drôle de temps, il tentait tout pour obtenir n’importe où un entretien avec qui que ce soit, il en récoltait quelques-uns, presque toujours de façon corruscante. Il vit ainsi un attaché de cabinet, ingénieur des mines et conseiller du ministre de la fonction publique, deux fois ; il entendait un récit pleurard, le gouvernement ne pouvait gouverner dès qu’il s’agissait de personnes ou de budhet et l’on était pourtant sous un Premier Ministre, censément raide dans ses bottes, engageant la rue à faire proliférer les manifestants jusqu’à un étaige minimum sans quoi il ne rendrait aucun tablier ; de fait, le gouvernement d’Alain Juppé ne se défit que de ses participants du beau sexe quand la houle menaça d’être forte ; dans l’antichambre aux prises de courant aussi usées que les huissiers tapotant des annuaires et attendant des ordres qui ne venaient pas, il restait assis à entrevoir un beau Perben envahi soudain par une forêt déambulante de microphones placés à bout de perche et de journalistes en vêtements de marche avec sacs de pique-nique. Il rédigea une note suggérant qu’on vendit le patrimoine immobilier de l’Etat dans le VIIème arrondissement puisqu’on n’avait manifestement plus les moyens d’entretenir ces hôtels particuliers qui à eux seuls donnent du charme aux cabinets ministériels mais coupent leurs occupants, pas seulement du monde mais de leurs services ; c’était ingénieux pensait-il et l’on mettrait tout le monde à Vincennes, en tout cas au revers de la route moderne des invasions qui restant d’est en ouest pour ce qui est de l’Europe et de la France, partent maintenant chaque fin de semaine pour l’arc atlantique ou la côte normande ou font déménager presque tout le moins de Juin chaque année, depuis que Jacques Chaban-Delmas, Premier Ministre, y avait en personne donné de la raquette, à quoi il était expert reconnu, les courtisans qui ne peuvent manquer les tournois à Roland-Garros. Il fut même reçu par erreur dans le cabinet-même du ministre. Emile Zuccarelli, qui manquerait Matignon parce que Jean-Pierre Chevènement raterait l’Elysée et tirant ainsi le tapis de gauche à droite feraiut dégringoler presque tout le monde rien qu’avec 5% des suffrages exprimés à l’élection présidentielle de 2002, croyait recevoir l’Ambassadeur de France au Kazakhstan et y gagner une compétence intéressante dans la coopération entre fonctions publiques française et étrangère ; les fiches étaient mal faites, les journalistes attendaient, le solliciteur aussi qui fut mitraillé de photographies en apercevant le ministre, affable, méridional, costumé de marron à l’unission des boiseries d’un bureau vaste mais sans informatique alors que son occupant à titre précaire y protesta beaucoup de sa modernité, de son efficacité et de sa préférence pour ne rien hasarder en prétentions ou en réformes qui ne fut pas d’obtention certaine. Sachant que le ministre prenait l’avion depuis Bastia, sans garde du corps et en bras de chemises, il avait imaginé l’approcher par le sens de l’humain, l’esprit pratique et la proposition d’un jeu de jambes introduisant la direction générale de la fonction publique dans les visas et les paraphes qui font nommer aux emplois dits à la discrétion du gouvernement. C’était manqué. Il fut reçu par le ministre ayant rue de Bercy la tutelle de sa propre administration, un homme de bibliothèque, vivant en chambre de bonne mais avec vue sur les Invalides et militant des droits de l’homme au pays de la République française lui donna même un grand succès d’édition et de notoriété dans les facultés de droit en l’introduisant au recueil Lebon en Novembre 1997. C’est la matière passionnante mais intouchable par dogme de ces emplois discrétionnaires que l’arrêt lui donnant raison à défaut de faire justice réforma. Manifestement, il avait été vidé sans pouvoir présenter sa défense, cela pouvait s’établir, des formes et de la décence à respecter, une révolution. C’est un terme qu’il avait lui-même malencontreusement utilisé pour saluer, dans un silence qu’aucun de ses collègues n’osait abattre, la première proposition qu’à la première conférence dite des Ambassadeurs une commission de travail servile et salivante avait posée devant Alain Juppé. La salle principale du centre de conférences avenue Kléber était celle qu’on avait trouvé, au temps où Michel Jobert secrétaire général de la Présidence de la République sous Pompidou faisait récolter au successeur les gerbes destinées à celui qui avait prononcé en Septembre 1966 le discours de Phnom Penh, l’Amérique négociait enfin, Henry Kissinger venait à Paris, et pour les têtes-à-terres avec le Viet Nam il fallait de la surface et beaucoup d’entrées et sorties dont les unes seraient à usage de proclamations pour la presse et les autres des points de fuite quand le processus s’enrouerait. Une révolution que de convoquer aux frais du Département et souvent les chefs de mission diplomatique en sorte qu’ils soient à égalité de fréquence à Paris avec les exportateurs ou les personnels syndiqués de leurs Ambassades pour raconter, sinon au ministre – l’époque en était passée – du moins à quelques chefs de bureau géographique, ce qu’il se passer ou ce qu’ils croyaient qu’il pourrait ou avait pu se passer dans leur pays d’affectation et qui peut-être n’était perceptible ni dans les dépêches de presse ni dans un des journaux émis là-bas et pas reçu ici. Alain Juppé l’avait ramassé, c’était une réforme, ce qui – bien entendu pour la droite qui marchait au triomphe et vers l’avenir – pèse bien davantage. Peut-être, est-ce ce jour-là que sa disgrâce fut prononcé, on ne parle pas le premier, si gênant et dénué de sens que soit le silence ; le temps commençait où les ministres réuniraient leurs fonctionnaires et leurs subalternes pour s’en faire applaudir. En  conférence de presse, de Gaulle faisait rire, mais on n’eût garde d’applaudir. Ainsi allait l’Etat dont il lui fallait se déprendre, mais les privatisations et notamment les vues – désintéressées, puisque ce serait pour le franc symbolique – de Daewoo sur Thomson, rendaient incapables de décision, et surtout d’embauche à niveau conséquent, la plupart des sociétés qu’il pressait de le voir et entendre. C’est la gauche revenue dans les hôtels particuliers, pas moins délabrés et défraichis qu’au moment de la droite, qu’intervint l’arrêt du Conseil d’Etat annulant donc la nomination de son successeur en tant que celle-ci mettait fin à ses propres fonctions. Il était reçu pour une troisième fois par le conseiller diplomatique de Lionel Jospin et Pierre Sellal, dirigeant le cabinet d’Hubert Védrine au Quai d’Orsay, lui avait également ouvert une porte, d’audience au moins. L’Iran était à pourvoir, celui qui avait été son attaché de défense en Asie centrale, frémissait d’y être employé grâce à lui et lui-même avait eu un bon contact avec son collègue iranien ; le régime de Téhéran est peut-être relativement jeune au regard des deux mille cinq cent ans et quelques de la monarchie perse mais l’atavisme demeure et la mer Caspienne n’est fermée que pour ceux qui n’y voient qu’un lac à contourner pour faire passer le pétrole vers le Bosphore. Lui comme d’autres, à la fin du XXème siècle, imaginaient au contraire tous les transbordements et échanges tonne pour tonne et baril pour baril qu’on pouvait opérer de cette mer à celle des Perses ou des Arabes et ainsi se désenclaverait le Kazakhstan et d’autres avec lui. On a ensuite dit que l’enjeu en Afghanistan était, au vrai, de cet ordre. La troisième conversation avec l’homme de l’art, celui de proposer au Premier Ministre de ne rien faire qui parut empiéter sur le domaine réservé du Président de la République, fut ce dernier désavoué par les électeurs en cette fin de 1997, erra plusieurs quarts d’heure et il voulut qu’on aille enfin au vif du sujet, il posa la copie certifiée de l’arrêt sur le bureau de l’autre, il y eut le silence de la lecture puis la conclusion, vraiment finale : qu’allait donc devenir son successeur puisque celui-ci était (surtout) camarade de promotion de l’éminent conseiller du gouvernement.

Les cent ans qui rendent à la Belle au Bois dormant les chances de sa jeunesse, c’est-à-dire celles d’une rencontre, s’écoulèrent pour lui jusqu’à un colloque qui se tient à Lyon et où, par raccroc et au titre de la société de son amie, il avait à débattre pour quelques minutes et en commission, à propos d’éthique, pourquoi ne pas dire de justice, sinon de prévision qu’un jour l’emporteront le bon sens et le nombre, dans les relations économiques internationales. Il se trouva que devait y participer un homme de Suez et que Gérard Mestrallet avait repris, en séance plénière, l’article commis dans « le grand quotidien du soir » l’automne précédent. Cartonner un représentant de l’Organisation mondiale du commerce parce que celle-ci échappe à toute enceinte démocratique et a été créée hors de la référence, donc de la dynamique onusienne qui parfois contraint les gouvernements à quelque égard pour les moindres d’entre eux, avait été d’autant plus facile que celui-ci était absent et qu’il le connaissait pour avoir été léché par lui tandis qu’il était Ambassadeur puis mis à sa place, très basse, quand il ne l’avait plus été, c’était un ancien directeur adjoint des Relations Economiques Extérieures, portant beau, nommé et renouvelé chaque fois pour cinq ans, qui avait trouvé un emploi de débouché à force d’avoir attendu, fort d’une proximité ancienne de Raymond Barre, qu’on le nommât enfin directeur en titre. L’O.M.C. reçut donc toutes les piques et Yves de Silguy, qui avait été au cabinet d’Edouard Balladur avant d’aller à Bruxelles participer à la commission unique, se souvint parfaitement d’avoir croisé au rez-de-chaussée de l’hôtel de Matignon l’Ambassadeur au Kazakhstan, et pourquoi pas un jour ? près le Vatican. Les choses ainsi habillées étaient tellement plausibles qu’elles furent validées ainsi par celui qui rendait de nouveau actuelle une sollicitation à placer au seuil du groupe Suez. Un premier entretien avait eu lieu rue de la Ville l’Evêque, c’était maintenant le second à attendre, et qui se ferait à déjeuner. Les choses cessaient donc de tarder, et arriva un homme dont on n’aurait su distinguer s’il était gêné, mais de quoi ? ou empressé, mais envers qui ? car le visiteur à traiter n’était qu’un solliciteur. Justement…










IV










C’était le lendemain, c’était aussi un premier jour d’été, de chaleur et de lumière d’été. Les filles étaient nombril nu, de dos les pantalons ne tenaient plus qu’au renflement des hanches et en glissaient, la peau de toutes à portée de tous. Les femmes avaient une tenue plus fermée, mais les dessous n’existaient plus ou étaient lâches en sorte que la mollesse tranquille d’une chair qui s’abandonne pouvait se conjecturer, se confirmer, se laisser désirer dès qu’on y portait le regard. Il l’y portait aussi souvent que cela se présentait, sans suivre personne du regard puisqu’il était en voiture et qu’elles étaient à pied. Il garderait le souvenir d’un pantalon large et beige clair, d’une couleur de chair nue sans doute pas très différente. Il se prit à constater qu’il ne souffrait pas de tant voir sans pouvoir même penser à prendre. Un temps était révolu où il disposait de tous les éléments de la drague et de la séduction, de l’avenir, un corps, un visage, une absence d’âge ne masquant pas, au contraire, qu’il avait quelque expérience et que pour peu qu’on s’abandonna aux magies qu’il aurait déclenchées parce qu’on y aurait consenti, première étape, elle est toujours celle de l’autre, encore faut-il proposer ce qui est plus audacieux envers soi qu’envers cet autre, à présent défini et cadré, il y aurait quelque suite, plaisante et à volonté dont on ferait souvenir ou suite de suite, selon qu’on voudrait, que cela viendrait. Le scenario s’était réalisé quelques fois, il s’en croyait rétrospectivement beaucoup plus capable qu’il ne l’avait été aux époques où, à l’âge qu’il avait, cela se faisait sans ridicule mais au vrai assez exceptionnellement. En somme, c’était aujourd’hui qu’il se savait ne plus être capable de séduire, et qu’il craignait même d’avoir à assurer ce qu’il aurait conquis sans l’avoir délibéré ou par oubli de ce qu’il était devenu, qu’il se rendait bien compte d’un grand gaspillage antan, ce qui ne le faisait pas pour autant revenir aux opportunités de carrère qu’il n’avait pas saisies ou su jouer. Car, il en était certain, aucune opportunité ne s’était présentée qu’il n’ait réellement sautée sur elle, chaque fois l’espérance avait été aussi grande que la matéralité de l’accroche ou de l’invite. Mais aucune n’était vitale et, pour cela, peut-être, n’avait aboutie. Quoique à y réfléchir, chacune eut changé sa vie, c’est-à-dire le cadre géographique et historique que déterminent un employeur et le métier dont il prescrit l’exercice. Gendre d’un industriel et apparenté à de grandes fortunes, cabinet préfectoral et peut-être ministériel dans un département assez ternement représenté mais qui ensuite avait produit de belles destinées politiques, la Savoie de Joseph Fontanet, précocement et mystérieusement assassiné (une affaire de casinos, dont l’homme rigoureux et moraliste aurait découvert pas seulement les tables bancales mais peut-être le commanditaire, une raison sociale bancaire si puissante qu’on aurait pu la croire sans nécessité de truquer et peut-être de couvrir le trucage avec du sang) et ensuite étaient venus Pierre Mazeaud, Michel Barnier, Hervé Gaymard, ce dernier épousé par une jeune fille de mère danoise donc au visage poupin, clair et de père, scientifique prisé du Vatican, jeune fille qu’il avait lui-même courtisé à sa propre époque de drague et aventures tous azimuts, dans une Grèce des étés 1980 quand François Mitterrand faisait virer de bord la gauche et que rouler beaucoup de soirs vers le Cap Sounion, fémininement accompagné, pouvait préparer des retours au lit, de la nouveauté et une façon de bonheur durant peu mais flambant vif. Il avait beau faire et se remémorer les choses, les corps, les voix, les moments, tout ce qui d’ordinaire mérite du soin, l’avenir professionnel, il l’avait mêlé ou dédaigné en l’enserrant dans des envies qui lui cédaient. Ce qui ne lui avait porté chance qu’à court terme, il n’avait jamais su sa précarité et à l’embauche il était certes entouré de quantité d’illustrations et il pouvait presque toujours attacher bien des anecdotes ou des traités personnellement vécus ou constatés à ce que l’employeur putatif lui racontait, mais cela ne produisait pas la complicité et la sensation partagée d’une égalité entre deux hommes travaillant déjà ensemble. Il traitait encore ses urgences comme il avait géré ses passades.

Mais ce déjeuner  était différent de tous ces moments d’attente et d’interrogation que dénouent seules des chutes, l’absence de suite, la correspondance ne revenant pas, le temps passé, ce sont les manières de la négation quand une promotion est demandée ou quelque bifurcation de carrière sollicitée, le sourire ou la très longue narration valant explication comme quoi cette fin de soirée est réservée à un autre qu’au commensal qu’on avait été à frais non partagés. Il lui avait semblé sans forme et où presque d’emblée tout avait été refusé, du modeste placement dans la société de son amie dont il poussait attraits et charmes, parce qu’il était convaincu de leur utilité et de leur exceptionnalité, à quelque exposé d’organigramme situant un blanc, désignant une place, proposant la réflexion qui l’y ferait venir. Le vis-à-vis, car la table était large, et une grande moitié à leurs côtés, et côté porte, couloir et service, était inoccupée, déserte, avait-il quelque chose à dire en dehors des excuses du collègue inopinément requis ailleurs, quoique sur leur thème ? Il ne se le demandait que maintenant. Et la conclusion en forme de présentation était-elle une déclaration du genre, vous ne pourriez entrer que pour venir là où je suis, or j’y suis et je compte y rester. Le visage gris, défait mais dont il n’aurait su dire de quoi, montrait une vraie détermination, celle propre aux gens dont l’ambition est pratique, concrète, toujours au niveau où ils sont et à propos de ce qu’ils ont. Façon intense d’échapper aux distractions que procurent l’ambition d’aller au-dessus ou d’attraper autre chose, ce qui dans un premier temps vous pousse hors de là où vous étiez assurément tranquille, vous cédez donc une place mais en obtenez une autre qui paraît bien davantage qu’une compensation, mais c’est de là qu’on vous fera plonger et c’est d’en haut qu’on discerne mieux le vide où l’on va gésir, pour un second temps qui est souvent le dernier. Cela lui était arrivé, il n’y avait pas vu malice. Mais hier, il n’y avait personne à séduire que divers éléments sur le groupe à apprendre et de chute il n’était plus question puisque depuis des années la terre était sa compagne sans couleur ni douceur, du sol battu où on le battait, effectivement, l’âme rouée des douleurs de ne comparaître devant qui que ce soit qui rendrait justice. Il avait vu le moment où la matière venait le désintéresser de la suite et même de l’objet de ce repas, en phrases et assertions de l’autre qui feignait de ne rien voir ni entendre de ses positions et propositions de solliciteur. Soudainement, il s’était transporté ailleurs, sans situer où, car il n’avait pas pourtant cessé de se surveiller pour garder bonne mline et feindre à son tour quelque intérêt pour les récits de l’autre, et il avait compris que n’être pas embauché dès la fin de l’exercice le soulageait. Etre renvoyé à soi seul ou à ce dialogue qui vaut uniquement de vivre, opposant puis rapprochant la chance, la providence, des arrangements sans cause a priori mais assez évidents dans leur orchestration rétrospectivement comprise d’un quémandeur ayant enfin  accepté de ne plus l’être. La lutte change. On fait avec ce que l’on a et l’on découvre qui l’on est, à quoi l’on tient et c’est singulièrement simple. L’indépendance est à l’angle de la rue, le soleil et l’été aussi. Il était sorti sous la pluie, n’avait plus rien pensé, ne s’était souvenu que de quelques éléments du texte entendu pour en faire réserver et le dire à son amie.

Ils improvisèrent le soir-même d’aller dîner chez la mère d’une de ses anciennes collaboratrices au Kazakhstan. Une fille de finesse, connaisseuse de Leiris, qui avait le talent des relations précises et efficaces sans que cela paraisse autre chose que des affinités spontanées. Elle avec lui comme Ambassadeur ou lui avec elle comme attachée linguistique avaient monté à peu de frais une véritable institution à partir d’un existant qui attendait du débouché. Une école des cadres publics était devenu possible, il en avait fait inscrire par Pierre Bérégovoy la promesse et le conteny, c’était le déjeuner de la première visite officielle de Nursultan Nazarbaev en France, au lendemain d’une journée hiératique et parfois anacrhonique, les drapeaux d’un bleu que seul le curaçao dosé de champagne peut approcher avec la figuration des clés de voûte en bois de la yourte traditionnelle en son centre flottaient verticalement tout au long des Champs Elysées, on avait atterri deux fois, de là-bas via Bonn ce qui avait d’abord chagriné l’Ambassadeur débutant mais présentait à présent l’avantage de pouvoir s’aligner et au-delà sur les propositions et présents du grand partenaire à ce nouveau venu sur la scène internationale, et devant les Invalides, à portée du boulet le plus timide des canons rangés depuis Louis XIV pour attendre depuis un calme fossé les chars de Leclerc, on avait posé les hélicoptères, la garde à cheval avait tout relayé et le kazakh avait fait savoir à François Mitterrand sorti de chez les médecins juste pour lui qu’il avait égaré un costume et arriverait pour la première conversation d’Etat dès qu’il en aurait trouvé un qui lui aille. La réalité était plus rose et le droit de cuissage, aux frais sans doute de la République hôte, et même taularde au palais Marigny, s’était exercé comme il se doit et comme on avait dû se le promettre. Fort bien, tandis que vêtu d’un ensemble gris un peu flottant et à vieilles rayures, le Président français attendait, osant quelques pas sur le damier du vestibule de son propre palais, sans aller ni sur le perron ni jusqu’aux deux ministres, là pour la circonstance. Moins Ambassadeur qu’habitué à recevoir la main du Chef d’Etat que portaient désormais très au-dessus du commun la maladie, la longévité et la capacité de regarder d’un éclair et sans sourire, sans même que l’expression se soit tant soit peu modifiée d’avoir happé des yeux ce dont on avait dans un instant très vif et impérieux médité de s’emparer et qu’il y ait donc quelque posture à réintégrer, il avait entretenu son bienfaiteur de ce qu’il avait commencé en Asie centrale. Il lui devait bien davantage que le poste, la capacité de discerner indépendamment des services et de faire valoir directement auprès de lui, et du Premier Ministre, ce pour quoi il pensait avoir été nommé là-bas. On lui répondait en disant d’abord, Monsieur l’Ambassadeur, d’une voix douce qui n’était ni mièvre ni fatiguée, et il en recevait l’impression qu’eux deux avaient toujours travaillé ensemble et qu’ils continuaient de le faire, très tranquillement, tandis que l’attente se prolongeait, puis prit fin, qu’on monta à l’étage, qu’on échangea des nouvelles, des banalités, puis qu’on accrocha sur l’article d’une convention financière. Il n’avait pas suivi le petit groupe, il en avait fait partie tout naturellement, il prit la parole, interrompant les deux Chefs d’Etat, l’argument imparable était d’évidence, les Allemands ne posaient pas la condition des Français, François Mitterrand ordonna que les services s’exécutent, on descendit rejoindre par un couloir jusques dans une petite salle la foule de journalistes et de hauts-fonctionnaires, la plupart supérieurs hiérarchiques de cet Ambassadeur qui ne savait ni le fond ni la forme puisqu’il avait assisté au tête-à-tête, y avait même ajouté de la substance, ce qui ne se fait jamais. C’était, dans les regards qu’il avait croisés, cette même haine déjà lue, en pénombre d’un clair de lune au bas du Parthénon quand il avait pris le cortège présidentiel aux métopes et que la presse et bien des gens de l’Elysée restaient derrière la grille refermée, la même haine qui l’avait pincé au gras du bras parce que du deuxième ou troisième rang des courtisans de quelques minutes dans le bureau du Premier Ministre, il avait tout simplement assuré d’un mot Pierre Bérégovoy que son texte était juste et que fidèlement on lui donnerait satisfaction. Le procotole est éliminatoire. C’est sa justification millénaire et contemporaine.

De la jeune femme, décédée d’un horrible cancer de la peau et qui avait un don d’humour particulier car on  ne se souvenait d’aucun de ses mots, mais de sa voix et de la liberté de ses allures, de son vêtement et surtout de son jugement, il avait d’ailleurs hérité la seule photographie le représentant avec le Président de la République qui inaugurait la chancellerie d’Almaty, au pied des monts Staline, le long de peupliers d’une hauteur inconnue en Europe, et à qui il présentait sa collaboratrice sans avoir quitté la coupe d’un champagne que François Mitterrand n’honorait qu’en y humectant à peine les lèvres. Il avait ensuite, plus considérablement, hérité d’une singulière relation qu’il avait aussitôt partagée avec son amie ; la mère de la disparue lui avait écrit que sa fille disposant de son bien, avait prévu des meubles et des livres pour lui. La connaissance se fit et un autre monde s’était ouvert où lui et Jeanne avait une joie sincère mais inexplicable à se réintroduire à intervalles réguliers et que les misères de la vieille dame rapprochaient de plus en plus. Ce monde se disait par la bouche édentée d’une quasi-aveugle projetant sur son visage la lumière brûlante de deux lampes métalliques, elle n’entendait les phrases qu’à mi-route, perdait ce qui n’était que répétition de ses propres mots en forme interrogative et pour faire redondance et des lieux, des circonstances, une histoire sociale et de France prenaient forme, s’esquissaient, ne se raturaient jamais. Il y avait les débuts de la construction aéronautique près de Nantes, les grands-parents et les aïeux tous journaliers agricoles, la rugosité de mœurs où même les anniversaires de la petite fille unique, quasi-posthume puisque le premier mari, lui aussi journalier, n’avait pas vécu un an pour la voir grandir, n’étaient souhaités que par le café offert aux voisins. Il y avait le frère, ajusteur dans cette industrie et emmené à Mauthausen ou à Wiener-Neustadt ou aux deux sites successivement, celui du travail forcé et servile, celui de la fatigue dont on meurt, avec en supplément péremptoire la dynsenterie. Il y avait des récits qui ne se contredisaient jamais mais ajoutaient toujours et formaient, d’un dîner à l’autre, où ils arrivaient avec le pique-nique ou de quoi réchaufer depuis que l’infirme était trop infirme en même temps que vieille pour descendre un escalier, une très longue histoire d’un siècle et demi. Il y avait par prétérition ce qui pouvait se deviner comme avoir été, peut-être, les moments d’amour de la fille, il y avait les deux maris de sa mère, il y avait à nouveau les parents, les grands parents, Quimper et sa cathédrale couleur d’algues vert sombre tant que son intérieur ne fut pas ravalé à la rendre blanche comme certaines de ces églises néo-gothiques qu’aiment les protestants quand ils sont Américains. Il y avait les comités contre la peine de mort, les réunions de 1968 et de 1972, Gisèle Halimi, le part communiste car l’institutrice devenue directrice dans un assez beau quartier de Versailles et se remariant alors mais avec un douanier des services aéroportuaires du « grand Paris », militait à l’extrême-gauche, ne croirait pas plus en Dieu qu’à un bon fonctionnement de la société et laisserait s’établir à ses hanches, à ses genoux, à ses chevilles, à ses épaules d’invraisemblables torsions qui la faisaient maintenant se déplacer en crabe, les pieds se présentant à l’envers du sens où elle tentait d’aller. Or, la conversation était toujours surprenante, variée, et cette femme vieille et déformée, sans corps ni buste, qui réclamait des pantoufles toujours plus désassorties l’une de l’autre pour s’accomoder de dissymétries inconcevables mais qui, chaque fois, étonnaient Jeanne autant que lui, avait ce don singulier de lui trouver bonne mine, de s’inquiéter qu’il soit trop rouge un début de soirée alors qu’elle était à contre-jour et disait perdre la vue, ne plus pouvoir rien lire, ayant répondu n’importe quoi à l’oculiste qui lui proposait ses nouvelles lunettes, et à l’ophtalomologue qui ne lui donnait pas un sur dix et quà un seuil œil. Ce soir-là, elle regrettait de n’avoir pas encore vu un papillon et elle les regardait en aveugle, comme si l’invisible avait plus de présence et d’attrait surtout à l’apercevoir au-delà de l’éblouissement des deux lampes et il leur semblait que les yeux, l’un presque fermé, l’autre reflétant les lumières trop fortes, les fixait, eux, pour ce qu’ils seraient un jour, des êtes jeunes et éternels. Si abattus, fatigués, tendus qu’ils fussent en montant chez elle, après la demi-heure ou l’heure de trajet par la porte d’Orléans et les premiers kilomètres en montagnes russes de l’autoroute du soleil, ils repartaient optimistes, allégés et reconnaissants. D’une diction parfaite quoique avec cet accent diphtonguant et allongeant les accents graves de tous les adjectifs en aire ou en ère, leur vieille protégée leur avait donné bien plus qu’ils lui apportaient, d’ailleurs elle ne leur disait son manque d’eux qu’au téléphone et sa joie d’avoir à les attendre qu’au moment où ils l’avertissaient de leur venue. La vérité est qu’elle les délassait avec un art, presque partout perdu aujourd’hui, celui d’être intéressante et attirante telle qu’elle était, si laide et difforme, vieille qu’elle fût apparemment. Peut-être et fugitivement pensait-il qu’il devait, dans quelque chambre haute où les meubles, la table à eau et sa cruche, le lit, tout sauf l’armoire, naturellement à glace, sont toujours protégés d’un linceul blanc et où elle avait laissé une mémoire inassouvie, jouer le rôle d’un certain chevalier ou de quelque cadet un peu androgyne, un demi-frère, un peu fils et surtout amant délicat pour tout effacer de ce qui n’avait jamais eu lieu. Elle s’essuyait soigneusement les lèvres quand il allait l’embrasser et prenait congé. Le rite gagnait en densité du texte et en diversité des épisodes et des lieux, des circonstances évoquées, le retour des prisonniers à l’hôtel Lutetia, et la vieille infirme presque aveugle avait gardé sur sa table de nuit, sur l’échafaudage précisait-elle qui lui servait de chevet pour ses tâtons, La douleur de Marguerite Duras. Il prenait la phrase pour lui et la continuait en racontant qu’au lire du livre il avait suggéré au Président de la République tout justement en mal de thème pour basculer dans le bon sens la première des cohabitations de s’en remettre à un entretien de philosophie politique et littéraire avec l’écrivain, ce qui fut fait. Il était alors en poste au Brésil et plus précisément en villégiature amoureuse à Buzios, mais à la morte saison, une mer plane et turquoise, un embarcadère sans personne ni bateau dont il avait de très nombreuses photographies pour se déculpabiliser d’un texte qu’on lui avait demandé écrire, aux époques où Le Monde le publiait scandaleusement, et qui devait commenter des images multiples d’un banc, isolé et pâle sur un fond arbustif, sans doute d’un parc parisien, un fond évoquant Blow Up et le scenario qui en résulta, et il n’avait pas honoré la prière ni la commande, avait laissé passer des semaines et des mois alors qu’en quelques minutes, pacifiquement adonné à ce qui lui était demandé, il aurait pu, il devait écrire quelque chose sur ce qui est stable et pourtant si insaisissable quje l’instant même ne le retient pas, et il y aurait des milliers d’images parce qu’à propos de quelques unes prises et inventées par un autre, quelques lignes auraient été exprimées par lui.

Dans ce que l’on vit, il y a bien peu du présent et de ce que l’autre est censé faire dans le champ de votre conscience, vous dialoguez autant avec lui qu’avec tout autre que vous, tandis que montent en pèlerinage, protecteurs, propices ou accusateurs de vifs personnages que vous ne saviez pas avoir si bien connus. Ce ne sont pas des idées qu’on associe, ni des images, mais des visages et des carrefours de l’existence qui avaient un nom et une odeur, un parfum, une voix, qui engageaient à cette sorte de fuite qu’on peut appeler commencement et à quoi on acquiesce si rarement. Le commensal, préposé de la société dont il avait charge viagère d’être le secrétaire général, que lui avait-il donc dit qui soit utile, c’est-à-dire à mettre au compte de la vie ? Son long temps d’apprentissage de la Lyonnaise des Eaux aux pompes funèbres, bien cotées en bourse ? C’était sans rapport, l’Afrique évoquée à l’occasion double d’un voyage pour l’unification d’un queconque collectif d’universités catholiques au Cameroun et d’un marché finalement de gré à gré mais d’autant plus difficile à négocier et qui portait sur de l’électricité. Tout ce que vous avez déjà fait n’avait rien d’impossible, tandis que ce que vous n’osez affronter est cela même qui va vous faire sortir du lot et réussir une autre image de votre groupe. La bataille de l’eau moyennant péréquation des tarifs pratiqués en banlieue de Lima ou de Buenos-Aires avec ceux bien à l’aise affichés aux Etats-Unis, c’est ce qui pouvait se conjecturer  à moins de supposer l’effroyable pactole d’une vente à prix coûtant en Amérique latine et à marge bénéficiaire substantielle en Amérique anglos-saxonne, qu’était-ce sinon de la prudence et de l’habileté, celle d’un bon praticien des concessions de service imaginées sous Louis-Philippe chez nous et multipliées par le Second Empire en sorte que notre réseau ferré fut le plus dense, longtemps, du monde et qu’on y trouva, sous Georges Pompidou, la manière de faire financer par les compagnies d’assurances les autoroutes françaises que la notoriété de nos routes nationales ou départementales avaient fait, très longtemps, mépriser au regard des appareils de communications de nos voisins d’outre-Rhin et de Piémont-Lombardie quand ils étaient totalitaires. Haut fonctionnaire au Trésor, débutant au Conseil d’Etat à la section du rapport par exception au lieu de celle du contentieux, qui ne le sait et le groupe eau-énergie-propreté est ce lieu où la fonction publique se déploie pour le meilleur sans les embarras et la ladrerie du statut censé la régir. L’Afrique serait autre chose, de l’eau malgré le sable, de l’eau malgré tout, des investissements à fonds perdus à qui donneront sens et attrait l’obligation de donner, que des sociologues affirment et développpent depuis quelques années, et la notion de biens fongibles non marchands. Suez démontrera ainsi, à propos d’un bien qui lui permet de la communication sur la pudeur et l’inaliéanabilité, qu’est viable un secteur public mondial, appelant du coup et naturellement une fiscalité internationale, celle-ci moralement impossible à refuser et d’assiette facile à dessiner. Mais le déontologue du groupe avait quitté tôt le Palais-Royal et enseigné de l’administration, non du droit, en Côte d’Ivoire ; tout était donc un peu à côté dans son expérience pour qu’il pût entendre ce que son invité tentait de décliner. Eluder toute privatisation de l’eau et même des infrastructures existantes ou à créer pour l’apporter à l’usager est certes habile, ne proposer que du service, étaler un paysage et un bilan adventiste en assurant qu’au très long terme où se dénouerait le contrat de concession les choses, autant que l’eau resteraient propriété du concédant est bien conçu, mais on peut aller plus loin. Il ne pouvait, quant à lui, se départir de cette sorte de travers, parfois il admettait que c’en fût un, consistant en tout objet d’examen ou en tout exercice d’une fonction qui lui étaient donnés à voir comment en réorganiser et en situer mieux la chose et sa fin. Le visionnaire peine à faire croire qu’il gère ce qui est à ses pieds ou à ses mains tout en scrutant l’horizon et l’on rabaisse beaucoup de collègues, on en vexe même quelques-uns si l’on prétend faire aussi bien qu’eux ce que l’on doit faire et en même temps vivre une suite l’idéalisant et en dégager auplus vite la forme, pis même en communiquer plans et maquettes aux hiérarchies et aux censures.

La vieille dame, en somme, le dépaysait parce qu’elle ne l’écoutait et ne l’interrogeait pas, il n’avait donc aucun péché à commettre, ni celui de l’étourderie ni celui de l’orgueil, elle le ramenait à l’enfance qu’on a pour sienne seulement au paradis, parce qu’elle l’attirait vers les formes et les structures simples d’un récit linéaire, dont les enchaînements ou les enracinements étaient dits comme allant de soi, et ainsi l’attirait-elle vers un autre monde que le sien. Jeanne, ce soir-là, était restée à faire absorber par leur vieille amie des médicaments – celle-ci disait : docteurs et remèdes et les avait entretenus de son scandale mais avec drôlerie et comique de répétition quand allant consulter pour quelque affection du siège (siège, tronc et membre faisant un peuple dont elle parlait avec un détachement si littéral qu’on comprenait qu’elle ne fut jamais seule mentalement puisqu’elle courait d’une maladie à une autre et que chacune de ses misères avait fini par réaliser ce miracle de lui donner, à elle, un compagnon ou un quémandeur, en somme un soutien tenant lieu de visite et qui était bien plus réel et présent que n’imlporte qui en chair et en os, d’ailleurs c’était bien de chair et d’os, de douleur et de pourriture, d’élancement et de vie en lutte encore qu’il s’agissait) elle avait dû, faute d’ambulance disposée à la ramener chez elle, passer deux  nuits dans un hôpital dont elle ne disait pas le nom mais avait tracassé toute la gent soignante, aide-soignante et surtout professorale. Il avait attendu au bas du petit immeuble à deux étages, le ciel avait cette lourdeur proche et brunâtre que la réverbation des éclairages urbains par millions donne aux nuages quand ils sont bas. Là-dessus les avions qui paraissent immobiles à leur approche ou à leur envol quand il fait ciel bleu et jour, avaient cessé de pointer par intermittences des lumières de couleur. L’une des chiennes, en laisse parce qu’il fallait se consolider une cuisse récemment cassée et très difficilement remise, et l’autre en pérégrination pour assurer son statut d’aînée et de première adoptée, il était resté à ne plus penser, à laisser s’étendre tout le détail, devenant fatras, de ses facultés mentales, et lentement avait fait s’installer en lui cette sensation de bonheur et d’immobilité que donne un moment où l’on n’a plus besoin de rien,  où l’on n’est plus chef de file de soi-même. Tous ces visages et noms de camarades, de supérieurs, de frères ou de sœurs, les souvenirs de lectures ou de ces vacances successives qu’avaient été régulièrement ses affectations à l’étranger dont, chaque fois, il avait joui démesurément parce qu’il en retirait dès son aterrissage, avant même toue acclimatation la matière immense, profuse, imprévisible d’un monde ouvert à ce qu’il l’inventorie et se l’approprie. Et jamais cela n’avait tourné, une fois les départs subis et accomplis, à de la nostalgie ou à de la régurgitation. Etres et lieux étaient autant d’époques de sa vie, et le temps avait tourné à une grande géographie, une sorte de mappemonde personnelle mais classique, qu’il pouvait montrer et commenter, et qu’il faisait tourner du doigt ou de la pointe du cœur en allant d’une année à l’autre, d’une liaison à une aventure, à des chances et des émerveillements qui tous avaient une date.

Jeanne avait aidé la vieille infirme à atteindre son lit, il n’y avait qu’une jupe à enlever mais toutes les jambes à hisser, à déplacer, à replacer, des milliers de jambes car deux seulement n’auraient pas été aussi encombrantes, pesantes ni tellement hostiles, et l’on n’eût pas aperçu un pied incongru contrecarrant d’évidence un genou au point qu’il y ait malfaçon. Force lui était de reconnaître que sa compagne échappait à tous précédents dans sa mémoire et la litanie de ses expériences d’affection, d’intellection ou de sexe, et cette force était douce, convenable. Elle se manifestait à temps. Elle donnait même des preuves de son efficience. Leurs étreintes de lit, c’est-à-dire de ventre, de toucher, de dos à ventre ou de ventre à dos dont on a envie, auxquelles une femme même non dipose consent plus aisément, sans se contraindre autant qu’un homme qui n’en veut pas, qui ne se sent pas en vouloir, avaient été, dans leurs premières années des échanges désespérés de preuve d’entente et de choix mutuels qui ne venaient pas. Quand il était en elle, il jouissait de mettre à nu un chef d’œuvre mais elle ne se satisfaisait que par une seconde conclusion, lui chevauchant un genou, négligeant son sexe défait, et amenant sa silhouette, son regard, son buste à du désespoir, des larmes et un hoquet qui était son plaisir à elle mais le cantonnait, lui, au rang second du garçon d’honneur. Ils n’en parlaient guère ensuite quoiqu’il sût que d’être prise par lui à quatre pattes, six au vrai, genoux, paumes et pieds dans les plis de draps, lui ouvrant la raie de son derrière entière et se faisant pistonner par lui à hurler, était certainement un plaisir aussi ardent et concomitant de bien des imaginations qu’elle devait avoir mais ne lui avait jamais dites, que ce singulier dessert, pris la table retirée, la pénétration aboutie et épuisée et le rôle masculin perpétré mais dissipé. Leur fatigue était si envoûtante ces jours-là que les nuits ne réparaient que peu, ils avaient ensemble le souci de la petite société de gestion qu’elle avait fondée et dont elle lui confiait la présidence en conseil de surveillance, grand projet, vraie intuition, bonne technique mais trop faiblement capitalisés, ils en vivaient de plus en plus unis les étapes, les frémissements d’une notoriété, d’une certaine consécration mais que n’accompagnait pas encore une vraie chalandise, et chacun ajoutait à ce travail ensemble les noirs et blancs, les suavités et les détestations du souvenir qu’ils ne pouvaient évacuer de l’histoire de leur rencontre et des manquements qu’il y avait commis, et elle-même sans toujours prévenir ni avoir choisi laissaient passer des fumées qu’on aurait cru venir d’enfer et qui rappelaient la réversivilité, la précarité, le néant de tout, et surtout des sentiments d’avant la nuit. La fatigue les vieillissait parfois, elle gardait un corps dont elle disait maintenant qu’on lui en avait souvent fait compliment, les seins étaient petits, les jambes bien faites, les mollets surtout, la cuisse était longue et la pilosité entre les deux avait la couverture qu’il faut pour imaginer également quelque vêtement encore à ôter et quelque lieu où venir se frotter, elle avait un visage dans les minutes où elle défaisait sa chemise et indiquait sans mot dire son consentement à la suite, qu’il avait toujours trouvé et qu’il regardait comme de plus en plus assorti à cet égarement qu’on se donne l’un à l’autre, et qui mène autant au plaisir qu’à la conscience de soi et du débit qu’on contracte envers l’autre. Ainsi, s’exprimait et se refaisait le temps d’être nus et de le demeurer pour ce qu’il faut, leur consentement mutuel. Restait à expérimenter l’extase. Elle ne lui disait pas qu’elle l’ait connue, avant lui ou avec un autre, elle ne lui avait parlé que d’anonymes, très vivants et précis sauf à lui refuser tout moyen pour lui de les situer en quoi que ce soit qui lui donnerait prise, et parmi eux, peut-être un petit Indien analphabète vu et enveloppé sur un plage du sous-continent d’Asie, les autres avaient été à leur heure ou à leurs années des compagnons, elle n’était femme ni d’insatiabilité ni d’indifférence sexuelle, à exposer des choses de banque, à  décomposer des taux et des coûts, elle restait féminine, ne changeait pas de voix mais était très habillée, précise, tangible. Et lui avait un souvenir sur lequel il avait brodé, écrit à plusieurs reprises, d’une extase sur un corps au bras en croix dont il avait ressenti, à force de s’être épuisé avec lui pour trouver du plaisir et y revenir et en retenir encore pour n’en rien perdre et ne s’arrêter qu’avant satiété mais après tout, qu’il y avait sa propre prolongation et que de là, il était bel et bien, soudainement et naturellement, puissamment et pour toujours. Rétrospectivement, ce devait l’extase, et de sla sorte il n’en avait eu qu’une. Celle qu’il aimait de chair et de compassion, et avec qui il se l’était procurée, dormait comme à l’accoûtumé assommée par leur course et par son éjaculation, lovée et très impudique. Ils baignaient tous deux dans de la sueur et de la clarté orange, le plafond de la chambre était en pente et lambrissée, tout restait et resterait si précis que ce fut aussitôt inatteignable et inreproductible. Il avait vaguement compris que cela n’arrive qu’après qu’on ait tout dépassé, y compris et surtout la possibilité physique de continuer et quand le mental a perdu tout ressort, quand la gourmandise ou l’excès de goinfrerie sont si loin qu’on les a quittés de toute perception et même de souvenir.

Or, ce nouveau soir après qu’ils aient regagné dans Paris, par l’aboutissement de l’autroute du soleil en nocturne au boulevard périphérique quand on s’évade du réseau par la porte d’Orléans et même un peu avant, en prenant, le long du petit côté de la Cité universitaire puis du parc Montsouris, la rue de la Tombe Issoire pour rejoindre l’avenue René Coty et le lion de Belfort, il y eut que leur étreinte tourna court, qu’elle était sèche ou fatiguée, qu’il n’avait pas eu le maintien durable, qu’elle prit son dessert ce qu’il trouva encore plus naturel que d’habitude et qu’ensuite, encore sur lui qui rallongeant les genoux, la caressant d’une main à ses hanches en se tenant le sexe de l’autre, et qu’à sa stupeur, alors qu’ils ne se tenaient plus par le chevillement naturel, ils furent soudain tellement à l’unisson que la sensation de leur union les dépassa, les surprit, les emmena et ils ne se regardaient plus même car ils se demandaient où ils étaient et qui ils étaient pour que ce fut, à tel point, ainsi. De son côté à elle, manquant faire tomber de la Bible qu’il lui avait offerte et qu’elle avait couverte de papier kraft brun des photos qu’elle affectionnait de leurs deux chiennes, celles-là dormant déjà l’une dans le couloir, l’autre à contre-bas du lit, il y avait, relié par de la spirale, le rapport d’activité qu’au déjeuner, comme si c’était une occasion immanquable, on lui avait remis. Ce n’est pas une commande, mais une évaluation que vous pourriez nous faire. Nos commissaires aux comptes nous ont sortis un galimatias, peut-être bien que c’en est, mais pas du tout à fait. Voyez vous-même, naturellement nous pourrions vous payer, vous pourriez facturer. C’est de développement durable qu’il s’agit et nous ne savons pas trop où nous en sommes. L’avant-veille, Jeanne et lui étaient à la Mutualité française, moment sympathique et précis. L’éthique rendait fourbus leurs interlocuteurs, chargés de finances que la crédulité ou la cupidité faisaient grosses de milliards par milliers en toute monnaie, et tous deux entendaient l’exposé des contraintes de sécurité et d’emploi tels qu’un petit milliard à peine se prêtait à quelque fantaisie, pas si petit qu’ils n’aient appelé la démarche, l’insistance, la pression de centaines de candidats à sa gestion déléguée. Et qu’est-ce que c’est le développement durable, un petit plus, sans doute, certainement, mais comment le mesurer ? En éteignant la lampe dont elle ne pouvait se passer quand il venait devant elle, à genoux, devant l’ouverture de ses cuisses et le blanc de son ventre, elle fit tomber le recueil de papier épais. Il ferma les yeux, et, à travers les  persiennes de bois un quinquet que la co-propriété avait décidé de laisser allumé toute la nuit et bien avant et bien au-delà des heures d’obscurité,  il cessa de regarder comme s’il avait été urgent de les mémoriser les barres jaunes faites ainsi au plafond. Il pensa que répondre à la question que laissait en suspens le rapport, dont il ne savait  d’ailleurs pas s’il était confidentiel encore ou déjà diffusé, ferait son embauche. Le développement durable. Notion rare, donc de prix. Le galvaudage et la contrefaçon avaient été son premier métier, ou plutôt l’étude et l’emploi des voies et moyens pour en obtenir l’éradication : lutter contre les sacs Vuitton fabriqués au Japon, encore mieux mais moins cher, et l’attaché commercial recommandait la procédure contentieuse et la France y gagnait en renom, vraiment inimitée. Il s’assoupit et sous ses paupières, à la place des raies lumineux que laissait passer le volet, il reçut le sourire que lui avait décrit Jeanne, celui de la vieille dame mise au lit, bordée, essuyée et embrassée tout à l’heure, en grande banlieue parisienne, une rue de la Pointe à sens interdit sauf pour les riverains, et au-dessus, pas loin, les avions d’Orly. Le mari avait acheté avant que ne se construise un autre bâtiment leur prenant presque tout de la vue et le soleil.