mardi 10 juin 2014

compilation - l'âme du sexe (5)




                        VI



                     PAR ECRIT
























                  Oui, mon sexe dans ta bouche, à bouger, à se gonfler, à être heureux d'être saisi et doucement palpé par tes lèvres, à sentir la prise de tes doigts au plus gonflé des artères, au plus dur de la racine, à sentir et tressaillir que du bout du doigt tu touches et passes et repasses sur la petite fente au haut de sa tête, oui mon sexe s'enfonçant et revenant dans ta gorge, dans ta bouche, pour en ressortir, liquide de ta salive et promener celleci, l'étaler doucement autour de la pointe de ytes seins, puis aussitôt sur tes paupières fermées, dans le vcreux de tes oreilles, et revenir à nouveau à tes lèvres fermées, puis ouvertes, car tu sais retenir tes dents, tu sais n'être que moiteur, chaleur liquide et tout accueil. Tu te retournes, et je prends la vue de tout toi, de dos, à quatre pattes, cambrée, les reins creusés au maximum, les cuisses tendues mais entrouvertes, ton sexe ouvert avec des larmes blanches entre les poils : notre suc commun pour t'avoir déjà pénétrée un instant, après avoir empli ta bouche, après avoir testé tes lèvres, celle de ton sexe. Tu es ainsi, comme enchaînée à une attente, la tête levée comme pour un hurlement muet, et je suis derrière toi, le sexe dur que je promène au doux revers de tes cuisses, du creux de l'articulation de tes genoux, jusqu'au pli horizontal de chaque fesse, dou pli commee celui d'une étoffe qui al'habitude de ce pli. Il y a la fente verticale et ombrée de ton sexe, gonflé comme deux outres, comme deux revers de portes de tentes au désert, seule l'humidité de ton désir les tient unies, tant ausitôt entrée on serait au plus vaste de ton offrande et de tonaccueil, mais je m'incline à ce seuil, à ton seuil, et n'enfonce que ma langue, la saveur est autre, je l'adore, comme j'adore tête à queue 69, que tu me reprennes allongée tout le sexe, la main à mes c..., le doigt peut-être à s'enfoncer dans ma fente et jusqu'au puits étroit, ce que tu ne fais presque jamais, vas-y, enfonces le plus avant possible ton doigt le plus long, même s'il y a l'ongle, et sens l'anneau de mon c... se fermer sur ton doigt et vibrer, et moi la langue dans ton sexe, puis revenant au petit bouton. Mais c'est de toi ainsi liée à toi-même, ne m'offrant que de dos ton sexe, ton cul, la raie avec un peu de rougeur de cette intimité qui s'est dilatée, et ce que je vois seul, et que tu n'as jamais vu, noué, fermé, en une sorte de vrille pâle et crispée, le plus intime de toi-même, ton trou, ton petit trou, où jamais encore mon sexe ne s'est enfoncé, il y faudrait force totale et autant ton appréhension pour que tu en jouisses sans distinguer si c'est de glace ou de feu ce qui vient d'un coup en toi, comme une déchirure irréparable et qu'on dit bouleversante à hurler (est-ce la même chose aussi pour les hommes entre eux ? est-ce cela la nostalgie du doigt enfoncé ? est-ce cette sensation, cette certitude qu'on ne puisse aller plus loin dans la possession, dans la possession de soi-même quand on est possédé, car tu le sais, même ni nous ne nous le disons pas à ces instants, plus on est possédé, plus on possède) et voici ma langue toute chargée de ton suc, de notre salive et peut-être d'un sperme d'avant, qui vient de ton sexe à la raie et vite, sèchement, comme en reconnaissance, monte de vertèbres en vertèbres vers ta nuque, et mon ventre bascule à tes fesses, et mon sexe butine entre tes genoux, tandis que je vais t'embrassant ainsi et te prenant les seins, et arrondissant leur masse, et vérifiant leur pointe, et parvenant à tes cheveux, et y comblant mon envie d'odeur et de toute la senteur de tes parfums d'habit, avant de redescendre me recharger des odeurs autres, puis de ton sexe, très lentement, ma langue parcourt les distances de notre plaisir de la fente qui, dans ce sens, n'est pas aussi compliquée qu'en avant, pas aussi herbue, pas aussi gardée, qui est plus fruste, plus directement en ravin ouvert vers le fond, et de là, je viens à ton c... un peu plus rose, que le pâle de tes fesses, un peu moins que le soulignement vertical de leur écartement. J'ai arrêté ma langue, le parfum est unique, qui n'est ni ton sexe, ni ta bouche, ni le creux de tes oreilles, ni la nuque, une âcreté dont j'ai envie, une exiguité où je voudrais m'infiltrer, et ma langue tente l'impossible, sans doute tu vibres mais t'ouvriras quand je viendrais réellement. ce soir, le sexe gonflé, je rêve de toi, et raconte notre histoire prochaine, et toi ? tu m'as en toi dis-tu... sais-tu que j'aime ton plaisir, j'aime ta course, le sexe ouvert, étalé, coulant, donné à mes genoux, à mes cuisses, qu'il blesse presque, j'aime l'imagination de ton glissement, de ton ébranlement, de ton galop ainsi décuplés dans mon esprit fou, tandis que je contemple tes yeux qui s'assombrissent, tes cheveux qui ont la folie des chevaux de légende nocturne, et j'imagine de nouveau ce que serait la vue inverse, de ton galop, de ta course sur mon genou, quand vu de dos, ton dos en sueur et courbé par la tâche et l'attente, offrirait tes fesses tantôt ouvertes, tantôt fermées, et dans l'ombre de tout, il n'y aurait plus que l'arrivée latente d'une autre dimension, celle où lâche le coeur et où il n'y a plus que les sons mélangés, que les liquides dont on ne distingue plus s'ils sont nos fantasmes, notre sueur, nos salives, ou bien d'un coup quand tu l'as voulu, ton empalement sur mon sexe, et la folie saccadée et rapide du but. Pourtant, toi comme moi, savons bien la grande douceur d'avoir tout devant soi encore quand le gonflement réciproque de nos sexes, l'attention tendue de nos ventres quin se touchent à leur bas, de poils et des duvets qui se raidissent, se mélangent et s'humectent à la jonction de tes lèvres et de mon membre et que lentement nous avons la conscience de coincider, d'y revenir chaque instant, chaque fois, chaque enfoncement nouveau, plus justement, plus délicatement, plus précisément. Ah ! cette exactitude de te pénétrer, de me sentir tout entier à ta mesure, à ton attente, à ta dimension dans une chaleur et une présence, une aisance et une facilité sombre et multicolore, intime comme un rêve, intime comme un retour aux sources, et me cramponner à ce qui me vient de toi, et des doigts chercher d'autres accroches et d'autres aproches de ton plaisir et de tes frémissements, prendre à les écarteler, à les détacher de ton buste, tes seins que j'aime, prendre leur pointe, tenter de tâter chacun des grumellements qui les entourent, venir aux poils à peine rasés sous tes bras et revenir au creux de tes fesses, tambouriner avec douceur sur la corde intime et tendue de cet arc, à sa courbe, entre sexe et trou du..., tout en continuant de m'enfoncer et de me reprendre. Lourdeur de mon souffle à ton oreille qu'il mouille, lourdeur du sexe à sa tête dans ton sexe, boutoir que je me sens être, écartement de tes jambes, de tes cuisses, de ton esprit, de ton âme, mais ne me perdre qu'en ton âme, que dans tes yeux ouverts, gicler, couler dans ton visage, dans ta tête, dans tes mains, dans ton histoire, dans ta prière. Grossir, m'ouvrir et pleuvoir sur toi, sur tes lèvres ouvertes et bourgeonnantes, ou alors précis et fiché en toi, ne partir de plaisir qu'en fusée commune pour une extase et une possession éternelle de tout l'univers parce que tu serais devenue moi, et que tu m'aurais totalement pris de ta bouche, de tes mains, de ton c..., de ton sexe, de tes yeux, ne partir en toi que pour t'emmener au plus lointain de nous, soudain atteint. Les jours et les nuits où je n'y arrive pas, où je n'arrive à rien, où je t'en veux et le dis parfois méchamment, pleurant de frustration et d'une mauvaise relecture, soudainement, de toute ma vie, je ne veux pas non plus les oublier, car ils donnent rétrospectivement tout leur sens au miracle de notre union, de notre réussite ensemble, au chef-d'oeuvre qui nous est commun : dans ta main, mon sexe s'est levé et a salué, au seuil de ton sexe, à tes lèvres de bouche et de ventre, mon sexe immobile a tressailli, balancé, branlé sa tête casquée, et déjà humecté, a enfoncé son envie, ton envie, mon envie dans ton envie. C'est ce miracle que lui-même salue, sexe chérie et encensé, et dans l'attente de cet autre, que nous savons moins bien raconter, dont on ne se souvient qu'en le vivant mais l'anticiper c'est déjà se mettre en route et à table, c'est déjà passer la main entre le ventre et l'étoffe à nos revoirs, c'est déjà ventre à ventre chercher de l'autre les fesses et bientôt la totalité de nudité. Oui ! cet autre miracle, une fois le désir bien installé, que ne reyombant pas, il nous amène au contraire quelque part, jamais identifié, mais toujours reconnaissable quand, lieu immense et fort, on l'entend soudain qui commence à venir et sera irrépressible. Ah ! l'instant où il n'est pas encore mais a déjà fait connaître la certitude de sa venue. L'humanité si elle n'avait été faite, conçue, créée que pour cet instant, que pour ce carrefour où toutes nos facultés et en fait l'amour se rencontrent, fusionnent, chantent, vibrent et coupent le souffle à toute vie pour en faire intensément prendre la conscience ; alors, la nudité, les gestes, les sensations sont oubliées ; nous sommes devenus ce que nous sommes initialement et ce que nous serons dans la totalité de la résurrection de la cbair, que nous anticipons là, par cette mort-là, par cette respiration soudainement coupée, par ce frémissement et ce qui nous parcourt et auquel nous ne pouvons rien et que nous ne saurions même désirer et encore moins susciter l'instant d'avant. Nous y sommes, loin de tout, surplombant tout, et la reconnaissance pour toi, pour toi qui m'a donné de me donner à toi, de t'accompagner, de t'écoûter jouir et frémir, qui m'a donné de me perdre, la reconnaissance me fait pleurer, inépuisablement. Le bonheur de pleurer dans tes cheveux, le sexe enfoncé, balbutiant dans le tien, la main encore dans la pose qu'elle eût juste avant l'extase.

                  Et tu dors tandis que je t'attends et te rêve, nous rêve ainsi, la main, les mains lâches et vivantes tandis que ton visage souffle doucement, que tes lèvres sont entrouvertes, que peut-être ton sexe suinte de quelques caresses que tu t'es données parce que j'avais, tout à l'heure, dans notre conversation par fil, esquissé en mots d'enfant ce chemin d'une langue d'homme de tes reins à ton cou, ce regard masculin sur la raie de tes fesses et l'envie de tout amant de lécher le plus intime de toi et de se faire prendre le plus durement son sexe devenu dur à de telle vue, à de tels itinéraires de mon visage à tout ton dos. Tu dors et dans quatre jours, ce sera différent mais tu me regarderas, tu auras tes yeux de la nuit, leur dilatation, alors tu te souviendras peut-être de ce dont nous avions envie ce soir, ton doigt s'enfoncera, ma langue rampera et le membre à tête casquée balancera encore devant tes yeux, aux ailes de ton nez, aux enroulements de tes oreilles. Que notre désir ne tarisse jamais, c'est le cri de l'âme.

                  Tu auras dormi finalement à plat dos, tu m'avais quitté te recroquevillant, gardant mon sexe jusqu'à sa disparition, son ultime retrait, tant qu'il restait, glissant lentement hors de toi, baveuse, nous deux baveux et moi la lèvres à tes cheveux encore, mon ventre à ton dos. Tu t'es retournée dans la fraicheur du latin, le pépiement commencé des oiseaux, une vague clarté dans tes yeux entrouverts un éclair, puis refermés, Ta main lentement à ton sexe, comme si celui-ci-restait entouvert bouffé de son propre sommeil, d'une sorte de déshérence le rouvrant doucement, deux de tes doigts maintenant une lègère ouverture, tandis que ma main avait frôlé le mien allongé, mou, évanoui, endormi, enfantin, à revers de mon ventre vers le nombril. J'ai posé ma main à ton ventre, à cette hauteur-là aussi, puis à tes seins, et doucement j'ai passé la main sur les collines et s'avivait, en une ondulation silencieuse, ta peau. Une pointe après l'autre, t poitrine est revenue. J'ai vu ta main se tendre à ton sexe et tes doigts remonter au haut de la fente, tu as vu mon sexe se dresser, et que j'ai écarté le drap, tu as vu la main deenue commune descendre et monter le long de ton sexe. J'ai eu envie de l'hésitation du mien, tout le long de la fente, l'hésitation de la petite tête casquée montant et descendant, se tuméfiant à faire saliver et se liquéfier ton corps là où il est secret, là où il bouge et frémit, et ne dort plus. J'étais dressé, à genoux entre tes cuisses et tu sommeillais toujours, un sourire à fleur de tes lèvres, comme l'ironie d'une bouche tenant quelque fleur encore invisible. Mon sexe a fait le signe de la croix, allée et venue affirmative à ton bas ventre, frôlant et appuyant sur tes poils, sur tes lèvres, les entrouvrant, tandis que tu cherches ma main et veux déjà l'enfoncer en toi, d'un seul coup, dans l'humidité, au tréfond de la source, du sombre, dans le bout de la grotte, jusqu'aux chambres moites et dégoulinantes, suintantes, où respire l'autre plaisir, où se garde le trésor de la mémoire d'hier et l'envie, l'écho déjà du retour qui s'y prépare, alléet venue négative que j'ai continué aux lèvres de ta bouche qui se sont entrouvertes, gonflées d'un acquiescement, et d'un seul coup, mon introduction en toi, d'un seul coup l'écart que tu ouvres dans le même instant de toutes tes jambes jetées au ciel tandis que mon sexe plonge dans ton sexe, que ma bouche plonge et remue dans ta bouche, que ma main pénétre au bas de ton dos, que mon doigt enfile un chemin invisible et refuse que tu l'en écartes et l'en sortes, que ta main vient à mon propre endroit, et de ton ongle tu sembles me couper la peau, tu enfonces et enfonces encore, tu découvres progressivement un puits, une coulée qui a sa sueur et tu vas si loin que tu sens ce que seuls les médecins ou les amateurs d'homme vont parfois chercher, tu me rends alors fou, et je voudrais m'enfoncer plus encore en toi, de tout mon ventre, de tout mon corps, je ne peux y parvenir autant que m'y pousse mon désir, et mon amour n'est plus que force et enfoncement, ma tendresse n'est plus que précipitation, et je me suis retiré de ton ventre, je me suis enfoncé, j'ai tout enfoncé dans ta bouche à te faire hoqueter d'étouffement, et d'un silence forcé, et le regard fixe et langoureux au rythme du dernier mouvement, j'ai voulu ensuite voir ta gorge déglutir, ton corps aspirer ma semence et tu as plus encore enfoncé ta main, puis dressée de vant moi, tu m'as offert ta touffe, ton sexe solitaire à ma main, que j'ai mise tout entière, l'autre ne quittait pas ton c... et ainsi tu as planté ton corps à la verticale de mon genou, et dans un travail titanesque, plus nue que déhsabillée, les yeux jetés, les cheveux en soleil, dans une obscurité que notre cavalcade sans retenue avait refaite, tu as coulé et hurlé de partout, moi crispé à tes bouches, à tes ouvertures, à ta bave de partout, et toi emportée et emportant tout. - Bonjour mon amour...[i]


















                        Imagines, j'imagine une pose que nous ne prenons que rarement. Je suis ainsi assis les jambes allongées, adossé au haut du lit, et tu t'es ouverte nue en t'asseyant sur mes cuisses ; ton sexe est très ouvert, peut-être une goutelette de notre début d'éteinte, ses lèvres sont très apparentes, je les prends entre mes doigts, j'enfonce ensuite un doigt dans ton sexe, j'ai l'autre main dans la raie de tes fesses, tu gémis, tu cherches ma bouche, tu cherches aussi mon sexe, il a des spasmes, des raideurs et des frémissements à hauteur de ton nombril, il te bat le ventre, tu t'avances un peu, tu le prends à frotter les poils au-dessus du sexe, à passer doucement entre tes lèvres, celles-là, tu ne l'introduis pas, tu le passes entre chacune des lèvres et le revers de la cuisse, tu attends, je suis attentif mais je n'en puis plus. tu me fais attendre, tu te relèves, tu t'accroupis, tu prends le sexe, notre sexe dans ta bouche, je te demande de te retourner, je m'étends un peu, j'enfonce trois doiugts dans ton sexe tandis que tu me suces, puis ma langue à la raie de ton c... l'anneau est petit, mais moins serré, moins verrouillé, je repasse la langue, le doigt humide, une prochaine fois nous essaierons, il faut que tu réfrènes ta pudeur, que tu oublies tout, que tu t'habitues à un doigt, puis à un doigt qui s'enfonce, qui remue, et un jour, un soir, une nuit, un instant, mon sexe là, par là, en toi. Je ne sais ce que nous ressentirons, je ne l'ai plus "fait" depuis dix ou quinze ans, et toi, jamais à ce que tu me dis. un hurlement ? Une déchirure, un bien-être indicible. Et toi, tu sais que j'aimerai ton doigt ainsi en moi, que j'aimerais quand je suis sur toi, que tu écartes au maximum mes fesses, et que tu y mettes parfois un doigt, entre, très profondément, même si ton ongle me fait un peu mal. Mais tu reviens, tu reviens taseoir, sur mes cuisses, je me réadosses, et lentement tu ajustes nos sexes l'un dans lautre. Tu es debant moi, à la place de cet ordinateur, je suis un peu plus bas de visage que toi, nous nous regardons, nous regardons dans nos yeux, à nos fronts le plaisir auquel nous tâchons de résister, tu dois te sentir totalement ouverte, totalement écartée, peut-être pas pénétrée aussi profondément qu'autrement, mais tes seins sont à mes mains, tes cuises, le revers de tes cuisses et de yes fesses, les parts les plus douces de toi sont sur ma peau. Mon sexe est en toi, nous remuons à peine mais c'est assez, et je giclerai en toi, ou me reprendras-tu dans ta bouche, comme tu sais la faire douce, chaude, profonde, brûlante, et j'aurais ma langue à ton c... mes mains à tes seins quand je jaillirai dans ta gorge, que je sentirai frémir le trou de ton c... et je me retournerai peut-être, ayant encore de force pour me réenfoncer en toi, dans on sexe, y revivre, y reprendre consistance. Mes mains à ta nuque, mes yeux à tes yeux, ainsi tandis que je t'écris et t'adresse quelques photos de nos jours de plantation, je te regarde et te désire, le sexe fort, dressé et à toi, qui n'était rien quand j'ai commencé de t'écrire ainsi. ... Dans ton lit, le parfum, la trace.[ii]
















                       
                  Il sommeillait. Les paupières closes, allongée à son côté, les mains inoccupées et inertes, elle songeait aussi. La torpeur n'était ni du matin, ni de la nuit pour un réveil vague et soudain. C'était imaginaire et intemporel. Aller et venir au ventre de l'homme qu'elle aimait et connaissait, dont elle ne savait pourtant pas toutes les réactions ni les envies. Elle ne le voulait pas, c'eût été la caresse rêveuse et banale, une sorte de tricotis des doigts dans les poils du pubis, un chemin à imaginer des pieds nus sur du membre et ce serait le ventre de l'amant, qui respirait doucement, lentement, avec confiance, là, dans ce lit étroit, dont elle avait le côté-mur. Elle s'étira en silence, s'agenouilla sur ses talons, tira le drap. Il faisait chaud, on entendait régulièrement la longue glissade métallique du métro, parfois les chariots en bas sur les pavés de l'impasse ajoutait à la rumeur des voix, mais on n'entendait distinctement que le passage rare d'une voiture ou le retour de l'homme tirant à vide sa planche à roulettes. Il continuait de dormir, la tête de profil, le corps complètement détendu. elle esquissa de la main à plat tout le geste d'aller de son visage à ses pieds, sans s'arrêter, qu'à peine au sexe qui gisait flacide et enfantin. Elle attendit. Le désir en elle faisait des ronds, des impatiences qu'elle savait ne pouvoir décrire ni à elle-même qui les ressentait sans un mot qui soit adéquat, ni à l'amant pour qui, ainsi que pour tout homme, si fin et intuitif qu'il soit, le plaisir, l'envie de la femme restent un mystère, qui n'est pas que de vocabulaire ni d'expression. Le métro, le chariot repassèrent. Elle s'imagina qu'il pouvait, qu'il devait la regarder, qu'il souriait à son tour, les lèvres trop fermées. Elle était agenouillée, donc, sur ses talons, le dos creusé, le ventre bombant un peu, le sexe reposé mais ouvert, les fesses écarquillées et elle sentait venir en elle le creux qui lui donnerait envie de l'homme, d'avoir soudain le sexe masculin à son seuil, à l'humidité du seuil, à la douceur tuméfiée et fine de ses lèvres intimes. Elle soupira puis passa une jambe au-dessus des hanches de son amant, plaça sans lui effleurer le visage ses pieds presqu'aux aisselles, cala ses genoux et baissa la tête vers les orteils qui pointaient comme pour une leçon d'anatomie. S'il entrouvrait les yeux, il la verrait ainsi, au-dessus de lui, les cuisses écartées en premier plan, conduisant le regard vers la fente profonde et unie des fesses ouvertes et du sexe, une ombre forestière, mouvante et silencieuse, qu'elle commençait d'activer lentement parce que de la langue, elle-même remontait avec précaution de chacun des doigts de pieds, vers les chevilles, s'attardant à une cicatrice creusée, aux genoux, qu'elle relevait légèrement pour mieux les embrasser de la bouche. Ele imaginait son regard apercevant dans un lointain vague ses seins qui pendaient, qu'elle faisait parfois trainer de la pointe le long des cuisses qu'elle travaillait à présent. Elle parvint ainsi à l'entre-jambe, le sexe avait changé, il branlait doucement, elle ne le toucha que du nez, passa son propre visage entre les testicules et les cuisses, s'attarda aux odeurs de la nuit, aux relents du sperme mêlé des humeurs féminines de la veille. Le sexe avait relevé la tête, s'était décolleté de soi-même. Elle le comtempla, redressée. il devait regarder la tombée des fesses, les poils du sexe à revers, la ligne nette et verticale qui prolongeait la colonne vertébrale, elle devinait à l'immobilité sourde de ses mains que le sommeil ne se prolongeait plus qu'en apparence volontaire. Le ventre de l'amant se durcit d'un coup, elle vit courir l'onde, frissonner tout l'homme et sans plus attendre ni composer une autre attitude, elle prit le sexe tendu et fit couler sa salive jusqu'à la toison, montant et descendant, entourant de plus en plus fort la hampe qui répondait par un durcissement égal. Elle sentit alors les mains désirées venir à son ventre à elle, desssiner l'aine, passer au revers, caresser lentement le blanc de la chair, puis tâtonner, trouver la couture et le bouton du seuil. Elle commença de béer, d'hésiter, elle sentait autant son sexe, le creusement, une respiration qui lui échappait, qui cernait et gonflait tout le bas de son corps et le sexe masculin qui répondait et vibrait au fond de sa gorge. Ils allèrent ainsi quelque temps. Il voyait ses épaules tomber puis se dresser, sa tête agiter une chevelure déliée, quand elle reprenait haleine, puis la voûte se refaisait ; entre les cuisses que la pénombre blanchissait et adoucissait encore, il apercevait fugitivement la fuite des seins, pendus, autonomes, comme des outres courtes et valvaires, et le menton presqu'aussi rond qui absorbait la tige. Il n'y eût ni rupture, ni arrêt du rythme, de leur respiration devenue commune, elle avança à peine, et, droite de tout son buste, les jambes aussitôt allongées, elle était assise, totalement empalée sur le sexe. le silence se fit, ils atendirent encore, elle se retourna, lui fit face, les sexes s'étaient dépris, rageaient en tempête de leur manque, elle les remit en place, à leur unisson, elle fondit dans sa bouche, il n'y avait plus que du bleu à leurs yeux, à leur visage, et leurs lèvres, leurs joues avaient le goût des premières sudations du sperme moins épaisses et nettes que les liqueurs de l'amante. Ils imaginaient de l'orange et du rouge, des succions et des tortures, à épée vive et dégainée, se faisant, se défaisant, haletant, dans une parfaite coincidence des volumes, de la peau ; leurs sexes devenus tellement communs, unique soudain que c'en était une grâce à ne plus pouvoir respirer ; un glissement unique, une sensation de douceur, d'échauffement et de liquéfaction tant était lisse, liquides presque, et pourtant si durcies et sensibles les surfaces qui s'embrassaient si intimement. Le paradis peut aussi être dans la durée, il leur était accordé. Il voyait au bas ventre de la femme dont le désir exacerbait le sien et que signifiait une langue de plus en plus oprécise et impérieuse contre la sienne, cernant, sculptant, reprenant, entourant la sienne, il voyait la noirceur magique et cendré des poils entourant son vît, il voyait celui-ci revenir au jour hésitant et luisant, se perdre à nouveau avec décision dans le corps qu'il semblait posséder tout entier. La douceur pâle des seins, de tout le visage qu'était devenu le corps qui lui faisait face lui amenait aux yeux les larmes de la reconnaissance. Il eût voulu être tout autre et à un tout autre moment pour seulement murmurer sa tendresse, regarder lentement mais partout, comme en visiteur timide et clandestin, ce corps qu'il ne maîtrisait plus, qui avait enfourchait le sien, le dépassait dans une course dont l'aboutissement allait lui échapper. La tension était celle d'une tombée qu'ils savaient proche, et qui serait d'un vertige total. Ils avançaient de plus en plus dépossédés, couraient vers l'abîme. Elle ne regardait que son visage de plus en plus lointain, de plus en plus embrûmé, elle s'imaginait les mains à l'encolure d'une monture fantastique, le corps transpercé jusqu'à la gorge, ouvert plus qu'aucun ventre dans aucune extase, dans aucun écartèlement d'aucun accouchement ne le serait jamais. Elle avait, entrant en elle, pénétrant à chaque temps nouveau d'une cadence qui s'accélérait et s'approfondissait, la sensation que l'univers entier, comme une boule géante, mais n'était-elle pas encore plus vaste que l'univers, n'était-elle pas devenue le monde dans sa totalité, en tous sens, et pour les siècles de l'éternité depuis les premières naissances, comme une boule géante, un oeuf effilé, merveilleux, énorme et délicat, entrait en elle, y cherchait avec puissance, volupté et grâce la place préparée, la place attendue. Et l'amant était ce monde, et elle était ce monde et ils allaient se confondre. Elle ne jouissait pas à un point précis de leur course, elle luttait contre son propre mouvement se s'effondrer soudain en pleurant, le couvrant des cheveux qu'elle aurait renversée en coupole sur son front et ses yeux. Elle savait alors qu'il ne tiendrait plus, que le pal qui avait fait leur bonheur, qui avait ouvert le chemin, qui avait récité son rôle, d'abord pieusement, au seuil juteux, éclairé des quelques gouttes du désir qu'elle avait déjà, puis qui avait pénétré sans permission mais sans interdit non plus, un peu ébahi et gauche d'abord, allait maintenant se transformer en une gerbe inconnue, définitive. Elle ne pouvait plus que lui ce que pouvait être, au centre obscur et flamboyant de son monde intérieur, le gigantisme éphémère du désir masculin, une caverne immense, ou bien la faille resserrée, si resserrée qu'avait atteinte ultimement ce que d'autres, bien brièvement et sans divination, appellent un sexe d'homme. Une coulée brève, un appel longiligne, infini decontinuité, de finesse, de longueur que serait le sperme jaillissant, puis hâletant à plusieurs reprises ? ou bien la solitude de quelque geyser, si à ce moment-là, elle s'était dégagée, ouverte, creuse, luisante, en sueur, sans souffle, pour méconnaissable, crispée et en pleurs, se retourner promptement et au dernier spasme recueillir, toutes leurs salives et leur bonheur mêlés, la goute chaude et saline, humoreuse de l'acquiescement masculin qu'elle avait, avant leur mutuel éveil, gentîment prié ce matin. Elle lui sourit, il passa une ultime fois les mains au rond de ses cuisses, à ses fesses, et le bras devenu mou, il laissa tomber au long des cuisses le trait inerte qu'il avait si langoureusement décoché. Elle se cala contre lui, chercha les humeurs de leurs ventres, et se rapprochant encore, remit leurs corps qu'elle sentait encore unis, bien à l'amplomb l'un de l'autre. Plus tard, il gémirait, elle lui présenterait le dos et les fesses, et - elle aimait l'habitude qu'ils en avaient prise -, il viendrait badigeonner de leur bave intime avec le sexe revenu à l'enfance, la raie de ses fesses, restée grasse de leur sueur et de tous leurs mélanges...[iii]
























...toi, nue, et ici, vivante, vraie, tendue de corps, à genoux, me regardant, moi aussi dans ce petit lit, où j'ai passé la nuit béatifique dont j'avais besoin : dormi de 21 heures à 06 heures, après la route très rapide de la veille, et l'avant-veille Quimper, car Mme H. est une grande collectionneuse de faïence et porcelaines. Toi, nue devant moi aussi, toi sur tes genoux, les seins ronds et petits (saches absolument que je les aime, et qu'ils sont mon "type" de seins !), j'aime imaginer l'ouverture de ton sexe quand rien encore ne se passe ni ne va se passer, et avancer la main vers ton ventre, venir simplement à tes seins, les faire durcir de pointes, aimer regarder ton sourire, car tu ne chavires en rien, tu me dis en souriant de ne pas me fatiguer, mais mon sexe monte déjà et tremble devant le tien qui l'effleure et n'est pas loin. Je laisse ces larmes de sperme à ton lit, pour que parfois tu quittes notre galette, le grand matelas plat, l'autre décor de tant de nos larmes et pénombres, des échecs et des hurlements de joie intérieure, le décor de ma reconnaissance et des peines que je te fis -, et vienne aussi respirer ici, où tout fut toujours fête et où - l'as-tu rétrospectivement avoué - tu eusses voulu qu'à ma première apparition à ton sens, je te prenne, pas même déshabillée. A présent, simplement la caresse de ta main, et comme en une simple promenade, mon sexe que tu prends et dont tu te sers, le faisant glisser jusqu'à bien t'ouvrir, puis le mettant en position, et toi alors te rapprochant, nous nous prenons au cou l'un de l'autre, et te tirant à moi, tu t'enfonces mon sexe en toi, tu l'enfonces, le ressort un peu pour ne pas plisser tes lèvres, tu y reviens, et nous sommes ensemble jusqu'au bout. Je t'aime... Non, tu n'es pas un objet sexuel, mais une femme totale dont j'adore le corps, le désir, et le sourire, dont j'aime tout. Et toi, liquide et au regard, aux yeux bleus, toi pâle et fine de sexe, à peine rosie du noeud intime de ton c... que je veux mieux connaître et un prochain jour ouvrir, arrondir, faire aspirer mon sexe ; pour nous ainsi l'inconnu sans mémoire et ton cri peut-être, dit-on, et moi la sensation, mais je ne sais plus, et c'est toi que je veux ainsi.

            L'autre jour, à Reniac, toi debout au-dessus de moi couché, la hauteur et la fuite de tes jambes, et comme toi abritant et attisant mon désir, les deux cercles de tes fesses, la poutre maîtresse et fictive, là où l'on sait que fermé parce qur tu es debout, se trouvent ton sexe et ses portes, et non loin le petit trou... attitude [iv].

















                  Il l'imaginait trop avec lui, elle protestait trop de ce qu'ils vivaient, s'apprenaient ensemble en jouant, en pleurant, en ratant, en jouissant, en éclaboussant le lit, son ventre, ses fesses, ils se lisaient trop pour qu'il l'imaginât avec un autre. Elle lui avouait parfois qu'elle allait - c'était le nom d'un lieu, ce devint le nom d'un homme. Qui téléphona même tandis que sur le lit plat à matelas rose sans sommier, elle s'expliquait sur ses propres ressentiments, sur ce qu'elle ressentait de déception, de trahison. Une fulgurance, elle cherchait chez lui une paire de ciseaux pour aménager quelque cartonnage et y recueillir des graines et semences, et était tombée sur une télécopie, l'encre bleue des mots d'envoi, et ces mots, parce qu'ils étaient anonymes, forcément, lui étaient destinés. Elle avait lu, elle avait découvert, il la rejetait, elle alla plus loin, elle ouvrit le tiroir le plus proche, le hasard continuait de déverser la corne de son abondance. Combien de photos fit-elle glisser entre ses doigts, combien de lignes grava-t-elle dans ce qui ne distinguait plus en elle : sexe ou cervelle. Elle serait censée pleurer, elle écarterait sourire et esquisse du baiser de retrouvaille au visage de son amant arrivant d'une réunion, aux heures et lieu dits, le centre du village, et de là, à partir de là, sans détailler ce qu'elle aurait vu, sans lui laisser la chance de quelques limites aux dégâts et à l'obligatioond 'avouer ce qu'elle disait savoir désormais, elle crierait, elle hurlerait, elle aurait une autre voix, elle le maudirait une nouvelle fois, prendrait le train sans cesser les imprécations. Il l'avait suivi, elle lui ouvrit, on était au soir d'une journée qui avait commencé bien, elle lui récitait sans faire grâce la certitude d'une femme qui ne se contredit pas, qu'on n'entend pas se contredire, que l'autre était une p... quelle était laide, qu'elle n'était ni innocente ni jeune ni fraiche. Les indices, elle les versait, les étalait, les touillait comme des excréments et ne s'en déprenait pas. Jouissait-elle ainsi de le décrire à jouir, supposait-elle, insistait-elle, avec l'autre. Elle voulait les cris et les simulations les plus bruyantes de celle qui lui volait les pensées et les projets de son amant. Elle n'était plus la veuve des images qu'elle ne disait qu'à présent, ces images qu'elle avait laissé se poser en elle, parce qu'il avait des mains qu'elle aimait, parce qu'il avait par lé d'enfants à la première fois qu'il lui faisait franchir le seuil des longères qu'il allait rénover. Elle était stridente et nue, cheveux ondulés autant que dans la dernière atteinte du plaisir, celui qui n'a pas de nom, plus de geste mais qui a pris tout le corps et personne ne le décrit car en vivre c'est en mourir. Elle le voulait suffoquer sous le poids, dans la perte de seins monstrueux ; elle le voulait englouti, happé, ridiculisé par un sexe énorme, goinfre et animal, celui qu'elle voyait à l'adversaire, qu'elle avait déduit, en géomètre, en observatrice se vengeant aussitôt qu'elle avait eu conscience de ce qu'elle regardait et de la déception qui l'abattait, l'ensanglantait, la réduisait pour toujours à n'avoir été que la proie d'elle-même et non d'un véritable amour. Alors, elle revenait se vautrer, le vautrer, l'acculer, le courber dans des évocations répétées et si précises, à le faire bander, à l'émouvoir, à les émouvoir dans un paradoxal unisson. Entrait-elle dans un jeu où la sorcellerie a pour suprême secret de n'en avoir aucun. Il devait accepter la laideur de celle qu'il avait choisie en ses lieux et place ; il devait, c'était si imprévu et si nouveau, non plus lutter devant des confrontations et des flagrances de mensonges, mais contre la poussée d'une femme, qu'il avait aimé, qu'il aimait, qui avait tant protesté de son amour, de sa passion et qu'il ne cessait de désirer, contre la poussée de cette femme l'envoyant se repaître ou être le jouet d'une manducation immonde dans le corps, la gorge, les monstruosités et énormités d'une autre. Elle le poussait à la folie, et il n'avait plus même la force de celui qu'on noit, et qui lui eût fait connaître la méprise de son amante et la fausseté du texte et de l'image, puisque s'il la trahissait - certes - ce n'était pas pour cette laideur énorme, ventrue et satanique qu'elle lui présentait comme la fiancée secrète et découverte, mais pour une tout autre invocation, encore timide, encore floue, encore à faire, à vivre, à déflorer. Mais elle grondait et il en avait oublié son conte et son rêve, elle avait su, peu d'heures encore auparavant, gonfler l'outil commun, apprêter les couverts et ouvertures du plaisir, et elle excellait à présent dans une souffrance dont elle s'était sur lui déchargée, à l'instar de ce qu'il laissait dans leur amour d'avant épancher de lui sur elle, elle excellait à hurler des images et des postures qui lui faisait baiser, par contrainte mentale, une femme, un sexe, des entrées et sorties qu'il n'avait jamaos connues et ne rencontrerait jamais, pour la simple raison qu'il en eût ausitôt vomi, qu'il ne les eût pas même soupçonnés désirables.
                  " La Déf... " avait appelé tandis qu'elle l'acculait aux proximités de la jouissance, le violait en fait en le forçant ainsi à jouir de ce qu'il n'avait pas, ne voulait pas, ne voyait pas, ne savait pas. Elle tutoyait, refusait, prétextait, ce ne pouvait être que l'autre amant. Elle ne le tenait pas pour quitte, et proclamait qu'elle avait toujours prévu, prédit, pressenti sa trahison qu'elle n'avait de réel plaisir qu'à gâcher putativement ce qui était encore sans reproche. Le bonheur sexuel sans ivresse, ou l'ivresse sans bonheur, la montre posée sur le bar, les vitres fumées d'un des plus hauts étages, l'ovale de plan pour un bureau de prestige, les ascenseurs aux numéros écrivant leur succession évanescente avec prestesse. La solitude de l'homme, elle le disait sans prise sur elle, mais elle le disait sincère, attendrissant, lui demandant des sentiments, une présence, des lettres qu'elle lui refusait. Aimait-elle poser ainsi à la maîtresse. L'imaginer sur le palier, ces paliers du quartier nouveau, où plus aucune ouverture ne subsiste et où l'escalier est justement en cage avec une porte d'accès qui ne serait que de secours et qu'il faut confondre avec les placards, les rangements pour les pompiers. la moquette de même ton que le tapis de l'ascenseur, que les boisseries mimant le bois aux plafonds, mais c'était du bois, et des essences rares. Elle était jambes nues, avait retiré bas ou collants tandis que s'effeuillaient les étages, tailleur strict, coiffure aussi, elle arrivait de son bureau, de la rue, d'une vie de femme précise et nette, elle était mandée, elle se rendait, elle sonnait, il ouvrait, le verre à la main. Ferait-il banalement teinter les glaçons, en ferait-il banalement descendre un de ses tempes à l'attache d'une épaule, au sein qu'il aurait dégagé, pour le constater, le tâter déjà grumeleux, se serait-elle déshabillée, seule, tout de suite, serait-elle en noir, elle d'ordinaire pâle de peau, avec le sel des tâches de rousseur, la toison au pubis plaquée par la culotte de la journée, la sueur aux creux des cuisses, aux reins, l'odeur de la liberté et des parfums de toutes provenances quand la femme s'étire et marche le long des fenêtres, qui toutes, ouvrent vers le vide, vers la nuit, vers la capitale qui ne se dessine qu'en points et lumières colorés sur fond de drap noir. Serait-il en veston, est-il bronzé, est-il de front soucieux, de dents impeccables, trop impeccables, peut-être refaites. Son sexe est-il déjà tendu vers elle, vers son sexe à elle. La désire-t-il parce qu'elle a cédé à sa première instance. Une réunion, où elle est parmi d'autres, nette mais pas forcément rayonnante, pas plus évidente que celle-ci, ue celle-là, mais de celle-ci et de celle-là, il a l'habitude, c'est-à-dire la nausée, ou la satiété. Quoi donc l'a attiré en elle ? Une soeur de solitude qu'il a reconnue, qu'il a vue ? Ets-il marié ? A-t-il d'autres maîtresses ? sans doute, mais il est libre, il est possible qu'il commence vite, très vite à avoir nesoin d'elle, d'une habitude, mais d'une habitude différente, une habitude d'amour, une habitude qui signiferait sans parole ni texte un début de réciprocité, une réciprocité. Sensualité qu'ils croient analogues, celle d'un silence quand on fait ce qu'on fait ? L'imaginer, lui, cet autre, l'autre homme, l'imaginer en rival, l'imaginer distendu par le plaisir qu'elle lui donne, aussi, quand elle se donne, l'imaginer cet autre homme sans le moindre indice, d'une identité quelle qu'elle soit. Que sait-il de lui, que lui dit-elle de lui qui soit sans rapport avec eux, avec l'amour qu'elle sait lui écrire, lui apprendre, lui répéter. De " la Déf... ", il en a eu l'idée de ce nom de code, et, elle, jamais elle ne se coupe, pas un prénom, pasd une allusion, sinon qu'il est très ruche, qu'il commercialsie ce qui actuellement rapporte le plus et le plus vite, et qu'il finance les campagne sélectoirales de ceux qui viennent de gagner. Mais pour le reste, pour la couleur d'une peau, pour le sursautement d'un regard quand l'homme se surprend à aimer età dévisager celle qu'il n'a pas encore fait entrer dans sa vie, mais dont dont il devine qu'il va bientôt dépendre, d'abord un peu, et puis... pour le reste, elle ne lui dit rien. Il voudrait à lui-même se décrire les amours qu'elle lui avoue, qu'elle lui crie pour mieux nier les leurs ou s'autoriser de sordides statistiques et, pourquoi pas ? des mensurations et des comparaisons, qu'il ne le pourrait. Elle dit assez pour qu'il sache qu'elle le trompe, qu'elle y a plaisir, qu'elle y revient, y reviendra ; elle ajoute assez pour le culpabiliser, lui présenter la tristesse de l'autre et donc ce dont elle se prive, mais elle n'accumule rien qui finisse le trait et détermine le portrait. En fait, quand elle lui hurle, d'une voix à l'organe et au vocabulaire qu'il ne lui connaissait pas, leur turpitude et leur trahison réciproques, c'est seulement, avec un art auquel on serait totalement sensible si l'on n'était ainsi prostré d'impuissance et d'une trop subtile et narcissique jalousie, pour faire le point de leur âme commune qu'il a perdue. Elle dit et évoque tant, elle avoue et dévoile, elle force tant que les deux autres, la sienne et le sien, la femme promise et choisie qu'elle lui a découverte, l'amant, son prédécesseur immédiat qu'elle ne nie aps avoir conservé et continuer de cultiver à chacune de ses absences, paraissent ne plus exister. Ou s'ils doivent subsister, ce ne serait plus que pour préparer le lit d'amour et d'amants conciliés plutôt que réconciliés par l'orage de leurs pleurs, de leurs déceptions, d'une impuissance sans nom ni remède. Elle a fini par pratiquer la même médication que lui et écrit sur des pages arrachées, aux marges qu'elle rend ainsi incertaines. Elle lui dit donc ce qu'elle voudrait encore davantage lui ouvrir, lui offrir, lui tendre et ainsi postée l'aider et l'inviter à fendre, à habiter, à dédaigner par cent frôlements pour ne s'y enfouir qu'attendu jusqu'à la plus extrême béance ; elle lui dit, décrit et écrit ce qu'elle aime de lui, ce qu'elle aspire et respire de lui ; elle suggère et lui prend des intimités auxquelles il ne songeait pas, elle indique des points de rencontre, de beauté, de sensation qu'il ne pouvait penser qu'elle avait remarqué et qu'elle célébrait depuis longtemps en secret et par pensée. Elle lui faisait ainsi, un mois ou deux après ces événements si brefs, si abstraits de contenu que le récit en est pâle, une cour médiévale ou d'Extrême-Orient. Là où la courtisane sait presser entre ses ongles un sexe veiné qu'elle suce énorme, la jeune femme révélait des talents  et des dispositions pour l'envoûtement ; elle lui bandait le front, faisait osciller ses envies et son imagination, lui suggérait si indirectement que ce pouvait n'avoir jamais été susurré, des accompagnements fantastiques et furtifs, des insertions à la subreptice de tiers dans leur propre étreinte, et à ses serments, les seuls peut-être qu'il ait jamais proférés vraiment sincères, elle allait répondre par des nouveautés qui les aideraient à tout nier, à se renier, à effacer les premiers jours et les enfances touchantes et toucheuses de leurs premières réciprocités de nudité, de désir et d'entre-pénétration. Elle le forcerait à imaginer des plaisirs à plusieurs, à les convoiter, elle le contraindrait à pleurer leur pureté qu'elle lui aurait désormais interdite. Il ne put que s'endormir, ivre d'une évocation qu'il ne savait exorciser parce qu'il n'avait pu la préciser, laissant en plan comme un dessin à reprendre le lendemain ou à définitivement froisser les deux courses rivales, chacune, de ce qu'ensemble ils avaient jusques là, jusqu'à la révélation de celles-là, si bien vêcu et à quoi ils avaient tant cru. Courses banales et symétriques, sans couleur, ni sourire, sans visage ni ce détail que met l'extase aux commissures des lèvres d'un amant, que pose à peine sur la fleur d'un sein le plaisir venue à l'amante quand en elle s'est resserré enfin le spasme féminin autour de l'expression drue si nue de l'homme crispé d'enfance restituée. Courses qu'ils se seraient assénés comme on plaque pour la caricature une volée d'accords parmi des ruines et des rouilles d'instruments. Au haut d'une tour, celles qui sont métalliques pour alfin de ce siècle, l'autre qui attendait et ce serait des jarretelles sur des cuisses douces et nues, un sexe sans lèvres, et un froid de bête quand on se rhabille. Au plus lourd et nauséeux d'un lit de passage, l'exaspération molle d'une abondance figée et trompeuse où perdre ses illusions et constater trop tard l'erreur ou le subterfuge. Où étaient ces soirs simples et bleus, à l'exacte ressemblance de ses yeux étonnés quand elle lui recommandait de ne se point fatiguer mais savait déjà, à son flanc, que s'épanouissaient, quoiqu'encore hésitants, le désir et la commune heure. Alors venaient, clairs et rieurs, l'effleurement réciproque qu'ont les mains quand, dans le jardin familier, retrouvé, elles se promènent, de la paume ou du doigt, sur des bourgeons neufs aux barbes suintantes et chaudes [v].






[i]. - Reniac, au lit, lundi & mardi 23 Avril 1996

[ii]. - Rue du Faubourg Saint-Martin - vendredi après-midi 24 Mai 1996
[iii]. - Paris, rue du Faubourg-Saint-Martin, jeudi matin 30 Mai 1996

[iv]. - Paris, rue du Faubourg-Saint-Martin, jeudi matin 30 Mai 1996


[v]. - A la suite de quatre lettres lues à Port-Navalo le lundi 3 Juin 1996

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