lundi 5 décembre 2011

Coeur bien

Cet éveil au flanc plus grand, épais, vrai que moi et le monde,
flanc féminin, femme mienne, corps mien
sans être moi
donc plus que moi, étranger et familier,
toujours sans habitude pour ma main ou mon imagination,
corps de relief, de couleur, de frémissement,
aube encore noire d’un jour qui s’éveille brumeux,
mon lever maintenant a la douceur de ne plus souffrir de rien,
pas même des limites du temps, de la vie avancée, du sexe,
de tout sexe et de tout cœur,
quand j’aime – moi et mille – plus que je ne peux, moins que je ne veux.

N’avoir que toi comme monde, océan et montagne,
toi de flanc dont la respiration à peine murmure,
pour ma seule oreille.

Tout depuis a chanté, l’essentiel si léger,
ma silhouette idéale trouvée je sais où et par qui,
et quand vous êtes mère et fille, plus que femmes, si humaines,
générations de la promesse,
au seuil de la porte ouverte à l’instant,
au point de partir pour le rite de l’école ou quelque autre,
notre trinité a reçu tout le ciel en rouge et rose
avant que se lève la grosse étoile du plein air de notre terre

Sans se laisser nommer, le soleil de ce jour n’est pas venu
mais ton sourire, toi mon aimée quotidiennement vêtue,
naguère et tout à l’heure nue comme l’ivoire parfait,
et ton regard, ton front et ton âme, toi notre fille,
ensemble vous êtes cet astre par qui je tiens et reçois tout.

J’ai dit à mon cœur : tu es bien,
parole neuve à conserver, montrée en ostensoir,
joie d’homme dont se date l’heure de l’avoir reçue.


à Reniac, début de matinée, le lundi 5 décembre 2011

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