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Jusqu'ici, tout va bien…
Le blog d'Eric Verhaeghe
Je suis né le 9 décembre 1968, à Liège, en Belgique.
Les Français connaissent mal l’identité liégeoise, et
pourtant elle existe! Officiellement, Liège est née vers l’an mil, de la
volonté de l’évêque de Tongres, Notger, qui choisit de s’installer sur la Meuse
pour faciliter son activité pastorale. Dans la pratique, Liège devient vite la
dernière ville francophone avant le monde germanique au sens large. Cette
caractéristique fonde une grande partie de l’esprit liégeois, très attaché à la
France et à l’esprit républicain.
Je fais mes études secondaires à Liège, à l’athénée
Charles-Rogier, où j’apprends le latin et le grec. L’athénée est installé rue
Charles Magnette.
En 1986, j’arrive à Paris, pour faire une hypokhâgne au
lycée Henri-IV. J’y fais aussi une khâgne.
J’échoue au concours de Normale Sup et j’entame alors un
parcours à l’université Paris-I, où je décroche une maîtrise de philosophie
(mémoire avec Françoise Dastur consacré à « Husserl et la préface à la
première édition de la Critique de la Raison Pure » – la phénoménologie
husserlienne m’a beaucoup marqué!), et un DEA d’histoire, en histoire
économique contemporaine (dont Jacques Marseille était le patron), avec un
mémoire sous la conduite de Guy Pedroncini consacré à « La première guerre
israélo-palestinienne: jusqu’au 15 mai 1948.
Mon fils Max naît en décembre 1990.
En 1992, je réussis le concours d’attaché d’administration
de la Ville de Paris. Mon premier poste est un peu obscur, mais très formateur:
directeur adjoint de la section locale du 5è arrondissement du Bureau d’Aide
Sociale. Le directeur général du Bureau d’Aide Sociale est alors Dominique de
Legge, devenu sénateur, qui bénéficie d’une protection politique suffisante
pour ordonner une remise en ordre des pratiques régulièrement contestables de
Jean Tibéri dans son arrondissement. Je fais alors les premières expériences
que je connaîtrai plus tard dans ma carrière, face à des gens de droite comme à
des gens de gauche: l’exécution de mandats de gestion ingrats, et la nécessité
d’y survivre en prospérant. Peut-être raconterai-je un jour quelques détails
croustillants sur cette époque haute en couleur. En attendant… Dominique de
Legge quitte son poste en juillet 1993, et moi en septembre… La tête haute, et
les mains libres.
Cet épisode m’a beaucoup appris. En 1995, je prends en
charge la gestion des carrières du Bureau d’Aide Sociale, devenu Centre
d’Action Sociale de la Ville de Paris. Je suis promu attaché principal de la
Ville, ce qui, à 27 ans, n’était pas courant.
En 1998, je réussis le concours d’entrée au cycle
préparatoire de l’ENA, en interne. J’y découvre le droit et l’économie. En
septembre 1999, je passe le concours d’entrée à l’ENA. Que je décroche.
Je suis élu représentant des élèves au Conseil
d’Administration de l’ENA, présidé par Renaud Denoix de Saint-Marc. Je suis
alors – et je le suis encore – convaincu que cette école souffre profondément
de son manque de diversité sociale, et d’un excès de consanguinité. De mon
point de vue, ces traits de caractère sont la manifestation d’une profonde
décadence dans l’idéal républicain. Je rédige un mémorandum sur la démocratisation
de l’école, qualifié de « fariboles » par le président du conseil.
Je fais un stage de 6 mois à la Préfecture du Nord, dont le
préfet, Rémy Pautrat, fut l’un des initiateurs de la section CFDT de l’ENA dans
les années 70. Je fais ensuite un stage, où je connais un vrai et grand
bonheur, à l’ambassade de France à Athènes, sous la conduite d’un jeune
ambassadeur: Jean-Maurice Ripert, qui devient plus tard représentant de la
France à l’ONU. Je suis notamment les affaires religieuses et les affaires
sociales. J’y rencontre avec plaisir le conseiller aux nouvelles technologies
du Premier Ministre grec Simitis, Georges Papaconstantinou, qui devint ministre
des Finances du gouvernement Papandréou tombé en novembre 2011. Le monde est si
petit!
Durant l’année de scolarité à l’ENA, je m’ennuie. Je pars à
Sienne pour apprendre l’italien.
Je parviens à être classé 67è sur 120. Un résultat inespéré,
vu mon absence totale d’investissement. Ma bonne performance durant mes stages,
et ma maîtrise relative de l’italien, m’ont sauvé.
A la sortie de l’Ecole, je décide d’intégrer l’Education
Nationale où je deviens chef du bureau de la gestion des personnels
d’administration centrale. Dans la pratique, je suis chargé de la politique de
rémunération et de promotion pour la tête du mammouth, y compris la gestion des
fonds secrets des cabinets ministériels, transformés quelques semaines
auparavant par Lionel Jospin en indemnités de sujétions particulières.
J’arrive au ministère le 2 avril 2002. J’assiste donc de
l’intérieur, en quelque sorte, au 21 avril.
Au ministère, je mets en place l’évaluation annuelle des
fonctionnaires, je développe la rémunération au mérite, et je supprime un tiers
des postes au sein du bureau que je dirige (ils étaient 54 à mon arrivée!). Je
ne supporte pas les états-majors pléthoriques, quand les services directs aux
administrés sont sous-dotés. On n’a pas inventé l’administration pour rendre
service aux fonctionnaires. On a recruté des fonctionnaires pour rendre service
au public.
Fin 2004, je suis promu à la direction de la maison des
Examens, à Arcueil, qui est une PMI de 300 salariés, en charge de la
diplômation de 400.000 candidats annuels. J’y mets en place la LOLF, en qualité
de responsable de budget opérationnel de programme. Je fais certifier
l’ensemble de la Maison ISO 9001, j’obtiens un prix du ministère de l’économie
pour la démarche qualité, je lance le baccalauréat sur Internet,
malheureusement non repris par la suite. J’ouvre la première salle d’examen
pour candidats handicapés.
En octobre 2007, je suis recruté à la Fédération Française
des Sociétés d’Assurance (FFSA) en qualité de directeur des Affaires Sociales.
Je suis chargé des négociations de branche avec les organisations syndicales.
L’affaire UIMM éclate à ce moment-là. Et me voici propulsé
au MEDEF en même temps que je négocie à la FFSA.
Je m’investis dans des négociations passionnantes:
modernisation du marché du travail, réforme de la représentativité, gouvernance
des groupes de protection sociale, formation professionnelle. Mon idée est
simple: il faut instaurer une démocratie sociale en France, y compris en
accordant de vraies responsabilités dans la conduite stratégique des
entreprises aux représentants des salariés, comme cela se fait en Allemagne.
Je cumule les mandats: administrateur de l’ACOSS, de
la CNAV, de l’UNEDIC, de Pole Emploi, de l’AGIRC, de l’ARRCO, président de
l’APEC, mais aussi trésorier de l’OPCA de l’assurance, administrateur de B2V.
La crise de 2008 change la donne. Courant 2009, une sorte de
rideau de fer tombe sur les esprits patronaux. Les grands espoirs de réforme de
2007/2008 s’effondrent. Ma présence perd peu à peu son sens, et l’idée de gérer
l’héritage de 1945 ne m’intéresse pas. 2010 confirme cette tendance, et je
décide de partir.
En janvier 2011, je publie Jusqu’ici tout va bien.
En septembre 2011, je quitte la FFSA, et je fonde Parménide,
cabinet de conseil en innovation sociale.
En octobre 2011, je publie Au coeur du MEDEF.
En avril 2012, je publie Faut-il quitter la France?
Bonne lecture!
En commentaire, je lui écris
Je lis déjà deux de vos textes - Lombard et le rapport IGF -
rarement rencontré et lu un esprit aussi perspicace et travaillant sur le vrai.
Merci d'exister.
Heureux d'entrer en relation au moins virtuelle avec vous.
Athènes de 1982 à 1984. Oui pour Semitis. Jean-Maurice Ripert à la suite d'un
arrêt du Conseil d'Etat annulant mon rappel du Kazakhstan, aurait - sous Jospin
- rétablir ma carrière et ne l'a pas fait. Conseiller de LJ il ne tarissait pas
sur JC traversant un salon pour le saluer.
Très chaleureusement et bravo.
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