mardi 21 novembre 2017

analyste politique et économique - "bloggiste" - Qui est Eric Verhaeghe?



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Jusqu'ici, tout va bien…

Le blog d'Eric Verhaeghe
Je suis né le 9 décembre 1968, à Liège, en Belgique.
Les Français connaissent mal l’identité liégeoise, et pourtant elle existe! Officiellement, Liège est née vers l’an mil, de la volonté de l’évêque de Tongres, Notger, qui choisit de s’installer sur la Meuse pour faciliter son activité pastorale. Dans la pratique, Liège devient vite la dernière ville francophone avant le monde germanique au sens large. Cette caractéristique fonde une grande partie de l’esprit liégeois, très attaché à la France et à l’esprit républicain.
Je fais mes études secondaires à Liège, à l’athénée Charles-Rogier, où j’apprends le latin et le grec. L’athénée est installé rue Charles Magnette.
En 1986, j’arrive à Paris, pour faire une hypokhâgne au lycée Henri-IV. J’y fais aussi une khâgne.
J’échoue au concours de Normale Sup et j’entame alors un parcours à l’université Paris-I, où je décroche une maîtrise de philosophie (mémoire avec Françoise Dastur consacré à « Husserl et la préface à la première édition de la Critique de la Raison Pure » – la phénoménologie husserlienne m’a beaucoup marqué!), et un DEA d’histoire, en histoire économique contemporaine (dont Jacques Marseille était le patron), avec un mémoire sous la conduite de Guy Pedroncini consacré à « La première guerre israélo-palestinienne: jusqu’au 15 mai 1948.
Mon fils Max naît en décembre 1990.
En 1992, je réussis le concours d’attaché d’administration de la Ville de Paris. Mon premier poste est un peu obscur, mais très formateur: directeur adjoint de la section locale du 5è arrondissement du Bureau d’Aide Sociale. Le directeur général du Bureau d’Aide Sociale est alors Dominique de Legge, devenu sénateur, qui bénéficie d’une protection politique suffisante pour ordonner une remise en ordre des pratiques régulièrement contestables de Jean Tibéri dans son arrondissement. Je fais alors les premières expériences que je connaîtrai plus tard dans ma carrière, face à des gens de droite comme à des gens de gauche: l’exécution de mandats de gestion ingrats, et la nécessité d’y survivre en prospérant. Peut-être raconterai-je un jour quelques détails croustillants sur cette époque haute en couleur. En attendant… Dominique de Legge quitte son poste en juillet 1993, et moi en septembre… La tête haute, et les mains libres.
Cet épisode m’a beaucoup appris. En 1995, je prends en charge la gestion des carrières du Bureau d’Aide Sociale, devenu Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris. Je suis promu attaché principal de la Ville, ce qui, à 27 ans, n’était pas courant.
En 1998, je réussis le concours d’entrée au cycle préparatoire de l’ENA, en interne. J’y découvre le droit et l’économie. En septembre 1999, je passe le concours d’entrée à l’ENA. Que je décroche.
Je suis élu représentant des élèves au Conseil d’Administration de l’ENA, présidé par Renaud Denoix de Saint-Marc. Je suis alors – et je le suis encore – convaincu que cette école souffre profondément de son manque de diversité sociale, et d’un excès de consanguinité. De mon point de vue, ces traits de caractère sont la manifestation d’une profonde décadence dans l’idéal républicain. Je rédige un mémorandum sur la démocratisation de l’école, qualifié de « fariboles » par le président du conseil.
Je fais un stage de 6 mois à la Préfecture du Nord, dont le préfet, Rémy Pautrat, fut l’un des initiateurs de la section CFDT de l’ENA dans les années 70. Je fais ensuite un stage, où je connais un vrai et grand bonheur, à l’ambassade de France à Athènes, sous la conduite d’un jeune ambassadeur: Jean-Maurice Ripert, qui devient plus tard représentant de la France à l’ONU. Je suis notamment les affaires religieuses et les affaires sociales. J’y rencontre avec plaisir le conseiller aux nouvelles technologies du Premier Ministre grec Simitis, Georges Papaconstantinou, qui devint ministre des Finances du gouvernement Papandréou tombé en novembre 2011. Le monde est si petit!
Durant l’année de scolarité à l’ENA, je m’ennuie. Je pars à Sienne pour apprendre l’italien.
Je parviens à être classé 67è sur 120. Un résultat inespéré, vu mon absence totale d’investissement. Ma bonne performance durant mes stages, et ma maîtrise relative de l’italien, m’ont sauvé.
A la sortie de l’Ecole, je décide d’intégrer l’Education Nationale où je deviens chef du bureau de la gestion des personnels d’administration centrale. Dans la pratique, je suis chargé de la politique de rémunération et de promotion pour la tête du mammouth, y compris la gestion des fonds secrets des cabinets ministériels, transformés quelques semaines auparavant par Lionel Jospin en indemnités de sujétions particulières.
J’arrive au ministère le 2 avril 2002. J’assiste donc de l’intérieur, en quelque sorte, au 21 avril.
Au ministère, je mets en place l’évaluation annuelle des fonctionnaires, je développe la rémunération au mérite, et je supprime un tiers des postes au sein du bureau que je dirige (ils étaient 54 à mon arrivée!). Je ne supporte pas les états-majors pléthoriques, quand les services directs aux administrés sont sous-dotés. On n’a pas inventé l’administration pour rendre service aux fonctionnaires. On a recruté des fonctionnaires pour rendre service au public.
Fin 2004, je suis promu à la direction de la maison des Examens, à Arcueil, qui est une PMI de 300 salariés, en charge de la diplômation de 400.000 candidats annuels. J’y mets en place la LOLF, en qualité de responsable de budget opérationnel de programme. Je fais certifier l’ensemble de la Maison ISO 9001, j’obtiens un prix du ministère de l’économie pour la démarche qualité, je lance le baccalauréat sur Internet, malheureusement non repris par la suite. J’ouvre la première salle d’examen pour candidats handicapés.
En octobre 2007, je suis recruté à la Fédération Française des Sociétés d’Assurance (FFSA) en qualité de directeur des Affaires Sociales. Je suis chargé des négociations de branche avec les organisations syndicales.
L’affaire UIMM éclate à ce moment-là. Et me voici propulsé au MEDEF en même temps que je négocie à la FFSA.
Je m’investis dans des négociations passionnantes: modernisation du marché du travail, réforme de la représentativité, gouvernance des groupes de protection sociale, formation professionnelle. Mon idée est simple: il faut instaurer une démocratie sociale en France, y compris en accordant de vraies responsabilités dans la conduite stratégique des entreprises aux représentants des salariés, comme cela se fait en Allemagne.
Je cumule  les mandats: administrateur de l’ACOSS, de la CNAV, de l’UNEDIC, de Pole Emploi, de l’AGIRC, de l’ARRCO, président de l’APEC, mais aussi trésorier de l’OPCA de l’assurance, administrateur de B2V.
La crise de 2008 change la donne. Courant 2009, une sorte de rideau de fer tombe sur les esprits patronaux. Les grands espoirs de réforme de 2007/2008 s’effondrent. Ma présence perd peu à peu son sens, et l’idée de gérer l’héritage de 1945 ne m’intéresse pas. 2010 confirme cette tendance, et je décide de partir.
En janvier 2011, je publie Jusqu’ici tout va bien.
En septembre 2011, je quitte la FFSA, et je fonde Parménide, cabinet de conseil en innovation sociale.
En octobre 2011, je publie Au coeur du MEDEF.
En avril 2012, je publie Faut-il quitter la France?
Bonne lecture!

En commentaire, je lui écris

Je lis déjà deux de vos textes - Lombard et le rapport IGF - rarement rencontré et lu un esprit aussi perspicace et travaillant sur le vrai. Merci d'exister.
Heureux d'entrer en relation au moins virtuelle avec vous. Athènes de 1982 à 1984. Oui pour Semitis. Jean-Maurice Ripert à la suite d'un arrêt du Conseil d'Etat annulant mon rappel du Kazakhstan, aurait - sous Jospin - rétablir ma carrière et ne l'a pas fait. Conseiller de LJ il ne tarissait pas sur JC traversant un salon pour le saluer.

Très chaleureusement et bravo.

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