lundi 27 septembre 2021

Portrait de la jeune fille en feu -Céline Sciamma . rediff. Arte

 

wikipédia à jour au 27 septembre 2021 à 14:49 . pendant la diffusion sur Arte - consulté 18:45.

Portrait de la jeune fille en feu


Portrait de la jeune fille en feu

Description de l'image Portrait de la jeune fille en feu (logo).png.

Données clés

Réalisation

Céline Sciamma

Scénario

Céline Sciamma

Acteurs principaux

Noémie Merlant
Adèle Haenel
Luàna Bajrami

Sociétés de production

Lilies Films

Pays d’origine

France

Genre

drame romantique

Durée

120 minutes

Sortie

2019



Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Portrait de la jeune fille en feu est un drame romantique français écrit et réalisé par Céline Sciamma, sorti en 2019. Il s'agit du quatrième long-métrage et du premier film en costumes de la cinéaste.

Il obtient, entre autres, le prix du scénario et la Queer Palm au festival de Cannes 2019, le César de la meilleure photographie aux César 2020.

Synopsis

À la fin du XVIIIe siècle, Marianne, une artiste peintre, dirige une leçon de peinture. L'une de ses étudiantes l'interroge sur l'un de ses tableaux intitulé Portrait de la jeune fille en feu.

Des années auparavant, Marianne arrive sur une île bretonne. Une comtesse lui a commandé un portrait de sa fille Héloïse, fiancée à un noble milanais. Mais on informe Marianne qu'Héloïse refuse de poser pour un portrait car elle ne souhaite pas se marier. Marianne est donc présentée à Héloïse en tant que dame de compagnie et l'accompagne quotidiennement lors de ses sorties afin d'analyser et de mémoriser ses traits pour les recopier ensuite sur une toile.

Marianne finit le portrait mais refuse de trahir la confiance d'Héloïse et lui dévoile donc le tableau ainsi que la vraie raison de sa venue. Héloïse critique fortement le tableau, que Marianne détruit ensuite. La mère d'Héloïse s'apprête à renvoyer Marianne quand Héloïse décide d'accepter de poser pour un deuxième portrait. Pendant que la mère d'Héloïse est en voyage, le lien entre les deux femmes se renforce. Un soir, elles lisent, avec Sophie, une servante, l'histoire d'Orphée et Eurydice avant de débattre de la vraie raison qui aurait poussé Orphée à se retourner. Les deux femmes aident Sophie à avorter et vont à un rassemblement de femmes qui chantent et dansent. Là, la robe d'Héloïse commence à prendre feu, mais est vite éteinte. Pendant ce temps, Marianne est hantée par une vision d'Héloïse en robe de mariée.

Le lendemain, Marianne et Héloïse vont dans une grotte et partagent leur premier baiser ainsi que leur première nuit ensemble le soir même. Les jours suivants, leur romance et leur complicité ne cessent de s'accroître. Cependant, leur relation est étouffée par le retour de la mère d'Héloïse. Marianne dessine des croquis d'Héloïse et d'elle-même qu'elles s'échangent pour se souvenir de l'autre et échangent un bref adieu. Alors que Marianne sort de la maison, elle entend Héloïse lui dire, telle Eurydice à Orphée, « Retourne-toi ». Elle se retourne et voit Héloïse en robe de mariée.

De retour dans le présent, Marianne révèle qu'elle a revu Héloïse deux fois depuis : la première fois sous la forme d'un portrait dans une galerie d'art, où elle pose avec sa fille, mais tenant un livre furtivement ouvert à la page 28, numéro de la page sur laquelle Marianne avait dessiné son autoportrait. Elle l'aperçoit ensuite de nouveau pendant un concert, où elle la voit émue par le troisième mouvement de L'estate de Vivaldi, morceau que Marianne lui avait fait découvrir au clavecin pendant son séjour.

Fiche technique

Distribution

Production

Adèle Haenel retrouve la réalisatrice pour son quatrième long métrage, onze ans après Naissance des pieuvres (2007). Le tournage débute le 15 octobre 2018 à Saint-Pierre-Quiberon, au nord de la presqu'île de Quiberon, et à Brech et dure jusqu’au 24 octobre 2018. Les prises de vues s’ensuivent à Paris jusqu’au 10 décembre 2018.

Hélène Delmaire a peint la plupart des tableaux présentés dans le film4.

Musique

Jean-Baptiste de Laubier retrouve la réalisatrice pour la quatrième fois pour composer la musique du film5. Il partage la musique avec Arthur Simonini1.

Accueil

Accueil critique

Portrait de la jeune fille en feu

Score cumulé

Site

Note

Allociné

4 étoiles sur 5

Compilation des critiques

Périodique

Note

Télérama

3/3 étoiles

Le Soleil

3/3 étoiles

Le Devoir

5 étoiles sur 5

Le Journal de Montréal

4 étoiles sur 5

Cahiers du cinéma

0 étoiles sur 5

Hormis quelques critiques très négatives, le film reçoit un accueil critique globalement enthousiaste, collectant de nombreux prix et éloges.

France

Le site Allociné propose une moyenne de 4⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 36 titres de presse6.

Pour Jérémy Piette, dans Libération, « Portrait de la jeune fille en feu se révèle l'un de ces très beaux films qui donnent envie de faire des films, ou d'en voir, ou d'en espérer d’autres » et qui propose « un regard en rupture avec l'ordinaire des regards, une alternative7. »

Dans Première, Thierry Cheze parle d'« un film d'une délicatesse infinie » qui « entre au Panthéon des plus belles histoires d'amour du 7e art »8 et Sophie Benamon souligne la qualité des cadrages et du jeu des actrices9, dans la même lignée que Télérama qui le qualifie d'« élégant et lyrique »10.

En revanche, pour Jean-Philippe Tessé, dans les Cahiers du cinéma, « l’écriture filmique de ce Portrait appartient au genre tout ce qu’il y a de plus neutre du cinéma endimanché, à l’interprétation calamiteuse, plein d’hilarants détails qui tuent et de feu qui crépite très fort dans la cheminée, pour faire ambiance. »

Dans l'émission de radio Le Masque et la Plume, les critiques sont divisées : une partie juge le film « ridicule, scolaire » ou « décevant », tandis que la majorité le décrit comme « magnifique, […] d'une richesse incroyable », insistant sur l'intelligence du traitement des thématiques liées à l'art, à l'amour et au féminisme11.

Québec

Dans une critique particulièrement enthousiaste, François Lévesque, du journal montréalais Le Devoir parle d'un film « d'une sidérante beauté », à la fois « profondément féministe et romantique » qui laisse « une empreinte indélébile dans la mémoire »12.

Pour Isabelle Hontebeyrie, du Journal de Montréal, « les éclairages, la beauté sauvage des décors naturels et les scènes filmées comme des tableaux sont autant d'éléments qui confèrent à ce Portrait de la jeune fille en feu un charme universel et durable13. »

Dans La Presse, Marc Cassivi juge le film « beau, fin, sensible, sensuel et élégant » et la mise en scène « magnifique de subtilité dans son évocation des turbulences du rapport amoureux14. »

Éric Morneau du journal Le Soleil de Québec mentionne que « le film n’échappe pas à une certaine surcharge symbolique » tout en louant la « mise en scène totalement incarnée » d'un film qui « offre aussi une réflexion sur le geste de peindre, de réaliser un portrait, soit saisir l'âme de son sujet15. »

Box-office

  • France : 305 437 entrées16

  • À l'étranger : 888 907 entrées17

Intentions

Influences

Céline Sciamma explique avoir voulu « faire un film d’amour, avec une histoire totalement inventée », estimant qu'« il y avait peu de films totalement consacrés à l’amour, alors que ce sont souvent les plus grands de l’histoire du cinéma »18. Parmi ses influences, elle évoque Titanic — influence dont elle a été consciente a posteriori —, Mulholland Drive, Alfred Hitchcock et Barry Lyndon pour l'éclairage « à la bougie »18. Elle fait aussi référence au film La Leçon de piano lorsque le personnage d'Ada se jette à l'eau avec son instrument : dans son film, Marianne se jette aussi à l'eau pour récupérer ses toiles. La réalisatrice explique qu'on pourrait voir le début de Portrait de la jeune fille en feu comme la continuité du film de Jane Campion19.

Choix artistiques

Céline Sciamma place le « regard féminin » au centre de son film : « C'est un enjeu de mise en scène, comment on regarde ces personnages féminins toujours comme des sujets pas comme des objets […] en proposant une autre politique du regard20. »

Distinctions

Six des huit journalistes de Télérama ayant visionné la totalité des films en compétition à Cannes en mai 2019, auraient décerné le prix d'interprétation féminine à Adèle Haenel et Noémie Merlant21. Le magazine Première s'étonne également que le film n'ait pas reçu un prix plus prestigieux que celui du scénario à Cannes, par exemple le prix de la mise en scène, un double prix d’interprétation féminine, voire le grand prix8.

Portrait de la jeune fille en feu était le grand favori22 des trois films présélectionnés pour représenter la France aux Oscars en 202023, avant que ne soit retenu le film de Ladj Ly, Les Misérables24.

Récompenses

Nominations

Sélections

Analyse

Jeux de regards et mythe d'Orphée et Eurydice

Orphée et Eurydice, peinture de Christian Gotlieb Kratzenstein-Stub (1806), conservée à la Ny Carlsberg Glyptotek.
Dans le film, Marianne réalise une peinture du mythe, où Orphée et Eurydice, au moment de leur séparation, « ont l'air de se saluer ».

Le mythe d'Orphée et Eurydice a une importance centrale et récurrente dans Portrait de la jeune fille en feu. Le plus directement, quand Marianne, Héloïse et Sophie lisent ensemble le chapitre des Métamorphoses d'Ovide et débattent de l'interprétation à donner du moment où Orphée décide de se retourner, renvoyant Eurydice dans les Enfers.

À travers ses représentations, avec l'exemplaire des Métamorphoses d'Héloïse sur lequel Marianne dessine son autoportrait pour l'offrir à Héloïse, livre qu'elle retrouve ensuite des années plus tard représenté dans le portrait peint d'Héloïse avec un enfant, mais aussi la peinture du mythe qu'Héloïse réalise à la fin du film.

Le mythe se retrouve aussi dans les actions des personnages, que ce soit directement, en fin de film, où Marianne s'en va, se retourne sur Héloïse en robe de mariée puis la voit disparaître, ou de manière plus subtile, lorsqu'au début du film Marianne suit Héloïse qui court vers la falaise avant de se retourner ; cette scène est d'ailleurs une inversion du mythe, puisque ce n'est pas Marianne-Eurydice qui retourne vers la mort, mais Héloïse-Orphée qui exprime sa joie de se sentir vivante27.

Plus symboliquement, le mythe d'Orphée et Eurydice, en particulier les interprétations qu'en fournissent les personnages, sont des clés de lecture du film. Marianne propose ainsi une lecture du mythe où Orphée fait « le choix du poète » en se retournant, la mort de son histoire d'amour devenant la naissance d'une carrière artistique ; c'est aussi ce qui se passe pour la peintre, où la fin de son histoire avec Héloïse coïncide avec le début de la reconnaissance de ses talents artistiques27.

Notes et références

  • « Céline Sciamma : “DiCaprio est une icône lesbienne” », So Film, no 73,‎ septembre 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 26 avril 2020).

  1. Benjamin Eldon Stevens, « Le choix du poète et non celui de l’amoureux”, une lecture du Portrait de la jeune fille en feu à la lumière du mythe d’Orphée » [archive], sur Antiquipop | L'Antiquité dans la culture populaire contemporaine (consulté le 3 août 2021).

Annexes

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Bibliographie

Critiques

Articles connexes

Liens externes

  • Ressources relatives à l'audiovisuel


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