Présenter des notes de lecture, des auteurs aimés ou nouvellement découverts, de mes écrits non encore édités - mais dialoguer selon ce que mon lecteur ici rencontré, voudra bien commenter - et recueillir lectures et écrits d'autrui, manière de lire et d'écrire d'autrui - envie de communiquer, partager, lire et écrire en réponse - mercredi 11 juin 2008
Engagée par contrat avec les studios MGM en 1941, elle apparaît principalement dans de petits rôles jusqu'à ce qu'elle attire l'attention dans le film Les Tueurs (1946). Elle est proposée pour l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation dans Mogambo (1953).
Ava
Gardner naît le soir de Noël 1922. Elle est la plus jeune des sept
enfants de Mary Elizabeth Baker et Jonas Bailey Gardner, des fermiers
exploitants de plantations de tabac. Son père meurt quand elle a seize
ans4. Elle fait ses études à l’Atlantic City Christian College de Wilson en Caroline du Nord et suit des cours de sténo-dactylo.
Pendant une jeunesse pauvre et studieuse à Grabtown, Brogden, Newport News et Wilson, Ava Gardner fait de fréquents passages à New York chez sa sœur aînée Beatrice, surnommée Bappie, qui est mariée à un photographe professionnel, Larry Tarr.
Impressionné par la beauté de la jeune fille, alors âgée de 18
ans, Tarr prend des centaines de photos d'elle et les expose dans les
vitrines de son studio de photos. C'est là que Barney Duhan, un employé
de la MGM
les remarque et suggère à Larry de les envoyer au studio de cinéma.
Duhan déclara à ce sujet : « J'allais à une soirée, j'étais en retard et
je me suis dit que c'était vraiment moche, avec mon physique et mes
revenus, de ne pas avoir de cavalière. C'est alors que j'ai vu cette
photo, et je me suis exclamé à haute voix que je pourrais peut-être
avoir son numéro de téléphone ? »[réf. nécessaire]
Photographie promotionnelle d'Ava Gardner dans les années 1940.
Marvin Schenck, qui s'occupe des jeunes talents de la MGM, découvre
ces photos, la contacte et lui fait passer un bout d'essai. En 1941,
elle signe un contrat de sept ans avec la MGM pour cinquante dollars la
semaine et part, accompagnée de sa sœur Bappie, à Hollywood.
Handicapée par un terrible accent du terroir, elle doit se contenter pour commencer, de séries de photos de pin-up
et de petits rôles dans des films mineurs où elle apprend son métier.
La jeune femme n'est même pas créditée dans les 14 films où elle figure
de 1942 à 1943. Son nom apparaît pour la première fois au générique de Trois hommes en blanc en 1944.
Elle suit des cours de diction pour placer sa voix et se
débarrasser de l’accent de Caroline du Nord, ainsi que des cours d’art
dramatique. Le réalisateur Joseph L. Mankiewicz y fera référence dans son film La Comtesse aux pieds nus où il fait dire à l'acteur Humphrey Bogart qu'il ne veut aucun professeur de diction à ses côtés.
Premières amours
Pendant cette période, Ava Gardner rencontre sur les plateaux de la MGM, Mickey Rooney, jeune acteur chevronné de la MGM et acteur populaire de la série des Andy Hardy. Le champion du box-office lui fait découvrir le tout Hollywood et ne la quitte plus.
Elle sort temporairement de l'ombre quand elle l'épouse, avec le consentement de Louis B. Mayer le grand patron de la MGM. Le mariage a lieu, organisé simplement par le studio, le à Ballard. Le mariage durera seize mois.
« Alors que les gens se sont beaucoup demandé si le fait d’être
mariée à Mickey ne m’avait pas aidée à décrocher ma première série de
figurations, je dois à la stricte vérité de dire qu’être Mme
Rooney à la ville n’a en rien contribué à me propulser au firmament des
étoiles. Mickey n’a jamais tenté de faire de moi une actrice, il ne m’a
jamais rien appris, il ne m’a jamais obtenu le moindre rôle5 »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990
Elle rencontre par la suite le multimilliardaire Howard Hughes
qui la courtise et la poursuivra de ses assiduités pendant de longues
années, allant même jusqu'à l’espionner en la faisant suivre par ses
sbires et mettre sur écoutes. Elle ne se préoccupe guère de ces
« filatures » et refusera toujours ses avances et demandes en mariage
tout en conservant son amitié.
Après quelque temps, elle fait un deuxième mariage avec le musicien Artie Shaw
en 1945, mais le mariage est un nouvel échec et ils divorcent un an
plus tard. Bien qu'ils se soient quittés en bons termes, ce mariage fit
beaucoup de mal à l'actrice, à cause des critiques et du cynisme de
Shaw. Il lui avait même dit un jour : « Ava, tu es tellement belle mais tu es bête comme une oie. »[réf. nécessaire]
La MGM lui donne enfin sa chance en 1946, pour commencer avec Tragique rendez-vous où elle donne la réplique, dans son premier grand rôle, à George Raft mais c’est surtout dans Les Tueurs que le papillon sort de sa chrysalide. Son personnage de femme fatale est créé avec ce film noir de Robert Siodmak, inspiré d'une nouvelle d'Ernest Hemingway, où elle interprète la vamp qui dupe Burt Lancaster
(pour la première fois à l’écran). C’est dans ce rôle qu’elle reçoit
pour la première fois des commentaires élogieux de la part de la
critique.
« Beaucoup de gens m’ont affirmé par la suite que mon image et ma carrière de star se sont dessinées dans Les Tueurs,
où je me suis imposée en sirène fatale aux hanches ondulantes et au
décolleté vertigineux, capable de flanquer le feu à la planète en
restant adossée contre un piano. »
Sa carrière a encore du mal à démarrer. Pourtant, très vite, son nom devient synonyme de sex-appeal : peu importe si elle joue mal ou ne joue pas, elle n'a qu'à paraître, cela suffit : « Dans
un film médiocre ou dans d'autres meilleurs mais qui ne prenaient
nullement la peine de l'intégrer à l'intrigue et d'étoffer son
personnage, elle affirmait royalement sa présence. »6
La MGM profite de son succès, tout en la « prêtant » à d’autres
compagnies de cinéma. Le studio utilise le côté torride de l’actrice,
elle joue avec l’idole de sa jeunesse, Clark Gable qui a insisté pour l’avoir comme partenaire dans Marchands d’illusions. Pour Universal Pictures, elle incarnera Vénus, la déesse de l’amour, dans Un caprice de Vénus où la censure recouvre la statue nue la représentant d’un pudique drapé. S’ensuivent quelques films mineurs mis en scène par John Brahm, Jack Conway, Robert Siodmak, Mervyn LeRoy (qui avait révélé Lana Turner), où elle côtoie Robert Taylor, Charles Laughton, Gregory Peck, James Mason, Barbara Stanwyck, Robert Mitchum...
À la fin des années quarante, Howard Hughes fait toujours partie des
prétendants d’Ava Gardner. Elle a également des liaisons avec Howard Duff ou encore Robert Taylor. C’est à cette période qu’elle tombe amoureuse de Frank Sinatra,
alors marié à sa première épouse Nancy. L’acteur-chanteur au creux de
la vague et la star montante vont connaître une passion tumultueuse et
mouvementée qui va défrayer la presse à scandale
pendant des années. Rongés mutuellement par la jalousie, ils vivront
une relation ponctuée de violentes disputes. Quand leur liaison éclate
au grand jour, la presse se déchaîne, Ava Gardner est qualifiée de
briseuse de ménages ; des prêtres catholiques leur envoient des lettres
accusatrices ; la Ligue de défense de la décence menace de boycotter les films de l'actrice. Mais, Nancy Sinatra finira par divorcer et les deux amants se marient le .
Après deux ans d’absence vient le temps des grands rôles pour Ava
Gardner. Un film va la propulser au sommet et le mythe de cette Vénus
descendue sur terre va rencontrer une autre légende : celle du Hollandais volant sur son Vaisseau fantôme dans le film symbolique d’Albert Lewin Pandora (1951). L'actrice est définitivement consacrée par ce mélodrameonirique,
où elle est filmée pour la première fois en couleurs ; elle démontre
son extraordinaire présence sur l'écran et sa beauté impériale illumine
ce mythe éternel. C’est pendant le tournage de ce film qu’elle découvre
pour la première fois l’Europe et tout particulièrement deux pays qui vont marquer sa carrière et sa vie privée pour toujours, l’Angleterre et l’Espagne. Fascinée d’emblée par l’Espagne, elle s’y installera pendant plusieurs années à partir de décembre 1955.
L'actrice a désormais le vent en poupe et la MGM diffuse des photos d’elle au rythme de trois mille par semaine5. George Sidney la réclame pour le très beau rôle de Julie Laverne, prévu en premier lieu pour Judy Garland, dans le film musical Show Boat. Dans ce film, l'actrice est doublée lorsque son personnage chante Can't Help Loving that Man.
C'est Annette Warren qui est choisie pour le doublage. Ava Gardner
avait insisté pour chanter elle-même mais la MGM lui répondit : « Écoutez, Ava, vous ne savez pas chanter et vous êtes avec des chanteurs professionnels »7. Son film suivant, Les Neiges du Kilimandjaro, lui apporte la renommée internationale. Héroïne idéale des romans d’Hemingway, qu’elle a connu à l’époque de Les Tueurs et qui est devenu son ami plus tard, la jeune femme tourne trois adaptations tirées des œuvres de cet auteur : Les Tueurs, Les Neiges du Kilimandjaro et Le Soleil se lève aussi.
En 1951, elle enchaîne avec trois films qui seront tous d'immenses succès. Tout d’abord un film d’aventures chevaleresque, Les Chevaliers de la Table ronde, tourné à Londres avec Robert Taylor, premier film de la MGM en CinemaScope. La même année, elle retrouve Robert Taylor dans un western, Vaquero. Enfin, elle joue dans Mogambo, remake de La Belle de Saïgon (où elle reprend le rôle de Jean Harlow), accompagnée de Clark Gable, ce dernier étant déjà présent dans la première version de 1932. Réalisé par John Ford, ce film à gros budget tourné en Afrique en décors naturels donne à l'actrice une plus grande crédibilité à Hollywood ; à cette occasion, elle est nominée aux Oscars, sa première et seule nomination.
Cependant, le tournage est difficile pour elle car elle subit deux avortements. Le premier, pendant le tournage : « Je
ne pouvais pas avoir un bébé dans ces conditions. Ma grossesse
commençait à être visible bien avant la fin du tournage, et je devais
donc informer John Ford avant toute chose. J'ai estimé que le moment
était mal venu pour avoir un enfant. Une fois cette décision prise, la
plus douloureuse que j'aie eu à prendre de ma vie je suis allée trouver
mon réalisateur. John Ford a tout fait pour me dissuader. »8. Le second, tout à la fin du tournage, et cette fois-ci Frank Sinatra était au courant et en fut très attristé. (« Aussi
longtemps que je vivrai, je n'oublierai pas mon réveil après
l'intervention, quand j'ai vu Frank assis à mon chevet, les yeux pleins
de larmes. Mais je pense que j'ai bien fait. »9.
Ava Gardner expliquera dans ses mémoires, en 199010 les raisons qui l'ont poussée à avorter : « J'avais
des principes très stricts sur le fait de mettre un enfant au monde. Je
pensais que si l'on n'était pas décidé à lui consacrer l'essentiel de
son temps pendant les années de la petite enfance, c'était injuste pour
le bébé. Un enfant qui n'est pas désiré — et les enfants le sentent
toujours — sera handicapé à vie. Sans parler de toutes les sanctions
prévues par la MGM pour les stars qui faisaient des bébés. Si j'avais un
enfant, mon salaire serait amputé. Alors, comment est-ce que je
gagnerais ma vie ? Frank était complètement fauché et cela risquerait
bien de durer (c'est du moins ce que je pensais) encore un certain
temps. » Elle ajoute : « Frank et moi
allions encore être séparés pendant des mois. Et cette situation a fait
ressurgir mes vieux scrupules concernant le droit de faire un enfant
quand on n'a pas un mode de vie sain et stable au sein duquel l'élever.
Frank et moi n'avions pas cela. Nous n'avions même pas la possibilité de
vivre ensemble, comme tous les couples mariés. Frankie rentrait à la
maison sur le coup de quatre heures du matin, après un concert ou une
soirée dans un night-club. Moi je devais quitter la maison à six heures
trente du matin, quand ce n'était pas plus tôt, pour être à l'heure au
studio. Pas vraiment ce qu'on appelle une vie de famille. »
Joseph L. Mankiewicz, le réalisateur aux deux Oscars, la sollicite, malgré les réticences de la MGM, pour jouer Maria Vargas dans La Comtesse aux pieds nus.
Dès les rumeurs de production, les plus grandes stars se mettent sur
les rangs pour interpréter ce personnage dont la vie ressemble
étrangement à celle de Rita Hayworth (qui refusera d’ailleurs de l’interpréter), Elizabeth Taylor, Jennifer Jones, Linda Darnell, Yvonne De Carlo, Joan Collins,
entre autres, sont sur la liste, mais Mankiewicz ne veut qu’Ava Gardner
et la MGM finit par la « prêter » pour ce film, mais à prix d’or. La Comtesse aux pieds nus
est également l’histoire d’Ava Gardner : les origines pauvres, la
brillante ascension, le tempérament, le détachement vis-à-vis de son
métier d’actrice ainsi que les illusions et désillusions face au
bonheur. Maria Vargas dira « Je crois que je suis belle, mais je ne veux
pas n'être qu’une star. Si je pouvais apprendre à jouer,
m’aideriez-vous à devenir une bonne actrice ? ». Ce chef-d’œuvre reste
l’apogée de sa carrière.
Exil en Europe
Après plusieurs liaisons tapageuses avec des acteurs de second plan comme Mario Cabré, Ava Gardner quitte les États-Unis en 1954 et s’installe en Espagne à La Moraleja près du centre de Madrid, où elle a une romance avec Luis Miguel Dominguín,
torero célèbre, rencontré en août 1953 lors d'une soirée madrilène. La
star a avec lui une relation amoureuse plus apaisée que celle qu’elle a
partagée avec Sinatra11.
C’est d’ailleurs à cette époque que le couple Gardner-Sinatra se sépare
pendant trois ans, ils finiront par divorcer en juillet 1957. Ils
garderont tout au long de leur vie une relation d’amitié profonde.
Privilégiant toujours sa vie amoureuse au détriment de sa carrière
(« Quand je suis amoureuse ou que je vis une aventure, je cesse de
travailler », dit-elle)5, la MGM lui infligera une suspension de contrat pour avoir refusé le rôle de Ruth Etting dans Les Pièges de la passion (rôle qui sera tenu par Doris Day).
Malgré son exil provoqué, l'actrice tourne encore quelques beaux
films. Après deux années d’interruption, elle fait son retour sous la
direction de George Cukor dans La Croisée des destins, une super production avec deux ans de préparations et des milliers de figurants, un sujet sulfureux sur l’indépendance de l’Inde et le problème racial anglo-indien. Darryl F. Zanuck la sollicite pour Le soleil se lève aussi (1957), sous les conseils d’Hemingway. Le film se passe en Espagne ainsi que le suivant La Maja nue biographie du peintre Francisco de Goya
et de son égérie la Duchesse d’Albe, son dernier film sous contrat avec
la MGM. Désormais actrice indépendante, elle se voit confier, par Stanley Kramer, le magnifique rôle crépusculaire de Moira Davidson dans Le Dernier Rivage.
Une de ses meilleures prestations est celle de La Nuit de l'iguane de John Huston. Elle exprimera magnifiquement sa vitalité et son exceptionnelle sensualité dans cette adaptation d’une pièce de théâtre de Tennessee Williams. Elle fera encore quelques belles apparitions spécialement dans le rôle de Lily Langtry, icône sublimée du juge Roy Bean dans Juge et Hors-la-loi où elle retrouve pour la troisième fois le réalisateur John Huston qui lui décerne cet ultime hommage.
Elle aura de nouveau une liaison mouvementée avec l’acteur George C. Scott
qui, sous l’emprise de l‘alcool, devient violent. Leur relation sera de
courte durée. Elle explique dans ses Mémoires, en 1990 : « Nous
buvions tous les deux beaucoup, mais moi, l'alcool me rendait
généralement heureuse et conciliante. George, quand il était ivre,
pouvait devenir fou furieux sur un mode tout à fait terrifiant. »13.
La Croisée des destins, qui lui offre un rôle particulièrement riche, avait déjà connu un échec. Dans La Petite Hutte, où elle retrouve Stewart Granger, sa plastique est particulièrement mise en valeur. L'Ange pourpre, où elle séduit le jeune Dirk Bogarde, est massacré au montage ainsi que la prestation de Gardner — selon les propos de celui-ci —. Le film Les 55 Jours de Pékin mis en scène par Nicholas Ray, au côté de Charlton Heston, reçoit un accueil tiède, et d'autres coûteuses superproductions comme le péplumLa Bible de John Huston, où elle interprète Sarah et George C. Scott Abraham, ou l'adaptation de Maurice Maeterlinck, L'Oiseau bleu, réalisée par George Cukor (où Gardner incarne la luxure et Elizabeth Taylor la maternité), échecs retentissants, contribuent au déclin de sa carrière.
Elle s'installe définitivement à Londres en 1968. Dans le même temps, la juvénile Catherine Deneuve, succédant à Danielle Darrieux, tient le rôle principal de Mayerling où Gardner interprète une impératrice Élisabeth (Sissi) vieillissante.
Ava Gardner tombe malade en 1986 et meurt d'une pneumonie chez elle à Londres, dans le quartier de Westminster, le à l'âge de 67 ans. Elle est inhumée à Smithfield (Caroline du Nord), au Sunset Memorial Park, près de ses parents et de ses frères et sœurs14.
« Avoir son anniversaire et Noël qui tombent pratiquement le même
jour, quand on est enfant, je vous laisse imaginer. Un coup à se
retrouver avec un seul cadeau au lieu de deux auxquels on a droit. Parce
que je savais parfaitement que je méritais deux cadeaux et pas un. Et
je n'étais pas au bout des mauvaises surprises, puisqu'il m'a fallu
apprendre l'existence de cette autre personne, Jésus Christ, avec son
anniversaire que la plupart des gens confondaient avec le mien. Ça je
l'ai vraiment très, très mal pris. Et j'ai mis fort longtemps à
pardonner au Seigneur5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 7.
« Quand les gens me demandent comment je me suis retrouvée actrice de
cinéma, je ne peux pas m'empêcher de sourire. Parce que la vérité,
c'est que si ma sœur Bappie n'avait pas, sous le coup d'une inspiration
soudaine, décidé de pousser la porte du studio de photos Tarr, à l'angle
de la Soixante-Troisième Rue de New York, j'aurais probablement fini
derrière un clavier de machine à écrire, quelque part en Caroline du
Nord, heureuse et contente de mener une vie de dur labeur5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 38.
« Faire du cinéma n'avait jamais fait partie de mes rêves, mais je
reconnais sans détour que, comparée à la perspective d'un petit boulot
de secrétaire à Wilson, Caroline du Nord, l'idée de partir à Hollywood
et de respirer le même air que Clark Gable... Bref, le choix n'a pas été très difficile5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 46.
« Si je pouvais vivre une seconde vie, l'instruction est la chose que
je souhaiterais avoir en premier. Ma vie aurait été différente si
j'avais reçu plus d'instruction. Vous n'imaginez pas ce que cela
représente d'avoir l'âge que j'avais à cette époque-là et de se savoir
inculte, au point de redouter de parler avec les gens de peur que même
les questions que vous posez ne semblent stupides5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 112.
« Pour dire la vérité, je ne me suis jamais reconnue dans l'espèce
d'alcoolique que la presse a fait de moi. Je n'ai jamais fait partie de
ces buveurs silencieux et inconstants qui picolent jour et nuit.
J'aimais les fêtes, j'aimais me coucher tard, et j'en disais parfois
beaucoup plus que je n'en faisais. Et puis lorsque je buvais, c'étaient
les effets de l'alcool que je recherchais. De tous les verres que j'ai
bus, je ne me rappelle pas avoir pris plaisir à un seul. La seule raison
qui me faisait boire était l'envie de surmonter ma timidité5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990.
« Quand j'ai rencontré Frank Sinatra pour la première fois, j'étais encore mariée à Mickey Rooney.
C'était un soir dans une boîte du Sunset Strip, le Mocambo sans doute,
et Frank était là. Lui et Mickey se connaissaient très bien - mais qui
ne connaissait pas Mickey ? - et Frank s'est déplacé pour saluer la
nouvelle épouse. Fidèle à son personnage, il s'est fendu d'un sourire
ravageur et m'a dit : "Quel dommage que je ne sois pas arrivé avant
Mickey ! Je vous aurais volontiers épousée"5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 150.
« Artie (Shaw)
reste une des grandes blessures de ma vie. J'ai été follement amoureuse
de cet homme, je l'ai adoré, vénéré, et je ne crois pas qu'il se soit
rendu compte du mal qu'il me faisait en me rabaissant constamment. En
plus, Artie n'était pas du genre à avoir des remords. Pour lui, j'étais
une espèce de mignonne petite élève qu'il avait sous la main. Je n'ai
jamais été une égale, je n'ai jamais accédé à la dignité d'épouse. Tout
comme avec Mickey, nous étions aux antipodes l'un de l'autre. Je croyais
à l'époque que l'amour pouvait tout arranger. J'ai appris durement
qu'il n'en est rien. Pour réussir un mariage, il faut avoir davantage de
choses en commun qu'un amour fou. Pourtant, Artie et moi sommes restés
proches pendant des années, et je ne saurais dire de mal de lui. Il m'a
donné le goût des études, de la réflexion, de la lecture. Grâce à Artie,
j'ai lu Mort dans l'après-midi, ce qui m'a permis de ne pas rester muette quand j'ai rencontré Hemingway
(...) De mes trois maris, c'est pour Artie que j'ai le plus
d'admiration. Il est invivable, même parfois pour ses amis, mais c'est
un être de grande valeur, un homme extraordinaire5. »
— Ava Gardner, Ava, Mémoires, 1990, page 120.
« Nous n'avions jamais de différend au lit. Si seulement tous les aspects du mariage avaient pu être faciles à vivre15 ! »
— Ava Gardner, à propos de son mariage avec Artie Shaw.
« Je pense que la principale raison pour laquelle mes mariages ont
été des échecs, c'est que j'ai toujours aimé beaucoup, mais jamais
raisonnablement. Je savais que les hommes que j'ai épousés avaient
beaucoup de succès avec le sexe opposé : les vingt mariages qu'ils
totalisent à eux trois sont là pour en témoigner5. »
L'actrice dira dans ses mémoires, page 265, que c'était un
compliment : « George a dit la plus jolie chose à mon sujet. Un
monsieur. J'aime bien cela. »
« Elle est extrêmement intelligente. Elle exerce une grande
fascination mais elle est hantée par le désespoir. C’est une femme
dominée par la fatalité. Elle n’est pas en très bons rapports avec
elle-même et entre autres choses – elle se considère une mauvaise
comédienne. C’est bien triste. Dans La Croisée des destins,
elle a joué de merveilleuses scènes érotiques ainsi que je vous l’ai
dit. Elle se brossait les dents avec du whisky, très vulgaire et très
excitant. Mais tout ça était coupé par les censeurs. »
« Je l'ai toujours admirée en tant qu'actrice, et j'ai toujours eu le
sentiment qu'elle n'était pas appréciée à sa juste valeur, parce que
les gens étaient trompés par sa beauté et n'attendaient rien de plus.
Elle-même n'était pas très ambitieuse quant à sa carrière d'actrice.
Pourtant elle s'est constamment améliorée, et dans ses meilleurs films,
je crois qu'on peut légitimement la classer parmi les grandes actrices
du cinéma américain5. »
— Citation de Gregory Peck, dans Ava, Mémoires, 1990, page 291.
En 2018, la série comique espagnole Arde Madrid lui rend hommage à travers l’histoire de deux domestiques travaillant pour elle durant son séjour en Espagne.
pour correspondre : b.fdef@wanadoo.fr ---
né le 9 Avril 1943, marié, fille née le 22 Novembre 2004 --
carrière apparente . . .
premier ambassadeur de France au Kazakhstan --
conseiller économique et commercial près les ambassades françaises (Portugal, Bavière, Grèce, Brésil, Autriche)--
ancien élève à l'Ecole nationale d'administration - Institut d'Etudes politiques Paris - école Saint-Louis de Gonzague Paris --
universitaire, agrégatif science politique droit public --
-- projet de notes et entretiens politiques : de grandes fréquentations - 1964 à nos jours - ou la constellation de Gaulle
réalité . . .
bibliothèque brochée de ma mère (années 1930 à 1960), mes 20.000 livres : histoire, fiction -- journal manuscrit depuis l'été de 1964 jusqu'en 1976, carnets de terrain : plus de 420 de 1975 à 2015 journaux dactylographiés intimes & publics quotidiens : 1973 à 1992, informatisés depuis 1992 : 300ème fichier ouvert 20 Mars 2015 - inédits romanesques : 10 ; poésie : 3 ; essais philosophiques : 1
--- publié par Le Monde 1972 à 1982 & La Croix 1972 à 1997 - Le Calame depuis Mai 2007