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Jacques Gaillot |
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Biographie |
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Naissance |
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Décès |
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Évêque de l'Église catholique |
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Ordination épiscopale |
20
juin 1982
par |
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Dernier titre ou fonction |
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Évêque in partibus de Parténia |
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13 janvier 1995 – 12 avril 2023
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Autres fonctions |
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Fonction religieuse |
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Jacques Gaillot, né le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier et mort le 12 avril 2023 à Paris, est un prélat catholique français, évêque d'Évreux de 1982 jusqu'à la décharge de ses fonctions en 1995, en raison de ses prises de position contraires au magistère de l'Église catholique et considérées comme allant au-delà de la réserve demandée aux membres du clergé.
Il est ainsi nommé évêque in partibus de Parténia et reste engagé dans maintes luttes sociales, morales ou politiques.
Biographie
Enfance et études
Fils d'un négociant en vin1, Jacques Gaillot naît le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier. Il effectue son service militaire en Algérie, de 1957 à 1959. Ordonné prêtre en 1961, il est professeur au séminaire régional de Reims de 1965 à 1972, puis devient curé de Saint-Dizier en 1973, tout en suivant les cours de l'Institut de formation des éducateurs du clergé (IFEC) de Paris.
En 1977, il est nommé vicaire général du diocèse de Langres puis devient évêque d'Évreux en mai 1982. Jacques Gaillot place son épiscopat sous la protection du bienheureux Jacques-Désiré Laval, béatifié trois ans plus tôt par le pape Jean-Paul II : « J’avais été séduit par le parcours si évangélique de cet homme. Prêtre à Évreux, il partit à l’île Maurice et se consacra aux délaissés de la société : les Noirs. Aujourd’hui encore, j’admire les actes qu’il a eu le courage de poser à son époque au XIXe siècle ».
Le terrain politique et social
Jacques Gaillot a été membre du Comité de parrainage du Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits rebaptisé Observatoire des armements.
En 1983, il soutient l'objecteur de conscience Michel Fache2,3 devant le tribunal d'Évreux. Durant l'assemblée annuelle épiscopale, il fait partie de la dizaine d'évêques à voter contre le texte épiscopal soutenant la dissuasion nucléaire4,5. Il lui est reproché d'avoir annoncé immédiatement sa position dans les médias, à l'opposition du principe de collégialité6.
En janvier 1989, il est interviewé par le magazine Lui7.
Il participe en juillet 1995 à un voyage en Polynésie française sur le navire Rainbow Warrior II du mouvement pacifiste Greenpeace pour s'opposer sur place aux essais nucléaires français. La marine française intercepte le navire dans les eaux territoriales autour du site nucléaire8.
Il assiste également à la cérémonie de transfert au Panthéon des cendres d'Henri Grégoire, qui accepta la constitution civile du clergé, qu'il avait d'ailleurs contribué à rédiger. Jacques Gaillot est le seul évêque français à participer à cette cérémonie9.
Il prend des positions qui tranchent avec la doctrine usuelle de l'Église, en faveur des divorcés remariés, du mariage des prêtres ou de l'ordination de femmes6.
En 1994, il est l'un des fondateurs et coprésident de l'association Droits devant !!10.
En 1995, il est relevé de ses fonctions d'évêque d'Évreux officiellement pour ses manquements à l'unité. Cependant, la consécration épiscopale étant indélébile, et Gaillot n'ayant pas commis d'actes appelant la peine canonique de la suspense, il est simplement nommé évêque in partibus de Parténia. Parténia est un siège épiscopal situé en Algérie, dans la région de Sétif, qui a « disparu sous les sables »11 à la fin du Ve siècle. Restant évêque de l'Église catholique, il peut donc toujours administrer les sacrements12,13.
La décision de la révocation de Jacques Gaillot choque en France et ravive les divisions entre catholiques « traditionalistes » ou « progressistes »12.
Jacques Gaillot a ensuite utilisé sa prélature pour communiquer en faveur de ses orientations, créant notamment le site internet Partenia.
Lors de la parution de son livre Dernière tentation du diable en 1998, il est accusé de plagiat, notamment d'avoir quasiment recopié « près de cinquante pages » de l'ouvrage Le retour du diable de l'essayiste Paul Ariès14. En réponse, il se dit « piégé » et tente de se justifier en rejetant la faute sur le « documentaliste » ayant rédigé l'ouvrage. Il affirme que « l'important, pour moi, ce n'était pas la rédaction mais le fait d'assumer des idées qui reflètent mon point de vue »15.
En 2010, il cesse d'écrire pour le site Partenia, qu’il avait ouvert avec un réseau de contributeurs du monde entier16.
À partir de 2013, il publie régulièrement des tribunes dans le Huffington post dans lesquelles il se déclare notamment pour le droit à l'euthanasie17 et pour le mariage homosexuel18.
Le 1er septembre 2015, Jacques Gaillot est reçu à Rome par le Pape François à la résidence Sainte-Marthe19.
Le 30 novembre 2015, il est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »20,21.
Hospitalisé à l’hôpital Pompidou, Jacques Gaillot meurt le 12 avril 2023 à Paris des suites d'un cancer du pancréas22,23.
L'affaire Vadeboncœur
Article détaillé : Affaire Denis Vadeboncœur.
En 1988, Jacques Gaillot accueille dans son diocèse le prêtre québécois Denis Vadeboncœur, condamné à 20 mois de prison au Québec en 1985 pour de multiples faits de pédophilie. Jacques Gaillot le nomme curé de Lieurey, le mettant ainsi à nouveau en contact avec des enfants. Après une nouvelle plainte, Vadeboncœur est condamné en 2005 à 12 ans de prison ferme pour les viols d’un mineur. Jacques Gaillot, après avoir prétendu qu’il ignorait le passé de Vadeboncœur en 1988, finit par avouer qu’il en était au contraire informé : « On rendait service. On vous demandait d’accueillir un prêtre indésirable et vous l'acceptiez. Ce que j’ai fait il y a plus de vingt ans, c’était une erreur »24.
Œuvres
Ils m'ont donné tant de bonheur, Desclée de Brouwer, 1987 (ISBN 978-2220026077)
Foi sans frontières, Desclée de Brouwer, 1988 (ISBN 978-2220026886)
Ma liberté dans l'Église, Albin Michel, 1989 (ISBN 978-2226038265)
Monseigneur des autres, Le Seuil, 1989 (ISBN 978-2020107174)
Le monde crie, l'Église murmure, Syros Alternatives, 1991 (ISBN 978-2867386091)
Chemin de croix, Desclée de Brouwer, 1991 (ISBN 978-2220031903)
Lettre ouverte à ceux qui prêchent la guerre et la font faire aux autres, Albin Michel, 1991
Paroles sans frontières, Desclée de Brouwer, 1993
L'année de tous les dangers : coup de gueule contre l'exclusion, Ramsay, 1994
Les cris du chœur, Albin Michel, 1994
Je prends la liberté, Flammarion, 1995
Chers amis de Partenia, Albin Michel, 1995
Coup de gueule contre les essais nucléaires, Ramsay, 1995
Paroles d'un homme d'Église, Ramsay, 1995
Dialogue et liberté dans l'Église (avec Gabriel Ringlet), Ramsay, 1995
Dialogue sur le parvis entre un évêque et un théologien, Desclée de Brouwer, 1996
Ce que je crois, Grasset/Desclée de Brouwer, 1996
La dernière tentation du diable, 1998.
Église virtuelle, Église de l'an 2000 : un évêque au royaume d'Internet, Albin Michel, 1999
Pour un catéchisme de la liberté (avec Alice Gombault et Pierre de Locht), Ramsay, 2003
Carnet de route, 10 ans après, Éditeur J.C. Gawsewitch, 2004
Carnets de vie, Éditeur J.C. Gawsewitch, 2010
Avance et tu seras libre, Payot, 2010
Un catéchisme au goût de liberté, L'Harmattan, 2010
Notes et références
« Objecteurs de conscience » [archive], sur INA
GAILLOT, Mgr Jacques, « pourquoi j'ai voté contre », Le Monde, 12 nov. 1983, lire en ligne [archive]
« Gagner la paix : un simple mot », La Croix, 19 nov. 1983 ; « Les raisons d’un refus », Témoignage Chrétien, 21-28 nov. 1983, p. 15.
Isabelle de Gaulmyn, « Dix ans après. L’affaire Gaillot fait encore mal » [archive], sur la-croix.com, 8 janvier 2005.
« Mgr Gaillot dans " Lui " », Le Monde, 27 janvier 1989 (lire en ligne [archive])
« Le « Rainbow-Warrior II » a été intercepté près de la passe de Mururoa », Le Monde, 11 juillet 1995
Le cardinal Lustiger boudera l'abbé Grégoire au Panthéon [archive], 12 décembre 1989.
L'expression "disparue sous les sables", qu'on retrouve sur le site de Mgr Gaillot, est à prendre pour sa valeur poétique ou symbolique : la région de Sétif est constituée de plateaux arides mais largement exploités par l'agriculture et l'élevage, elle n'est nullement située au milieu des sables sahariens.
Bernard Lecomte, « Le combat de Mgr Gaillot » [archive], sur lexpress.fr, 19 janvier 1995.
Nicolas Ballet, « Célébrité éphémère / Mgr Gaillot, évêque de Partenia, loin des micros et des caméras », Le Progrès, 3 août 2012 (lire en ligne [archive], consulté le 20 septembre 2020).
Mgr Gaillot succombe au démon du plagiat. Son livre rappelle beaucoup celui d'un chercheur [archive], Daniel Licht, Libération, 23 février 1998
Mgr Gaillot explique qu'il a été « piégé » par un documentaliste plagiaire. «Le diable? La séduction de la réussite». [archive], Daniel Licht, Libération, 23 mars 1998
Mgr Gaillot, évêque de Partenia, loin des micros et des caméras En ligne Le progrès [archive], 3 août 2012.
Jacques Gaillot, évêque de Partenia, « Mourir dans la dignité » [archive], sur huffingtonpost.fr, 17 décembre 2013 (consulté le 2 septembre 2014).
Jacques Gaillot, évêque de Partenia, « Un évènement majeur » [archive], sur huffingtonpost.fr, 18 avril 2013 (consulté le 2 septembre 2014).
Jérôme Cordelier, « Le pape François à Mgr Gaillot : "Nous sommes frères" », Le Point, 1er septembre 2015 (lire en ligne [archive], consulté le 17 avril 2018)
Collectif, « L'appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence » », Club de Mediapart, 30 novembre 2015 (lire en ligne [archive]).
AFP, « État d'urgence : 58 personnalités revendiquent la liberté de manifester », Le Point, 30 novembre 2015 (lire en ligne [archive]).
« L’ancien évêque d’Évreux, Jacques Gaillot, hospitalisé à Paris » [archive], sur Paris-Normandie, 6 avril 2023 (consulté le 12 avril 2023)
« Décès de l'évêque contestataire Jacques Gaillot à 87 ans », Le Figaro, 12 avril 2023 (lire en ligne [archive], consulté le 12 avril 2023)
« Mgr Gaillot connaissait le passé pédophile d'un prêtre québécois avant son arrivée dans son diocèse », Le Monde.fr, 10 décembre 2000 (lire en ligne [archive], consulté le 25 août 2021)
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Jacques Gaillot, sur Wikimedia Commons
Article connexe
Bibliographie
Pierre Pierrard, Jacques Gaillot, Éd. Desclée de Brouwer, 2002
Jean-Marie Muller, Guy Riobé, Jacques Gaillot : portraits croisés, Paris ; Kinshasa ; Turin [etc.], L'Harmattan, coll. « Chrétiens autrement », 2005, 343 p., 24 cm (ISBN 2-7475-9043-7)
Liens externes
Ressource relative à la religion
:
(en) Catholic Hierarchy
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes
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