dimanche 31 juillet 2016
samedi 30 juillet 2016
une relation avec Marceau Long - ce que je lui écrivais dans l'intervalle de nos entretiens, depuis 2009
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, ce
soir du mardi 6 Janvier 2009
j’ai été
profondément heureux de vous revoir, et absolument pas vieilli par rapport aux
années 60 et 70. Le sens du bien commun et la science juridique
« conservent » et embellissent. Je le constate avec Jean-Marcel
Jeanneney (qui vient malheureusement de perdre sa femme : soixante et onze
ans de mariage heureux) que je visite depuis 1970 et avec qui je concertais
(François Goguel aussi me mobilisait) mes papiers constitutionnels que prenait
Jacques Fauvet pour Le Monde., aussi avec Edgard Pisani, unique à avoir
été ministre du Général et de François Mitterrand. Merci
de vous être souvenu de tout cela tandis que nous applaudissions légitimement
Georgette Elgey l’autre mois, qui a manifestement bâti son histoire de la
Quatrième sur la notion de service du pays et de la nation.
J’espère
avoir cette longévité et cet esprit, puisque notre fille n’a que quatre ans et
six semaines : premier mariage, premier enfant.
Surpris que
vous n’ayez pas encore publié vos mémoires – ou au moins la synthèse de vos
grands « commandements » dans l’Etat et dans des circonstances
parfois si compliquées, et ce qu’opérait dans nos mœurs et dans nos
institutions la jurisprudence du Conseil d’Etat – je serai heureux de parler
avec vous du passé de nos cinquante ans de Cinquième République.
En effet,
j’envisage – après avoir bouclé la biographie de Maurice Couve de Murville dont
je pense que Bernard de Fallois la publiera : ce seront deux tomes – en
effet d’écrire l’histoire de notre régime mais avec les repères qui l’ont fondé
et selon l’appréciation de ce qu’en ont fait les successeurs du Général, histoire
des circonstances et du peuple français. Ci-joint, vous trouvez – pour le
moment inédit et que je compte augmenter d’une grosse moitié, de ce que
m’inspirent les choses et les gens depuis cette première mouture datée de 2004
– un essai sur la Cinquième République. J’y ajoute la liste des personnalités
qui ont bien voulu me faire confiance et parler, à partir de l’ancien ministre
des Affaires étrangères, en fait une projection sur toute la manière d’être et
de gouverner du Général (ou plutôt d’orienter, écouter, réfléchir et provoquer
le consensus) et, en creux, de ses successeurs. Je crois qu’il faut que ces
cinquante ans – et plus car je compte deux ans par volume et en vois une
dizaine… – soient écrits d’une même
main, et les personnages regardés dans le même esprit.
Votre propre
regard et vos conseils vont m’être précieux. Donc, vous et peut-être vos
mémoires. Et ce projet… Si vous le voulez bien.
Auriez-vous
un moment pour que je vienne à vous dans la première semaine de Février
prochain ?
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . 56450 Surzur
tél. 06 890 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, samedi
30 Janvier 2009
je viens donc
vous envahir jeudi 5 et vendredi 6, le matin, à partir de 10 heures, et vous
remercie par avance de votre accueil et de votre confiance.
Vous ayant lu
du 16 Janvier dernier, puis écouté au téléphone quand nous avons convenu de ces
dates, je comprends bien que vous ne teniez pas à développer des sujets que
vous considérez comme n’appartenant qu’à l’Etat et à ceux qui en répondent,
quitte à ce que ceux-ci vous imitent, par leur discrétion à venir. Mais – dans
ma recherche historique qui continue ma quête du début des années 1970 sur le
pourquoi du départ du général de Gaulle et le comment son legs a été gaspillé
presqu’aussitôt pour le plus apparent, et lentement rongé pour le plus réel –
jusqu’à arriver, République et esprit public fourbus… à aujourd’hui - ce qui
m’intéresse ce sont l’esprit du temps et les hommes qui le firent, et ne
subissaient pas.
Quatre
moments de votre carrière – en dehors de vos travaux juridiques qui m’ont
formé, avec tant d’autres de vos lecteurs – pourraient si vous le voulez bien
donner matière à notre dialogue.
Votre passage
à Rabat comme conseiller juridique vous a peut-être donné à regarder la
pétition marocaine sur la Mauritanie et quelque expérience de ce que l’Istiqlal
et Mohamed V entendaient vraiment par cette revendication. Depuis que j’y ai
accompli mes obligations « militaires » en 1965, je me suis attaché à
la Mauritanie et à son fondateur, Moktar Ould Daddah, et continue de travailler
sur ce pays et de m’y rendre fréquemment, avec sans doute une intermédiation
officieuse dans la crise actuelle (retour d’une junte au pouvoir).
La fonction
publique, la formation des élites, l’esprit général quand vous avez cette
direction générale décisive à assumer, pendant la période la plus sereine et la
plus féconde de la fondation gaullienne : vos relations alors avec le
Général et avec Georges Pompidou. Avec en regard, sans entrer dans le détail
des affaires, mais plutôt en regardant les hommes, le secrétariat général du gouvernement
où vous pouvez apprécier Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Raymond
Barre et la « prise de pouvoir » de la gauche.
Psychologie
des gens et des événements, et non des exposés de dossiers ou de question –
sauf peut-être aux armés, l’affaire Ben Barka dont j’ai commencé de parler avec
Pierre Pascal que vous avez sans doute bien connu, et que j’ai interrogé pour
mon approche de Pierre Messmer.
Cette période
armées, la personnalité de Pierre Messmer telle que vous l’avez pratiqué, et
celle aussi de Michel Debré dans ce même emploi, me passionnera donc. Si en
filigrane, ayant évoqué ainsi avec le Général et Georges Pompidou, nos
principaux fondateurs, vous avez la physionomie de Maurice Couve de Murville
présente à l’esprit, ce sera pour moi, très bien.
La question
de la télévision à votre époque, et au fond les débuts de presque tous les
gens, en gestion et en journalisme, qui sont dans le pouvoir médiatique
d’aujourd’hui. Enfin, nos entreprises publiques et leur esprit, du rapport Nora
à vos propres responsabilités à Air Inter et à Air France. Ce seront deux
questions presque de philosophie politique et économique, et de sociologie.
Cela fait
beaucoup, mais en deux matinées, nous pouvons avancer et reprendre date ensuite
pour Mars si l’exercice ne vous a pas déplu.
Vous me
permettrez de vous enregistrer, ce qui allège la prise de notes, vous laisse à
vous-même, selon que vous le voudrez, une trace (je copierai les bandes pour
vous les donner) et il sera entendu que je ne vous citerai éventuellement
verbatim qu’après votre accord et que vous ayez lu la mise au net sur papier.
J’ai ainsi fait avec ceux que j’ai interrogés au début de mon enquête sur Couve
de Murville : ci-joint leur liste. Depuis, après une longue interruption
pour diverses raisons et des travaux adjacents qui ne pouvaient tarder, j’ai
repris ces parcours sur notre pays, sa constitution mentale et ce qu’il a à
affronter aujourd’hui, avec surtout Jean-Marcel Jeanneney et Edgard Pisani, que
je vois – chacun – souvent.
Je le fais
sans aucun projet de publication, n’ayant en vue que l’écriture de la
biographie de Couve de Murville, après beaucoup d’une recherche documentaire
qui est en train de s’achever, et en fonction de mon éditeur et de ce qu’aura
donné le début d’édition de mon journal pour la période 1968-1970, une histoire
en plusieurs volumes de la Cinquième République comme annoncé dans ce que je
vous ai « infligé » à lire. C’est vous dire donc que ce que nous
échangerons n’est pas appelé à une parution immédiate ni intégrale. Sauf… si
vous en jugiez autrement, à la lecture de mes mises au net.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . 56450 Surzur
tél. 06 890 72 34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, jeudi
12 Février 2009
lettre bien
imparfaite et au-dessous de ce que j’ai éprouvé dès les premières minutes de
votre accueil, puis à mesure de nos moments de travail ensemble.
Vous m’avez
empoigné autant par le contenu de ce que vous me dites que par la manière, si
posée et sobre. La noblesse de robe. Je ne sais où va nous mener ce travail,
improvisé initialement, mais qui va être pour vous, les vôtres et selon ce que
nous verrons – bien ensuite – une réserve décisive de mémoire. Je vous copierai
à mesure nos bandes enregistrées, nous aurons d’ailleurs à reprendre vos
aperçus sur l’ORTF et son évolution au printemps et à l’été de 1974. La place
de Valéry Giscard d’Estaing est à réévaluer pas seulement pendant son
septennat, que de recoupements, vous m’ouvrez des pistes et en confirmez
d’autres. Je l’ai rencontré trois fois entre 1997 et la Convention européenne.
Et vais essayer d’y revenir pour des mémoires qu’il ne semble pas entreprendre
et qui engloberait son rôle non négligeable parmi les jeunes parlementaires de
1956-1958 puis sa relation à de GAULLE.
Par prochain
courrier, selon ce que vous m’avez confié déjà… je vous donne quelques
questions et demandes de précision.
Je suis donc
chez vous à nos dix heures habituels le mercredi 11 mars, vous empruntant
l’ouvrage ou le tapuscrit dont vous m’avez parlé pour vous le rapporter dans
l’après du jeudi avant que vous ne preniez la route ou le train.
Les grands
arrêts : KPGM en 2006 m’a passionné. Et cette marche au contrôle de
constitutionnalité des processus européens. Toujours cette clarté et cette
exhaustivité. Nous n’avons pas évoqué André de LAUBADERE – qui me semble votre
parent en sobriété, en simplicité du langage quand on est de langue d’oc. On
pourrait également dire que les pays de coûtume sont plus aptes à la
jurisprudence même quand elle finit par s’écrire… j’ai manqué chez un marchand
de livres le coutûmier aux armes de Samuel Bernard – cela et un livre sur les
voyages de LA PEROUSE – sont mes regrets de lecteur et bibliophile.
Ci-joint,
nécrologie de Pierre MESSMER, que je crois – avec le recul – plus complexe et
divers qu’il n’en donnait l’image, publique ou même intime… sa biographie sera
plus difficile à faire, tandis que COUVE de MURVILLE est limpide.
Si vous aviez
un empêchement, n’hésitez pas à me le faire savoir. Mais vous m’avez inspiré –
ce que je sentais d’avance – le goût et le bonheur de nos entretiens … la
France, notre Etat et tant de personnalités qui furent grandes sont alors
présents. Notre avenir dépend en bonne part d’une reconsidération de cet
héritage.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
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courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, vendredi
20 Mars 2009
comme promis,
voici la composition des cabinets ministériels – nous rappelant les personnes dont
nous avons le plus à parler ou que nous pourrions évoquer, quand nous aurons
terminé la première revue chrnologique de votre parcours.
J’y ajoute ce
que j’ai couriellé aux députés en vue du vote de confiance sur notre retour
dans l’OTAN. Les pièces jointes étaient les discours de Sarkozy à Bucarest le 4
Avril 2008 et en conclusion de ce colloque sur la défense le 11 dernier :
bâclé et sur un ton parlé avec ces modes de raisonnement, comme s’il était le
seul, à être logique et conséquent. Manifestement, il a cherché partout le
moyen de conforter une décision a priori dont je ne sais pas la genèse. En
avez-vous vous-même une idée ?
Si vous ne
l’avez pas je vous le donne ci-joint pour que
vous n’ayez pas à le chercher, il est « beau », je vous
donnerai l’article que j’ai retrouvé du général Ailleret (revue Défense
nationale de Décembre 1967), je l’ai mis en pièces jointes avec les extraits de
la conférence de presse du Général le 22 Février 1966, puis une note de lui le
24 et enfin la lettre à Johnson le 7 Mars, avec enfin des dépêches d’AFP pour
l’ambiance de ses premiers voyages en province en 1959, cf. Saiont Lô,
récemment. Je vous donne cela aussi.
Avez-vous, de
là où vous étiez, vêcu les rumeurs et réactions sur l’ « affaire
Markovic » ?
Je vous rappelle
vers la fin de ce mois pour un nouvel entretien – si vous le voulez bien –
autour des 7-8. Idéalement, l’après-midi
du mercredi 8. Sinon nous trouverons une autre date plus tard dans ce mois ou
en Mai.
Pardonnez
encore le non-aggraffage de votre compilation de la revue administrative. Tout
cela – en contenu – est limpide. Je vais regarder ce qu’en dit VGE dans ses
Mémoires ; de même ce que dit de vous Michel Debré… Alexandre Parodi, dont
les papiers sont à Sciences-Po. a-t-il laissé des mémoires ?
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . 56450 Surzur . tél. 06 890 72 34 99 &
courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, mercredi
25 Mars 2009
je reçois
votre carte postée hier – et vous en remercie, sensible à l’expression écrite
de votre cordialité.
D’accord pour
le mercredi 8 – nous pouvons même dire seize heures, si cela vous est plus
agréable.
Ci-joint, le
plan de « mon » histoire de la Cinquième. Vous en avez déjà
l’introduction avec les « dialectiques » que je vous avais adressées
et dont vous m’avez dit que vous aviez commencé de les parcourir.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
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Bertrand Fessard de Foucault
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Reniac, jeudi-Saint
9 Avril 2009
voici comme
évoquée hier, Rachida Dati selon les Dossiers
du Canard n° 111 – Avril 2009. En
vis-à-vis, deux écrits de cette jeune juriste, fille de tunisiens établis chez
nous, et y travaillant, depuis quarante ans, Nadia Falfoul, rencontrée à une
réunion de la Grande loge féminine de France (actuellement Yvette Nicolas,
ancienne assistante de Raymond Barre depuis Matignon et étant entrée dans la
franc-maçonnerie après lui en avoir parlé et avoir obtenir son nihil obstat –
nous n’avons pas encore beaucoup parlé de lui). Je l’ai présentée à Frédéric
Thiriez (dont nous pourrons parler aussi).
J’y ajoute le
PV de la réunion politique extérieure autour du Général – le 10 Juin 1958.
D’autre part,
nous avons parlé des questions atlantiques, et de l’initiative de NS. Voici ses
trois textes : Bucarest, le colloque défense à Sciences Po. et sa lettre
aux pays membres annonçant notre réintégration. Pensé que les textes
correspondants du général de Gaulle vous intéresseront aussi.
Je reviens
vers vous, dans la méditation de nos conversations, et particulièrement de
celle de mercredi dernier qui m’a enveloppé. Votre chemise claire allait très
bien avec vos yeux et votre regard. Lumière d’âme et de bonté à laquelle j’ai
été très sensible.
Merci de vos
marques d’intérêt et d’affection.
Je vais
regarder aussi ce qui – dans cette esquisse d’écrit sur notre République – vous
a retenu : passages soulignés.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
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Reniac,
le jeudi 24 Septembre 2009
d’ici
notre revoir et la reprise des propos passionnants pour moi que vous voulez
bien avoir de confiance avec moi…
voyez-vous
un inconvénient à ce qu’un numéro d’Espoir la revue de la Fondation de Gaulle :
thème d’un dossier, le départ du Général, reprenne un fragment de nos
conversations ? Et aussi pour votre opinion et votre jugement, le papier
que je compose sur ce thème.
A
notre revoir, je vous redonnne un exemplaire des dialectiques de la Cinquième
République – que je vais continuer.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac,
le vendredi 9 Octobre 2009
Combien
j’ai regretté de vous avoir soucié il y a quinze jours, pardonnez-le moi.
Naturellement, la revue Espoir ne donnera rien de vous, ainsi que vous me
l’avez demandé et les fragments que je vous avais communiqués restent pour nous
seuls.
Voici
– cependant – une réécriture partielle du papier sur le départ du Général. J’y
ajoute notes prises lors d’un colloque sur Chaban-Delmas évoqué selon son discours
sur la « Nouvelle Société » et, dans le mouvement d’une mise au net
de ce que j’avais pris ens séance et donc à la volée, une évocation de ce que
je garde de celui-ci.
Nous
pourrons en reparler à notre revoir, quoique la priorité sera de continuer où nous
nous en étions arrêtés pour la revue de votre vie professionnelle et
intellectuelle. Ce pourrait être à plusieurs reprises en Décembre, époque à
laquelle je vais séjourner plus durablement en Ile-de-France.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac,
le jeudi 22 Octobre 2009
j’ai
été touché par votre carte et ai bien imaginé la « séance » au
Conseil Constitutionnel. C’est en somme la seule enceinte où vous n’ayez pas eu
le rôle déterminant que vous avez eu partout ailleurs là où la République a
besoin du droit, de la mémoire et de la sérénité.
Voici de nouveau du papier, d’ici nos revoirs
– que j’espère plusieurs – en Décembre, quand je serai durablement francilien.
Papiers inspirés par le cours chiraquien dont nous payons en fait
l’aboutissement et la permissivité. Je pense rassembkler un jour tout cela
quand des ouvrages en forme m’auront relancé en édition et en lectorat.
L’évolution
française qui s’accélère vers l’immoralité, le scandale et donc l’inefficacité
des politiques quelles qu’elles soient puisque consentement et ardeur font
forcément défaut – m’inquiète profondément. Je l’ai couriellé à propos de
l’EPAD à quelques amis et aux députés.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100 Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac,
le soir du mercredi 23 Décembre 2009
merci
de votre série de grandes cartes, qui commence par ce cap Sounion que j’ai eu
le bonheur de voir plusieurs fois par mois pendant trois ans, et en toutes
saisons… dînant parfois sur la paillotte de plage en contrebas et me remémorant
Chateaubriand… j’étais en poste en 19982-1984, comblé de tout ou presque, y
compris de la faveur du prince, connue de mon administration qui me f… la paix
et de mon ambassadeur qui en était mal à l’aise. Beaucoup d’écrits et de
carnets dans la Grèce des colonnes comme dans celle des coupoles. L’avez-vous
arpentée ?
Je
n’ai pas voulu vous déranger, car j’étais vraiment en tenue vestimentaire
vagabonde, et surtout incertain de mes jour et heure. Pardonnez-moi de vous
avoir peiné.
Je
déjeune en Février ou en Mars avec Jean-Claude Casanova, ce qui devra décider
d’éventuelles éditions pour la légitimité, elles-mêmes peutêtre ouvertures
d’autres tomes sur 1789 et autour, 1870-1873 et autour, ces sujets de
légitimité me passionnent depuis mes quinze ans et je les ai beaucoup
travaillées . L’histoire de la Cinquième République qui occupera –
parallèlement à l’éducation de notre fille et d’autres enfants si Dieu nous en
donne – le reste de ma vie, demande un véritable accord sur le long terme avec
un éditeur et je ne pense pas trouver quelqu’un qui prenne les Dialectiques
pour elles-mêmes, ce que je regrette.
Nous
pourrions reprendre la suite des entretiens que vous m’accordez à ce moment-là.
Je vous appellerai pour connaître vos convenances quand je saurai à peu près
les dates de mon séjour francilien.
Actuellement,
je boucle un livre sur le putsch mauritanien, mettant en fait le pays lui-même
en perspective depuis la période française ; cette année a été une
démonstration à l’état pur, si je puis écrire, de la
« françafrique ». Ensuite, j’aurai à « distribuer » la
saisie des dépêches AFP sur de Gaulle de 1944 à 1970 que je veux publier
exhaustivement. J’en prends photocopies exhautives, c’est passionnant et une
forme d’histoire de notre pays, en même temps que la découverte d’un gisement
auquel les historiens en général – et notre chère Georgette Elgey en
particulier – accorde peu de poids. Pourtant, la certitude chronologique ou les
ambiances, c’est l’AFP, et parfois le talent : Géraud Jouve, Jean Mauriac,
d’autres.
Votre
mémoire donc, notre amitié, la politique-fiction de vous en 1940-1944 à
certaines manettes et certainement consulté ou rédigeant, si… vous me parlerez
de Portalis aussi…moi, ce serait Choderlos de Laclos conseillant le duc
d’Orléans, et Mirabeau qui finalement fut la boussole qui nous manqua…
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac,
jeudi 4 Février 2010
des
vacances au ski (Megève) en trinité familiale, puis des embarras de messagerie
et d’imprimante ont fait que je suis bien en faute de ne pas avoir encore
répondu à votre grande carte en quatre pages. Elle me touche beaucoup, et ma
femme l’a lue avec reconnaissance. Je vous dois énormément non seulement par la
confiance que vous m’accordez en vous livrant – sous le sceau de la
confidentialité à maintenir – pour votre expérience, votre parcours, vos
rencontres et au fond cette époque qui fut refondatrice de notre cher pays,
mais aussi par l’estime que vous marquez pour ce que je vous donne à parcourir.
Pour
ces Dialectiques donc – qu’il me faudra mettre à jour parce qu’il y a, à mon sens, deux
autres parties, plus brèves à écrire maintenant : la psychologie des
présidents successifs qui prend une importance grandissante pour l’évolution
(ou le saccage) de nos institutions et de nos grands acquis diplomatiques,
économiques, sociaux, et l’actualité qui est le risque de mort pour la
Cinquième République si le cours de 2007 devait durer plus que cinq ans, et
même inspirer les successeurs.
Jean-Claude
Casanova m’a dit son intérêt pour ce travail – ainsi que pour la crise de
légitimité 1940-1944 (cette étude-là étant l’un de celles – sans doute cinq ou
six – que je voudrais présenter en une sorte de série explicatives de la France
contemporaine : les crises nous font, mais que sont ces crises ? les
identifier et les illustrer par le document, le débat d’idées, les réponses
qu’on donne ou les alternatives qui s’ouvrent pour résoudre ces crises) et nous
devons déjeuner ensemble à l’occasion d’un bref aller-retour que je fais avec
femme et enfant à Paris à la fin de Février (la mise en scène à l’Olympia de la
bande dessinée pour enfants : le chien Scoubidou). Je vous ferai savoir
s’il pousse sa bienveillance pour ces textes, et surtout les Dialectiques –
introductive à mon futur monument d’histoire de la Cinquième République (pour
l’édition de laquelle j’espère un passage de relais chez Fayard par notre chère
Georgette Elgey)
Notre
prochaine rencontre ou nos prochaines rencontres, si vous le voulez bien,
pourraient avoir lieu quand je serai plus durable à Paris (notamment y bouclant
la photocopie exhaustive des dépêches AFP sur de Gaulle 1944-1970) : ce
serait à la mi-Mars, sauf imprévu.
Pour
l’heure, je suis dans un travail « de bénédictin ». la saisie
informatique de mon journal manuscrit 1967-1971 : le départ du Général,
mon entrée (médiocre) dans l’administration et des déboires amoureux à
répétition. Le même éditeur que mon Couve de Murville dont je reprendrai
l’écriture aussitôt après, attend de lire cela. Ce sera systématiquement trois
parties : I - les notes-mêmes mais qui, aux premières
époques, et avant mes affectations diplomatiques, sont surtout des débats
intimes avec moins de politique qu’ensuite, de la Mauritanie aussi – puis II
- une discussion de ces propos – enfin III
- la mémoire que j’ai aujourd’hui de
cette époque-là, qui ne contredit rien mais qui donne plus à voir et couvrira
mieux les choses. Grand œuvre – j’ai commencé ces cahiers l’été de 1964 à la
veille du concours d’entrée à l’E.N.A. que je n’avais pas préparé (je pensais à
une vocation religieuse, meilleure manière de rater sa vie sentimentale au
moins, si finalement on n’a pas cette vocation…) et j’ai continué depuis :
dactylo à partir de 1975, informatisation à partir de 1992. Si Bernard de
Fallois ou un autre acceptait un premier volume et que celui-ci rencontre un
lectorat, j’aurai alors vingt ans de travail paisible (et quelques compléments
de ressources qui nous sont absolument nécessaires car ma femme en Bretagne ne
peut trouver d’emploi selon sa partie – elle essaye ces jours-ci un concours du
Conseil de l’Europe, puisqu’elle est de Strasbourg et que nous y aurions une
maison, en doublon de mes pénates bretonnes : les partroinages de René
Capitant et de Marc Bloch ne me déplairaient pas pour la vie intellectuelle…),
faisant paraître périodiquement un volume de journal-mémoire En danger de
vie (Lebensgefahr) et un volume
d’histoire de la Cinquième République. En sus, et en testament collectif, les
entretiens recueillis ou notés depuis quarante ans : la constellation
de Gaulle. Et de temps à autre, un essai
romanesque si ces mémoires-journaux me donnent un lectorat fidélisé.
Vous
évoquez Jean François-Poncet dans votre carte : ne vient-il pas de
décéder ? Comme son père, certainement pas « gaulliste » au sens
reçu du terme, mais il m’avait très bien et intelligemment reçu quand il était
ministre des Affaires étrangères, et m’avait alors plu. Et plus encore quand je
l’ai interrogé sur Couve de Murville, recoupant beaucoup Raymond Barre. Il
était alors président de la commission du Plan et des Affaires économiques au
Sénat. Lui et Jean Sérisé, et VGE lui-même quand on le connaît un peu plus
personnellement et surtout avec le recul, confirment que la grande époque
n’était pas encore terminée.
Pour
l’actualité, deux papiers sur Dominique de Villepin. Le premier datant du
moment où il est encore à Matignon et où je lui ai demandé de me remettre en
selle (les points de retraite) même à Bercy : mon contact étant Michel
cadot, préfet maintenant à Rennes, après Limoges, alors son chef de cabinet. Le
second rédigé, dimanche et lundi, pour François Goulard, député-maire de
Vannes. De ce dernier, j’aurais aimé la place qui – au départ de Raymond
Marcellin et dans l’ambiance de la dissolution de 1997 – était à prendre :
j’ai sollicité en vain l’investiture socialiste et j’aurais certainement
ratissé bien plus large que la gauche ce qui dans le Morbihan
« oriental » est néessaire pour l’emporter. J’y ajoute d’ailleurs mon
entretien avec lui, qui éclaire la candidature de Dominique de Villepin à
l’aboutissement de laquelle je ne crois pas, sauf si NS commettait tant de
fautes que l’U.M.P. pousse la démocratie interne et la prudence électorale
jusqu’à se choisir un autre champion : c’est peu probable.
Donc,
en principe, à la mi-Mars, si vous le voulez bien et si vous me pardonnez mon
long silence. Je vous aurai d’ici là donné un écho de Jean-Claude Casanova, et
également je vous aurai donné quelques lignes donnant ce que nous avons déjà
dialogué ensemble pour votre carrière : simple sommaire des propos que
vous m’avez confiés, pour que nous sachions où nous en sommes.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur . tél. 06 80 72
34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
vendredi 12 Février 2010
je
reçois votre belle et longue lettre, et suis extrêmement sensible à votre
estime affectueuse – venant de vous si pondéré et si expérimenté, quel
encouragement. Et ponctuellement une aide vis-à-vis de Jean-Claude Casanova.
Grand merci.
Oui,
il faut dire notre grande époque car avec le temps notre différence
apparente de génération est gommée. Ce que vous réfléchissez sur cette
époque-là et sur maintenant est en réalité un commandement intime – pour vous
comme pour moi, chacun selon notre parcours passé et notre tempérament intact –
pour témoigner de ce qui fut, de ce qui a été rendu possible ce qui n’était pas
évident quand cela se faisait ou se souhaitait, et par ce témoignage rebâtir le
socle qui actuellement est moins visible pour le re-départ. De cette
reviviscence française, je ne doute pas. Elle commande en grande partie le
re-départ européen, car depuis Maastricht, plus rien ne se fait vraiment malgré
le flot de communiqués, de paroles et autres : aucune volonté ensemble
d’émancipation, d’identité ni de programmes vraiment communs, pas
d’encouragement dans les élites et les dirigeants à un patriotisme européen qui
me paraît sourdre dans la jeune génération, les étudiants que j’
« avais » jusqu’il y a dix-huit mois (je n’en ai plus car la
soi-disant autonomie des universités ne fait pas transgresser les limites
d’âges… et c’est, avec l’édition des travaux que vous avez lus et leur suite,
l’autre point de mon ordre du jour avec JCC).
Je
n’ai plus d’ambition électorale et ce que vous dites d’un certain écartèlement
entre majorité et opposition ou droite
sans guillemets et gauche avec guillemets, est rétrospectivement très juste
dans mon cas, vg. Thionville avec Chirac. Mais vous-même pour le témoignage que
vous avez – absolument – à donner à la suite des générations et peut-être même
à la vôtre dont l’expression est parfois émolliente (je pense par exemple à
tout ce qu’aura laissé passer chez NS une sommité reconnue comme Pierre
Mazeaud), n’êtes-vous pas également écartelé entre une expérience très multiple
des affaires, des situations et des personnes, d’une part, et votre réserve
naturelle d’autre part. Nos prochaines conversations à reprendre et soutenir
jusqu’à aboutissement d’une collation aussi complète que possible sur
magnétophone, vont avoir – si vous le voulez bien – cette ambition. Rien que
votre évocation d’une personnalité comme celle de Jean François-Poncet me redit
les richesses à amener au jour.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur . tél. 06 80 72
34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
mardi 2 Mars 2010
la
conjoncture et – en préalable à ma reprise de la biographie de Maurice Couve de
Murville – peut-être ces trois projets d’édition dont je vous donne la notice.
Vous avez en main les deux premiers textes qu’il me faudrait relire et surtout
augmenter, notamment pour les dialectiques de la Cinquième République. D’un
déjeuner la semaine dernière avec Jean-Claude Casanova, j’ai retenu que mes
chances d’édition aux Presses de
Sciences-Po. sont bonnes compte tenu
du caractère ouvert et accessible à des publics plus vastes que celui des
lecteurs de thèse, de ce que je propose. Je ne vous cache pas qu’une préface de
vous – qui pourrait être sur les crises de légitimité – me ferait très plaisir
et m’honorera. Mais nous avons le temps d’en parler.
Je
ne quitte pas la Bretagne, sauf événement extraordinaire, d’ici à ce que j’ai
fini le tome précurseur du troisième projet : En danger de vie,
cf. notice. Ce qui m’amène sans doute à la fin d’Avril. Je séjournerai alors à
Paris une quinzaine de jours sans doute de manière à ce que nous puissions nous
reveoir et que nous menions à bien le défrichage de la mémoire et des leçons de
votre carrière, pour sans doute revenir en arrière et détailler certains points
que la mise au net des entretiens que vous voulez m’accorder, suggèrera.
Auriez-vous
d’ailleurs quelqu’un – de confiance – qui pourrait saisir nos enregistrements
magnétiques ? cela m’arrangerait. Si vous n’avez personne sous la main ou
par le Conseil d’Etat, je me débrouillerais.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur . tél. 06 80 72
34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
lundi 26 Avril 2010
pensé
à vous vendredi, puisque… depuis 1926…Souhait surtout de santé puisque
vous-même et les vôtres, vous rayonnez la sérénité et l’affection mutuelle.
Souhait égoïste parce que votre longévité et votre présence d’esprit et de
mémoire me sont si profitables, et que j’aime nos moments.
Vous
me manquez, votre sourire et votre chaleur, et aussi nos conversations …
structurantes et informatives.
Je
ne suis toujours pas parisien, voulant absolument arriver au bout du tome II –
le premier à éditer si je trouve l’éditeur que le projet d’ensemble
passionne ? – de ces journaux-commentaires-mémoires dont je vous ai
adressé il y a deux mois la notice : En danger de vie. Quelles sont
vos dates d’absence cet été ? car il est probable que j’aurai bouclé à la
mi-Juillet au plus tard, et donc que je viendrai alors à Paris : j’ai
d’ailleurs à achever la compilation de copies d’AFP pour un de Gaulle selon
l’AFP 1944-1970, dont je vous ai parlé aussi.
Notre
évolution nationale me désole mais à un point tel qu’il ne peut plus y avoir de
progression dans la tristesse et la révolte : vis-à-vis de notre tolérance
surtout. Ce système d’autocratie, déjà peu efficace à notre époque
puisqu’ausssi bien l’ensemble des procédures et du personnel de l’Etat sont
constamment court-circuités ou méconnus, et que rien ne se fait plus sans le
consentement des intéressés ou concernés, est un désastre quand on a un
déséquilibré dans la fonction, encadré par un père et une énième épouse emplissant
nos médias complaisants d’une dose supplémentaire d’ego…
J’ai
relancé Jean-Claude Casanova pour les
presses de Sciences-Po. mais la
corporation des thésards et des politistes doit veiller à ce que le territoire
n’accueille qu’eux-mêmes.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur . tél. 06 80 72
34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
vendredi 7 Mai 2010
votre
lettre du 3, avant votre départ pour Puyricard où la présente va vous
poursuivre avec sa grosse annexe – hors de notre registre – qui peut-être vous
intéressera (diffusée par internet à mes anciens étudiants, aux destinataires
d’une lecture quotidienne que je partageais initialement avec ma femme des
textes de la messe du jour, aux députés et à une partie de l’épiscopat)… m’a
fait plaisir.
Il
y a en vous cette simplicité affectueuse et familière qui a été celle de toute
la génération de mes mentors et en fait de ce grand et réussi après-guerre
qu’ont été nos années 50 et 60, guerres coloniales exceptées mais sans doute
inévitables car il y avait une idéologie assez belle pour cette France
d’Outre-mer, belle revanche de Waterloo et Sedan. Je pense à Vedel, à Braibant
mais aussi à Jeanneney (Jean-Marcel), à Grimaud rencontré trop tard, à Pisani.
Que d’inaccessibles et de vains aujourd’hui.
Si
les deux tomes d’hommages – 1979 Presse universitaires Aix-Marseille – vous
sont accessibles, je serai heureux de les recevoir de vous. J’avais entendu
parler de Pierre Kayser, l’ai même un peu lu, et Louis Favoreu fut mon chargé
de TD en 1960-1961, ce qui me valut un 20 à l’écrit de constitutionnel en
première année de licence. La corporation… j’ai tenté quatre fois le concours
d’agrégation. Collé en 1972 car l’épreuve de discussion des travaux coincida
avec la publication par Le Monde d’un papier de Pierre Joxe considérant
nulle ma critique du programme de la gauche faite sous l’angle des
institutions. Collé en 1974 pour insuffisance de travaux. Dans les deux cas,
les publications du Monde et le fait
que j’avais été à l’E.N.A. et commençais une carrière administrative, me
faisaient mal voir. Travaillant-écrivant beaucoup et ayant des loisirs –
paradoxal « cumul » dans l’agenda – j’ai re-tenté pour les seules
sciences politiques en 2004 et en 2006, proche il est vrai des limites d’âge
putatives, mais avec les enfants en bas âge on peut prolonger… j’ai été ré-étendu.
Ce que je lis depuis des années sur la Cinquième République, en analyse de
fond, et en récit des politiques et des gestions, m’a incité à envisager ce
grand chantier, dont je vous ai donc communiqué une petite porte.
Mon
rêve, pas complètement dissipé, a toujours été – parallèlement à une carrière
diplomatique et à des interrogations sur une vocation religieuse ou sacerdotale
– d’être en fait, dans la discrétion, un conseiller du prince régnant, tous
azimuts ou boîte à idées ou palpeur de l’opinion pas en sondages mais en
parcourant la France et les milieux divers. Un peu Fiévée pour Napoléon (le
hasard a fait que j’ai les trois tomes de cette série de notes et rapports,
reliés pour Stendhal et lui ayant manifestement servi). J’ai un peu dialogué et
correspondu avec Jean Sérisé, beaucoup avec Mitterrand et un peu avec Bianco.
Mais je n’ai jamais été en situation. Ecrire l’histoire me
« vengera » d’une certaine manière, puisque les puissants sur
lesquels on réfléchit et écrit, qu’on juge en intentions et en documents, en
empathie ou en reproches des chances du pays qu’ils ont gaspillées, sont en
fait sous le joug de notre plume.
Etre
en vue, même en carrière à l’étranger (où l’on n’a de difficultés et
d’inimitiés à pallier qu’avec « Paris ») n’a jamais été mon souhait.
Une influence en profondeur sans signature ni revendication en paternité, selon
des axes que nous nous sommes dits « autobiographiquement » depuis le
début de nos rencontres – voilà qui reste mon ambition.
Je
ne regrette l’université où je n’ai enseigné dans les années 70 puis 2000 qu’au
petit pied, mais avec une fidélité et une reconnaissance des étudiants qui
demeure, que précisément pour le contact critique et stimulant avec une autre
classe d’âges et avec en fait d’autres manières de vivre, comprendre et
travailler, exposer aussi. Il y a eu, surtout ces années-ci, où j’avais proposé
à Paris VIII deux enseignements, l’un sur le fonctionnement concret des
institutions européennes (avec l’étude à mesure des projets de Constitution
puis du ravaudage de Lisbonne), l’autre que j’écrirai en forme de manuel car
rien n’existe de complet à ce propos, sur les relations extérieures de l’Union.
Dans les deux cas, on voit les occasions perdues, la paralysie intellectuelle,
le manque d’autorité morale et surtout d’audace de quelques-uns. Excellents
pour condamner les lâchetés des années 30 mais nous faisant piétiner depuis au
moins Maastricht. On le pays avec éclat ces jours-ci. J’ai beaucoup aimé la
Grèce où j’ai été en poste en 1982-1984, et beaucoup de grecs en politique (et
de grecques en amour et affection). Ce que j’ai ressenti de mes collègues dans
les universités : Rennes naguère et Paris VIII hier, c’est en fait le
manque d’ouverture mentale aux étudiants qui ne sont pas respectés, et le
manque de réel esprit d’innovation dans le travail des matières à donner et
défricher ensemble avec quelques dizaines d’étudiants. Il se peut – mais je
vous en écrirai un peu plus tard – que je monte un site électronique pour une
« université virtuelle », j’ai réservé les noms de domaine, qui –
significativement – étaient libres.
Balzac,
Henri IV – oui, je pouvais le deviner. Le goût des archives, certainement. Vous
savez que pour « mon » Couve de Murville, il va me falloir
« camper » à Fontainebleau, quoique les versements systématiques,
selon ce qu’il m’a été dit, et que vous m’avez confirmé à propos de vos
premiers entretiens avec VGE en tant que secrétaire général du Gouvernement,
ont été longs et aléatoires à mettre en place ou à reconstituer, et ne datent
vraiment que de Barre. Mais je ne vous savais main verte. Point commun avec le
cher François Goguel : ses roses à Malesherbes, non loin d’une chapelle de
Cocteau, elle aussi toute florale. Je comprends donc mieux Saint-Maur et ce que
j’entrevois de votre jardin. Je suppose que c’est encore plus attrayant et
vivant en Provence.
Notant
votre départ pour plus longtemps à partir des 5-7 Juillet prochains, je vous
fais part de ma venue à Paris, si elle a lieu avant. Tout cela dépendant et de
l’AFP et du bouclage de mon journal 1967-1971.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés & 4 traverse de l’Eglise . 13540 Puyricard
(Aix-en-Provence)
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur . tél. 06 80 72
34 99 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
samedi 26 Juin 2010
votre
belle et grande lettre du 10 écoulé m’a trouvé surmené, grippé, déprimé et en
fait très attristé par cette répétition de remugles divers – en coincidence
avec l’encensement du 18-Juin qui ne coûte qu’au budget, mais rien en
rectification de comportement. Un tel étalage cynique du sans-gêne, de la
cupidité, du mépris des procédures, de l’indépendance mutuelle des mouvoirs
m’effondre. Sans doute aviez-vous l’Occupation dans votre adolescence, mais il
y avait l’ennemi, sans doute l’affaire des piastres, celle des fuites, ou bien
cette façon de trahir des « porteurs de valise », et ma génération
avait trouvé réphéhenisble l’affaire Ruvces-Henrys, Michard-Pélissier, la
Garantie foncière, le trafic d’Aranda chez Chalandon, mais c’était peu au
regard d’aujourd’hui en morale et en valeur financière absolue, et c’était
payé, démission de Chaban-Delmas plus ou moins lié au climat délètère et pas
seulement au cabinet noir de l’Elysée, et c’était aussi la fin de l’UDR au
pouvoir. Aujourd’hui, pas la moindre sanction, pas la moindre honte et une
troupe de thuriféraires qui sans doute n’en pensent in petto pas moins mais
font le hérisson, crient à la déstabilisation tandis que le grand nombre voit
les impôts augmenter, le chômage désespérer presque chaque foyer et d’abord les
jeunes qui se demandent pourquoi étudier et quoi étudier, les retraites
devenues impossibles à prendre à taux plein, etc… voir Cameron embrasser Carla
m’a été ôdieux et est gros de difficultés à venir, plus personne ne se contrôle
personnellement, au lieu de se fondre dans de hautes fonctions, on brigue les
fonctions pour ce que cela permet et ouvre, Blair et Schroeder et leurs
millions (il paraît que Madame de Gaulle, après le Général, n’avait pas de quoi
chauffer toutes les piècesde la Boisserie et recevait parfois en manteau, et
votre génération a connu Madame Doumergue morte misérable dans une chambre de
bonne…
Vous
lire et vous demander d’excuser que je vous en remercie si tard, me rassérène.
Nous reprendrons donc nos grandes conversations cet automne. J’ai immédiatement
senti – sans que ce soit raisonné de part et d’autre – que vous m’accordiez une
confiance particulière et qu’en même temps notre exercice vous intéressait
parce qu’il met en évidence deux choses auxquelles vous tenez fondamentalement
et qu’ainsi vous identifiez mieux : votre propre continuité intime alors
que votre magnifique et longue carrière vous a distribué dans plusieurs
endroits de l’Etat et de la décision et avec des « patrons » divers,
la valeur que vous avez servi, qui est vôtre et que vous avez su reconnaître
(ou fortifier) chez ceux précisément qui étaient vos « patrons »
politiques. Non seulement, nous allons essayer de creuser vos souvenirs mais
nous allons mieux expliciter ce « fil rouge » si vous le voulez bien.
Ce peut être utile pour la sauvegarde dans la mémoire collective à venir d’une
démonstration que la morale structure la République, l’Etat, la gestation de
notre droit en écriture et en application : peut et doit structurer.
Votre
lettre traite – avec une grande clarté – votre attitude intime vis-à-vis de la
foi (plus que de Dieu), vis-à-vis de l’attitude humaine face à Dieu, et au
spirituel. Je crois qu’il est décisif à un moment ou à un autre d’une réflexion
ou d’un cheminement, aussi objectifs que possible, d’avoir une vue comparée des
grandes « religions », vous l’avez donc, si je peux dire,
familialement. Il y a des points communs qui l’emportent, je le sais et le vis,
notamment en lisant le Coran plume en main et en diffusant un peu ma lecture
depuis le mois de Novembre dernier, et il y a la possibilité de prier ensemble
et de cerner nos vies et le monde, face à Dieu et vers lui, qu’on soit juif,
protestant, catholique, musulman. L’humanisme, prétendûment agnostique, de
Blum, de grands esprits, de la dynastie patricienne des Jeanneney, de Michel
Jobert ne tient que si d’une part il cultive hautement la morale – c’est le cas
chez mes amis et chez Blum (on n’a guère d’écrits intimes de Mendès France
là-dessus) et d’autre part reste interrogatif, arrêté au seuil où
l’intelligence ne peut plus aller plus avant. J’ai vêcu souvent combien la foi
fait rebondir l’intelligence, pas seulement en philosophie.
L’autre
question de votre lettre est immense. Le peuple, son existence en tant que tel,
son rôle souhaitable, possible, vérifié ? Un des thèmes de ma recherche –
depuis mon adolescence – sur la légitimité. Le concept de peuple n’est
l’apanage ni de la République ni du nationalisme. De Gaulle l’a
particulièrement cultivé et appliqué, c’est tout le système référendaire et
fondamentalement de quelque chose qui est alternativement dans sa propre geste
politique le consensus que suscite l’homme du destin ou l’homme d’Etat, ou à
l’inverse ce à quoi il répond. On brode à satiété et avec peu d’originalité sur
le prophétisme, l’audace, la logique du 18-Juin. On ne dit pas
l’essentiel : c’est qu’il a correspondu à une attente, pas tant des événements
à venir, que de l’âme et du cœur de Français beaucoup plus nombreux que ceux
qui rallièrent jamais la France libre ou votèrent ensuite un jour ou l’autre
pour de Gaulle. Des Gaulle a incarné ce que beaucoup voulaient mais ne
pouvaient même espérer. C’est alors qu’existe le peuple – fugitivement au
regard du temps, mais décisivement et fondamentalement. Le peuple est là quand
il inspire ou quand il répond : je ne crois pas que ce soit métaphysique,
ce n’est pas l’orgasme collectif du nazisme ou des systèmes totalitaires
(Wilhelm Reich) même si certaines acclamations vers le Général n’étaient pas
toujours très pures ni réfléchies (j’en fus choqué le 18 Juin 1968, première et
dernière fois où je fus au mont-Valérien), c’est quelque chose de très existentiel.
Aujourd’hui, nous avons la démonstration inverse avec les multiples tendances
au communautarisme dont le dernier avatar va être cette résurrection des
classes parce qu’il y a trop de privilèges qui se voient trop, communautarisme
dont malheureusement une dialectique que je n’ai pas encore complètement
élucidé entre shoah propagandée au début des années 1970 et lien non-national
de certains Français juifs avec l’excuse et la défense systématique d’Israël à
partir des Six-jours (l’anti-gaullisme trouvant d’ailleurs son premier
déversoir quand la cause de Vichy puis celle de l’Algérie française ne
pouvaient plus avoir cours).
Dans
le cas de l’Eglise, c’est plus simple. La hiérarchie ne vaut
qu’instrumentalement et ses ministres que sacramentellement. Peuple de prêtres,
de prophètes et de rois, et intuition de Thérèse de Lisieux que masculin et
féminin s’assument et se fondent en Dieu, ce qui ne distinguent les rôles et
missions qu’accessoirement. Ma thèse est que la transmission de la foi,
l’action de l’Esprit Saint qu’elle postule sont l’œuvre de tous et le bénéfice
de tous. D’autant plus que le clergé est « paumé », mendiant la
considération ou se croyant encore, quand il y a des fidèles, supérieur à
ceux-ci en intelligence de Dieu et en charges diverses. Mon papier a de l’écho
dans l’épiscopat, je vais développer brièvement deux points : affectivité
et gouvernance, et il est possible que quelques réunions sans ambition de
communiquer ou de décider, se tiennent dans quelque évêché, car je ne suis pas
seul à songer à cette prise de relais. – Prochaine lettre donc vers Puyricard …
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés & 4 traverse de l’Eglise . 13540 Puyricard
(Aix-en-Provence)
Bertrand Fessard de
Foucault
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34 99 ou à défaut 98
& courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac,
mardi 28 Septembre 2010
silence n’est
pas oubli, et j’ai hâte de notre revoir et de renouer avec nos conversations de
morale et d’histoire, qui sont la politique à laquelle vous avez tant contribué
dans le calme et avec solidité. Mais je n’ai pas encore de dates parisiennes.
Dès que j’ai en ai – très sûrement dans ce trimestre – je vous en fais part
pour nous entendre.
Voici à
nouveau de la lecture – vous avez dû côtoyer Jean-Marcel Jeanneney peut-être
pour la fonction publique et ensuite au tout début de François
Mitterrand ? et j’y ajoute un papier de 2007, que peut-être à l’époque de
nos retrouvailles, au moins téléphoniques, je vous avais adressé. Je le diffuse
aujourd’hui auprès des députés. O tempora, o mores… hic tamen vivit.
Je vous
espère en votre forme habituelle.
Beaucoup
d’autogestions et des devoirs de débroussaillage et de clôturage – sans compter
six semaines sans ordinateur qui soit mien – m’ont empêché d’avancer ces
mois-ci la saisie de mon journal 64-71 dont j’attends beaucoup en édition, tout
en étant capable de passer à la suite (« mon » Couve de Murville tant
retardé mais dont je garde une vive envie qu’il aboutisse) si ce n’est pas
reçu. Et il y aura la collation de mes entretiens politiques depuis 1969 en
plusieurs tomes : La
constellation de Gaulle. Je compte
continuer mes Dialectiques de la Cinquième République
malgré ma déception aux Presses de
Sciences-Po. Cela passera quand j’aurai
réémergé en édition, sinon notoriété.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés & 4 traverse de l’Eglise . 13540 Puyricard
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Bertrand Fessard de
Foucault
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34 99 ou à défaut 98
& courriel b.fdef@wanadoo.fr
Résidence Maeva . 18 rue du Sporting . appt 03S17 .
74120 Megève
–
jusqu’au matin du samedi 15
Le mardi 4 Janvier 2011
merci
pour le ré-accueil, merci pour la confiance en me prêtant ces volumes (la
commission d’armistice) que je tâcherai de me procurer, mais dont je vais voir
la correspondance avec les archives-même que j’ai en photocopie.
Voici
les fragments de Bouthillier et aussi une note que j’avais adressée au Canard à la mort
de MCM.
Plein
de vœux pour vous, pour Madame LONG et aussi pour toute cette descendance
heureuse qui vous rend heureux, ensemble.
Je
n’ai pas encore de date pour mon retour francilien, mais il me semble que nous
devons – pendant quelques rencontres – exploiter à fond vos cahiers de notes.
Notamment cette période de continuité que vous avez assumé, ayant comme frère
jumeau Maurice Grimaud chez Defferre. Vous êtes seul à vous lire et à pouvoir
commenter, et nous sommes établis dans une relation de communion intellectuelle
et de confiance qui permet le travail commun. Je me réjouis beaucoup de cela.
D’ici
notre revoir, je vous redis ma joie de vous avoir ainsi rencontré. Je vous
parlerai de ce que je compte vous soumettre à mesure – avant de reprendre ma
biographie de MCM – un essai d’histoire politique court me permettant de
caractériser l’actualité et le futur proche : Mouvement social et pouvoir politique. Réflexion et observation sur les dilemmes de
la gauche mais plus encore sur l’esprit du pouvoir ayant dégénéré de de Gaulle
la participation et le souci du consentement populaire, de l’adhésion au mépris
que manifeste l’actuelle autocratie.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac, le mardi 1er Février
2011
vos
cartes, trouvées à notre retour de Megève, m’ont beaucoup touché, et la chaleur
autant que la précision de vos conseils – me concentrer – m’ont fait du bien et
correspondent à ce dont j’ai besoin, cher Mentor.
Je
note que pour le moment la nouvelle édition du « classique » vous
absorbe, mais cela tombe bien car je n’ai de mon côté pas encore de dates
parisiennes. Celles-ci tiendraient en principe à l’achèvement de ma compilation
A.F.P. et aussi à une rencontre avec la nouvelle équipe de la Fondation de Gaulle, à
qui je me propose pour la direction de la revue Espoir.
Plusieurs
semaines de rédactions diverses et aussi de soucis à cause d’un redressement
fiscal qui rendrait impossible notre trésorerie déjà très bancale du fait de ma
retraite, anticipée par force. Le récit de mes ennuis et de mes tentatives pour
remonter en selle, parallèlement à des déboires importants subis par ma femme,
se fera un jour ; je ne déflore pas le sujet, et il est plutôt très triste
et handicapant.
Je
commence mon essai sur mouvement
social et pouvoir politique, et vous en
donnerai de bonnes feuilles pour observations critiques, dès qu’il y en aura
quelque masse. Mais puisque vous évoquez mon grand œuvre, voici quelques copies
qui, je l’espère, vous feront plaisir.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault Reniac . boîte postale 3 .
56450 Surzur . tél. 06 80 72 34 99
Reniac, le
matin du jeudi 3 Mars 2011
j’espère
que l’édition nouvelle avance bien et que ces rencontres – pour la grande cause
de notre état de droit (je ne sais s’il faut mettre la majuscule ou pas,
l’institution ou la situation ?) – vous gratifient. J’ai donc gardé le
silence depuis votre dernière lettre qui m’a vivement intéressé tant elle était
topique – la relation complexe mais belle et confiante entre Parodi et MCM.
Vous ai-je dit que Pompidou avait explicitement dissuadé le premier d’entrer
dans le gouvernement du second qui le souhaitait beaucoup pour un grand
ministère du Travail et des Affaires sociales : je le tiens de Bruno de
Leusse. Pompidou a tout fait pour que le dernier gouvernement du Général,
puisque ce n’était plus le sien, soit le plus mal composé possible, MCM, en
seigneur et ne se confiant qu’en de Gaulle, s’en arrangea, mais Parodi et
Wormser (pour les Finances) lui manquèrent décisivement, et donc à la
conclusion de tout.
Je
n’ai pas encore de dates franciliennes et de toute manière j’attends que vous
soyez plus libre, mais en attendant notre prochaine conversation, j’ai pensé
que vous avez suivi la polémique sur les responsabilités dans notre politique
extérieure.
Voici
ce que j’essaye de faire passer dans Le
Monde et qu’à défaut je couriellerai à l’impétrant, ainsi qu’aux députés et
à chacun de nos ambassadeurs en poste.
Avez-vous
lu la brochure de Stéphane Hessel ? et laviez-vous rencontré dans les
années 70 ou 80 : ses mémoires, Danse
avec le siècle, sont bien, et il est l’un
des héros vrais de Jules et Jim. Son
succès comme celui de Lonsdale (Des hommes et des dieux)– ils font chacun une tournée dans toute la France – montre combien le
pays manque de repères et d’autorité morale, et s’en rend enfin compte. Il est
heureux que le fiasco de Sarkozy soit aussi prononcé et net, que devienne
probable une défection générale de ses soutiens en sauve-qui-peut électoral.
Malheureusement, le PS se lit, pour le grand nolbre, davantage en compétition
pour l’investiture qu’en projet alternatif de redressement, d’abord moral et
institutionnel, du pays. Je n’ai malheureusement plus la voix pour le dire
comme antan. Mais il y a internet : mezzo voce.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur .
tél. 06 80 72 34 99 ou à défaut 98 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le vendredi-Saint 22 Avril 2011
je
vais beaucoup penser demain à vous et aux vôtres, à Madame LONG, en
particulier, pour votre anniversaire. Que cette quatre-vingt-sixième année vous
maintienne dans cette forme d’alacrité et de sourire vous rendant physiquement
inaltérable. Que nous puissions mener à bien ce travail que – sans définition
ni débouché – nous nous sommes donné à vivre et faire ensemble. Vous avez
certainement un devoir de mémoire, pas seulement factuelle, mais d’appréciation
du présent et de nos perspectives dans beaucoup de registres.
Je
demeure très heureux de notre rencontre et nos conversations et travaux m’ont
d’emblée passionné.
Où
en êtes-vous de la nouvelle édition des Grands
arrêts ? Qauriez-vous du temps fin
Mai-début Juin, époque à laquelle je compte venir à Paris au sens large et
pourrai rester un peu. Il me semble que nous aurions deux choses à faire :
poursuivre et terminer le parcours de votre carrière, mettre au net vos notes
de cahier. Je ne sais combien vous avez de ceux-ci. A mon sens, vous êtes le
seul à pouvoir vous déchiffrer et vous commenter, selon ces notes et collages,
et je suis probablement le seul qui puisse vous donner du temps et de la
dactylographie, et en même temps avoir la culture générale pour vous aider dans
une présentation éventuelle. Il faudrait donc que nous soyons ensemble, ainsi,
plusieurs jours ou deux semaines d’affilée, moi venant une demi-journée chaque
jour par exemple. S’il faut trouver un autre moment, nous le trouverons,
n’est-ce pas ?
Je
ne vous parle pas de mes propres travaux, je n’ai fait qu’esquisser mouvement
social et pouvoir politique, et ai arbitré pour le plus facile à faire
éditer : un portrait de chacun des présidents de la Cinquième République,
ce qui me permettra de tout dire de mes convictions et de mes critiques. Je
vous donnerai cela à lire et corriger-suggérer président par président.
Je
ne sais si vous avez regardé la fiction sur les derniers mois de Georges
Pompidou. Vous étiez vous-même à un bon poste d’observation ! Voici ce que
j’en ai pensé. Marie-France Garaud, sans m’être proche, m’avait reçu à Matignon
en 1975 et de nouveau, il y a trois ans. Nous nous écrivons de temps en
temps : je lui écris, et elle réagit (ou éructe) par un long téléphone, toujours
imprévisible de date, sinon que c’est ab irato et que l’on n’est – selon elle –
jamais assez d’accord avec ses propres vues ou son expérience.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur .
tél. 06 80 72 34 99 ou à défaut 98 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le jeudi 26 Mai 2011
votre
lettre d’il y a près d’un mois m’est bien parvenue et m’a passionné par cet
échange sur les personnages dont vous avez une vue et une expérience propres.
A
l’amateur d’art et au connaisseur de Vasarely, j’adresse ces trois notes
d’exposition – nous avons un centre culturel dans le château qui fut celui des
Lanjuinais, non loin de chez nous. Connaissez-vous ces deux artistes ?
Au
critique serein de notre cours politique (le s. à dessein pour ne pas écrire
cour… puisque ce qui existe actuellement n’en pas même l’éclat), note de
blog-journal politique. Ma femme et moi avons écrit à Sainclair et à DSK. La
« punition » est disproportionnée. Notre fille a fait un dessin pour
Anne Sainclair. Aucun des deux personnages ne nous étaient a priori
sympathiques.
Je
ne vous ai jamais produit l’arrêt dont le Conseil d’Etat m’a gratifié en
Novembre 1997 et qui devait être mentionné (ou reproduit ?) au Lebon. Je vous
adresse cela par prochain courrier, avec une note de doctrine que cela a
provoqué et une lettre de l’association du corps préfectoral. Mon rappel du
Kazakhstan – censément acte de gouvernement – a été censuré sur rapport de
Ronnie Abraham, que vous avez dû connaître. J’aimerai qu’une édition de la
bible que vous commettez en collège, en fasse un jour état. Est-ce à présent
trop tard ?
Donc, à nous
voir quand même avant l’été – pris au sens large ? – quand partez-vous
dans le midi ?
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur .
tél. 06 80 72 34 99 ou à défaut 98 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le
vendredi 1er Juillet 2011
une
dernière lettre avant Puyricard – célébré ces dernières semaines par ce
dramatique « fait-divers » – puisque j’ai retenu que vous y partez le
7 prochain. Votre humilité en matière d’art m’a touché : vraie, que tout
le monde, surtout « expert », devrait avoir.
Oui,
j’avais cherché à vous voir en Décembre 1993 sur le livre blanc ; j’étais
encore ambassadeur et avais quelques éléments sur le système soviétique et la
politique américaine de rachat des têtes nucléaires dans les anciennes
Républiques fédérées. J’avais ensuite essayé d’accéder aux archives des
conseils de défense au temps du général de Gaulle, sur le conseil de Pierre
Messmer, pour y suivre les interventions – éventuelles – de Maurice Couve de
Murville : sans succès ni accusé de réception de ma lettre de la part du
SGDN de l’époque, vers 2000. Je n’oublie pas les volumes publiés sur la
commission allemande d’armistice, et reprenant mon travail de biographe cet
automne, je pourrai vous les rendre à la fin de 2011 ou au début de 2012.
Ci-joint,
encore un peu de lecture. Des souvenirs et réflexions sur l’éducation reçue des
Jésuites – que je soumets à des cadets de mon collège en train d’en sortir et
avec qui j’ai eu, en compagnie de quelques seniors, un débat sur les carrières
de la fonction publique. Cela peut susciter les vôtres, enfant de l’instruction
publique, si j’ai bonne mémoire. J’y ajoute quelque chose sur le mariage – le
mien sur le tard, alors que vous aux aurores et en cour de récréation… Et enfin
ma dernière apostrophe à l’Elysée par courriel. Je compte réunir mes diverses
correspondances avec le pouvoir depuis Mai 2007 pour tenter de les faire
éditer.
Je
ne crois pas avoir lu les premières éditions de Jean Massot. Dans un ordre
d’idées voisin, je commence et espère le produire d’ici la fin de Septembre –
tant je vis le sujet depuis au moins cinquante ans – cette série de portraits
raisonnés mais écrits selon la même structure, chacun, des présidents
successifs de notre Cinquième République. Je vous les soumettrai à mesure.
Pouvez-vous me rappeler vos dates de résidence à Puyricard ?
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
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tél. 06 80 72 34 99 ou à défaut 98 & courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le
samedi 3 Septembre 2011
anniversaire
de ma mère, qui fut mon amie la plus sûre, relation très construite et pas
immédiate, mais extraordinairement mutuelle, apaisée, forte. Grâce dans ma vie.
Parlez-moi, reparlez-moi de vos parents, s’il vous plaît.
J’ai été
passionné et très ému par votre longue et belle lettre d’il y a près d’un mois.
Je l’ai laissée sans réponse immédiate, alors qu’elle m’avait touché de deux
manières, son contenu en elle-même et la confiance, le compagnonnage que vouss
m’accordez. Il m’honore et me réchauffe. J’en ai besoin car je souffre de plus
en plus – quoique ce soit rétrospectif – de ma mise à bas et au ban il y a plus
de quinze ans, quand ma carrière a été brisée. Par prochain courrier, vous me
direz si ce doit être à Saint-Maur… je vous donnerai l’arrêt du Conseil d’Etat
censé me rendre justice, au moins pour l’honneur, mais qui n’eût aucun débouché
pratique, sauf qu’il intéressa beaucoup de placardisés et d’associations de
hauts fonctionnaires… le non-emploi et le chômage rongent plus sûrement qu’un
cancer et même la pauvreté. Ce n’est jamais vraiment analysé. Le travail n’est
pas seulement un salaire, une considération, un gagne-pain, il est vraiment une
structure de la psychologie humaine, il doit être rémunéré, il n’est pas qu’une
occupation (ou la « variable d’ajustement » dans la conduite d’une
entreprise, comme de nos jours)…
Voici deux
choses. La première que j’ai circulée auprès des ambassadeurs actuellement en
poste, une note de réflexion sur la situation internationale, dont j’avais
différé la diffusion au moment de notre intervention en Libye. Je vais la faire
suivre d’une autre, sa jumelle mais plus en perspective, et vous l’adresserai
sous peu. La seconde, quelques pages dont je commenbce la saisie intégrale, non
sans bonheur, ce que j’écrivais selon l’inspiration et les circonstances, mais
d’après nature… pendant que je fus au Brésil : Décembre 1984 à Décembre
1986.
J’ai enfin
été heureux que mes pensées sur le mariage et aussi sur le tréfonds de toute
vie que sont les années scolaires vous rencontrent, et rencontrent votre
admirable compagne de vie et de tout. C’est, comme pour vous, ma mère qui
m’apprit à lire : graphiquement, puis ensuite par sa bibliothèque, toute
l’actualité en romans français et étrangers des années 1925 à 1960, quantités
de premières éditions, Montherlant, Mauriac, Brasillach. Une des énigmes que
vous me présentez par un silence relatif etune pudeur chaleureuse et
rayonnante, tient à votre rapport à la religion : cette sœur Thérèse, vue
de loin.
Qualité sans
doute du terreau provincial, et aussi du soleil provençal, une fraternité qui
est tout autre à Paris. Je ne sais encore si cela peut exister aujourd’hui.
Dans les drames de cette sorte de désagrégation nationale que nous vivons, en
même temps que du saccage de nos institutions pas seulement constitutionnelle,
il y a certainement ce qui a fait la structure de nos enfances : les
parents, les maîtres, l’associativité, et des penchants pour la fratrie. Les
prix auxquels vous faites allusion, et qui étaient aussi à l’honneur chez les
Jésuites, y compris celui d’estime (décerné au suffrage universel dans les
classes), n’étaient pas encouragement à la compétition, mais à l’effort et à
une relation à soi-même autant qu’à ce que nous recevions. Rétrospectivement,
tout nous paraissait estimable. Et non critiquable ou haïssable comme
aujourd’hui. ? Si la jeune génération est si endommagée à son adolescence,
c’est que les nôtres ont produit de l’haïssable et du critiquable par des tolérances
inimaginables il y a encore une trentaine d’années. Vous avez su conserver et
animer des vies associatives. Je m’y essaie depuis quatre ans pour ma promotion
de collège jésuite, cela marche assez bien. Mais localement, après un mandat
municipal – comme simple conseiller du rang, trois mille habitants, en environs
de Vannes, campagne-sur-mer – je n’ai pas décroché la mairie et suis plutôt
dans un relationnement et des possibles amitiés que coup par coup et en
compagnie de ma femme et de notre fille. Je me suis pas inséré, comme l’on dit.
J’avais fait une tentative, très artificielle, à Pontarlier entre 1980 et 1989,
pour tenter de succéder à Edgar Faure, mais sans l’appui d’un parti, ce fut
sociologiquement et politiquement passionnant, le fonctionnement intime de la
politique par le niveau local. Vous avez vécu la grande dans le Maroc qui
changeait par rapport à nous, puis auprès de nos personnages d’Etat, tout en
gardant la cour d’école et les arbres et paysages de votre enfance, de vos
enfances à tous deux, votre femme et vous. Que pensent vos enfants ? de
vous ? de votre vie ? je ne dis pas : carrière, le mot est
inadéquat, s’agissant de vous et du parcours.
Je travaille
à compiler mes adresses à l’Elysée et autres, pendant ces quatre ans et demi,
puis à cet essai d’empathie politique : le portrait des six présidents… Je
vous l’adresserai. Peut-être nous revoir à la fin de Septembre, il se peut que
j’aille à Paris pour un colloque Mai 68, l’université et de Gaulle, les 22 et
23…
Beaucoup à
échanger. Faire ce travail de mise au net de vos notes et carnets. Idéalement,
il y aurait pour 1981-1982, un rapprochement entre vous et des notes inédites –
dont je sais l’existence mais auxquelles je n’ai pas encore eu accès – de
Maurice Grimaud, dirigeant le cabinet de Defferre. Et Braibnat a-t-il laissé
des notes sur Fiterman et cette période. Un livre à trois mains de
personnalités indiscutables et chacune dans un poste-clé d’action et
d’observaiton serait important pour cette continuité qui me paraît être votre marque
tranquille, mais aussi votre hantise pour notre pays… à voir. Quand nous aurons
fait le travail vous incombant. Septembre sera sans doute trop tôt pour vous.
Je vous
envoie par prochain courrier cet arrêt m’ayant concerné.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
4 Traverse de l’Eglise .
13540 Puyricard
Bertrand Fessard de
Foucault
Reniac . boîte postale 3 . 56450 Surzur .
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Reniac, le
samedi 1er Octobre 2011
j’allais vous
saluer au premier rang du colloque sur l’Université après Mai 68, jeudi dernier
– j’y assistais aussi… quand vous êtes sorti pour ne pas revenir. Par prochain
courrier, les notes que j’ai prises : intéressant mais pas corruscant,
sinon la démonstration d’une part de l’adaptabilité des outils ministériels qui
en quelques jours ont pu concevoir et débattre sur un sujet immense en
Juillet-Août 1968, et d’autre part de la ductilité et de cette forme d’humilité
pour les grands sujets qu’avait de Gaulle, capable de voir autrement puis
ensuite de veiller avec minutie.
Je suppose
que vous aviez reçu à Puyricard encore ma lettre du 3 Septembre. Grand merci de
m’avertir par votre bonne lettre du 28 de l’examen que vous allez subir. Je
vous sens inquiet et me permettrai de téléphoner dès le lendemain à Madame Long
pour avoir de vos nouvelles. Pouvez-vous l’en prévenir ? si vous le voulez
bien. L’examen de toutes manières n’est agréable à aucun point de vue, même en
anesthésie totale ou partielle et il faut espérer qu’il n’y aura pas à
pratiquer une autre forme d’investigation. Comme c’est un de mes points faibles
avec d’autres embarras viscéraux depuis une péritonite appendiculaire, bien
curée à Vienne mais j’avais cru mourir de douleur, je peux penser à vous de
manière circonstanciée.
Ci-joint
quand vous aurez temps et goût ce que j’ai adressé hier à l’Elysée, à mes deux
contacts : lettre que j’ai méditée et raturée pendant une dizaine de
jours. Je ne sais si vous avez suivi les débats télévisés entre concurrents
socialistes, c’était bien, assez joué en équipe, mais à la réflexion et avec le
recul, pas beaucoup d’originalité et un angle assez restreint d’examen et de
réflexion. Ce qu’il nous manque ce sont 1° une grande autorité morale, et 2°
des politiques résolument familiales et européennes. Charisme et perspective.
Si quelque
écho me venait de ma missive, je vous le ferai savoir. D’ici la fin de la
semaine à venir, ma pensée, et ma prière sont avec vous et avec Madame Long.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
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Reniac, le
mercredi 19 Octobre 2011
votre lettre
du 15 m’émeut comme la précédente. Si je n’ai pas de nouvelle lettre de vous,
j’appellerai Madame Long pour savoir les dates d’intervention puis prendre des
nouvelles du convalescent. Je suppose que vous craignez tous deux un cancer,
mais il semble bien identifié topographiquement et pris à temps. Il m’a semblé
aussi depuis notre première rencontre que vous étiez en très grande forme, sans
même qu’il soit tenu compte de votre âge. Je suis donc optimiste, mais sachez
ma pensée désormais constante et ma prière, même si – comme dans la chanson –
il y a ceux qui…et ceux qui ne… pas…
De nouveau de
la lecture, un papier qui reprend en argument ma suggestion vers l’Elysée à
plusieurs reprises depuis le printemps mais qui se met à jour avec la
désignation de Hollande (qui n’était pas mon candidat : dès 2006, j’avais
apprécié l’élégance de Royal qui aurait fait merveille à l’international, en
répondant tellement à l’idée que l’on se fit longtemps des apparences
françaises, maintenant pour le second tour, c’était Aubry, conséquente, solide,
notre Merkel …). Je ne suis optimiste ni
sur la qualité de la campagne ni sur un changement au cas où l’opposition l’emporte.
J’ai parfois des accusés de réception, mais c’est l’exception. Je n’ai pas
naguère demandé à rencontrer Pompidou, mais je savais qu’il me lisait dans Le
Monde et qu’il m’aurait reçu, Fauvet m’en dissuada, la mauvaise humeur
présidentielle, etc… il avait tort. VGE me fit recevoir régulièrement par Jean
Sérisé : c’était très bien. Avec Mitterrand, la relation fut souvent tête
à tête, et parfois le rendez-vous le jour pour le lendemain, dans certaines
circonstances, où il cherchait à voir. Avec Chirac rencontres et
correspondances, jusqu’en 1995, alors Villepin fit barrage et je sus par
Landrieu, un temps directeur du cabinet, que mes lettres même déposées de la
semaine, étaient aussitôtj’allais vous saluer au premier rang du colloque sur
l’Université aussitôt introuvables.
J’avais écrit
à Sarkozy, maire de Neuilly, dès 2000, dans la même dialectique que j’ai eu
depuis de Gaulle : chercher quelqu’un arrivé ou ayant des chances
d’arriver (ce qui ne serait jamais mon cas propre) pour le
« conseiller ». Avec le temps qui passa, ces cibles étaient de moins
en moins adéquates mais en avais-je d’autres. Il s’ajouta à partir de 1995 la
nécessité de mon rétablissement dans quelque organigramme que ce soit. J’eus de
Neuilly deux ou trois réponses, banales et pas de rencontre. A l’avènement,
j’adressai à Guéant une batterie de notes sur l’intelligence économique, que
j’avais failli intégrer en début d’année, comme emploi de raccroc, j’étais
disposé à tout accepté, ce me fut refusé, malgré un appui de Matignon par téléphone,
et la rencontre d’un intéressant préfet que je continue de voir : Michel
Cadot, maintenant en Bretagne après le Limousin. Je n’eus pas d’accusé de
réception. Je tentais de m’immiscer même en simple preneur de notes dans la
commission Balladur sur la
Constitution, sujet que je possède. Ma demande en forme au
président régnant donna lieu à une lettre-type me remerciant de mon
encouragement de la révision… donc à côté. Je n’avais pas voté pour lui, le
tutoiement du premier rang lors du discours d’Epinal me hérissa, le cheminement
du projet aussi. La rupture se fit quand je répliquais au nom du président
mauritanien renversé dont Sarkozy assura en conférence de presse à Niamey au
printemps 2009, soit six mois après le putsch, qu’il l’avait appelé longuement
au téléphone et que d’autre part il n’y avait aucune contestation du putsch
là-bas. C’était matériellement faux sur les deux points. Je le fis savoir par
courriel à Frémont. Aussitôt ma messagerie informatique fut ravagée et
l’ordinateur de ma femme mis hors d’usage. Et nous fûmes manifestement placé
sur écoûte. La ligne selon France Télécom. a souvent été
« bidouillé ». Il en avait été de même à mon retour du Kazakhstan
pour le téléphone de ma future femme, à Paris.
Donc pas de
réponse encore à ma grande lettre. Les deux facteurs de ma relative pénétration
des cercles du pouvoir naguère ont tenu aux colonnes du Monde – je
n’écrirais évidemment pas à l’Elysée si elles m’étaient encore ouvertes, et j’y
serai d’ailleurs reçu même et surtout opposant – et à ma jeunesse biologique.
La lettre du 30 Septembre est en fait une des pièces conclusives d’un recueil
que je tente de faire éditer – style Hessel mais en profus – pour l’ensemble de
mes correspondances vers le pouvoir, Elysée, Matignon et même opposition de
gauche, quand c’est un peu étendu, cela à compter de Mai 2007. J’espère
Fallois. Si cela marche, je lui donnerai la compilation de mes notes
périodiques pour l’élection de 2007 et celles rédigées pour 2012, compilation à
la date de son édition. Je vous épargne ces liasses… mais ajoute quelques
réflexions sur Euro-Disney… y êtes-vous allé ? en famille. Peut-être
avez-vous eu à connaître du projet ?
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
Foucault
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Reniac, le
samedi 3 Décembre 2011
une nouvelle
fois, vouss m’émouvez beaucoup : votre lettre du 30 Novembre. Je vous
suppose encore plus dolent d’âme et en révision de vie, que souffrant
physiquement. Dépendance et enfermement, vous qui êtes si relationnel.
L’exercice que nous avions commencé a une part de cette révision.
Je vis comme
vous, quoique votre cadet, ce regard sur une vie et un certain récitatif.
Peut-être ai-je l’avantage sur vous que la sensation du « coup de
vieux », forcément déprimante au début du processus (mais le débouché, une
fois le « pire » vue et accepté, est en grande lumière car on se
connaît mieux et l’on sait sur quoi en soi s’appuyer et qui nous accompagne,
spirituellement ou affectivement), cette sensation je l’ai depuis le début de
Juin, époque depuis laquelle je traine un peu, sans qu’un diagnostic médical
précis ait été posé, avec quelques pépins précis, gênants mais sans gravité. Il
se peut qu’enfermé dans ces lieux et quoique visité avec la tendresse et
l’attention à vous que je suppose et sais de Madame Long, vous éprouviez votre
condition de façon différente et pas immédiatement agréable. Ma femme s’y
connaît bien en oiseaux, elle vous aurait donné un répertoire, mais avenue
Noël, il y a le jardin, le mail en contre-bas, donc déjà des oiseaux, ce
doivent être les mêmes.
D’ici une
plus grosse enveloppe – de l’observation politique – je veux vous dire sans
retard ma déférente affection, que vous savez, et mes vœux pour que bien vite
vous soyez à nouveau dans vos aîtres et lieux, re-indépendant.
Et puisque
vous avez – bellement – évoqué votre mère… ceci vous intéressera peut-être.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac, le lundi 10 Septembre 2012
des lustres que je ne vous ai pas
téléphoné ni écrit. Je vous en demande très affectueusement pardon. Et pourtant
je n’ai cessé de penser à vous.
Voici du papier pour la conjoncture.
L’Elysée m’accuse réception, mais ce
n’est pas la relation organisée, même sans emploi ni mention dans
l’organigramme, que je demande depuis près d’un an, d’avoir directement avec
Hollande.
Je n’en désespère pourtant pas.
Pourrions-nous envisager de poursuivre les
entretiens que vous m’accordiez et regarder aussi la mise au net de vos notes
et cahiers passionnants parce qu’ils démontrent que le sens de l’Etat et le
souci, l’art de son continuité sont une des clés – aussi – de notre avenir et
de nos discernements.
Je vous espére en bonne santé après cette
épreuve d’il y a maintenant quelque temps.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac, le samedi 4 Janvier 2013
de nouveau du papier après ma lettre du 10
Septembre.
Des vœux aussi de santé et de travail
fructueux, car je suis sur que vous continuez d’être sollicité et que vous
restez passionné et participant de bien des sujets.
De mon côté, je vais reprendre mon travail
sur Cuve de Murville et séjournerai davantage à Paris ce semestre que l’an
dernier. Je n’oublie pas à cet égard les volumes que vous m’avez prêtés sur la
commission d’armistice. Nous pourrions reprendre aussi nos conversations
et le fil du récit de votre carrière. Je reste également preneur de ce que
nous pourrions mettre au net de vos notes en conseil des ministres.
Il me semble que votre année 2012 a été un peu ralentie
par des questions de santé. La mienne a été marquée par ma tentative d’être
assez proche de Hollande pour le bien commun, je n’y ai pas réussi. Et je
déplore la tournure que prend ce mandat qui avait beaucoup d’occasions et
surtout de motifs pour être créatif. Voir un pays comme le nôtre se vider de sa
substance patrimoniale, être dirigé pour ses entreprises et pour son Etat par
des gens ayant davantage l’art de parvenir que celui de bien diriger, animer et
discerner. J’en suis triste.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de
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Reniac, le lundi 11 Février 2013
votre lettre du 20 Janvier ne m’a pas déçu
parce que c’est votre lettre, qu’elle est vraie et sincère et parce que je vous
estime. Elle témoigne même d’un grand sens de la vie et de l’existence
humaine : je vous remercie de ce témoignage de lucidité.
Je pourrai vous écrire très longuement
mais ce ne serait pas une réponse.
Trois choses cependant.
La première, c’est que vous avez
« eu » une carrière exceptionnelle par sa longévité, sa continuité
spirituelle et par sa diversité. Il me semble que vous devez à la société
française qui se cherche, notamment à la haute fonction publique et à celles et
ceux qui veulent en faire partie et s’y préparent, un témoignage. Pas par
rapport à vous comme mémorialiste, mais par rapport à autrui pour dire le
service public, le bien commun, une sérénité dans l’intelligence du dévouement.
La seconde est que toute comparaison entre
nous, surtout à âge égal, ne vaut pas. Mes grosses alertes de santé et fatigues
qui vont avec sont de 1990 avec une péritonite apendiculaire : j’ai alors
47 ans et de 2000, l’ablation de la prostate, j’ai 57 ans. Mais surtout ma carrière
a avorté à pas 52 ans (Février 1995) et, malgré des efforts et des recherches
de quinze ans dans tous les sens et domaines, je n’ai pu retrouver d’emploi ni
dans mes administrations de détachement puis d’origine, ni dans les universités
par association ou par concours d’agrégation (droit et/ou science politique),
ni dans les grandes entreprises que j’avais suivies et aidées quand j’étais à
l’étranger, ni en répondant systématiquement aux appels à candidature pouvant
me correspondre (observatoire européen des discriminations, interface de la Cour pénale internationale
avec les Etats, installation du bureau parisien de la ligue internationale des
droits de l’homme, boîte à idées et plume d’un grand anonyme élu local dans
l’Ouest, sans compter tous les cabinets d’avocats plaidant ou d’affaires à
Paris) avec lettres à Chirac systématiquement interceptées par Villepin,
recommandation (molle) de ce dernier devenu Premier ministre à Bercy pour me
reprendre (l’intelligence économique), enfin des offres de service à Hollande
depuis son investiture en Octobre 2011. Aucune porte ne s’est ouverte, aucune
main ne s’est tendue et si le Conseil d’Etat, pour des raisons de forme, a
annulé mon rappel du Kazakhstan (ce qui était une révolution juridique, vous le
comprenez encore mieux que moi), cela n’a rien produit pour me
« recaser ». D’où une vie d’auto-gestion de divers procès que génère
une trésorerie trop modeste et des engagements pris selon une carrère dont je
ne prévoyais la péremption. – Ce qui vous explique d’ailleurs qu’à ma grande
honte je n’ai pu vous offir à l’époque la cartouche de rechange pour votre
télécopieur. – Ambiance handicapant l’écriture de mes projets de livres et que
rachètent seuls l’amour de ma femme et de notre fille, la certitude aussi de
n’avoir pas démérité.
La troisième est toute simple et
naturelle. Vous revoir pour prendre de vos nouvelles, au moins. Et si avec le
temps – qui n’est jamais compté comme nous le croyons, que nous soyons dans
l’enfance ou dans la vieillesse ou dans n’importe lequel des âges humains –
l’envie et le goût vous reprennent que nous continuions votre mémoire, et que
déchiffrions ensemble vos cahiers, je serais avec joie à votre disposition.
Je garde encore vos volumes – introuvables
sur la commission d’armistice – pour vous les rendre quand mon premier tome sur
MCM sera bouclé : je reprends tout cela d’ici l’été.
Ces jours-ci, un nouveau papier de
conjoncture politique. J’ai la sensation – suis-je le seul ? certainement
pas – que notre pays coule comme aux plus mauvais de son histoire, alors que
tous les moyens nationaux et européens sont disponibles, pourvu qu’on imagine
un autre cours que la soumission à « Bruxelles » (qui n’est pas
l’Europe) et aux marchés (qui ne sont pas l’économie).
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte
postale 3 – 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 –
courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le mercredi 24 Avril 2013
simplement vous souhaiter à retardement un bon anniversaire et une
bonne quatre-vingt-huitième année. Que la suite de votre vie soit celle qui
vous conserve de l’appétit pour l’existence et de l’élan pour ceux qui vous
aiment et aussi pour ceux – plus lointains, dont je suis – qui vous estiment et
continuent d’attendre de vous le témoignage du possible puisque dans le passé,
ce le fut.
Je serai probablement quelques jours francilien en Mai ou en Juin,
et vous disant mes propres dates, chercherai à connaître les vôtres s’il vous
plaisir de me revoir et de parler un peu.
Comme vous-même sans doute, je suis désespéré de la tournure des
choses dans notre pays : la sensation que tout se déglingue et qu’il n’y a
aucune pensée structurée ni structurante, évidemment pour redresser l’ensemble,
sujet pendant depuis l’automne de 2008, mais aussi pour vraiment diriger dans
le moment présent.
Sauf contre-ordre de dernier moment, je fais un aller-retour
à Paris demain par le train pour rencontrer Lemas, l’actuel secrétaire général
de l’Elysée et convenir avec lui, si c’est dans son esprit et surtout celui de
Hollande, un mode de rencontre avec ce dernier et de conseil. Fiche jointe
adressée il y a plus de quatre mois, demande de relation sollicitée depuis
l’investiture socialiste. J’aurai tout tenté à la fois pour être utile et
contribuer à une reprise des esprits, et aussi pour me resituer un peu, malgré
ma placardisation qui datera bientôt de vingt ans.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte
postale 3 – 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 –
courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le mercredi 23 Avril 2014
le téléphone ne décroche pas et je n’ai plus de télécopieur… alors
que je veux vous souhaiter un bon anniversaire et une bonne
quatre-vingt-neuvième année. Dispositif de ma lettre de l’an dernier… Que la
suite de votre vie soit celle qui vous conserve de l’appétit pour l’existence
et de l’élan pour ceux qui vous aiment et aussi pour ceux – plus lointains,
dont je suis – qui vous estiment et continuent d’attendre de vous le témoignage
du possible puisque dans le passé, ce le fut.
J’esssaierai de vous appeler de nouveau et probablement francilien
en Mai ou en Juin prochain, serai heureux de vous revoir.
Et plus encore, si cela vous convenait de nouveau, de continuer ce
que nous avions regardé ensemble pour votre parcours si éloquent, et aussi ce
que nous avions découvert qui peut être utile au bien commun : une mise au
net d’une partie de vos notes en conseil des ministres.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100 Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte
postale 3 – 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 –
courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le jeudi 23 Avril 2015
je
vous aurai sans doute appelé ce soir, et j’espère que cette journée aura été
belle et que tous deux vous aurez été entourés. Je ne réalise pas votre âge –
ces 89 ans accomplis … ! – tant je vous ai trouvé et vécu alerte pendant
nos conversations à partir de 2009. mais c’était avant cette longue
hospitalisation.
Je
vais être parisien du 5 au 12, et serai heureux de venir vous visiter si vous
en avez goût et convenance. Vous rappellerai aussi pour cela.
Pleine
de vœux : santé, affection, lucidité. Et si possible reprise de nos
travaux biographiques et éventuellement de vos archives pour un témoignage sur
cette période de 1980-1981.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
Bertrand Fessard de Foucault
Reniac . boîte
postale 3 – 56450 Surzur
tél. 06 80 72 34 99 –
courriel b.fdef@wanadoo.fr
Reniac, le samedi 30 Avril 2016
bien
pensé à vous, à la saint-Georges… depuis 1926.
Plein
de vœux, vous et Madame Long.
Vous
revoir en venant vous visiter. Vous appellerai au téléphone pour savoir si cela
vous sera agréable et possible.
Et
peut-être reprendre nos exercices et aussi vos cahiers aux côtés de Gaston
Defferre.
Ci-joint,
ce que j’entreprends. Votre réaction et vos jugements ou pensées, me seront
précieux.
à Monsieur Marceau LONG, vice-président honoraire du Conseil
d’Etat
22 av. Noël . 94100
Saint-Maur-des-Fossés
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