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Christian Bobin
Christian Bobin en 2020.
Biographie
Naissance |
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Décès |
23
novembre
2022
(à 71 ans) |
Nationalité |
Activité |
Écrivain, romancier, poète, essayiste, philosophe, moraliste, diariste |
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Conjoint |
Autres informations
Religion |
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Distinctions |
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Œuvres principales
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Christian Bobin, né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire et mort le 23 novembre 2022 dans la même ville, est un écrivain et poète français.
Il se fait connaître du grand public en 1992 avec Le Très-Bas, livre consacré à saint François d’Assise, et n’a depuis cessé de gagner en popularité. Auteur très prolifique, il a publié une soixantaine d’ouvrages durant sa carrière.
Biographie
Jeunesse
Fils d'un père dessinateur et d'une mère calqueuse, tous deux employés à l’usine Schneider du Creusot, il est le dernier né d’une famille de trois enfants. Il passe son enfance en solitaire, préférant la compagnie des livres1.
À propos de son enfance, il a déclaré : « Je serais incapable de faire des récits d'enfance. Je me demande comment sont faits ces livres-là. Je me sens infirme devant ça. Et pour aggraver les choses, j'ai l'impression d'avoir une mémoire presque anéantie de tout ça2. »
Il déclare aussi au sujet de l'école : « Ce qui me paraît le plus insupportable — et c'est aussi ce que fait notre société — c'est que l'école me séparait de moi-même. Ce n'était pas d'une personne, mais de moi-même, dans le vagabondage des heures, des humeurs. C'était ça dont j'étais séparé3. »
Attiré par l’écriture vers l’âge de 15 ans, il se lance dans des études de philosophie et se passionne pour les œuvres de Platon, Spinoza et Kierkegaard.
À 25 ans, il commence à écrire Lettre pourpre, un premier ouvrage qui sera publié en 1977 grâce à sa rencontre avec Laurent Debut, jeune fondateur des éditions Brandes.
Ne cherchant pas vraiment le succès, Christian Bobin continue à écrire, tout en enchaînant les petits boulots. Il est ainsi tour à tour bibliothécaire (bibliothèque municipale d’Autun), guide à l’écomusée du Creusot4, rédacteur à la revue Milieux, élève infirmier en psychiatrie et professeur de philosophie.
Parcours littéraire
Ses premiers textes, brefs et se situant entre l'essai et la poésie, sont publiés aux éditions Brandes, Paroles d’Aube, Le Temps qu'il fait, chez Théodore Balmoral, et surtout chez Fata Morgana (où il publie notamment Lettres d'or). À partir de la fin des années 1980, ses livres paraissent alternativement chez Fata Morgana et chez Gallimard, puis, en alternance avec Gallimard, aux éditions Lettres Vives et Le Temps qu'il fait.
En 1991, il connaît un premier succès littéraire avec Une petite robe de fête, ouvrage vendu à 270 000 exemplaires. L’année suivante, l’auteur toujours aussi discret fait sensation dans les librairies avec Le Très-Bas, livre consacré à saint François d’Assise, qui s’écoule à plus de 400 000 exemplaires et est salué par la critique5 (prix des Deux Magots et grand prix catholique de littérature en 1993).
En 1995, marqué par la mort prématurée de son amie et amour de jeunesse Ghislaine Marion, Christian Bobin rend un hommage vibrant à la vie dans La plus que vive (1996), œuvre qui ne fait qu’accroître davantage son public.
Malgré ces succès, il reste un auteur « amoureux du silence et des roses », fuyant les mondanités de la scène littéraire. « Ma vie, écrit-il dans Louise Amour, s’était passée dans les livres, loin du monde, et j’avais, sans le savoir, fait avec mes lectures ce que les oiseaux par instinct font avec les branches nues des arbres : ils les entaillent et les triturent jusqu’à en détacher une brindille bientôt nouée à d’autres pour composer leur nid. »
Il tient également une chronique intitulée Regard poétique dans le magazine mensuel Le Monde des religions6.
En 2016, il reçoit le prix d'Académie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre7.
Analyse de l’œuvre
Christian Bobin trouve un écho et une grande inspiration chez des poètes et romanciers capables, comme lui, de s’émerveiller des choses simples de la vie, comme Jean Grosjean, André Dhôtel ou l’écrivain allemand Ernst Jünger.
Sa forme de prédilection est le fragment, une écriture concentrée faite de petits tableaux représentatifs d’un moment. Ses ouvrages tiennent à la fois ou séparément du roman, du journal et de la poésie en prose8.
Auteur contemplatif, il donne à ses textes un caractère presque religieux par l’emploi d’une prose poétique et aérienne qui invite au recueillement et à la méditation. La foi chrétienne tient ainsi une place importante dans son œuvre, dont Le Très-Bas (1992) et Ressusciter (2001) sont les exemples les plus frappants. Christian Bobin déclarait à ce sujet en 2010 dans Psychologies : « Ma foi est de l’ordre de la contemplation : c’est ne pas me remettre d’être sur Terre, c’est être étonné comme un nouveau-né, c’est avoir un appétit immense du « jamais vu » de la vie. Cela n’a rien à voir avec le Dieu enfermé dans les consignes automatiques des Églises8. » La religion est pourtant loin d’être son seul sujet de prédilection.
Abordant des thèmes universels, comme l’enfance, la mélancolie et l’absence, ses ouvrages sont comme des fragments de vie appartenant tous au même puzzle. Voguant entre essai et poésie, Christian Bobin marque sa préférence pour la brièveté. Ses livres prennent ainsi parfois la forme d’un journal intime, comme dans Autoportrait au radiateur (1997), ou d’une suite de lettres, comme dans Un bruit de balançoire (2017).
Vie privée
Ayant toujours vécu à l'écart du monde, il s'installe en 2005 dans une maison isolée à la lisière du bois du Petit Prodhun, à une dizaine de kilomètres de son Creusot natal, avec sa compagne, la poétesse Lydie Dattas.
Mort
Christian Bobin meurt le 23 novembre 20229« des suites d'une grave maladie »10.
Œuvres
Romans et essais
Lettre pourpre, Éditions Brandes, 1977
Le Feu des chambres, Brandes, 1978
Le Baiser de marbre noir, Brandes, 1984
Souveraineté du vide, Fata Morgana, 1985
L'Homme du désastre, Fata Morgana, 1986
Le colporteur", Brandes, 1986
Ce que disait l'homme qui n'aimait pas les oiseaux, Brandes, 1986
Dame, roi, valet, Brandes, 1987
Lettres d'or, Fata Morgana, 1987
Éloge du rien, Fata Morgana, 1990
La Femme à venir, Gallimard, 1990
L'autre visage, Lettres Vives, 1991
La Merveille et l'Obscur, Paroles d'Aube, 1991 – Entretiens avec Christian Bobin, (ISBN 2-909096-00-9)
Une petite robe de fête, Gallimard, 1991
Le Très-Bas, Gallimard, 1992 – Prix des Deux Magots 1993, Grand prix catholique de littérature 1993
Isabelle Bruges, Le temps qu'il fait, 1992
Cœur de neige, Théodore Balmoral, 1993
L'Éloignement du monde, Lettres Vives, 1993
L'Inespérée, Gallimard, 1994
L'Épuisement, Le temps qu'il fait, 1994, 118 pages (ISBN 2-86853-205-5)
Quelques jours avec elles, Le temps qu'il fait, 1994
L'Homme qui marche, Le temps qu'il fait, 1995
La Folle Allure, Gallimard, 1995
Bon à rien, comme sa mère, Lettres Vives, 1995
La plus que vive, Gallimard, 1996
Clémence Grenouille, illustrations de Saraï Delfendahl, Le temps qu'il fait, 1996
Une conférence d'Hélène Cassicadou, illustrations de Saraï Delfendahl, Le temps qu'il fait, 1996
Gaël Premier, roi d'Abimmmmmme11 et de Mornelonge, illustrations de Saraï Delfendahl, Le temps qu'il fait, 1996
Le Jour où Franklin mangea le soleil, illustrations de Saraï Delfendahl, Le temps qu'il fait, 1996
Donne-moi quelque chose qui ne meure pas, Gallimard, 1996 – Photographies en noir et blanc d'Édouard Boubat, textes de Christian Bobin (rééd. Gallimard, 2010)
Autoportrait au radiateur, Gallimard, 1997
Mozart et la pluie suivi de Un désordre de pétales rouges, Lettres Vives, 1997
L'Équilibriste, Le temps qu'il fait, 1998
La Grâce de solitude, Dervy, 1998 – Dialogue avec Christian Bobin, Jean-Michel Besnier, Jean-Yves Leloup, Théodore Monod, (ISBN 2-85076-959-2)
Tout le monde est occupé, Mercure de France, 1999
Ressusciter, Gallimard, 2001
La Lumière du monde, Gallimard, 2001
Paroles pour un adieu, Albin Michel, 2001
Le Christ aux coquelicots, Lettres Vives, 2002
Louise Amour, Gallimard, 2004
Prisonnier au berceau, Mercure de France, 2005, (ISBN 2-7152-2592-X)
Une bibliothèque de nuages, Lettres Vives, 2006
La Dame blanche, Gallimard, 2007
Les Ruines du ciel, Gallimard, 2009 – Prix du livre de spiritualité 2010 Panorama-La Procure12
Carnet du soleil, Lettres Vives, 2011
Un assassin blanc comme neige, Gallimard, 2011
L'Homme-joie, L'Iconoclaste, 2012
La Grande Vie, Gallimard, 2014
Noireclaire, Gallimard, 2015
La Prière silencieuse, Gallimard, 2015 – Photographies de Frédéric Dupont, texte de Christian Bobin
Un bruit de balançoire, L'Iconoclaste, 2017
La Nuit du cœur, Gallimard, 2018, à propos de sa relation avec l'Abbatiale Sainte-Foy de Conques
La Muraille de Chine, Lettres Vives, 2019
L'Amour des fantômes, L'Herne, 2019 (collection "carnets" ; 80 p.)
Pierre,13, Gallimard, 2019 (portrait intime du peintre Pierre Soulages)
L'Homme du désastre, Fata Morgana, 2021 (longue lettre adressée à Antonin Artaud)
Le Muguet rouge, Gallimard, 2022
Poésie
Le Huitième Jour de la semaine, Lettres Vives, 1986
L’Enchantement simple, Lettres Vives, 1989
Le Colporteur, Fata Morgana, 1990
La Vie passante, Fata Morgana, 1990
Un livre inutile, Fata Morgana, 1992
La Présence pure, Le temps qu'il fait, 1999
L’Enchantement simple et autres textes, Poésie/Gallimard, 2001
La Présence pure et autres textes, Poésie/Gallimard, 2008.
Éclat du Solitaire, Fata Morgana, 2011
Le Plâtrier siffleur, Poesis, 2018
Préfaces et postfaces
Air de solitude de Gustave Roud, Éditions Fata Morgana, 1988 (préface)
L'ombre la neige de Maximine, Éditions Arfuyen, 1991 (lettre-postface)
Sorianoda de Patrick Renou, Éditions de l'Envol, 1992 (lettre en postface)
Tu m'entends ? de Patrick Renou, Éditions Deyrolle, 1994 (rééd. Verdier) (préface)
Devance tous les adieux de Ivy Edelstein, Éditions Points, 2015 (préface)
Nudità della Parola : Le sette parole di Gesù in croce d'Emmanuel Borsotti, Edizioni Qiqajon, 2018 (lettre en préface)
Revues
« Le Bouclier », revue La Chair et le Souffle, vol. 8, no 2, 2013, p. 48-56.
Collaborations
Quand la brume se déchire (sous-titre : Dans la nuit d'Alzheimer) (extraits de La Présence pure (1999) de Christian Bobin, illustrés de photographies d'Eleonore Demey), Éditions du Palais, 2020.
Distinctions
Prix littéraires
1993 : Prix des Deux Magots, pour Le Très-Bas
1993 : Grand prix catholique de littérature, pour Le Très-Bas
2009 : Prix du livre de spiritualité Panorama-La Procure, pour Les Ruines du ciel
2016 : Prix d'Académie de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre
2020 : prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son œuvre (montant : 25 000 €)14
Hommages
Christian Bobin est cité au Belvédère du Grau-d'Agde.
Bibliographie
Stéphanie Tralongo, Les réceptions de l'œuvre littéraire de Christian Bobin : des injonctions des textes aux appropriations des lecteurs [archive], thèse de doctorat de l’Université Lyon 2, 2001
Stéphanie Tralongo, Christian Bobin et les infortunes de la critique littéraire, Conséquences de l'hétérogénéité des indicateurs de position dans le champ littéraire sur la réception médiatique de l'œuvre de Christian Bobin, article, 2004 [archive]
Steffen Ulrich Keim, Zwischen Mystik und Dialogik. Die poetische Prosa Christian Bobins, Saarbrücker Arbeiten zur Romanistik', Verlag Peter Lang 2004
Hajer Bouden-Antoine, Christian Bobin et la question du genre littéraire, thèse de doctorat, littérature française et comparée, Université de la Sorbonne-Nouvelle, Paris 3, 2006
Marjolaine Deschênes, Identité narrative et temporalité chez Christian Bobin. L’écriture ducare comme réplique "poétique" au désenchantement, thèse de doctorat, études françaises, Université de Montréal, 2011
Masoumeh Ahmadi, La question du bonheur dans l’œuvre de Christian Bobin [archive], thèse, 2012
L'arrière-pays de Christian Bobin (Les êtres, les lieux, les livres qui l'inspirent), L'Iconoclaste, 2018 par Dominique Pagnier (289 p. ; préface de Lydie Dattas) (essai critique ; le bandeau publicitaire entourant le livre porte les mots "Avec les carnets inédits de l'auteur")
Bobin, L'Herne, 2019 (collection "cahiers" ; 288 p.) (cahier critique dirigé par Claire Tiévant et Lydie Dattasn 1,n 2)
Filmographie
Christian Bobin, La grande vie, documentaire de Claude Clorennec (France, 15 février 2022, 52 min., Nour Films, 1 DVD)15
Notes et références
Notes
Ce volume critique réunit de nombreux textes inédits (et non inédits) de l'auteur (et un entretien inédit avec l'auteur) ainsi que les contributions d'écrivains (Sylvie Germain, Jacques Réda, Dominique Pagnier, Yves Leclair...), de poètes (Alain Borer, Jean-Philippe de Tonnac, Pierre Bettencourt...), de philosophes (André Comte-Sponville...), d'universitaires (Serge Linarès, Bertrand Degott), d'artistes (Olivier Py, Franck Olivar...), de compositeurs de musique (Benoît Menut, Olivier Bogé), de journalistes (Jérôme Garcin) ou de lecteurs anonymes) qui débattent ici des "idées reçues qui depuis quarante ans déforment l'œuvre de l'auteur."
Lors de sa première publication, le bandeau promotionnel entourant le cahier portait les mots "Puissance de la lenteur".
Références
« Christian Bobin, l'impertinence de la clarté » [archive], Le Matricule des Anges, mensuel de la littérature contemporaine, 15 février 1994
« Christian Bobin » [archive], sur Babelio.
« Les bons sentiments de Christian Bobin font-ils de la bonne littérature ? » [archive], BibliObs, 25 mars 2014.
« Avis de décès : Christian Bobin » [archive], sur creusot-infos, 25 novembre 2022 (consulté le 25 novembre 2022).
"Abimmmmmme" comporte bien 6 fois la lettre M dans le titre, confer la fiche du livre sur le site de la BnF. [archive]
« Les ruines du ciel, Christian Bobin, Livres, LaProcure.com » [archive], sur La Procure (consulté le 8 août 2020).
lepoint.fr > article "Christian Bobin très haut sur le Rocher" ("L'auteur de « Très-Bas » reçoit le prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l'ensemble de son œuvre. Le palmarès 2020 reflète notre besoin de lire.") par Valérie Marin La Meslée (13/10/2020) [archive]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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Ressource relative à l'audiovisuel
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Articles, vidéos et extraits audio à propos de Christian Bobin [archive]
Notice bio-bibliographique de Christian Bobin, par les éditions Le Temps qu'il fait [archive]
Chroniques radiophoniques sur la chaîne culturelle de la Radio Télévision Suisse [archive]
Spectacle créé à partir du livre "Autoportrait au radiateur" de Christian Bobin : "Le chant des radiateurs ; murmures pour voix et violoncelle" [archive]
Spectacle " Éloge du rien - La vie passante " qui a obtenu le prix du public au festival Avignon Off 2016 en catégorie poésie, lecture, conte [archive]
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