Discours prononcé par le président de la
République
devant le congrès du Parlement, réuni à
Versailles
Monsieur le
Président,
Mesdames et
Messieurs, les membres du Congrès du Parlement,
j’ai souhaité
m’adresser à vous à deux titres, celui de l’article 18 nouveau de notre
Constitution, tel qu’il résulte de la révision que je n’ai pas voté en Juillet 2008, et celui de
l’article 89 prévoyant dans sa rédaction originelle de 1958 l’examen
parlementaire d tout projet de révision, même soumis au referendum.
Depuis
quarante-cinq ans, chacune de nos élections présidentielles a été marquée par
le souhait de nos compatriotes que changent les manières et les contenus de ce
qu’ils appellent la politique et qui est l’action du gouvernement et du
législateur. Reconnaissons qu’à mesure des mandats de mes prédécesseurs et au
début du mien, plus le temps passait, plus les réformes s’accumulaient les unes
sur les autres et moins il y avait de changement. Nos compatriotes en sont
venus à douter profondément de l’action des pouvoirs publics, de la prise
qu’ils peuvent eux-mêmes avoir sur celle-ci et enfin du bien-fondé et de
l’adéquation de cette action en regard de ce qu’ils attendent et de
qu’instrinctivement il savent être les bonnes solutions.
Notre pays est
donc laissé à lui-même, l’élan n’est plus là, pas seulement en économie
générale et dans nos entrprises, nos services, nos campagnes et sur nos
bateaux, mais en énergie civique, en projets pour l’avenir.
J’ai choisi le
changement car j’ai compris que j’avais été élu, après tant d’autres pour le
changement et qu’encore moins que d’autres, je m’y étais attelé. Toutes ces
dernières semaines, nos compatriotes et vous-mêmes – je le pense – avez réalisé
que le changement est en notre pouvoir.
Permettez-moi
de résumer les propositions que j’ai faites, soir après soir, depuis un certain
vendredi où j’ai pastiché un des plus grans acteurs et metteurs en scène du
sicèle . Elles se déduisent les unes des autres tout simplement parce qu’elles
sont chacunes une reprise par notre Etat, par nos institutions, par le
gouvernement fort de la votation paarlementaire, des moyens et des outils que
nous avions abandonnées et sans la mise en œuvre desquels il n’y a plus de
gouvernement ni de loi qui soient nôtres. Elles forment un ensemble parce que
le peuple français, chacun de nos compatriotes sait très bien qu’elles nou
ressemblent une à une, qu’elles permettent d’en inventer d’autres, tout aussi
nôtres. Il s’est passé que les Français ont commencé de se réconcilier avec
leur Etat, avec la politique, qu’ils ont hâte du développement de cet ensemble
de propositions et de mesures dont la plupart étaient dans les esprits, alors
même que nous poursuivions comme depuis vingt ans le démantèlement de ce qui
nous constitue.
Vous avez
constaté que l’étranger, principalement nos partenaires de l’Union européenne,
sont passé de l’étonnement à l’interrogation : et si une autre voie était
possible ? Le Conseil européen a fait sien – heureusement – la principale
proosition de la France : que le Parlement europén à élire en Mai prochain
soit constituant, qu’un nouveau traité soit rédigé prévoyant l’élection directe
du président de l’Union par tous les citoyens de celle-ci, sa prérigative d’en
appeler au referendu europén dans les matières prévues par le nouveau traité,
que celui-ci comme toute Constitution soit désormais possisble à réviser, soit
à l’’initiative des Etats, soit selon ses propres procédures et donc
indépendamment des gouvernements nationaux, qu’enfin – ce qui est naturel – le
droit de faire sécession soit reconnu.
Des
nationalisations ont été opérées, vous avez voté suivant des procédures
d’urgence mais ordinaires l’encadrement dans le temps – principalement celui de
la crise économique mondiale – et en organisation de ces nouvelles entreprises
à caractère industriel et commerciales. Les indemnisations, les réouvertures de
sites sont pour la plupart encore à réaliser, mais un élan – oui – est
manifeste. Notre économie est déormais conduite non par des financiers mais par
des producteurs de métier, ayant expérience et amour de leur entreprise et de
leur raison de vivre retrouvées.
Cette
démocratisation de l’Europe et cette réappropriation juridique et sociale,
morale, de nos outils industriels et financiers, il nous faut maintenant la
transposer dans la vie de notre République et pour la disposition de nos
ressources financières.
Demain
paraîtront, au Journal officiel, la
convocation de nos concitoyens pour deux actes majeurs dans une vie et une
économie nationales.
Président de
la République et sur la proposition du gouvernement – qui depuis deux semaines
a complètement changé de mode et d’être, l’un des plus resserrés en nombre de
toute l’histoire de nos Républiques, et certainement le plus collégial dans
l’exercice des compétences ministérielles, gouvernementales, présidentielles –
j’appelle le peuple français à décider par referendum, en application de
l’article 11, une révision constitutionnelle permettant que soit sincère et
nons plus seulement formelle, notre démocratie. Nous en avons chacun l’envie
mais depuis longtemps ce n’est plus qu’une nostalgie sans référence. Les
mesures qu’avec le gouvernement, je propose, sont simples, pas nombreuses, ne
modifient en rien l’équilibre et le jeu – comme l’on dit bien mal – des
pouvoirs publics constitutionnels mais le civisme et la conscience ne seront
plus seulement théoriques.
Depuis
quarante ans, selon une précaution d’un de mes lointaians prédécesseurs alors
ministre des Finances et redoutant comme la majorité paarlementaire de l’époque
que le programme commun de la gauche ne vienne à être voté par une assemblée
nationale nouvelle – c’était au début de 1973 – les finances publiques
françaises sont livrées, faute de pouvoir en appeler à des avances de la Banque
de France, moyenant aval et plafond votés par le Parlement, à ce qui est devenu
la spéculation internationale et un assaut général contre la liberté des Etats
à décider en fonction des votes populaires et non de la cote des marchés. Pour
nous financer, nous revenons – en le perfectionnant – à l’emprunt national. Les
collectivités locales pourront procéder de même. Emprunt gagé sur le secteur
public et plus encore sur une confiance nouvelle des Français dans leurs
gouvernants.
Le moratoire
des dettes souveraines comme en temps de guerre, et n’y sommes-nous pas au
point de vue économique et financier tant que les marchés et des économies hors
compétition nous prendront notre substance et exploiteront nos propensions à
consommer dont ils nous auront enlevé l’appareil propre à les satisfaire… est
en principe décidé par les principaux Etats emprunteurs. Rien que cette
tendance confirmée, il y a deux jours, a fait réagir la spéulation qui sait sa
prochaine entrée en carême ou au désert. Il lui faudra trouver d’autres cibles.
La négociation avec les Etats ou groupes d’Etat tiers que vient de proposer
l’Union européenne en même temps qu’elle a rétabli les tarifs extérieurs
communs d’autrefois jusqu’à l’entrée en vigueur d’un traité de Marrakech tout
différent du premier, est en train de s’organiser. Elle est le gage à terme que
nos appareils productifs pourront s’invstir ou se réinvestir en France
et dans l’Union, laquelle corrigera les écarts de compétivité entre ses
Etats-membres et tout autant elle va libérer les populations laborieuses mais
exploitées dans de si nombreux pays dont l’avantage compétitif tient
essentiellement aux conditions parfois amoniables de travail et de rémunération
locale. Oui, c’est une révolution qui commence et que la France a proposée.
M’adressant à
vous, je souhaite que vous débattiez de
l’ensemble de ces propositions et de ces changements déjà acquis ou en cours
pour éclairer les Français appelés à financer eux-mêmes, sans contrainte et par
confiance, notre émanccipation des marchés, appelés à décider ce qui doit
rendre aux institutions républicaines la sincérité de fonctionnement qu’elles
ont perdue.
Je vais rester
au milieu de vous pour vous écouter. Je ne doute pas que vous donnerez à vos
débats ce qu’il convient que nous apportions ensemble au grand débat national
qu’au poste où j’avais été élu il n’y a pas encore deux ans, j’ai cru devoir
susciter.
premier jet, dimanche 22 Décembre 2013
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