vendredi 30 janvier 2015

Auschwitz . de mémoire ?



Médias pour la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz
(éléments d’une réflexion personnelle prolongée)



Délivrance ? découverte ? il me semble que ce n’est alors – 27 Janvier 1945, l’Armée rouge, alors que les Anglo-Saxons et de Lattre sont sur le Rhin – qu’un événement presque intime : entre les prisonniers, les mourants, les gardiens, les bourreaux, les soldats étrangers. Il est avéré que ceux qui ont vu les rafles, les trains au passage ou à l’arrêt, ne se sont pas manifestés en hostilité au massacre : rues de Paris, campagnes polonaises. Il est également un fait : aucune des grandes voix : Churchill, de Gaulle, Roosevelt, Pie XII, qui savaient, plus ou moins directement, ce qu’il se passait, ce qu’il se commettait, ne l’a dit. Pour des raisons « excellentes » ? ou pour… ? Ce sujet ne me semble pas traité aujourd’hui : notre responsabilité collective, hier, avant-hier, aujourd’hui, demainprobablement… soit que nous ayons été contemporains, soit que nous ayons la mémoire de ce que vivaient nos parents et grands-parents (à l’abri pour les miens), soit que nous vivions et pensions comme si ce passé-là qui fut si contemporain que des millions de vie furent détruites ests affaire d’autrui, statistiquement presque mort… disparu.

On célèbre – paradoxalement – des événements qui sont de la mort à plus soif… de la mort plus même ressentie comme telle par ceux qui l’administraient quotidiennement : toutes les photos, tous les films du grand documentaire en six épisodes : jusqu’au dernier, la destruction finale, donné par France 2 pour l’anniversaire… ont été « pris » par les bourreaux, par des Allemands. On dit pudiquement les nazis. Non, les Allemands, ce qu’a reconnu le président Gauck s’adressant au monde, devant le Bundestag, immense bâtiment du Reich wilhelmien triomphant, incendié par les Nazis au début de leur règne, et réincendié par les vainqueurs à leur catastrophe. Mais s’il faut dire : les Allemands, il faut alors reconnaître que toute une génération européenne a été responsable de ce qui fut la terre d’élection de Hitler et de la fascination horriblement morbide, mais tellement prenante, que celui-ci exerça personnellement… « épanouissant » alors tant de personnalités qui auraient pu n’être qu’anodines en d’autres circonstances.

Et il y a deux énigmes. La première peut-être commentée ou élucidée par divers ouvrages ou colloques, mais que je ne sais pas, et qui est du registre de l’histoire des idées et mentalités, plus que des faits : l’antisémitisme, pourquoi ? les réponses simplistes en font partie. L’Eglise chrétienne, surtout l’Eglise catholique romaine en Europe fait « payer » aux Juifs (« perfides » selon l’office du Vendredi saint, avant Jean XXIII… « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »), la mort du Christ. Contrairement d’ailleurs à ce qu’elle enseigne, puisque Jésus est mort pour expier les péchés de tous, et non du fait de quelques-uns : universalité ethnique, religieuse, sociale manifestée par le comportement de Pilate autant que par la manière dont la foule des contemporains du Christ, sa propre race, la religion établie de ses parents selon la chair. La richesse supposée des Juifs… question à Léon Blum par un de ses co-détenus : et votre vaisselle en or ? qu’en avez-vous fait ? D’autres minorités d’influence à tous égards sans commune mesure avec la statistique démographique – situation des protestants en France – n’ont pas suscité un mouvement analogue des esprits et de la société. La seconde est qu’un tel destin, encore de mémoire d’hommes et de femmes, n’inspire pas depuis sa fondation physique l’Etat d’Israël, surtout depuis la guerre des Six-Jours, une compassion et une obsession d’exemplarité humaine. Que l’expérience atroce du confinement des ghettos puis des camps n’inspire pas à l’Etat qui continue, avec l’étoile de David, la tradition trois-quatre fois millénaire d’Israël, « peuple choisi » le dégoût de confiner à son tour une population entière, pourtant non migrante et chez elle, quand s’initia et s’augmenta, se réalisèrent le rêve ou le projet sioniste. Il est vrai que la France des camps de rétention : Rroms, Sangate et clandestins vers l’Angleterre, a connu Drancy et la complicité forcée (jusqu’à quel point ?) de ses propres policiers, est sans complexe et a refusé le juste rappel de Vivaine Reding, commissaire européen à la Justice et aux Droits fondamentaux.

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A la radio, le matin du mardi, puis en images le soir. Le président de la République française, en l’occurrence François Hollande, au sous-sol du mémorial de la shoah. Exercice de rencontre de quelques jeunes et de quelques survivants. Prévu pour durer un quart d’heure, remplit une bonne heure. Devoir de témoigner rempli par les survivants, devenir témoins des témoins pour transmettre, mais si la manière de mémoriser est indiquée : récits des survivants, récits de ceux qui pleurent encore les victimes, documents divers, il n’est pas expliqué le pourquoi de cette mémoire. Discours présidentiel, dont je n’entends qu’une bribe mais elle est intéressante par elle-même : le tiers de la population mondiale juive, les trois quarts des Juifs en Europe. Mention aussi des tziganes, des homosexuels, des handicapés. Très longue intervention d’Elie de Rothschild, président de l’association responsable du mémorial : je ne l’entends pas directement. Est-il séant que ce soit une personnalité aussi en vue, ne serait-il pas « mieux » que ce soit un Français juif tout à fait banal, fonctionnaire ou commerçant, ou plutôt une femme, sans âge. Je ne sais si tout cela porte. J’irai à ce mémorial qui semble très beau et que nous avons su très bien situer, baigné par la Seine, au cœur du Paris plus que millénaire.


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Chaînes de télévision allemande : ma chère femme les prend de plus en plus, elle a malheureusement manqué l’occasion et l’époque de la plus efficace pédagogie pour que notre fille soit bilingue allemand-français comme elle l’est elle-même par sa pratique de l’alsacien avant même de parler le français. Elle est saisie par le discours du président fédéral Gauck, devant le Bundestag et juge aussitôt et à mesure que c’est le plus beau qu’elle ait jamais entendu de l’Allemagne. Elle est à la maison, tandis que je roule vers les archives diplomatiques de Nantes : j’entends la phrase décisive. L’identité allemande est liée à Auschwitz. Le dire, le vivre, l’avouer. Angela Merkel prêche quasiment le contraire. La clé de la mémoire européenne, la clé du civisme allemand sont pourtant là.

N’ayant pas entendu, moi-même, les deux discours présidentiels, le français, l’allemand, je ne sais si est rappelé, ce qui est pour moi essentiel, sinon l’essentiel… les Juifs, en Europe centrale et orientale, en Europe germanique peut-on dire, sous le sceptre des Habsbourg et ensuite, ont été le ferment de l’unité culturelle et même de la cohésion politique, en dépit de l’éparpillement des frontières et des royaumes, principats, grands domaines politiques. La culture et la langue allemandes ont été vécues en double avec yiddisch, et ce doublon produisait une véritable unité mentale. C’était un chef-d’œuvre à tous les points de vue. La France et les pays latins, me semble-t-il, ne l’a pas vécu à ce point. Chez nous, il y a eu surtout des personnages, notamment au XXème siècle, mais à chercher il est probable que la participation à l’aristocratie politique a dû être séculaire. Mai 68 : je suis un juif allemand, Cohn-Bendit, un des meilleurs propagandistes ensuite de la cause européenne et dont le champ de bataille a été principalement la France. Signification : l’hitlérisme ne s’en est pas seulement pris aux Juifs, d’ailleurs mal identifiés en race, en religion, en un seul aspect de leur culture, il s’en est pris à la culture en soi, donc à la liberté de l’esprit, à la conscience-même humaine. Le collectif, tel que conçu à la folie – sous prétexte d’une frustration nationale à la suite d’une Grande Guerre dont il fut vite répandue qu’elle n’avait été perdue que par trahison – devait donc l’emporter sur l’individu : l’extermination et la « panthéonisation », destin de deux races, d’une race élue à une autre …

L’essentiel est évidemment d’assumer le passé. Je ne sais combien de Juifs allemands ont pu survivre ou sont revenus. Quel était leur nombre avant 1933, combien ils sont dans chacun des Etats de l’ancienne emprise culturelle germanique ? l’ensemble de l’Europe centrale et orientale. Certainement bien plus nombreux que les Juifs français en 1939, et bien moins qu’eux en Allemagne aujourd’hui. Chez nous, environ 500.000, ce qui nous place au deuxième rang de la « diaspora » et alors que nous avons le premier rang pour l’Islam.


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Quelques heures ce même mardi à terminer – dans l’après-midi – ma consultation des archives de notre ambassade à Washington, période Vichy. Coincidence que je n’ai perçue que le soir, devant notre chaîne publique de télévision.

Collection de télégrammes échangés entre Saint-Quentin et le Quai devenu transhumant pendant notre débâcle. Comme ensuite avec Vichy, où le rôle de ministre des Affaires étrangères est tenu par Baudoin, notre ambassadeur, Henry-Haye, quand le nouveau gouvernement est formé, entretient systématiquement ses autorités sur ce que produit l’orientation gouvernementale française dans l’esprit public américain, et nommément dans celui de Roosevelt et de Cordell Hull. Désinvolture effarante du président américain selon ce qu’en rapporte Chambrun (est-ce le gendre de Laval ?) hôte du yacht présidentiel : un conseil d’ami (verbatim), résistez quoi qu’il arrive, sinon vous ne serez plus rien. Puis la question de la flotte, si vous la cédez, vous serez par la suite, sanctionnés, etc… un président de mépris et de leçons qui avoue aussi ne pouvoir faire un pas sans être assuré du Congrès… Viennent ensuite les faire-part de changements gouvernementaux à Vichy : celui du 6 Septembre, puis l’affaire du 13 Décembre avec deux longs télégrammes de Flandin, enfin la quasi-intégralité d’un discours de Laval, le 26 Avril 1942, profession d’une compréhension pour l’Allemagne et d’une relation avec elle, insensée et d’une inconscience totale de la situation stratégique de ce printemps-là où le destin – au moins – hésite… Et plus périlleux mais tristement probatoires les questions américaines et les réponses de Vichy sur le sort imposé aux juifs : ergotages sur les Juifs français de souche, ou seulement réfugiés et nouveaux arrivants, les premiers pas vraiment touchés sauf quelques interdits, puis le pied-à-pied pour finalement démentir mais mollement qu’il puisse y avoir « échange » entre prisonniers de la guerre de 40 et des Juifs, même de nationalité française. Je ne savais pas l’article 19 de la convention d’armistice mettant à la discrétion des Allemands les réfugiés et autres chez nous, et évidemment les Juifs étant venus en nous faisant confiance. Rien sur l’une des énigmes de Vichy, et du Maréchal lui-même : pourquoi le statut des Juifs et le début d’une discrimination ? puisqu’ils sont antérieurs à Montoire et qu’il n’est donc pas fait pour plaire aux Allemands, mais semble-t-il – atrocement pour notre honneur national – afin de plaire aux Français… Un télégramme – on dit alors, communication par fil, très dépendante des conditions météorologiques – évoque less protestations du clergé et d’évêques, mais en « faible nombre ». Ainsi que la démarche, au nom du pape, de Mgr. Valerio Valeri, le nonce à Vichy en tête-à-tête avec Pétain : celui-ci aurait fait atténuer certaines opérations ou y aurait fait surseoir.

J’avais ouvert ce carton pour l’un de ses éléments : l’avion du Maréchal, ambassadeur auprès de Franco. Il en a effectivement un. Gorostarzu, attaché de l’air et qui va le suivre à Vichy, en a également un, série d’autorisations. Mais confirmation : Pétain a l’habitude l’avion, il est déjà arrivé chez Lyautey en 1926 par avion, et il va à Rabat en Octobre-Novembre 1939. Les trajets pour Paris et se rendre compte de notre situation politique et militaire lui sont donc aisés, facilités même. – Même carton, deux étapes de politique industrielle à l’exportation en Espagne : à l’automne de 1939, ouverture de la guerre, des fournitures d’armes soit espagnoles, soit italiennes (l’Italie n’est pas en guerre contre nous…) et le dossier est en original à la lecture personnelle de l’ambassadeur (Pétain). Et au printemps de 1942, Bichelonne obtient un attaché industriel, ingénieur du génie maritime, à notre ambassade de Madrid (François Piétri). – Quelques instants du film, dans la soirée de ce jour, le confirme, le Maréchal est dans une forme également physique, époustouflante pour son âge : vingt ans de moins qu’il n’en a, tandis qu’il fait sa promenade journalière le long de l’Allier, en civil, soulevant son chapeau en passant devant une dame sans âge, assise sur un banc, ou plus encore filmé de dos, carrure, manteau, encadré par deux personnes qui ne sont manifestement pas de sécurité.

Compte-rendu d’une conversation de notre consul général à New-York, un d’Aumale… avec Coudenhove-Kalergi : vues sur l’Europe à venir et sur la fin de la guerre, on est dans l’été de 1942. L’Union soviétique n’a plus aucune capacité offensive. Le meilleur et le plus efficace pour dévisser Hitler ? la Wehrmacht.


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Les six épisodes du documentaire projeté par France 2 dans la soirée, plutôt qu’un film mixte sur Phoenix, la chaîne allemande d’histoire. Des images que je n’avais jamais vues. Des témoignages d’historiens allemands, français, américains et israëliens que je ne connais pas, sauf Serge Klarsfeld, d’une laideur que je ne savais pas : la plupart d’ailleurs de ces commentateurs sont fort laids et même négligés, sauf un Américain que je ne situe pas, et Paxton que j’ai beaucoup lu et qui s’est acharné à détruire Vichy et sisngulièrement le Maréchal depuis le début des années 1960 : pour faire oublier que l’Amérique … ?

Laideur aussi qui me surprend : sauf mouvements de foule filmés à la Eisenstein, les tout jeunes Allemands marchant au front en chantant vers l’Est russe et ukrainien, balte aussi, les officiers sont boudinés dans ces manteaux leur tombant aux chevilles, ces casquettes ostentatoires, du ventre au-dessus de la ceinture, ce n’est pas une chevalerie SS, svelte et dégagée telle qu’on l’a souvent représentée (Seyss-Inquart). Peu de mises en scène du régime nazi… quelques photos d’un premier rang avec Hitler, Goering… d’autres, pas beaucoup, de Hitler entourés d’officiers, une (1941-1942 ? déjà) avec des lunettes (alors que je croyais que ce n’était qu’à partir de 1944 : il est manifestement voûté. Poids de la guerre et du pouvoir ? ou posture de naissance ? Aucune belle tête, aucun visage de pensée ou de puissance, d’énergie : Rommel, Stulpnagel ne sont pas là, mais Goebbels et Himmler, le premier détendu, bureau et téléphone, intimité au travail, et le second riant, milieu ambiant, visite des sites… les plus dramatiques. Les multiples séquences d’exécution sont toujours de masse, pas d’individualité. Des fosses immenses et la bascule des corps abattus au bord du déblai, filmées de loin, des silhouettes, des insectes. En revanche, à l’instar des films de propagande tournés pour imprégner par image un constat que les Juifs pullulent, sont nauséabonds, danger d’abord poour l’hygiène du peuple hôte et envahi par des hordes immbrables, venant de bas-fonds insondables et innommables… les victimes de la minute suivante ou en dépérissement physique et moral depuis des jours, sont filmés de près, montrer la dégénérescence des visages : la propagande n’était pas mensongère, ils sont bien ainsi ceux qu’on parque et qu’on élimine. Les yeux surtout des enfants, comprenant encore mieux et plus globalement, l’atrocité de ce qu’ils subissent avec leurs parents, père et mère, ne pouvant plus rien. Animalité des bourreaux, l’insensibilisation que manifestent aussi bien ce qu’ils sont en train de perpétrer que leur auto-glorification puisqu’ils prennent les photos des différentes phases de leur besogne.

Raffinement de cruauté et de la volonté d’anéantir l’humain. On met nues les victimes, hommes, femmes, squelettes ou mauvaise graisse, absolument dépouillées. Images encore plus noir-et-blanc. Pratique, également… impossibilité de s’échapper. Affamer au point qu’une annonce au ghetto de Varsovie que toute personne juive se rendant à tel endroit se verra offrir une ration de saucisson ou quelque viande et un kilog. de marmelade. Quoique sachant qu’elles allaient ainsi à la mort dans les heures suivantes, 30.000 personnes sont sorties : au moins, manger avant de mourir.

Trait conclusif : un rescapé, alors jeune enfant, ne se console toujours pas que sa mère allant à la chambre à gaz, ne se soit pas retournée une dernière fois pour lui dire adieu. Explication pour moi évidente : elle n’aurait plus pu marcher si elle s’était un instant retournée vers son fils.

Documents et commentaires sont aussi un apport factuel.

La mise au point progressif d’un massacre, d’un holocauste qui n’était pas initialement prévu : il s’agissait pour purger l’Allemagne et les pays qu’elle satellisait de déporter le plus à l’est possible le maximum de Juifs, donc l’Union soviétique. Sans qu’à mon sens, contrairement à ce que soutiennent certains des commentateurs, on puisse donner à l’attaque de l’URSS par Hitler un but uniquement racial, raciste : tuer les Juifs soviétiques, caser le plus loin possible les Juifs d’Europe centrale et orientale. C’est une guerre énorme mais classique et avec des stratégies d’abord militaires. Les massacres sont d’abord « indivualisés », une balle dans la tête au bord d’une fosse préalablement creusée : on ne montre pas que ce soient les victimes qui la creuse en général. Puis, quand la campagne ukrainienne se déploie, c’est la bride lâchée aux racistes du territoire conquis. Scènes affreuses et mouvementées, des foules lynchent et battent à mort, barres de fer, bâtons, des hommes à terre. Les éléments allemands, les Einsatzgruppen, sont peu nombreux, trois ou quatre mille. Pour arriver à des centaines de milliers d’assassinés, il faut des effectifs policiers et autres, considérables : ils sont recrutés localement. Seconde phase, les camions, les gaz d’échappement refoulés dans une cabine hermétique ou les camions reliés à des bâtiments. Finalement, ce sont les chambres à gaz, mais pas « universellement ». Une application industrielle, supposant le chemin de fer. Rappel de choses atroces : aux arrivées de train, il est indiqué le temps de survie, quelques heures ou la semaine. Bien entendu, rien à boire ni à manger dans les wagons, méthodiquement nettoyés par les victimes pour repartir chercher les fournées suivantes sans que celles-ci sachent trop vite leur sort. On indique le poids permis à emmener. Meubles, immeubles, argent, tout est donné au Reich, sous signature… par les victimes. Aucun ordre précis de Hitler. A Himmler de mettre tout en œuvre. L’exigence générale du secret.

Dans le cas de la France, il est manifeste que les rafles, et notamment celle dite du Vel-d’hiv. selon le lieu de transit, auraient été pratiquement impossibles sans listes à jour, leur confection a été de responsabilité française. De même, les arrestations, regroupements et autres ont supposé bien plus qu’une complicité ou une participation françaises : l’opération mobilisait les forces policières françaises entières. Entretiens d’un des plus hauts responsables de la SS ? des uniformes et de l’échelon suprême, avec Darquier de Pellepoix puis Fernand de Brinon… Triste exceptionnalité française : pas vraiment de réactions de foule, témoin des arrestations et regroupements, alors qu’en Belgique, elles furent telles que le mouvement fut très diminué. Le film ne montre pas le roi de Danemark portant l’étoile jaune.

Fatigué, je n’ai pas regardé le dernier épisode. Ma chère femme est particulièrement émue par des confidences d’enfants pour les familles rescapées en tout ou en partie : une ambiance aux pleurs durant tout leur jeune âge.



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