Amitié
Il faut à
tout homme l’amitié,
pas celle
de l’amour, pas celle des attentes et des craintes,
pas celle
des peurs et des lumières de joie,
pas celle
de la femme dénudée ou de l’amant retrouvé,
il faut à
l’homme l’amitié,
celle du
regard et de la main, celle de la compassion
qui n’a ni
mots ni gestes, qu’une âme,
l’accueil.
Et voilà
que parfois, sous des auvents, dès la première arrivée,
l’amitié a
son verbe, l’amitié a ses verres et le couvert mis,
l’amitié a
une femme, l’amitié a force d’homme,
l’amitié
est jumelle et étrange,
l’amitié a
des thèmes, ses airs et ses voyages,
et la plume
du discours était devenue la chaleur d’être ensemble.
A l’amitié, j’ai bu à torrents,
le fleuve
de la nouveauté, de l’expérience,
le fleuve d’une autre vie et
d’autres tours que les miens,
à l’amitié je donnai un visage puis
un autre visage
et les deux
visages, les deux existences qui parfois devant
moi jouent
et luttent et se racontent,
et je vis
passer des feux et des communions,
je vis la
lueur du troisième sentiment
qui n’est
ni l’amour ni même l’amitié,
qui
s’éprouve et qu’un jour je nommerai,
Mes amis
commençaient juste d’attendre le troisième
de leurs
enfants, quand je vins à eux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire