mercredi 22 janvier 2014

poèmes au Brésil





Amitié



Il faut à tout homme l’amitié,
pas celle de l’amour, pas celle des attentes et des craintes,
pas celle des peurs et des lumières de joie,
pas celle de la femme dénudée ou de l’amant retrouvé,
il faut à l’homme l’amitié,
celle du regard et de la main, celle de la compassion
qui n’a ni mots ni gestes, qu’une âme,
l’accueil.
Et voilà que parfois, sous des auvents, dès la première arrivée,
l’amitié a son verbe, l’amitié a ses verres et le couvert mis,
l’amitié a une femme, l’amitié a force d’homme,
l’amitié est jumelle et étrange,
l’amitié a des thèmes, ses airs et ses voyages,
et la plume du discours était devenue la chaleur d’être ensemble.

A  l’amitié, j’ai bu à torrents,
le fleuve de la nouveauté, de l’expérience,
             le fleuve d’une autre vie et d’autres tours que les miens,
             à l’amitié je donnai un visage puis un autre visage
et les deux visages, les deux existences qui parfois devant
moi jouent et luttent et se racontent,
et je vis passer des feux et des communions,
je vis la lueur du troisième sentiment
qui n’est ni l’amour ni même l’amitié,
qui s’éprouve et qu’un jour je nommerai,
Mes amis commençaient juste d’attendre le troisième
de leurs enfants, quand je vins à eux.


Brasilia

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