jeudi 6 février 2014

changement de signe - deux registres : fiction politique & mémoire réfléchie - ci-dessous chapires 1 à 8 de la fiction politique





- x - = +

titrer ainsi ? ou développer ?

Moins par moins donne plus

anticipation ? et mémoire …




ta Parole toute-puissante fondit en plein milieu de ce pays de détresse
Sagesse XVIII 15

l’invraisemblable est ce qu’il y a de plus sûr
Adolf Hitler . 1924

non seulement il s’est fait de grandes choses sous son règne, mais c’est lui qui les faisait
Voltaire . le siècle de Louis XIV

ce n’est pas une crise, c’est un changement de monde
François Hollande . 2012

car, vois-tu, Nathanaël ? dans ce livre : il n’y a personne
André Gide .  les nourritures terrestres

mon psedonyme est président de la République
Mouna Mint Ennass .  maurichroniques



Avertissements

Plutôt qu’une plaquette de propositions politiques, ayant peu de chance d’obtenir le succès d’Indignez-vous et dont je ressasse la substance depuis Octobre 2011 en lettres adressées au candidat socialiste puis au présdent de la République… et d’autre part, voulant écrire pour le plaisir et la réflexion, une somme de mon expérience personnelle de la vie… et surtout ne sachant par lequel des deux livres commencer : ou bien l’évidente urgence du pays même si un citoyen isolé n’y peut rien, que tenter de faire entendre et comprendre la nécessité et des moyens évidents, qui sont d’ailleurs de tradtions nationales, ou bien le recueil écrit d’une mémoire ressentie,
j’ai choisi d’écrire un livre double : la mémoire (caractères penchés) et une fiction politique (caractères droits) dont les chapitres alterneront, à la manière des deux chapitres I de cet état provisoire, donnant en sus les cinq chapitres suivants de la fiction politique.
J’ai également choisi pour celle-ci de donner aux principaux rôles leurs noms propres

Je veux ne pas excéder vingt chapitres, dix par registre, soit quelques deux cent pages.

Les notes en annexe – annoncées dans le texte – manquent sauf pour l’évocation du film de Chaplin. Elles seront augmentées de la citation intégrale des quatre papiers adressés par Simon Nora à Pierre Mendès France : 1955, 1956 et 1969

matin du lundi 18 Novembre 2013
(les dates et heures en petits caractères sont celles de l’écriture)

état spontané et donc provisoire jusqu’à relecture










à l’exemple donné par le général de Gaulle

à ma femme et à notre fille

au président régnant


Chapitre 1


soudain, couper court




18/…/201… à 22:55
le président et le dictateur

Le Président de la République vient d’intervenir, hors programme, dès la fin de la rediffusion du chef d’œuvre de Charlie Chaplin, « le dictateur » [i].

Tandis qu’au Parteitag de Nuremberg, suivant juste l’Anschluss la doublure clocharde du redoutable Fuhrer, au lieu des invectives habituelles, change totalement le registre de la politique en donnant les béatitudes du Christ selon saint Luc, l’évangéliste, l’annonce de cette intervention du Président a commencé de sous-titrer le discours.

Ni au palais de l’Elysée, ni à l’hôel de Matignon, il n’est possible d’obtenir la moindre précision sur l’objet et la durée de l’allocution présidentielle. On est renvoyé à celle-ci et il est assuré que l’on n’en sait pas plus que le télé-spectateur.

Malgré la notoriété de la fameuse fiction politique de 1940 et l’indication que sa programmation se ferait avec une copie entièrement rénovée, l’audience de la chaine franco-allemande était très faible. Elle a sensiblement augmenté dès le sous-titrage annonçant la prochaine apparition à l’écran d’un président n’ayant pas habitué les Français à la surprise. Elle vient d’exploser.



18/…/201… à 22:59
le président et le dictateur  (2)

Le Président a commencé par présenter ses excuses pour le hors-programme. Il a salué ls téléspectateurs allemands, a assuré qu’il était bien le barbier et pas du tout – toute ressemblance eût été fortuite – Adenoïd Hynkel. Il a précisé qu’il n’était pas non plus l’homme des Béatitudes, que d’ailleurs la République française, laïque selon sa Constitution, ne peut demander à ses élus l’énoncé et les références de leur foi, mais il a ajouté qu’il est tenu, depuis son élection, d’être fidèle à ce qu’il avait laissé espérer et croire aux Français quand il était candidat. Il entend revenir à cette fidélité et pour gagner du temps, non le sien borné par la Constitution, mais celui des Français et du pays à qui il souhaite la plus grande espérance de vie, il a donc choisi d’intervenir maintenant et il dit pourquoi.


18/…/201… à 23:10 (3)

L’Elysée communique que le Président a convoqué le Premier ministre et va s’entretenir avec lui avant minuit. Il n’est pas précisé que la démission du gouvernement soit l’objet de cet entretien.


18/…/201… à 23:11
le président et le dictateur

Berlin - La chancelière allemande communique avoir reçu au téléphone son homologue français, qui l’a entretenu du film de Charlie Chaplin et de ce que peut être la surprise en politique. Pour les Allemands, l’exemple-même a été donné le 9 Novembre 1989. Elle assur le président François Hollande et les Français qu’elle-même et l’Allemagne sont particulièrement attentifs à ce que vient d’exposer le Président de la République française. Arte en Allemagne aussi a plus que décuplé son audience pendant cet impromptu d’un quart d’heure, traduit en simultané..

vendredi 18 Octobre 2013 – 12 heures 25 à 15 heures 30

Journal du Président

Au palais, ce soir du vendredi 18 Octobre 2013

C’est fait. Je vais rester dormir ici, peut-etre même serait-il républicain que ce devienne ma règle, au lieu de déplacer tant de gens et d’avoir fait installer tant de choses chez nous pour diverses obligations qu’on croit les miennes et que je n’ai pas à exercer. Dormir à l’Elysée puisque l’élection m’y a fait entrer. Respecter la décision populaire, pas mes convenances ni celles de ma…Le palais est désert, silencieux, je viens de raccompagner Jean-Marc Ayrault jusqu’au porche. J’ai demandé à … de mettre en œuvre les réceptions de messages, des milliers parait-il, que nous transfert Arte. Jean-Marc Ayrault n’était pas devant la télévision quand j’y suis passé. On ne l’en a pas non plus prévenu. Cela me rappelle, à ce qui m’en a été dit quand j’ai voulu, à la mort de Marcantoni, savoir ce dont celui-ci avait été ou non responsable… j’avais alors quinze ans… qu’aux premières nouvelles radiophoniques à la suite de la découverte d’un cadavre dans une décharge aux environs de Paris qu’une très importante personnalité pouvait être mêlé à l’affaire, personne n’était de permamence aux écoûtes ce vendredi-là : la pause déjeuner. Couve de Murville, Premier ministre, ne sut l’implication possible de Pompidou que quarante-huit heures après les premières interrogations du juge Patard. Jean-Marc Ayrault a donc interrogé …qu’il a pris avec lui en voiture pour venir ici puisque mon message avait été transcrit comme la simple prière de venir conférer avec lui sur ce que je venais de déclarer. C’est donc un ouï-dire que j’ai comme premier écho de ce que je viens de faire. Il voulait me présenter la démission du gouvernement puisque, selon lui, je viens de faire amende honorable pour nos dix-huit premiers mois et de déclarer qu’au mieux ils constituaient pour le pays et nous ses dirigants l’expérience désastreuse d’une continuité avec nos prédécesseurs et que ce n’est pas ce qu les Français voulaient et veulent. Il résume assez bien. Je lui ai demandé de rester, mais – décidément le passé… de Gaulle refusant le jeudi 30 Mai 1968 la démission de Pompidou ou plutôt en suspendant les effets, moyennant un profond remaniement ministériel – de me proposer les changements nécessaires. C’est simple, un gouvernement d’écoute pour quelques jours ou semaines, je ne sais.

J’avais tout à l’heure la synthèse des réactions au transfert inopiné de cette jeune fille kosovar du Haut-Doubs à Lyon pour une reconduite à Pristina en famille, son père déjà là-bas d force depuis dix jours. Les dernières comparaisons fiscales nous mettant à contre-courant des allègments dans l’Union de la fiscalité des grandes entreprises, alors que je passe depuis le vote de mon premier budget pour celui qui en demande davantage aux petits qu’aux gros. La décision du Conseil constitutionnel refusant aux maires l’objection de conscience quand des homosexuels se présentent pour être mariés, mon imprudence en congrès de l’association nationale des maires d’avoir répété mot à mot ce que me suggérait … à l’oreille, poour selon lui, calmer la salle. Ces deux nuits d’avion et retour pour l’Afrique du sud : comment ai-je pu prendre à mon compte et lire cette phrase me faisant dire qu la France y avait été toujours du côté des opprimés. Contre-vérité : nous avons vendu non seulement Dassault mais toutes les armes anti-émeutes et contribué au programme nucléaire. Je voulais tellement m’échapper ces nuits-là que je me suis laissé prendre à commenter les résultats de Brignoles. Le Canard…et le risible de mes observations et l’insoutenable de mon optimisme pour ls scrutins à venir. Et ce voyage en Russie alors que je suis battu froid par un Poutine auquel il m’est recommandé de ne rien dire que du lénifiant sur les droits de l’homme, une autre jeune fille en train de mourir d’épuisement en camp de travail seize heures par jour, les rythmes de Mauthausen. J’ai eu le mouvement de tout lâcher, trop de monde tous les jours, trop de déplacements en province comme si – à l’imitation des éditeurs ayant commencé à la fin des années 1960 et au début de la politique-spectacle selon la télégénie ds candidats (suis-je télégénique ?) à placer en quatrième de couverture la photo. de complaisance de leur auteur – me voir et me faire voir me ferait comprendre et apprécier des Français.

Elle est prise ce soir… elle a dû rentrer, je ne la réveillerai pas en ne revenant que maintenant, raison de plus plus pour rester ici… m’a-t-elle regardé ? J’ai eu la sensation quand, pendant le discours du nouvel Hynkel, sont arrivés les gens d’Arte et que nous avons choisi où nous opèrerions, que ma tenue vetimentaire, mon port de cravate, la non-couleur de mes chemises ne seraient pas un handicap. J’ai été porté par ce discours, surprenant, que le film ne faisait pas du tout attendre. Comment Arte a-t-elle pu en quelque minutes me donner techniquement cette possibilité ? Ce sont ces réminiscences de Pompidou en 68-69 qui m’ont fait bondir. Son intervention à la suite du trio Geismar Cohn-Bendit et un troisième, dégoisant à loisir sur la chaine publique, alors monopoliste et en grève sauf pour les… on en disait ni les émeutiers ni les manifestants, mais les étudiants… ils n’en avaient pas la tête ni les propos… cela ne se tenait guère, je les ai regardés, en famille nous n’étions pas de lur côté… mon père en tout cas, pas gaulliste non plus. Le Premier ministre a eu le génie d’intervenir à leur suite, sans solution de continuité : la réplique. Ce fut fascinant, même pour moi, je n’avais pas quatorze ans.

C’est…

Monsieur le Président, le texte de ce que vous avez dit tout à l’heure. Voulez-vous relire la transcription ? le diffuse-t-on ? l’étranger et la province, la presse sont demandeurs. D’ordinaire vos interventions leur sont connues à l’avance, sous embargo. Embarras général. En Allemagne, Arte redonne votre moment à l’antenne.

Je n’ai autant dire rien modifié. Il faudra que je donne la genèse de ce mouvement qui m’a fait passer d’une perspective de soirée sur des dossiers et compte-rendus – que des faits accomplis – n’apportant rien à personne, pas même informatifs. Ma colère n’ayant rien compris à cette note pour ma présidence d’une réunion sur l’économie numérique, a été rapporté par la presse, cela m’a plu. Une soirée à lire et annoter, tandis que le petit téléviseur sur ma table de travail était en position : muet. Noir et blanc, Arte… Courrier arrivée, des lettres. L’une devenait une habitude non du lecteur que je n’étais pas directement pour un signataire que je connais vaguement de nom, peut-être de vue, mais pour celui-ci. M’écrire régulièrement et à ce qui vient de m’être dit, courieller au secrétaire général sur des points d’actualité. Un mot, en fin de page mais pas de lettre : angélisme qui serait votre réalisme… Je suis passé à l’acte, mimer le pseudo-Hynkel. Ai-je alors oublié que je suis le président de la République, le vrai et non le barbier de la fiction ?Donc, diffusion. Je n’ai pas littéralement dit – de Gaulle à Londres en fin de sa première mise en ondes – demain comme aujourd’hui, je parlerai… Avantage fortuit, les Allemands m’ont écouté dans un contexte qui leur est propre, en même temps que les Français. C’est une première.

Si je continue demain, c’est pour aller à l’avenir en réduisant mes premers mois d’exercice à une démonstration de ce à quoi nous ne pouvons plus croire, et moi à faire croire. Inutile de demander des fiches ni le point où nous en sommes. Je lirai, selon le hasard des piles de lettres, des synthèses d’appels téléphoniques, des réactions de presse ce qui a été compris et surtout ce qui est attendu de moi. Je dois rendre hommage à l’humilité du gouvernement qui s’est dès les premiers mois dessaisi des décisions pour mieux exercer un droit de parole disant bien notre embarras à tous. J’ai eu le tort de ne pas persévérer vis-à-vis de Peugeot : la mise en liquidation de leur banque soutenant les ventes à crédit les aurait rendu plus imaginatifs, ce que nous leur avons prêté les établit en Chine. Tort de ne pas laisser les syndicats discuter avec Mittal, leurs représentants soutenus par nous et la menace d’une nationalisation auraient intimidé le bonheur plus que je n’ai su le faire, je n’avais aucune logique. Sans doute, l’effacement de Montebourg qui ne voulait plus voir l’Indien en France nous a donné un investissement substantiel à Dunkerque, mais moitié moindre que ce que Tapie a reçu de l’Etat selon l’arbitrage qui sera probablement annulé, non pour corruption des insoupçonnables qui l’ont rendu, mais pour un artifice de procédure oublié de tous. Je le dirai rapidement. On ne m’attend qu’au nouveau cours. Comment l’énoncer ? je ne le discerne même pas. Mon épistolier…

19/…/201… à 01:22
l’intervention présidentielle à la suite de Charlie Chaplin

La présidence de la République confirme que M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, reste en place, chargé de faire du gouvernement actuel une équipe d’écoute et de mise en forme du dialogue noué hier soir par M. François Hollande avec les Français.

Le Président devrait poursuivre demain soir son inventaire des possibilités du pays et des instruments à mettre en œuvre. La boîte à outils qu’il avait popularisée il y a quelques mois va donc s’enrichir.

Le Président a refusé qu’Arte qu’il continue de privilégier par égard pour la fidélité initiale de ses habitués, change quoi que ce soit aux arrangements de présentation, improvisés hier soir. La bibliothèque du palais de l’Elysée doit rester le plus simple décor.

Le Président ne change en rien son agenda ni son audiencier pour les prochains jours.

samedi 19 Octobre 2013 – 21 heures à 22 heures 40

Journal du Président
Je lis les éditoriaux de ce matin

Il ne s’est rien passé pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy qu’un événement extérieur auquel nous étions plus mal que d’autres préparés en ce moment et auquel nous ne faisons toujours pas face : la crise économique mondiale, du fait de la spécvlation financière et des dévoiements bancaires. Alors que plus que d’autres, nous avons dans nos gènes et dans notre histoire contemporaine, tous les instruments voulus pour gagner. Sans doute, une pluie d’éphémérides mais toujours des instants consacrés aux instants, tandis que le démantèlement de la puissance publique continuait. Comptons pour rien la corruption et les recels d’intérêts et d’argent public, cela n’a fait qu’alimenter à la marge la perte de crédibilité de la « classe politique », « ces princes qui nous gouvernent », écrivait en un autre temps, Michel Debvré, qui avait ensuite pu croire que le remède avait été trouvé et faisait bon et durable effet…

Le quinquennat en cours est tout autre. Non en politique menée, elle est identique aux tâtons et velliétés de son prédécesseur : du fiscal et de la dette, plus des hors sujets (le mariage gay et la bio-éthique, qu’on soit pour ou contre) de même que Nicolas Sarkozy avec sa réforme constitutionnelle supposée monumentale et refondatrice. Le changement est qu’il y a une réponse populaire, il commence à y en avoir une. Certes disparate. Ce n’est pas une réponse sociale, alors que tout la commande et est justiciable d’une dialectique de lutte des classes  Florange, Aulnay n’ont rien déclenché… mais il y a la recomposition des thématiques, sinon des organisations de droite avec la manif. pour tous et il y a maintenant Quimper, dernier dicours de plein air du général de Gaulle, juste avant lequel il était si peu sécurisé et tellement dans l foule qu’un quidam a pu lui laisser un crachat sur la pochette de son veston. Donc Quimper, avec démontage de tout mobilier ou élément public en plein air qui puisse servir de projectile, de barricade, d’arme. Ville d’un élu ministrable et dont l’ « influence » sur le président régnant serait grande (sauf sur la loi Taubira qu’il ne recommandait pas) : il y a près de vingt ans, un colloque auquel j’assistais, je le vis en scène pour l’introduction, suis même allé lui serrer la main, il m’avait en effet paru plus que bien.

La novation n’est pas là. La manifestation n’est pas sociale, elle est régionale, sinon régionaliste…il y  avait plus de bombes en 1969-1971 en Bretagne qu’en Corse où tout ne commança qu’à la fusillade d’Aleria. Or, elle assemble les paysans, les artisans et le… MEDEF. Tandis que les « syndicats » (et leurs troupes ? peut-on supposer) sont à Carhaix. Thème pas clair : l’éco taxe, à propos de laquelle le pouvoir a « reculé » et les quotidiens bretons : Ouest-France et Télégramme ont titré sur « la Bretagne entendue » et l’emploi : en quelques mois, l’agro-alimentaire disparaît, ce que n’en rayera pas une prise de participation saoudienne à hauteur de 25% d’un volailler. Prise de conscience collective, dont – tristement – la Lorraine n’a pas encore fait preuve…Maintien de l’ordre : il sera difficile. Réveil politique qui va certainement malmener tous les élus. Or, la région était à gauche et au sens historique, elle a deux ministres au gouvernement et non des moindres : le Premier et celui de la Défense. Suspense.

Les « nouvelles » pour Quimper. Echauffourées, quinze mille personnes selon la police, le double évidemment pour les organisateurs : ce n’st pas beaucoup, Pas d’embrasement ni de la Bretagne en tant que telle ni des manifestants. – Mais l’horrible et dég. assasinat de deux de nos journalistes, en plein jour et dans une ville, certes névralgique pour l’opération Serval, mais qu’on pouvait penser sécurisée : il n’en est rien. C’est l’échec. Communication présidentielle désastreuse, des communiqués certes mais il aurait fallu la photo fixe, tandis que donner des images du Président à son bureau ou passant d’une pièce à l’autre, toujours aussi mal habillé et n’ayant aucun rapport avec ce deuil national ou même les images de CRS et de « casseurs » s’affrontant. Avec en sus, une photo encadrée posée contre le miroir d’une grande glace derrière le Président lisant ou signant, qu’un tiers enlève comme s’il était risqué ou inopportun que ce qu’elle montre, entre dans le champ d’un zoom.

Quimper, le Mali… des faits qui ne sont pas d’un registre nouveau. Mais, sauf à propos du « mariage gay » et étant oublié la concession d’estrade sur la liberté de conscience des maires et des officiers municipaux à propos de la célébration de ces unions, l’opinion publique est désormais davantage marquée par les reculs du « pouvoir » que par la politique-même de celui-ci. Les sondages sur lesquels je « retombe » pour les mois de Septembre et Octobre 2012 – un an, soit dans les trois-quatre mois suivant l’élection présidentielle – montrent que presque tout de suite les deux thèmes forts du nouveau Président : efficacité, justice, dans un perspective à deux ans des retours aux grands équilibres, n’étaient déjà pas crus. Le peu de politique qui était déjà mené, pas encore le vote du budget, pas encore le dépôt du projet de loi Taubira, pas encore Florange et un attentisme pas encore celui de l’impuissance pour Aulnay, était considéré comme inefficace et injuste. C’est donc à la racine du pouvoir actuel que le mal se trouve et que se situe le désaccord total avec l’opinion publique. Sur le fond.

Ce qui est maintenant grave, c’est le reproche, le constat de faiblesse et d’impuissance. Il ne peut conduire qu’à deux comportements gravissimes. L’un consistant de la part de tous les « intérêts » mais plus encore et surtout avec plus de légitimité, de la part des spoliés, des massacrés, des désespérés, à « y aller », donc à mettre en demeure par la force : les manifestations, le désordre public, puisque la grève coûte cher aux salaéris e que ceux-ci savent la précarité de leurs entreprises. Et l’autre, en réponse, serait de se crisper à tort et à travers pour avoir l’air fort. Impasse totale.

Comme s’il avait anticipé – inconsciemment ? – cette impasse et l’avait ressentie (on prête à Jacques Delors comme raison de sa non participation à la course présidentielle de 1995 qui lui était pourtant très ouverte, sa conscience aigüe de l’impossibilité de faire les choses comme il les aurait entendues parce que l’opinion n’y était pas prête, et parce que les partis, à commencer par le sien, s’y seraient refusés), le président François Hollande a été ces dix-huit premiers mois d’exercice de son mandat pratiquement absent. A intervenir presque chaque jour mais sans le culot ou le cynisme de son prédécesseur, il n’a pas eu le moindre impact ni sur quelque sujet marquant. Banalisé par lui-même, il s’est enfoncé dans l’absence. Aujourd’hui, la contestation n’est plus celle sans portée d’une opposition qui n’a rien à proposer que le retour de Sarkozy gagnant un second tour à la Chirac en 2002 contre la fille du père – victoire calamiteuse pour l’esprit public et n’ayant incité à rien de profond alors – elle est celle de la majorité dite présidentielle. Il semble que même les ministres doutent du « leadership » du président de la République. Kennedy arrivant à Orly et accueilli comme il se doit par de Gaulle : « votre leadership, votre sens de l’histoire », et l’on n’était qu’en 1961, trois ans seulement d’exercice du pouvoir, la guerre d’Algérie continuant, ni le Québec libre, ni la contestation du dollar comme monnaie-étalon, ni le voyage à Moscou, ni la condamnation des annexions israëliennes, etc… ni Mai 68, non plus.

L’autorité présidentielle en cause, non selon le système des institutions, mais selon la manière du présidnt François Hollande et bientôt à raison de sa personnalité et de son tempérament ? alors même que depuis une vingtaine d’années la prépotence de l’Etat dans l’évolution du pays, dans l’orientation spirituelle des esprits, est rongée, contestée, que l’Etat même dépérit d’année en année… Quant à soi, résignation, désespérance, pas même les exutoires grec ou espagnol : la faute aux autres ou aux banques….

Je ne crois pas qu’ils soient de la même encre demain. J’ai demandé cependant au secrétaire général de ne recevoir aucun journaliste et de ne rien faire qui puisse paraître comme un commentaire ou un ajout d’entourage. Je n’ai pas connu la « communication » du général de Gaulle. Il y avait des rumeurs, elles venaient de lui les ayant essayé sur ses visiteurs, il y avait ses mots ou ceux qui lui étaient prêtés, mais l’entourage n’existait pas pour l’extérieur, et personne ne parlait en son nom. Evidemment pas de plume, même si les conférences de presse et ses correspondances avec des homologues – pour un paragraphe ou au plus une page – montrés aux ministres de sa confiance. Jamais davantage. C’est ce que résume une note faite par notre épistolier, abasourdi dès l’automne dernier de ce que je n’ai pas tenu ma résolution de sobriété.
mercredi 6 Novembre 2013 – 15 heures



Chapitre 2

retour à l’expérience




Journal du Président

Au palais, ce matin du  samedi 19  … 201…

J’ai été crédible hier soir…même si la presse de ce matin, disant sa surprise (ce qui ne me flatte pas rétrospectivement) le répète et le détaille, sans pourtant donner ds citations de ce que j’ai dit, qui soient particulièrement convaincantes, davantage que ce que j’ai ressassé ces dix-huit mois… je le ressens autrement. Je me suis senti assuré, pas du tout en logique de discours, pas même en spontanéité – pourtant totale – de ma prise de parole. J’ai reçu tout de suite, en moi-même, l’assurance que je répondais à une attente. Le seul fait d’apparaître, de dire que je comprends, que je me comprends au sens d’avoir fait fausse route, ce que tous savaient mais ne disaient pas, autour de moi, non que je sois craint ou révéré, mais je suis le président de la République et le moment a son poids d’éternité et de définitif acquis pour chacun de mes collaborateurs, ce que – j’en suis sûr et je l’ai donc proclamé – savaient les Français. Porte close pendant dix-huit mois, après cinq ans de ballottement crânement expliqué à des amnésiques par un homme du seul instant.

Oui, je suis crédible parce que je vais correspondre strictement à leur attente. Bien plus qu’en campagne électorale et le soir de mon élection où l’on évaluait mes propositions et leurs chances d’application. J’en étais détaché par les électeurs. Il a été répété que l’élection présidentielle est celle d’une personne, d’une personnalité, non le choix d’un programme. Oui, mais l’ombre portée par le prédécesseur que je devais surclasser m’a servi. J’étais, je serai dfférent. Cela suffisait. Or, mais avec plus de méthode, d’ensemble et de continuité, je fais exactement ce qu’il disait faire, même si son gouvernement, lui-même aussi étaient discontinus. Sa personnalité écrasait, l’a écrasé. Quelques jours de campagne en plus, me doublait-il ? je ne suis pas d’un naturel pessimiste comme François Mitterrand qui redouta, pendant les dernières semaines de sa campagne en 1981, un second tour entre les deux candidats de la droite tant Jacqus Chirac était pétulant. Je ne l’ai pas vu, les sondages sur ma popularité ne m’ont pas inquiété, l’inertie des chiffres pour nos déficits et pour nos demandeurs d’emploi, pas davantage. Je crois être passé en quelques heures, hier, d’une imperméabilité aux résultats de ce que je faisais à une sensibilité à mon dédoublement intime : que fais-je donc à la tête de ce pays que j’aime et qui ne m’aime plus, me méprise, je crois bien…Robotisé par la fonction, par l’ambiance à laquelle semblent obéir tous mes homologues ? J’ai soudain senti que j’étais inutile. Pour beaucoup, un empêchement ! Nous ne vociférons pas comme Hynkel, mais nous tenons de la place, nous empêchons de voir, moi et ceux que je reçois ou que je vais voir, avec cette habitude que je dois secouer de conférences de presse conjointes au cours de laquelle nous nous hélons à distance en nous dandinant dvant des tablettes hautes pour bureaux de poste : elles durent plus que les conversations à évoquer ou résumer. Ne plus rien dire, mieux nous connaître, nous concerter, comploter contre ce que nous savons ou découvrons de mécanismes bien plus performants que tous les efforts demandés à nos contribuables et à nos entreprises.

J’ai été ainsi poussé à intervenir, mais ce que j’ai dit m’est venu à mesure, du seul fait que j’étais hors programme, inattendu, pas préparé, et les fidèles à Arte, non plus. Télévision, télépathie, est-ce étudié en ce sens ?

Sans doute, y a-t-il tout à faire, à poser, à inventer puisque nos dix-quinze ans, vingt ans depuis l’échec d’une gauche conséquente mais pilonnée n’ont pas trouvé la bonne voie. Hier soir, j’ai ressenti que ce n’est pas affaire de programme, ni même de décision éclairée. C’est d’être ensemble qu’il s’agit. La page blanche de V.G.E. interprétant sa prise de fonctions et, selon lui, l’inauguration de tout un avenir différent d’un passé auquel il avait pourtant tellement collaboré ? Non, l’entrée de tous en politique, pas les badauds de la journée du patrimoine que j’ai eu plaisir à accueillir ici. Non, autrement. Je crois que c’est le travail pour ce soir.

Test de retour à mes vœux initiaux, ce qu’on appelle la françafrique. Je déjeune avec le président mauritanien, qui n’en revient pas que ce privilège lui soit accordé. Il ne s’attend pas à ce que je vais lui dire. Faute d’avoir été renseigné par ce qui est organisé et fonctionne à l’identique depuis des années et que je n’ai pas inventorié… il n‘y a pas même eu de mise à jour des instructions reçues de mon prédécesseur par nos ambassadeurs, je décide de me fier à mon épistolier, il a diffusé au maximum et en ligne, au moins en Afrique de l’ouest le pasage pertinent de mon improvisation au balcon de Tulle [ii], je sais que l’on ne doit pas parler de balcons dans ma ville d’élection [iii]. Nous avons généralisé les chefs d’Etat africains, c’est le cas lorsque le pouvoir vient d’un coup de force militaire, ils sont plus différents les uns des autres que mes homologues européens parce qu’ils sont moins encadrés, ou pas du tout, par des notes et « éléments de langage ». « Il n’est pas de la sagesse du roi de… », c’est ainsi, selon ce que j’ai lu rue Saint-Guillaume d’un début manuscrit de thèse d’histoire : sujet, la politique de Vergennes et son influence sur Louis XVI. Mon camarade avait copié à la main les manuscrits de l’armoire de fer, désormais conservées aux Archivs nationales. De la psychologie de mon commensal de tout à l’heure, je n’ai aucune clé. Il m’est écrit que – citation  . Soit ! mai il regarde souvent le bout de ss souliers et j’ai préféré qu’il n’y ait pas de communiqué à la suite de notre première conversation ici. Il avait cherché à m’obtenir au téléphone la veille de mon entrée en fonctions croyant que j’invitais des homologues pour le moment d’invstiture, j’ai raccroché quand je l’ai entendu. Nous parlerons des élections qu’il organise et je vais lui demander d’y surseoir pour qu’elles ne soient pas bâclées : il l’a déjà fait pour proroger des assemblées qui lui étaient attachées avant même son coup de force. Je vais tout simplement lui faire comprendre que nous savons la corruption du principal collaborateur de mon prédécesseur pour que nous reconnaissions sa prise du pouvoir. Entrée en matière dès les carottes rapées et l’eau d’Evian de notre déjeuner à quatre, son ambassadeur eu sur le métier mais efficace pour empêcher l’inscription sur ls listes électorales des Mauritaniens originaires de vallée du fleuve Sénégal, rive droite, et ma collaboratrice pour l’Afrique, sans illusion sur notre hôte.

Ce soir, parler moyens et institutions. Comment faire ? pour n’être pas ennuyeux. Ici, successivement nous le sommes tous. Trop longs, usés par des déclarations et des explications à tout événement. Ou bien casser quelque chose ? de ce conformisme. Pas du délayage.

Lundi  28 Octobre 2013 –  22 heures 30 à 23 heures 40

19/…/201… à 15 : 25
France – Mauritanie : le coup de théâtre

Recevant à déjeuner son homologue président de la République Islamique de Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, le président François Hollande a salué la décision de celui-ci d’ajourner les élections parlementaires et municipales qui étaient envisagées, à des dates changeantes, depuis plusieurs mois et devaient se dérouler sans le contrôle international et les conditions du consensus national qui avaient déterminé au printemps de 2007 le retour de ce pays à la démocratie. La France appuiera le nouveau processus consistant à coupler ces élections avec celle du président de la République, qui doivent avoir lieu en Juillet 2014. Elle salue la décision du président Mohamed Ould Abdel Aziz de ne pas se représenter pour mieux se porter garant de la neutralité des forces armées et de l’administration publique pendant toute l’année pré-électorale.

19/…/201… à 15 : 31
fin de la françafrique

Les observateurs attribuent ce complet revirement de l’homme fort de Mauritanie, arbitre puis acteur principal dune succession de coups militaires depuis Juin 2003, à l’imminence du témoignage de son cousin et principal financier, Mohamed Ould Bouamatou. Celui-ci devrait quitter demain ou après-demain son refuge marocain pour contribuer aux charges pesant sur l’ancien secrétaire général de l’Elysée. La France aurait, lors du coup d’Etat d’Août 2008, changé brusquement sa condamnation totale d’une telle prise de pouvoir par le chef de l’état-maajor particulier du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, seul président démocratiquement élu au deuxième tour d’un scrutin pluraliste, en une caution du putschiste, de plus en plus notoire au sein de l’Union européenne et auprès de l’Union africaine et de l’Organisation internationale de la francophonie… ce changement aurait été acheté, ce qui n’a pas de précédent dans les annales de la République française..

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz avait donc souhaité rencontrer au plus vite le président François Hollande, ce que celui-ci avait accepté mais pour lui signifier, pendant ce déjeuner, que l’instruction de l’affaire ne serait pas empêchée mais au contraire s’étendrait à l’ensemble des relations de la junte avec son prédécesseur. A moins que les Mauritaniens fassent la paix entre eux. Ce qui semble arriver.

Un tel lâchage d’un dictateur africain par Paris ouvre une jurisprudence, fait-on remarquer à l’Elysée.


19/…/201… à 16 : 10
Le président François Hollande sur la chaîne franco-allemande : Arte, comme hier soir

Mardi 29 Octobre 2013 –  18 heurs 46 à 20 heuress 05

La présidence de la République confirme que le Président sera de nouveau au programme d’Arte, mais beaucoup plus tôt et avant les journaux télévisés pour ne priver personne de son émission ou de son film favoris.


19/…/201… à 19 : 40
Sans précédent, le Président et le Premier ministre s’entretiennent en direct

Le président de la République reçoit de nouveau en ce moment la chaîne franco-allemande Arte dans son bureau de l’Elysée. Le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, vient de l’y rejoindre.

En direct., ils ont discuté ensemble et décidé d’immédiates réorganisations, notamment celle du ministère de l’Economie et des Finances. Le Commissariat général au Plan, institué par le général de Gaulle à la Libération, selon les travaux du gouvernement de Léon Blum avant la guerre et le programme du Conseil national de la Résistance, va être rétabli, ainsi que toutes les procédures faisant du plan quadriennal ou quinquennal – cela n‘a pas été précisé – l’œuvre élaborée par tous les acteurs de la vie économique et sociale du pays. MM. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont ensemble insisté sur l’ardente obligation – expression naguère fameuse du général de Gaulle – de mettre en commun tous les projets, toutes les forces de ce qu’il reste de notre économie après vingt ans de démantèlement de notre patrimoine industriel et technologique.

19/…/201… à 19 : 55
Le Président de la République, interrogé au téléphone téléphone par des téléspectateurs, passe la parole au Premier ministre

Arte traite en direct les appels téléphoniques qui affluent. Le président de la République donne au Premier ministre la charge de répondre. La première question vient de porter sur les délocalisations industrielles et la concurrence des produits étrangers à l’Union européenne.

19/…/201… à 20 : 10
Le président François Hollande éclipse les journaux télévisés tout en en respectant les horaires

Le président de la République a reçu de nouveau la chaîne franco-allemande dans son bureau de l’Elysée et en direct.a présidence de la République confirme que le Président sera de nouveau au programme d’Arte, mais beaucoup plus tôt et avant les journaux télévisés pour ne priver personne de son émission ou de son film favoris.

19/…/201… à 20 : 45
Berlin – les socialistes allemands préfèrent la nouvelle thèse française au programme de grande coalition avec la chancelière sortante

Les négociations pour la formation d’une grande coalition gouvernementale outre-Rhin changent complètement de tournure depuis que la France évoque un retour de l’Union européenne à l’un de ses principes fondateurs : un grand marché unique, commun aux seuls Etats-membres et qui ne sera ouvert aux tiers que selon un tarif extérieur négocié, rétablissant des conditions normales de compétivité et faisant de la préférence européenne la norme.

Le S.P.D. voit dans la nouvelle vision française une alternative à des politiques de l’emploi seulement fondées sur la limitation consentie des salaires aux fins de compétivité des entreprises et sur la flexibilité du droit du travail.

19/…/201… à 21 : 30
La France va très vite préciser ses nouvelles vues sur des négociations commerciales par grandes zones de cohésion sociale et fiscale

Les services du Premier ministre confirment que les vues esquissées par le président de la République, au cours de ses entretiens avec les Français sur la chaîne franco-allemande, et dialoguées avec M. Jean-Marc Ayrault, vont donner lieu à des propositions d’ordre du jour pour le prochain Conseil europén.

Mardi 5 Novembre 2013 –  16 heures 26 puis 18 heurs 46 à 20 heuress 05


Chapitre 3


conséquences d’une mûe





Le Président de la République
à Monsieur le Premier ministre


Dimanche matin, le 20 … 201…

Mon cher Premier ministre,

je vous confirme ce dont nous sommes convenus à mi-mot, tout hier, et surtout hier soir à la suite de notre moment télévisé ensemble.

Il n’y a pas de changement de gouvernement. Il y a choix du cap national et européen de la France. Il faut cependant que nous adaptions le gouvernement et notre organisation à ce choix, qui nous est dicté par ce que nous entendons des Français. Ce sont eux nos pédagogues, et non pas nous les leurs. Le gouvernement doit donc être d’écoute, et mettre en place ce que cette écoute nous prescrit.

Nous sommes, vous et moi, les seuls à travailler en équipe depuis mon élection. Trop nombreux, les ministres – le voudraient-ils – ne le peuvent pas.

Veuillez restreindre le gouvernement aux strictes responsabilités dites régaliennes de l’Etat (défense, relations extérieures, économie et finances, solidarité sociale, culture et transmission du savoir aux sens les plus larges) et choisir sans considération d’élection ou pas des personnalités aptes à commander nos administrations centrales et à consulter nos compatriotes dans les domaines dont vous les chargerez. L’administration et le contrôle du budget seront directement rattachés à vous, quitte à ce que vous désgniez un secrétaire général ou un ministre délégué auprès de vous. Le ministre de l’Economie et des Finances ne doit pas s’absorber dans la comptabilité ni dans la fiscalité : celles-ci sont l’affaire de tout le gouvernement.

Le temps n’est plus à l’affichage, aux pistes, aux propositions ni aux fonds de tiroir. Nous sommes sous la pression d’une prise de conscience des Français. Notre devoir est de leur permettre au plus vite de donner le meilleur d’eux-mêmes, quelles que soient leurs positions sociales, leurs générations, leurs origines et même leur statut au regard de notre nationalité.

Vous présenterez au Parlement notre nouvel ensemble au Parlement dès mercredi prochain, l’ après-midi à la suite du conseil des ministres. Vous y exposerez aussi l’échéancier des premières réunions pour l’élaboration du prochain plan de développement avec tous les acteurs économiques, sociaux, culturels et financiers, qui ont été de tradition depuis la Libération ou qui sont apparus à l’évidence depuis quinze ans qu’a été supprimé ces dédcisives institutions et procédures. Le nom du Commissaire général au Plan, dont l’administration sera rattaché à vous, devrait s’imposer pendant ces premières délibérations que vous présiderez.

Notre pays attend effectivement d’être libéré des entraves et du manque d’audace, d’imagination et d’écoute dont mes prédécesseurs immédiats et moi-même pendant ces dix-huit premiers mois d’exercice du mandat qui m’avait été accordé avec tant de confiance et de maturité, avons malheureusement administré la preuve.

Cettre lettre n’est destinée qu’à vous.

Je saisis cette occasion, mon cher Premier ministre, pour vous redire ma confiance et la reconnaissance.


19/…/201… à 10:55
Deux lettres du président de la République aux responsables allemands

Le Premier ministre vient d’atterrir à Berlin. Il a été chargé par le président de la République de deux lettres à remettre et à commenter aux responsables allemands. Le texte en est réservé aux destinataires.


Journal du Président

Au palais, en fin de matinée du dimanche 20… 201...

La machine est en route, l’administration, la production de textes n’ont jamais cessé de fonctionner chez nous. Mon épistolier, travaillant un moment à exposer la posture de cinq Français vis-à-vis de l’Allemagne [iv] depuis la Grande Guerre – ce qui me donne l’idée pour lui donner une première marque de ma considération de le charger de m’écrire quelques interventions pour le centenaire de ce conflit dont personne n’est plus capable de dire de quoi il a été le fondateur, à défaut d’être cause de beaucoup chez nous et dans le monde – a dit, à titre d’exemple de cette persévérance de nos mécaniques qu’à la fin de Juillet 1944, en commission allemande d’armistice, palais d’Iéna, on discutait et convenait du montant mensuel que la Banque de France allait verser en fin de journée au titre des frais d’occupation.

Pour ce soir, je reviens une dernière fois chez Arte, ensuite les télévisions viendront me « prendre » ici, j’inviterai en surprise une ou un des nouveaux ministres ou le commissaire au Plan ou quelque correspondant dont la lettre et les suggestions ou réactions m’auront retenu. C’est l’aléa de cette boîte à lettres du président de la République : physique ou virtuelle. M’écrire est dispensé de timbre-poste. Je reçois beaucoup, sans doute autant que mes prédécesseurs. On a publié des lettres d’enfants au général de Gaulle et les quelques cinquante mille lettres – c’est ce qu’il m’a été dit – adressées à Colombey ont été répertoriées et analysées à l’époque. Quoi donc me parvient ? comment tout lire ? Je fais publier maintenant deux lettres qui constitueront le thème de mes vingt minutes tout à l’heure. J’ai refusé que l’on cherche un nom ou un sigle à ces émissions, mais je les vis comme un moment entre l’Histoire, les Français et moi, leur président du moment. Président par raccroc.

J’ai répété en campagne que je m’étais préparé, que j’étais prêt. Jeudi 7 Novembre 2013 –  15 heures 20 à 16 heures 45 Les Français n’y ont pas prêté attention. Il était surtout dit que je n’avais aucune expérience gouvernementale, qu’indirecte, veillant le Parti tandis que Lionel Jospin à qui j’avais succédé, se préparait – lui déjà – depuis Matignon à entrer à l’Elysée, selon tout probabilité. Moi, il y a juste deux ans, j’étais l’improbable. A quoi étais-je prêt ? à la victoire électorale, mais ensuite ? le plan était bon, aller à Berlin et motiver notre refus du traité budgétaire que je n’avais pas négocié et que je n’aurais pas voulu. Dater certes notre retrait d’Afghanistan mais faire évoluer la relation euro-atlantique en quittant de nouveau l’O.T.A.N. cette fois non pas pour « hégémonisme » américain, mais pour obslescebce d’un système qui est devenu mondial et qui peut préfigurer une nouvelle forme de sécurité collective. A tous. Je ne l’ai pas fait, on a ressorti des crédits communautaires « non consommés » et j’ai propagandé la farce qui m’était joué, un pacte de croissance. Réédition du coup fait à Lionel Jospin au Conseil européen d’Amsterdam dans les deux mois de notre victoire électorale. J’ai fait étudier les avantages et les inconvénients de sortir ou de rester : la question de l’O.T.A.N. a surtout été l’occasion pour l’ancien ministre des Affaires Etrangères que j’avais chargé de m’argumenter, de faire valoir à ce poste. Il était déjà pourvu.

Depuis deux jours me voici enfin prêt. Je me suis entendu dire avant-hier et hier soir ce que j’étais incapable de dire quand je suis arrivé ici,  même si je l’avais pensé, ce qui était pourtant fugitivement le cas. Ce qu’a cru mon épistolier, selon ses premières missives à mon entrée en fonctions : j’ai fait ressortir son dossier. Cocasse, il y avait aussi ce qu’il écrivait à Jacques Chirac et qui avait été systématiquement détourné par Dominique de Villepin, ce que – selon un double – admis un des directeurs du cabinet ensuite. Les archives de mon prédécesseur ont disparu, et parce que ses œuvres complètes sur le site de l’Elysée étaient d’un entretien informatique payé à une officine privée, je les en ai fait retirer. Mesquinerie ? il a fait détruire toutes les lettres qui me furent adressées – à ses bons soins – entre le soir de mon élection et le matin où il a quitté ces lieux.

Fonctionner ? Oui, le mouvement inverse du bouche à oreille. La culture atavique de notre pays, le bon sens de mes compatriotes, le peu que je commence à savoir des usages et des gens pour en conclure que ces manières avancent peu les questions et ne permettent pas les décisions ni ici ni entre amis européens. Prendre du temps pour projeter et pour voir, après avoir entendu de toutes parts. Il va me falloir trouver où marcher et quand réfléchir. Avec Jean-Marc Ayrault, ensemble, nous allons bien. Mais seul ? qui dois-je affronter en moi. Je me suis révélé aux autres, aux Français, à moi-même : obstiné. Je ne mesure pas la justesse de ce que d’autres ont qualifié d’immobilisme à l’aune de mon impopularité. Elle ne me gêne pas personnellement. Mais rien ou presque de ce que j’ai décidé et de ce que je maintiens si tant est que ce sont des orientations, n’a prise sur la réalité, ne provoque les esprits et ne remédie à nos situations. Je crois que je suis – tout bonnement – sorti de moi-même et me consacre depuis quarante-huit heures à une fonction de service. Non plus de présidence ou de chefferie. Responsable de tout médiatiquement comme il a été justement observé pour mes prédécesseurs et maintenant pour moi, du fait des techniques et des habitudes de la communication de masse. Responsable constitutionnellement ? oui, selon les formules du général de Gaulle que Gaston Defferre avait reprises à son compte pour candidater selon l’esprit alors nouveau et rejeté par François Mitterrand et surtout par Pierre Mendès France. C’étaient des questions de cours en faculté et à Sciences-Po. Comprendre une époque, correspondre à un peuple, les faire se rencontrer pour qu’un morceau de la collectivité mondiale avance et peut-être entraine le reste de la planète humaine, c’est cela ma fonction présidentielle, n’est-ce pas ?

Je crois que Jean-Marc Ayrault va faire un bon travail à Berlin.

Jeudi 7 Novembre 2013 –  18 heures


19/…/201… à 11:05
Deux lettres du président de la République aux responsables allemands (2)

Le Premier ministre vient d’atterrir à Berlin. Il a été chargé par le président de la République de deux lettres à remettre et à commenter aux responsables allemands. Le texte en est réservé aux destinataires. Il semble cependant que M. Jean-Marc Ayrault va préciser à la Chancelière allemande où veut en venir son partenaire français et lui proposer la matière et le calendrier d’une relance eurropéenne souhaitée à Paris comme aussi fondatrice que la déclaration Schuman. Il devrait rencontrer aussi le président du S.P.D. qui a de bonnes chances de devenir vice-chancelier dans le gouvernement de grande coalition si celui-ci se constitue finalement.

Un commentateur de la radio bavaroise observe que les propos tenus ces deux derniers soirs par le président français ont tellement rencontré les souhaits du S.P.D. même peu exprimés dans la campagne de ce parti, qu’ils étaient en train d’empêcher l’accord de coalition avec les conservateurs C.D.U. Ce serait donc au Premier ministre français, parfait germanisant, de faire aboutir cet accord.

Le paradoxe s’était déjà rencontré il y a plus de quarante-cinq ans quand l’ancien chancelier Adenauer avait fait mettre en minorité son successeur Ludwig Erhard pour « gaullophobie ». Les Français avaient provoqué le premier gouvernement de grande coalition chez leurs voisins allemands, celui de Kurt-Georg Kiesinger et Willy Brandt.

19/…/201… à 11:10
Un couple franco-anglais s’adresse au président de la République à la suite de ses déclarations sur Arte

La présidence de la République communique, sans en citer les signataires, le souhait laissé sur la messagerie du site de l’Elysée, par un jeune couple franco-anglais, éleveur de chevaux en Normandie.

Citation – Monsieur le Président, il dépend de vous que l’Angleterre se mette sincèrement à l’œuvre européenne. Vous êtes en train de définir l’obligation et les moyens de la solidarité monétaire et fiscale entre Etats-membres, qu’ils participent ou non à la monnaie unique, et vous suggérez une politique industrielle unique pour l’ensemble de notre cher Vieux Monde. N’oubliez ni l’agriculture ni aucune de nos spécificités à chacun. C’est notre pluralisme qui fait de nous tous ensemble la seule partie de la planète vraiment démocratique et où les Etats ne sont aux mains ni des financiers ni des dictateurs. Parlez, agissez. Nos gouvernements suivront. Nous croyons enfin que l’Europe a toujours été le terrain de culture de tous les métissages de toutes les sortes. Avancez et faites avancer. – fin de citation

19/…/201… à 11:12
Une élève d’HEC, en stage de gestion d’un fonds éthique et solidaire, pose la bonne question à son grand ancien

Lettre déposée cette nuit dans la boîte de la rue de l’Elysée, sous la fenêtre des chambres à coucher présidentielle. Se présentant comme débutante en gestion de portefeuilles éthiqu et solidaire, la jeune élève d’H.E.D. dont le président François Hollande est également diplomé, pose en deux phrases la question des capacités financières françaises. Le pays n’a plus la capacité de ses services publics ni d’investissements conséquents, donc d’une relance autant par l’équipement que par une consommation en partie libérée fiscalement. Comment y remédier ? les apports étrangers, notamment des « monarchies pétrolières » sont-ils une chance pour la France ou une main-mise sur le peu qu’il lui reste ?

En publiant cette lettre, comme la précédente, la présidence de la République précise qu’elles recevront réponse lors de l’émission de ce soir. Celle-ci sera la dernière sur la chaine franco-allemande. Le Président interviendra ensuite sur les chaînes publiques, puis, dans l’ordre croissant de leur audience, sur les chaînes privées.

Jeudi 7 Novembre 2013 –  15 heures 20 à 16 heures 45


Journal du Président

Ibidem, fin d’après-midi du dimanche 20… 201...

Je ne change rien à hier ni avant-hier. Les techniciens d’Arte ont laissé leur installation, ils viennent à sept heures et demi faire les branchements. Les lettres que j’ai fait publier me donnent la trame de ce que je vais dire. Je parle sans être interrogé ni, à plus forte raison, présenté. Je bouge de ma table de travail au canapé, sur lequel François Mitterrand aimait s’asseoir, seul, pour recevoir ses visiteurs, chacun autour de lui ou face à lui, selon leur nombre et installés dans des fauteuils. Hier, je suis allé jusqu’à la porte des aids-de-camp pour accueillir Jean-Marc Ayrault. Je laisse libre le cinéaste de varier ses plans. Il a ainsi présenté mes mains, m’a filmé de dos tandis que je m’étais levé pour arranger une embrasse de rideau. Le direct n’est pas gênant, je n’ai aucun effort de récitation à produire, je peux m’arrêter de parler sans choquer, je pense… développer, laisser cheminer…

Pas encore de sondages sur le changement ou pas de ma position dans l’opinion publique, mais les télévisions, quel que soit leur statut ou leur propriétaire, me demandent. L’Allemagne et la Russie, sans le truchement des ambassadeurs, me proposent un temps d’antenne mais en différé. Je ne crois pas ce que soit affaire de censure mais de mise en valeur.

19/…/201… à  20:00
Troisième prestation présidentielle

Le Président vient de terminer son exposé vespéral, désormais quotidien. Exercice sans aucun précédent, mais dont il est dit à l’Elysée qu’il devrait prendre fin d’ici une huitaine de soirs au plus, quitte à ce que ans une forme plus classique une conclusion générale soit apportée.

Manifestement rajeuni et serein, le président François Hollande a remercié les Français pour leur bon accueil à ses propos. Au jeune couple franco-anglais, il propose l’ambition de donner ensemble, Grande-Bretagne et France, une voix décisive à l’Europe, la double voix portée par un représentant commun au Conseil de sécurité des Nations Unies, et une capacité propre de dissuasion nucléaire. Les deux pays sont en effet seuls dans l’Union européenne à disposer chacun d’un siège permanent avec le fameux droit de veto, et à s’être doté d’une force nucléaire. Le Président a ajouté que le même esprit de disponibilité eurropéenne pouvait valoir pour rapprocher les deux banques centrales, celle de Londres et la B.C.E. à Francfort et établir une politique monétaire commune menant à une parité fixe entre le sterling et l’euro. Il a insisté sur la nécesité du concours britannique à chacune des mesures qui seront prises contre la spéculation. L’Angleterre a sans doute le savoir-faire de sa Cité et le secret de beaucoup de paradis fiscaux. La France et même la zone euro. ne les ont pas à ce point mais les deux pays, et l’Union tout entière ont à faire avec des Etats-Unis qui ne sont plus ceux de Roosevelt, ni même de Nixon mettant fin à la convertibilité du dollar. La question est de savoir si leur gouvernement et leur législateur ne sont pas sous influence de groupes bancaires vivant de la spéculation et de l’obsession du renseignement sécuritaire. C’est même la question de démocratie. Enfin, les deux pays, actuellement bien plus dépourvus industriellement et commercialement que l’Allemagne, ont un passé à réactualiser et des savoir-faire à réaffecter. Sinon, ils seront perdus.

La question des dettes souveraines, du financement des déficits et de la reprise de l’investissement a été traitée, à la demande du Président, par l’ancien ministre des Finances de François Mitterrand et de Pierre Bérégovoy. Il passe pour le probable nouveau « patron » de Bercy, dans les jours à venir. L’étudiante d’H.E.C. a rappelé ses questions, au sein d’une assemblée tenue à Jouy-en-Josas et reliée en duplex avec les studios d’Arte retransmettant à l’Elysée. Après qu’ait été saluée la performande de l’officine où la jeune fille accomplit son stage : seules les gestions bénéficiaires sont facturées, ce qui en période aussi baissière est spectaculaire, les réponses ont été lapidaires. Moratoire des dettes souveraines. Comme les Etats émettent le papier le plus recherché par les spéculateurs, ceux-ci vont perdre le principal de leur menu. La solidarité avec les Etats défaillants du sud européen sera plus aisé à assurer. Le financement des déficits publics, à commencer par celui de notre pays, ainsi que les grands investissements d’infrastructure, se feront par appel direct aux particuliers. Le Président, connaissant maintenant ses classiques, a rappelé les emprunts Pinay de 1952 et celui du général de Gaulle avec le même Pinay en 1958. Les bons du Trésor seront gagés sur de grandes ressources et acquis par le public en tous lieux publics a repris le ministre. Le Président a alors évoqué les bureaux de poste, ceux de tabac et pourquoi pas les laveries automatiques. Ainsi, au lieu d’augmenter sans cesse les impôts directs ou indirects, une part très importante des financements publics proviendra de contributuions volontaires et rétribuées à term. Naturellement, le placement des emprunts soit pour la trésorerie de l’Etat, soit pour des investissements précis, soit encore pour le soutien de grandes entreprises égarées par des erreurs de stratégie ou la cupidité de certains dirigeants, il faut le dire, a précisé le Président en interrompant son ministre… suppose la confiance des Français dans la France et son gouvernement.

L’heure des journaux télévisés, strictement respectée, a mis fin aux exposés, juste à ce point…. De suspension. Les investissements arabes et peut-être la question israëlo-palestinienne qui n’en est guère détachable seront donc traités ultérieurement. L’Elysée n’xclut pas que le Président aille discuter un prochain jour à H.E.C., en simple ancien élève, de l’ensemble des questions posées par sa cadette.

Jeudi 7 Novembre 2013 –  18 heures 15 à 19 heures 30

19/…/201… à  22:45
Le président de la République, seul, devant la tombe du général de Gaulle, à Colombey-les-deux-Eglises

C’est une jeune stagiaire de la gendarmerie de Chaumont qui a téléphoné la nouvelle à ses parents. Il s’est trouvé que le père de celle-ci est le correspondant du journal local, qu’il n’a pu résister à se rendre immédiatement au cimetière, à prendre une image du président de la République, seul avec son aide de camp, en manteau de pluie, devant l’une des tombes les plus célèbres de France. Et à communiquer à sa rédaction qui en fait évidemment la une pour demain.

Le Président a probablement quitté Paris par hélicoptère depuis Villacoublay, comme autrefois le général de Gaulle, dès la fin de son « moment d’histoire de la France immédiatement décidée » – selon l’expression qu’il semble avoir improvisée puis retenue au cours de l’émission d’Arte, à laquelle il venait encore de se prêter à 19 heures 40 comme la veille.

L’Elysée ne dément pas.

Vérification faite, le président François Hollande n’avait encore jamais fait ce pèlerinage. Il avait quinze ans à la démission forcée du fondateur de la Cinquème République et a dû, à l’époque, coller les affiches de Gaston Deferre, soutenu par Pierre Mendès France, son Premier ministre putatif.

Ce geste – inattendu, mais lourd de signification – rappelle celui du président Giscard d’Estaing, étiqueté anti-gaulliste depuis qu’il avait voté non au referendum de 1969. Au premier anniversaire de la mort du Général, au début de son propre mandat, se rendit dans la même journée à l’Ile Longue pour confirmer son attachement à la doctrine nucléaire de son grand prédécesseur, puis sur la tombe de celui-ci [v].

Jeudi 7 Novembre 2013 –  15 heures 20 à 16 heures 45


Journal du Président

De retour chez…, milieu de la nuit du dimanche 20… au lundi 21... 201…

Je lui ai expliqué les dispositions provisoires que je dois prendre pour rester dans l’ambiance que j’ai suscitée impromptu dans notre vie de couple et dans la politique nationale. Je dormirai donc à l’Elysée sauf les samedi-dimanche. Elle sera libre de m’accompagner ou pas dans mes déplacements et obligations officiels, mais je me souviens d’un itinéraire de mon adolescence, sac au dos, tout près de Paris, en vallée de Chevreuse, non loin des Ecoles de Port-Royal. J’irai marcher, seul, deux ou trois fois par semaine. Si elle le veut bien, nous retournerons ensemble à Colombey, accessoirement visiter la Boisserie, mais principalement cette forêt qu’a affectionnée de Gaulle. Il y a aussi de Saint-Jean-aux Bois à la route du Vieux Moulin, des allées droites sous fûtaies. Jean-Marc Ayrault aura besoin au contraire d’être sédentaire à la Lanterne et d’y recevoir les ministres de notre seconde mouture gouvernementale. Elle doit donc laisser la place. Elle ne me répond pas là-dessus sinon qu’elle s’était habituée, et m’aimait ainsi, à me voir courir la campagne électorale, mais guère à ce que je m’installe ainsi dans une action aussi prenante mentalement. Elle voit juste. A aucun prix, je ne dois perdre le fil. Il est déjà si tard.

Jean-Marc Ayrault m’a appelé pendant que je rentrais de la Haute-Marne. La Chancelière l’avait retenu à dîner en invitant aussi son compétiteur S.P.D. Ils avaient visité la suite des chantiers pour ce qui avait été le no man’s land le long du Mur. Seuls, tous les trois, ils ont convenu de ce qui pourra être proposé à notre prochaine rencontre européenne. Rien de ce que j’ai dit ne les a choqués. La Chancelière dit seulement qu’elle s’était attendue à ce que cela soit notre première conversation le soir de mon élection. Elle est bonne joueuse car je prends le contrepied de ce qu’il lui plaisait que j’approuve, à l’instar de mon prédécesseur d’ailleurs : dix-huit mois de retard, donc... Mais depuis Adenauer, l’Allemagne préfère une France différente et forte, qu’une France sans opinion.

Jeudi 7 Novembre 2013 –  18 heures 58





Chapitre 4

l’Europe vraie



20/…/201… à 15:10
Le président au silence de la réflexion

La présidence de la République vient de communiquer que contrairement à l’attente d’une majorité des Français – majorité selon quatre sondages concordants – M. François Hollande n’interviendra pas ce soir. Sa prochaine intervention, sur les chaînes publiques comme convenu hier, n’aura lieu que demain, à la même heure que les précédentes.

20/…/201… à 15:23
Le président au silence de la réflexion : suite – Port-Royal en vallée de Chevreuse

C’est en conversant avec le président fédéral de l’Autriche après avoir déjeuné avec lui, en compagnie de M. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, que le président a décidé de reporter une prestation devenue habituelle et surtout à suite et à suspense.

Pas d’explication ni au palais de l’Elysée ni à l’hôtel de Matignon. Il y est cependant dit que le Président recevra volontiers lettres et messages sur toute affaire d’intérêt général.

Journal du Président

Au palais, en fin d’après-midi du lundi 21… 201...

Francophone parfait, mon homologue autrichien a manifestement été flatté, puis très heureux que je l’entraîne au lieu de mes ballades d’adolescent, d’étudiant et d’amoureux, cette vallée de Chevreuse. Nous avions officiellement peu à nous dire, mais le président Kaunitz (descendant en ligne collatérale du chancelier de Marie-Thérèse) m’a aussitôt entrepris sur les moments télévisés que je me suis permis d’imposer aux Français et à toute l’Europe : son expression. Evidemment, mon point de départ, l’Anschluss, ne pouvait que concerner son pays. Nous sommes entrés dans l’exploration de telles perspectives européennes, puis j’ai bénéficié d’une telle leçon de politique comparée et même de gestation nationale version habsbourg, version reflets de France chez les autres, que j’ai senti le besoin – soudain, aussi soudain que d’intervenir à la suite de Chaplin l’autre soir – que nous nous arrêtions, les Français et moi, au moins pour quelques heures, pour ce soir. Je vais résumer et structurer – pour ensuite le communiquer – ce que j’ai déjà dit et proposé, et vais esquisser, pour un appel aux contributions, aux questions, aux débats, ce que je dois exprimer ces prochains jours. Je veux aussi limiter ce temps de communication quotidienne, en réfléchir ce qu’il doit produire dans notre vie nationale, immédiate et à terme court. Le président Kaunitz, docteur en droit de nos facultés, avec une thèse sur le referendum selon Carré de Malberg et selon René Capitant, m’a tranquillement assuré de ce vers quoi j’allais même si je ne l’avais pas au préalable délibéré. Nous avons laissé le Premier ministre regagner seul Paris. Notre ambassadeur ne m’avait pas informé de cette proximité remarquable de notre partenaire avec nous. Aucun interprète, fût-ce mon cher Ayraul, n’était donc nécessaire, mais il n’était pas mauvais que la brève indication de droit constitutionnel autrichien sur l’étrangeté d’un élu au suffrage universel direct : le président fédéral, qui ne gouverne pas, qui ne préside même pas mais dont la signature en tout est requse, soit entendue et méditée par nous deux ensemble.

Selon Kaunitz, l’Europe n’a rien de neuf à trouver ou à apporter à ses ressortissants, Etats-membres, peuples, individus personne par personne et associations, partis ou groupements divers, que la façon d’agencer et faire se communiquer les acquis de chacun, les gloires, les talents, l’explication des revers de nos histoires et de nos géographis respectives. La solidarité, bien avant son application financière qui n’a d’ailleurs de logique et de moyen que des fiscalités au moins analogues, sinon uniques, doit être mentale. Nous enorgueillir les uns des autres, admirer Frédéric même s’il trahit puis défait la France, pour correspondre encore davantage avec nos philosophes, lui qui avait choisi de ne parler que le français avec son père et son entourage pour venger l’exécution de son plus cher ami. Comprendre l’Allemagne et en aimer ses tentatives, le nazisme, l’Anschluss, la guerre, le personnage même de Hitler étant, surtout pour un Autrichien, de responsabilité collective. Il pense et dit avec force que notre indépendance – dont, par exemple, la neutralité autrichienne, est une des versions et anticipations – notre indépendance européenne n’a de chance que si elle aussi, elle surtout est d’abord mentale. Davantage d’autres valeurs, d’autres critères de la réussite personnelle et nationale que ceux cultivé actuellement, notamment en France, selon lui. Il a noté, étant arrivé chez nous, en voyage d’abord privé depuis vendredi soir – il a ainsi regardé la fin de mon intervention et suivi les autres jusqu’à hier – que nos étudiants devenus adeptes des moments universitaires ou de stages à l’étranger, vont davantage aux Etats-Unis, en Australie qu’en Europe surtout germanique et slave. Il s’était fait donner des statistiques, à Vienne, sur le « pantouflage » des anciens élèves de l’E.N.A. et en a été surpris. Il nous croyait encore tous imprégnés d’une militance pour le service public, et un total dévouement à l’Etat. Faut-il expliquer cette exploitation d’un passage en cabinet ministériel en présidence de sociétés qu’ona contribué à privatiser, par le souci de ré-insuffler dans la direction des grandes entreprises civisme et intérêt national ? impossible à admettre puisque ce sont ces anciens grands fonctionnaires qui inspirent à tout notre pays la croissance externe, l’investissement couteux, risqué, peu négocié en achat d’entreprises étrangères. Il a à l’esprit tel directeur du cabinet d’un de nos Premiers ministres, à l’époque ministre des Finances, du Budget et des Privatisations qu’on peut dire de droite. Inspecteur des finances, fils du représentant de de Gaulle à Londres, il est chez Goldman Sachs et a conférencé dès 2008 rue Saint-Guillaume pour légitimer son parcours et sa banque étrangère d’adoption  qui a privatisé une banque française. Il s’est arrêté dans cette réflexion sans me demander de réplique, je n’en avais pas. Il a conclu cette partie de notre conversation par le mouvement de nos grandes autorités morales, à la suite de notre défaite de 1870, évoqué l’erreur dramatique de Napoléon III quand Sadowa eût été évité pas seulement à l’Autriche mais à toute l’Europe, et même à une bonne partie de l’Allemagne, si la France était intervenue. Eugénie de Montijo dont il vient de lire une biographie a supplié l’Empereur toute la nuit, tandis que le Moniteur retardait d’heure en heure une édition qui eût publié le décret de mobilisation.

Nous marchions en sous-bois vers les « écoles ». Il a évoqué François Joseph, son couple malheureux malgré la beauté mais sans doute à cause de l’originalité de Sissi, sinon de son excentricité dont le Habsbourg était incapable, fonctionnaire et travailleur dans l’âme. Cependant leur complémentarité, lui prince allemand au possible mais distinguant âme, culture d’une forme étatique, et elle bavaroise certes mais surtout en phase avec les nationalités minoritaires, asservies, d’où le compromis austro-hongrois qu’elle fit vivre à l’Empereur avant qu’il en accepte la négociation. Il a évoqué aussi la correspondance quotidienne entretenue ensuite avec Catherine Schratt, de l’aveu de la Kaiserin quand le vagabondage de celle-ci a commencé tandis que l’époux dès quatre heures du matin graticulait mi-romantique, mi-fonctionnaire, préférant désormais Schönbrunn, à la ville et à la Hofburg. Je ne voyais pas où il voulait en venir… puis j’ai compris. J’en parlerai à … qui n’a toujours pas admis la place récurrente de S… dans ma pensée et mes fantasmes, je l’avoue. Nous soumettre, elle et moi, moi… à cette fonction présidentielle dont je n’avais pas admis que S… fut la possible titulaire. Aurai-je été plus à ma place, plus efficace en étant simplement aux côtés de la première femme à présider notre République. Kaunitz répond que cette question est oiseuse et que – précisément – depuis vendredi soir, les Français découvrent celui qu’ils ont mis une vingtaine d’années à comprendre qu’il l’attendait, le président du possible, le président puisant dans leur énergie collective, dans leur imagination des moyens, des recettes, des perspectives plutôt que dans les dossiers et les habitudes de penser et de rédiger des entourages, des administrations refilant de règne en règne, de ministre en ministre ce que le prédécesseur a ignoré ou émasculé.  Vos compatriotes saluent tout simplement votre émancipation, monsieur le président.

Alors, cher ami, il m’avait pris le bras, où pensez-vous que nous allons ? C’est moi qui l’interrogeait. Pour l’Europe, c’est sûr. Vous gardez encore le privilège d’en avoir l’apparence de l’inventer par votre simple énoncé. Je le dirais depuis Vienne ce serait inaudible, et les voisins de mon pays croiraient à ma brigue de l’emploi – en tant que représentant d’un petit pays, d’expérience vertes, mais petit dans sa configuration territoriale actuelle : l’élection au suffrage direct du président de l’Union. Le S.P.D. allemand l’a souvent votée en congrès, mais de Berlin le propos assourdirait. Donc, vous… la France. Notre compatriote, membre de la Commission, m’a fait connaître une lettre d’un de vos compatriotes au président Barroso, à Viviane Reding. Il m’a été dit que la Chancelière avait reçu la même lettre, notre collègue luxembourgeois aussi : ce nouveau mode d’élection doit être à l’ordre du jour du prochain Parlement de l’Union et rien que son adoption motive que les élus du printemps prochain reçoivent des votants de chacun des Etats-membres quels que soient les partis qu’ils choisissent de soutenir, un mandat de constituant. Il ne se souvient pas de son nom, mais je reconnais mon épistolier. Je lui avais fait répondre en copier-coller, donc sans engagement. J’ai donc maintenant commencé à le satisfaire.

J’ai demandé à Kaunitz le secret de ce climat social en Autriche. Il répond que c’est un legs des catastrophes vécues par son pays de 1918 à 1938, et plus encore de la perspective d’un partition définitive entre les blocs, à l’instar de l’Allemagne – dont il sait que la France fut la puissance, parmi les Quatre alliés occupants, la plus déterminée à ce qu’elle ne se réalisât pas. Les Autrichiens ont alors appris l’union nationale, le consensus sur presque tout, le co-gouvernement dans les syndicats, dans les Länder, et même la « Proporz » pour les grands emplois. Suffrage direct pas tant pour gouverner et commander, ni même décider que pour représenter et répondre suprêmement du pays, des régions. Cette tolérance à l’autre camp, l’autre couleur, les Rouges et les Noirs, vient principalement de l’effort – immense – que nous avons dû vivre et que nous continuons de faire, à la quatrième génération. Nous avions trouvé la solution du vivre ensemble pour toute l’Europe centrale de l’Est, nous étions un Etat multiple, bien davantage qu’une « double monarchie » pour finir et dont nous n’avions pas su exploiter toutes les virtualités, sauf peut-être François Ferdinand (il prononce le d final même en français). Nous étions donc très différents de votre solution, vous n’en avez qu’une depuis mille ans. La suite est franco-autrichienne pour les institutions de notre chère Europe. Il était souriant, je comprenais : la solution française pour le sommet, Carré de Malberg et Capitant transposés dans le fonctionnement d’une démocratie directe dans les matières prévues par le nouveau traité, et les expériences autrichiennes, bien antérieures aux allemandes et aux belges, voire aux espagnoles – tous pays et peuples, me faisait remarquer Kaunitz, qui ont été Habsbourg – pour l’ensemble de ce qui n’est pas la compétence de Bruxelles. Et aussi de Strasbourg, ai-je souligné.

Mercredi 13 Novembre 2013 –  15 heures 05 à 16 heures 35

A Villacoublay, nous avons été laissés seuls. PRL était venu aux nouvelles et pour un éventuel communiqué commun, à défaut de la conférence de presse à deux, pupitres dressés et profils des personnages passant plus de temps à la péroraison publique qu’à vraiment travailler ensemble pour se comprendre et pour, si possible, édifier. Il a compris que nous ne ferions rien. Je lui ai confirmé. Kaunitz, qui est de beaucoup mon aîné. D’âge mais aussi de référence, une culture hstorique doublement atavique, sa famille prestigieuse, son pays qui continue de respirer l’Histoire et qui la fait bien plus souvent que nos instituts de stratégie et de polémologie le remarquent. Le chemin du traité d’Etat, la candidature à l’Europe occidentale en test de Gorbatchev, surtout la porosité austro-hongroise du rideau de fer, une connaissance de l’Europe ex-soviétique que nous n’avons pas et où l’allemand reste langue de communication. Et puis, les musulmans chassés d’Espagne, réintègrent la substance européenne par son centre de gravité, sans doute à son corps défendant d’abord mais à la conclusion des guerres balkaniques pendant lesquelles la Turquie achève de tout prdre ou presque au nord Bosphore, c’est la monarchie la plus catholique, avec droit de veto sur l’élection du successeur de Pie X, qui annexe une importante province d’Islam, c’est plus récemment un juif émigré dès l’annexion du petit pays par le Reich qui, devenu chancelier, introduit et cautionne Arafat dans le jeu européen, donnant en fait mission de paix au Vieux Monde.

Cet homme m’a fait doublement rêver. Il m’a quitté avec des recommandations d’aîné. Cette façon de parler pour votre Etat, selon votre gouvernement, n’est pas digne ni sincère : explorer des pistes… au lieu de décider ou de concerter pour décider. Les pistes se codent, vous en êtes dans vos médias à vous faire décrypter, les images de vos fonctionnements publics faussent ce que vos concitoyens doivent voir et comprendre : épinglés par la Cour des comptes, dans la collimateur de la justice, un ballet diplomatique, c’est autant biaisé que pour le foot-ball où marquer un but selon les vôtres, c’est réaliser l’exploit, c’est décrocher son billet pour… ou vos commentaires de bourse personnalisant les indices et accréditant donc leur autonomie, légitimant des comportements d’entrainement : telle valeur s’adjuge ou s’octroie… Mais ce n’est pas à un étranger de vous apprendre la bonne application de votre langue, naguère si adéquate pour la vie publique, aux époques où l’on s’exprimait sans marteler… Priez-vous, cher François ? Il m’a pris de court, il a évoqué de nouveau le secret de son pays, apparemment amputé de partout depuis un siècle et demi. K und K… mais juste à la génération qui nous précède cette entente exceptionnelle, humaine et fidéiste : le chancelier Kreisky qui posa par referendum le dilemme nucélaire, le milliardaire Kahane et les métaux rare, le petit juge Kirschlagger, le cardinal König qui faillit être pape. La recommandation de celui-ci, vingt minutes par jour, dix minutes de moins que la recommandation d’un moine bénédictin un peu plus tard. J’ai écouté, effectivement je ne m’arrête guère, ni au bureau, ni dans ma vie. Ma platitude, vient-elle de là ? Il me quitte : je vois où vous allez, c’est maintenant qu’il va falloir que vous vous arrêtiez régulièrement rien que pour contempler les cercles concentriques formés dans l’eau par vos jets de pierre. Une par jour, un arrêt par jour. Vous avez commencé vendredi soir. Et puis faites s’arrêter et méditer la France. Elle n’est pas qu’à vous, ni qu’à elle et aux Français. Entendez, par exemple, vos Africains, vos Arabes, entendez-moi. Elle n’a plus d’âge la France aujourd’hui. Ni celui de son histoire, ni celui de la jeunesse retrouvée quand 1940 produisit 1958.  Amnésique, autiste, muette, pas bien belle. J’ai encaissé, j’ai admis. Soyez conséquent. Vous devez ne pas rater.

Nous étions courbés sous les pales du rotor. PRL m’a accueilli quand je suis sorti de l’haleine de l’hélicopère. Kaunitz vient de m’appeler, au décollage de son avion à Charles-de-Gaulle. Je vous attends. Il ne m’a pas dit : à l’œuvre ou à Vienne . J’ai envie des deux.

Quand je lui ai demandé qui il verrait pour présider la nouvelle Union, qui nous présenterions et soutiendrions au suffrage universel, il m’a mis la main à l’épaule, me redonnant le titre de ma fonction : Monsieur le Président, vous n’avez donc pas compris… le peuple ! le peuple ! plus nous. Ou si peu.

Je me mets à mon appel aux Européens.  Esquisse pour mon dispositif.

Le Président de la République
à Madame… Monsieur …

Je vais arroser chacun de mes homologues, les parlementaires de Strasbourg, les membres de la Commission. Nous ne publierons cela que plus tard. En fait, ce sont nos partenaires qui publieront et donc commenteront.

Paris, le 21 … 201…

M…

nous ne pouvons plus continuer d’être les cocus … il faut que je trouve autre chose, mais c’est bien ce que je veux dire, et ce que les Français, nos peuples en Europe ressentent ! les cocus de l’Histoire. Beaucoup d’entre nos peuples et nos Etats, , aux siècles récents, pouvaient, chacun à soi seul, tenir tête au reste du monde. Nous l’avions entièrement, sauf la Chine et encore.. et le Japon qui nous imita, colonisé, peuplé, occupé : ce « reste du monde », sans doute indûment mais le mouvement et la puissance y étaient. Le commerce international, l’industrialisation, les grandes inventions après les grandes découvertes, c’étaient nous. Nos guerres intestines, pichrocolines à les analyser rétrospectivement, nous ont perdus. Nous n’existons plus ni par nous-mêmes ni par notre ensemble, du moins à proportion de ce que nous fûmes et de ce que nous pourrions être. Sans que nous ayons pris conscience, nous sommes autant divisés qu’aux veilles de nos guerre. La monnaie, le budget, la fiscalité, le rapport au monde extérieur quels que soient les enjeux pour la paix et pour l’équité du commerce international nous mettent face à face ou au silence. Nos peuples ne croient plus en leurs Etats. Si rien ne change, si tout continue, nous en serons, vous, moi, nos collègues au Conseil européen, responsables devant nos peuples et devant l’Histoire. Le chemin des années 1950 et même celui de Maastricht sont perdus.

Je vous propose que soit donnée au prochain Parlement de notre Union la compétence constituante, que nous le chargions de rédiger – traité fondamental, loi de même ou Constitution pour l’Europe, peu importent les mots, n’est-ce pas ? – un texte instaurant la démocratie directe, c’est-à-dire déterminant un retour d’intérêt et de passion de nos concitoyens pour l’entreprise qui est en plan depuis une grande décennie au moins. Nos prédécesseurs ont fait de l’intergouvernemental. Nous voyons le résultat, notre tolérance est mortifère. Que soit désormais élu le président de l’Union par l’ensemble des citoyens européens, qu’il ait le droit d’en appeler de soumettre au referendum tout projet de texte, toute initiative du domaine prévu par notre nouvelle charte, et même la révision de celle-ci.

Je suis convaincu que cette novation permettra la solidarité entre nos peuples, mentale, financière, sociale. Elle permettra aussi à notre Europe d’imposer le bon sens et la justice dans les relations internationales, pour un nouvel agencement du commerce, de l’investissement. Elle fera le lien entre les politiques de l’Union, de nos Etats et la Banque centrale européenne.

Nous pouvons encore tout rattraper.

Je souhaite que le prochain Conseil européen en décide pour une proposition ferme au Parlement européen, et que s’instaure au plus vite un débat proprement européen dans l’ensemble de nos peuples. A défaut, ce ne seront plus même le scepticisme ou les envies de sécession qui auront un cours de plus en plus dévastateur. Ce sera la fin de notre histoire, de l’entreprise inspirée par les deux grandes guerres qui nous ont ravagés mais aussi rapprochés, la fin – nos peuples le sentent – de chacune de nos nations dont  nos jeunesses auront décidé l’évacuation, l’abandon.

Nous ne le voulons certainement pas.

Je vais laisser reposer cette nuit et demanderai des affinements de plume à … et à …

20/…/201… à 23:25
Une visite impromptue à l’Elysée

Un jeune mauritanien a été admis à visiter en début de soirée le président de la République, qui a complètement renoué avec l’habitude du général de Gaulle de ne résider en semaine qu’au palais de l’Elysée.

Le jeune homme est porteur d’un message de ses compatriotes en remerciement à M. François Hollande pour être intervenu en faveur de la démocratie auprès de celui qu’il appelle un dictateur pseudo-militaire et un traître avéré.


20/…/201… à 23:28
Une visite impromptue (suite)

La présidence de la République confirme que M. Mounir Ould Cheikh Abdallahi, cadet des fils du président de la République mauritanienne, renversé par le chef de sa garde prétorienne en 2008, a été reçu par M. Hollande. Le Président a mis à sa disposition une des chambres de l’appartement privé, pour cette nuit.

Il est précisé qu’aucun communiqué ni aucun contact de presse à la sortie du palais, demain matin, de M.Ould Cheikh Abdallahi, ne sont à attendre.


20/…/201… à 15:10
Le président au silence de la réflexion (suite)

Ni conférence de presse ni communiqué communs pour clore la courte visite officielle du président de la République fédérale d’Autriche. Pas davantage de précision sur l’accueil d’un émissaire mauritanien à l’Elysée. Et surtout, interruption du cycle d’annonces présidentelles en direct, avant les journaux télévisés de la journée.

Que prépare, qu’envisage M. François Hollande ? Aucun commentateur, pour une fois, ne prophétise ni ne déduit. Il est rare que les Français soient en manque d’intervention présidentielle. Celle des autres acteurs politiques ests périmée depuis vendredi soir. Comme au temps du général de Gaulle – qui paraissaient si lointains, il y a quatre jours – le président de la République est redevenue la référence et le maître de la vie publique. Instinctivement, les Français en quelques heures y ont, manifestement, repris goût, de quelque génération qu’ils soient.

Journal du Président
Au palais, lundi 21… 201..., bientôt minuit.

J’ai donc fait monter à mon bureau le jeune Mounir. Il avait dit vrai. Il se reconnaît dans le palais et est bien le fils de son père reçu par mon prédécesseur en Octobre 2007. Pour ne pas perturber notre ambassadeur à Nouakchott, je n’avais pas fait vérifier. Beaucoup d’allure. Je demanderai à rencontrer son père. Sobrement, il m’a raconté la trahison du seul président mauritanien élu à l’issue du deuxième tour d’un scrutin pluraliste et validé par les coopérants européens et de la francophonie… de bout en bout depuis la confection des listes électorales à la transmission des dépouillements. Trahison plus encore par nous que par son chef d’état-major particulier avec lequel nos « services » entretenaient à l’avance si l’on peut tristement dire une relation le préférant au président lui-même. Se référant à ma phrase de Tulle, il me demande ce que je fais pour que cela change en Afrique, autant que cela puisse nous incomber. Rejoignant mon épistolier avec lequel il est en relation par courriel et que connaît son père depuis leur jeunesse à chacun, il me conseille une journée à huis clos et sans annonce avec l’ensemble de nos ambassadeurs en Afrique, de les changer si je les sens routiniers ou attachés au vieil ordre des choses, en tout cas de donner des instructions à jour. J’ai reconnu qu’on était loin de ce cas. Sans doute héritier du rôle spirituel qu’a sa famille en Mauritanie et dans l’Afrique de l’Ouest – il m’a rapidement expliqué le système des confréries musulmanes dont j’ignorais tout et m’a renvoyé à l’ouvrage de Xavuer Coppolani, celui qui nous a « donné » la Mauritanie grâce ce savoir et à l’interlocuteur et ami décxisif qu’il avait su alors se faire, Cheikh Sidya – il m’a remercié de mon hospitalité, celle de la République ici… ce qui n’a pas de précédent à ma connaissance – en faisant écho, sans le savoir, à Kaunitz. Lisez la prière du roi Salomon, vous serez exaucés. Notre saint Coran nous l’apporte autant que votre Bible. Il est temps que la France discerne et soit sage avec ceux qui demeurent les siens. J’ai bredouillé. Il n’y a pas une Bible au palais et je n’ai pas envie d’une recherche sur Google, puisqu’il paraît que nous sommes écoutés, contrôlés et suivis.
Demain va être chargé. Ayrault doit recevoir un à un les ministres, en conserver quelques-uns pour la suite et en recruter quelques autres. Il fera à sa guise pourvu que, moi compris, nous ne soyons que quinze au conseil après-demain.


Jeudi 14 Novembre 2013 –  10 heures 29 à 13 heures 40




 Chapitre 5

réforme gouvernementale et choix du civisme

22/…/201… à 09:55
Concentration du gouvernement

Le Premier ministre a commencé dès huit heures ce matin à recevoir chacun des membres du gouvernement. L’entretien, de durée à peu près égale quelles que soient les importances convenues du portefeuille et la personnalité de son actuel titulaire, aurait deux objets : 1° appréciation par le ministre des communications présidentielles radio-télévisées depuis vendredi soir, 2° bilan de sa propre action depuis l’élection présidentielle et sa propre entrée en fonctions.

Il est indiqué que le Premier ministre ne présentera pas la démission du gouvernement au président de la République mais souhaite cependant concentrer l’équipe ministérielle pour entrer au plus près dans la démarche présidentielle. Il s’agit aussi de rendre effective la délibération en Conseil des ministres et une conduite collégiale des affaires du pays. Pas plus de quinze personnes autour de la table.

M. Jean-Marc Ayrault ne qualifie cependant pas l’équipe qu’il va former comme un cabinet de crise. Il souligne au contraire que la République va revenir à ce qu’elle n’aurait jamais dû abandonner : la considération des sujets à traiter plutôt que celle des personnes qui en seront éventuellement chargées en tant que ministres. Il a enfin dit que les anciens ministres seront priés de demeurer à la disposition de leurs successeurs respectifs pour les aider selon l’évaluation qu’ils font de leur propre bilan et des difficultés qu’ils ont rencontrés pendant l’exercice de leurs fonctions. Il souhaite d’ailleurs que toutes les personnalités qui ont vécu l’expérience du gouvernement renseignent et – si elles le veulent bien – soutiennent ces cadets de leurs conseils, sinon de leurs votes quand ils sont restés membres du Parlement.



22/…/201… à 10:12
Le président de la République écrit à ses homologues des Etats-membres, à la Commission et aux parlementaires européens

Le porte-parole du Quai d’Orsay, lors de son point de presse quotidien, a confirmé que le président de la République vient d’écrire à ses homologues dans l’Union européenne et de s’adresser de la même manière à chacun des parlementaires européens.

Interrogé sur la teneur de ce message, M. … a assuré que les destinataires du Président ne manqueront sans doute pas de lui répondre et saisiront cette occasion de publier leur correspondance sur un sujet latent depuis deux décennies mais jamais traité.


22/…/201… à 12:30
Concentration gouvernementale (2)

Le Premier ministre vient de suspendre ses entretiens avec les ministres. Il en a déjà reçu dix-huit et il est impossible de savoir si ceux-ci sont des sortants ou des maintenus. Indication ? il déjeune – très rapidement, a-t-il fait savoir – avec  Christiane Taubira, Manuel Valls, Vincent Peillon et Michel Sapin.

Il semble que les treize postes ministériels à organiser et à pourvoir seraient les suivants :
- Garde des sceaux, législation, justice et relations du Gouvernement avec le Parlement
- Paix sociale
- Education et civisme
- Population et santé
- Intérieur et aménagement du territoire
- Politique économique et intégration européenne
- Entreprises nationalisées et services publics
- Recherche et économie numérique
- Agriculture, forêts et pêche
- Défense et sécurité
- Relations extérieures
- auprès du Premier ministre, secrétariat d’Etat pour le Budget
- auprès du ministre de la Justice, secrétariat d’Etat aux droits de l’homme

Vendredi 15 Novembre 2013 – 15 heures 55 à 16 24


Journal du Président

Au palais, en début d’après-midi du mardi 22… 201...

Jean-Marc Ayrault m’a compris à mi-mot. J’ai voulu ne lui suggérer aucun nom ni aucune exclusive, quoique mes préférences lui étaient connues depuis des mois.  La répartition des compétences et des tâches, les intitulés des nouveaux ministères sont de lui. Il a fait vite et il structure. Les Français devraient s’y recnnaître.

Mon nouvel ami africain, Mounir Ould Cheikh Abdallahi, n’ayant manifestement pas d’hôte à Paris, autre que moi et souhaitant ne rien solliciter de l’ambassade mauritanienne tenue par un intime du tombeur de son père, a été tout naturellement rajouté à mon couvert. Je comptais ne déjeuner qu’avec… puisque nous ne nous sommes pas revus depuis hier matin quand je suis reparti au bureau dont je dois ne pas revenir de la semaine. Mais il n’est pas revenu seul. Un député de l’opposition à Idriss Debi au Tchad était avec lui. J’ai alors convié celle qui suit directement pour moi les affaires africaines. Ayant commencé sa carrière au Burkina, elle est venue avec moi depuis Québec où elle avait démontré une énergie et une ingénieuse finesse peu courante dans notre diplomatie, sans doute parce qu’elle est sans ambition apparente. Nous avons commencé de nous connaître, après observation, pendant nos quelques minutes chaque matin, consacrées avec l’état-major des armées, à notre intervention au Mali. Elle appuie la suggestion d’une réunion de nos ambassadeurs et d’une vive mise à jour de leurs instructions pour l’Afrique subsaharienne. Franklin, pseudo. de mon hôte tchadien m’a initié à ces détournements habiles mais cyniques, dans nos anciens territoires, de toutes nos procédures pas seulement électorales mais parlementaires, et m’a laissé en aide-mémoire le journal de ce qu’il a vécu en rapporteur forcé d’un projet de révision constitutionnelle [vi]. C’est du feuilleton et nos ambassadeurs réagissent peu : nous ne les y convions pas.

De ce déjeuner à cinq, je retiens que l’évaluation du moment politique et les suggestions sur ce que je dois faire ou les critiques sur ce que je dis ces soirs-ci en réponse aux Français, sont plus précises et opérationnelles qu’avec les habitués de la politique. Hier, avec mon hôte autrichien, j’ai vécu une appréciation bien plus motivée et entrainante de notre situation nationale que si j’avais conversé avec les miens. Mais sais-je bien les susciter ? Suis-je d’une curiosité contagieuse ? tenir le cap est ma responsabilité et delande une force que je crois avoir et dont les Français semblent ne pas douter. C’est d’affectation de notre effort qu’il s’agit. Ils m’ont poussé à cette interrogation et le fait seul de celle-ci détermine ce que nous venons d’entreprendre.


22/…/201… à 15:00
Concentration gouvernementale (3)

Le quinquennat, après dix-huit mois lents et attentistes, vient depuis quatre jours de faire entrer le pays et la Cinquième République dans une ère nouvelle. Au moins pour l’exercice de la présidence. Interventions télévisées non programmées, conversations avec un chef d’tat en visite officielle que ne closent ni conférence de presse ni communiqué, lettres du Président à ses partenaires du Conseil européen, remaniement ministériel à la seule diligence du Premier ministre qui s’attribue une autorité particulière sur les deux sujets difficiles, voire polémiques que sont les droits de l’homme et les équilibres budgétaires, concentration gouvernementale et novation dans l’appellation des portefeuilles sans précédent depuis des décennies.

Pour quoi faire ? changement de ton, c’est certain. Nouvelles approches pour l’Europe. « Souverainisme » économique ?


22/…/201… à 16:20
Présentation du nouveau gouvernement au président de la République

Le Premier ministre vient de présenter la nouvelle composition du gouvernement au président de la République Lui-même n’a pas à être nommé puisqu’il n’a pas démissionné. Au contraire, fait-on savoir à l’hôtel de Matignon. C’est avec enthousiasme, selon toute évidence,  que M. Jean-Marc Ayrault marche avec M. François Hollande, même s’il semble que ce dernier ne lui ait pas encore confié toute la trajectoire de ce qu’il trace soir après soir pour les Français.

De la liste lue sur le perron de l’Elysée par le secrétaire général de la présidence de la République, selon une coûtume instaurée par le président Georges Pompidou, ce qui fit connaître au public Michel Jobert, il est généralement.retenu que M. Valls quitte la place Beauvau pour la rue Saint-Dominique, que M. Pierre Moscovici et les trois ou quatre autres ministres qui rivalisaient rue de Bercy sont renvoyés au Parlement pour être remplacés par le seul Michel Sapin, déjà virtuellement dans cette charge depuis dimanche puisqu’il avait développé, à la demande du président Hollande les nouvelles orientations de politique économique du gouvernement, que M. Vincent Peillon est maintenu selon un intitulé ministériel fort, qu’enfin Mme Christiane Taubira fait figure de vice-Premier ministre. A elle autant qu’au Premier ministre va incomber de rendre à la France l’exemplarité de son Etat de droit en textes et en pratique.

22/…/201… à 16:20
L’Assemblée nationale aura connaissance du programme gouvernemental demain après-midi

Le Premier ministre, au sortir du palais de l’Elysée a fait savoir que le programme du gouvernement sera commenté à l’Assemblée nationale demain après-midi sans que soit changée pour cela la forme de la séance habituellement réservée, ce jour-là, aux questions orales avec débat.


22/…/201… à 17:10
Nouvelles questions posées au président de la République

La présidence de la République communique, toujours sans en citer les signataires, quelques-unes des lettres et questions auxquelles M. François Hollande devrait répondre ce soir sur les chaînes publiques. Financement du déficit budgétaire et de la dette publique. Emploi et politique industrielle. Nature et étendue de la solidarité européenne.

Jeudi 14 Novembre 2013 –  18 heures 58 à  22 heures 26 passim

22/…/201… à 17:10
Londres n’est pas défavaorable aux propositions françaises

La présidence de la République fait savoir que le leader de l’opposition travailliste a téléphoné à M. François Hollande après avoir lui-même conféré avec le Premier ministre l’ayant mandé à Donibg Street. Il pourrait y avoir un consensus aux Communes sur l’opportunité de réécrire complètement le traité fondamental européen et si l’accord se fait  1° à propos des compétences déléguées à l’Union ainsi que sur les modalités d’une solidarité entre l’euro. et le sterling, et 2° sur une clause de possible sécession, la Grande-Bretagne serait prête à un nouveau mode de désignation du président de l’Europe.

22/…/201… à 17:18
Berlin et les capitales scandinaves sont proches de la position britannique pour répondre aux propositions de M. Hollande

La présidence de la République communique que la Chancelière allemande vient de lui rapporter un « tour de table » fat informellement avec ses homologues scandinaves, qui se trouvent actuellement à Berlin pour inaugurer avec elle une exposition sur la guerre de Trente ans. Dans ce long conflit, dont la France n’était pas initialement partie – l’assassinat d’Henri IV l’en ayant dissuadée – la Suède a joué un rôle majeur.

Un fait nouveau se produit à cette occasion : la Norvège pourrait, selon le libellé de la prochaine loi fondamentale européenne, adhérer à l’Union.

L’Elysée souligne cependant que le chemin européen reste long et accidenté, que les propositions de M. François Hollande pour ajouter à l’ordre du jour du prochain Conseil sont susceptibles d’améliorations, que leur point nodal cependant st l’élection au suffrage direct du prochain président de l’Union ainsi que l’instauration d’une pratique référendaire commune à l’ensemble des Etats-membres, faute desquels le Vieux Monde, mis au défi par le reste d la planète, n’exprimera toujours pas sa personnalité.

Dimanche 17 Novembre 2013 –  18 heures 15


22/…/201… à  19:57
Quatrième communication présidentielle

Le président de la République – pour la quatrième fois – intervient une vingtaine de minutes avant les journaux télévisés. La première des chaînes publiques est en train de bénéficier d’une audience exceptionnelle.

Le propos présidentiel est celui-ci.

Attendu sur la politique économique et sociale, M. François Hollande répond civisme. Non pas le patriotisme économique, invoqué sur le tard par son prédécesseur, ni le « fabriqué en France » popularisé par un des membres du précédent gouvernement,, un de ses rivaux d’ailleurs dans le concours pour l’investiture socialiste. Civique, l’impôt même s’il est obligatoire. Civique, le financement des déficits publics et des investissements d’infrastructures, donc le recours à l’emprunt, prélèvement non plus obligé comme la fiscalité, mais volontaire et remboursé à terme convenu, selon des garanties convenues. Ce ne seront plus des emprunts de l’Etat auprès des banques qu’un an ou deux auparavant celui-ci avait renflouées en se substituant à elles sur les marchés financiers qui leur refusaient le crédit. Ce ne sera pas ordinairement des concours de la banque centrale comme s’y prêtait la Banque de France moyennant le vote spécial d’un plafond par le Parlement : la banque centrale est maintenant européenne. Ce seront les personnes phyiques volontaires, faisant confiance à l’Etat, à son gouvernement qui, de leurs deniers, construiront la France et lui rendront l’indépendance que notre endettement vis-à-vis de prêteurs étrangers, a mise en péril. A la Libération, en pleines guerres coloniales et sous un régime d’impuissance, puis pour notre redressement incarné par de Gaulle, nous avons su mobiliser ainsi toutes nos ressources à chacun, casser nos tirelires, tirer de desous les matelas, les bas de laine et renverser les lessiveuses.

Civique aussi la défense du pays et ses coopérations avec les peuples de nos anciennes possessions : le service national va être rétabli mais sous une forme nouvelle. Il sera universel pour les filles comme pour les garçons et sans privilège d’époque pour l’accomplir selon les études poursuivies. Brassage social, certes, mais, autant que l’argent, mobilisation de toutes nos ressources humaines.

Même principe d’universalité pour l’enseignement civique. Il doit irriguer toutes les matières, toutes disciplines, à la matrnelle, au collège, au lycée. C’est pourquoi M. Vincent Peillon est en charge du civisme autant que de l’éducation. Celle-ci, longtemps appelé instruction publique, requiert la durée pour que les réformes ne.soient plus évanescentes, comme elles l’ont été en sorte que depuis la réforme dite Haby en 1975 qui rompit avec des habitudes et des programmes pu changés depuis Napoléon et Louis-Philippe, on a pu en compter une tous les cinq ans, puis tous les deux ans. Nos grands ministres : Victor Duruy, Jules Ferry ont été chacun à l’œuvre une dizaine d’années.

Civique aussi le respect des institutions. Le président de la République a révélé n’avoir donné comme consigne au Premier ministre que la concentration de la nouvelle équipe, deux fois moins nombreuse que celle en charge des dix-huit premiers mois du quinquennat, avec les résultats et l’impopularité que les Français connaissent. Pas davantage d’instrucions pour l’organigramme du gouvernement. Il est vrai que les affinités et la communauté d’évaluation des personnes sont constamment vérifiables entre le président de la République et le Premer ministre, dans les temps difficiles qui semblent aujourd’hui révolues que depuis ces quelques jours où tout autre que M. Ayrault aurait pu « perdre les pédales ».


22/…/201… à  20:11
Quatrième communication présidentielle (2)

Le président de la République a conclu son intervention par une explication de texte. Celui des intitulés ministériels presque tous nouveaux.

Rue de Bercy, ce qui était traité par plusieurs ministres, ne l’est plus que par un seul, mais dans les bureaux de l’ancienne Régie renault à Boulogne-Billancourt va s’installer le ministre des entreprises nationalisées et des services publics. Les projections et équilibres budgétaires qui mettent cause tous les ministères à raison des moyens que ceux-ci requièrent ou dont ils ont la gestion deviennent l’apanage du Premier ministre, pour lequel travaille un secrétaire d’Etat. Les arbitrages pourront donc se faire dès les échanges avec les ministres dits dépensiers. A Bercy, les moyens de la politique économique, la levée des impôts, la gestion des emprunts citoyens, les uns permettant la solidarité nationale et les autres les grands investissements publics ainsi que l’aide à l’investissement. M. Michel Sapin aura aussi la tutelle du commissariat général au Plan et sera en même temps responsable du commerce extérieur dont l’essentiel n’est pas les « fabuleux contrats » mais la pleine exploitation du grand marché unique européen. Courants d’affaires et prospection hors de l’Union européenne par l’ancienne direction des relations économiques extérieures qui datait du Directoire et d’un renforcement des consulats de France à l’étranger. Maîtrise du marché commun à tous ls Etats-membres de l’Union par une intégration européenne qui sera proportionnelle au degré de protection rétabli vis-à-vis des tiers de manière à ce que la concurrence mondiale se fasse désormais sans la tricherie des bradages fiscaux et surtout d’un déni total du droit du travail par beaucoup de pays nouvellement arrivés au commerce international.

A Boulogne-Billancourt, M. Gallois, ancien commissaire à l’invstissement et à la compétivité, supervisera la direction des entreprises dont la situation financière ou les erreurs stratégiques de leurs anciens responsables, aura exigé la nationalisation. Celle-ci n’est pas un principe ni une sanction aux yeux du gouvernement. Elle est temporaire, elle donne le pouvoir à des cadres dirigeants qui ont une expérience atavique de l’entreprise où ils auront en général accompli presque toute leur carrière, mais restaient jusques-là au second plan tandis que des « parachutés » se succédaient à leur tête. L’actionnariat boursier, la cooptation des présidences de sociétés et de conseils d’aministration, quand ils auront failli seront donc suppléés par la collectivité nationale et par le personnel qu’en comité d’entrprise on écoutait si peu. Les licenciements opérés dans le secteur privé qui ne serait pas nationalisé, feront opérer des retenues proportionnelles sur les émoluments et perspectives de retraite des irigeants qui n’auront eu que des réductions de la masse salariale comme rattrapage de leurs erreurs. méducationdaldtsitposantet de ldéjà éprouvés dans l’entreprise.

Le ministère de l’Intérieur n’est plus un ministère de la police, du maintien de l’ordre, voire de la chasse à l’homme ou du renseignement politique. Il encadre et anime la vie locale en apportant le concours de l’Etat et les arbitrages de ses représentants, les préfets. Il assure l’aménagement solidaire du territoire. Le ministre de la Défense, précédemment ministre de l’Intérieur dans son ancienne acception sécuritaire, est chargé de la sécurité du pays vis-à-vis de l’extérieur et en lui-même. La défense opérationnelle du terrtitoire sera constamment mise en œuvre par des périodes de rappel pour les adultes dès la fin du service national et jusqu’à l’âge légal de la retraite. La ministre de la Justice est chargée aussi des relations avec le Parlement tout simplement parce que celui-ci est quotidiennement appelé à examiner les textes proposés par les ministres et par les parlementaires, les plus importants de ces textes sont des changements dans la codification des grandes coutumes et institutions nationales. La place Vendôme est souvent à leur origine.. Ainsi l’harmonie entre celui qui propose la loi et celui qui la vote sera mieux assurée. La bio-éthique et le vote de conscience que ce domaine aussi important que délicat, montrent bien la nécessité de cette harmonie. Enfin, plutôt que de séparer sécurité sociale et vie interne de l’entreprise, dont dépendent la paix civile, les équilibres de vie persosnnelle et les négociations pour la vie collective dans l’entrepris, elles seront veillées par un seul ministre. Cependant, la santé et la population, c’est-à-dire les structures hospitalières et la politique familiale requièrent un ministre qui ne soit que le leur.

Le Président a demandé aux Français d’excuser pour ce soir l’aridité et parfois la technicité de ses propos, notamment quand il a traité du civisme comme retour à l’esprit fondateur de la Cinquième Répuvlique : thème d’ailleurs surprenant pour une personne qui n’avait pas quinze ans au dernier referendu (perdu) du général de Gaulle et pour un socialiste dont les aînés ont mis tant de temps à reconnaître les institutions de 1958-1962. M. François Hollande a demandé aux Français de ne retenir ce soir que le maître-mot : civisme. Et il a cité les propos d’un de ses commensaux du jour, un jeune visiteur impromptu, musulman et venant d’un pays africain sous dictature, sans préciser davantage. Celui-ci a assisté dans la matinée à k’audience d’une juridiction de proximité dans la banlieue parisienne : ivresse sur la voie publique, rixes, débats avec la police sur des contraventions et amendes forfaitaires, larcins à la tire, divagation de chiens. Les enjeux ne dépassaient pas la centaine d’euros. Le jeune homme a été frappé par le duo que forment dans notre procédure le président du tribunal (juge unique) et le ministère public. La présidente, en l’occurrence, s’est conduite en psychologue et en assistante sociale, tandis que le procureur rappelait constamment les prévenus, après que chacun se soit expliqué la force et la vertu de la loi. Il en résultait à l’évidence un effet pédagogique. De la contribution au redressement financier du pays par l’emprunt aux personnes physiques jusqu’à l’instauration d’une nouvelle dynamique de la défense de notre territoire et de nos acquis sociaux, le Président fait manifestement la dialctique nationale

L’avenir, peut-être très proche, va lui dire s’il est entendu, en ce sens-là.

soir du samedi 16 Novembre 2013 –  23 heures 37


22/…/201… à  20:12
Vers un referendum ?

Les nombreuses évocations par le président Hollande de procédures constitutionnelles nouvelles ou à restaurer, ainsi que son insistance sur la réforme des administrations économiques et des institutions pour la concertation sociale donnent à prévoir un referendum – d’autant qu’il est lui-même très manifestement en première ligne et à l’origine de l’ensemble d’un nouveau cours pour son mandat.

Si les sujets sont très nombreux, foisonnants même et si le président de la République, n’ayant pas encore donné  l’intégralité de ses vues sur le retour de notre pays «  à la confiance, à la grandeur et à la cohésion qu’il avait perdues et qu’il doit retrouver », fait durer le feuilleton et renvoit les Français d’une communication à la suivante, le lien commence à se serrer.

Les partis politiques – comme vis-à-vis du général de Gaulle pendant la guerre d’Algérie – sont médusés et sans proposition alternative. Ce qui les prend le plus à contre-pied, c’est le changement-même d’un président jusques-là entêté et mou. Entêté dans son pari d’un redressement par les seuls comptes nationaux et une amélioration de la météo. économique mondiale. Mou ces dernières semaines, tant il aura fait se déjuger ou reculer son gouvernement – à la seule exception du projet de loi défendu par Christiane Taubira.


22/…/201… à  20:28
Pas de projet référendaire mais une conférence de presse et une adresse à la nation

France 2 – certainement autorisée par l’Elysée – donne un « off » enregistré à la suite de la communication présidentielle, d’il y a une demi-heure. Questionné à propos d’un referendum dont les commentateurs, sinon les Français, ont déduit qu’il serait la conclusion sanctionnant logiquement, mais très probablement à son avantage, le président Hollande a démenti qu’il l’envisage. Il compte en revanche conclure dans le courant de la semaine prochaine, après un nouveau temps de silence, la série de ses communications du soir qui devrait s’achever d’ici samedi, par une conférence de presse, puis un discours à la nation. Le président de la République renvoit d’ici là à la présentation du nouveau gouvernement, demain devant l’Assemblée nationale, pour l’architecture de ses propositions et du nouveau cours de son mandat. Chacune de ces formes est insolite, mais précisément le fondateur de la Cinquième République ne voulait-il pas qu’elle soit insolite pour que la pérennité de l’Etat tienne essentiellement à un rajeunissement permanent. Il en a laissé tous les moyens à ses successeurs, moyennant – aussi – l’interruption populaire dont lui-même faillit faire les frais au printemps de 1968.



Journal du Président

Au palais, soir du mardi 22… 201...

Suis-je à un carrefour ? dans l’exercice commencé, presque malgré moi, selon une impulsion que je ne m’explique toujours pas et  sur laquelle, forcément, je finirai par être interrogé ? Les médias retiennent pour l’instant ma mûe dans la forme, dans la communication. Alors qu’en intervenant à la suite du dictateur, j’ai voulu comme « Charlot » réciter les béaitudes aux lieu et place d’un discours de guerre et de prédation. Donc, le contraire, ou plutôt ce qu’attendait le monde à la fin des années 30 comme en d’autres temps de veille de guerre, et maintenant ce qu’attendent les Français.

22/…/201… à  23:30
Confirmation : l’Allemagne va examiner les propositions institutionnelles françaises pour l’Europe

Berlin – Un conseil de cabinet est convoquée par la Chancelière pour se tenir demain après-midi, alors que le gouvernemnt fédéral est toujours en gestation. L’ordre du jour conviant les sortants et les pressentis est de débattre la lettre du président de la République française, proposant une refondation démocratique européenne.

Le S.P.D. rappelle que les propositions de Joshka Fischer, justement après l’échec du referendum en France sur le projet de Constitution pour l’Europe (en bonne partie inspiré par l’ancien président Giscard d’Estaing) portaient déjà sur une élection directe d’un président européen.

 AFP
22/…/201… à  23:42
M. Junker enthousiasmé par la « mûe » du président Hollande

Luxembourg – Le Premier ministre luxembourgeois, longtemps à la tête aussi de l’ « euro-groupe », accepte d’enthousiasme les propositions de Paris. Il y voit notamment le gage d’un retour d’affection des Européens, et notamment des Français, pour les institutions et pour les politiques communes de l’Union. Il pense ausssi que le peuple anglais se distinguera de sa classe politique et sera séduit par une toute autre façon de jouer la vie publique.

AFP
22/…/201… à  23:59
Plébiscite du président Hollande

Après une année de sondages catastrophiques, ne lui donnant plus qu’un cinquième des Français pour le soutenir à titre personnel, et encore moins pour se déclarer satisfaits de sa politique, l’élu du 6 Mai 2012 a multiplié, sans transition, par près de quatre, le nombre de ceux qui lui font totale ou très grande confiance. Cette popularité attestée par 78,5% des personnes interrogées n’a de précédent que celle du général de Gaulle au lendemain des rereferendum sur la Constitution de la Cinquième République et sur les accords d’Evian.

Il est étonnant, dans ces conditions si nouvelles de soutien populaire, que le président de la République n’envisage pas de referendum sur les propositions qu’il commente ou développe chaque soir, au reçu de messages des Français ou selon des considérations dont il ne leur a pas encore livré ni le ressort ni la conclusion.

Celui dont plus personne n’attendait quelque chose, a déjà désarçonné les commentateurs et réduit au mutisme la plupart des personnalités politiques, y compris dans son camp, puisque ni l’objectif ni le terme de cet itinéraire proposé aux Français pour rendre à l’Etat et à la nation les moyens de son redressement, ne sont encore en vue.


Jeudi 14 Novembre 2013 –  18 heures 58 à  22 heures 26 passim & Vendredi 15 Novembre 2013 – 15 heures 55 à 16 heures 24 


Chapitre 6


pélerinage et rencontres aux Lieux-Saints




23/…/201… à 10:25
Le président de la République en pélerinage

Le président de la République a quitté Charles-de-Gaulle à la nuit encore noire. Destination Jérusalem où il se recueillera dvant le mur des Lamentations, restes du Temple d’Hérode, puis au jardin des Oliviers où agonisa le Christ avant sa passion, et enfin à la mosquée Al Aqsa. Il a fait savoir qu’il serait alors à la disposition des autorités israëliennes et palestiniennes pour les rencontrer. Ce qu’a aussitôt accepté le président Mahmoud Abbas. M. Benjamin Nettanyahou devrait en faire autant, les présidents du Liban et de Chypre font exprès le voyage.

Cette présence-surprise du président de la République française sur l’un des sites les plus sacrés mais aussi les plus belligènes de la planète ne tient pas lieu de la visite officielle en Israël initialement prévue pour … mais que la France, partenaire très engagé dans la négociation nucléaire avec l’Iran, a préféré reporter à un moment moins contingent.

M. François Hollande a laissé au Premier ministre le soin de présider une réunion du nouveau cabinet à l’hôtel de Matignon, afin que soit préparée au mieux la séance de cet après-midi à l’Assemblée nationale. Le premier conseil des ministres pour le gouvernement, ainsi concentré à quinze membres, président de la République et Premier ministre compris, aura lieu demain au palais de l’Elysée à l’heure habituelle. Le Président doit revenir à Paris dans la nuit.


23/…/201… à 10:40
Initiative insolite du président Poutine, s’envolant pour Jérusalem, à la suite de M. Hollande

Moscou – Le Kremlin confirme que le président Poutine se rend, improviste, à Jérusalem et qu’il espère y rencontrer son homologue français. Paix et Europe, seuls thèmes à l’exclusion des affaires syriennes : c’est le souhait russe.


23/…/201… à 10:53
Initiative du président Poutine (2)

Le porte-parole du Quai d’Orsay ne commente pas l’initiative du président russe.


Journal du Président

En vol vers Jérusalem, déjà au-dessus de Chypre, matin du mercredi 23… 201...

J’ai décidé en fin d’après-midi, hier, d’aller sur place, sans aucune forme. Mounir, sans l’avoir délibéré évidemment, m’a convaincu de cette démarche, apparemment hors de tout dessein et sans programme politiques. Lire la prière de Salomon et les hadith qu’il m’avait copiés m’a convaincu que les entretiens diplomatiques ou les conférences n’aboutiront à rien dans cette région, que la source des solutions est ailleurs, que les peuples, imprégnés de promesses reçues comme divines, ne peuvent se décrisper et se substituer aux calculs et aux peurs de leurs dirigeants, qu’écoutés par des tiers mais selon ce qu’ils sont et veulent être eux-mêmes.

Je ne prétends pas fonder une nouvelle méthode n relations internationales ni énoncer un nouveau corps de dogmes dans une problématique où l’on ne parle plus que la langue de bois depuis des décennies. Ls réfractaires à celle-ci se faisant assassiner : Sadate, Rabin et peut-être bien Arafat, tant d’autres aussi, jeunes ou vieux.

Comme je ne connais pas le sujet, que d‘avance j’aurais été guetté en confirmisme ou en déviationnisme par rapport à tout ce que la France a dit par la voix de mes prédécesseurs depuis de Gaulle et Mitterrand, je vais me faire une idée personnelle, sans encourir aucune sanction et sans pooursuivre aucun but précis.

Cela me donne aussi le temps d’une étape – hors du circuit que j’ai entrepris depuis vendredi – et je manifeste la confiance que j’ai depuis le début de mon mandat en Jean-Marc Ayrault. Curieusement, de nous tous, il est le moins dépaysé par ma mûe (dois-je trouver un autre mot ? et qui change ? moi ? ou bien le pays se reconnaissant dans le nouvel inventaure de nos possibilités auquel je le convie ?).

Quoique je sois encore plus dépaysé que les Français – eux de mon fait, mais moi de ce qu’il m’arrive intimement tandis que se dessine de plus en plus nettement en moi ce à quoi je dois aboutir et aussi de ce que je reçois en messages, en lettres et en courriels – je dois préciser que j’ai un mentor, mais celui-ci est hors organigramme, comme d’ailleurs il a régulièrement exprimé le souhait à chacune de ses offres de service par la poste ou par internet. Il souhaitait que nous fassions, en quelques minutes mais régulièrement, tous les quinze jours environ, le point de ce qu’il entend et comprend, à lui seul mais selon les hasards des rencontres de rues, de transports en commun, de lectures et de multiples réminiscences (il a dix ans de plus que moi et le faut d’avoir commencé à observer la politique sous de Gaulle ou après lui, produit un véritable changement de génération et d’époque), le point aussi de ce que je souhaite qu’il examine ou cherche. Je ne l’ai pas accepté, et voilà que sans encore l’avoir rencontré, je suis dans les pas d’un septuagénaire qui a la jeunesse d’esprit d’ambitionner de conseiller un président régnant, disposant de toutes les sources et réseaux de l’Etat et connaissant de longue date la plupart des acteurs de notre vie publique. Naïf ou prodigieux, mais le dossier qu’a constitué PRL sans que je le lui demande dessine par anticipation le paysage dans lequel j’avance désormais. Il est passé du rôle de conseiller aulique qu’il s’était attribué sans aucun signe de ma part, à celui, apparemment plus humble, de documentaliste, mais cela correspond exactement au point où j’en suis. Ce n’est plus d’un choix de route qu’il s’agit pour moi et pour les Français, mais de munitions et de vivres pour convaincre et pour que nous avancions.

Je bénéficie donc d’une « feuille de route » en forme de proposition dont je ne ferai état que plus tard (ce qui me laisse tout à fait libre de son usage) mais dans des circonstances que je commence à entrevoir Jusqu’à présent, depuis vendredi, cela « colle » très bien.

Nous allons atterrir. Nouveau dépaysement, nouvlle terre, et puis cette question de Kaunitz : priez-vous ? Au moins, cela me donnera une contenance, et tous ceux qui me croient franc-maçon…

23/…/201… à 11:00
Message présidentiel au pape François

Encore en vol vers Jérusalem, le pèlerin qu’est officiellement le président François Hollande, a adressé au Pape un message. Celui-ci semble n’être pas de seule courtoisie comme entre chefs d’Etat dont l’un survole le territoire de l’autre, celui du Vatican étant bien exigü. Le président de la République tiendrait à rendre compte au Souverain Pontife de son pèlerinage, à l’occasion de son vol retour.

23/…/201… à 11:05
La communication vespérale du président de la République est maintenue

L’Elysée confirme que – malgré l’emploi du temps très chargé aujourd’hui du président de la République, M. François Hollande, s’adressera aux Français à l’heure habituelle, sur la seconde des chaînes de télévision publique.

En revanche, il n’y aura de source française ou habilitée, aucun reportage ni aucun communiqué concernant les moments que va passer le président de la République dans les Lieux-Saints des trois grandes religions dites du Livre, et les entretiens politiques – brefs – qu’il doit avoir ensuite avec les autorités locales. Aux entretiens convenus, devrait s’ajouter une conversation avec le président russe au patriarcat orthodoxe.



23/…/201… à 18:40
Séance presque consensuelle à l’Assemblée nationale

Ouverte à quinze heures, la séance des questions orales au gouvernement avec débat, s’achève sans vote. Eût-il été demandé que le Premier ministre aurait presque égalé – à trois abstentions près : celle des élus du Front national – le record d’Edgar Faure, alors ministre de l’Education nationale dans le dernier gouvernement du général de Gaulle. Unanimité alors pour adopter la loi d’orientation universitaire.

Au lieu d’une déclaration liminaire, M. Jean-Marc Ayrault a préféré que soit conservée la forme dialoguée des mercredi après-midi au Palais-Bourbon, mais a conclu par un propos général.

«  A l’appel du président de la République,

Samedi 16 Novembre 2013 – 16 heures 02 à 17 heures 07 

le pays attend du neuf.. Le changement de cap après dix ans de mimétisme d’une législature à l’autre, d’un gouvernement à l’autre, exige une nouvelle manière d’assumer les diffilcutés que nous connaissons et ne résolvons toujours pas. Nous nous donnons de nouvaux outils. La collégialité, vécue hebdomadairement en conseil des ministres autour du chef de l’Etat, en nombre tel que la conversation et non plus seulement des lectures chronométrées permette l’approfondissement de l’ordr du jour mais aussi de ce qu’imposent les circonstancess pointsela succession de lectures, La nationalisation, pour le seul temps d’une crise particulière autant que de la crise financière et de la récession que le monde traverse, de toute entrprise que ses dirigeants ou que le cours actuel des échanges internationaux mettrait en défaut. Une planification selon des traditions qui nous ont été propres et qu’à tort un de mes prédécesseurs, pourtant de ma famille politique et dont je salue la grande probité et le désintéressement personnel a eu tort d’abandonner. Cette planification redonnera aux négociations sociales et aux prévisions économiques et budgétaites leur vérité, leur efficacité et leurs véritables perspectives. Le civisme doit inspirer nos comportements de l’école à l’épargne, de la solidarité entre les personnes à un aménagement de notre territoire tel qu’il n’y ait plus de solutude ni de désert.

Le gouvernement entend convaincre nos partenaites de la zone euo. t de l’Union européenne de deux évidences. Seul un moratoire des dettes souveraines privera la spéculation de ss cibles et victimes. Les engagements publics ne seront pris qu’après des citoyens de chacun des Etas membres et faut-il l’espérer entre tous les citoyens de l’Union européenne. Seuls des échanges commerciaux non impérialistes, non prédateurs, non mensongers suivant des bases sociales et fiscales défiant toute compétivité honnête, rendront notre marché commun – fondateur de l’entreprise, de la communauté, de l’union européennes – à ses véritables auteurs. N’appelons pas cela du protectionnisme, appelons cela la reconnaissance mutuelle d’identités économiqus, sociales et fiscales différentes, entre lesquelles peuvent se négocier des échanges et ds investissements formant des zones cohérentes et non conquérantes. Le cours et l’xploitation des matières premières sont affaires planétaires, de même qu’une culture sincère des droits de l’homme par chacun des Etats formant l’Organisation des Nations Unies est affaire d’une démocratie mondiale.

Par la voix du président de la République, la France entend convertir le plus possible de gouvernements, et par-delà ceux-ci, de peuples à une sincérité nouvelle, donner vie et suite aux grands engagements qu’ont été la Charte, la Déclaration universelle des droits de l’homme et rendre au libéralisme son vrai sens qui n’est pa le matérailisme, la jungle, la permissiivité, la tricherie.

La France ne sera entendue qu’exemplaire chez elle et dans ses comportements avec les autres. Elle ne l’était plus. Elle peut le redevenir. C’est ce en quoi le gouvernement entend soutenir la nouvelle démarche du président de la République de toutes les forces du pays, avec tous les suffrages de vos asemblées à mesure que lur seront présentés les projets de texte et de financement nécessaires. »

Dimanche 17 Novembre – 19 heures 30 à  20 heures


23/…/201… à 19:10
Résultat inattendu de l’entretien franco-russe au sommet

Les présidents Hollande et Poutine ne sont pas parvenus à s’entendre complètement sur les affaires syriennes, mais ils sont désormais d’accord à propos de l’Iran. Un climat de confiance mutuelle semble en train de se faire. Les deux chefs d’Etat ont pu détailler en effet l’avantage pour la Russie, si celle-ci tient à intégrer une construction européenne à articuler en partie sur l’Union des Vingt-Huit, d’une autre pratique de l’Etat de droit et du respect des des personnes.

Le président Hollande a assuré son interlocuteur que la participation des sportifs européens reste naturellement acquise aux jeux olympiques d’hiver à Sotchi, d’autant qu’elle n’est pas de la compétence des Etats, mais que la comédie de Pékin pour les précédents jeux d’été de ne se rééditera pas.

La Russie devrait appuyer la proposition française au Comité olympique que désormais les jeux d’été aient lieu, comme dans l’Antiquité, à Olympie, et ne soient plus jamais organisés hors du sol grec. Les investissements et les participations quadriennales devraient contribuer, ce qui n’est pas accessoire, au redressement financier de la Grèce.

23/…/201… à  20:00
Cinquième communication présidentielle

En vol d’approche de Rome, le président de la République est intervenu sur la deuxième chaine publique de télévision.

Quoiqu’improvisée dans la cabine présidentielle de ce qui avait été nommé l’Air Sarko One, la mise en onde et la transmission étaient presque parfaite.

Tandis que défilait sur les écrans de télévision en France, en surimpression le plan de vol du retour présidentiel, M. François Hollande a rappelé que l’Europe, la Méditerranée, le Porche-Orient et l’Afrique du nord ainsi que le Sahara et le Sahel sont un même ensemble géographique et mental, que la France y est exceptionnellement située et que cet espace est justiciable d’une approche analogue à celle qui nous fait pratiquer le marché commun. Il s’agit d’une ambiance historique, phislophique et religieuse d’un seul tenant où les différences d’organisation publique et de vie privée sont secondaires. L’obstacle à la paix est la méconnaissance mutuelle.

Prenant à contrepied les thèses extrêmistes en politique intérieure et en convictions religieuses telles qu’en France elles se sont exacerbées au point de devenir haine raciale et appel à la désobéissance et à l’illégalité, le Président a procédé de la même manière qu’hier et avant-hier avec les souverainistes. Il a donc proposé une intégration des diplomaties et des cultures pour que ce Vieux Monde, autrefois foyer de tout ou presque, redevienne le modèle de pluralisme et d’autorité morale qu’il n’est plus actuellement. Peur des immigrations, cancer du conflit israëlo-arabe, cynisme de la plupart des Etats européens et arabes pratiquant le contraure de leurs dires, ambivalence des échanges, invstissements, prises de contrôle, délocalisations. Presqu tout est belligène.

Répondant à une question d’un téléspectateur présenté par la seconde chaîne publique, M. Hollande a pris pour exemple de la nouvlle approche qu’il préconise dans les relations intrnationales, quand il s’agit de pays et de peuples intimement proches, le fait même de es entretiens de l’après-midi avec ses homogues israëlien et palestinien. Ecoute mutuelle, pas de communiqué, pas de conférence de presse, mais énoncé par chacun de ce qu’il st et de ce qu’il veut. Rien à en déduire pour le moment. Aplanissement des mésententes, les présences durables sur place en Afrique et au Proche-Orient de jeunes français en service civique national, après leur pédiode d’initiation aux techniques et aux organisations de la défense nationale. D’ailleurs pourquoi ne pas échanger aussi sur ce thème-là et sur les pratiques de formation de la jeunesse à la chose militaire ? en sorte qu’elles deviennent des outils de maturité et de maîtrise de soi..
 Dimanche 17 Novembre 2013 – 19 heures 14  à 19 heures   20

Le Président a enfin observé que s’il y a horreur de la Shoah, il y a aussi, dont on parle beaucoup moins et qui a précisément l’abomination des enfermements et des exterminations ! ce qu’un régime peut infliger à l’esprit d’un peuple, le travesti exploité de l’histoire allemande, de ses légendaires, tout le travail d’une dictature pour mettre à lui tous les ressorts mentaux et toutes les énergies humaines. Condamnation du totalitarisme, mais aussi de toutes les main-mises mentales pour inculquer le contraire de la vie, de la liberté… travail des sectes, travail aussi de ces mouvements passant pour « le ré du bon peuple français ». Critère, les totalitarismes inculquent la haine de l’autre et l’adhésion sans réserve à une thématique imposée. L’homme entier est visé, torturé, dépossédé… de son corps, les massacres… de son âme, les bourreaux, les fascinés de Nuremberg.…
Lundi 18 Novembre 2013 – 09 heures 25
Le président de la République a confirmé que la brigade franco-allemande, non seulement, n’allait pas être dissoute mais qu’au contraire elle serait portée au niveau de la division dans les dix-huit mois.

Dimanche 17 Novembre 2013 – 19 heures 14  à 19 heures   20

23/…/201… à  20:12
Commentaires antagonistes de la nouvelle communication présidentielle

Les cinq entretiens du président de la République avec les Français, puisqu’aucun journaliste ne participe au temps d’antenne sollicité auprès de chacune des chaînes de télévision, sont maintenant commentées pour lur ensemble. La forme inédite en a déjà été relvée. Le corpus d’une nouvelle approche de la plupart des questions qui sont posées à un gouvernement, d’ordinair et plus encore en temps de crise porofonde – celle de la France étant de plus en plus souvent présentée comme une crise d’obsolescence, de vieillissement, comme un dialogue impossible entre un grand pays ne parvenant pas à croire à son déclin ou au contraire s’y résignant et laissant échapper ses chances et aussi sa génération montante.

Aucune des perspectives ou des propositions présidentielles n’est vraiment critiquée : moratoire, nationalisations, élection présidentielle eurropéenne, c’est sur la fin du cycle et le passafe à l’acte que s’interrogent tous milieux dirigeants confondus, médias, partis politiques, syndicats,  chfs d’entrprise et patronat. L’épiscopat français est passé en quelques heures aujourd’hui soit d’un silence valant neutralité, soit d’une réprobationouverte à raison des modifications des lois civiles et bio-éthiques, à un profond étonnement. Les associations cultuelles juives et musulmanes, le Grand Orient de France manifstent un unisson excptionnel.


Dimanche 17 Novembre 2013 – 21 heures 17

23/…/201… à 23:15
Entretien du président de la République avec le pape François

Il est seulement communiqué que le président Hollande a suggéré au Souverain Pontife que soit envisagé le transfert à Jérusalem de la résidence habituelle de l’évêque de Rome, dont la Curie et l’ensemble des services centraux de l’Eglise catholique demeureraient au Vatican.

Le pape François aurait répondu que telle avait été l’intention de son auguste prédécesseur, le pape émérite Benoît XVI. Celui-ci, après avoir pensé faciliter lui-même cette délocalisation comm simple retraitant dans les Lieux-Saints, a dû y renoncer à cause de sa santé. Lui-même est d’accord avec son visiteur sur l’immense portée symbolique de ce retour à lieux et gestes de la Pentecôte, le monde des Gentils, signifié par la conversion de Rome, étant pour l’avenir sans doute plus en plus sensible à une entente priante entre tous les monothéistes. Il comprend aussi, sans fausse modestie personnelle, que la présence du Pape à Jérusalem peut contribuer à la paix judéo-arabe et même donner l’exemple d’un Etat unitaire pour la Palestine.


Journal du Président

En vol retour vers Jérusalem, nuit du mercredi 23 au jeudi 24… 201...

Les comptes-rendus de la journée à Paris me satisfont. La délégation aux médias étrangers de tout ce qui a concerné ma journée à Jérusalem et ce moment au Vatican renforce – je crois – la sensation d’un certain mystère sur mon étape suivante et sur ce que j’ai réalisé aujourd’hui. Lecture d’avion, presque une plaquette, le fil de l’épée que PRL avait mis dans ma serviette, à la suggestion de notre épistolier qui avait joint l’édition de 1944 par Berger-Levrault aux deux papiers de Simon Nora qui m’ont été si utiles hier soir.

Ma communication, comme les soirs précédents, n’était préparée que d’intentions. Ai-je paru fatigué ? A qui le demander ? j’ai voulu n’emmener personne que deux de mes assistantes pour les transmissions, saisies informatiques et autres, ainsi que Jean-Louis Bianco pour qu’il me parle – à temps – de laïcité, selon sa brève expérience à la présidence de l’Observatoire ad hoc, et surtout des relations personnelles de François Mitterrand avec quelques-uns de ses homologues : le Japonais si francophone et francophile, Kohl bien sûr, Gorbatchev. Bianco fut introduit par Attali et croyait n’avoir affaire qu’à un vieux monsieur démodé. Comment me jugera mon épistolier ? quand je le recevrai. Ce sera fait quand j’aurai atteint le terme de ma trajectoire, et que…

Samedi 16 Novembre 2013 – 16 heures 02 à 17 heures 07 

Il m’a donné à lire trois grands papiers de Simon Nora, le premier sur l’impossibilité ou la très grande difficulté du réformisme écinomique en France (conférence donnée au lendemain de la chute du cabinet Mendès France, Février 1955 donc), le second pour un réforme de l’administration économique française (elle fait réfléchir sur une meilleure articulation que le seul commissariat au Plan tourné davantage vers les acteurs autres que l’Etat, de la politique monétaire et macro-économique avec les décisions et la vie gouvernementale. Cela presqu’au jour le jour d’une part, à perspective de trente ans, d’autre part), le troisième est singulier. Au cabint de Chaban-Delmas, soit quizne ans après « l’expérience Mendès France », Simon Nora, à nouveau bien placé et à qui Mchel Debré, rue de Rivoli, avait déjà demandé le rapport bien connu sur les entreprises publiques, continue de penser à son grand homme. Justment, Maurice Schumann convient, dès l’été de 1969, avec les Soviétiques d’un institut commun pour étudier les diverses systèmes économiques concevables et existant. C’est mieux que la coexistence pacifique, c’est plus honnête que cette vente du libéralisme en doctrine qui caractérisa la soudaaine main-mise des banques d’affaires et autres agences de conseil sur less pays s’émancipant du système communiste et de l’occupation militaire russe. J’avais su que Mendès France, à Alger, en 1943-1944 s’était passionné pour la planification soviétique, notre propre version étant encore en gestation seulement intellectuelle.

J’aurais dû, hier soir, évoquer ces serviteurs de la République, Georges Boris, François Bloch-Laîné, Roger Goetze, Jean Guyot, Olivier Wormser, Pierre Laroque [vii], d’autres que j’oublie. Ils n’ont jamais voulu être ministres. Bloch-Laîné en 1959 et Wormser en 1968, successivement priés pour la rue de Rivoli et ne l’acceptant pas, le second dans le souvenir de Salengro et de Blum, hués à la Chambre parce que… ces penseurs de notre redressement moral après 1871 : Taine, Renan, Fustel de Coulanges, Hanotaux. Le civisme et le salut de la France. Je voudrais qu’on ne parlàt point de deux versants pour mon exercice de la fonction présidentielle et qu’on ne me séparât point des Français. Noius déméritions tous, à égalité. L’audace, nous n’en avions plus même mémoire qu’elle ait jamais été nôtre.

23/…/201… à 23:58
Aterrissage du président de la République à l’aéroport Charles-de-Gaulle

M. François Hollande sera accueilli à sa descente d’avion, comme il n’y est pas accoutumé depuis son élection, sauf le premier soir pour la course-poursuite d’Orly à la place de la République. Le gouvernement au grand complet, sauf le ministre des Relations extérieures et celui de la Politique économique et de l’intégration européenne respectivement à Berlin et à Bruxelles pour des diners de travail, ce dernier devant se rendre à Londres dès demain. Le nonce apostolique, les ambassadeurs de Chypre, de Grèce, d’Israël, du Liban et de la Russie dont les chefs d’Etat se sont entretenus aujourd’hui avec le Président.

Quelques anonymes ont été admis également dans le salon d’honneur dont deux jeunes Africains qu’on dit avoir été les hôtes de l’Elysée la veille, et un septuagénaire – un Français – qui semble leur mentor.

23/…/201… à 23:59
Probable nationalisation des banques de dépôt

C’est après la fermeture de la bourse à Paris que le ministre des entreprises nationalisées et des services publics a reçu les dirigeants des principales banques françaises : banques de dépôt, institutions de crédit.

La rumeur est qu’au conseil d’administration de chacune d’elles, à réunir dans la journée de demain, entrerait un commissaire du gouvernement.

Dimanche 17 Novembre 2013 – 21 heures  40


Chapitre 7



collégialité et personnalisme



24/…/201… à 08:50
Les représentants des principales confessions religieuses reçus à l’Elysée

Le président de la République avait convié la veille, par téléphone depuis Jérusalem, l’archevêque d’Aix-Marseille, le pasteur… le recteur de la mosquée de Paris et le grand rabbin de France, ainsi que les présidents des institutions représentatives des Français juifs et musulmans, à venir se concerter avec lui.

Aucun communiqué n’a été publié de part ni d’autre, mais il est généralement admis que le président Hollande a redit – avec une sincérité saluée par les participants, en cela unanimes au sortir du palais – que son voyage-éclair avait eu le spirituel pour objet principal. Il aurait ajouté qu’il est vital qu’apparaisse dans le monde actuel une autorité morale incontestable et que ses hôtes de maintenant, compte tenu de la spécificité française et du rôle de notre pays dans l’histoire spirituelle du monde, sont placés pour y contribuer. Décisivement, selon lui.

Il est généralement observé que chacune des pratiques religieuses en France, quoique généralement en déclin, a vertu d’exemple dans le reste du monde, notamment en Afrique du nord et dans tout le continent noir, autant que dans les couloirs du Vatican. Il a été remarqué que les archevêques de Lyon et de Paris, soutiens avoués des manifestations de rue contre la loi Taubira, n’ont pas été invités à cette conversation œcuménique.


24/…/201… à 10:35
Concertation et perspectives monétaires

Recevant dans son bureau, en tout début de matinée le président de la Banque centrale européenne accompagné du gouverneur de la Banque de France, M. François Hollande a tenu une télé-conférence à laquelle participaient depuis Berlin et Francfort la chancelière Merkel et le président de la Bundesbank. Le nouveau ministre de la Politique économique et de l’Intégration européenne, M. Michel Sapin participait à la réunion ainsi que l’attaché financier de l’ambassade de France à Londres. La présence d’un fonctionnaire de rang relativement modesté à une conversation au niveau politique suprême a peu de précédent en France. Elle est expliquée par la nécessité d’avoir une vue informée sur la possibilité d’associer la Banque d’Angleterre aux nouvelles stratégies de la Banque centrale européenne dans la relation de celle-ci avec les instances politiques de l’Union et des Etats-membres.


24/…/201… à 16:50
Première et très longue réunion du gouvernement concentré

Le président de la République a réuni le conseil des ministres à l’heure habituelle, mais en raison de la pratique nouvelle d’une collégialité peu observée sous la Cinquième République, la séance – interrompue pendant un « déjeuner sur le pouce – s’est prolongée jusqu’à seize heures trente. C’est le Premier ministre qui en a donné l’économie pour la presse, soulignant que l’information sur les projets gouvernementaux, est depuis une semaine donnée principalement et en direct par le chef de l’Etat, mais que lui-même, es qualité, est désormais le porte-parole du gouvernement tout entier, notamment pour communiquer les travaux et débats en conseil des ministres.

M. Ayrault a rappelé, avec force, le souhait du président de la République que les Français donnent leur avis, leurs idées et contribuent à ce rebond national. Refusant de répondre aux questions lui demandant de préciser le dernier de ces propos – le Premier ministre a en effet dit, de façon sibylline, que les Français auraient aussi à bientôt donner leurs voix – il a laissé au secrétaire général du gouvernement, pour finir, la charge de lire et circuler le communiqué du conseil.

La plupart des ministres ont été ensuite abordés par les journalistes accrédtés à l’Elysée, mais ils ont refusé de répondre sur le contenu de l’ordre du jour et des débats, chacun insistant cependant sur la liberté de parole donnée par le président de la République. « C’est une habitude qui va se prendre vite et sur laquelle il sera difficile de revenir après nous » a assuré l’un d’entre eux. Deux autres ont annoncé qu’ils allaient chacun donner une conférence de presse d‘ici la fin de l’après-midi.

24/…/201… à 17:15
Conférence de presse du nouveau ministre des Entreprises nationalisées et des Services public, ouverte par le chef de l’Etat à l’Elysée

M. Louis Gallois, précédemment commissaire général aux investissements et qu’on pensait devoir organiser un commissariat général au Plan comme au temps de la Libération et de la Reconstruction, a été introduit devant la presse par le président Hollande, recevant au palais de l’Elysée. Le nouvau ministère n’a pas encore été gratifié de locaux propres. Il st probable que ceux-ci seront aménagés dans le quartier d’affaires de la Défense.

Le schéma d’une nouvelle institution du Commissariat général au Plan a été donné par le président de la République qui a cité le général de Gaulle – une fois n’est pas coûtume de sa part – non seulement sur « l’ardente obligation du Plan » mais surtout sur la participation. Rien de cet organisme interministériel ne sera mis en place, y compris son premier responsable, qu’en concertation avec les acteurs économiques et sociaux du pays. Il seraut aberrant que les outils et enceintes de la participation de ces acteurs au bilan et au projet national périodique, soient décidés en chambre close par quelques-uns, n’étant d’ailleurs pas directement de la partie.

Le domaine d’animation du nouveau ministère a été défini, lui aussi, par le Président. Il ne s’agira pas que l’Etat dirige directement les groupes et entreprises nationalisés. Au contraire, ceux-ci administrés selon des formes à définir cas par cas mais pour lesquelles les comités d’entrprises seront certainement les plus aptes. Le rôle de l’Etat, temporairement unique actionnaire avec la possibilité de s’ajoindre des collectivités locales et d’autres institutions publiques, sera de rendre aux entreprises leur vocation originelle et de veiller à ce qu’elles concourent au bien commun au lieu de courir à la seule rétribution des actionnaires et de dirigeants cooptés sans véritable connaissance atavique de l’entreprise.

La nationalisation aura pour but de créer et de maintenir une nouvelle culture d’entreprise, une nouvelle mentalité socio-économiqu qui devra être pérenniser par l’actionnariat populaire succédant à l’Etat, selon l’évolution et de l’entreprise et de l’économie générale du pays et du monde.

M. Gallois, alors rejoint par M. Sapin, ministre de la Politique économique, tandis que s’éclipsait dans une discrétion complice le chef de l’Etat, a exposé les modalités des premières nationalisations : celles intervenant dans le système bancaire a fin de le consolider non plus à fonds perdus, et afin qu’il revienne à sa mission initiale, le financement des entreprises et des particuliers. M. Sapin a rappelé que l’emprunt citoyen à organiser dans les jours qui viennent aura deux objets : le financement du déficit de l’Etat et celui des nationalisations, ces dernières pouvant servir de gage. Les deux ministres n’ont cependant pas détaillé davantage, laissant à la discussion parlementaire la primeur des alternatives et des solutions techniques à retenir.

Le ministre des Entreprises nationalisées et des Services publics a conclu en distinguant les entreprises de son ressort. Sa charge est de rendre chacun à sa vocation originelle, ainsi qu’au savoir-faire qui en a fait la force et aux besoins ou marchés qui les ont suscités. Le service public n’est pas une entreprise même s’il est confié à une entreprise, que celle-ci soit publique ou privée. Il n’est pas un centre de profit, le mandataire ou le concessionnaire, en concertation avec l’Etat qui le rémunère pour le service rendu à la collectivité, ajuste investissements, coûts et prix, à charge pour le mandant de l‘y aider si nécessaire. La solidarité nationale s’opère ainsi par des prix à l’usager qui ne sont pas, par eux-mêmes et par destination, rémunérateurs. Les entreprises nationalisées sont d’une autre nature et elles sont dstinées à revenir au secteur privé, même et surtout si leur actionnariat à venir est populaire. A ce stade, le gouvernement ne saurait dire si, à ce retour, elles seront cotées en bourse comme avant leur nationalisation ou pas. La bourse ne peut plus être le principal financement des entreprises quelles qu’elles soient. Ce qui a prévalu jusqu’à maintenant 1° dévoyait les dirigeants du juste respect de l’intérêt et de la rémunération des salariés au profit de ceux des actionnaires, et d’eux-mêmes, 2° mettait pratiquement en vente permanente nos entreprises à la merci des prédateurs, nationaux et surtout étrangers. L’équilibre et le financement des entreprises doivent se faire par elles-mêmes et par les banques les acceptant ou choisissant comme clientes et donc partenaires.


24/…/201… à 18:15
Conférence de presse du nouvau ministre des Relations extérieures, en présence du président de la République

M. Pascal Canfin vient de donner une conférence de presse – ce qui est très rare, car d’ordinaire le ministre des Affaires Etrangères ne consent à cet exercice qu’à l’étranger tandis que le point de presse quotidien par le porte-parole du Quai d’Orsay est censé suffire à la presse nationale. Pas rare sous les Républiques précédentes où le chef du gouvernement déternait souvent le portefeuille des Affaires Etrangères, la tenue de cette conférence avec la participation du président de la République s’étant déplacé en personne dans un palais national autre que l’Elysée n’avait de précédent que son ouverture de la conférence de presse des deux ministres de l’Economie, celui de la politique générale et monétaire, celui des entreprises et de la planification.

M. Hollande a d’ailleurs borné son propos à introduire le nouveau ministre et a caractérisé le rôle de celui-ci : exécuter par les relations avec les autres Etats et avec les organisations internationales à l’exception du fonctionnement de l’Union européenne, la politique française telle qu’elle aura été déterminée par le président de la République et débattue pour être approuvée par le conseil des ministres. C’est le ministre de la Politique économique et de l’Intégration européenne qui représentera la France quand le conseil de ministres à Bruxelles se réunira pour les affaires générales. Il a également précisé que désormais il recevra personnellement, en compagnie du ministre, chacun des ambassadeurs à la veille de rejoindre une nouvelle affectation. Il a conclu en insistant sur la collégialité gouvernementale pour définir la politique et les relations extérieures de la France, et sur l’unicité et la sobriété de structures du ministère chargé de les mettre en œuvre.

M. Canfin a rendu compte des entretiens présidentiels de la veille à Jérusalem et résumé – chaque fois approuvé par le président de la République – les débats ouverts depuis la fin de la semaine dernière dans les différentes capitales européennes, ainsi qu’à Bruxelles, par les déclarations télévisées de M. Hollande presque chaque soir depuis le jeudi 18. La France a demandé à ses partenaires de l’Union une réunion exceptionnelle du Conseil européen dès la semaine prochaine afin d’examiner les moyens et institutions propres à relancer l’entreprise européenne et pour décider des relations commerciales du grand marché unique avec le reste du monde. Le ministre doit accompagner, d’ici ce sommet, le Président qui a l’intention de rencontrer chacun de ses homologues afin de développer librement cet ordre du jour d’exceptionnelle importance stratégique.

Il est évident pour M. Canfin, et il devrait l’être pour chaque Français, que le président de la République ne peut être seul à remplir le contrat. C’est le soutien moral de tout le pays, c’est l’exemplarité des moyens choisis pour son redressement, dans sa plus parfaite tradition d’ailleurs, qui donnent à la France la main pour le jeu européen et l’adoption des propositions présidentielles de ces soirs-ci.

Le nouveau ministre comprend les propositions présidentielles en tous les domaines comme une application généralisée de la démocratie, garante du respect ou restauratrice des droits de l’homme dans les pays subissant peu ou prou une dictature, contribution civique et volontaire aux besoins de financement interne de notre pays, liberté de conscience et votation motivée des électeurs pour leurs représentants et de ceux-ci dans l’exercice de leurs mandats. La plus urgente de ces applications porte sur le fonctionnement de l’Union européenne.


24/…/201… à 20:05
Sixième entretien vespéral du président de la République

Sur la troisième chaîne publique, le président Hollande vient de s’entretenir en direct avec Madame Christiane Taubira

Même brièveté de l’intervention, même évidence d’une entente entre les deux personnalités pourtant de formation si différente. Un partage des tâches, regardant la relation entre le Parlement et le Gouvernement, a été défini. Au Premier ministre de répondre au contrôle  par les assemblées de l’action gouvernementale et d’en donner tous les éléments à la représentation nationale. A la ministre de la Législation de rendre à cette représentation tous les moyens de la proposition des lois, de l’amélioration de celles-ci quand les projets sont ceux de l’exécutif, de la promotion des vœux des Français quand ils sont du domaine législatif. Depuis trop longtemps et trop habituellement, ls gouvernements succssifs réforment ce qui donne satisfaction et n’abordent pas ce dont les Français sont mécontents et gênés. Le Parlement n’a pas le monopole de l’écoûte populaire et le Gouvernement celui de l’expertise. Le concours est mutuel.

La garde des Sceaux s’est interrogée devant le chef de l’Etat, très attentif, sur deux points que la tradition françaisse n’a pas examinés ni a fortiori adoptés depuis la Révolution et Napoléon. Le premier est celui de la dualité de nos juridictions. L’autonomie de la justice adminnistrative du droit administratif est-elle aujourd’hui, et sera-t-elle plus encore demain une contribution au bon fonctionnement des institutions publiques et une garantie des libertés individuelles. Il est patent, notamment pour les grands emplois de la fonction publique, réputés « à la discrétion du gouvernement », que les prudhommes et les indemnités de licenciement assureraient mieux les carrières et donc la qualité de ces cadres que le contrôle aléatoire du Conseil d’Etat. L’application générale du droit du travail, dans le secteur public comme dans le privé, accentuerait d’ailleurs le caractère non idéologique des nationalisations qu’entreprend le gouvernement. Comme son nom et même son origine constitutionnelle sous le Consulat et l’Empire, le Conseil d’Etat doit être d’abord l’avocat de l’Etat devant les autres institutions, il pourrait même remplir collectivement les mission du parquet puisque ses membres sont des magistrats tout comme les représentants du ministère publique. Retroivant sa mission originelle, le Conseil pourrait enfin en assurant pleinement la censure des comportements publics faire cesser les empiètements de la Cour des comptes en ce que celle-ci tend à évaluer politiquement des fonctionnements au lieu d’en contrôler leur usage de l’argent public.

La ministre s’est ensuite demandée si beaucoup de questions, notamment de société et plus particulièrement dans le domaine de la bio-éthique ne gagneraient pas à être laissées à l’appréciation des juges – de l’ordre judiciaire s’entend – plutôt que de faire l’objet de législation à portée générale et donc théorique, voire dogmatique. L’urgence ds cas particuliers ne se prête pas à la généralisation de solutions à imposer. Le gouvernement, et elle-même – on l’a vu – ont été mis sous pression au motif d’un projet de loi ne retirant rien à personne et ajoutant des droits à ceux qui n’en avaient pas. C’est l’ambition générale du texte qui a heurté certains tandis que la solution de cas particuliers, examinés contradictoirement, serait, quelle qu’elle soit, saluée comme un bienfait ou même du simple bon sens. On ne peut régler des cas-limites comme l’euthanasie ou l’avortement, au regard de la loi pénale qu’en considérant circonstances et personnes, et non pas en appliquant tel texte qualifiant à l’avance tel comportement ou tel acte.

Le président de la République a conclu qu’une société diversifiée comme la nôtre et mise à mal par le chômage est d’abord une société de personnes. Celles-ci ne peuvent vivre la solidarité nationale qu’en étant chacune reconnue. La loi est l’expression de la volonté générale quand elle respecte et promeut les personnes. La garde des Sceaux, ministre de la Législation a donc raison quand elle préfère revenir aux définitions et aux objectifs de base plutôt qu’ajouter toujours plus à des textes dont la finalité initiale est perdue de vue depuis longtemps et par le plus grand nombre.


. AFP
24/…/201… à 21:10
Une proposition de la chancelière allemande.

Berlin – Le porte-parole de la Chancellerie fédérale allemande fait savoir que Madame Angela Merkel, maintenant que l’accord de formation du gouvernement de grande coalition est « bouclé », a tout son temps pour préparer le Conseil européen extraordinaire, devant répondre aux vœux français. Elle suggère qu’au lieu d’entretiens bilatéraux dont les eux dirigeants sont coûtumiers, elle accompagne le président de la République française dans son périple cvhz chacun de leurs homologues à la tête des Etats-membres de l’Union. Ainsi se ferait plus facilement, et tout à fait informellement, progressivement même, l’accord souhaité par la France mais dont l’économie est à préciser en presque tout.


24/…/201… à 23:50
Le président Hollande vient de dîner, en compagnie de …, chez l’ancien président Giscard d’Estaing, à l’invitation de ce dernier.

Le président Hollande vient de dîner, en compagnie de …, chez l’ancien président Giscard d’estaing, à l’invitation de ce dernier. Aucun des deux n’a voulu dire quoi que ce soit aux journalistes qui s’étaient massés devant le 11 de la rue Bénouville, dans l’ouest parisien.

24/…/201… à 23:56

New-York – Plusieurs quotidiens de la côte Est, ainsi que l’hebdomadaire Time donnent leur une ou la couverture au président français. Le magazine s’inspire d’un tableau célèbre : le Christ sortant du tombeau, les gardes épouvantés sortant malgré eux de leur sommeil et l’Eglise à naître farandolant autour du triomphateur. En légende : « de l’enfer des sondages, à Colombey, Jérusalem, Rome et l’Elysée ».


Journal du Président

Au palais de l’Elysée, dans la nuit du jeudi 24 … au vendredi 25… 201...

J’ai accepté aussi improviste qu’elle m’avait été adressée l’invitation du président Giscard d’Estaing à venir dîner chez lui « en toute simplicité » comme l’on dit dans son milieu.

Je ne l’avais jamais rencontré tête-à-tête : rang, génération et ce que j’évaluais de son propre exercice du pouvoir qui m’est maintenant confié, m’en avait empêché. C’est pourtant le seul de mes prédécesseurs que je puisse pratiquement ou légitimement consulter. Le président Giscard d’Estaing est certainement le fondateur d’une relation constante et à tout propos avec l’Allemagne, le fondateur aussi des concertations entre principaux dirigeants de notre planète, le fondateur enfin des prémisses du système monétaire européen avec il est vrai des empêchements qu’il a voulu, ainsi – dans l’hypothèse qui fût proche de se vérifier d’une victoire de la gauche dès les élections législatives de 1973 – la fin de toite possibilité d’avances de la Banque de France au Trésor public : assécher par avance la mise en œuvre du programme commun de gouvernement (« socialo-communiste » assurait-on à mes vingt ans).

A ma surprise, … et moi ne sommes pas seuls invités. V.G.E. puisqu’à la Kennedy il apprécia qu’on l’appelle ainsi, me présente avec malice Anne Sinclair au bras de Pierre Nora, Bertrand Delanoë et nous tournant le dos par sa conversation avec Anne-Aymone née de Brantès… Ségolène. Dans l’instant, ai-je apprécié ? L’habitude au parti et dans tout ce que j’ai présidé et arrangé, la dynamique de groupe et le mélange de genre n’ont jamais été recherchés : compenser, compromettre, arranger, reporter, parvenir… c’est toujours déjà beaucoup.

Le maître de céans est non seulement majestueusement parfait d’attitude et de premiers mots, mais il a une chaleur contagieuse à laquelle je ne m’attendais pas. Je découvre une simplicité donnant envie de tout requérir à cette évidente expérience, pas tant de la chose politique puisqu’il s’en est fait éliminer facilement par un Jacques Chirac de bien moindres valeur et capacité, mais de la question de l’intelligence au gouvernement.  Proche et royal, sans doute l’apanage de ceux à qui va bien notre fonction. Lui donc, je le comprends maintenant, et François Mitterrand. D’autres ont fondé par haine leur ambition puis chacun de leur jugement sur les concurrents et sur les adversaires. Le pays, nous tous en politique, y avons perdu. La haine interdit tout et d’abord la réflexion qui commence avec la considération du partenaire et de l’adversaire. V.G.E. le rappelle pour de Gaulle et considère que la relation de personne à personne, après Mitterrand qui en avait imposé à Kohl par son soutien dans l’affaire des « euromissiles » et surtout par la réduction à fort peu du parti communiste en France, a maintenant dénaturé le travail franco-allemand. Nos autres partenaires sont induits en méfiance, nous cherchons entre deux des accords par compromis, nous n’inventons strictement plus rien. J’en conviens. Notre hôte ne s’en satisfait pas car il veut au contraire me féliciter de la nouvelle tournure, prise ce soir-même, avec Angela Merkel, en coincidence très heureuse de la formation du gouvernement de celle-ci. Il observe que mes initiatives et propositions depuis huit jours ont contribué certainement à l’accord de grande coalition. Et que celle-ci est désormais un atout décisif dans le jeu français, qui en avait si peu depuis quinze ans. Je ne croyais sincèrement pas avoir joué aussi finement.

Giscard, me sentant étonné, explique sa propre sensation. A un certain niveau de responsabilités, niveau que l’on ressent intérieurement mais auquel la généralité de l’opinion et des entourages vous croit situé avec constance, nos comportements, beaucoup de nos décisions nous dépassent en ce sens qu’une manière de « sur-moi » les produisent. Communément, on dit être porté. C’est ce qu’il a aussitôt compris quand, regardant comme peu de Français, l’autre vendredi la rediffusion du Dictateur, il m’a vu surgir, ressemblant et méconnaissable. Il a donc voulu me rencontrer pour savoir, peut-être comment « cela » m’avait pris, mais surtout comment je compte aller, jusqu’où et pour quelle conclusion ?

Ni lui ni moi ne sommes des maniaques du suffrage universel. La légalité, la fonction, nous avons cru qu’elles suffiraient à notre action. Mais l’imagination et la conversion requièrent davantage. Pierre Nora est alors intervenu. Placé à la gauche de Madame Giscard d’Estaing, il se penchait pour s’adresser à moi, et c’est… Ségolène qui l’a encouragé. Anne Sinclair est restée silencieuse tout le repas : son abnégation atteste que D.S.K. a toujours eu quelque chose parallèlement à son insupportable imprudence vis-à-vis de lui-même. C’est elle qui a su le mener jusqu’où il n’aurait pas dû se faire avoir, comme c’est elle qui a certainement apporté à Mitterrand à l’avant-veille du second tour de 1981, les dixièmes de points faisant la différence : une ingénuité ravageuse pour caricaturer la propagande du sortant – notre hôte de ce soir ! – et la réplique toute offerte : mensonge ! mensonge ! à un candidat jusques-là peu attirant pour les électeurs hésitant.

Ecoutant, assez distraitement, Nora témoigner de la position que doit avoir l’homme de pouvoir, vis-à-vis de tout ce qui lui vient et de tout ce qu’il ressent lui manquer, exemple Pierre Mendès France, selon Simon, son frère, et contre-exemple, Vincent Auriol [viii], sans fonction en propre…j’ai compris le plan de table et le choix des commensaux. …qui est mal connue des Français, sans doute parce que mon intimité familiale, sociale, affective n’a pas été du tout scrutée comme le fut celle de mon prédécesseur, avait compris avant moi. Il faut que Ségolène soit de nouvau là. La politique nous a séparés, nous a fait rivaux. D’autres ont des idées de gauche avant les élections, pas après. Elle n’a pas varié dans son inventivité. Il semble que c’est son écoute par intuition du discours et des vœux délaissés de nos compatriotes, qui porte ses maladresses et qui lui donne son brillant, son ressort. … gardera sa place dans ma vie privée, mais cette vie ne peut pas, actuellement, continuer telle quelle. Ségolène, elle aussi, comme Anne Sinclair et comme … se tait.

Pierre Nora me prend dans ces considérations et dans ces résolutions, puis dans cette diversion inattendue. Suis-je aussi lisible ? Delanoë prend le relais. Giscard l’a voulu parmi nous pour l’exemple : il avait un projet libéral absurdement qualifié d’avancé par Poniatowski, c’est ce qui l’a perdu. La haine inspirée à Jacques Chirac par Marie-France Garaud et Pierre Juillet avait pour argument la faiblesse du nouvau et très jeune, bien portant président de la République. La mairie de Paris, sans laquelle l’ancien Premier ministre n’aurait pas survécu ni matériellement ni politiquement, lui a été offerte par logique. Enjeu immédiat des prochaines municipales certes, et Delanoë n’explique pas pourquoi il ne se représente pas. Compter sur les divisions et fautes adverses pour faire élire Hidalgo dont il est prétendu que j’ai été l’amant ? Delanoë combine l’argument de faiblesse qui a joué contre moi jusqu’il y a huit jours avec celui de la novation qu’incarnait Valéry Giscard d’Estaing, et qui également perdu celui-ci, les autrs profitant de lui et des spacs qu’il ménageait. Quelle serait ma faute, à moi, en ce moment ? Pour mon lointain prédécesseur, c’est le risque de ne pas conclure ou faire conclure. L’élection présidentielle est encore loin, je suis à peine élu. Le referendum n’est pas une consécration, il m’amoindrira, la mise par écrit des réflexions que j’ai introduites affadirait ce qui deviendrait une déclaration gouvernementale après tant d’autres. Je n’ai finalement été gratifié que de compliments et de mise en garde, pas de recettes. Pourtant Giscard insiste : j’ai les mains libres et tous les autres, les opposants en France et nos partenaires dans l’Union sont dans le vide. Lier la reprise économique à une émergence du vouloir et de l’identité de l’Europe : le protectionnisme est un mot biaisé, celui de réféorme continue de passer assez bien dans l’opinion sous tous ls gouvernements. Vous êtes en bien meilleure posture que moi-même en début de mandat. Vous avez un parti qui vous a suivi et soutenu pour une politique qui n’était pas celle qu’il souhaitait et encore moins celle de vos électeurs. J’ai dû fonder le mien, souligne-t-il. C’est la maîtresse de maison, proposant directement de me resservir, qui a parole de poids : vous donnez une impression d’équilibre personnel, de réserve, Monsieur le Président, et en même temps vous êtes arrivé à surprendre. Je crois que tout va aller de soi. J’ai choisi, à cet instant et pour elle, de prendre congé. Elle est la seule de ce soir à n’avoir jamais « fait » de politique, ni sans doute à avoir opiné publiquement. Mais elle n’a pas étonné son mari en se donnant la parole : seule affirmative, parmi tous.

Ce dîner m’instruit donc différemment de ce que croient m’apporter ses convives. Je sais maintenant comment conclure.

En sortant, nous avons été rejoints par Ayrault, avec qui j’ai fait – seul – le tour du grand lac au Bois de Boulogne. A pied, au clair de lune, les canards, le remuement des barques groupées à la rive, le gravier, les montées et descentes du sentier souvent ajusté ou retracé depuis que, comme tant d’autres, j’y ai parfois couru en tenue plus ou moins sportive. Jean-Marc m’a dit combien il est satisfait de ce que nous vivons depuis maintenant une semaine. Comme chacun des Français et comme la plupart des observateurs chez nous et dehors, il a été surpris. Il va falloir maintenant ne pas tarder à conclure ou à ouvrir une nouvelle partie. Me laissant avancer, il n’a pas répliqué quand je lui ai répondu que je commençais à voir comment passer outre. Il m’a alors avoué que si je n’avais pas bougé ces jours-ci, il allait le faire lui-même, en toute loyauté certes, mais par nécessité pour l’ensemble de ce que nous représentons et voulions initialement réussir. Je l’en ai félicité, nous étions donc bien dans la même analyse et la même manière de réagir.

Reste à réussir le Conseil européen et à faire passer nos propositions. Elles ont l’avantage que nous ne les disons que pour leur objet mais en laissant toute liberté pour trouver ensemble les modalités. Le genre que j’ai choisi pour nous exprimer depuis vendredi dernier est forcément celui de l’idée à concrétiser, du but initial tranquillement rappelé en termes consensuels et pas du tout un dispositif figé, donc vulnérable si ces lacunes bien plus que certaines impraticabilités sont relevées. Nous ne pouvons envisager le cas où elles ne seraient pas acceptées. Bien entendu, tout va se jouer au cours de cette migration paneuropéenne qu me propose Angela. Il est possible même qu certains de nos homologues veuillent se joindre à nous pour l’étape et la conversation suivantes. Pourquoi pas ? intervenir sur nos chaines de télévision parce qu’elles viennent de projeter, très suggestivement, un vieux film rappelant les aspirations universelles … n’était pas plus incongru que de penser, la semaine suivante, l’avenir de l’Europe en la survolant pour de vrai, physiquement.

Ce matin a été une confirmation, musulmans et protestants parce qu’ils représentent des minorités ou des moindres réseaux ont été vraiment disponibles tandis que catholiques et juifs se croyant les uns et les autres toujours en bonne position statistique et en situation d’influence, n’ont marqué aucune curiosité ni aucun étonnement pour ma journée d’hier. Ils sont paradoxalement bien moins « européens » et même universalisants que le feraient attendre leurs origines respectives. Je ne les comprends pas. Aurai-je dû faire signe aussi au Grand Orient de France, la franc-maçonnerie à pied d’égalité et de représentativité avec les religions révélées. Elle st la plus récente d’établissement chez nous. Ne « jouant » pas la transparence, j’en crois l’organisation et les objectifs bien plus appréhensibles pour qui l’aborde que ceux de l’Eglise catholique qui sait fermer ses tabernacles et a compris le jeu des « enfants de lumière ». Franc-maçon, moi ? c’est dit. J’admets que je suis allé à des réunions. On n’est pas élu au suffrage universel direct par des réseaux ou des apartenances. Les Etats-Unis ont eu Harding par achat des conventions, ce n’est pas possible chez nous.


Dimanche 24 – 13 heures 50 & Mardi 26  – 15 heures & Mercredi 27   - 22  heures  & Jeudi 28 Novembre 2013 – 20 heures




Chapitre 8



la réforme économique et morale



25/…/201… à 07:45
Tollé autour d’une retraite chapeau

Le conseil d’aministration de PSA a voté hier soir les indemnités de départ de M. Varin : vingt-et-un millions. Une indiscrétion fait connaître ce chiffre, la direction observe qu’il n’est pas déraisonnable, les syndicats rappellent que depuis l’élection présidentielle, ce grand patron a fermé le site historique d’Aulnay, détruit plus de dix mille emplois et ne tient pas ses promesses de réclassement. Ils ne comprendraient pas que le gouvernement ne réagisse pas à cette annonce. Les experts en économie de la construction automobile estiment que la gestion, seulement quinquennale, de M. Varin a été calamiteuse et lui opposent celle il y a trente ans de M. Calvet, venu à la demane de la famille Peugeot redresser l’entreprise.

MM. Gallois et Sapin, interrogés, ont refusé de se prononcer sur les gratifications en cause.


25/…/201… à 08:00
Conseil européen extraordinaire mardi prochain

Le président du Conseil européen, M. Van Rompoy, a convoqué un Conseil extraordinaire qui se tiendra à Bruxelles comme à l’habitude mais sans ordre du jour préalable, ce qui n’a pas de précédent.


25/…/201… à 08:35
Le Président au silence [ix]

On croit savoir que le président Hollande a reporté ses audiences de ce matin afin de pouvoir reprendre, d’abord pour lui-même, l’ensemble de qui est maintenant du domaine public : une réorientation complète dans la forme et pour le fond de la politique française. Il est parlé d’une rupture de la continuité de vingt ans observée entre gouvernements de droite et de gauche, mais les circonstances de ce changement, manifestement souhaité par une majorité des Français, au contraire d’une unanimité de fait des partis politiques, ne sont toujours pas connues. Chemin de Damas ? ou humilité devant les faits ? Il est cependant affirmé dans l’entourage du président de la République que son impopularité, factuellement admise par lui, n’y est pour rien. Le même anonyme rappelle le mot de l’homme du 18-Juin à Malraux [x] : j’étais minoritaire, j’en conviens, mais je savais que je ne le serai pas toujours.


25/…/201… à 08:53
L’exemple japonais et « l’impromptu français »

Tokyo – La presse quotidienne japonaise consacre en majorité sa une à la récapitulation des propositions télévisées «  à l’impromptu » par le président Hollande. Depuis le gouvernement de M. Nakasone, francophone, francophile et proche du président Mitterrand, les journaux de l’empire du soleil levant aime les évocations littéraires de notre « grand siècle ». Elle retient notamment que le processus français d’une réintégration nationale du marché de la dette publique est depuis trente ans la pratique du Japon. Endetté à plus de 200% de son produit intérieur brut annuel, le pays n’est pas pour autant sous la coupe des grands investisseurs étrangers. Il est vrai que les plus importants d’entre ceux-ci sont chinois et à Tokyo on ne prend pas le risque que continue de cultiver Washington.



Journal du Président

Au palais de l’Elysée, matin du vendredi 25… 201...

J’ai demandé que soient annulés, pour cette matinée, tous mes engagements à recevoir ici ou à prendre le téléphone. Je veux me préparer à cette tournée d’Europe, trois jours maximum, mais chaque nuit ici. Elle ne m’accompagne pas mais me retrouvera donc le soir, si elle le souhaite. Un long aparte, hier, avec Anne-Aymone Giscard d’Estaing… celle-ci lui a dit – elle et moi avons petit déjeuné ici – que le paraître n’est pas l’influence, qu’elle avait admis aussi bien les escapades du Président, qui n’a jamais mené de vies parallèles au contraire de Mitterrand pendant son exercice du pouvoir, que les charges sociales, les réceptions, invitations, voyages moins mais qu’elle avait vite compris, ce qui était nouveau pour elle quoique le civisme, une certaine conception du devoir et, oui, « une certaine idée de la France », bien davantage que l’équilibre de leur couple requérait que son mari soit à son aise, à l’écoûte et à la rencontre de tout, et par conséquent jamais en surcharge d’elle. Influence, elle l’a eu, tout simplement, parce que V.G.E. a vécu dans la paix intime, qu’il est progressivement passé du politicien, certes très vite expérimenté, à quelque chose d’autre que les Français, à son chagrin à elle, n’ont pas perçu. Un certain modèle de discrétion et de vérité pour le couple présidentiel, Yvonne de Gaulle, d’une autre époque, doit rester l’exemple. Même et surtout si les médias aujourd’hui veulent une autre histoire et d’autres tenues [xi].

Préparer l’entretien de ce soir. Des lettres et courriels sur les mœurs politiques, comment les adapter à la nouvelle donne et au rebattage des cartes telles qu’il semble aux Français. Je réponds tout de suite à une lettre, assez étendue, sur la relation de l’Etat avec le capitalisme et sur les nationalisations en cours, et vais y revenir aussi ce soir. La « retraite-chapeau » du patron de Peugeot est évidemment inacceptable, mais je ne veux pas faire savoir mon propre sentiment. En revanche, je vois là un motif pour notre première nationalisation d’une industrie. Je vais communiquer là-dessus et développerai éventuellement sur la chaine parlementaire.

Ma relation avec le patronat est bonne en termes généraux, était bonne ces dix-huit premiers mois, fiscalité alourdie bien davantage pour les particuliers que pour les entreprises et nous n’avons pas vraiment pu encadrer ces rémunérations au mois le mois représentant des années de salaire minimum, et ces avantages à la sortie quel que soit le bilan des gestions. Mais d’homme à homme, j’ai échoué : Varin dès mon élection a « annoncé la couleur », j’ai cru l’intimider en énonçant une résolution générale du gouvernement pendant mon entretien du 14-Juillet (je n’en ferai d’ailleurs plus à cette date, la « tradition » remonte à Mitterrand qui y avait trouvé un échappatoire aux invités de la réception dans les jardins du palais) et il a alourdi la charrette, puis en a fait d’autres. Un défi. Et évidemment Mittal, je me suis d’abord réservé entre Montebourg et Ayrault, puis je l’ai reçu. J’ai eu tort. Ai-je été intimidé ? J’ai cru à l’arrangement et sans doute nous avons l’investissement de Dunkerque. Je ne comprends pas que la Lorraine ne se soit pas révoltée : ni mines, ni sidérurgie et le Premier ministre vient lui proposer la filière bois ou à peu près, alors que la Bretagne avec un patronat socialement indigne et commercialement mal avisé se laisse mene par celui-ci contre l’Etat : un comble. Nous aurions dû laisser les syndicats aller à la bataille, tenu en sous-main par Montebourg et amener ceux-ci à jouer aux maximum des solidarités de métier et des complémentarités de marché et de production à travers toute l’Union européenne. A la provocation – Mittal en a rajouté une fois constatée notre recul devant la force – répondre par une organisation de la résistance syndicale et sociale, ce qui eû d’ailleurs poussé encore davantage les socialistes allemands face à Merkel. Nous ne l’avons pas fait, nous avons eu tort. L’occasion se représentera sans doute. Madame Giscard d’Estaing hier soir m’a fait comprendre que « je joue trop souvent sous mon roi » - mais je ne suis pas bridgeur, ni amateur de poker (de Gaulle se comparant à ses adversaires à qui, pour l’époque, je donnais raison)  et le Président a opiné que négocier, c’est tenir un position, c’est tout – propos, a-t-il précisé, de Couve de Murville, le ministre des Affaires étrangères du général de Gaulle. Référence étonnante puisque VGE l’aimait peu car il se sentait peu estimé de celui-ci, surtout sur le plan technique. J’ai d’ailleurs su que c’était le seul ministre chez qui se déplaçait le grand argntier pour discuter de son budget. Il est vrai que le budget de nos relations extérieures a toujours été maigre, alors que nous avons eu jusqu’il y a peu double réseau avec le commercial dépendant des Finances, et que l’ensemble n’est surpassé en points desservis et en agents employés que par les Américains…

La recommandation va valoir pour mes rencontres prochaines. En apparence, je viens consulter et un peu m’orienter, thématiquement certes, mais afin de situer les résistances et de les contourner ensuite. Je dois en réalité tenir à ce que j’ai fait entrevoir aux Français et à tous les Européens. La négociation se fera put-être sur le text mais ni sur l’esprit, maximaliste, ni sur mes propositions qui n’ont de sens et d’efficacite, qu’ensemble et intégrales.

D’homme à homme ? les femmes de pouvoir : Laurence Parisot ne me déplaisait pas à la tête du MEDEF, qui n’est plus le CNPF puisque les très grandes entreprises, souvent à succursales ou liaisons multiples avec l’étranger, s’en désintéressent depuis une vingtaine d’années, mais il m’est confirmé qu’elle est médiocre chef d’entreprise comme d’ailleurs beaucoup de ceux qu’on appelle à tort les patrons des patrons. La « boîte » de ses parents, mise en faillite par elle, alors même que c’était de la communication. Angela a des aptitudes différentes, des lacunes aussi. Probablement une collégialité plus grande que chez nous pour les décisions d’importance, mais le débat me semble entre courants, partis maintenant qu’il y a la « grande coalition » et pas autant entre personnes, autour de la table, selon ce que nous essayons d’inventer. Elle s’est mal conduite envers Helmut Kohl. Elle n’a certainement pas les visions stratégiques de chacun de ses prédécesseurs même si Gerhard Schröder, le dernier d’entre eux ne rappelle en rien le plus grand et premier. Je la crois contente de m’avoir comme vis-à-vis. Son compagnon lui avait offert au temps de mon propre prédécesseur l’intégrale des films de Louis de Funès. Elle a su en quelques heures passer de l’un à l’autre, mais ne m’a pas montré que le premier soir de mon exercice du pouvoir, je pouvais être aussi en force à Berlin.
25/…/201… à 12:15
Un témoignage sur l’asservissement des politiques aux aménageurs, conseillers et entrepreneurs

Les députés de la majorité présidentielle ont chacun reçu par courriel le témoignage suivant

citation –
Le BTP est une école de l'humilité, la moindre erreur se traduit en licenciements. Je parle des entreprises familiales, celles qui tiennent enseigne en Province. Hélas, il n'en reste plus beaucoup; reprises par les majors - "les trois frères"-  qui n'entreprennent pas, font du montage, de l'ingénierie financière et du "partenariat public-privé" avec la complicité des pouvoirs publics . Le grand livre de l'asservissement des politique aux aménageurs du territoire reste à écrire.

Dans les autres grands groupes: EDF, SNCF, Thales, Areva.... la main d'oeuvre est sous-traitée à une kyrielle de sociétés fantômes qui recrutent en Europe de l'Est des bras à quatre euros de l'heure. Pour améliorer la compétitivité on mixe les équipes avec des sans papiers.
A Cherbourg (fief du Ministre du Budget) les Chantiers de Normandie ont fait venir une première équipe de 50 ouvriers roumains et lithuaniens pour construire des navires destinés au Mozambique. La presse locale explique que c'est pour répondre au plan de charge et à l'absence d'ouvriers qualifiés ! Il parait que la France manque de soudeurs d'aluminium….

A Bercy, à Matignon, dans les hautes sphères nul n'a jamais licencié personne, nul n'a jamais été congédié, nul n'a jamais pointé pour réclamer une "indemnité", nul n'est menacé par un concurrent étranger.

Depuis son élection, Hollande a démontré qu'il n'était pas bon car il s'est entouré de mauvais. 
Indispensable réforme de l'Etat et des collectivités locales qui affichent leur gabegie: suppression des sous-préfectures qui ne servent plus à rien, des préfectures qui ne servent pas à grand chose, des mairies de moins de 5000 habitants, de la Banque de France, du Ministère des anciens combattants…La liste des "improductifs" budgétivores est longue. Mais qui prendra l'initiative d'un sabordage ? Les Préfets ? Les Elus ?

Au nom de la bonne gestion des chiffres, ce gouvernement fait les choses à l'envers. Exemple: Il réduit le nombre des soldats alors que l'armée est le plus efficace et le moins coûteux dispositif de formation professionnel des jeunes. Parallèlement, il généralise les externalisations jusqu'à confier à des entreprises privées le gardiennage de ses installations dont la plupart ne sont pas français.

Je reviens aux ouvriers impatriés de Cherbourg. Mais ce sont des jaunes ! Ils sont payés au SMIC moins les frais de transport et d'hébergement. Dispensés de charges sociales, ils coûtent 50% moins chers que l'ouvrier de la Manche. En France, il y a plus de 300 000 jaunes ! Après la délocalisation vers les bas salaires d'Asie, le patronat importe des ouvriers européens de la faim. C'est son droit. 

Mon discours est souverainiste, quasi droite extrême. Je me soupçonne parfois de tenir un langage FN, alors je me censure. C'est sans doute une erreur. Je suis pris au piège de la diabolisation car le PS a laissé le FN s'approprier des thèmes de gauche. – fin de citation

25/…/201… à 15:12
Guernica en Arabie séoudite

Le collectif Guernica dénonce l'initiative du Centre Pompidou d'aller exposer des toiles de Picasso en Arabie Saoudite: pays symbole du Guernica de la condition féminine. Le peintre doit se retourner dans sa tombe.


25/…/201… à 16:00
La retraite chapeau de M. Varin (suite)

Des étudiants remontent le boulevard Saint-Michel pour faire connaître qu’ils sont scandalisés par le salaire et la retraite indécents du patron de Peugeot. Bien dans la logique de notre époque. Ls banderoles : "Surtout, profitez bien.." et "Parce que je le vaux bien…" dénoncent deux expressions détestables qui, selon eux, résument l'idéologie du moment.

25/…/201… à 16:00
Peugeot sanctioné à la bourse de Paris

Le titre PSA perd douze points : réprobation des investisseurs qui déplorent le manque de jugement du conseil d’administration et des principaux actionnaires du groupe. Une telle erreur psychologique explique les lacunes stratégiques dont souffre la firme depuis des années.


25/…/201… à 16:10
Mme Taubira prépare la nationalisation de Peugeot

Le Premier ministre communique :
La construction automobile ne peut plus subir les carences morales ou techniques de ses dirigeants. La ministre de la Législation et des Relations du Gouvernement avec le Parlement étudie les modalités d’une prise de contrôle de PSA par l’Etat le temps nécessaire pour rendre au groupe sa culture d’origine, renforcer sa capacité exportatrice et conserver à la France un savoir-faire séculaire


25/…/201… à 16:20
Peugeot en hausse à la bourse de Paris

Le titre PSA  repris des couleurs. En bonne logique, les investisseurs jouent à la hausse leur future indemnisation en cas – probable – de la nationalisation du groupe. Le fait que M. Gallois, ministre des Entreprises nationalisées, expertiserait aussitôt la firme au lion dès sa prise de contrôle par l’Etat, rassure.


25/…/201… à 18:53
Le président de la République répond personnellement sur le reproche d’étatisation de l’économie française

Le président de la République a reçu d’un ancien haut magistrat, ayant longtemps présidé de hautes juridictions commerciales avant d’enseigner la philosophie du droit en France, aux Etats-Unis et en Allemagne, la lettre  suivante :

citation – Il me paraît difficile de rejeter pour des raisons morales le système d'appropriation capitaliste des entreprises, qui implique que les actionnaires, qui ont constitué de leurs deniers personnels le capital social, élisent leurs délégués, administrateurs ou membres du conseil de surveillance, lesquels élisent le chef d'entreprise et fixent sa rémunération et les avantages annexes. La seule solution envisageable consiste à donner aux actionnaires le pouvoir de fixer eux-mêmes la rémunération du chef d'entreprise et les avantages. Les possibles abus sont bien moindres en coût humain que les dommages engendrés par l'économie étatisée, qui ne peut fonctionner que de façon totalitaire : la maîtrise par un comité restreint d'une économie moderne entière nécessite le pouvoir absolu de ce comité sur les comportements et même sur les consciences.

La France n'a jamais connu de système d'économie entièrement étatisée. L'existence d'un plan ne remet pas en cause de système d'économie d'entreprise dans la mesure où l'Etat se borne à utiliser astucieusement les moyens de persuasion qu'il possède déjà et dont le principal est la fiscalité. L'intervention directe de l'Etat au capital et dans l'appareil de direction des entreprises, qu'il y ait prise de contrôle totale ou majoritaire ou simple participation, me semble par contre non seulement inefficace mais nuisible, car la direction incombe à de hauts fonctionnaires. Or ceux-ci gèrent mal, d'une part parce que leur formation ne les y a pas préparés (la gestion des deniers d'une entreprise, qui paie ses fournisseurs, ses salariés et encaisse sur les clients qu'elle se crée, n'ayant rien à voir avec la gestion d'un budget administratif accordé d'avance), d'autre part parce que le dévouement au bien public motive malheureusement bien moins que l'appât du profit. Les économistes classiques enseignent, non sans raison, que la confrontation des intérêts égoïstes particuliers aboutit au bien public. 
L'économie dite sociale, où les entreprises appartiennent à leurs clients (sociétés coopératives de consommation, sociétés mutualistes) ou à leurs fournisseurs (sociétés coopératives agricoles de commercialisation) ou à leurs salariés (sociétés coopératives ouvrières de production), constitue un tiers secteur moralement satisfaisant, mais l'expérience enseigne que ces entreprises, quand elles réussissent jusqu'à la gigantisation, ne diffèrent plus par leur gestion des entreprises capitalistes ordinaires où les actionnaires délèguent totalement ou presque leurs pouvoirs à des manageurs professionnels. Quant aux coopératives ouvrières, la mobilité de leurs actionnaires par démission, licenciement ou départ à la retraite pose le problème particulier de la transmission des parts : si elles sont remboursées par la société aux partants, le capital social, gage du crédit, peut s'en trouver gravement affecté ; si elles sont laissées aux partants et donc transmissibles aux héritiers et cessibles à des tiers, la société se transforme rapidement en entreprise capitaliste classique : il s'agit du cas le plus fréquent. – fin de citation

Le président de la République répond en ces termes :

citation – 
C'est tout le problème soviétique dont le principe économique était exactement celui recommandé par l’apôtre Paul à ses ouailles…, mais qui n’a pas su démocratiser « la dictature du prolétariat ». Il est vrai que cet immense empire était en état de siège, et qu’encore aujourd’hui il en garde les réflexes et une manière de se défendre dont pâtissent d’abord les siens. Ce ne doit pas être un faire-valoir automatique du capitalisme : excès dans lequel est de fait tombé le magistère social de l'Eglise sous Jean Paul II,  accentué encore par le comportement et le dire de  "récupération » du patronat chrétien... les noms et enseignes nous sont familiers. Il y a l'économie mixte, qui n’est pas l’étatisation. Les nationalisations de 1945 n'ont pas été le fait d'une dictature et elles n'en ont pas engendré une, non plus. En revanche, c'est l'alternance de deux extrêmes, les nationalisations de 1982 et les privatisations de 1986, qui a donné de l’espace et même une apparence légitimité à des manipulations – souvent enfantines, nous pensons au « raid » sur la Société générale, l’été de 1988 – qui ont créé un climat spéculatif et permissif dévoyant les entreprises. Celles-ci ont été assimilées à des virtualités en termes de gain, et non plus d’appareils productifs. En découlent notamment les cooptations de dirigeants, les prédations et recels par de hauts fonctionnaires des entités qu'ils privatisaient.

De ce point de vue, ces hauts fonctionnaires « défroqués » n’ont pas été plus mauvais gestionnaires que les dirigeants n’ayant jamais appartenu à l’ « énarchie » : Calvet naguère chez Peugeot, Mestrallet pour Indo-Suez, Croisset pour le Crédit commercial de France, Pontet pour le Crédit indistriel et commercial. Ce que nous voulons faire n’est cependant ni encourager les « pantouflages » : il y en a eu assez et les dispositions prises par Durafour il y a maintenant longtemps n’ont pas été respectées, les commissions de déontologie ont manqué de rigueur, sinon de courage, quand le recel patent était le fait d’un tout proche de mon prédécesseur, François Pérol, ni « parachuter » à la tête des entreprises nationalisées des gens de cabinet comme cela s’est tant fait même au début des gouvernements de la gauche, voire de mon propre entourage.

Non, pas du tout ! Nous voulons rendre les entreprises, banques comprises, à leurs origines de métier et de marché, à l’esprit social qui est fidélité à un objet et qui est pleine considération pour les salariés souvent attachés pour la vie à leur entreprise. Donc, les nouveaux dirigeants seront issus de la communauté des cadres et des agents ou ouvriers de chacune des rauisons sociales nationalisées. Contrairement à ce qui avait été voulu à la Libération, il ne s’agit pas d’une ambition étatique de prendre les leviers de commande de notre économie : ces leviers seront agis en commun dans le cadre du Commissariat général au plan, quel que soit l statut de chacun des acteurs économiques, financier, social, culturel. Une concertation non pas selon les cours de la bourse, non pas selon les actionnaires et les rapports de force pouvant exister entre eux mais bien entre toutes les entreprises de droit français ou celles de droit européen établies chez nous. Différemment de ce qui a été voulu par le programme commun de gouvernement, ratifié en 1981 par l’élection présidentielle de François Mitterrand, il ne va pas s’agir de sauvegarder l’emploi : l’emploi est un signe de santé collective, et il est pour chacun synonyme autant d’un salaire que de l’épanouissement d’une formation ou d’une vocation. C’est un marqueur, ce n’est ni un moyen ni un objectif, c’est un des résultats d’une entreprise, d’un pays qui marche, qui avance. Ce que nous voulons, c’sst qu’à nouvau prime chez nous le bien commun, c'est-à-dire la sauvegarde et l’accroissement qualitiatif et quantitaif de notre patrimoine matéruiel et intellectuel. Ainsi notre indépendance à tous égards sera maintenu et notre avenir autant qu’immédiatement notre équilibre seront sauvegardés.

A mesure de notre rétablissement national, et aussi du rétablissement de chacune des entreprises concernées – nous ne parlons actuellement que de très grandes, mais il peut y en avoir de très petites – l’Etat abandonnera sa tutelle directe et ouvrira l’actionnariat en totalité ou en partie à d’autres que lui, prioritairement à un actionnariat des salariés – auquel d’ailleurs nous pensons faire application de ce qui fut appelé pendant le second mandat du général de Gaulle, l’ « amendement Vallon » [xii], et dont on me fait comprendre maintenant qu’il fut une des causes de sa chute – puis à un actionnariat populaire. L’emprunt citoyen pouvant se garantir par ces nationalisations et se rembourser en actions ou obligations de ces entreprises. Le détail de ces mécanismes juridiques et financiers n’a pu être mis au point en vingt-quatre heures et sera adapté sans doute à chaque branche d’activité concernée, voire à chaque entreprise.

J’ai pris des engagements de calendrier à mon élection. Je ne peux en prendre sur la durée de ces nationalisations, mais elles sont temporaires. J ne les avais pas inscrites à mon programme de campagne. J’y suis contraint et ne m’en suis rendu compte que depuis peu par l’exploitation que certains acteurs de l’économie française, nationaux ou étrangers, ont fait de notre souci d’obtenir d’eux le maximum de gré à gré. Ils s’y sont refusés. Je n’ai donc pas à m’excuser de ces nationalisations et elles se justifient d’elles-mêmes. Elles ne sont pas idéologiques : elles sont la contribution du gouvernement à un retour de la France dans l’économie dite réelle. Jusqu’à ces jours-ci – je m’en confesse – nous allions vers une mise du pays, de ses ressources à l’encan et beaucoup de salariés avaient déjà été ainsi bradés, remis au financement et avec leur savoir-faire. – fin de citation
    


25/…/201… à 20:03
Septième entretien vespéral du président de la République

Pour son nouvel entretien d’avant le journal télévisé, le président Hollande avait fait deux choix : celui de la chaîne parlementaire pour continuer, a-t-il dit, de répondre aux circonstances et aux Français, et celui de se soumettre aux appréciations et aux suggestions des présidents de groupes parlementaires des deux assemblées.

Ce sont ces derniers qui ont assuré le chef de l’Etat que – moyennant des débats en commissions et en séance plénière bien préparés et bien menés – il pouvait y avoir un consensus de toute la représentation nationale pour les nationalisations évoquées et pour faire renouer le pays avec les emprunts citoyens.

En prenant acte avec une évidente satisfaction, le président de la République a donné l’état de sa réflexion pour une pratique plus sincère, moins « langue de bois », de notre démocratie parlementaire. La Cinquième République a institué par de nombreux moyens la stabilité gouvernementale, c’était et cela reste nécssaire, mais elle a également innové en définissant ce qui est la compétence propre au législateur, à la représentation nationale. Cette compétence est trop souvent usurpée par le Gouvernement, à quoi répond le Parlement par des votes sans signfication, ne traduisant pas le sentiment public et ne renforçant pas le Gouvernement dans l’esprit des Français. Le vote de conscience – rien à voir avec l’objection de conscience qui n’est pas loisible pour un fonctionnaire ou un mandataire publics, sauf à renoncer à son emploi ou à sa charge – devra, sauf question de confiance posée par le Gouvernement à sa majorité et à l’ensemble de l’Assemblée nationale, rendre à chaque député la conscience plus précise de sa responsabilité personnelle. Approuver n’est pas une obligation, débattre en est une. L’institution de quorum pour une présence physique des parlementaires en cas de vote, même inopiné, mettra fin au scandale pour l’opinion nationale de voir des textes adoptés par des effectifs ridicules ou par des procurations organisées pour le confort des élus et des partis.

Si le Parlement redevient exemplaire dans l’exercice de ses prérogatives, au nivau de chacun de ses membres, l’ensemble du peuple français aura à faire de même. Aucune élection, aucun referendum à quelque niveau national ou local que ce soit ne seront plus valable si une proportion des électeurs inscrits n’est pas respectée. Les votes blancs, non seulement devraient être à l’avenir distingués des votes nuls, car ils sont exprimés sciemment et pas par mégarde, mais ils compteront pour la vérification du quorum. Ainsi des questions mal posées ou des choix entre candidats également inopportuns, ne pourront plus être tranchés par abstention ou par défaut. Enfin, il n’est pas possible qu’un ministre retrouve un siège parlementaire s’il en avait un avant de participer au gouvernement, alors qu’il a dû démissionner pour de fortes raisons. Ses électeurs doivent en être juges. La réforme de 2008 a été manifestement un achat de quelques voix au moyen d’une proposition démagogique aux votants du congrès de révision constitutionnelle. Elle était contraire à la démocratie élective, notre principe.

Interrogé par le président du groupe U.M.P. au Sénat sur l’instauration du vote obligatoire, à peine de sanction  financière, M. François Hollande a répondu que la représentation nationale aura à en décider.

L’audience de la chaîne parlementaire a été ce soir moindre que celle d’Arte aux premiers jours de l’initiative présidentielle, et aussi que celle des télévisions publiques, mais elle a étédix fois supérieure à ce qui est habituel pour la L.C.P.

25/…/201… à 20:05
Le PDG de Peugeot jette l’éponge

La direction de P.S.A. communique : M. Varin, sensible à la situation de l’entreprise et soucieux de ne pas heurter ses collaborateurs ni l’ensemble des ouvriers de la firme, a – bien sûr – refusé ce qui lui était proposé.


25/…/201… à 20:7
Démenti de l’Elysée

La présidence de la République communique :
Avoir une retraite chapeau quand on est resté cinq ans seulement dans l’entreprise qui l’accorde, alors que les résultats de la gestion du bénéficiaire sont mauvais, n’est pas justifié et est inapproprié dans l’ambiance sociale actuelle.
Pourtant, aucune demande n’a été faite à M  Varin pour qu’il y renonce.
Certes, le perdant est l’Etat, puisque le chiffre de 21 m€ correspond au coût de cette retraite pour PSA et non à ce que M. Varin aurait touché : deux tiers, soit14m€ de ce montant correspond aux taxes et charges sociales que PSA aurait versé sur vingt-cinq ans, durée estimée pour établir la provision dans ses comptes et M. Varin aurait touché 300 000 euros par an, dont 45% aurait été prélevé au titre de l’IR…  soit 3,5 m€. L’Etat est donc privé de 17,5 m€ de recettes  par la suppression de cet « emploi fictif de retraite ».
En revanche, M. Varin aurait pu reverser à des associations caritatives. Au seuil de l’hiver, elles en ont un besoin criant.

25/…/201… à 20:10
La famille Peugeot accepte la nationalisation de la firme au lion

Les conditions d’une prise de contrôle par l’Etat ayant été communiquées à l’actionnaire historique et principal de P.S.A., ceux-ci les ont acceptées. Une telle nationalisation, à l’amiable, a pour précédent celle des réseaux privés de chemin de fer avant la guerre. Les compagnies concessionnaires depuis Louis-Philippe, avaient elles-mêmes et ensemble demandé le concours de l’Etat. En coincidence avec la victoire électorale du Front populaire. A ce concours le gouvernement de M. Léon Blum avait mis la condition de nationalisation.


25/…/201… à 22:45
Le président de la République attendu 10 Downing Street pour le breakfast

M. David Cameron, flatté que le président de la République française commence sa consultation eurpéenne par lui, ainsi qu’il avait été discrètement convenu en marge de la réunion monétaiare : euro-sterling, entend ménager le temps de sa première journée en la faisant commencer tôt. A la britannique, il est vrai. Surtout donner l’argumentaire britannique en priorité.

25/…/201… à 23:06
Programme du tour d’Europe par le président François Hollande

En rappelant qu’il est susceptible de modifications chaque fois en dernière minute, étant donné la qualité des personnalités concernées et l’extrême brièveté des délais pour organiser les visites de travail du président de la République française à chacun de ses pairs en Europe, le programme du tour d’Europe annoncé hier soir, serait le suivant :


25/…/201… à 23:34
Renault nationalisé aussi

Les conditions faites à Peugeot et acceptées par la famille fondatrice pourraient convenir à l’ex-Régie Renault. Les deux constructeurs français estiment que leur solidarité peut être avantageuse pour la réussite de l’emprunt devant payer le transfert de propriété et constituer un gage d’avenir pour le moment où les entreprises seront rendues à l’actionnariat privé.



Samedi 30 Novembre  - 13 heures 15  & 21 heures    … Dimanche 1er Décembre 2013 – 22 heures


[i] - Wikipédia – en ligne 18 Octobre 2013
Le Dictateur
Description de cette image, également commentée ci-après
Charlie Chaplin dans la scène du discours d'Hynkel

Synopsis


Lors de la Première Guerre mondiale, dans un pays imaginaire nommé la Tomanie et ressemblant beaucoup à l'Allemagne, un soldat maladroit sauve la vie d'un pilote de chasse nommé Schultz. Le soldat et Schultz réussissent à s'enfuir en avion mais celui-ci s'écrase et le soldat est blessé. Devenu amnésique, il passe de longues années à l'hôpital, coupé du monde. Entre temps, la Tomanie est devenue un régime dictatorial, de type fasciste, dirigé par Adenoïd Hynkel et les Juifs sont persécutés.
Finalement le soldat sort de l'hôpital et reprend son métier de barbier dans sa boutique, qui a été incluse dans un ghetto juif. Le barbier est lui-même juif et peu au courant de l'évolution politique et sociale de son pays, ni du fait qu'il est un parfait sosie du dictateur.
Arrêté lors d'une rafle, il est accusé de comploter contre le régime d'Hynkel et se retrouve en camp de concentration avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où la Tomanie envahit l'Österlich.
Finalement, les soldats confondent les deux personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris pour le dictateur est contraint de prendre sa place et improviser un discours à la radio. Dans son discours, le barbier défend la liberté de tous les humains, et prône la tolérance, la démocratie et la paix.

Tournage


Mis à part la fin du film, très émouvante, celui-ci présente une suite de gags visuels ou de situations drôles. On peut citer notamment les scènes lorsque le dictateur Hynkel joue avec un globe terrestre gonflable, ou lorsque son homologue de Bactéria (un État imaginaire inspiré de l'Italie fasciste) et lui rivalisent sur la hauteur de leurs sièges respectifs.
Une des scènes poignantes du film est celle, vue uniquement de dos, où le barbier regarde longuement brûler sa boutique. Elle sera citée dans plusieurs ouvrages consacrés au langage visuel dans le cinéma. Une autre scène mémorable est celle, à la fin du film, du discours final du barbier, qui, ayant pris l’identité de Hynkel, se lance dans un long et émouvant plaidoyer pour la paix et l'amitié entre les peuples, aux antipodes du discours raciste et haineux du véritable Hynkel, plus tôt dans le film.

Accueil public et critique

Le Dictateur fut un succès populaire (et le plus grand succès de Chaplin). Il fut projeté à Londres pendant la bataille d'Angleterre et nommé aux Oscars.
Il sortit sur les écrans en France en 1945. Il demeure le film de Chaplin ayant eu le plus de succès en salles en France, avec plus de 8 millions d'entrées.
Malheureusement, il eut de mauvais débuts. Il fut interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre, mais Hitler se le fit projeter 2 fois en privé. Aux États-Unis, il eut des mauvaises critiques du fait de la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre.
Aujourd'hui, le film est internationalement reconnu comme un chef-d’œuvre. Il est classé comme meilleur film de tous les temps selon la presse sur le site Allociné à égalité avec Les moissons du ciel de Terrence Malick, Les chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger, Il était un père de Yasujiro Ozu, L'Éventail de Lady Windermere d'Ernst Lubitsch, ET l'extra-terrestre de Steven Spielberg, Le Mécano de la « General », de Clyde Bruckman et Buster Keaton, Les poings dans les poches de Marco Bellocchio, El topo d'Alejandro Jodorowsky, In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord, Mon oncle de Jacques Tati, Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino, Kagemusha, l'ombre du guerrier de Akira Kurosawa, et Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog; ces 14 films ayant obtenus la note critique maximale de 5 étoiles.

 

Accueil en Allemagne


Hitler fit interdire le film en Allemagne, mais il s’en procura une copie qu’il se fit projeter en privé à deux reprises5. Chaplin, quand il apprit la nouvelle, dit qu'il donnerait n'importe quoi pour savoir ce qu'en avait pensé Hitler6. Cependant, Albert Speer, l'architecte d'Hitler, a nié que celui-ci ait jamais vu le film7. L'historien britannique Kevin Brownlow pense avoir trouvé des preuves selon lesquelles le Führer aurait vu des projections privées du film[réf. nécessaire].
En pleine guerre, l'initiative de Nikola Radošević, un projectionniste d'une salle de cinéma de Belgrade en Serbie, qui venait de trouver une copie grecque du film, Le Dictateur fut projeté à la place d'un autre film prévu pour cette séance dans la salle de cinéma d'un pays occupé par les Allemands. Pendant 40 minutes, le public regarda le film avec intérêt, jusqu'à ce qu'un SS se trouvant dans la salle tire en direction de l'écran, entraînant une évacuation du cinéma8.

 

Controverses


Chaplin subit des pressions de la United Artists à propos de ce film politiquement sensible (les États-Unis n'étaient pas encore engagés dans le conflit mondial à cette époque), mais celui-ci sortit néanmoins six mois après la fin du tournage.
Le film fut censuré en Espagne (jusqu'en 1975), en Allemagne (jusqu'en 1945, date de sortie 1958), ainsi qu'en Irlande qui, voulant rester neutre durant le conflit européen, refusait la mention sous quelque forme que ce soit, de la guerre. Dès lors, le film de Chaplin fut censuré au motif qu'il aurait pu provoquer des émeutes9.

vendredi 18 Octobre 2013 – 12 heures 25 à 15 heures 30

[ii] - texte du 6 Mai 2012

[iii] - note sur les pendaisons de 1944

[iv] - résumé de l’argument BFF

[v] - article BFF Le Monde . de Novembre 1974 Du Terrible à Colombey

[vi] - journal de Franklin, député d’opposition au Tchad  sera ajouté en fin de livre

[vii] - bref rappel biographique pour chacun in fine
[viii] - caractériser Pierre Nora et son édition du journal du septennat . Vincent Auriol
[ix] - retrouver pour le citer le passage attestant un de Gaulle, lampe éteinte, mains à plat sur sa table travail, sans un paouer ou un dossier, et le téléphone évidemment interdit, réféchissant un après-midi entier à la stupeur dee son aide-de-camp inquiet du silence et de l’obscurité

[x] - source à retrouver

[xi] - retrouver les récris de Elle en début du mandat de NS


[xii] - l’exposer

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