- x - = +
titrer ainsi ? ou développer ?
Moins par moins donne plus
anticipation ? et
mémoire …
ta Parole
toute-puissante fondit en plein milieu de ce pays de détresse
Sagesse XVIII 15
l’invraisemblable est
ce qu’il y a de plus sûr
Adolf Hitler . 1924
non seulement il s’est
fait de grandes choses sous son règne, mais c’est lui qui les faisait
Voltaire . le siècle de Louis XIV
ce n’est pas une crise,
c’est un changement de monde
François Hollande . 2012
car, vois-tu,
Nathanaël ? dans ce livre : il n’y a personne
André Gide . les
nourritures terrestres
mon psedonyme est
président de la République
Mouna Mint Ennass . maurichroniques
Avertissements
Plutôt qu’une plaquette de propositions
politiques, ayant peu de chance d’obtenir le succès d’Indignez-vous et dont je
ressasse la substance depuis Octobre 2011 en lettres adressées au candidat
socialiste puis au présdent de la République… et d’autre part, voulant écrire pour
le plaisir et la réflexion, une somme de mon expérience personnelle de la vie…
et surtout ne sachant par lequel des deux livres commencer : ou bien l’évidente
urgence du pays même si un citoyen isolé n’y peut rien, que tenter de
faire entendre et comprendre la nécessité et des moyens évidents, qui sont
d’ailleurs de tradtions nationales, ou bien le recueil écrit d’une mémoire
ressentie,
j’ai choisi d’écrire un livre double : la mémoire
(caractères penchés) et une fiction politique (caractères droits) dont les
chapitres alterneront, à la manière des deux chapitres I de cet état provisoire,
donnant en sus les cinq chapitres suivants de la fiction politique.
J’ai également choisi pour celle-ci de donner aux
principaux rôles leurs noms propres
Je veux ne pas excéder vingt chapitres, dix par
registre, soit quelques deux cent pages.
Les notes en annexe – annoncées dans le texte –
manquent sauf pour l’évocation du film de Chaplin. Elles seront augmentées de
la citation intégrale des quatre papiers adressés par Simon Nora à Pierre
Mendès France : 1955, 1956 et 1969
matin du lundi 18 Novembre 2013
(les dates et heures en petits caractères sont celles de
l’écriture)
état spontané et donc provisoire jusqu’à relecture
à l’exemple donné par le général de Gaulle
à ma femme et à notre fille
au président régnant
Chapitre 1
soudain,
couper court
18/…/201… à 22:55
le président et le dictateur
Le Président de la République
vient d’intervenir, hors programme, dès la fin de la rediffusion du chef
d’œuvre de Charlie Chaplin, « le dictateur » [i].
Tandis qu’au Parteitag de
Nuremberg, suivant juste l’Anschluss la doublure clocharde du redoutable
Fuhrer, au lieu des invectives habituelles, change totalement le registre de la
politique en donnant les béatitudes du Christ selon saint Luc, l’évangéliste,
l’annonce de cette intervention du Président a commencé de sous-titrer le
discours.
Ni au palais de l’Elysée, ni à
l’hôel de Matignon, il n’est possible d’obtenir la moindre précision sur l’objet
et la durée de l’allocution présidentielle. On est renvoyé à celle-ci et il est
assuré que l’on n’en sait pas plus que le télé-spectateur.
Malgré la notoriété de la fameuse
fiction politique de 1940 et l’indication que sa programmation se ferait avec
une copie entièrement rénovée, l’audience de la chaine franco-allemande était
très faible. Elle a sensiblement augmenté dès le sous-titrage annonçant la
prochaine apparition à l’écran d’un président n’ayant pas habitué les Français
à la surprise. Elle
vient d’exploser.
18/…/201… à 22:59
le président et le dictateur (2)
Le Président a commencé par
présenter ses excuses pour le hors-programme. Il a salué ls téléspectateurs
allemands, a assuré qu’il était bien le barbier et pas du tout – toute
ressemblance eût été fortuite – Adenoïd Hynkel. Il a précisé qu’il n’était pas
non plus l’homme des Béatitudes, que d’ailleurs la République française, laïque
selon sa Constitution, ne peut demander à ses élus l’énoncé et les références
de leur foi, mais il a ajouté qu’il est tenu, depuis son élection, d’être
fidèle à ce qu’il avait laissé espérer et croire aux Français quand il était
candidat. Il entend revenir à cette fidélité et pour gagner du temps, non le
sien borné par la Constitution, mais celui des Français et du pays à qui il
souhaite la plus grande espérance de vie, il a donc choisi d’intervenir
maintenant et il dit pourquoi.
18/…/201… à 23:10 (3)
L’Elysée communique que le
Président a convoqué le Premier ministre et va s’entretenir avec lui avant
minuit. Il n’est pas précisé que la démission du gouvernement soit l’objet de
cet entretien.
18/…/201… à 23:11
le président et le dictateur
Berlin - La chancelière allemande
communique avoir reçu au téléphone son homologue français, qui l’a entretenu du
film de Charlie Chaplin et de ce que peut être la surprise en politique. Pour
les Allemands, l’exemple-même a été donné le 9 Novembre 1989. Elle assur le
président François Hollande et les Français qu’elle-même et l’Allemagne sont
particulièrement attentifs à ce que vient d’exposer le Président de la
République française. Arte en Allemagne aussi a plus que décuplé son audience
pendant cet impromptu d’un quart d’heure, traduit en simultané..
vendredi 18 Octobre 2013 – 12
heures 25 à 15 heures 30
Journal du Président
Au palais, ce soir du vendredi 18 Octobre
2013
C’est fait. Je vais rester dormir ici, peut-etre même serait-il
républicain que ce devienne ma règle, au lieu de déplacer tant de gens et
d’avoir fait installer tant de choses chez nous pour diverses obligations qu’on
croit les miennes et que je n’ai pas à exercer. Dormir à l’Elysée puisque
l’élection m’y a fait entrer. Respecter la décision populaire, pas mes
convenances ni celles de ma…Le palais est désert, silencieux, je viens de raccompagner
Jean-Marc Ayrault jusqu’au porche. J’ai demandé à … de mettre en œuvre les
réceptions de messages, des milliers parait-il, que nous transfert Arte.
Jean-Marc Ayrault n’était pas devant la télévision quand j’y suis passé. On ne
l’en a pas non plus prévenu. Cela me rappelle, à ce qui m’en a été dit quand
j’ai voulu, à la mort de Marcantoni, savoir ce dont celui-ci avait été ou non
responsable… j’avais alors quinze ans… qu’aux premières nouvelles
radiophoniques à la suite de la découverte d’un cadavre dans une décharge aux
environs de Paris qu’une très importante personnalité pouvait être mêlé à
l’affaire, personne n’était de permamence aux écoûtes ce vendredi-là : la
pause déjeuner. Couve de Murville, Premier ministre, ne sut l’implication possible
de Pompidou que quarante-huit heures après les premières interrogations du juge
Patard. Jean-Marc Ayrault a donc interrogé …qu’il a pris avec lui en voiture
pour venir ici puisque mon message avait été transcrit comme la simple prière
de venir conférer avec lui sur ce que je venais de déclarer. C’est donc un
ouï-dire que j’ai comme premier écho de ce que je viens de faire. Il voulait me
présenter la démission du gouvernement puisque, selon lui, je viens de faire
amende honorable pour nos dix-huit premiers mois et de déclarer qu’au mieux ils
constituaient pour le pays et nous ses dirigants l’expérience désastreuse d’une
continuité avec nos prédécesseurs et que ce n’est pas ce qu les Français
voulaient et veulent. Il résume assez bien. Je lui ai demandé de rester, mais –
décidément le passé… de Gaulle refusant le jeudi 30 Mai 1968 la démission de
Pompidou ou plutôt en suspendant les effets, moyennant un profond remaniement
ministériel – de me proposer les changements nécessaires. C’est simple, un
gouvernement d’écoute pour quelques jours ou semaines, je ne sais.
J’avais tout à l’heure la synthèse des réactions au transfert
inopiné de cette jeune fille kosovar du Haut-Doubs à Lyon pour une reconduite à
Pristina en famille, son père déjà là-bas d force depuis dix jours. Les
dernières comparaisons fiscales nous mettant à contre-courant des allègments
dans l’Union de la fiscalité des grandes entreprises, alors que je passe depuis
le vote de mon premier budget pour celui qui en demande davantage aux petits
qu’aux gros. La décision du Conseil constitutionnel refusant aux maires
l’objection de conscience quand des homosexuels se présentent pour être mariés,
mon imprudence en congrès de l’association nationale des maires d’avoir répété
mot à mot ce que me suggérait … à l’oreille, poour selon lui, calmer la salle. Ces deux nuits
d’avion et retour pour l’Afrique du sud : comment ai-je pu prendre à mon
compte et lire cette phrase me faisant dire qu la France y avait été toujours
du côté des opprimés. Contre-vérité : nous avons vendu non seulement
Dassault mais toutes les armes anti-émeutes et contribué au programme
nucléaire. Je voulais tellement m’échapper ces nuits-là que je me suis laissé
prendre à commenter les résultats de Brignoles. Le Canard…et le risible de mes
observations et l’insoutenable de mon optimisme pour ls scrutins à venir. Et ce
voyage en Russie alors que je suis battu froid par un Poutine auquel il m’est
recommandé de ne rien dire que du lénifiant sur les droits de l’homme, une
autre jeune fille en train de mourir d’épuisement en camp de travail seize
heures par jour, les rythmes de Mauthausen. J’ai eu le mouvement de tout
lâcher, trop de monde tous les jours, trop de déplacements en province comme si
– à l’imitation des éditeurs ayant commencé à la fin des années 1960 et au
début de la politique-spectacle selon la télégénie ds candidats (suis-je
télégénique ?) à placer en quatrième de couverture la photo. de
complaisance de leur auteur – me voir et me faire voir me ferait comprendre et
apprécier des Français.
Elle est prise ce soir… elle a dû rentrer, je ne la réveillerai pas
en ne revenant que maintenant, raison de plus plus pour rester ici… m’a-t-elle
regardé ? J’ai eu la sensation quand, pendant le discours du nouvel
Hynkel, sont arrivés les gens d’Arte et que nous avons choisi où nous
opèrerions, que ma tenue vetimentaire, mon port de cravate, la non-couleur de
mes chemises ne seraient pas un handicap. J’ai été porté par ce discours,
surprenant, que le film ne faisait pas du tout attendre. Comment Arte a-t-elle
pu en quelque minutes me donner techniquement cette possibilité ? Ce sont
ces réminiscences de Pompidou en 68-69 qui m’ont fait bondir. Son intervention
à la suite du trio Geismar Cohn-Bendit et un troisième, dégoisant à loisir sur
la chaine publique, alors monopoliste et en grève sauf pour les… on en disait
ni les émeutiers ni les manifestants, mais les étudiants… ils n’en avaient pas
la tête ni les propos… cela ne se tenait guère, je les ai regardés, en famille
nous n’étions pas de lur côté… mon père en tout cas, pas gaulliste non plus. Le
Premier ministre a eu le génie d’intervenir à leur suite, sans solution de
continuité : la
réplique. Ce fut fascinant, même pour moi, je n’avais pas
quatorze ans.
C’est…
Monsieur le Président, le
texte de ce que vous avez dit tout à l’heure. Voulez-vous relire la
transcription ? le diffuse-t-on ? l’étranger et la province, la
presse sont demandeurs. D’ordinaire vos interventions leur sont connues à
l’avance, sous embargo. Embarras général. En Allemagne, Arte redonne votre moment à l’antenne.
Je n’ai autant dire rien modifié. Il faudra que je donne la genèse
de ce mouvement qui m’a fait passer d’une perspective de soirée sur des
dossiers et compte-rendus – que des faits accomplis – n’apportant rien à
personne, pas même informatifs. Ma colère n’ayant rien compris à cette note
pour ma présidence d’une réunion sur l’économie numérique, a été rapporté par
la presse, cela m’a plu. Une soirée à lire et annoter, tandis que le petit
téléviseur sur ma table de travail était en position : muet. Noir et
blanc, Arte… Courrier arrivée, des lettres. L’une devenait une habitude non du
lecteur que je n’étais pas directement pour un signataire que je connais
vaguement de nom, peut-être de vue, mais pour celui-ci. M’écrire régulièrement
et à ce qui vient de m’être dit, courieller au secrétaire général sur des
points d’actualité. Un mot, en fin de page mais pas de lettre : angélisme
qui serait votre réalisme… Je suis passé à l’acte, mimer le pseudo-Hynkel.
Ai-je alors oublié que je suis le président de la République, le vrai et non le
barbier de la fiction ?Donc, diffusion. Je n’ai pas littéralement dit – de
Gaulle à Londres en fin de sa première mise en ondes – demain comme
aujourd’hui, je parlerai… Avantage fortuit, les Allemands m’ont écouté dans un
contexte qui leur est propre, en même temps que les Français. C’est une
première.
Si je continue demain, c’est pour aller à l’avenir en réduisant mes
premers mois d’exercice à une démonstration de ce à quoi nous ne pouvons plus
croire, et moi à faire croire. Inutile de demander des fiches ni le point où
nous en sommes. Je lirai, selon le hasard des piles de lettres, des synthèses
d’appels téléphoniques, des réactions de presse ce qui a été compris et surtout
ce qui est attendu de moi. Je dois rendre hommage à l’humilité du gouvernement
qui s’est dès les premiers mois dessaisi des décisions pour mieux exercer un
droit de parole disant bien notre embarras à tous. J’ai eu le tort de ne pas
persévérer vis-à-vis de Peugeot : la mise en liquidation de leur banque
soutenant les ventes à crédit les aurait rendu plus imaginatifs, ce que nous
leur avons prêté les établit en Chine. Tort de ne pas laisser les syndicats
discuter avec Mittal, leurs représentants soutenus par nous et la menace d’une
nationalisation auraient intimidé le bonheur plus que je n’ai su le faire, je
n’avais aucune logique. Sans doute, l’effacement de Montebourg qui ne voulait
plus voir l’Indien en France nous a donné un investissement substantiel à
Dunkerque, mais moitié moindre que ce que Tapie a reçu de l’Etat selon
l’arbitrage qui sera probablement annulé, non pour corruption des
insoupçonnables qui l’ont rendu, mais pour un artifice de procédure oublié de
tous. Je le dirai rapidement. On ne m’attend qu’au nouveau cours. Comment
l’énoncer ? je ne le discerne même pas. Mon épistolier…
19/…/201… à 01:22
l’intervention
présidentielle à la suite de Charlie Chaplin
La présidence de la République
confirme que M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, reste en place, chargé de
faire du gouvernement actuel une équipe d’écoute et de mise en forme du
dialogue noué hier soir par M. François Hollande avec les Français.
Le Président devrait poursuivre
demain soir son inventaire des possibilités du pays et des instruments à mettre
en œuvre. La boîte à outils qu’il avait popularisée il y a quelques mois va
donc s’enrichir.
Le Président a refusé qu’Arte
qu’il continue de privilégier par égard pour la fidélité initiale de ses
habitués, change quoi que ce soit aux arrangements de présentation, improvisés
hier soir. La bibliothèque du palais de l’Elysée doit rester le plus simple
décor.
Le Président ne change en rien
son agenda ni son audiencier pour les prochains jours.
samedi 19 Octobre 2013 – 21
heures à 22 heures 40
Journal du Président
Je lis les éditoriaux de ce matin
Il ne s’est rien passé pendant le
quinquennat de Nicolas Sarkozy qu’un événement extérieur auquel nous étions
plus mal que d’autres préparés en ce moment et auquel nous ne faisons toujours
pas face : la crise économique mondiale, du fait de la spécvlation
financière et des dévoiements bancaires. Alors que plus que d’autres, nous
avons dans nos gènes et dans notre histoire contemporaine, tous les instruments
voulus pour gagner. Sans doute, une pluie d’éphémérides mais toujours des
instants consacrés aux instants, tandis que le démantèlement de la puissance
publique continuait. Comptons pour rien la corruption et les recels d’intérêts
et d’argent public, cela n’a fait qu’alimenter à la marge la perte de
crédibilité de la « classe politique », « ces princes qui nous
gouvernent », écrivait en un autre temps, Michel Debvré, qui avait ensuite
pu croire que le remède avait été trouvé et faisait bon et durable effet…
Le quinquennat en cours est tout autre.
Non en politique menée, elle est identique aux tâtons et velliétés de son
prédécesseur : du fiscal et de la dette, plus des hors sujets (le mariage
gay et la bio-éthique, qu’on soit pour ou contre) de même que Nicolas Sarkozy
avec sa réforme constitutionnelle supposée monumentale et refondatrice. Le
changement est qu’il y a une réponse populaire, il commence à y en avoir une.
Certes disparate. Ce n’est pas une réponse sociale, alors que tout la commande
et est justiciable d’une dialectique de lutte des classes Florange, Aulnay n’ont rien déclenché… mais
il y a la recomposition des thématiques, sinon des organisations de droite avec
la manif. pour tous et il y a maintenant Quimper, dernier dicours de plein air
du général de Gaulle, juste avant lequel il était si peu sécurisé et tellement
dans l foule qu’un quidam a pu lui laisser un crachat sur la pochette de son
veston. Donc Quimper, avec démontage de tout mobilier ou élément public en
plein air qui puisse servir de projectile, de barricade, d’arme. Ville d’un élu
ministrable et dont l’ « influence » sur le président régnant
serait grande (sauf sur la
loi Taubira qu’il ne recommandait pas) : il y a près de
vingt ans, un colloque auquel j’assistais, je le vis en scène pour
l’introduction, suis même allé lui serrer la main, il m’avait en effet paru
plus que bien.
La novation n’est pas là. La
manifestation n’est pas sociale, elle est régionale, sinon régionaliste…il
y avait plus de bombes en 1969-1971 en
Bretagne qu’en Corse où tout ne commança qu’à la fusillade d’Aleria. Or, elle
assemble les paysans, les artisans et le… MEDEF. Tandis que les
« syndicats » (et leurs troupes ? peut-on supposer) sont à
Carhaix. Thème pas clair : l’éco taxe, à propos de laquelle le pouvoir a
« reculé » et les quotidiens bretons : Ouest-France et
Télégramme ont titré sur « la Bretagne entendue » et l’emploi :
en quelques mois, l’agro-alimentaire disparaît, ce que n’en rayera pas une
prise de participation saoudienne à hauteur de 25% d’un volailler. Prise de
conscience collective, dont – tristement – la Lorraine n’a pas encore fait
preuve…Maintien de l’ordre : il sera difficile. Réveil politique qui va
certainement malmener tous les élus. Or, la région était à gauche et au sens
historique, elle a deux ministres au gouvernement et non des moindres : le
Premier et celui de la
Défense. Suspense.
Les « nouvelles » pour
Quimper. Echauffourées, quinze mille personnes selon la police, le double
évidemment pour les organisateurs : ce n’st pas beaucoup, Pas
d’embrasement ni de la Bretagne en tant que telle ni des manifestants. – Mais
l’horrible et dég. assasinat de deux de nos journalistes, en plein jour et dans
une ville, certes névralgique pour l’opération Serval, mais qu’on pouvait
penser sécurisée : il n’en est rien. C’est l’échec. Communication
présidentielle désastreuse, des communiqués certes mais il aurait fallu la
photo fixe, tandis que donner des images du Président à son bureau ou passant
d’une pièce à l’autre, toujours aussi mal habillé et n’ayant aucun rapport avec
ce deuil national ou même les images de CRS et de « casseurs »
s’affrontant. Avec en sus, une photo encadrée posée contre le miroir d’une
grande glace derrière le Président lisant ou signant, qu’un tiers enlève comme
s’il était risqué ou inopportun que ce qu’elle montre, entre dans le champ d’un
zoom.
Quimper, le Mali… des faits qui ne sont
pas d’un registre nouveau. Mais, sauf à propos du « mariage gay » et
étant oublié la concession d’estrade sur la liberté de conscience des maires et
des officiers municipaux à propos de la célébration de ces unions, l’opinion
publique est désormais davantage marquée par les reculs
du « pouvoir » que par la politique-même de celui-ci. Les
sondages sur lesquels je « retombe » pour les mois de Septembre et
Octobre 2012 – un an, soit dans les trois-quatre mois suivant l’élection
présidentielle – montrent que presque tout de suite les deux thèmes forts du
nouveau Président : efficacité, justice, dans un perspective à deux ans
des retours aux grands équilibres, n’étaient déjà pas crus. Le peu de politique
qui était déjà mené, pas encore le vote du budget, pas encore le dépôt du
projet de loi Taubira, pas encore Florange et un attentisme pas encore celui de
l’impuissance pour Aulnay, était considéré comme inefficace et injuste. C’est
donc à la racine du pouvoir actuel que le mal se trouve et que se situe le
désaccord total avec l’opinion publique. Sur le fond.
Ce qui est maintenant grave, c’est le
reproche, le constat de faiblesse et d’impuissance. Il ne peut conduire qu’à
deux comportements gravissimes. L’un consistant de la part de tous les
« intérêts » mais plus encore et surtout avec plus de légitimité, de
la part des spoliés, des massacrés, des désespérés, à « y aller »,
donc à mettre en demeure par la force : les manifestations, le désordre
public, puisque la grève coûte cher aux salaéris e que ceux-ci savent la
précarité de leurs entreprises. Et l’autre, en réponse, serait de se crisper à
tort et à travers pour avoir l’air fort. Impasse totale.
Comme s’il avait anticipé –
inconsciemment ? – cette impasse et l’avait ressentie (on prête à Jacques
Delors comme raison de sa non participation à la course présidentielle de 1995
qui lui était pourtant très ouverte, sa conscience aigüe de l’impossibilité de
faire les choses comme il les aurait entendues parce que l’opinion n’y était
pas prête, et parce que les partis, à commencer par le sien, s’y seraient
refusés), le président François Hollande a été ces dix-huit premiers mois
d’exercice de son mandat pratiquement absent. A intervenir presque chaque jour
mais sans le culot ou le cynisme de son prédécesseur, il n’a pas eu le moindre
impact ni sur quelque sujet marquant. Banalisé par lui-même, il s’est enfoncé
dans l’absence. Aujourd’hui, la contestation n’est plus celle sans portée d’une
opposition qui n’a rien à proposer que le retour de Sarkozy gagnant un second
tour à la Chirac en 2002 contre la fille du père – victoire calamiteuse pour
l’esprit public et n’ayant incité à rien de profond alors – elle est celle de
la majorité dite présidentielle. Il semble que même les ministres doutent du
« leadership » du président de la République. Kennedy
arrivant à Orly et accueilli comme il se doit par de Gaulle : « votre
leadership, votre sens de l’histoire », et l’on n’était qu’en 1961, trois
ans seulement d’exercice du pouvoir, la guerre d’Algérie continuant, ni le
Québec libre, ni la contestation du dollar comme monnaie-étalon, ni le voyage à
Moscou, ni la condamnation des annexions israëliennes, etc… ni Mai 68, non
plus.
L’autorité présidentielle en cause, non
selon le système des institutions, mais selon la manière du présidnt François
Hollande et bientôt à raison de sa personnalité et de son tempérament ?
alors même que depuis une vingtaine d’années la prépotence de l’Etat dans
l’évolution du pays, dans l’orientation spirituelle des esprits, est rongée,
contestée, que l’Etat même dépérit d’année en année… Quant à soi, résignation,
désespérance, pas même les exutoires grec ou espagnol : la faute aux
autres ou aux banques….
Je ne crois pas qu’ils soient de la même encre demain. J’ai demandé
cependant au secrétaire général de ne recevoir aucun journaliste et de ne rien
faire qui puisse paraître comme un commentaire ou un ajout d’entourage. Je n’ai
pas connu la « communication » du général de Gaulle. Il y avait des
rumeurs, elles venaient de lui les ayant essayé sur ses visiteurs, il y avait
ses mots ou ceux qui lui étaient prêtés, mais l’entourage n’existait pas pour
l’extérieur, et personne ne parlait en son nom. Evidemment pas de plume, même
si les conférences de presse et ses correspondances avec des homologues – pour
un paragraphe ou au plus une page – montrés aux ministres de sa confiance.
Jamais davantage. C’est ce que résume une note faite par notre épistolier,
abasourdi dès l’automne dernier de ce que je n’ai pas tenu ma résolution de
sobriété.
mercredi 6 Novembre 2013 – 15
heures
Chapitre 2
retour à l’expérience
Journal du Président
Au palais, ce matin du samedi 19
… 201…
J’ai été crédible hier soir…même si la presse de ce matin, disant
sa surprise (ce qui ne me flatte pas rétrospectivement) le répète et le
détaille, sans pourtant donner ds citations de ce que j’ai dit, qui soient
particulièrement convaincantes, davantage que ce que j’ai ressassé ces dix-huit
mois… je le ressens autrement. Je me suis senti assuré, pas du tout en logique
de discours, pas même en spontanéité – pourtant totale – de ma prise de parole.
J’ai reçu tout de suite, en moi-même, l’assurance que je répondais à une
attente. Le seul fait d’apparaître, de dire que je comprends, que je me
comprends au sens d’avoir fait fausse route, ce que tous savaient mais ne
disaient pas, autour de moi, non que je sois craint ou révéré, mais je suis le
président de la République et le moment a son poids d’éternité et de définitif
acquis pour chacun de mes collaborateurs, ce que – j’en suis sûr et je l’ai
donc proclamé – savaient les Français. Porte close pendant dix-huit mois, après
cinq ans de ballottement crânement expliqué à des amnésiques par un homme du
seul instant.
Oui, je suis crédible parce que je vais correspondre strictement à
leur attente. Bien plus qu’en campagne électorale et le soir de mon élection où
l’on évaluait mes propositions et leurs chances d’application. J’en étais
détaché par les électeurs. Il a été répété que l’élection présidentielle est
celle d’une personne, d’une personnalité, non le choix d’un programme. Oui,
mais l’ombre portée par le prédécesseur que je devais surclasser m’a servi.
J’étais, je serai dfférent. Cela suffisait. Or, mais avec plus de méthode,
d’ensemble et de continuité, je fais exactement ce qu’il disait faire, même si
son gouvernement, lui-même aussi étaient discontinus. Sa personnalité écrasait,
l’a écrasé. Quelques jours de campagne en plus, me doublait-il ? je ne
suis pas d’un naturel pessimiste comme François Mitterrand qui redouta, pendant
les dernières semaines de sa campagne en 1981, un second tour entre les deux
candidats de la droite tant Jacqus Chirac était pétulant. Je ne l’ai pas vu,
les sondages sur ma popularité ne m’ont pas inquiété, l’inertie des chiffres
pour nos déficits et pour nos demandeurs d’emploi, pas davantage. Je crois être
passé en quelques heures, hier, d’une imperméabilité aux résultats de ce que je
faisais à une sensibilité à mon dédoublement intime : que fais-je donc à
la tête de ce pays que j’aime et qui ne m’aime plus, me méprise, je crois
bien…Robotisé par la fonction, par l’ambiance à laquelle semblent obéir tous
mes homologues ? J’ai soudain senti que j’étais inutile. Pour beaucoup, un
empêchement ! Nous ne vociférons pas comme Hynkel, mais nous tenons de la
place, nous empêchons de voir, moi et ceux que je reçois ou que je vais voir,
avec cette habitude que je dois secouer de conférences de presse conjointes au
cours de laquelle nous nous hélons à distance en nous dandinant dvant des
tablettes hautes pour bureaux de poste : elles durent plus que les
conversations à évoquer ou résumer. Ne plus rien dire, mieux nous connaître,
nous concerter, comploter contre ce que nous savons ou découvrons de mécanismes
bien plus performants que tous les efforts demandés à nos contribuables et à
nos entreprises.
J’ai été ainsi poussé à intervenir, mais ce que j’ai dit m’est venu
à mesure, du seul fait que j’étais hors programme, inattendu, pas préparé, et
les fidèles à Arte, non plus. Télévision, télépathie, est-ce
étudié en ce sens ?
Sans doute, y a-t-il tout à faire, à poser, à inventer puisque nos
dix-quinze ans, vingt ans depuis l’échec d’une gauche conséquente mais pilonnée
n’ont pas trouvé la bonne voie. Hier soir, j’ai ressenti que ce n’est pas
affaire de programme, ni même de décision éclairée. C’est d’être ensemble qu’il
s’agit. La page blanche de V.G.E. interprétant sa prise de fonctions et, selon
lui, l’inauguration de tout un avenir différent d’un passé auquel il avait
pourtant tellement collaboré ? Non, l’entrée de tous en politique, pas les
badauds de la journée du patrimoine que j’ai eu plaisir à accueillir ici. Non,
autrement. Je crois que c’est le travail pour ce soir.
Test de retour à mes vœux initiaux, ce qu’on appelle la françafrique. Je
déjeune avec le président mauritanien, qui n’en revient pas que ce privilège
lui soit accordé. Il ne s’attend pas à ce que je vais lui dire. Faute d’avoir
été renseigné par ce qui est organisé et fonctionne à l’identique depuis des
années et que je n’ai pas inventorié… il n‘y a pas même eu de mise à jour des
instructions reçues de mon prédécesseur par nos ambassadeurs, je décide de me
fier à mon épistolier, il a diffusé au maximum et en ligne, au moins en Afrique
de l’ouest le pasage pertinent de mon improvisation au balcon de Tulle [ii], je
sais que l’on ne doit pas parler de balcons dans ma ville d’élection [iii].
Nous avons généralisé les chefs d’Etat africains, c’est le cas lorsque le
pouvoir vient d’un coup de force militaire, ils sont plus différents les uns
des autres que mes homologues européens parce qu’ils sont moins encadrés, ou
pas du tout, par des notes et « éléments de langage ». « Il
n’est pas de la sagesse du roi de… », c’est ainsi, selon ce que j’ai lu
rue Saint-Guillaume d’un début manuscrit de thèse d’histoire : sujet, la
politique de Vergennes et son influence sur Louis XVI. Mon camarade avait copié
à la main les manuscrits de l’armoire de fer, désormais conservées aux Archivs
nationales. De la psychologie de mon commensal de tout à l’heure, je n’ai
aucune clé. Il m’est écrit que – citation
. Soit ! mai il regarde souvent le bout de ss souliers et j’ai
préféré qu’il n’y ait pas de communiqué à la suite de notre première
conversation ici. Il avait cherché à m’obtenir au téléphone la veille de mon
entrée en fonctions croyant que j’invitais des homologues pour le moment
d’invstiture, j’ai raccroché quand je l’ai entendu. Nous parlerons des
élections qu’il organise et je vais lui demander d’y surseoir pour qu’elles ne
soient pas bâclées : il l’a déjà fait pour proroger des assemblées qui lui
étaient attachées avant même son coup de force. Je vais tout simplement lui
faire comprendre que nous savons la corruption du principal collaborateur de
mon prédécesseur pour que nous reconnaissions sa prise du pouvoir. Entrée en
matière dès les carottes rapées et l’eau d’Evian de notre déjeuner à quatre,
son ambassadeur eu sur le métier mais efficace pour empêcher l’inscription sur
ls listes électorales des Mauritaniens originaires de vallée du fleuve Sénégal,
rive droite, et ma collaboratrice pour l’Afrique, sans illusion sur notre hôte.
Ce soir, parler moyens et institutions. Comment faire ? pour
n’être pas ennuyeux. Ici, successivement nous le sommes tous. Trop longs, usés
par des déclarations et des explications à tout événement. Ou bien casser
quelque chose ? de ce conformisme. Pas du délayage.
Lundi 28 Octobre 2013 – 22 heures 30 à 23 heures 40
19/…/201… à 15 : 25
France – Mauritanie : le coup de théâtre
Recevant à déjeuner son homologue
président de la
République Islamique de Mauritanie, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, le président
François Hollande a salué la décision de celui-ci d’ajourner les élections
parlementaires et municipales qui étaient envisagées, à des dates changeantes,
depuis plusieurs mois et devaient se dérouler sans le contrôle international et
les conditions du consensus national qui avaient déterminé au printemps de 2007
le retour de ce pays à la démocratie. La France appuiera le nouveau
processus consistant à coupler ces élections avec celle du président de la
République, qui doivent avoir lieu en Juillet 2014. Elle salue la décision du président
Mohamed Ould Abdel Aziz
de ne pas se représenter pour mieux se porter garant de la neutralité des
forces armées et de l’administration publique pendant toute l’année
pré-électorale.
19/…/201… à 15 : 31
fin de la françafrique
Les observateurs attribuent ce
complet revirement de l’homme fort de Mauritanie, arbitre puis acteur principal
dune succession de coups militaires depuis Juin 2003, à l’imminence du
témoignage de son cousin et principal financier, Mohamed Ould Bouamatou.
Celui-ci devrait quitter demain ou après-demain son refuge marocain pour
contribuer aux charges pesant sur l’ancien secrétaire général de l’Elysée. La France
aurait, lors du coup d’Etat d’Août 2008, changé brusquement sa condamnation
totale d’une telle prise de pouvoir par le chef de l’état-maajor particulier du
président Sidi Mohamed
Ould Cheikh Abdallahi, seul président démocratiquement élu au
deuxième tour d’un scrutin pluraliste, en une caution du putschiste, de plus en plus notoire au
sein de l’Union européenne et auprès de l’Union africaine et de l’Organisation
internationale de la francophonie… ce changement aurait été acheté, ce qui n’a
pas de précédent dans les annales de la République française..
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz avait donc
souhaité rencontrer au plus vite le président François Hollande, ce que
celui-ci avait accepté mais pour lui signifier, pendant ce déjeuner, que
l’instruction de l’affaire ne serait pas empêchée mais au contraire s’étendrait
à l’ensemble des relations de la junte avec son prédécesseur. A moins que les
Mauritaniens fassent la paix entre eux. Ce qui semble arriver.
Un tel lâchage d’un dictateur
africain par Paris ouvre une jurisprudence, fait-on remarquer à l’Elysée.
19/…/201… à 16 : 10
Le président François Hollande sur la chaîne franco-allemande :
Arte, comme hier soir
Mardi 29 Octobre 2013 – 18 heurs 46 à 20 heuress 05
La présidence de la République confirme que le Président
sera de nouveau au programme d’Arte, mais beaucoup plus tôt et avant les
journaux télévisés pour ne priver personne de son émission ou de son film
favoris.
19/…/201… à 19 : 40
Sans précédent, le Président et le Premier ministre s’entretiennent en
direct
Le président de la République
reçoit de nouveau en ce moment la chaîne franco-allemande Arte dans son bureau
de l’Elysée. Le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, vient de l’y rejoindre.
En direct., ils ont discuté
ensemble et décidé d’immédiates réorganisations, notamment celle du ministère
de l’Economie et des Finances. Le Commissariat général au Plan, institué par le
général de Gaulle à la Libération, selon les travaux du gouvernement de Léon
Blum avant la guerre et le programme du Conseil national de la Résistance, va
être rétabli, ainsi que toutes les procédures faisant du plan quadriennal ou
quinquennal – cela n‘a pas été précisé – l’œuvre élaborée par tous les acteurs
de la vie économique et sociale du pays. MM. François Hollande et Jean-Marc
Ayrault ont ensemble insisté sur l’ardente obligation – expression naguère
fameuse du général de Gaulle – de mettre en commun tous les projets, toutes les
forces de ce qu’il reste de notre économie après vingt ans de démantèlement de
notre patrimoine industriel et technologique.
19/…/201… à 19 : 55
Le Président de la République, interrogé au téléphone téléphone par des
téléspectateurs, passe la parole au Premier ministre
Arte traite en direct les appels
téléphoniques qui affluent. Le président de la République donne au Premier
ministre la charge de répondre. La première question vient de porter sur les
délocalisations industrielles et la concurrence des produits étrangers à
l’Union européenne.
19/…/201… à 20 : 10
Le président François Hollande éclipse les journaux télévisés tout en
en respectant les horaires
Le président de la République a reçu de nouveau la chaîne
franco-allemande dans son bureau de l’Elysée et en direct.a présidence de la
République confirme que le Président sera de nouveau au programme d’Arte, mais
beaucoup plus tôt et avant les journaux télévisés pour ne priver personne de
son émission ou de son film favoris.
19/…/201… à 20 : 45
Berlin – les socialistes allemands préfèrent la nouvelle thèse
française au programme de grande coalition avec la chancelière sortante
Les négociations pour la formation d’une grande coalition
gouvernementale outre-Rhin changent complètement de tournure depuis que la
France évoque un retour de l’Union européenne à l’un de ses principes
fondateurs : un grand marché unique, commun aux seuls Etats-membres et qui
ne sera ouvert aux tiers que selon un tarif extérieur négocié, rétablissant des
conditions normales de compétivité et faisant de la préférence européenne la
norme.
Le S.P.D. voit dans la nouvelle vision française une
alternative à des politiques de l’emploi seulement fondées sur la limitation
consentie des salaires aux fins de compétivité des entreprises et sur la
flexibilité du droit du travail.
19/…/201… à 21 : 30
La France va très vite préciser ses nouvelles vues sur des négociations
commerciales par grandes zones de cohésion sociale et fiscale
Les services du Premier ministre confirment que les vues
esquissées par le président de la République, au cours de ses entretiens avec
les Français sur la chaîne franco-allemande, et dialoguées avec M. Jean-Marc
Ayrault, vont donner lieu à des propositions d’ordre du jour pour le prochain
Conseil europén.
Mardi 5 Novembre 2013 – 16 heures 26 puis 18 heurs 46 à 20 heuress 05
Chapitre 3
conséquences d’une mûe
Le Président de la
République
à Monsieur le Premier ministre
Dimanche matin, le 20 … 201…
Mon cher Premier ministre,
je vous confirme ce dont nous sommes
convenus à mi-mot, tout hier, et surtout hier soir à la suite de notre moment
télévisé ensemble.
Il n’y a pas de changement de gouvernement.
Il y a choix du cap national et européen de la France. Il faut
cependant que nous adaptions le gouvernement et notre organisation à ce choix,
qui nous est dicté par ce que nous entendons des Français. Ce sont eux nos
pédagogues, et non pas nous les leurs. Le gouvernement doit donc être d’écoute,
et mettre en place ce que cette écoute nous prescrit.
Nous sommes, vous et moi, les seuls à
travailler en équipe depuis mon élection. Trop nombreux, les ministres – le
voudraient-ils – ne le peuvent pas.
Veuillez restreindre le gouvernement aux
strictes responsabilités dites régaliennes de l’Etat (défense, relations
extérieures, économie et finances, solidarité sociale, culture et transmission
du savoir aux sens les plus larges) et choisir sans considération d’élection ou
pas des personnalités aptes à commander nos administrations centrales et à
consulter nos compatriotes dans les domaines dont vous les chargerez.
L’administration et le contrôle du budget seront directement rattachés à vous,
quitte à ce que vous désgniez un secrétaire général ou un ministre délégué
auprès de vous. Le ministre de l’Economie et des Finances ne doit pas
s’absorber dans la comptabilité ni dans la fiscalité : celles-ci sont
l’affaire de tout le gouvernement.
Le temps n’est plus à l’affichage, aux
pistes, aux propositions ni aux fonds de tiroir. Nous sommes sous la pression
d’une prise de conscience des Français. Notre devoir est de leur permettre au
plus vite de donner le meilleur d’eux-mêmes, quelles que soient leurs positions
sociales, leurs générations, leurs origines et même leur statut au regard de
notre nationalité.
Vous présenterez au Parlement notre nouvel
ensemble au Parlement dès mercredi prochain, l’ après-midi à la suite du
conseil des ministres. Vous y exposerez aussi l’échéancier des premières
réunions pour l’élaboration du prochain plan de développement avec tous les
acteurs économiques, sociaux, culturels et financiers, qui ont été de tradition
depuis la Libération ou qui sont apparus à l’évidence depuis quinze ans qu’a
été supprimé ces dédcisives institutions et procédures. Le nom du Commissaire
général au Plan, dont l’administration sera rattaché à vous, devrait s’imposer
pendant ces premières délibérations que vous présiderez.
Notre pays attend effectivement d’être
libéré des entraves et du manque d’audace, d’imagination et d’écoute dont mes
prédécesseurs immédiats et moi-même pendant ces dix-huit premiers mois d’exercice
du mandat qui m’avait été accordé avec tant de confiance et de maturité, avons
malheureusement administré la preuve.
Cettre lettre n’est destinée qu’à vous.
Je saisis cette occasion, mon cher Premier
ministre, pour vous redire ma confiance et la reconnaissance.
19/…/201… à 10:55
Deux lettres du président de la République aux responsables allemands
Le Premier ministre vient d’atterrir à Berlin. Il a été chargé
par le président de la République de deux lettres à remettre et à commenter aux
responsables allemands. Le texte en est réservé aux destinataires.
Journal du Président
Au palais, en fin de matinée du dimanche 20… 201...
La machine est en route, l’administration, la production de textes
n’ont jamais cessé de fonctionner chez nous. Mon épistolier, travaillant un
moment à exposer la posture de cinq Français vis-à-vis de l’Allemagne [iv]
depuis la Grande Guerre
– ce qui me donne l’idée pour lui donner une première marque de ma
considération de le charger de m’écrire quelques interventions pour le
centenaire de ce conflit dont personne n’est plus capable de dire de quoi il a
été le fondateur, à défaut d’être cause de beaucoup chez nous et dans le monde –
a dit, à titre d’exemple de cette persévérance de nos mécaniques qu’à la fin de
Juillet 1944, en commission allemande d’armistice, palais d’Iéna, on discutait
et convenait du montant mensuel que la Banque de France allait verser en fin de
journée au titre des frais d’occupation.
Pour ce soir, je reviens une dernière fois chez Arte,
ensuite les télévisions viendront me « prendre » ici, j’inviterai en
surprise une ou un des nouveaux ministres ou le commissaire au Plan ou quelque
correspondant dont la lettre et les suggestions ou réactions m’auront retenu.
C’est l’aléa de cette boîte à lettres du président de la République :
physique ou virtuelle. M’écrire est dispensé de timbre-poste. Je reçois
beaucoup, sans doute autant que mes prédécesseurs. On a publié des lettres
d’enfants au général de Gaulle et les quelques cinquante mille lettres – c’est
ce qu’il m’a été dit – adressées à Colombey ont été répertoriées et analysées à
l’époque. Quoi donc me parvient ? comment tout lire ? Je fais publier
maintenant deux lettres qui constitueront le thème de mes vingt minutes tout à
l’heure. J’ai refusé que l’on cherche un nom ou un sigle à ces émissions, mais
je les vis comme un moment entre l’Histoire, les Français et moi, leur
président du moment. Président par raccroc.
J’ai répété en campagne que je m’étais préparé, que j’étais prêt. Jeudi 7 Novembre 2013 –
15 heures 20 à 16 heures 45 Les Français n’y ont pas prêté attention.
Il était surtout dit que je n’avais aucune expérience gouvernementale,
qu’indirecte, veillant le Parti tandis que Lionel Jospin à qui j’avais succédé,
se préparait – lui déjà – depuis Matignon à entrer à l’Elysée, selon tout
probabilité. Moi, il y a juste deux ans, j’étais l’improbable. A quoi étais-je
prêt ? à la victoire électorale, mais ensuite ? le plan était bon,
aller à Berlin et motiver notre refus du traité budgétaire que je n’avais pas
négocié et que je n’aurais pas voulu. Dater certes notre retrait d’Afghanistan
mais faire évoluer la relation euro-atlantique en quittant de nouveau l’O.T.A.N.
cette fois non pas pour « hégémonisme » américain, mais pour
obslescebce d’un système qui est devenu mondial et qui peut préfigurer une
nouvelle forme de sécurité collective. A tous. Je ne l’ai pas fait, on a
ressorti des crédits communautaires « non consommés » et j’ai
propagandé la farce qui m’était joué, un pacte de croissance. Réédition du coup
fait à Lionel Jospin au Conseil européen d’Amsterdam dans les deux mois de
notre victoire électorale. J’ai fait étudier les avantages et les inconvénients
de sortir ou de rester : la question de l’O.T.A.N. a surtout été
l’occasion pour l’ancien ministre des Affaires Etrangères que j’avais chargé de
m’argumenter, de faire valoir à ce poste. Il était déjà pourvu.
Depuis deux jours me voici enfin prêt. Je me suis entendu dire
avant-hier et hier soir ce que j’étais incapable de dire quand je suis arrivé
ici, même si je l’avais pensé, ce qui
était pourtant fugitivement le cas. Ce qu’a cru mon épistolier, selon ses
premières missives à mon entrée en fonctions : j’ai fait ressortir son
dossier. Cocasse, il y avait aussi ce qu’il écrivait à Jacques Chirac et qui
avait été systématiquement détourné par Dominique de Villepin, ce que – selon
un double – admis un des directeurs du cabinet ensuite. Les archives de mon prédécesseur
ont disparu, et parce que ses œuvres complètes sur le site de l’Elysée étaient
d’un entretien informatique payé à une officine privée, je les en ai fait
retirer. Mesquinerie ? il a fait détruire toutes les lettres qui me furent
adressées – à ses bons soins – entre le soir de mon élection et le matin où il
a quitté ces lieux.
Fonctionner ? Oui, le mouvement inverse du bouche à oreille.
La culture atavique de notre pays, le bon sens de mes compatriotes, le peu que
je commence à savoir des usages et des gens pour en conclure que ces manières
avancent peu les questions et ne permettent pas les décisions ni ici ni entre
amis européens. Prendre du temps pour projeter et pour voir, après avoir
entendu de toutes parts. Il va me falloir trouver où marcher et quand
réfléchir. Avec Jean-Marc Ayrault, ensemble, nous allons bien. Mais seul ?
qui dois-je affronter en moi. Je me suis révélé aux autres, aux Français, à
moi-même : obstiné. Je ne mesure pas la justesse de ce que d’autres ont
qualifié d’immobilisme à l’aune de mon impopularité. Elle ne me gêne pas
personnellement. Mais rien ou presque de ce que j’ai décidé et de ce que je
maintiens si tant est que ce sont des orientations, n’a prise sur la réalité,
ne provoque les esprits et ne remédie à nos situations. Je crois que je suis –
tout bonnement – sorti de moi-même et me consacre depuis quarante-huit heures à
une fonction de service. Non plus de présidence ou de chefferie. Responsable de
tout médiatiquement comme il a été justement observé pour mes prédécesseurs et
maintenant pour moi, du fait des techniques et des habitudes de la
communication de masse. Responsable constitutionnellement ? oui, selon les
formules du général de Gaulle que Gaston Defferre avait reprises à son compte
pour candidater selon l’esprit alors nouveau et rejeté par François Mitterrand
et surtout par Pierre Mendès France. C’étaient des questions de cours en
faculté et à Sciences-Po. Comprendre une époque, correspondre à un peuple, les
faire se rencontrer pour qu’un morceau de la collectivité mondiale avance et
peut-être entraine le reste de la planète humaine, c’est cela ma fonction
présidentielle, n’est-ce pas ?
Je crois que Jean-Marc Ayrault va faire un bon travail à Berlin.
Jeudi 7 Novembre 2013 – 18 heures
19/…/201… à 11:05
Deux lettres du président de la République aux responsables allemands (2)
Le Premier ministre vient
d’atterrir à Berlin. Il a été chargé par le président de la République de deux
lettres à remettre et à commenter aux responsables allemands. Le texte en est
réservé aux destinataires. Il semble cependant que M. Jean-Marc Ayrault va
préciser à la Chancelière allemande où veut en venir son partenaire français et
lui proposer la matière et le calendrier d’une relance eurropéenne souhaitée à
Paris comme aussi fondatrice que la déclaration Schuman.
Il devrait rencontrer aussi le président du S.P.D. qui a de
bonnes chances de devenir vice-chancelier dans le gouvernement de grande
coalition si celui-ci se constitue finalement.
Un commentateur de la radio
bavaroise observe que les propos tenus ces deux derniers soirs par le président
français ont tellement rencontré les souhaits du S.P.D. même peu exprimés dans
la campagne de ce parti, qu’ils étaient en train d’empêcher l’accord de
coalition avec les conservateurs C.D.U. Ce serait donc au Premier ministre
français, parfait germanisant, de faire aboutir cet accord.
Le paradoxe s’était déjà
rencontré il y a plus de quarante-cinq ans quand l’ancien chancelier Adenauer
avait fait mettre en minorité son successeur Ludwig Erhard pour
« gaullophobie ». Les Français avaient provoqué le premier
gouvernement de grande coalition chez leurs voisins allemands, celui de
Kurt-Georg Kiesinger et Willy Brandt.
19/…/201… à 11:10
Un couple franco-anglais s’adresse au président de la République à la
suite de ses déclarations sur Arte
La présidence de la République
communique, sans en citer les signataires, le souhait laissé sur la messagerie
du site de l’Elysée, par un jeune couple franco-anglais, éleveur de chevaux en
Normandie.
Citation – Monsieur le Président,
il dépend de vous que l’Angleterre se mette sincèrement à l’œuvre européenne.
Vous êtes en train de définir l’obligation et les moyens de la solidarité
monétaire et fiscale entre Etats-membres, qu’ils participent ou non à la
monnaie unique, et vous suggérez une politique industrielle unique pour l’ensemble
de notre cher Vieux Monde. N’oubliez ni l’agriculture ni aucune de nos
spécificités à chacun. C’est notre pluralisme qui fait de nous tous ensemble la
seule partie de la planète vraiment démocratique et où les Etats ne sont aux
mains ni des financiers ni des dictateurs. Parlez, agissez. Nos gouvernements
suivront. Nous croyons enfin que l’Europe a toujours été le terrain de culture
de tous les métissages de toutes les sortes. Avancez et faites avancer. – fin
de citation
19/…/201… à 11:12
Une élève d’HEC, en stage de gestion d’un fonds éthique et solidaire,
pose la bonne question à son grand ancien
Lettre déposée cette nuit dans la
boîte de la rue de l’Elysée, sous la fenêtre des chambres à coucher
présidentielle. Se présentant comme débutante en gestion de portefeuilles
éthiqu et solidaire, la jeune élève d’H.E.D. dont le président François
Hollande est également diplomé, pose en deux phrases la question des capacités
financières françaises. Le pays n’a plus la capacité de ses services publics ni
d’investissements conséquents, donc d’une relance autant par l’équipement que
par une consommation en partie libérée fiscalement. Comment y remédier ?
les apports étrangers, notamment des « monarchies pétrolières »
sont-ils une chance pour la France ou une main-mise sur le peu qu’il lui
reste ?
En publiant cette lettre, comme
la précédente, la présidence de la République précise qu’elles recevront
réponse lors de l’émission de ce soir. Celle-ci sera la dernière sur la chaine
franco-allemande. Le Président interviendra ensuite sur les chaînes publiques,
puis, dans l’ordre croissant de leur audience, sur les chaînes privées.
Jeudi 7 Novembre 2013 – 15 heures 20 à 16 heures 45
Journal du Président
Ibidem, fin d’après-midi du dimanche 20… 201...
Je ne change rien à hier ni avant-hier. Les techniciens d’Arte
ont laissé leur installation, ils viennent à sept heures et demi faire les
branchements. Les lettres que j’ai fait publier me donnent la trame de ce que
je vais dire. Je parle sans être interrogé ni, à plus forte raison, présenté.
Je bouge de ma table de travail au canapé, sur lequel François Mitterrand
aimait s’asseoir, seul, pour recevoir ses visiteurs, chacun autour de lui ou
face à lui, selon leur nombre et installés dans des fauteuils. Hier, je suis
allé jusqu’à la porte des aids-de-camp pour accueillir Jean-Marc Ayrault. Je
laisse libre le cinéaste de varier ses plans. Il a ainsi présenté mes mains,
m’a filmé de dos tandis que je m’étais levé pour arranger une embrasse de
rideau. Le direct n’est pas gênant, je n’ai aucun effort de récitation à
produire, je peux m’arrêter de parler sans choquer, je pense… développer,
laisser cheminer…
Pas encore de sondages sur le changement ou pas de ma position dans
l’opinion publique, mais les télévisions, quel que soit leur statut ou leur
propriétaire, me demandent. L’Allemagne et la Russie, sans le truchement des
ambassadeurs, me proposent un temps d’antenne mais en différé. Je ne crois pas
ce que soit affaire de censure mais de mise en valeur.
19/…/201… à 20:00
Troisième prestation présidentielle
Le Président vient de terminer son
exposé vespéral, désormais quotidien. Exercice sans aucun précédent, mais dont
il est dit à l’Elysée qu’il devrait prendre fin d’ici une huitaine de soirs au
plus, quitte à ce que ans une forme plus classique une conclusion générale soit
apportée.
Manifestement rajeuni et serein,
le président François Hollande a remercié les Français pour leur bon accueil à
ses propos. Au jeune couple franco-anglais, il propose l’ambition de donner
ensemble, Grande-Bretagne et France, une voix décisive à l’Europe, la double
voix portée par un représentant commun au Conseil de sécurité des Nations
Unies, et une capacité propre de dissuasion nucléaire. Les deux pays sont en
effet seuls dans l’Union européenne à disposer chacun d’un siège permanent avec
le fameux droit de veto, et à s’être doté d’une force nucléaire. Le Président a
ajouté que le même esprit de disponibilité eurropéenne pouvait valoir pour
rapprocher les deux banques centrales, celle de Londres et la B.C.E. à
Francfort et établir une politique monétaire commune menant à une parité fixe
entre le sterling et l’euro. Il a insisté sur la nécesité du concours
britannique à chacune des mesures qui seront prises contre la spéculation. L’Angleterre
a sans doute le savoir-faire de sa Cité et le secret de beaucoup de paradis
fiscaux. La France et même la zone euro. ne les ont pas à ce point mais les
deux pays, et l’Union tout entière ont à faire avec des Etats-Unis qui ne sont
plus ceux de Roosevelt, ni même de Nixon mettant fin à la convertibilité du
dollar. La question est de savoir si leur gouvernement et leur législateur ne
sont pas sous influence de groupes bancaires vivant de la spéculation et de
l’obsession du renseignement sécuritaire. C’est même la question de démocratie.
Enfin, les deux pays, actuellement bien plus dépourvus industriellement et
commercialement que l’Allemagne, ont un passé à réactualiser et des
savoir-faire à réaffecter. Sinon, ils seront perdus.
La question des dettes
souveraines, du financement des déficits et de la reprise de l’investissement a
été traitée, à la demande du Président, par l’ancien ministre des Finances de
François Mitterrand et de Pierre Bérégovoy. Il passe pour le probable nouveau
« patron » de Bercy, dans les jours à venir. L’étudiante d’H.E.C. a
rappelé ses questions, au sein d’une assemblée tenue à Jouy-en-Josas et reliée
en duplex avec les studios d’Arte
retransmettant à l’Elysée. Après qu’ait été saluée la performande de l’officine
où la jeune fille accomplit son stage : seules les gestions bénéficiaires
sont facturées, ce qui en période aussi baissière est spectaculaire, les
réponses ont été lapidaires. Moratoire des dettes souveraines. Comme les Etats
émettent le papier le plus recherché par les spéculateurs, ceux-ci vont perdre
le principal de leur menu. La solidarité avec les Etats défaillants du sud
européen sera plus aisé à assurer. Le financement des déficits publics, à
commencer par celui de notre pays, ainsi que les grands investissements
d’infrastructure, se feront par appel direct aux particuliers. Le Président, connaissant
maintenant ses classiques, a rappelé les emprunts Pinay de 1952 et celui du
général de Gaulle avec le même Pinay en 1958. Les bons du Trésor seront gagés
sur de grandes ressources et acquis par le public en tous lieux publics a
repris le ministre. Le Président a alors évoqué les bureaux de poste, ceux de
tabac et pourquoi pas les laveries automatiques. Ainsi, au lieu d’augmenter
sans cesse les impôts directs ou indirects, une part très importante des
financements publics proviendra de contributuions volontaires et rétribuées à
term. Naturellement, le placement des emprunts soit pour la trésorerie de
l’Etat, soit pour des investissements précis, soit encore pour le soutien de
grandes entreprises égarées par des erreurs de stratégie ou la cupidité de
certains dirigeants, il faut le dire, a précisé le Président en interrompant
son ministre… suppose la confiance des Français dans la France et son
gouvernement.
L’heure des journaux télévisés,
strictement respectée, a mis fin aux exposés, juste à ce point…. De suspension.
Les investissements arabes et peut-être la question israëlo-palestinienne qui
n’en est guère détachable seront donc traités ultérieurement. L’Elysée n’xclut
pas que le Président aille discuter un prochain jour à H.E.C., en simple ancien
élève, de l’ensemble des questions posées par sa cadette.
Jeudi 7 Novembre 2013 – 18 heures 15 à 19 heures 30
19/…/201… à 22:45
Le président de la République, seul, devant la tombe du général de
Gaulle, à Colombey-les-deux-Eglises
C’est une jeune stagiaire de la
gendarmerie de Chaumont qui a téléphoné la nouvelle à ses parents. Il s’est
trouvé que le père de celle-ci est le correspondant du journal local, qu’il n’a
pu résister à se rendre immédiatement au cimetière, à prendre une image du
président de la République, seul avec son aide de camp, en manteau de pluie,
devant l’une des tombes les plus célèbres de France. Et à communiquer à sa
rédaction qui en fait évidemment la une pour demain.
Le Président a probablement
quitté Paris par hélicoptère depuis Villacoublay, comme autrefois le général de
Gaulle, dès la fin de son « moment d’histoire de la France immédiatement
décidée » – selon l’expression qu’il semble avoir improvisée puis retenue
au cours de l’émission d’Arte, à laquelle il venait encore de se prêter à 19
heures 40 comme la veille.
L’Elysée ne dément pas.
Vérification faite, le président
François Hollande n’avait encore jamais fait ce pèlerinage. Il avait quinze ans
à la démission forcée du fondateur de la Cinquème République
et a dû, à l’époque, coller les affiches de Gaston Deferre, soutenu par Pierre
Mendès France, son Premier ministre putatif.
Ce geste – inattendu, mais lourd
de signification – rappelle celui du président Giscard d’Estaing, étiqueté
anti-gaulliste depuis qu’il avait voté non au referendum de 1969. Au premier
anniversaire de la mort du Général, au début de son propre mandat, se rendit
dans la même journée à l’Ile Longue pour confirmer son attachement à la
doctrine nucléaire de son grand prédécesseur, puis sur la tombe de celui-ci [v].
Jeudi
7 Novembre 2013 – 15 heures 20 à 16
heures 45
Journal du Président
De retour chez…, milieu de la nuit du dimanche 20… au lundi 21...
201…
Je lui ai expliqué les dispositions provisoires que je dois prendre
pour rester dans l’ambiance que j’ai suscitée impromptu dans notre vie de
couple et dans la politique nationale. Je dormirai donc à l’Elysée sauf les
samedi-dimanche. Elle sera libre de m’accompagner ou pas dans mes déplacements
et obligations officiels, mais je me souviens d’un itinéraire de mon
adolescence, sac au dos, tout près de Paris, en vallée de Chevreuse, non loin
des Ecoles de Port-Royal. J’irai marcher, seul, deux ou trois fois par semaine.
Si elle le veut bien, nous retournerons ensemble à Colombey, accessoirement
visiter la Boisserie, mais principalement cette forêt qu’a affectionnée de
Gaulle. Il y a aussi de Saint-Jean-aux Bois à la route du Vieux Moulin, des
allées droites sous fûtaies. Jean-Marc Ayrault aura besoin au contraire d’être
sédentaire à la Lanterne et d’y recevoir les ministres de notre seconde mouture
gouvernementale. Elle doit donc laisser la place. Elle ne me
répond pas là-dessus sinon qu’elle s’était habituée, et m’aimait ainsi, à me
voir courir la campagne électorale, mais guère à ce que je m’installe ainsi
dans une action aussi prenante mentalement. Elle voit juste. A aucun prix, je
ne dois perdre le fil. Il est déjà si tard.
Jean-Marc Ayrault m’a appelé pendant que je rentrais de la Haute-Marne. La
Chancelière l’avait retenu à dîner en invitant aussi son
compétiteur S.P.D. Ils avaient visité la suite des chantiers pour ce qui avait
été le no man’s land le long du Mur. Seuls, tous les trois, ils ont convenu de
ce qui pourra être proposé à notre prochaine rencontre européenne. Rien de ce
que j’ai dit ne les a choqués. La Chancelière dit seulement qu’elle s’était
attendue à ce que cela soit notre première conversation le soir de mon
élection. Elle est bonne joueuse car je prends le contrepied de ce qu’il lui
plaisait que j’approuve, à l’instar de mon prédécesseur d’ailleurs : dix-huit
mois de retard, donc... Mais depuis Adenauer, l’Allemagne préfère une France
différente et forte, qu’une France sans opinion.
Jeudi
7 Novembre 2013 – 18 heures 58
Chapitre 4
l’Europe
vraie
20/…/201… à 15:10
Le président au silence de la réflexion
La présidence de la République
vient de communiquer que contrairement à l’attente d’une majorité des Français
– majorité selon quatre sondages concordants – M. François Hollande
n’interviendra pas ce soir. Sa prochaine intervention, sur les chaînes
publiques comme convenu hier, n’aura lieu que demain, à la même heure que les
précédentes.
20/…/201… à 15:23
Le président au silence de la réflexion : suite – Port-Royal en
vallée de Chevreuse
C’est en conversant avec le
président fédéral de l’Autriche après avoir déjeuné avec lui, en compagnie de
M. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre, que le président a décidé de
reporter une prestation devenue habituelle et surtout à suite et à suspense.
Pas d’explication ni au palais de
l’Elysée ni à l’hôtel de Matignon. Il y est cependant dit que le Président
recevra volontiers lettres et messages sur toute affaire d’intérêt général.
Journal du Président
Au palais, en fin d’après-midi du lundi 21… 201...
Francophone parfait, mon homologue autrichien a manifestement été
flatté, puis très heureux que je l’entraîne au lieu de mes ballades
d’adolescent, d’étudiant et d’amoureux, cette vallée de Chevreuse. Nous avions
officiellement peu à nous dire, mais le président Kaunitz (descendant en ligne
collatérale du chancelier de Marie-Thérèse) m’a aussitôt entrepris sur les
moments télévisés que je me suis permis d’imposer aux Français et à toute
l’Europe : son expression. Evidemment, mon point de départ, l’Anschluss,
ne pouvait que concerner son pays. Nous sommes entrés dans l’exploration de
telles perspectives européennes, puis j’ai bénéficié d’une telle leçon de
politique comparée et même de gestation nationale version habsbourg, version
reflets de France chez les autres, que j’ai senti le besoin – soudain, aussi
soudain que d’intervenir à la suite de Chaplin l’autre soir – que nous nous
arrêtions, les Français et moi, au moins pour quelques heures, pour ce soir. Je
vais résumer et structurer – pour ensuite le communiquer – ce que j’ai déjà dit
et proposé, et vais esquisser, pour un appel aux contributions, aux questions,
aux débats, ce que je dois exprimer ces prochains jours. Je veux aussi limiter
ce temps de communication quotidienne, en réfléchir ce qu’il doit produire dans
notre vie nationale, immédiate et à terme court. Le président Kaunitz, docteur
en droit de nos facultés, avec une thèse sur le referendum selon Carré de
Malberg et selon René Capitant, m’a tranquillement assuré de ce vers quoi
j’allais même si je ne l’avais pas au préalable délibéré. Nous avons laissé le
Premier ministre regagner seul Paris. Notre ambassadeur ne m’avait pas informé
de cette proximité remarquable de notre partenaire avec nous. Aucun interprète,
fût-ce mon cher Ayraul, n’était donc nécessaire, mais il n’était pas mauvais
que la brève indication de droit constitutionnel autrichien sur l’étrangeté
d’un élu au suffrage universel direct : le président fédéral, qui ne
gouverne pas, qui ne préside même pas mais dont la signature en tout est requse,
soit entendue et méditée par nous deux ensemble.
Selon Kaunitz, l’Europe n’a rien de neuf à trouver ou à apporter à
ses ressortissants, Etats-membres, peuples, individus personne par personne et
associations, partis ou groupements divers, que la façon d’agencer et faire se
communiquer les acquis de chacun, les gloires, les talents, l’explication des
revers de nos histoires et de nos géographis respectives. La solidarité, bien
avant son application financière qui n’a d’ailleurs de logique et de moyen que
des fiscalités au moins analogues, sinon uniques, doit être mentale. Nous
enorgueillir les uns des autres, admirer Frédéric même s’il trahit puis défait
la France, pour correspondre encore davantage avec nos philosophes, lui qui
avait choisi de ne parler que le français avec son père et son entourage pour
venger l’exécution de son plus cher ami. Comprendre l’Allemagne et en aimer ses
tentatives, le nazisme, l’Anschluss, la guerre, le personnage même de Hitler
étant, surtout pour un Autrichien, de responsabilité collective. Il pense et
dit avec force que notre indépendance – dont, par exemple, la neutralité
autrichienne, est une des versions et anticipations – notre indépendance
européenne n’a de chance que si elle aussi, elle surtout est d’abord mentale. Davantage
d’autres valeurs, d’autres critères de la réussite personnelle et nationale que
ceux cultivé actuellement, notamment en France, selon lui. Il a noté, étant
arrivé chez nous, en voyage d’abord privé depuis vendredi soir – il a ainsi
regardé la fin de mon intervention et suivi les autres jusqu’à hier – que nos
étudiants devenus adeptes des moments universitaires ou de stages à l’étranger,
vont davantage aux Etats-Unis, en Australie qu’en Europe surtout germanique et
slave. Il s’était fait donner des statistiques, à Vienne, sur le
« pantouflage » des anciens élèves de l’E.N.A. et en a été surpris.
Il nous croyait encore tous imprégnés d’une militance pour le service public,
et un total dévouement à l’Etat. Faut-il expliquer cette exploitation d’un passage
en cabinet ministériel en présidence de sociétés qu’ona contribué à privatiser,
par le souci de ré-insuffler dans la direction des grandes entreprises civisme
et intérêt national ? impossible à admettre puisque ce sont ces anciens
grands fonctionnaires qui inspirent à tout notre pays la croissance externe,
l’investissement couteux, risqué, peu négocié en achat d’entreprises
étrangères. Il a à l’esprit tel directeur du cabinet d’un de nos Premiers
ministres, à l’époque ministre des Finances, du Budget et des Privatisations
qu’on peut dire de droite. Inspecteur des finances, fils du représentant de de
Gaulle à Londres, il est chez Goldman Sachs et a conférencé
dès 2008 rue Saint-Guillaume pour légitimer son parcours et sa banque étrangère
d’adoption qui a privatisé une banque
française. Il s’est arrêté dans cette réflexion sans me demander de réplique,
je n’en avais pas. Il a conclu cette partie de notre conversation par le
mouvement de nos grandes autorités morales, à la suite de notre défaite de
1870, évoqué l’erreur dramatique de Napoléon III quand Sadowa eût été évité pas
seulement à l’Autriche mais à toute l’Europe, et même à une bonne partie de
l’Allemagne, si la France était intervenue. Eugénie de Montijo dont il vient de
lire une biographie a supplié l’Empereur toute la nuit, tandis que le
Moniteur retardait d’heure en heure une
édition qui eût publié le décret de mobilisation.
Nous marchions en sous-bois vers les « écoles ». Il a
évoqué François Joseph, son couple malheureux malgré la beauté mais sans doute
à cause de l’originalité de Sissi, sinon de son excentricité dont le Habsbourg
était incapable, fonctionnaire et travailleur dans l’âme. Cependant leur
complémentarité, lui prince allemand au possible mais distinguant âme, culture
d’une forme étatique, et elle bavaroise certes mais surtout en phase avec les
nationalités minoritaires, asservies, d’où le compromis austro-hongrois qu’elle
fit vivre à l’Empereur avant qu’il en accepte la négociation. Il a
évoqué aussi la correspondance quotidienne entretenue ensuite avec Catherine
Schratt, de l’aveu de la Kaiserin quand le vagabondage de celle-ci a commencé
tandis que l’époux dès quatre heures du matin graticulait mi-romantique,
mi-fonctionnaire, préférant désormais Schönbrunn, à la ville et à la Hofburg. Je ne voyais
pas où il voulait en venir… puis j’ai compris. J’en parlerai à … qui n’a
toujours pas admis la place récurrente de S… dans ma pensée et mes fantasmes,
je l’avoue. Nous soumettre, elle et moi, moi… à cette fonction présidentielle
dont je n’avais pas admis que S… fut la possible titulaire. Aurai-je été plus à
ma place, plus efficace en étant simplement aux côtés de la première femme à
présider notre République. Kaunitz répond que cette question est oiseuse et que
– précisément – depuis vendredi soir, les Français découvrent celui qu’ils ont
mis une vingtaine d’années à comprendre qu’il l’attendait, le président du
possible, le président puisant dans leur énergie collective, dans leur
imagination des moyens, des recettes, des perspectives plutôt que dans les
dossiers et les habitudes de penser et de rédiger des entourages, des
administrations refilant de règne en règne, de ministre en ministre ce que le
prédécesseur a ignoré ou émasculé. Vos
compatriotes saluent tout simplement votre émancipation, monsieur le président.
Alors, cher ami, il m’avait pris le bras, où pensez-vous que nous
allons ? C’est moi qui l’interrogeait. Pour l’Europe, c’est sûr. Vous
gardez encore le privilège d’en avoir l’apparence de l’inventer par votre
simple énoncé. Je le dirais depuis Vienne ce serait inaudible, et les voisins
de mon pays croiraient à ma brigue de l’emploi – en tant que représentant d’un
petit pays, d’expérience vertes, mais petit dans sa configuration territoriale
actuelle : l’élection au suffrage direct du président de l’Union. Le
S.P.D. allemand l’a souvent votée en congrès, mais de Berlin le propos
assourdirait. Donc, vous… la
France. Notre compatriote, membre de la Commission, m’a fait
connaître une lettre d’un de vos compatriotes au président Barroso, à Viviane
Reding. Il m’a été dit que la Chancelière avait reçu la même lettre, notre
collègue luxembourgeois aussi : ce nouveau mode d’élection doit être à
l’ordre du jour du prochain Parlement de l’Union et rien que son adoption
motive que les élus du printemps prochain reçoivent des votants de chacun des
Etats-membres quels que soient les partis qu’ils choisissent de soutenir, un
mandat de constituant. Il ne se souvient pas de son nom, mais je reconnais mon
épistolier. Je lui avais fait répondre en copier-coller, donc sans engagement.
J’ai donc maintenant commencé à le satisfaire.
J’ai demandé à Kaunitz le secret de ce climat social en Autriche.
Il répond que c’est un legs des catastrophes vécues par son pays de 1918 à
1938, et plus encore de la perspective d’un partition définitive entre les
blocs, à l’instar de l’Allemagne – dont il sait que la France fut la puissance,
parmi les Quatre alliés occupants, la plus déterminée à ce qu’elle ne se
réalisât pas. Les Autrichiens ont alors appris l’union nationale, le consensus
sur presque tout, le co-gouvernement dans les syndicats, dans les Länder, et
même la « Proporz » pour les grands emplois. Suffrage direct pas tant
pour gouverner et commander, ni même décider que pour représenter et répondre
suprêmement du pays, des régions. Cette tolérance à l’autre camp, l’autre
couleur, les Rouges et les Noirs, vient principalement de l’effort – immense –
que nous avons dû vivre et que nous continuons de faire, à la quatrième
génération. Nous avions trouvé la solution du vivre ensemble pour toute
l’Europe centrale de l’Est, nous étions un Etat multiple, bien davantage qu’une
« double monarchie » pour finir et dont nous n’avions pas su
exploiter toutes les virtualités, sauf peut-être François Ferdinand (il prononce
le d final même en français). Nous étions donc très différents de votre
solution, vous n’en avez qu’une depuis mille ans. La suite est
franco-autrichienne pour les institutions de notre chère Europe. Il était
souriant, je comprenais : la solution française pour le sommet, Carré de
Malberg et Capitant transposés dans le fonctionnement d’une démocratie directe
dans les matières prévues par le nouveau traité, et les expériences
autrichiennes, bien antérieures aux allemandes et aux belges, voire aux
espagnoles – tous pays et peuples, me faisait remarquer Kaunitz, qui ont été
Habsbourg – pour l’ensemble de ce qui n’est pas la compétence de Bruxelles. Et
aussi de Strasbourg, ai-je souligné.
Mercredi
13 Novembre 2013 – 15 heures 05 à 16
heures 35
A Villacoublay, nous avons été laissés seuls. PRL était venu aux
nouvelles et pour un éventuel communiqué commun, à défaut de la conférence de
presse à deux, pupitres dressés et profils des personnages passant plus de
temps à la péroraison publique qu’à vraiment travailler ensemble pour se
comprendre et pour, si possible, édifier. Il a compris que nous ne ferions
rien. Je lui ai confirmé. Kaunitz, qui est de beaucoup mon aîné. D’âge mais
aussi de référence, une culture hstorique doublement atavique, sa famille
prestigieuse, son pays qui continue de respirer l’Histoire et qui la fait bien
plus souvent que nos instituts de stratégie et de polémologie le remarquent. Le
chemin du traité d’Etat, la candidature à l’Europe occidentale en test de
Gorbatchev, surtout la porosité austro-hongroise du rideau de fer, une
connaissance de l’Europe ex-soviétique que nous n’avons pas et où l’allemand
reste langue de communication. Et puis, les musulmans chassés d’Espagne,
réintègrent la substance européenne par son centre de gravité, sans doute à son
corps défendant d’abord mais à la conclusion des guerres balkaniques pendant
lesquelles la Turquie achève de tout prdre ou presque au nord Bosphore, c’est
la monarchie la plus catholique, avec droit de veto sur l’élection du
successeur de Pie X, qui annexe une importante province d’Islam, c’est plus
récemment un juif émigré dès l’annexion du petit pays par le Reich qui, devenu
chancelier, introduit et cautionne Arafat dans le jeu européen, donnant en fait
mission de paix au Vieux Monde.
Cet homme m’a fait doublement rêver. Il m’a quitté avec des
recommandations d’aîné. Cette façon de parler pour votre Etat, selon votre
gouvernement, n’est pas digne ni sincère : explorer des pistes… au lieu de
décider ou de concerter pour décider. Les pistes se codent, vous en êtes dans
vos médias à vous faire décrypter, les images de vos fonctionnements publics
faussent ce que vos concitoyens doivent voir et comprendre : épinglés par
la Cour des comptes, dans la collimateur de la justice, un ballet diplomatique,
c’est autant biaisé que pour le foot-ball où marquer un but selon les vôtres,
c’est réaliser l’exploit, c’est décrocher son billet pour… ou vos commentaires
de bourse personnalisant les indices et accréditant donc leur autonomie,
légitimant des comportements d’entrainement : telle valeur s’adjuge ou
s’octroie… Mais ce n’est pas à un étranger de vous apprendre la bonne
application de votre langue, naguère si adéquate pour la vie publique, aux
époques où l’on s’exprimait sans marteler… Priez-vous, cher François ? Il
m’a pris de court, il a évoqué de nouveau le secret de son pays, apparemment
amputé de partout depuis un siècle et demi. K und K… mais juste à la génération
qui nous précède cette entente exceptionnelle, humaine et fidéiste : le
chancelier Kreisky qui posa par referendum le dilemme nucélaire, le
milliardaire Kahane et les métaux rare, le petit juge Kirschlagger, le cardinal
König qui faillit être pape. La recommandation de celui-ci, vingt minutes par
jour, dix minutes de moins que la recommandation d’un moine bénédictin un peu
plus tard. J’ai écouté, effectivement je ne m’arrête guère, ni au bureau, ni
dans ma vie. Ma platitude, vient-elle de là ? Il me quitte : je vois
où vous allez, c’est maintenant qu’il va falloir que vous vous arrêtiez régulièrement
rien que pour contempler les cercles concentriques formés dans l’eau par vos
jets de pierre. Une par jour, un arrêt par jour. Vous avez commencé vendredi
soir. Et puis faites s’arrêter et méditer la France. Elle n’est
pas qu’à vous, ni qu’à elle et aux Français. Entendez, par exemple, vos
Africains, vos Arabes, entendez-moi. Elle n’a plus d’âge la France aujourd’hui.
Ni celui de son histoire, ni celui de la jeunesse retrouvée quand 1940
produisit 1958. Amnésique, autiste,
muette, pas bien belle. J’ai encaissé, j’ai admis. Soyez conséquent. Vous devez
ne pas rater.
Nous étions courbés sous les pales du rotor. PRL m’a accueilli
quand je suis sorti de l’haleine de l’hélicopère. Kaunitz vient de m’appeler,
au décollage de son avion à Charles-de-Gaulle. Je vous attends. Il ne m’a pas
dit : à l’œuvre ou à Vienne . J’ai envie des deux.
Quand je lui ai demandé qui il verrait pour présider la nouvelle Union, qui
nous présenterions et soutiendrions au suffrage universel, il m’a mis la main à
l’épaule, me redonnant le titre de ma fonction : Monsieur le Président,
vous n’avez donc pas compris… le peuple ! le peuple ! plus nous. Ou
si peu.
Je me mets à mon appel aux Européens. Esquisse pour mon dispositif.
Le Président de la
République
à Madame… Monsieur …
Je vais arroser chacun de mes homologues, les parlementaires de
Strasbourg, les membres de la Commission. Nous ne publierons cela que plus
tard. En fait, ce sont nos partenaires qui publieront et donc commenteront.
Paris, le 21 … 201…
M…
nous ne pouvons plus continuer d’être les
cocus … il faut que je trouve autre chose, mais
c’est bien ce que je veux dire, et ce que les Français, nos peuples en Europe
ressentent ! les cocus de
l’Histoire. Beaucoup d’entre nos peuples et nos Etats, , aux siècles récents,
pouvaient, chacun à soi seul, tenir tête au reste du monde. Nous l’avions
entièrement, sauf la Chine et encore.. et le Japon qui nous imita, colonisé,
peuplé, occupé : ce « reste du monde », sans doute indûment mais
le mouvement et la puissance y étaient. Le commerce international,
l’industrialisation, les grandes inventions après les grandes découvertes,
c’étaient nous. Nos guerres intestines, pichrocolines à les analyser
rétrospectivement, nous ont perdus. Nous n’existons plus ni par nous-mêmes ni
par notre ensemble, du moins à proportion de ce que nous fûmes et de ce que
nous pourrions être. Sans que nous ayons pris conscience, nous sommes autant
divisés qu’aux veilles de nos guerre. La monnaie, le budget, la fiscalité, le
rapport au monde extérieur quels que soient les enjeux pour la paix et pour
l’équité du commerce international nous mettent face à face ou au silence. Nos
peuples ne croient plus en leurs Etats. Si rien ne change, si tout continue,
nous en serons, vous, moi, nos collègues au Conseil européen, responsables
devant nos peuples et devant l’Histoire. Le chemin des années 1950 et même
celui de Maastricht sont perdus.
Je vous propose que soit donnée au prochain
Parlement de notre Union la compétence constituante, que nous le chargions de
rédiger – traité fondamental, loi de même ou Constitution pour l’Europe, peu
importent les mots, n’est-ce pas ? – un texte instaurant la démocratie
directe, c’est-à-dire déterminant un retour d’intérêt et de passion de nos
concitoyens pour l’entreprise qui est en plan depuis une grande décennie au
moins. Nos prédécesseurs ont fait de l’intergouvernemental. Nous voyons le
résultat, notre tolérance est mortifère. Que soit désormais élu le président de
l’Union par l’ensemble des citoyens européens, qu’il ait le droit d’en appeler
de soumettre au referendum tout projet de texte, toute initiative du domaine
prévu par notre nouvelle charte, et même la révision de celle-ci.
Je suis convaincu que cette novation
permettra la solidarité entre nos peuples, mentale, financière, sociale. Elle
permettra aussi à notre Europe d’imposer le bon sens et la justice dans les
relations internationales, pour un nouvel agencement du commerce, de
l’investissement. Elle fera le lien entre les politiques de l’Union, de nos
Etats et la Banque centrale européenne.
Nous pouvons encore tout rattraper.
Je souhaite que le prochain Conseil
européen en décide pour une proposition ferme au Parlement européen, et que
s’instaure au plus vite un débat proprement européen dans l’ensemble de nos
peuples. A défaut, ce ne seront plus même le scepticisme ou les envies de
sécession qui auront un cours de
plus en plus dévastateur. Ce sera la fin de notre histoire,
de l’entreprise inspirée par les deux grandes guerres qui nous ont ravagés mais
aussi rapprochés, la fin – nos peuples le sentent – de chacune de nos nations
dont nos jeunesses auront décidé
l’évacuation, l’abandon.
Nous ne le voulons certainement pas.
Je vais laisser reposer cette nuit et demanderai des affinements de
plume à … et à …
20/…/201… à 23:25
Une visite impromptue à l’Elysée
Un jeune mauritanien a été admis
à visiter en début de soirée le président de la République, qui a complètement
renoué avec l’habitude du général de Gaulle de ne résider en semaine qu’au
palais de l’Elysée.
Le jeune homme est porteur d’un
message de ses compatriotes en remerciement à M. François Hollande pour être
intervenu en faveur de la démocratie auprès de celui qu’il appelle un dictateur
pseudo-militaire et un traître avéré.
20/…/201… à 23:28
Une visite impromptue (suite)
La présidence de la République
confirme que M. Mounir Ould Cheikh
Abdallahi, cadet des fils du président de la République mauritanienne, renversé
par le chef de sa garde prétorienne en 2008, a été reçu par M. Hollande. Le
Président a mis à sa disposition une des chambres de l’appartement privé, pour
cette nuit.
Il est précisé qu’aucun
communiqué ni aucun contact de presse à la sortie du palais, demain matin, de
M.Ould Cheikh Abdallahi,
ne sont à attendre.
20/…/201… à 15:10
Le président au silence de la réflexion (suite)
Ni conférence de presse ni
communiqué communs pour clore la courte visite officielle du président de la
République fédérale d’Autriche. Pas davantage de précision sur l’accueil d’un
émissaire mauritanien à l’Elysée. Et surtout, interruption du cycle d’annonces
présidentelles en direct, avant les journaux télévisés de la journée.
Que prépare, qu’envisage M.
François Hollande ? Aucun commentateur, pour une fois, ne prophétise ni ne
déduit. Il est rare que les Français soient en manque d’intervention
présidentielle. Celle des autres acteurs politiques ests périmée depuis
vendredi soir. Comme au temps du général de Gaulle – qui paraissaient si
lointains, il y a quatre jours – le président de la République est redevenue la
référence et le maître de la vie publique. Instinctivement, les Français en
quelques heures y ont, manifestement, repris goût, de quelque génération qu’ils
soient.
Journal du Président
Au palais, lundi 21… 201..., bientôt minuit.
J’ai donc fait monter à mon bureau le jeune Mounir. Il avait dit
vrai. Il se reconnaît dans le palais et est bien le fils de son père reçu par
mon prédécesseur en Octobre 2007. Pour ne pas perturber notre ambassadeur à
Nouakchott, je n’avais pas fait vérifier. Beaucoup d’allure. Je demanderai à
rencontrer son père. Sobrement, il m’a raconté la trahison du seul président
mauritanien élu à l’issue du deuxième tour d’un scrutin pluraliste et validé
par les coopérants européens et de la francophonie… de bout en bout depuis la
confection des listes électorales à la transmission des dépouillements.
Trahison plus encore par nous que par son chef d’état-major particulier avec
lequel nos « services » entretenaient à l’avance si l’on peut
tristement dire une relation le préférant au président lui-même. Se référant à
ma phrase de Tulle, il me demande ce que je fais pour que cela change en
Afrique, autant que cela puisse nous incomber. Rejoignant mon épistolier avec
lequel il est en relation par courriel et que connaît son père depuis leur
jeunesse à chacun, il me conseille une journée à huis clos et sans annonce avec
l’ensemble de nos ambassadeurs en Afrique, de les changer si je les sens
routiniers ou attachés au vieil ordre des choses, en tout cas de donner des
instructions à jour. J’ai reconnu qu’on était loin de ce cas. Sans doute
héritier du rôle spirituel qu’a sa famille en Mauritanie et dans l’Afrique de
l’Ouest – il m’a rapidement expliqué le système des confréries musulmanes dont
j’ignorais tout et m’a renvoyé à l’ouvrage de Xavuer Coppolani, celui qui nous
a « donné » la Mauritanie grâce ce savoir et à l’interlocuteur et ami
décxisif qu’il avait su alors se faire, Cheikh Sidya – il m’a remercié de mon
hospitalité, celle de la République ici… ce qui n’a pas de précédent à ma connaissance
– en faisant écho, sans le savoir, à Kaunitz. Lisez la prière du roi Salomon,
vous serez exaucés. Notre saint Coran nous l’apporte autant que votre Bible. Il
est temps que la France discerne et soit sage avec ceux qui demeurent les
siens. J’ai bredouillé. Il n’y a pas une Bible au palais et je n’ai pas envie
d’une recherche sur Google, puisqu’il paraît que nous sommes écoutés,
contrôlés et suivis.
Demain va être chargé. Ayrault doit recevoir un à un les ministres,
en conserver quelques-uns pour la suite et en recruter quelques autres. Il fera
à sa guise pourvu que, moi compris, nous ne soyons que quinze au conseil
après-demain.
Jeudi
14 Novembre 2013 – 10 heures 29 à 13
heures 40
Chapitre 5
réforme gouvernementale et choix du civisme
22/…/201… à 09:55
Concentration du gouvernement
Le Premier ministre a commencé
dès huit heures ce matin à recevoir chacun des membres du gouvernement.
L’entretien, de durée à peu près égale quelles que soient les importances
convenues du portefeuille et la personnalité de son actuel titulaire, aurait
deux objets : 1° appréciation par le ministre des communications
présidentielles radio-télévisées depuis vendredi soir, 2° bilan de sa propre
action depuis l’élection présidentielle et sa propre entrée en fonctions.
Il est indiqué que le Premier
ministre ne présentera pas la démission du gouvernement au président de la
République mais souhaite cependant concentrer l’équipe ministérielle pour
entrer au plus près dans la démarche présidentielle. Il s’agit aussi de rendre
effective la délibération en Conseil des ministres et une conduite collégiale
des affaires du pays. Pas plus de quinze personnes autour de la table.
M. Jean-Marc Ayrault ne qualifie
cependant pas l’équipe qu’il va former comme un cabinet de crise. Il souligne
au contraire que la République va revenir à ce qu’elle n’aurait jamais dû
abandonner : la considération des sujets à traiter plutôt que celle des personnes
qui en seront éventuellement chargées en tant que ministres. Il a enfin dit que
les anciens ministres seront priés de demeurer à la disposition de leurs
successeurs respectifs pour les aider selon l’évaluation qu’ils font de leur
propre bilan et des difficultés qu’ils ont rencontrés pendant l’exercice de
leurs fonctions. Il souhaite d’ailleurs que toutes les personnalités qui ont
vécu l’expérience du gouvernement renseignent et – si elles le veulent bien –
soutiennent ces cadets de leurs conseils, sinon de leurs votes quand ils sont
restés membres du Parlement.
22/…/201… à 10:12
Le président de la République écrit à ses homologues des Etats-membres,
à la Commission et aux parlementaires européens
Le porte-parole du Quai d’Orsay,
lors de son point de presse quotidien, a confirmé que le président de la
République vient d’écrire à ses homologues dans l’Union européenne et de
s’adresser de la même manière à chacun des parlementaires européens.
Interrogé sur la teneur de ce
message, M. … a assuré que les destinataires du Président ne manqueront sans
doute pas de lui répondre et saisiront cette occasion de publier leur
correspondance sur un sujet latent depuis deux décennies mais jamais traité.
22/…/201… à 12:30
Concentration gouvernementale (2)
Le Premier ministre vient de suspendre ses entretiens avec
les ministres. Il en a déjà reçu dix-huit et il est impossible de savoir si
ceux-ci sont des sortants ou des maintenus. Indication ? il déjeune – très
rapidement, a-t-il fait savoir – avec
Christiane Taubira, Manuel Valls, Vincent Peillon et Michel Sapin.
Il semble que les treize postes ministériels à organiser et
à pourvoir seraient les suivants :
- Garde des sceaux, législation, justice et relations du
Gouvernement avec le Parlement
- Paix sociale
- Education et civisme
- Population et santé
- Intérieur et aménagement du territoire
- Politique économique et intégration européenne
- Entreprises nationalisées et services publics
- Recherche et économie numérique
- Agriculture, forêts et pêche
- Défense et sécurité
- Relations extérieures
- auprès du Premier ministre, secrétariat d’Etat pour le
Budget
- auprès du ministre de la Justice, secrétariat d’Etat aux
droits de l’homme
Vendredi 15 Novembre 2013 – 15 heures 55
à 16 24
Journal du Président
Au palais, en début d’après-midi du mardi 22… 201...
Jean-Marc Ayrault m’a compris à mi-mot. J’ai voulu ne lui suggérer
aucun nom ni aucune exclusive, quoique mes préférences lui étaient connues
depuis des mois. La répartition des
compétences et des tâches, les intitulés des nouveaux ministères sont de lui.
Il a fait vite et il structure. Les Français devraient s’y recnnaître.
Mon nouvel ami africain, Mounir Ould Cheikh Abdallahi,
n’ayant manifestement pas d’hôte à Paris, autre que moi et souhaitant ne rien
solliciter de l’ambassade mauritanienne tenue par un intime du tombeur de son
père, a été tout naturellement rajouté à mon couvert. Je comptais ne déjeuner
qu’avec… puisque nous ne nous sommes pas revus depuis hier matin quand je suis
reparti au bureau dont je dois ne pas revenir de la semaine. Mais il
n’est pas revenu seul. Un député de l’opposition à Idriss Debi au Tchad était
avec lui. J’ai alors convié celle qui suit directement pour moi les affaires
africaines. Ayant commencé sa carrière au Burkina, elle est venue avec moi
depuis Québec où elle avait démontré une énergie et une ingénieuse finesse peu
courante dans notre diplomatie, sans doute parce qu’elle est sans ambition
apparente. Nous avons commencé de nous connaître, après observation, pendant
nos quelques minutes chaque matin, consacrées avec l’état-major des armées, à
notre intervention au Mali. Elle appuie la suggestion d’une réunion de nos
ambassadeurs et d’une vive mise à jour de leurs instructions pour l’Afrique
subsaharienne. Franklin, pseudo. de mon hôte tchadien m’a initié à ces
détournements habiles mais cyniques, dans nos anciens territoires, de toutes
nos procédures pas seulement électorales mais parlementaires, et m’a laissé en
aide-mémoire le journal de ce qu’il a vécu en rapporteur forcé d’un projet de
révision constitutionnelle [vi].
C’est du feuilleton et nos ambassadeurs réagissent peu : nous ne les y
convions pas.
De ce déjeuner à cinq, je retiens que l’évaluation du moment
politique et les suggestions sur ce que je dois faire ou les critiques sur ce
que je dis ces soirs-ci en réponse aux Français, sont plus précises et
opérationnelles qu’avec les habitués de la politique. Hier,
avec mon hôte autrichien, j’ai vécu une appréciation bien plus motivée et
entrainante de notre situation nationale que si j’avais conversé avec les
miens. Mais sais-je bien les susciter ? Suis-je d’une curiosité
contagieuse ? tenir le cap est ma responsabilité et delande une force que
je crois avoir et dont les Français semblent ne pas douter. C’est d’affectation
de notre effort qu’il s’agit. Ils m’ont poussé à cette interrogation et le fait
seul de celle-ci détermine ce que nous venons d’entreprendre.
22/…/201… à 15:00
Concentration gouvernementale (3)
Le quinquennat, après dix-huit mois
lents et attentistes, vient depuis quatre jours de faire entrer le pays et la Cinquième République
dans une ère nouvelle. Au moins pour l’exercice de la présidence. Interventions
télévisées non programmées, conversations avec un chef d’tat en visite officielle
que ne closent ni conférence de presse ni communiqué, lettres du Président à
ses partenaires du Conseil européen, remaniement ministériel à la seule
diligence du Premier ministre qui s’attribue une autorité particulière sur les
deux sujets difficiles, voire polémiques que sont les droits de l’homme et les
équilibres budgétaires, concentration gouvernementale et novation dans
l’appellation des portefeuilles sans précédent depuis des décennies.
Pour quoi faire ? changement
de ton, c’est certain. Nouvelles approches pour l’Europe.
« Souverainisme » économique ?
22/…/201… à 16:20
Présentation du nouveau gouvernement au président de la République
Le Premier ministre vient de
présenter la nouvelle composition du gouvernement au président de la République Lui-même
n’a pas à être nommé puisqu’il n’a pas démissionné. Au contraire, fait-on
savoir à l’hôtel de Matignon. C’est avec enthousiasme, selon toute évidence, que M. Jean-Marc Ayrault marche avec M.
François Hollande, même s’il semble que ce dernier ne lui ait pas encore confié
toute la trajectoire de ce qu’il trace soir après soir pour les Français.
De la liste lue sur le perron de
l’Elysée par le secrétaire général de la présidence de la République, selon une
coûtume instaurée par le président Georges Pompidou, ce qui fit connaître au
public Michel Jobert, il est généralement.retenu que M. Valls quitte la place Beauvau pour la rue Saint-Dominique,
que M. Pierre Moscovici et les trois ou quatre autres ministres qui
rivalisaient rue de Bercy sont renvoyés au Parlement pour être remplacés par le
seul Michel Sapin, déjà virtuellement dans cette charge depuis dimanche
puisqu’il avait développé, à la demande du président Hollande les nouvelles
orientations de politique économique du gouvernement, que M. Vincent Peillon
est maintenu selon un intitulé ministériel fort, qu’enfin Mme Christiane
Taubira fait figure de vice-Premier ministre. A elle autant qu’au Premier ministre
va incomber de rendre à la France l’exemplarité de son Etat de droit en textes
et en pratique.
22/…/201… à 16:20
L’Assemblée nationale aura connaissance du programme gouvernemental
demain après-midi
Le Premier ministre, au sortir du
palais de l’Elysée a fait savoir que le programme du gouvernement sera commenté
à l’Assemblée nationale demain après-midi sans que soit changée pour cela la
forme de la séance habituellement réservée, ce jour-là, aux questions orales
avec débat.
22/…/201… à 17:10
Nouvelles questions posées au président de la République
La présidence de la République
communique, toujours sans en citer les signataires, quelques-unes des lettres
et questions auxquelles M. François Hollande devrait répondre ce soir sur les
chaînes publiques. Financement du déficit budgétaire et de la dette publique.
Emploi et politique industrielle. Nature et étendue de la solidarité
européenne.
Jeudi
14 Novembre 2013 – 18 heures 58 à 22 heures 26 passim
22/…/201… à 17:10
Londres n’est pas défavaorable aux propositions françaises
La présidence de la République
fait savoir que le leader de l’opposition travailliste a téléphoné à M.
François Hollande après avoir lui-même conféré avec le Premier ministre l’ayant
mandé à Donibg Street. Il pourrait y avoir un consensus aux Communes sur
l’opportunité de réécrire complètement le traité fondamental européen et si
l’accord se fait 1° à propos des
compétences déléguées à l’Union ainsi que sur les modalités d’une solidarité
entre l’euro. et le sterling, et 2° sur une clause de possible sécession, la
Grande-Bretagne serait prête à un nouveau mode de désignation du président de
l’Europe.
22/…/201… à 17:18
Berlin et les capitales scandinaves sont proches de la position
britannique pour répondre aux propositions de M. Hollande
La présidence de la République
communique que la Chancelière allemande vient de lui rapporter un « tour
de table » fat informellement avec ses homologues scandinaves, qui se
trouvent actuellement à Berlin pour inaugurer avec elle une exposition sur la
guerre de Trente ans. Dans ce long conflit, dont la France n’était pas
initialement partie – l’assassinat d’Henri IV l’en ayant dissuadée – la Suède a
joué un rôle majeur.
Un fait nouveau se produit à
cette occasion : la Norvège pourrait, selon le libellé de la prochaine loi
fondamentale européenne, adhérer à l’Union.
L’Elysée souligne cependant que
le chemin européen reste long et accidenté, que les propositions de M. François
Hollande pour ajouter à l’ordre du jour du prochain Conseil sont susceptibles
d’améliorations, que leur point nodal cependant st l’élection au suffrage
direct du prochain président de l’Union ainsi que l’instauration d’une pratique
référendaire commune à l’ensemble des Etats-membres, faute desquels le Vieux
Monde, mis au défi par le reste d la planète, n’exprimera toujours pas sa
personnalité.
Dimanche
17 Novembre 2013 – 18 heures 15
22/…/201… à 19:57
Quatrième communication présidentielle
Le président de la République –
pour la quatrième fois – intervient une vingtaine de minutes avant les journaux
télévisés. La première des chaînes publiques est en train de bénéficier d’une
audience exceptionnelle.
Le propos présidentiel est
celui-ci.
Attendu sur la politique
économique et sociale, M. François Hollande répond civisme. Non pas le
patriotisme économique, invoqué sur le tard par son prédécesseur, ni le
« fabriqué en France » popularisé par un des membres du précédent
gouvernement,, un de ses rivaux d’ailleurs dans le concours pour l’investiture
socialiste. Civique, l’impôt même s’il est obligatoire. Civique, le financement
des déficits publics et des investissements d’infrastructures, donc le recours
à l’emprunt, prélèvement non plus obligé comme la fiscalité, mais volontaire et
remboursé à terme convenu, selon des garanties convenues. Ce ne seront plus des
emprunts de l’Etat auprès des banques qu’un an ou deux auparavant celui-ci
avait renflouées en se substituant à elles sur les marchés financiers qui leur
refusaient le crédit. Ce ne sera pas ordinairement des concours de la banque
centrale comme s’y prêtait la Banque de France moyennant le vote spécial d’un
plafond par le Parlement : la banque centrale est maintenant européenne.
Ce seront les personnes phyiques volontaires, faisant confiance à l’Etat, à son
gouvernement qui, de leurs deniers, construiront la France et lui rendront
l’indépendance que notre endettement vis-à-vis de prêteurs étrangers, a mise en
péril. A la Libération, en pleines guerres coloniales et sous un régime
d’impuissance, puis pour notre redressement incarné par de Gaulle, nous avons
su mobiliser ainsi toutes nos ressources à chacun, casser nos tirelires, tirer
de desous les matelas, les bas de laine et renverser les lessiveuses.
Civique aussi la défense du pays
et ses coopérations avec les peuples de nos anciennes possessions : le
service national va être rétabli mais sous une forme nouvelle. Il sera
universel pour les filles comme pour les garçons et sans privilège d’époque
pour l’accomplir selon les études poursuivies. Brassage social, certes, mais,
autant que l’argent, mobilisation de toutes nos ressources humaines.
Même principe d’universalité pour
l’enseignement civique. Il doit irriguer toutes les matières, toutes
disciplines, à la matrnelle, au collège, au lycée. C’est pourquoi M. Vincent
Peillon est en charge du civisme autant que de l’éducation. Celle-ci, longtemps
appelé instruction publique, requiert la durée pour que les réformes ne.soient
plus évanescentes, comme elles l’ont été en sorte que depuis la réforme dite
Haby en 1975 qui rompit avec des habitudes et des programmes pu changés depuis
Napoléon et Louis-Philippe, on a pu en compter une tous les cinq ans, puis tous
les deux ans. Nos grands ministres : Victor Duruy, Jules Ferry ont été
chacun à l’œuvre une dizaine d’années.
Civique aussi le respect des
institutions. Le président de la République a révélé n’avoir donné comme
consigne au Premier ministre que la concentration de la nouvelle équipe, deux
fois moins nombreuse que celle en charge des dix-huit premiers mois du
quinquennat, avec les résultats et l’impopularité que les Français connaissent.
Pas davantage d’instrucions pour l’organigramme du gouvernement. Il est vrai
que les affinités et la communauté d’évaluation des personnes sont constamment
vérifiables entre le président de la République et le Premer ministre, dans les
temps difficiles qui semblent aujourd’hui révolues que depuis ces quelques
jours où tout autre que M. Ayrault aurait pu « perdre les pédales ».
22/…/201… à 20:11
Quatrième communication présidentielle (2)
Le président de la République a
conclu son intervention par une explication de texte. Celui des intitulés
ministériels presque tous nouveaux.
Rue de Bercy, ce qui était traité
par plusieurs ministres, ne l’est plus que par un seul, mais dans les bureaux
de l’ancienne Régie renault à Boulogne-Billancourt va s’installer le ministre
des entreprises nationalisées et des services publics. Les projections et
équilibres budgétaires qui mettent cause tous les ministères à raison des
moyens que ceux-ci requièrent ou dont ils ont la gestion deviennent l’apanage
du Premier ministre, pour lequel travaille un secrétaire d’Etat. Les arbitrages
pourront donc se faire dès les échanges avec les ministres dits dépensiers. A
Bercy, les moyens de la politique économique, la levée des impôts, la gestion
des emprunts citoyens, les uns permettant la solidarité nationale et les autres
les grands investissements publics ainsi que l’aide à l’investissement. M.
Michel Sapin aura aussi la tutelle du commissariat général au Plan et sera en
même temps responsable du commerce extérieur dont l’essentiel n’est pas les
« fabuleux contrats » mais la pleine exploitation du grand marché
unique européen. Courants d’affaires et prospection hors de l’Union européenne
par l’ancienne direction des relations économiques extérieures qui datait du
Directoire et d’un renforcement des consulats de France à l’étranger. Maîtrise
du marché commun à tous ls Etats-membres de l’Union par une intégration
européenne qui sera proportionnelle au degré de protection rétabli vis-à-vis
des tiers de manière à ce que la concurrence mondiale se fasse désormais sans
la tricherie des bradages fiscaux et surtout d’un déni total du droit du
travail par beaucoup de pays nouvellement arrivés au commerce international.
A Boulogne-Billancourt, M.
Gallois, ancien commissaire à l’invstissement et à la compétivité, supervisera
la direction des entreprises dont la situation financière ou les erreurs
stratégiques de leurs anciens responsables, aura exigé la nationalisation. Celle-ci
n’est pas un principe ni une sanction aux yeux du gouvernement. Elle est
temporaire, elle donne le pouvoir à des cadres dirigeants qui ont une
expérience atavique de l’entreprise où ils auront en général accompli presque
toute leur carrière, mais restaient jusques-là au second plan tandis que des
« parachutés » se succédaient à leur tête. L’actionnariat boursier,
la cooptation des présidences de sociétés et de conseils d’aministration, quand
ils auront failli seront donc suppléés par la collectivité nationale et par le
personnel qu’en comité d’entrprise on écoutait si peu. Les licenciements opérés
dans le secteur privé qui ne serait pas nationalisé, feront opérer des retenues
proportionnelles sur les émoluments et perspectives de retraite des irigeants
qui n’auront eu que des réductions de la masse salariale comme rattrapage de
leurs erreurs. méducationdaldtsitposantet de ldéjà éprouvés dans l’entreprise.
Le ministère de l’Intérieur n’est
plus un ministère de la police, du maintien de l’ordre, voire de la chasse à
l’homme ou du renseignement politique. Il encadre et anime la vie locale en
apportant le concours de l’Etat et les arbitrages de ses représentants, les
préfets. Il assure l’aménagement solidaire du territoire. Le ministre de la
Défense, précédemment ministre de l’Intérieur dans son ancienne acception
sécuritaire, est chargé de la sécurité du pays vis-à-vis de l’extérieur et en
lui-même. La défense opérationnelle du terrtitoire sera constamment mise en œuvre
par des périodes de rappel pour les adultes dès la fin du service national et
jusqu’à l’âge légal de la
retraite. La ministre de la Justice est chargée aussi des
relations avec le Parlement tout simplement parce que celui-ci est
quotidiennement appelé à examiner les textes proposés par les ministres et par
les parlementaires, les plus importants de ces textes sont des changements dans
la codification des grandes coutumes et institutions nationales. La place Vendôme est
souvent à leur origine.. Ainsi l’harmonie entre celui qui propose la loi et
celui qui la vote sera mieux assurée. La bio-éthique et le vote de conscience
que ce domaine aussi important que délicat, montrent bien la nécessité de cette
harmonie. Enfin, plutôt que de séparer sécurité sociale et vie interne de
l’entreprise, dont dépendent la paix civile, les équilibres de vie persosnnelle
et les négociations pour la vie collective dans l’entrepris, elles seront
veillées par un seul ministre. Cependant, la santé et la population,
c’est-à-dire les structures hospitalières et la politique familiale requièrent
un ministre qui ne soit que le leur.
Le Président a demandé aux
Français d’excuser pour ce soir l’aridité et parfois la technicité de ses
propos, notamment quand il a traité du civisme comme retour à l’esprit
fondateur de la
Cinquième Répuvlique : thème d’ailleurs surprenant pour
une personne qui n’avait pas quinze ans au dernier referendu (perdu) du général
de Gaulle et pour un socialiste dont les aînés ont mis tant de temps à
reconnaître les institutions de 1958-1962. M. François Hollande a demandé aux
Français de ne retenir ce soir que le maître-mot : civisme. Et il a cité
les propos d’un de ses commensaux du jour, un jeune visiteur impromptu,
musulman et venant d’un pays africain sous dictature, sans préciser davantage.
Celui-ci a assisté dans la matinée à k’audience d’une juridiction de proximité
dans la banlieue parisienne : ivresse sur la voie publique, rixes, débats
avec la police sur des contraventions et amendes forfaitaires, larcins à la
tire, divagation de chiens. Les enjeux ne dépassaient pas la centaine d’euros.
Le jeune homme a été frappé par le duo que forment dans notre procédure le
président du tribunal (juge unique) et le ministère public. La présidente, en
l’occurrence, s’est conduite en psychologue et en assistante sociale, tandis
que le procureur rappelait constamment les prévenus, après que chacun se soit
expliqué la force et la vertu de la
loi. Il en résultait à l’évidence un effet pédagogique. De la
contribution au redressement financier du pays par l’emprunt aux personnes
physiques jusqu’à l’instauration d’une nouvelle dynamique de la défense de
notre territoire et de nos acquis sociaux, le Président fait manifestement la
dialctique nationale
L’avenir, peut-être très proche,
va lui dire s’il est entendu, en ce sens-là.
soir du samedi 16 Novembre
2013 – 23 heures 37
22/…/201… à 20:12
Vers un referendum ?
Les nombreuses évocations par le
président Hollande de procédures constitutionnelles nouvelles ou à restaurer,
ainsi que son insistance sur la réforme des administrations économiques et des
institutions pour la concertation sociale donnent à prévoir un referendum –
d’autant qu’il est lui-même très manifestement en première ligne et à l’origine
de l’ensemble d’un nouveau cours pour son mandat.
Si les sujets sont très nombreux,
foisonnants même et si le président de la République, n’ayant pas encore
donné l’intégralité de ses vues sur le
retour de notre pays « à la confiance, à la grandeur et à la
cohésion qu’il avait perdues et qu’il doit retrouver », fait durer le
feuilleton et renvoit les Français d’une communication à la suivante, le lien
commence à se serrer.
Les partis politiques – comme
vis-à-vis du général de Gaulle pendant la guerre d’Algérie – sont médusés et
sans proposition alternative. Ce qui les prend le plus à contre-pied, c’est le
changement-même d’un président jusques-là entêté et mou. Entêté dans son pari
d’un redressement par les seuls comptes nationaux et une amélioration de la
météo. économique mondiale. Mou ces dernières semaines, tant il aura fait se
déjuger ou reculer son gouvernement – à la seule exception du projet de loi
défendu par Christiane Taubira.
22/…/201… à 20:28
Pas de projet référendaire mais une conférence de presse et une adresse
à la nation
France 2 – certainement autorisée
par l’Elysée – donne un « off » enregistré à la suite de la
communication présidentielle, d’il y a une demi-heure. Questionné à propos d’un
referendum dont les commentateurs, sinon les Français, ont déduit qu’il serait
la conclusion sanctionnant logiquement, mais très probablement à son avantage,
le président Hollande a démenti qu’il l’envisage. Il compte en revanche
conclure dans le courant de la semaine prochaine, après un nouveau temps de
silence, la série de ses communications du soir qui devrait s’achever d’ici
samedi, par une conférence de presse, puis un discours à la nation. Le président de
la République renvoit d’ici là à la présentation du nouveau gouvernement,
demain devant l’Assemblée nationale, pour l’architecture de ses propositions et
du nouveau cours de son mandat. Chacune de ces formes est insolite, mais
précisément le fondateur de la Cinquième République ne voulait-il pas qu’elle
soit insolite pour que la pérennité de l’Etat tienne essentiellement à un
rajeunissement permanent. Il en a laissé tous les moyens à ses successeurs,
moyennant – aussi – l’interruption populaire dont lui-même faillit faire les
frais au printemps de 1968.
Journal du Président
Au palais, soir du mardi 22… 201...
Suis-je à un carrefour ? dans l’exercice commencé, presque
malgré moi, selon une impulsion que je ne m’explique toujours pas et sur laquelle, forcément, je finirai par être
interrogé ? Les médias retiennent pour l’instant ma mûe dans la forme,
dans la
communication. Alors qu’en intervenant à la suite du
dictateur, j’ai voulu comme « Charlot » réciter les béaitudes aux
lieu et place d’un discours de guerre et de prédation. Donc, le contraire, ou
plutôt ce qu’attendait le monde à la fin des années 30 comme en d’autres temps
de veille de guerre, et maintenant ce qu’attendent les Français.
22/…/201… à 23:30
Confirmation : l’Allemagne va examiner les propositions
institutionnelles françaises pour l’Europe
Berlin – Un conseil de cabinet
est convoquée par la Chancelière pour se tenir demain après-midi, alors que le
gouvernemnt fédéral est toujours en gestation. L’ordre du jour conviant les
sortants et les pressentis est de débattre la lettre du président de la
République française, proposant une refondation démocratique européenne.
Le S.P.D. rappelle que les
propositions de Joshka Fischer, justement après l’échec du referendum en France
sur le projet de Constitution pour l’Europe (en bonne partie inspiré par
l’ancien président Giscard d’Estaing) portaient déjà sur une élection directe
d’un président européen.
22/…/201… à 23:42
M. Junker enthousiasmé par la « mûe » du président Hollande
Luxembourg – Le Premier ministre
luxembourgeois, longtemps à la tête aussi de l’ « euro-groupe »,
accepte d’enthousiasme les propositions de Paris. Il y voit notamment le gage
d’un retour d’affection des Européens, et notamment des Français, pour les institutions
et pour les politiques communes de l’Union. Il pense ausssi que le peuple
anglais se distinguera de sa classe politique et sera séduit par une toute
autre façon de jouer la vie publique.
AFP
22/…/201… à 23:59
Plébiscite du président Hollande
Après une année de sondages
catastrophiques, ne lui donnant plus qu’un cinquième des Français pour le
soutenir à titre personnel, et encore moins pour se déclarer satisfaits de sa
politique, l’élu du 6 Mai 2012 a multiplié, sans transition, par près de
quatre, le nombre de ceux qui lui font totale ou très grande confiance. Cette
popularité attestée par 78,5% des personnes interrogées n’a de précédent que
celle du général de Gaulle au lendemain des rereferendum sur la Constitution de
la Cinquième
République et sur les accords d’Evian.
Il est étonnant, dans ces
conditions si nouvelles de soutien populaire, que le président de la République
n’envisage pas de referendum sur les propositions qu’il commente ou développe
chaque soir, au reçu de messages des Français ou selon des considérations dont
il ne leur a pas encore livré ni le ressort ni la conclusion.
Celui dont plus personne
n’attendait quelque chose, a déjà désarçonné les commentateurs et réduit au
mutisme la plupart des personnalités politiques, y compris dans son camp,
puisque ni l’objectif ni le terme de cet itinéraire proposé aux Français pour
rendre à l’Etat et à la nation les moyens de son redressement, ne sont encore
en vue.
Jeudi
14 Novembre 2013 – 18 heures 58 à 22 heures 26 passim & Vendredi 15
Novembre 2013 – 15 heures 55 à 16 heures 24
Chapitre 6
pélerinage et rencontres aux Lieux-Saints
23/…/201… à 10:25
Le président de la République en pélerinage
Le président de la République a
quitté Charles-de-Gaulle à la nuit encore noire. Destination Jérusalem où il se
recueillera dvant le mur des Lamentations, restes du Temple d’Hérode, puis au
jardin des Oliviers où agonisa le Christ avant sa passion, et enfin à la mosquée Al Aqsa.
Il a fait savoir qu’il serait alors à la disposition des autorités israëliennes
et palestiniennes pour les rencontrer. Ce qu’a aussitôt accepté le président
Mahmoud Abbas. M. Benjamin Nettanyahou devrait en faire autant, les présidents du
Liban et de Chypre font exprès le voyage.
Cette présence-surprise du
président de la République française sur l’un des sites les plus sacrés mais
aussi les plus belligènes de la planète ne tient pas lieu de la visite
officielle en Israël initialement prévue pour … mais que la France, partenaire
très engagé dans la négociation nucléaire avec l’Iran, a préféré reporter à un
moment moins contingent.
M. François Hollande a laissé au
Premier ministre le soin de présider une réunion du nouveau cabinet à l’hôtel
de Matignon, afin que soit préparée au mieux la séance de cet après-midi à
l’Assemblée nationale. Le premier conseil des ministres pour le gouvernement,
ainsi concentré à quinze membres, président de la République et Premier
ministre compris, aura lieu demain au palais de l’Elysée à l’heure habituelle.
Le Président doit revenir à Paris dans la nuit.
23/…/201… à 10:40
Initiative insolite du président Poutine, s’envolant pour Jérusalem, à
la suite de M. Hollande
Moscou – Le Kremlin confirme que
le président Poutine se rend, improviste, à Jérusalem et qu’il espère y
rencontrer son homologue français. Paix et Europe, seuls thèmes à l’exclusion
des affaires syriennes : c’est le souhait russe.
23/…/201… à 10:53
Initiative du président Poutine (2)
Le porte-parole du Quai d’Orsay ne commente pas l’initiative du
président russe.
Journal du Président
En vol vers Jérusalem, déjà au-dessus de Chypre, matin du mercredi
23… 201...
J’ai décidé en fin d’après-midi, hier, d’aller sur place, sans
aucune forme. Mounir, sans l’avoir délibéré évidemment, m’a convaincu de cette
démarche, apparemment hors de tout dessein et sans programme politiques. Lire
la prière de Salomon et les hadith qu’il m’avait copiés m’a convaincu que les
entretiens diplomatiques ou les conférences n’aboutiront à rien dans cette
région, que la source des solutions est ailleurs, que les peuples, imprégnés de
promesses reçues comme divines, ne peuvent se décrisper et se substituer aux
calculs et aux peurs de leurs dirigeants, qu’écoutés par des tiers mais selon
ce qu’ils sont et veulent être eux-mêmes.
Je ne prétends pas fonder une nouvelle méthode n relations
internationales ni énoncer un nouveau corps de dogmes dans une problématique où
l’on ne parle plus que la langue de bois depuis des décennies. Ls réfractaires
à celle-ci se faisant assassiner : Sadate, Rabin et peut-être bien Arafat,
tant d’autres aussi, jeunes ou vieux.
Comme je ne connais pas le sujet, que d‘avance j’aurais été guetté
en confirmisme ou en déviationnisme par rapport à tout ce que la France a dit
par la voix de mes prédécesseurs depuis de Gaulle et Mitterrand, je vais me
faire une idée personnelle, sans encourir aucune sanction et sans pooursuivre
aucun but précis.
Cela me donne aussi le temps d’une étape – hors du circuit que j’ai
entrepris depuis vendredi – et je manifeste la confiance que j’ai depuis le
début de mon mandat en Jean-Marc Ayrault. Curieusement, de nous tous, il est le
moins dépaysé par ma mûe (dois-je trouver un autre mot ? et qui
change ? moi ? ou bien le pays se reconnaissant dans le nouvel
inventaure de nos possibilités auquel je le convie ?).
Quoique je sois encore plus dépaysé que les Français – eux de mon
fait, mais moi de ce qu’il m’arrive intimement tandis que se dessine de plus en plus nettement en
moi ce à quoi je dois aboutir et aussi de ce que je reçois en messages, en
lettres et en courriels – je dois préciser que j’ai un mentor, mais celui-ci
est hors organigramme, comme d’ailleurs il a régulièrement exprimé le souhait à
chacune de ses offres de service par la poste ou par internet. Il souhaitait
que nous fassions, en quelques minutes mais régulièrement, tous les quinze
jours environ, le point de ce qu’il entend et comprend, à lui seul mais selon
les hasards des rencontres de rues, de transports en commun, de lectures et de
multiples réminiscences (il a dix ans de plus que moi et le faut d’avoir
commencé à observer la politique sous de Gaulle ou après lui, produit un
véritable changement de génération et d’époque), le point aussi de ce que je
souhaite qu’il examine ou cherche. Je ne l’ai pas accepté, et voilà que sans
encore l’avoir rencontré, je suis dans les pas d’un septuagénaire qui a la
jeunesse d’esprit d’ambitionner de conseiller un président régnant, disposant
de toutes les sources et réseaux de l’Etat et connaissant de longue date la
plupart des acteurs de notre vie publique. Naïf ou prodigieux, mais le dossier
qu’a constitué PRL sans que je le lui demande dessine par anticipation le
paysage dans lequel j’avance désormais. Il est passé du rôle de conseiller
aulique qu’il s’était attribué sans aucun signe de ma part, à celui,
apparemment plus humble, de documentaliste, mais cela correspond exactement au
point où j’en suis. Ce n’est plus d’un choix de route qu’il s’agit pour moi et
pour les Français, mais de munitions et de vivres pour convaincre et pour que nous
avancions.
Je bénéficie donc d’une « feuille de route » en forme de
proposition dont je ne ferai état que plus tard (ce qui me laisse tout à fait
libre de son usage) mais dans des circonstances que je commence à entrevoir
Jusqu’à présent, depuis vendredi, cela « colle » très bien.
Nous allons atterrir. Nouveau dépaysement, nouvlle terre, et puis
cette question de Kaunitz : priez-vous ? Au moins, cela me donnera
une contenance, et tous ceux qui me croient franc-maçon…
23/…/201… à 11:00
Message présidentiel au pape François
Encore en vol vers Jérusalem, le
pèlerin qu’est officiellement le président François Hollande, a adressé au Pape
un message. Celui-ci semble n’être pas de seule courtoisie comme entre chefs
d’Etat dont l’un survole le territoire de l’autre, celui du Vatican étant bien
exigü. Le président de la République tiendrait à rendre compte au Souverain
Pontife de son pèlerinage, à l’occasion de son vol retour.
23/…/201… à 11:05
La communication vespérale du président de la République est maintenue
L’Elysée confirme que – malgré
l’emploi du temps très chargé aujourd’hui du président de la République, M.
François Hollande, s’adressera aux Français à l’heure habituelle, sur la
seconde des chaînes de télévision publique.
En revanche, il n’y aura de
source française ou habilitée, aucun reportage ni aucun communiqué concernant
les moments que va passer le président de la République dans les Lieux-Saints
des trois grandes religions dites du Livre, et les entretiens politiques –
brefs – qu’il doit avoir ensuite avec les autorités locales. Aux entretiens
convenus, devrait s’ajouter une conversation avec le président russe au
patriarcat orthodoxe.
23/…/201… à 18:40
Séance presque consensuelle à l’Assemblée nationale
Ouverte à quinze heures, la
séance des questions orales au gouvernement avec débat, s’achève sans vote.
Eût-il été demandé que le Premier ministre aurait presque égalé – à trois
abstentions près : celle des élus du Front national – le record d’Edgar
Faure, alors ministre de l’Education nationale dans le dernier gouvernement du
général de Gaulle. Unanimité alors pour adopter la loi d’orientation
universitaire.
Au lieu d’une déclaration
liminaire, M. Jean-Marc Ayrault a préféré que soit conservée la forme dialoguée
des mercredi après-midi au Palais-Bourbon, mais a conclu par un propos général.
« A l’appel du président de
la République,
Samedi 16 Novembre 2013 – 16
heures 02 à 17 heures 07
le pays attend du neuf.. Le
changement de cap après dix ans de mimétisme d’une législature à l’autre, d’un
gouvernement à l’autre, exige une nouvelle manière d’assumer les diffilcutés
que nous connaissons et ne résolvons toujours pas. Nous nous donnons de nouvaux
outils. La collégialité, vécue hebdomadairement en conseil des ministres autour
du chef de l’Etat, en nombre tel que la conversation et non plus seulement des
lectures chronométrées permette l’approfondissement de l’ordr du jour mais
aussi de ce qu’imposent les circonstancess pointsela succession de lectures, La
nationalisation, pour le seul temps d’une crise particulière autant que de la
crise financière et de la récession que le monde traverse, de toute entrprise
que ses dirigeants ou que le cours actuel des échanges internationaux mettrait
en défaut. Une planification selon des traditions qui nous ont été propres et
qu’à tort un de mes prédécesseurs, pourtant de ma famille politique et dont je
salue la grande probité et le désintéressement personnel a eu tort
d’abandonner. Cette planification redonnera aux négociations sociales et aux
prévisions économiques et budgétaites leur vérité, leur efficacité et leurs
véritables perspectives. Le civisme doit inspirer nos comportements de l’école
à l’épargne, de la solidarité entre les personnes à un aménagement de notre
territoire tel qu’il n’y ait plus de solutude ni de désert.
Le gouvernement entend convaincre
nos partenaites de la zone euo. t de l’Union européenne de deux évidences. Seul
un moratoire des dettes souveraines privera la spéculation de ss cibles et
victimes. Les engagements publics ne seront pris qu’après des citoyens de
chacun des Etas membres et faut-il l’espérer entre tous les citoyens de l’Union
européenne. Seuls des échanges commerciaux non impérialistes, non prédateurs,
non mensongers suivant des bases sociales et fiscales défiant toute compétivité
honnête, rendront notre marché commun – fondateur de l’entreprise, de la
communauté, de l’union européennes – à ses véritables auteurs. N’appelons pas
cela du protectionnisme, appelons cela la reconnaissance mutuelle d’identités
économiqus, sociales et fiscales différentes, entre lesquelles peuvent se
négocier des échanges et ds investissements formant des zones cohérentes et non
conquérantes. Le cours et l’xploitation des matières premières sont affaires
planétaires, de même qu’une culture sincère des droits de l’homme par chacun
des Etats formant l’Organisation des Nations Unies est affaire d’une démocratie
mondiale.
Par la voix du président de la
République, la France entend convertir le plus possible de gouvernements, et
par-delà ceux-ci, de peuples à une sincérité nouvelle, donner vie et suite aux
grands engagements qu’ont été la Charte, la Déclaration universelle des droits
de l’homme et rendre au libéralisme son vrai sens qui n’est pa le matérailisme,
la jungle, la permissiivité, la tricherie.
La France ne sera entendue
qu’exemplaire chez elle et dans ses comportements avec les autres. Elle ne
l’était plus. Elle peut le redevenir. C’est ce en quoi le gouvernement entend
soutenir la nouvelle démarche du président de la République de toutes les
forces du pays, avec tous les suffrages de vos asemblées à mesure que lur
seront présentés les projets de texte et de financement nécessaires. »
Dimanche 17 Novembre – 19
heures 30 à 20 heures
23/…/201… à 19:10
Résultat inattendu de l’entretien franco-russe au sommet
Les présidents Hollande et
Poutine ne sont pas parvenus à s’entendre complètement sur les affaires
syriennes, mais ils sont désormais d’accord à propos de l’Iran. Un climat de
confiance mutuelle semble en train de se faire. Les deux chefs d’Etat ont pu
détailler en effet l’avantage pour la Russie, si celle-ci tient à intégrer une
construction européenne à articuler en partie sur l’Union des Vingt-Huit, d’une
autre pratique de l’Etat de droit et du respect des des personnes.
Le président Hollande a assuré
son interlocuteur que la participation des sportifs européens reste
naturellement acquise aux jeux olympiques d’hiver à Sotchi, d’autant qu’elle
n’est pas de la compétence des Etats, mais que la comédie de Pékin pour les
précédents jeux d’été de ne se rééditera pas.
La Russie devrait appuyer la
proposition française au Comité olympique que désormais les jeux d’été aient
lieu, comme dans l’Antiquité, à Olympie, et ne soient plus jamais organisés
hors du sol grec. Les investissements et les participations quadriennales
devraient contribuer, ce qui n’est pas accessoire, au redressement financier de
la Grèce.
23/…/201… à 20:00
Cinquième communication présidentielle
En vol d’approche de Rome, le
président de la République est intervenu sur la deuxième chaine publique de
télévision.
Quoiqu’improvisée dans la cabine
présidentielle de ce qui avait été nommé l’Air Sarko One, la mise en onde et la
transmission étaient presque parfaite.
Tandis que défilait sur les
écrans de télévision en France, en surimpression le plan de vol du retour
présidentiel, M. François Hollande a rappelé que l’Europe, la Méditerranée, le
Porche-Orient et l’Afrique du nord ainsi que le Sahara et le Sahel sont un même
ensemble géographique et mental, que la France y est exceptionnellement située
et que cet espace est justiciable d’une approche analogue à celle qui nous fait
pratiquer le marché commun. Il s’agit d’une ambiance historique, phislophique
et religieuse d’un seul tenant où les différences d’organisation publique et de
vie privée sont secondaires. L’obstacle à la paix est la méconnaissance
mutuelle.
Prenant à contrepied les thèses
extrêmistes en politique intérieure et en convictions religieuses telles qu’en France
elles se sont exacerbées au point de devenir haine raciale et appel à la
désobéissance et à l’illégalité, le Président a procédé de la même manière
qu’hier et avant-hier avec les souverainistes. Il a donc proposé une
intégration des diplomaties et des cultures pour que ce Vieux Monde, autrefois
foyer de tout ou presque, redevienne le modèle de pluralisme et d’autorité
morale qu’il n’est plus actuellement. Peur des immigrations, cancer du conflit
israëlo-arabe, cynisme de la plupart des Etats européens et arabes pratiquant
le contraure de leurs dires, ambivalence des échanges, invstissements, prises
de contrôle, délocalisations. Presqu tout est belligène.
Répondant à une question d’un
téléspectateur présenté par la seconde chaîne publique, M. Hollande a pris pour
exemple de la nouvlle approche qu’il préconise dans les relations
intrnationales, quand il s’agit de pays et de peuples intimement proches, le
fait même de es entretiens de l’après-midi avec ses homogues israëlien et
palestinien. Ecoute mutuelle, pas de communiqué, pas de conférence de presse,
mais énoncé par chacun de ce qu’il st et de ce qu’il veut. Rien à en déduire
pour le moment. Aplanissement des mésententes, les présences durables sur place
en Afrique et au Proche-Orient de jeunes français en service civique
national, après leur pédiode d’initiation aux techniques et aux organisations
de la défense nationale. D’ailleurs pourquoi ne pas échanger aussi sur ce
thème-là et sur les pratiques de formation de la jeunesse à la chose
militaire ? en sorte qu’elles deviennent des outils de maturité et de
maîtrise de soi..
Dimanche 17
Novembre 2013 – 19 heures 14 à 19 heures 20
Le Président a enfin observé que s’il y a horreur de la
Shoah, il y a aussi, dont on parle beaucoup moins et qui a précisément
l’abomination des enfermements et des exterminations ! ce qu’un régime
peut infliger à l’esprit d’un peuple, le travesti exploité de l’histoire
allemande, de ses légendaires, tout le travail d’une dictature pour mettre à
lui tous les ressorts mentaux et toutes les énergies humaines. Condamnation du
totalitarisme, mais aussi de toutes les main-mises mentales pour inculquer le
contraire de la vie, de la liberté… travail des sectes, travail aussi de ces
mouvements passant pour « le ré du bon peuple français ». Critère,
les totalitarismes inculquent la haine de l’autre et l’adhésion sans réserve à
une thématique imposée. L’homme entier est visé, torturé, dépossédé… de son
corps, les massacres… de son âme, les bourreaux, les fascinés de Nuremberg.…
Lundi 18 Novembre 2013 – 09
heures 25
Le président de la République a
confirmé que la brigade franco-allemande, non seulement, n’allait pas être
dissoute mais qu’au contraire elle serait portée au niveau de la division dans
les dix-huit mois.
Dimanche
17 Novembre 2013 – 19 heures 14 à 19
heures 20
23/…/201… à 20:12
Commentaires antagonistes de la nouvelle communication présidentielle
Les cinq entretiens du président
de la République avec les Français, puisqu’aucun journaliste ne participe au
temps d’antenne sollicité auprès de chacune des chaînes de télévision, sont
maintenant commentées pour lur ensemble. La forme inédite en a déjà été relvée.
Le corpus d’une nouvelle approche de la plupart des questions qui sont posées à
un gouvernement, d’ordinair et plus encore en temps de crise porofonde – celle
de la France étant de plus en
plus souvent présentée comme une crise d’obsolescence, de vieillissement, comme
un dialogue impossible entre un grand pays ne parvenant pas à croire à son
déclin ou au contraire s’y résignant et laissant échapper ses chances et aussi
sa génération montante.
Aucune des perspectives ou des
propositions présidentielles n’est vraiment critiquée : moratoire,
nationalisations, élection présidentielle eurropéenne, c’est sur la fin du
cycle et le passafe à l’acte que s’interrogent tous milieux dirigeants
confondus, médias, partis politiques, syndicats, chfs d’entrprise et patronat. L’épiscopat
français est passé en quelques heures aujourd’hui soit d’un silence valant
neutralité, soit d’une réprobationouverte à raison des modifications des lois
civiles et bio-éthiques, à un profond étonnement. Les associations cultuelles
juives et musulmanes, le Grand Orient de France manifstent un unisson
excptionnel.
Dimanche
17 Novembre 2013 – 21 heures 17
23/…/201… à 23:15
Entretien du président de la République avec le pape François
Il est seulement communiqué que
le président Hollande a suggéré au Souverain Pontife que soit envisagé le
transfert à Jérusalem de la résidence habituelle de l’évêque de Rome, dont la
Curie et l’ensemble des services centraux de l’Eglise catholique demeureraient
au Vatican.
Le pape François aurait répondu
que telle avait été l’intention de son auguste prédécesseur, le pape émérite
Benoît XVI. Celui-ci, après avoir pensé faciliter lui-même cette délocalisation
comm simple retraitant dans les Lieux-Saints, a dû y renoncer à cause de sa
santé. Lui-même est d’accord avec son visiteur sur l’immense portée symbolique
de ce retour à lieux et gestes de la Pentecôte, le monde des Gentils, signifié
par la conversion de Rome, étant pour l’avenir sans doute plus en plus sensible
à une entente priante entre tous les monothéistes. Il comprend aussi, sans
fausse modestie personnelle, que la présence du Pape à Jérusalem peut
contribuer à la paix judéo-arabe et même donner l’exemple d’un Etat unitaire
pour la Palestine.
Journal du Président
En vol retour vers Jérusalem, nuit du mercredi 23 au jeudi 24…
201...
Les comptes-rendus de la journée à Paris me satisfont. La
délégation aux médias étrangers de tout ce qui a concerné ma journée à
Jérusalem et ce moment au Vatican renforce – je crois – la sensation d’un
certain mystère sur mon étape suivante et sur ce que j’ai réalisé aujourd’hui.
Lecture d’avion, presque une plaquette, le fil de l’épée que PRL avait mis dans
ma serviette, à la suggestion de notre épistolier qui avait joint l’édition de
1944 par Berger-Levrault aux deux papiers de Simon Nora qui m’ont été si utiles
hier soir.
Ma communication, comme les soirs précédents, n’était préparée que
d’intentions. Ai-je paru fatigué ? A qui le demander ? j’ai voulu
n’emmener personne que deux de mes assistantes pour les transmissions, saisies
informatiques et autres, ainsi que Jean-Louis Bianco pour qu’il me parle – à
temps – de laïcité, selon sa brève expérience à la présidence de l’Observatoire
ad hoc, et surtout des relations personnelles de François Mitterrand avec
quelques-uns de ses homologues : le Japonais si francophone et
francophile, Kohl bien sûr, Gorbatchev. Bianco fut introduit par Attali et
croyait n’avoir affaire qu’à un vieux monsieur démodé. Comment me jugera mon
épistolier ? quand je le recevrai. Ce sera fait quand j’aurai atteint le
terme de ma trajectoire, et que…
Samedi 16 Novembre 2013 – 16
heures 02 à 17 heures 07
Il m’a donné à lire trois grands papiers de Simon Nora, le premier
sur l’impossibilité ou la très grande difficulté du réformisme écinomique en
France (conférence donnée au lendemain de la chute du cabinet Mendès France,
Février 1955 donc), le second pour un réforme de l’administration économique
française (elle fait réfléchir sur une meilleure articulation que le seul
commissariat au Plan tourné davantage vers les acteurs autres que l’Etat, de la
politique monétaire et macro-économique avec les décisions et la vie
gouvernementale. Cela presqu’au jour le jour d’une part, à perspective de
trente ans, d’autre part), le troisième est singulier. Au cabint de
Chaban-Delmas, soit quizne ans après « l’expérience Mendès France »,
Simon Nora, à nouveau bien placé et à qui Mchel Debré, rue de Rivoli, avait
déjà demandé le rapport bien connu sur les entreprises publiques, continue de
penser à son grand homme. Justment, Maurice Schumann convient, dès l’été de
1969, avec les Soviétiques d’un institut commun pour étudier les diverses
systèmes économiques concevables et existant. C’est mieux que la coexistence
pacifique, c’est plus honnête que cette vente du libéralisme en doctrine qui
caractérisa la soudaaine main-mise des banques d’affaires et autres agences de
conseil sur less pays s’émancipant du système communiste et de l’occupation
militaire russe. J’avais su que Mendès France, à Alger, en 1943-1944 s’était
passionné pour la planification soviétique, notre propre version étant encore
en gestation seulement intellectuelle.
J’aurais dû, hier soir, évoquer ces serviteurs de la République,
Georges Boris, François Bloch-Laîné, Roger Goetze, Jean Guyot, Olivier Wormser,
Pierre Laroque [vii],
d’autres que j’oublie. Ils n’ont jamais voulu être ministres. Bloch-Laîné en
1959 et Wormser en 1968, successivement priés pour la rue de Rivoli et ne
l’acceptant pas, le second dans le souvenir de Salengro et de Blum, hués à la
Chambre parce que… ces penseurs de notre redressement moral après 1871 :
Taine, Renan, Fustel de Coulanges, Hanotaux. Le civisme et le salut de la France. Je voudrais
qu’on ne parlàt point de deux versants pour mon exercice de la fonction
présidentielle et qu’on ne me séparât point des Français. Noius déméritions
tous, à égalité. L’audace, nous n’en avions plus même mémoire qu’elle ait
jamais été nôtre.
23/…/201… à 23:58
Aterrissage du président de la République à l’aéroport
Charles-de-Gaulle
M. François Hollande sera
accueilli à sa descente d’avion, comme il n’y est pas accoutumé depuis son
élection, sauf le premier soir pour la course-poursuite d’Orly à la place de la République. Le
gouvernement au grand complet, sauf le ministre des Relations extérieures et
celui de la Politique économique et de l’intégration européenne respectivement
à Berlin et à Bruxelles pour des diners de travail, ce dernier devant se rendre
à Londres dès demain. Le nonce apostolique, les ambassadeurs de Chypre, de
Grèce, d’Israël, du Liban et de la Russie dont les chefs d’Etat se sont
entretenus aujourd’hui avec le Président.
Quelques anonymes ont été admis
également dans le salon d’honneur dont deux jeunes Africains qu’on dit avoir
été les hôtes de l’Elysée la veille, et un septuagénaire – un Français – qui
semble leur mentor.
23/…/201… à 23:59
Probable nationalisation des banques de dépôt
C’est après la fermeture de la
bourse à Paris que le ministre des entreprises nationalisées et des services
publics a reçu les dirigeants des principales banques françaises : banques
de dépôt, institutions de crédit.
La rumeur est qu’au conseil
d’administration de chacune d’elles, à réunir dans la journée de demain,
entrerait un commissaire du gouvernement.
Dimanche
17 Novembre 2013 – 21 heures 40
Chapitre 7
collégialité et personnalisme
24/…/201… à 08:50
Les représentants des principales confessions religieuses reçus à
l’Elysée
Le président de la République
avait convié la veille, par téléphone depuis Jérusalem, l’archevêque
d’Aix-Marseille, le pasteur… le recteur de la mosquée de Paris et le grand
rabbin de France, ainsi que les présidents des institutions représentatives des
Français juifs et musulmans, à venir se concerter avec lui.
Aucun communiqué n’a été publié
de part ni d’autre, mais il est généralement admis que le président Hollande a
redit – avec une sincérité saluée par les participants, en cela unanimes au
sortir du palais – que son voyage-éclair avait eu le spirituel pour objet
principal. Il aurait ajouté qu’il est vital qu’apparaisse dans le monde actuel
une autorité morale incontestable et que ses hôtes de maintenant, compte tenu
de la spécificité française et du rôle de notre pays dans l’histoire spirituelle
du monde, sont placés pour y contribuer. Décisivement, selon lui.
Il est généralement observé que
chacune des pratiques religieuses en France, quoique généralement en déclin, a
vertu d’exemple dans le reste du monde, notamment en Afrique du nord et dans
tout le continent noir, autant que dans les couloirs du Vatican. Il a été
remarqué que les archevêques de Lyon et de Paris, soutiens avoués des
manifestations de rue contre la
loi Taubira, n’ont pas été invités à cette conversation
œcuménique.
24/…/201… à 10:35
Concertation et perspectives monétaires
Recevant dans son bureau, en tout
début de matinée le président de la Banque centrale européenne accompagné du
gouverneur de la Banque de France, M. François Hollande a tenu une
télé-conférence à laquelle participaient depuis Berlin et Francfort la chancelière Merkel
et le président de la
Bundesbank. Le nouveau ministre de la Politique économique et
de l’Intégration européenne, M. Michel Sapin participait à la réunion ainsi que
l’attaché financier de l’ambassade de France à Londres. La présence d’un
fonctionnaire de rang relativement modesté à une conversation au niveau
politique suprême a peu de précédent en France. Elle est expliquée par la
nécessité d’avoir une vue informée sur la possibilité d’associer la Banque
d’Angleterre aux nouvelles stratégies de la Banque centrale européenne dans la
relation de celle-ci avec les instances politiques de l’Union et des
Etats-membres.
24/…/201… à 16:50
Première et très longue réunion du gouvernement concentré
Le président de la République a
réuni le conseil des ministres à l’heure habituelle, mais en raison de la
pratique nouvelle d’une collégialité peu observée sous la Cinquième République,
la séance – interrompue pendant un « déjeuner sur le pouce – s’est
prolongée jusqu’à seize heures trente. C’est le Premier ministre qui en a donné
l’économie pour la presse, soulignant que l’information sur les projets
gouvernementaux, est depuis une semaine donnée principalement et en direct par
le chef de l’Etat, mais que lui-même, es qualité, est désormais le porte-parole
du gouvernement tout entier, notamment pour communiquer les travaux et débats
en conseil des ministres.
M. Ayrault a rappelé, avec force,
le souhait du président de la République que les Français donnent leur avis,
leurs idées et contribuent à ce rebond national. Refusant de répondre aux
questions lui demandant de préciser le dernier de ces propos – le Premier
ministre a en effet dit, de façon sibylline, que les Français auraient aussi à
bientôt donner leurs voix – il a laissé au secrétaire général du gouvernement,
pour finir, la charge de lire et circuler le communiqué du conseil.
La plupart des ministres ont été
ensuite abordés par les journalistes accrédtés à l’Elysée, mais ils ont refusé
de répondre sur le contenu de l’ordre du jour et des débats, chacun insistant
cependant sur la liberté de parole donnée par le président de la République.
« C’est une habitude qui va se prendre vite et sur laquelle il sera
difficile de revenir après nous » a assuré l’un d’entre eux. Deux autres
ont annoncé qu’ils allaient chacun donner une conférence de presse d‘ici la fin
de l’après-midi.
24/…/201… à 17:15
Conférence de presse du nouveau ministre des Entreprises nationalisées
et des Services public, ouverte par le chef de l’Etat à l’Elysée
M. Louis Gallois, précédemment
commissaire général aux investissements et qu’on pensait devoir organiser un
commissariat général au Plan comme au temps de la Libération et de la
Reconstruction, a été introduit devant la presse par le président Hollande,
recevant au palais de l’Elysée. Le nouvau ministère n’a pas encore été gratifié
de locaux propres. Il st probable que ceux-ci seront aménagés dans le quartier
d’affaires de la Défense.
Le schéma d’une nouvelle
institution du Commissariat général au Plan a été donné par le président de la
République qui a cité le général de Gaulle – une fois n’est pas coûtume de sa
part – non seulement sur « l’ardente obligation du Plan » mais
surtout sur la
participation. Rien de cet organisme interministériel ne sera
mis en place, y compris son premier responsable, qu’en concertation avec les
acteurs économiques et sociaux du pays. Il seraut aberrant que les outils et
enceintes de la participation de ces acteurs au bilan et au projet national
périodique, soient décidés en chambre close par quelques-uns, n’étant
d’ailleurs pas directement de la partie.
Le domaine d’animation du nouveau
ministère a été défini, lui aussi, par le Président. Il ne s’agira pas que
l’Etat dirige directement les groupes et entreprises nationalisés. Au
contraire, ceux-ci administrés selon des formes à définir cas par cas mais pour
lesquelles les comités d’entrprises seront certainement les plus aptes. Le rôle
de l’Etat, temporairement unique actionnaire avec la possibilité de s’ajoindre
des collectivités locales et d’autres institutions publiques, sera de rendre
aux entreprises leur vocation originelle et de veiller à ce qu’elles concourent
au bien commun au lieu de courir à la seule rétribution des actionnaires et de
dirigeants cooptés sans véritable connaissance atavique de l’entreprise.
La nationalisation aura pour but
de créer et de maintenir une nouvelle culture d’entreprise, une nouvelle
mentalité socio-économiqu qui devra être pérenniser par l’actionnariat
populaire succédant à l’Etat, selon l’évolution et de l’entreprise et de
l’économie générale du pays et du monde.
M. Gallois, alors rejoint par M.
Sapin, ministre de la Politique économique, tandis que s’éclipsait dans une
discrétion complice le chef de l’Etat, a exposé les modalités des premières
nationalisations : celles intervenant dans le système bancaire a fin de le
consolider non plus à fonds perdus, et afin qu’il revienne à sa mission
initiale, le financement des entreprises et des particuliers. M. Sapin a
rappelé que l’emprunt citoyen à organiser dans les jours qui viennent aura deux
objets : le financement du déficit de l’Etat et celui des
nationalisations, ces dernières pouvant servir de gage. Les deux ministres
n’ont cependant pas détaillé davantage, laissant à la discussion parlementaire
la primeur des alternatives et des solutions techniques à retenir.
Le ministre des Entreprises
nationalisées et des Services publics a conclu en distinguant les entreprises
de son ressort. Sa charge est de rendre chacun à sa vocation originelle, ainsi
qu’au savoir-faire qui en a fait la force et aux besoins ou marchés qui les ont
suscités. Le service public n’est pas une entreprise même s’il est confié à une
entreprise, que celle-ci soit publique ou privée. Il n’est pas un centre de
profit, le mandataire ou le concessionnaire, en concertation avec l’Etat qui le
rémunère pour le service rendu à la collectivité, ajuste investissements, coûts
et prix, à charge pour le mandant de l‘y aider si nécessaire. La solidarité
nationale s’opère ainsi par des prix à l’usager qui ne sont pas, par eux-mêmes
et par destination, rémunérateurs. Les entreprises nationalisées sont d’une
autre nature et elles sont dstinées à revenir au secteur privé, même et surtout
si leur actionnariat à venir est populaire. A ce stade, le gouvernement ne
saurait dire si, à ce retour, elles seront cotées en bourse comme avant leur
nationalisation ou pas. La bourse ne peut plus être le principal financement
des entreprises quelles qu’elles soient. Ce qui a prévalu jusqu’à maintenant 1°
dévoyait les dirigeants du juste respect de l’intérêt et de la rémunération des
salariés au profit de ceux des actionnaires, et d’eux-mêmes, 2° mettait
pratiquement en vente permanente nos entreprises à la merci des prédateurs,
nationaux et surtout étrangers. L’équilibre et le financement des entreprises
doivent se faire par elles-mêmes et par les banques les acceptant ou
choisissant comme clientes et donc partenaires.
24/…/201… à 18:15
Conférence de presse du nouvau ministre des Relations extérieures, en
présence du président de la République
M. Pascal Canfin vient de donner
une conférence de presse – ce qui est très rare, car d’ordinaire le ministre
des Affaires Etrangères ne consent à cet exercice qu’à l’étranger tandis que le
point de presse quotidien par le porte-parole du Quai d’Orsay est censé suffire
à la presse nationale. Pas rare sous les Républiques précédentes où le chef du
gouvernement déternait souvent le portefeuille des Affaires Etrangères, la
tenue de cette conférence avec la participation du président de la République
s’étant déplacé en personne dans un palais national autre que l’Elysée n’avait
de précédent que son ouverture de la conférence de presse des deux ministres de
l’Economie, celui de la politique générale et monétaire, celui des entreprises
et de la planification.
M. Hollande a d’ailleurs borné
son propos à introduire le nouveau ministre et a caractérisé le rôle de
celui-ci : exécuter par les relations avec les autres Etats et avec les
organisations internationales à l’exception du fonctionnement de l’Union
européenne, la politique française telle qu’elle aura été déterminée par le
président de la République et débattue pour être approuvée par le conseil des
ministres. C’est le ministre de la Politique économique et de l’Intégration
européenne qui représentera la France quand le conseil de ministres à Bruxelles
se réunira pour les affaires générales. Il a également précisé que désormais il
recevra personnellement, en compagnie du ministre, chacun des ambassadeurs à la
veille de rejoindre une nouvelle affectation. Il a conclu en insistant sur la
collégialité gouvernementale pour définir la politique et les relations
extérieures de la France, et sur l’unicité et la sobriété de structures du
ministère chargé de les mettre en œuvre.
M. Canfin a rendu compte des
entretiens présidentiels de la veille à Jérusalem et résumé – chaque fois
approuvé par le président de la République – les débats ouverts depuis la fin
de la semaine dernière dans les différentes capitales européennes, ainsi qu’à
Bruxelles, par les déclarations télévisées de M. Hollande presque chaque soir
depuis le jeudi 18. La France a demandé à ses partenaires de l’Union une
réunion exceptionnelle du Conseil européen dès la semaine prochaine afin
d’examiner les moyens et institutions propres à relancer l’entreprise
européenne et pour décider des relations commerciales du grand marché unique avec
le reste du monde. Le ministre doit accompagner, d’ici ce sommet, le Président
qui a l’intention de rencontrer chacun de ses homologues afin de développer
librement cet ordre du jour d’exceptionnelle importance stratégique.
Il est évident pour M. Canfin, et
il devrait l’être pour chaque Français, que le président de la République ne
peut être seul à remplir le contrat. C’est le soutien moral de tout le pays,
c’est l’exemplarité des moyens choisis pour son redressement, dans sa plus
parfaite tradition d’ailleurs, qui donnent à la France la main pour le jeu
européen et l’adoption des propositions présidentielles de ces soirs-ci.
Le nouveau ministre comprend les
propositions présidentielles en tous les domaines comme une application
généralisée de la démocratie, garante du respect ou restauratrice des droits de
l’homme dans les pays subissant peu ou prou une dictature, contribution civique
et volontaire aux besoins de financement interne de notre pays, liberté de
conscience et votation motivée des électeurs pour leurs représentants et de
ceux-ci dans l’exercice de leurs mandats. La plus urgente de ces applications
porte sur le fonctionnement de l’Union européenne.
24/…/201… à 20:05
Sixième entretien vespéral du président de la République
Sur la troisième chaîne publique,
le président Hollande vient de s’entretenir en direct avec Madame Christiane
Taubira
Même brièveté de l’intervention,
même évidence d’une entente entre les deux personnalités pourtant de formation
si différente. Un partage des tâches, regardant la relation entre le Parlement
et le Gouvernement, a été défini. Au Premier ministre de répondre au
contrôle par les assemblées de l’action
gouvernementale et d’en donner tous les éléments à la représentation nationale.
A la ministre de la Législation de rendre à cette représentation tous les
moyens de la proposition des lois, de l’amélioration de celles-ci quand les
projets sont ceux de l’exécutif, de la promotion des vœux des Français quand
ils sont du domaine législatif. Depuis trop longtemps et trop habituellement,
ls gouvernements succssifs réforment ce qui donne satisfaction et n’abordent
pas ce dont les Français sont mécontents et gênés. Le Parlement n’a pas le
monopole de l’écoûte populaire et le Gouvernement celui de l’expertise. Le
concours est mutuel.
La garde des Sceaux s’est
interrogée devant le chef de l’Etat, très attentif, sur deux points que la
tradition françaisse n’a pas examinés ni a fortiori adoptés depuis la
Révolution et Napoléon. Le premier est celui de la dualité de nos juridictions.
L’autonomie de la justice adminnistrative du droit administratif est-elle
aujourd’hui, et sera-t-elle plus encore demain une contribution au bon fonctionnement
des institutions publiques et une garantie des libertés individuelles. Il est
patent, notamment pour les grands emplois de la fonction publique, réputés
« à la discrétion du gouvernement », que les prudhommes et les
indemnités de licenciement assureraient mieux les carrières et donc la qualité
de ces cadres que le contrôle aléatoire du Conseil d’Etat. L’application
générale du droit du travail, dans le secteur public comme dans le privé,
accentuerait d’ailleurs le caractère non idéologique des nationalisations
qu’entreprend le gouvernement. Comme son nom et même son origine
constitutionnelle sous le Consulat et l’Empire, le Conseil d’Etat doit être
d’abord l’avocat de l’Etat devant les autres institutions, il pourrait même
remplir collectivement les mission du parquet puisque ses membres sont des
magistrats tout comme les représentants du ministère publique. Retroivant sa
mission originelle, le Conseil pourrait enfin en assurant pleinement la censure
des comportements publics faire cesser les empiètements de la Cour des comptes
en ce que celle-ci tend à évaluer politiquement des fonctionnements au lieu
d’en contrôler leur usage de l’argent public.
La ministre s’est ensuite
demandée si beaucoup de questions, notamment de société et plus particulièrement
dans le domaine de la bio-éthique ne gagneraient pas à être laissées à
l’appréciation des juges – de l’ordre judiciaire s’entend – plutôt que de faire
l’objet de législation à portée générale et donc théorique, voire dogmatique.
L’urgence ds cas particuliers ne se prête pas à la généralisation de solutions
à imposer. Le gouvernement, et elle-même – on l’a vu – ont été mis sous
pression au motif d’un projet de loi ne retirant rien à personne et ajoutant
des droits à ceux qui n’en avaient pas. C’est l’ambition générale du texte qui
a heurté certains tandis que la solution de cas particuliers, examinés
contradictoirement, serait, quelle qu’elle soit, saluée comme un bienfait ou
même du simple bon sens. On ne peut régler des cas-limites comme l’euthanasie ou
l’avortement, au regard de la loi pénale qu’en considérant circonstances et
personnes, et non pas en appliquant tel texte qualifiant à l’avance tel
comportement ou tel acte.
Le président de la République a
conclu qu’une société diversifiée comme la nôtre et mise à mal par le chômage
est d’abord une société de personnes. Celles-ci ne peuvent vivre la solidarité
nationale qu’en étant chacune reconnue. La loi est l’expression de la volonté
générale quand elle respecte et promeut les personnes. La garde des Sceaux,
ministre de la Législation a donc raison quand elle préfère revenir aux
définitions et aux objectifs de base plutôt qu’ajouter toujours plus à des
textes dont la finalité initiale est perdue de vue depuis longtemps et par le
plus grand nombre.
. AFP
24/…/201… à 21:10
Une proposition de la chancelière allemande.
Berlin – Le porte-parole de la
Chancellerie fédérale allemande fait savoir que Madame Angela Merkel, maintenant
que l’accord de formation du gouvernement de grande coalition est
« bouclé », a tout son temps pour préparer le Conseil européen
extraordinaire, devant répondre aux vœux français. Elle suggère qu’au lieu
d’entretiens bilatéraux dont les eux dirigeants sont coûtumiers, elle
accompagne le président de la République française dans son périple cvhz chacun
de leurs homologues à la tête des Etats-membres de l’Union. Ainsi se ferait
plus facilement, et tout à fait informellement, progressivement même, l’accord
souhaité par la France mais dont l’économie est à préciser en presque tout.
24/…/201… à 23:50
Le président Hollande vient de dîner, en compagnie de …, chez l’ancien
président Giscard d’Estaing, à l’invitation de ce dernier.
Le président Hollande vient de
dîner, en compagnie de …, chez l’ancien président Giscard d’estaing, à
l’invitation de ce dernier. Aucun des deux n’a voulu dire quoi que ce soit aux
journalistes qui s’étaient massés devant le 11 de la rue Bénouville,
dans l’ouest parisien.
24/…/201… à 23:56
New-York – Plusieurs quotidiens
de la côte Est,
ainsi que l’hebdomadaire Time donnent leur une ou la couverture au président
français. Le magazine s’inspire d’un tableau célèbre : le Christ sortant
du tombeau, les gardes épouvantés sortant malgré eux de leur sommeil et
l’Eglise à naître farandolant autour du triomphateur. En légende :
« de l’enfer des sondages, à Colombey, Jérusalem, Rome et l’Elysée ».
Journal du Président
Au palais de l’Elysée, dans la nuit du jeudi 24 … au vendredi 25…
201...
J’ai accepté aussi improviste qu’elle m’avait été adressée l’invitation
du président Giscard d’Estaing à venir dîner chez lui « en toute
simplicité » comme l’on dit dans son milieu.
Je ne l’avais jamais rencontré tête-à-tête : rang, génération
et ce que j’évaluais de son propre exercice du pouvoir qui m’est maintenant confié,
m’en avait empêché. C’est pourtant le seul de mes prédécesseurs que je puisse
pratiquement ou légitimement consulter. Le président Giscard d’Estaing est
certainement le fondateur d’une relation constante et à tout propos avec
l’Allemagne, le fondateur aussi des concertations entre principaux dirigeants
de notre planète, le fondateur enfin des prémisses du système monétaire
européen avec il est vrai des empêchements qu’il a voulu, ainsi – dans
l’hypothèse qui fût proche de se vérifier d’une victoire de la gauche dès les
élections législatives de 1973 – la fin de toite possibilité d’avances de la
Banque de France au Trésor public : assécher par avance la mise en œuvre
du programme commun de gouvernement (« socialo-communiste » assurait-on
à mes vingt ans).
A ma surprise, … et moi ne sommes pas seuls invités. V.G.E.
puisqu’à la Kennedy il apprécia qu’on l’appelle ainsi, me présente avec malice
Anne Sinclair au bras de Pierre Nora, Bertrand Delanoë et nous tournant le dos
par sa conversation avec Anne-Aymone née de Brantès… Ségolène. Dans l’instant,
ai-je apprécié ? L’habitude au parti et dans tout ce que j’ai présidé et
arrangé, la dynamique de groupe et le mélange de genre n’ont jamais été
recherchés : compenser, compromettre, arranger, reporter, parvenir… c’est
toujours déjà beaucoup.
Le maître de céans est non seulement majestueusement parfait
d’attitude et de premiers mots, mais il a une chaleur contagieuse à laquelle je
ne m’attendais pas. Je découvre une simplicité donnant envie de tout requérir à
cette évidente expérience, pas tant de la chose politique puisqu’il s’en est
fait éliminer facilement par un Jacques Chirac de bien moindres valeur et
capacité, mais de la question de l’intelligence au gouvernement. Proche et royal, sans doute l’apanage de ceux
à qui va bien notre fonction. Lui donc, je le comprends maintenant, et François
Mitterrand. D’autres ont fondé par haine leur ambition puis chacun de leur
jugement sur les concurrents et sur les adversaires. Le pays, nous tous en
politique, y avons perdu. La haine interdit tout et d’abord la réflexion qui
commence avec la considération du partenaire et de l’adversaire. V.G.E. le
rappelle pour de Gaulle et considère que la relation de personne à personne,
après Mitterrand qui en avait imposé à Kohl par son soutien dans l’affaire des
« euromissiles » et surtout par la réduction à fort peu du parti
communiste en France, a maintenant dénaturé le travail franco-allemand. Nos
autres partenaires sont induits en méfiance, nous cherchons entre deux des
accords par compromis, nous n’inventons strictement plus rien. J’en conviens.
Notre hôte ne s’en satisfait pas car il veut au contraire me féliciter de la
nouvelle tournure, prise ce soir-même, avec Angela Merkel, en coincidence très
heureuse de la formation du gouvernement de celle-ci. Il observe que mes
initiatives et propositions depuis huit jours ont contribué certainement à
l’accord de grande coalition. Et que celle-ci est désormais un atout décisif
dans le jeu français, qui en avait si peu depuis quinze ans. Je ne croyais
sincèrement pas avoir joué aussi finement.
Giscard, me sentant étonné, explique sa propre sensation. A un
certain niveau de responsabilités, niveau que l’on ressent intérieurement mais
auquel la généralité de l’opinion et des entourages vous croit situé avec
constance, nos comportements, beaucoup de nos décisions nous dépassent en ce
sens qu’une manière de « sur-moi » les produisent. Communément, on
dit être porté. C’est ce qu’il a aussitôt compris quand, regardant comme peu de
Français, l’autre vendredi la rediffusion du Dictateur, il m’a vu surgir, ressemblant et méconnaissable.
Il a donc voulu me rencontrer pour savoir, peut-être comment « cela »
m’avait pris, mais surtout comment je compte aller, jusqu’où et pour quelle
conclusion ?
Ni lui ni moi ne sommes des maniaques du suffrage universel. La
légalité, la fonction, nous avons cru qu’elles suffiraient à notre action. Mais
l’imagination et la conversion requièrent davantage. Pierre Nora est alors
intervenu. Placé à la gauche de Madame Giscard d’Estaing, il se penchait pour
s’adresser à moi, et c’est… Ségolène qui l’a encouragé. Anne Sinclair est
restée silencieuse tout le repas : son abnégation atteste que D.S.K. a
toujours eu quelque chose parallèlement à son insupportable imprudence vis-à-vis
de lui-même. C’est elle qui a su le mener jusqu’où il n’aurait pas dû se faire
avoir, comme c’est elle qui a certainement apporté à Mitterrand à
l’avant-veille du second tour de 1981, les dixièmes de points faisant la
différence : une ingénuité ravageuse pour caricaturer la propagande du
sortant – notre hôte de ce soir ! – et la réplique toute offerte :
mensonge ! mensonge ! à un candidat jusques-là peu attirant pour les
électeurs hésitant.
Ecoutant, assez distraitement, Nora témoigner de la position que
doit avoir l’homme de pouvoir, vis-à-vis de tout ce qui lui vient et de tout ce
qu’il ressent lui manquer, exemple Pierre Mendès France, selon Simon, son
frère, et contre-exemple, Vincent Auriol [viii],
sans fonction en propre…j’ai compris le plan de table et le choix des
commensaux. …qui est mal connue des Français, sans doute parce que mon intimité
familiale, sociale, affective n’a pas été du tout scrutée comme le fut celle de
mon prédécesseur, avait compris avant moi. Il faut que Ségolène soit de nouvau
là. La politique nous a séparés, nous a fait rivaux. D’autres ont des idées de
gauche avant les élections, pas après. Elle n’a pas varié dans son inventivité.
Il semble que c’est son écoute par intuition du discours et des vœux délaissés
de nos compatriotes, qui porte ses maladresses et qui lui donne son brillant,
son ressort. … gardera sa place dans ma vie privée, mais cette vie ne peut pas,
actuellement, continuer telle quelle. Ségolène, elle aussi, comme Anne Sinclair
et comme … se tait.
Pierre Nora me prend dans ces considérations et dans ces
résolutions, puis dans cette diversion inattendue. Suis-je aussi lisible ?
Delanoë prend le relais. Giscard l’a voulu parmi nous pour l’exemple : il
avait un projet libéral absurdement qualifié d’avancé par Poniatowski, c’est ce
qui l’a perdu. La haine inspirée à Jacques Chirac par Marie-France Garaud et Pierre Juillet avait pour
argument la faiblesse du nouvau et très jeune, bien portant président de la République. La
mairie de Paris, sans laquelle l’ancien Premier ministre n’aurait pas survécu
ni matériellement ni politiquement, lui a été offerte par logique. Enjeu
immédiat des prochaines municipales certes, et Delanoë n’explique pas pourquoi
il ne se représente pas. Compter sur les divisions et fautes adverses pour
faire élire Hidalgo dont il est prétendu que j’ai été l’amant ? Delanoë
combine l’argument de faiblesse qui a joué contre moi jusqu’il y a huit jours
avec celui de la novation qu’incarnait Valéry Giscard d’Estaing, et qui
également perdu celui-ci, les autrs profitant de lui et des spacs qu’il
ménageait. Quelle serait ma faute, à moi, en ce moment ? Pour mon lointain
prédécesseur, c’est le risque de ne pas conclure ou faire conclure. L’élection
présidentielle est encore loin, je suis à peine élu. Le referendum n’est pas
une consécration, il m’amoindrira, la mise par écrit des réflexions que j’ai
introduites affadirait ce qui deviendrait une déclaration gouvernementale après
tant d’autres. Je n’ai finalement été gratifié que de compliments et de mise en
garde, pas de recettes. Pourtant Giscard insiste : j’ai les mains libres
et tous les autres, les opposants en France et nos partenaires dans l’Union
sont dans le vide. Lier la reprise économique à une émergence du vouloir et de
l’identité de l’Europe : le protectionnisme est un mot biaisé, celui de
réféorme continue de passer assez bien dans l’opinion sous tous ls
gouvernements. Vous êtes en bien meilleure posture que moi-même en début de
mandat. Vous avez un parti qui vous a suivi et soutenu pour une politique qui
n’était pas celle qu’il souhaitait et encore moins celle de vos électeurs. J’ai
dû fonder le mien, souligne-t-il. C’est la maîtresse de maison, proposant
directement de me resservir, qui a parole de poids : vous donnez une
impression d’équilibre personnel, de réserve, Monsieur le Président, et en même
temps vous êtes arrivé à surprendre. Je crois que tout va aller de soi. J’ai
choisi, à cet instant et pour elle, de prendre congé. Elle est la seule de ce
soir à n’avoir jamais « fait » de politique, ni sans doute à avoir
opiné publiquement. Mais elle n’a pas étonné son mari en se donnant la
parole : seule affirmative, parmi tous.
Ce dîner m’instruit donc différemment de ce que croient m’apporter
ses convives. Je sais maintenant comment conclure.
En sortant, nous avons été rejoints par Ayrault, avec qui j’ai fait
– seul – le tour du grand lac au Bois de Boulogne. A pied, au clair de lune,
les canards, le remuement des barques groupées à la rive, le gravier, les
montées et descentes du sentier souvent ajusté ou retracé depuis que, comme
tant d’autres, j’y ai parfois couru en tenue plus ou moins sportive. Jean-Marc
m’a dit combien il est satisfait de ce que nous vivons depuis maintenant une
semaine. Comme chacun des Français et comme la plupart des observateurs chez
nous et dehors, il a été surpris. Il va falloir maintenant ne pas tarder à
conclure ou à ouvrir une nouvelle partie. Me laissant avancer, il n’a pas
répliqué quand je lui ai répondu que je commençais à voir comment passer outre.
Il m’a alors avoué que si je n’avais pas bougé ces jours-ci, il allait le faire
lui-même, en toute loyauté certes, mais par nécessité pour l’ensemble de ce que
nous représentons et voulions initialement réussir. Je l’en ai félicité, nous
étions donc bien dans la même analyse et la même manière de réagir.
Reste à réussir le Conseil européen et à faire passer nos
propositions. Elles ont l’avantage que nous ne les disons que pour leur objet
mais en laissant toute liberté pour trouver ensemble les modalités. Le genre
que j’ai choisi pour nous exprimer depuis vendredi dernier est forcément celui
de l’idée à concrétiser, du but initial tranquillement rappelé en termes
consensuels et pas du tout un dispositif figé, donc vulnérable si ces lacunes
bien plus que certaines impraticabilités sont relevées. Nous ne pouvons
envisager le cas où elles ne seraient pas acceptées. Bien entendu, tout va se
jouer au cours de cette migration paneuropéenne qu me propose Angela. Il est
possible même qu certains de nos homologues veuillent se joindre à nous pour
l’étape et la conversation suivantes. Pourquoi pas ? intervenir sur nos
chaines de télévision parce qu’elles viennent de projeter, très suggestivement,
un vieux film rappelant les aspirations universelles … n’était pas plus
incongru que de penser, la semaine suivante, l’avenir de l’Europe en la
survolant pour de vrai, physiquement.
Ce matin a été une confirmation, musulmans et protestants parce
qu’ils représentent des minorités ou des moindres réseaux ont été vraiment
disponibles tandis que catholiques et juifs se croyant les uns et les autres
toujours en bonne position statistique et en situation d’influence, n’ont
marqué aucune curiosité ni aucun étonnement pour ma journée d’hier. Ils sont
paradoxalement bien moins « européens » et même universalisants que
le feraient attendre leurs origines respectives. Je ne les comprends pas.
Aurai-je dû faire signe aussi au Grand Orient de France, la franc-maçonnerie à
pied d’égalité et de représentativité avec les religions révélées. Elle st la
plus récente d’établissement chez nous. Ne « jouant » pas la
transparence, j’en crois l’organisation et les objectifs bien plus
appréhensibles pour qui l’aborde que ceux de l’Eglise catholique qui sait
fermer ses tabernacles et a compris le jeu des « enfants de lumière ».
Franc-maçon, moi ? c’est dit. J’admets que je suis allé à des réunions. On
n’est pas élu au suffrage universel direct par des réseaux ou des apartenances.
Les Etats-Unis ont eu Harding par achat des conventions, ce n’est pas possible chez
nous.
Dimanche
24 – 13 heures 50 & Mardi 26 – 15
heures & Mercredi 27 - 22 heures
& Jeudi 28 Novembre 2013 – 20 heures
Chapitre 8
la réforme économique et morale
25/…/201… à 07:45
Tollé autour d’une retraite chapeau
Le conseil d’aministration de PSA a voté hier soir les indemnités de départ de M.
Varin : vingt-et-un millions. Une indiscrétion fait connaître ce chiffre,
la direction observe qu’il n’est pas déraisonnable, les syndicats rappellent que depuis
l’élection présidentielle, ce grand patron a fermé le site historique d’Aulnay,
détruit plus de dix mille emplois et ne tient pas ses promesses de
réclassement. Ils ne comprendraient pas que le gouvernement ne réagisse pas à
cette annonce. Les experts en économie de la construction automobile estiment que
la gestion, seulement quinquennale, de M. Varin a été calamiteuse et lui
opposent celle il y a trente ans de M. Calvet, venu à la demane de la famille Peugeot
redresser l’entreprise.
MM. Gallois et Sapin, interrogés,
ont refusé de se prononcer sur les gratifications en cause.
25/…/201… à 08:00
Conseil européen extraordinaire mardi prochain
Le président du Conseil européen,
M. Van Rompoy, a convoqué un Conseil extraordinaire qui se tiendra à Bruxelles
comme à l’habitude mais sans ordre du jour préalable, ce qui n’a pas de
précédent.
25/…/201… à 08:35
Le Président au silence [ix]
On croit savoir que le président
Hollande a reporté ses audiences de ce matin afin de pouvoir reprendre, d’abord
pour lui-même, l’ensemble de qui est maintenant du domaine public : une
réorientation complète dans la forme et pour le fond de la politique française.
Il est parlé d’une rupture de la continuité de vingt ans observée entre
gouvernements de droite et de gauche, mais les circonstances de ce changement,
manifestement souhaité par une majorité des Français, au contraire d’une
unanimité de fait des partis politiques, ne sont toujours pas connues. Chemin
de Damas ? ou humilité devant les faits ? Il est cependant affirmé
dans l’entourage du président de la République que son impopularité,
factuellement admise par lui, n’y est pour rien. Le même anonyme rappelle le
mot de l’homme du 18-Juin à Malraux [x] :
j’étais minoritaire, j’en conviens, mais je savais que je ne le serai pas
toujours.
25/…/201… à 08:53
L’exemple japonais et « l’impromptu français »
Tokyo – La presse quotidienne
japonaise consacre en majorité sa une à la récapitulation des propositions télévisées
« à l’impromptu » par le président Hollande. Depuis le gouvernement
de M. Nakasone, francophone, francophile et proche du président Mitterrand, les
journaux de l’empire du soleil levant aime les évocations littéraires de notre
« grand siècle ». Elle retient notamment que le processus français
d’une réintégration nationale du marché de la dette publique est depuis trente
ans la pratique du Japon. Endetté à plus de 200% de son produit intérieur brut
annuel, le pays n’est pas pour autant sous la coupe des grands investisseurs
étrangers. Il est vrai que les plus importants d’entre ceux-ci sont chinois et
à Tokyo on ne prend pas le risque que continue de cultiver Washington.
Journal du Président
Au palais de l’Elysée, matin du vendredi 25… 201...
J’ai demandé que soient annulés, pour cette matinée, tous mes
engagements à recevoir ici ou à prendre le téléphone. Je veux me préparer à
cette tournée d’Europe, trois jours maximum, mais chaque nuit ici. Elle ne
m’accompagne pas mais me retrouvera donc le soir, si elle le souhaite. Un long
aparte, hier, avec Anne-Aymone Giscard d’Estaing… celle-ci lui a dit – elle et
moi avons petit déjeuné ici – que le paraître n’est pas l’influence, qu’elle
avait admis aussi bien les escapades du Président, qui n’a jamais mené de vies
parallèles au contraire de Mitterrand pendant son exercice du pouvoir, que les
charges sociales, les réceptions, invitations, voyages moins mais qu’elle avait
vite compris, ce qui était nouveau pour elle quoique le civisme, une certaine
conception du devoir et, oui, « une certaine idée de la France »,
bien davantage que l’équilibre de leur couple requérait que son mari soit à son
aise, à l’écoûte et à la rencontre de tout, et par conséquent jamais en
surcharge d’elle. Influence, elle l’a eu, tout simplement, parce que V.G.E. a
vécu dans la paix intime, qu’il est progressivement passé du politicien, certes
très vite expérimenté, à quelque chose d’autre que les Français, à son chagrin
à elle, n’ont pas perçu. Un certain modèle de discrétion et de vérité pour le
couple présidentiel, Yvonne de Gaulle, d’une autre époque, doit rester
l’exemple. Même et surtout si les médias aujourd’hui veulent une autre histoire
et d’autres tenues [xi].
Préparer l’entretien de ce soir. Des lettres et courriels sur les mœurs
politiques, comment les adapter à la nouvelle donne et au rebattage des cartes
telles qu’il semble aux Français. Je réponds tout de suite à une lettre, assez
étendue, sur la relation de l’Etat avec le capitalisme et sur les
nationalisations en cours, et vais y revenir aussi ce soir. La
« retraite-chapeau » du patron de Peugeot est évidemment
inacceptable, mais je ne veux pas faire savoir mon propre sentiment. En
revanche, je vois là un motif pour notre première nationalisation d’une industrie.
Je vais communiquer là-dessus et développerai éventuellement sur la chaine
parlementaire.
Ma relation avec le patronat est bonne en termes généraux, était
bonne ces dix-huit premiers mois, fiscalité alourdie bien davantage pour les
particuliers que pour les entreprises et nous n’avons pas vraiment pu encadrer
ces rémunérations au mois le mois représentant des années de salaire minimum,
et ces avantages à la sortie quel que soit le bilan des gestions. Mais d’homme
à homme, j’ai échoué : Varin dès mon élection a « annoncé la
couleur », j’ai cru l’intimider en énonçant une résolution générale du
gouvernement pendant mon entretien du 14-Juillet (je n’en ferai d’ailleurs plus
à cette date, la « tradition » remonte à Mitterrand qui y avait
trouvé un échappatoire aux invités de la réception dans les jardins du palais)
et il a alourdi la charrette, puis en a fait d’autres. Un défi. Et évidemment
Mittal, je me suis d’abord réservé entre Montebourg et Ayrault, puis je l’ai
reçu. J’ai eu tort. Ai-je été intimidé ? J’ai cru à l’arrangement et sans
doute nous avons l’investissement de Dunkerque. Je ne comprends pas que la
Lorraine ne se soit pas révoltée : ni mines, ni sidérurgie et le Premier
ministre vient lui proposer la filière bois ou à peu près, alors que la
Bretagne avec un patronat socialement indigne et commercialement mal avisé se
laisse mene par celui-ci contre l’Etat : un comble. Nous aurions dû
laisser les syndicats aller à la bataille, tenu en sous-main par Montebourg et
amener ceux-ci à jouer aux maximum des solidarités de métier et des
complémentarités de marché et de production à travers toute l’Union européenne.
A la provocation – Mittal en a rajouté une fois constatée notre recul devant la
force – répondre par une organisation de la résistance syndicale et sociale, ce
qui eû d’ailleurs poussé encore davantage les socialistes allemands face à
Merkel. Nous ne l’avons pas fait, nous avons eu tort. L’occasion se
représentera sans doute. Madame Giscard d’Estaing hier soir m’a fait comprendre
que « je joue trop souvent sous mon roi » - mais je ne suis pas
bridgeur, ni amateur de poker (de Gaulle se comparant à ses adversaires à qui,
pour l’époque, je donnais raison) et le
Président a opiné que négocier, c’est tenir un position, c’est tout – propos,
a-t-il précisé, de Couve de Murville, le ministre des Affaires étrangères du
général de Gaulle. Référence étonnante puisque VGE l’aimait peu car il se
sentait peu estimé de celui-ci, surtout sur le plan technique. J’ai d’ailleurs
su que c’était le seul ministre chez qui se déplaçait le grand argntier pour
discuter de son budget. Il est vrai que le budget de nos relations extérieures
a toujours été maigre, alors que nous avons eu jusqu’il y a peu double réseau
avec le commercial dépendant des Finances, et que l’ensemble n’est surpassé en
points desservis et en agents employés que par les Américains…
La recommandation va valoir pour mes rencontres prochaines. En
apparence, je viens consulter et un peu m’orienter, thématiquement certes, mais
afin de situer les résistances et de les contourner ensuite. Je dois en réalité
tenir à ce que j’ai fait entrevoir aux Français et à tous les Européens. La
négociation se fera put-être sur le text mais ni sur l’esprit, maximaliste, ni
sur mes propositions qui n’ont de sens et d’efficacite, qu’ensemble et
intégrales.
D’homme à homme ? les femmes de pouvoir : Laurence
Parisot ne me déplaisait pas à la tête du MEDEF, qui n’est plus le CNPF puisque
les très grandes entreprises, souvent à succursales ou liaisons multiples avec
l’étranger, s’en désintéressent depuis une vingtaine d’années, mais il m’est
confirmé qu’elle est médiocre chef d’entreprise comme d’ailleurs beaucoup de
ceux qu’on appelle à tort les patrons des patrons. La « boîte » de
ses parents, mise en faillite par elle, alors même que c’était de la communication. Angela
a des aptitudes différentes, des lacunes aussi. Probablement une collégialité
plus grande que chez nous pour les décisions d’importance, mais le débat me
semble entre courants, partis maintenant qu’il y a la « grande coalition »
et pas autant entre personnes, autour de la table, selon ce que nous essayons
d’inventer. Elle s’est mal conduite envers Helmut Kohl. Elle n’a certainement
pas les visions stratégiques de chacun de ses prédécesseurs même si Gerhard
Schröder, le dernier d’entre eux ne rappelle en rien le plus grand et premier.
Je la crois contente de m’avoir comme vis-à-vis. Son compagnon lui avait offert
au temps de mon propre prédécesseur l’intégrale des films de Louis de Funès.
Elle a su en quelques heures passer de l’un à l’autre, mais ne m’a pas montré
que le premier soir de mon exercice du pouvoir, je pouvais être aussi en force
à Berlin.
25/…/201… à 12:15
Un témoignage sur l’asservissement des politiques aux aménageurs,
conseillers et entrepreneurs
Les députés de la majorité
présidentielle ont chacun reçu par courriel le témoignage suivant
citation –
Le BTP est une école de
l'humilité, la moindre erreur se
traduit en licenciements. Je parle des entreprises
familiales, celles qui tiennent enseigne en Province. Hélas, il n'en reste plus
beaucoup; reprises par les majors - "les trois frères"- qui
n'entreprennent pas, font du montage, de l'ingénierie financière et du
"partenariat public-privé" avec la complicité des pouvoirs publics
. Le grand livre de l'asservissement des politique aux aménageurs du
territoire reste à écrire.
Dans les autres grands groupes:
EDF, SNCF, Thales, Areva.... la main d'oeuvre est sous-traitée à une kyrielle
de sociétés fantômes qui recrutent en Europe de l'Est des bras à quatre
euros de l'heure. Pour améliorer la compétitivité on mixe les équipes avec des
sans papiers.
A Cherbourg (fief du Ministre du
Budget) les Chantiers de Normandie ont fait venir une première équipe de 50
ouvriers roumains et lithuaniens pour construire des navires destinés au
Mozambique. La presse locale explique que c'est pour répondre au plan de charge
et à l'absence d'ouvriers qualifiés ! Il parait que la France manque de soudeurs
d'aluminium….
A Bercy, à Matignon, dans
les hautes sphères nul n'a jamais licencié personne, nul n'a jamais été
congédié, nul n'a jamais pointé pour réclamer une "indemnité", nul
n'est menacé par un concurrent étranger.
Depuis son élection, Hollande a
démontré qu'il n'était pas bon car il s'est entouré de mauvais.
Indispensable réforme de l'Etat
et des collectivités locales qui affichent leur gabegie: suppression des
sous-préfectures qui ne servent plus à rien, des préfectures qui ne servent pas
à grand chose, des mairies de moins de 5000 habitants, de la Banque de France,
du Ministère des anciens combattants…La liste des "improductifs"
budgétivores est longue. Mais qui prendra l'initiative d'un sabordage ? Les
Préfets ? Les Elus ?
Au nom de la bonne gestion des
chiffres, ce gouvernement fait les choses à l'envers. Exemple: Il réduit le
nombre des soldats alors que l'armée est le plus efficace et le moins coûteux
dispositif de formation professionnel des jeunes. Parallèlement, il généralise
les externalisations jusqu'à confier à des entreprises privées le gardiennage
de ses installations dont la plupart ne sont pas français.
Je reviens aux ouvriers
impatriés de Cherbourg. Mais ce sont des jaunes ! Ils sont payés au SMIC moins
les frais de transport et d'hébergement. Dispensés de charges sociales, ils
coûtent 50% moins chers que l'ouvrier de la Manche. En France,
il y a plus de 300 000 jaunes ! Après la délocalisation vers les bas salaires
d'Asie, le patronat importe des ouvriers européens de la faim. C'est son
droit.
Mon discours est souverainiste,
quasi droite extrême. Je me soupçonne parfois de tenir un langage FN, alors je
me censure. C'est sans doute une erreur. Je suis pris au piège de la
diabolisation car le PS a laissé le FN s'approprier des thèmes de gauche. – fin
de citation
25/…/201… à 15:12
Guernica en Arabie séoudite
Le collectif Guernica dénonce l'initiative
du Centre Pompidou d'aller exposer des toiles de Picasso en Arabie Saoudite:
pays symbole du Guernica de la condition féminine. Le peintre doit se retourner
dans sa tombe.
25/…/201… à 16:00
La retraite chapeau de M. Varin (suite)
Des
étudiants remontent le boulevard Saint-Michel pour faire connaître qu’ils sont
scandalisés par le salaire et la retraite indécents du patron de Peugeot. Bien
dans la logique de notre époque. Ls banderoles : "Surtout, profitez bien.."
et "Parce que je le vaux bien…" dénoncent deux expressions
détestables qui, selon eux, résument l'idéologie du moment.
25/…/201… à 16:00
Peugeot sanctioné à la bourse de Paris
Le titre PSA perd douze
points : réprobation des investisseurs qui déplorent le manque de jugement
du conseil d’administration et des principaux actionnaires du groupe. Une telle
erreur psychologique explique les lacunes stratégiques dont souffre la firme
depuis des années.
25/…/201… à 16:10
Mme Taubira prépare la nationalisation de Peugeot
Le Premier ministre
communique :
La construction automobile ne
peut plus subir les carences morales ou techniques de ses dirigeants. La
ministre de la Législation et des Relations du Gouvernement avec le Parlement
étudie les modalités d’une prise de contrôle de PSA par l’Etat le temps
nécessaire pour rendre au groupe sa culture d’origine, renforcer sa capacité
exportatrice et conserver à la France un savoir-faire séculaire
25/…/201… à 16:20
Peugeot en hausse à la bourse de Paris
Le titre PSA repris des couleurs. En bonne logique, les
investisseurs jouent à la hausse leur future indemnisation en cas – probable –
de la nationalisation du groupe. Le fait que M. Gallois, ministre des
Entreprises nationalisées, expertiserait aussitôt la firme au lion dès sa prise
de contrôle par l’Etat, rassure.
25/…/201… à 18:53
Le président de la République répond personnellement sur le reproche
d’étatisation de l’économie française
Le président de la République a reçu d’un ancien haut
magistrat, ayant longtemps présidé de hautes juridictions commerciales avant
d’enseigner la philosophie du droit en France, aux Etats-Unis et en Allemagne,
la lettre suivante :
citation – Il me paraît difficile de rejeter pour des
raisons morales le système d'appropriation capitaliste des entreprises, qui
implique que les actionnaires, qui ont constitué de leurs deniers personnels le
capital social, élisent leurs délégués, administrateurs ou membres du
conseil de surveillance, lesquels élisent le chef d'entreprise et fixent sa
rémunération et les avantages annexes. La seule solution envisageable consiste
à donner aux actionnaires le pouvoir de fixer eux-mêmes la rémunération du chef
d'entreprise et les avantages. Les possibles abus sont bien moindres en coût
humain que les dommages engendrés par l'économie étatisée, qui ne peut
fonctionner que de façon totalitaire : la maîtrise par un comité restreint d'une
économie moderne entière nécessite le pouvoir absolu de ce comité sur les
comportements et même sur les consciences.
La France n'a jamais connu de système
d'économie entièrement étatisée. L'existence d'un plan ne remet pas en cause de
système d'économie d'entreprise dans la mesure où l'Etat se borne à utiliser
astucieusement les moyens de persuasion qu'il possède déjà et dont le principal
est la
fiscalité. L'intervention directe de l'Etat au capital et
dans l'appareil de direction des entreprises, qu'il y ait prise de contrôle
totale ou majoritaire ou simple participation, me semble par contre non
seulement inefficace mais nuisible, car la direction incombe à de hauts
fonctionnaires. Or ceux-ci gèrent mal, d'une part parce que leur formation ne
les y a pas préparés (la gestion des deniers d'une entreprise, qui paie
ses fournisseurs, ses salariés et encaisse sur les clients qu'elle se
crée, n'ayant rien à voir avec la gestion d'un budget administratif
accordé d'avance), d'autre part parce que le dévouement au bien public motive
malheureusement bien moins que l'appât du profit. Les économistes classiques
enseignent, non sans raison, que la confrontation des intérêts égoïstes
particuliers aboutit au bien public.
L'économie dite sociale, où les entreprises
appartiennent à leurs clients (sociétés coopératives de consommation, sociétés
mutualistes) ou à leurs fournisseurs (sociétés coopératives agricoles de
commercialisation) ou à leurs salariés (sociétés coopératives ouvrières de
production), constitue un tiers secteur moralement satisfaisant, mais
l'expérience enseigne que ces entreprises, quand elles réussissent
jusqu'à la gigantisation, ne diffèrent plus par leur gestion des entreprises
capitalistes ordinaires où les actionnaires délèguent totalement ou presque leurs
pouvoirs à des manageurs professionnels. Quant aux coopératives ouvrières, la
mobilité de leurs actionnaires par démission, licenciement ou départ à la
retraite pose le problème particulier de la transmission des parts : si
elles sont remboursées par la société aux partants, le capital social, gage du
crédit, peut s'en trouver gravement affecté ; si elles sont laissées aux
partants et donc transmissibles aux héritiers et cessibles à des tiers, la
société se transforme rapidement en entreprise capitaliste classique : il
s'agit du cas le plus fréquent. – fin
de citation
Le
président de la République répond en ces termes :
citation –
C'est
tout le problème soviétique dont le principe économique était exactement celui
recommandé par l’apôtre Paul à ses ouailles…, mais qui n’a pas su démocratiser
« la dictature du prolétariat ». Il est vrai que cet immense empire
était en état de siège, et qu’encore aujourd’hui il en garde les réflexes et
une manière de se défendre dont pâtissent d’abord les siens. Ce ne doit pas
être un faire-valoir automatique du capitalisme : excès dans lequel est de fait
tombé le magistère social de l'Eglise sous Jean Paul II, accentué encore
par le comportement et le dire de
"récupération » du patronat chrétien... les noms et enseignes
nous sont familiers. Il y a l'économie mixte, qui n’est pas l’étatisation.
Les nationalisations de 1945 n'ont pas été le fait d'une dictature et elles
n'en ont pas engendré une, non plus. En revanche, c'est l'alternance de deux
extrêmes, les nationalisations de 1982 et les privatisations de 1986, qui a
donné de l’espace et même une apparence légitimité à des manipulations –
souvent enfantines, nous pensons au « raid » sur la Société générale,
l’été de 1988 – qui ont créé un climat spéculatif et permissif dévoyant les
entreprises. Celles-ci ont été assimilées à des virtualités en termes de gain,
et non plus d’appareils productifs. En découlent notamment les cooptations de
dirigeants, les prédations et recels par de hauts fonctionnaires des entités
qu'ils privatisaient.
De ce
point de vue, ces hauts fonctionnaires « défroqués » n’ont pas été
plus mauvais gestionnaires que les dirigeants n’ayant jamais appartenu à
l’ « énarchie » : Calvet naguère chez Peugeot, Mestrallet
pour Indo-Suez, Croisset pour le Crédit commercial de France, Pontet pour le
Crédit indistriel et commercial. Ce que nous voulons faire n’est cependant ni
encourager les « pantouflages » : il y en a eu assez et les
dispositions prises par Durafour il y a maintenant longtemps n’ont pas été respectées,
les commissions de déontologie ont manqué de rigueur, sinon de courage, quand
le recel patent était le fait d’un tout proche de mon prédécesseur, François
Pérol, ni « parachuter » à la tête des entreprises nationalisées des
gens de cabinet comme cela s’est tant fait même au début des gouvernements de
la gauche, voire de mon propre entourage.
Non,
pas du tout ! Nous voulons rendre les entreprises, banques comprises, à
leurs origines de métier et de marché, à l’esprit social qui est fidélité à un
objet et qui est pleine considération pour les salariés souvent attachés pour
la vie à leur entreprise. Donc, les nouveaux dirigeants seront issus de la
communauté des cadres et des agents ou ouvriers de chacune des rauisons
sociales nationalisées. Contrairement à ce qui avait été voulu à la Libération,
il ne s’agit pas d’une ambition étatique de prendre les leviers de commande de
notre économie : ces leviers seront agis en commun dans le cadre du
Commissariat général au plan, quel que soit l statut de chacun des acteurs
économiques, financier, social, culturel. Une concertation non pas selon les
cours de la bourse, non pas selon les actionnaires et les rapports de force
pouvant exister entre eux mais bien entre toutes les entreprises de droit
français ou celles de droit européen établies chez nous. Différemment de ce qui
a été voulu par le programme commun de gouvernement, ratifié en 1981 par
l’élection présidentielle de François Mitterrand, il ne va pas s’agir de
sauvegarder l’emploi : l’emploi est un signe de santé collective, et il
est pour chacun synonyme autant d’un salaire que de l’épanouissement d’une
formation ou d’une vocation. C’est un marqueur, ce n’est ni un moyen ni un
objectif, c’est un des résultats d’une entreprise, d’un pays qui marche, qui
avance. Ce que nous voulons, c’sst qu’à nouvau prime chez nous le bien commun,
c'est-à-dire la sauvegarde et l’accroissement qualitiatif et quantitaif de
notre patrimoine matéruiel et intellectuel. Ainsi notre indépendance à tous
égards sera maintenu et notre avenir autant qu’immédiatement notre équilibre
seront sauvegardés.
A
mesure de notre rétablissement national, et aussi du rétablissement de chacune
des entreprises concernées – nous ne parlons actuellement que de très grandes,
mais il peut y en avoir de très petites – l’Etat abandonnera sa tutelle directe
et ouvrira l’actionnariat en totalité ou en partie à d’autres que lui,
prioritairement à un actionnariat des salariés – auquel d’ailleurs nous pensons
faire application de ce qui fut appelé pendant le second mandat du général de
Gaulle, l’ « amendement Vallon » [xii], et dont on me fait comprendre maintenant qu’il fut une des
causes de sa chute – puis à un actionnariat populaire. L’emprunt citoyen
pouvant se garantir par ces nationalisations et se rembourser en
actions ou obligations de ces entreprises. Le détail de ces mécanismes
juridiques et financiers n’a pu être mis au point en vingt-quatre heures et
sera adapté sans doute à chaque branche d’activité concernée, voire à chaque
entreprise.
J’ai
pris des engagements de calendrier à mon élection. Je ne peux en prendre sur la
durée de ces nationalisations, mais elles sont temporaires. J ne les avais pas
inscrites à mon programme de campagne. J’y suis contraint et ne m’en suis rendu
compte que depuis peu par l’exploitation que certains acteurs de l’économie
française, nationaux ou étrangers, ont fait de notre souci d’obtenir d’eux le
maximum de gré à gré. Ils s’y sont refusés. Je n’ai donc pas à m’excuser de ces
nationalisations et elles se justifient d’elles-mêmes. Elles ne sont pas
idéologiques : elles sont la contribution du gouvernement à un retour de
la France dans l’économie dite réelle. Jusqu’à ces jours-ci – je m’en confesse
– nous allions vers une mise du pays, de ses ressources à l’encan et beaucoup
de salariés avaient déjà été ainsi bradés, remis au financement et avec leur
savoir-faire. – fin de citation
25/…/201… à 20:03
Septième entretien vespéral du président de la République
Pour son nouvel entretien d’avant
le journal télévisé, le président Hollande avait fait deux choix : celui
de la chaîne parlementaire pour continuer, a-t-il dit, de répondre aux
circonstances et aux Français, et celui de se soumettre aux appréciations et
aux suggestions des présidents de groupes parlementaires des deux assemblées.
Ce sont ces derniers qui ont
assuré le chef de l’Etat que – moyennant des débats en commissions et en séance
plénière bien préparés et bien menés – il pouvait y avoir un consensus de toute
la représentation nationale pour les nationalisations évoquées et pour faire
renouer le pays avec les emprunts citoyens.
En prenant acte avec une évidente
satisfaction, le président de la République a donné l’état de sa réflexion pour
une pratique plus sincère, moins « langue de bois », de notre
démocratie parlementaire. La Cinquième République a institué par de nombreux
moyens la stabilité gouvernementale, c’était et cela reste nécssaire, mais elle
a également innové en définissant ce qui est la compétence propre au
législateur, à la représentation nationale. Cette compétence est trop souvent
usurpée par le Gouvernement, à quoi répond le Parlement par des votes sans
signfication, ne traduisant pas le sentiment public et ne renforçant pas le
Gouvernement dans l’esprit des Français. Le vote de conscience – rien à voir
avec l’objection de conscience qui n’est pas loisible pour un fonctionnaire ou
un mandataire publics, sauf à renoncer à son emploi ou à sa charge – devra,
sauf question de confiance posée par le Gouvernement à sa majorité et à
l’ensemble de l’Assemblée nationale, rendre à chaque député la conscience plus
précise de sa responsabilité personnelle. Approuver n’est pas une obligation,
débattre en est une. L’institution de quorum pour une présence physique des
parlementaires en cas de vote, même inopiné, mettra fin au scandale pour
l’opinion nationale de voir des textes adoptés par des effectifs ridicules ou
par des procurations organisées pour le confort des élus et des partis.
Si le Parlement redevient
exemplaire dans l’exercice de ses prérogatives, au nivau de chacun de ses
membres, l’ensemble du peuple français aura à faire de même. Aucune élection,
aucun referendum à quelque niveau national ou local que ce soit ne seront plus
valable si une proportion des électeurs inscrits n’est pas respectée. Les votes
blancs, non seulement devraient être à l’avenir distingués des votes nuls, car
ils sont exprimés sciemment et pas par mégarde, mais ils compteront pour la
vérification du quorum. Ainsi des questions mal posées ou des choix entre
candidats également inopportuns, ne pourront plus être tranchés par abstention
ou par défaut. Enfin, il n’est pas possible qu’un ministre retrouve un siège
parlementaire s’il en avait un avant de participer au gouvernement, alors qu’il
a dû démissionner pour de fortes raisons. Ses électeurs doivent en être juges.
La réforme de 2008 a été manifestement un achat de quelques voix au moyen d’une
proposition démagogique aux votants du congrès de révision constitutionnelle.
Elle était contraire à la démocratie élective, notre principe.
Interrogé par le président du
groupe U.M.P. au Sénat sur l’instauration du vote obligatoire, à peine de
sanction financière, M. François
Hollande a répondu que la représentation nationale aura à en décider.
L’audience de la chaîne
parlementaire a été ce soir moindre que celle d’Arte aux premiers jours de
l’initiative présidentielle, et aussi que celle des télévisions publiques, mais
elle a étédix fois supérieure à ce qui est habituel pour la L.C.P.
25/…/201… à 20:05
Le PDG de Peugeot jette l’éponge
La direction de P.S.A.
communique : M. Varin, sensible à la situation de l’entreprise et soucieux
de ne pas heurter ses collaborateurs ni l’ensemble des ouvriers de la firme, a
– bien sûr – refusé ce qui lui était proposé.
25/…/201… à 20:7
Démenti de l’Elysée
La présidence de la République
communique :
Avoir une retraite chapeau quand
on est resté cinq ans seulement dans l’entreprise qui l’accorde, alors que les
résultats de la gestion du bénéficiaire sont mauvais, n’est pas justifié et est
inapproprié dans l’ambiance sociale actuelle.
Pourtant, aucune demande n’a été
faite à M Varin pour qu’il y renonce.
Certes, le perdant est l’Etat,
puisque le chiffre de 21 m€ correspond au coût de cette retraite pour PSA et
non à ce que M. Varin aurait touché : deux tiers, soit14m€ de ce montant
correspond aux taxes et charges sociales que PSA aurait versé sur vingt-cinq
ans, durée estimée pour établir la provision dans ses comptes et M. Varin
aurait touché 300 000 euros par an, dont 45% aurait été prélevé au titre
de l’IR… soit 3,5 m€. L’Etat est donc privé de 17,5 m€ de recettes
par la suppression de cet « emploi fictif de retraite ».
En revanche, M. Varin aurait pu
reverser à des associations caritatives. Au seuil de l’hiver, elles en ont un
besoin criant.
25/…/201… à 20:10
La
famille Peugeot
accepte la nationalisation de la firme au lion
Les conditions d’une prise de
contrôle par l’Etat ayant été communiquées à l’actionnaire historique et
principal de P.S.A., ceux-ci les ont acceptées. Une telle nationalisation, à
l’amiable, a pour précédent celle des réseaux privés de chemin de fer avant la guerre. Les compagnies
concessionnaires depuis Louis-Philippe, avaient elles-mêmes et ensemble demandé
le concours de l’Etat. En coincidence avec la victoire électorale du Front
populaire. A ce concours le gouvernement de M. Léon Blum avait mis la condition
de nationalisation.
25/…/201… à 22:45
Le président de la République attendu 10 Downing Street pour le
breakfast
M. David Cameron, flatté que le
président de la République française commence sa consultation eurpéenne par
lui, ainsi qu’il avait été discrètement convenu en marge de la réunion
monétaiare : euro-sterling, entend ménager le temps de sa première journée
en la faisant commencer tôt. A la britannique, il est vrai. Surtout donner
l’argumentaire britannique en priorité.
25/…/201… à 23:06
Programme du tour d’Europe par le président François Hollande
En rappelant qu’il est
susceptible de modifications chaque fois en dernière minute, étant donné la
qualité des personnalités concernées et l’extrême brièveté des délais pour
organiser les visites de travail du président de la République française à
chacun de ses pairs en Europe, le programme du tour d’Europe annoncé hier soir,
serait le suivant :
25/…/201… à 23:34
Renault nationalisé aussi
Les conditions faites à Peugeot
et acceptées par la famille fondatrice pourraient convenir à l’ex-Régie
Renault. Les deux constructeurs français estiment que leur solidarité peut être
avantageuse pour la réussite de l’emprunt devant payer le transfert de
propriété et constituer un gage d’avenir pour le moment où les entreprises
seront rendues à l’actionnariat privé.
Samedi
30 Novembre - 13 heures 15 & 21 heures … Dimanche 1er Décembre 2013 –
22 heures
[i] - Wikipédia – en ligne 18 Octobre 2013
Le Dictateur
Charlie
Chaplin dans la scène du discours d'Hynkel
Synopsis
Lors de la Première Guerre mondiale, dans un pays
imaginaire nommé la Tomanie et ressemblant beaucoup à l'Allemagne,
un soldat maladroit sauve la vie d'un pilote
de chasse nommé Schultz. Le soldat et Schultz réussissent à s'enfuir en
avion mais celui-ci s'écrase et le soldat est blessé. Devenu amnésique,
il passe de longues années à l'hôpital, coupé du monde. Entre temps, la
Tomanie est devenue un régime dictatorial, de type fasciste,
dirigé par Adenoïd Hynkel et les Juifs sont persécutés.
Finalement le soldat sort de l'hôpital et reprend son
métier de barbier dans sa boutique, qui a été incluse dans
un ghetto
juif. Le barbier est lui-même juif et peu au courant de l'évolution
politique et sociale de son pays, ni du fait qu'il est un parfait sosie du
dictateur.
Arrêté lors d'une rafle, il est accusé
de comploter contre le régime d'Hynkel et se retrouve en camp de
concentration avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où
la Tomanie envahit l'Österlich.
Finalement, les soldats confondent les deux
personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris
pour le dictateur est contraint de prendre sa place et improviser un discours à
la radio. Dans
son discours, le barbier défend la liberté de tous les humains, et prône la
tolérance, la démocratie et la paix.
- Société de production : United Artists
- Budget: 2 000 000 $
- Pays : États-Unis
- Langue : anglais
- Format : Noir et blanc - 1,33:1 - mono - 35 mm (RCA Sound System)
- Genre cinématographique : comédie
- Durée : 2 h 05
- Dates de sortie :
- États-Unis : 15 octobre 1940 (première à New York)
- Royaume-Uni : 15 décembre 1940
- États-Unis : 7 mars 1941
- France : 4 avril 1945
- Italie : 9 octobre 1946
- Allemagne de l'Ouest : 26 août 1958
- Tous publics
Tournage
Mis à part la fin du film, très émouvante, celui-ci
présente une suite de gags visuels ou de situations drôles. On peut citer
notamment les scènes lorsque le dictateur Hynkel joue avec un globe
terrestre gonflable, ou lorsque son homologue de Bactéria (un État
imaginaire inspiré de l'Italie fasciste) et lui rivalisent sur la hauteur
de leurs sièges respectifs.
Une des scènes poignantes
du film est celle, vue uniquement de dos, où le barbier regarde longuement
brûler sa boutique. Elle sera citée dans plusieurs ouvrages consacrés au
langage visuel dans le cinéma. Une autre scène mémorable est celle, à la fin du
film, du discours final du barbier, qui, ayant pris l’identité de Hynkel, se
lance dans un long et émouvant plaidoyer pour la paix et l'amitié entre les peuples, aux
antipodes du discours raciste et haineux du véritable Hynkel, plus tôt dans le
film.
Accueil public et critique
Le Dictateur
fut un succès populaire (et le plus grand succès de Chaplin). Il fut projeté à Londres pendant
la bataille d'Angleterre et nommé aux Oscars.
Il sortit sur les écrans en France en 1945. Il demeure le
film de Chaplin ayant eu le plus de succès en salles en France, avec plus de 8
millions d'entrées.
Malheureusement, il eut de mauvais débuts. Il fut
interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre, mais Hitler se le fit
projeter 2 fois en privé. Aux États-Unis, il eut des mauvaises critiques du
fait de la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre.
Aujourd'hui, le film est internationalement reconnu
comme un chef-d’œuvre. Il est classé comme meilleur film de tous les temps selon
la presse sur le site Allociné
à égalité avec Les moissons du ciel de Terrence
Malick, Les chaussons rouges de Michael
Powell et Emeric Pressburger, Il était un père de Yasujiro
Ozu, L'Éventail de Lady
Windermere d'Ernst Lubitsch, ET l'extra-terrestre de Steven
Spielberg, Le Mécano de la « General », de Clyde
Bruckman et Buster Keaton, Les poings dans les poches de Marco
Bellocchio, El
topo d'Alejandro Jodorowsky, In girum imus nocte et consumimur
igni de Guy
Debord, Mon
oncle de Jacques Tati, Voyage au bout de l'enfer de Michael
Cimino, Kagemusha, l'ombre du guerrier de Akira
Kurosawa, et Aguirre, la colère de Dieu de Werner
Herzog; ces 14 films ayant obtenus la note critique maximale de 5 étoiles.
Accueil en Allemagne
Hitler fit interdire le film en Allemagne, mais il
s’en procura une copie qu’il se fit projeter en privé à deux reprises5.
Chaplin, quand il apprit la nouvelle, dit qu'il donnerait n'importe quoi pour
savoir ce qu'en avait pensé Hitler6.
Cependant, Albert Speer, l'architecte d'Hitler, a nié que
celui-ci ait jamais vu le film7. L'historien
britannique Kevin Brownlow pense avoir trouvé des preuves selon
lesquelles le Führer aurait vu des projections privées du film[réf. nécessaire].
En pleine guerre, l'initiative de Nikola Radošević, un
projectionniste
d'une salle de cinéma de Belgrade en Serbie, qui venait de trouver une copie grecque du film,
Le Dictateur fut projeté à la place d'un autre film prévu pour cette
séance dans la salle de cinéma d'un pays occupé par les Allemands. Pendant 40 minutes,
le public regarda le film avec intérêt, jusqu'à ce qu'un SS se
trouvant dans la salle tire en direction de l'écran, entraînant une évacuation
du cinéma8.
Controverses
Chaplin subit des pressions de la United
Artists à propos de ce film politiquement sensible (les États-Unis
n'étaient pas encore engagés dans le conflit mondial à cette époque), mais
celui-ci sortit néanmoins six mois après la fin du tournage.
Le film fut censuré en Espagne (jusqu'en
1975), en Allemagne
(jusqu'en 1945, date
de sortie 1958),
ainsi qu'en Irlande qui, voulant rester neutre durant le conflit
européen, refusait la mention sous quelque forme que ce soit, de la guerre. Dès lors, le
film de Chaplin fut censuré au motif qu'il aurait pu provoquer des émeutes9.
vendredi 18 Octobre 2013 – 12
heures 25 à 15 heures 30
[ii] - texte du 6 Mai 2012
[iii] - note sur les
pendaisons de 1944
[iv] - résumé de l’argument
BFF
[v] - article BFF Le Monde . de Novembre 1974 Du
Terrible à Colombey
[vii] - bref rappel
biographique pour chacun in fine
[viii] - caractériser Pierre
Nora et son édition du journal du
septennat . Vincent
Auriol
[ix] -
retrouver pour le citer le passage attestant un de Gaulle, lampe éteinte, mains
à plat sur sa table travail, sans un paouer ou un dossier, et le téléphone
évidemment interdit, réféchissant un après-midi entier à la stupeur dee son
aide-de-camp inquiet du silence et de l’obscurité
[x] - source à retrouver
[xii] - l’exposer
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