mardi 23 décembre 2014

journal d'il y a cinquante ans


Mercredi 23 Décembre 1964                     19 h 50



Installé à Abriès [1] . Peu de gens. Temps correct. Télésiège ne fonctionne pas.

Vu le Curé ce soir, avec Michel. Un contemplatif. Un regard. Une flamme intérieure, une joie, communicative.

Tout aujourd’hui, guère de joie en moi. J’attends l’ami qui me donnera à boire [2]. Celui qui me donnera à boire,à vivre, à chanter. Michel, très occupé avec Philippe C. [3]. Une ou feux de mes phrases à l’emporte-pièce lui fait penser que je juge les autres. Le courant ne passe pas. M’aime-t-il ? Peut-être m’a-t-il aidé aujourd’hui ? Mais je n’ai pas eu la douceur humaine de le savoir.

Christian, quelques phrases, mais j’ai l’impression qu’il n’y a pas réciprocité. Si je me livre, et actuellement je ne puis donner que de l’incertitude, lui, ne se livre pas.

Je suis demandeur. Je suis faible et pauvre. Ma joie a passé. Je ne sais où aller. Et cependant surnaturellement, donc réellement, je sais que Dieu continue à m’emmener, mais je ne sais où. Seigneur où es-Tu ? Tu es là, mais où est ton chemin. Où m’emmènes-Tu ?

Demain, vigile de la Nativité. Transcendance et toute-puissance du Seigneur
- fait de Paul, l’Apôtre des Gentils
- enceint la Sainte Vierge de son Fils par l’intervention de l’Esprit
- fait comprendre cela et l’accepter à St Joseph

Au Seigneur appartient la terre et tout ce qui la remplit, l’univers et tous ceux qui l’habitent.  Chant d’Entrée

Les participants à ce camp en tireront-ils tout le parti ? se rapprocheront-ils de Toi, suivant ton plan. Alors qu’il me faut porter ce camp [4], je ne puis me porter moi-même.

Seigneur, prends en main ce camp. Prends ma vie. Prends tout ce que j’aime. Donne-moi tout. Fais-moi connaître ce que tu veux. Seigneur, vous savez bien que je vous aime. Et que je suis dans la joie de ta venue à Noël.

Ce soir, Seigneur, je t’offre ma tristesse, mon inquiétude quant à l’avenir, la peine d’être séparé de mes parents, ma déception devant Michel. Je t’offre, tout ce que j’aurai voulu dire ce soir à la prière. Je t’offre, tout-même qui t’offre à travers moi.


[1] - Hautes-Alpes, le Queyras… j’y emmène une quinzaine de mes anciens scouts, les aînés

[2] - réminiscence d’une fiche de lecture et d’un dialogue, récent à Solesmes, avec le Père Hôtelier, Jacques Meugniot

[3] - un de ses amis, étranger à notre groupe qu’il a souhaité que nous emmenions, fortes études scientifiques
[4] - de ski. Nous logeons dans le rez-de-chaussée d’une ferme désaffectée, salle commune et hygiène, cuisine minima

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