mercredi 4 janvier 2023

destin ? Gérald Darmanin

wikipédia à jour au 3 janvier 2023 ; consulté le 4


Gérald Darmanin

Gérald Darmanin

Illustration.
Gérald Darmanin en 2017.

Fonctions

Ministre de l'Intérieur et des Outre-merN 1

En fonction depuis le 6 juillet 2020
(2 ans, 5 mois et 28 jours)

Président

Emmanuel Macron

Premier ministre

Jean Castex
Élisabeth Borne

Gouvernement

Castex
Borne

Prédécesseur

Christophe Castaner (Intérieur, 2020)
Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, 2022)

Conseiller départemental du Nord

1er juillet 202128 août 2022
(1 an, 1 mois et 27 jours)

Avec

Doriane Bécue

Élection

27 juin 2021

Circonscription

Canton de Tourcoing-2

Président

Christian Poiret

Groupe politique

Union pour le Nord (LREM)

Prédécesseur

Maxime Cabaye

Successeur

Salim Achiba

Député français

22 juin22 juillet 2022
(1 mois)

Élection

19 juin 2022

Circonscription

10e du Nord

Législature

XVIe (Cinquième République)

Groupe politique

RE

Prédécesseur

Vincent Ledoux

Successeur

Vincent Ledoux

20 juin 201227 janvier 2016
(3 ans, 7 mois et 8 jours)

Élection

17 juin 2012

Circonscription

10e du Nord

Législature

XIVe (Cinquième République)

Groupe politique

UMP (2012-2015)
LR (2015-2016)

Prédécesseur

Christian Vanneste

Successeur

Vincent Ledoux

Maire de Tourcoing

23 mai3 septembre 2020
(3 mois et 11 jours)

Élection

23 mai 2020

Prédécesseur

Jean-Marie Vuylsteker

Successeur

Doriane Bécue

4 avril 20149 septembre 2017
(3 ans, 5 mois et 5 jours)

Élection

4 avril 2014

Prédécesseur

Michel-François Delannoy

Successeur

Didier Droart

Premier adjoint au maire de Tourcoing

9 septembre 201723 mai 2020
(2 ans, 8 mois et 14 jours)

Maire

Didier Droart
Jean-Marie Vuylsteker

Ministre de l'Action et des Comptes publics

17 mai 20176 juillet 2020
(3 ans, 1 mois et 19 jours)

Président

Emmanuel Macron

Premier ministre

Édouard Philippe

Gouvernement

Philippe I et II

Prédécesseur

Christian Eckert (Budget)
Annick Girardin (Fonction publique)
Jean-Vincent Placé (Réforme de l'État)

Successeur

Amélie de Montchalin (Fonction publique)
Olivier Dussopt (Comptes publics)

Vice-président du conseil régional des Hauts-de-FranceN 2

4 janvier 201617 mai 2017
(1 an, 4 mois et 13 jours)

Président

Xavier Bertrand

Successeur

Franck Dhersin

Conseiller régional des Hauts-de-France

4 janvier 20166 juillet 2020
(4 ans, 6 mois et 2 jours)

Élection

13 décembre 2015

Circonscription

Nord

Groupe politique

Les Républicains

Conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais

26 mars 201030 mars 2014
(4 ans et 4 jours)

Élection

21 mars 2010

Circonscription

Nord

Groupe politique

UMP

Biographie

Nom de naissance

Gérald Moussa1 Darmanin

Date de naissance

11 octobre 1982 (40 ans)

Lieu de naissance

Valenciennes (France)

Nationalité

Française

Parti politique

RPR (1998-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
LREM (2017-2022)
RE (depuis 2022)

Diplômé de

IEP de Lille

Profession

Juriste

Religion

Catholicisme

Résidence

Hôtel de Beauvau (Paris)


Gérald Darmanin

Gérald Darmanin

Ministres français de l'Intérieur
Maires de Tourcoing

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Gérald Darmanin, né le 11 octobre 1982 à Valenciennes (Nord), est un homme politique français.

Membre du Rassemblement pour la République (RPR), de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) puis des Républicains (LR), il est élu député en 2012 et maire de Tourcoing en 2014. Après être devenu vice-président du conseil régional des Hauts-de-France en 2016, il démissionne de l'Assemblée nationale pour cause de cumul des mandats.

Il est nommé ministre de l'Action et des Comptes publics dans le gouvernement Édouard Philippe en 2017. Il adhère à La République en marche (LREM) quelques mois plus tard, après avoir été exclu de LR. Ayant abandonné son mandat de maire de Tourcoing au profit de celui de premier adjoint après sa nomination comme ministre, il retrouve brièvement le fauteuil de maire en 2020, avant de redevenir conseiller municipal, et devient dans la foulée ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Jean Castex ; il est reconduit dans le gouvernement Élisabeth Borne.

Situation personnelle

Famille

Gérald Moussa Darmanin2 naît le 11 octobre 1982 à Valenciennes (Nord)3.

De religion catholique4, il est le fils de Gérard Darmanin, tenancier de bar à Valenciennes, et d'Annie Ouakid, femme de ménage2 ou conciergeN 3 à la Banque de France. Son grand-père paternel, Rocco Darmanin, né en 1902 à Béja en Tunisie, mineur de profession5, est issu d'une famille maltaise catholique, ayant peut-être une lointaine origine arménienne6. Son grand-père maternel, Moussa Ouakid, né en 1907 en Algérie dans le douar d'Ouled Ghalia (ex-commune mixte d'Orléansville dans l'Ouarsenis) a été tirailleur algérien2,N 4,7, résistant dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI) en 19448.

Gérald Darmanin se marie en juin 2010 avec Morgane Jumez, rencontrée à Sciences Po où elle militait à l'Unef. La jeune femme est alors l'attachée parlementaire de David Douillet9. Le couple se sépare en 2017. Après les accusations de sexisme portées en 2022 à l'encontre de Gérald Darmanin suite à son échange avec la journaliste Apolline de Malherbe sur BFM-TV, Morgane Jumez évoque sur son compte Instagram, selon plusieurs médias, « le comportement inadmissible » de son ex-époux, ajoutant : « ceux qui le connaissent savent… j'en fais partie »10.

Le 29 août 2020, il se remarie avec Rose-Marie Devillers, directrice conseil chez Havas11. Ils ont été présentés par Michel Bettan, vice-président exécutif d'Havas Paris, lui-même présenté à Gérald Darmanin par Xavier Bertrand, alors secrétaire général de l'UMP, en 200912.

Formation

Il poursuit ses études secondaires au lycée des Francs-Bourgeois, un établissement privé catholique, sous tutelle lasallienne (Frères des Écoles chrétiennes) du 4e arrondissement de Paris13. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Lille (2007)14.

Parcours politique

Militant au sein du RPR

Gérald Darmanin commence à militer et adhère au Rassemblement pour la République (RPR) à 16 ans15,14. Il est d'abord proche de Jacques Toubon16, dont il devient l'assistant parlementaire au Parlement européen au cours de son année d'étude à l'étranger15. Il intègre la direction des Jeunes du RPR16. Avec la création de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), dont il est particulièrement critique, il est, comme la plupart des anciens dirigeants des Jeunes du RPR, évincé de la direction des Jeunes populaires au profit des Jeunes libéraux en 200316.

Débuts au sein de l'UMP

Gérald Darmanin rejoint Christian Vanneste en 2004, après la condamnation de ce dernier en première instance pour des propos homophobes (jugement cassé en 2008)16. Pour Jean-Baptiste Forray, Darmanin suit Vanneste dans « la zone grise à la lisière de la droite et de l'extrême droite »17. En 2005, il lui succède comme délégué de l'UMP dans la dixième circonscription du Nord16. D'après l'universitaire Anne-Sophie Petitfils, il « procède à un travail de sélection implicite des adhérents les plus attachés à la personne du député » et, près de deux ans avant le premier tour des élections législatives de 2007, met en œuvre une stratégie qui « s’apparente à une forme de néo-clientélisme », consistant à « offrir des biens divisibles et [à] proposer des interventions personnelles à ses électeurs »16. Selon la journaliste du Canard enchaîné Anne-Sophie Mercier, Darmanin adopte une position catholique traditionaliste à « tendance intégriste » et une position homophobe18. Par l'entremise de Guy de Chergé, il collabore en 2008 au mensuel Politique magazine, organe de presse de l'Action française royaliste, inspiré de Charles Maurras et lié au mouvement Restauration nationale19,20,21.

Directeur de campagne de Christian Vanneste pour les élections législatives de 2007 et les élections municipales de 2008, lors desquelles il est élu conseiller municipal, il préside le groupe UMP et apparentés au conseil municipal de Tourcoing depuis le retrait de ce dernier. Au niveau national, il est conseiller aux affaires juridiques au sein de l'UMP auprès de Xavier Bertrand, alors secrétaire général du parti22.

Il est le chef de cabinet de David Douillet au secrétariat d'État chargé des Français de l'étranger, puis au ministère des Sports avant d'être nommé directeur de cabinet23 le 13 avril 2012.

Il est élu conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en mars 2010.

Député du Nord et élu local

Gérald Darmanin est élu député de la dixième circonscription du Nord le 17 juin 2012, il crée le lobby Cadets-Bourbons24. Lors de la séance d'élection du président de l'Assemblée nationale, le 26 juin 2012, il est secrétaire de séance, étant un des six plus jeunes députés de France.

Gérald Darmanin en 2013.

Il est l'un des députés UMP à voter en octobre 2012 contre le Pacte budgétaire européen. Le 6 juillet 2012, il appelle la ministre des Sports Valérie Fourneyron à « interdire le port du voile sur les terrains de football de notre pays » en réponse à la décision prise la veille par la Fifa25. Il signe la déclaration de principe du courant « La Droite populaire »26 et soutient la candidature de Xavier Bertrand pour la présidence de l'UMP lors du congrès d'automne 2012 dont il est le coordinateur, avant de se rallier à François Fillon27.

Après l'appel lancé par des associations de parents à retirer les enfants de l'école pour protester contre l'introduction de contenus inspirés de ladite « théorie » du genre, il déclare : « La théorie du genre est absurdité absolue. Il faut s’y opposer totalement »28.

En mars 2014, il se présente aux élections municipales à Tourcoing, sollicitant entre autres les votes de la communauté musulmane lors d'une rencontre privée à laquelle participait selon Mediapart le prédicateur Hassan Iquioussen, ainsi que Salim Achiba une personnalité locale, ancien adjoint de Christian Vanneste29. Sa liste l'emporte avec 45,6 % des voix au second tour de l'élection, devant celle conduite par le maire sortant Michel-François Delannoy, faisant ainsi passer la mairie de Tourcoing à droite. Ayant rétabli l'accès automobile au centre-ville, il déclare alors : « La voiture en soi n’est pas polluante »30.

En mai 2014, touché par le plafonnement des indemnités à cause de ses mandats de député du Nord, de vice-président de la MEL (72,5 % de l'indice brut 1 022), de président des syndicats mixtes SMALIM et SMIRT notamment, Gérald Darmanin annonce vouloir renoncer « au cumul des indemnités » et à ses 3 100 euros d'indemnités comme maire de Tourcoing31. Les adjoints au maire acceptent également une réduction de 5 % de leurs indemnités32.

En septembre 2014, il devient porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de l'UMP. Après la victoire de celui-ci, il est nommé, le 4 décembre, secrétaire général adjoint aux élections33.

Il est directeur de campagne de Xavier Bertrand pour les élections régionales de 2015 en Nord-Pas-de-Calais-Picardie34. Après sa victoire, en situation de cumul de mandats35, il démissionne de son poste de député36. Il est élu vice-président du conseil régional des Hauts-de-France, chargé des transports, des infrastructures de transport, des relations internationales, des transfrontaliers, du tourisme et de la communication.

Critiquant « l'entourage » et la « méthode » de Nicolas Sarkozy, il annonce peu après qu'il quitte la direction nationale des Républicains et donc son poste de secrétaire général adjoint37. Cependant, quelques mois plus tard, il lui apporte son soutien pour la primaire française de la droite et du centre de 201638. Le 29 août, il est nommé coordinateur de campagne. Le 29 novembre, après la victoire de François Fillon, il est nommé secrétaire général adjoint des Républicains, en tandem avec Annie Genevard39. Dans ce cadre, sentant monter la menace d'une candidature d'Emmanuel Macron pour la droite, il publie le 25 janvier 2017 une violente tribune dans L'Opinion intitulée « Le bobopopulisme de Monsieur Macron »40, et dans laquelle il fustige l'ex-ministre : il voit en lui « le pur produit du système : beaux quartiers, belles études, belle fortune, belles relations » et prédit que « Loin d’être le remède d’un pays malade, il sera au contraire son poison définitif »41.

Le 3 mars 2017, dans le cadre de l'affaire Fillon, il renonce à soutenir le candidat LR François Fillon à l'élection présidentielle42 avant de démissionner de ses fonctions de secrétaire général adjoint du parti Les Républicains deux jours plus tard43,44.

Ministre de l'Action et des Comptes publics

Gérald Darmanin en 2019.

Le 17 mai 2017, il est nommé ministre de l'Action et des Comptes publics au sein du gouvernement d'Édouard Philippe après l'élection d'Emmanuel Macron, qu'il qualifiait encore quelques mois plus tôt de « bobopopuliste », « démagogue », « poison définitif » de la Ve République et de « pur produit du système »45. Bernard Accoyer annonce alors qu'il ne fait plus partie des Républicains46. Cependant, François Baroin annonce dès le lendemain qu'il n'est pas formellement exclu du parti47. Il est exclu des Républicains le 31 octobre 2017, avec le ministre Sébastien Lecornu et les députés Franck Riester et Thierry Solère48. Le 25 novembre 2017, il adhère à La République en marche49.

Selon la règle tacite édictée par l'Élysée, un ministre doit démissionner de son mandat de maire dans le mois qui suit sa nomination50,51. Il annonce le 3 août 2017 qu'il quittera son poste de maire le 1er septembre 201752, ce qu'il fait en restant premier adjoint au maire de Tourcoing.

Il est épinglé par Mediapart pour avoir passé en août 2017 ses vacances en Corse dans la villa de « l’ancien président de la chambre de commerce d’Ajaccio, condamné pour trafic de drogue international »53. Il porte plainte pour diffamation, mais le média est relaxé54, les juges reconnaissant « le droit de Mediapart de publier des informations d’intérêt général » et constatant « l’absence de caractère diffamatoire des propos »55.

Il porte la réforme du prélèvement de l'impôt à la source, initiée sous le quinquennat précédent et qui entre en vigueur début 2019.

Lors du mouvement des Gilets jaunes, il se plaint des « additions dans les restaurants parisiens tournant autour de 200 euros lorsque vous ne prenez pas de vin », ce qui est perçu comme un élément de déconnexion entre le train de vie des personnalités politiques et le quotidien des Français56,57. Peu après, il déclare que « c'est la peste brune qui a manifesté » à Paris58.

En mars 2019, il annonce devant une assemblée d'étudiants de l'ESSEC la volonté du gouvernement de supprimer la déclaration de revenus annuelle pour les personnes dont la situation fiscale n'évolue pas d'une année sur l'autre59,60. Il considère que « cela permettra de simplifier la vie des citoyens et de faire des économies »61. Cette mesure pourrait être mise en place à partir de 2020 ou 2021.

Le 9 mars 2019, il indique s'interroger sur la suppression de la taxe sur l'audiovisuel public, ou redevance télévisuelle62. Il justifie cette proposition par les difficultés pour adresser cet impôt, alors que la taxe d'habitation sur laquelle il est prélevé est amenée à disparaître63. Il précise qu'il a proposé cette suppression à Emmanuel Macron et à Édouard Philippe64,65.

Alors qu'il est au gouvernement, il se présente comme tête de liste aux élections municipales de 2020 pour redevenir maire de Tourcoing66,67. La liste qu'il conduit l'emporte dès le premier tour avec 60,9 % des suffrages68, dans le contexte de la pandémie de Covid-19 et alors que la majorité présidentielle enregistre un résultat d'ensemble défavorable à l'issue de ce tour69. Élu maire le 23 mai 202070, il cumule ce mandat avec sa fonction de ministre, contrairement à la pratique instaurée par Lionel Jospin en 1997 et à la promesse faite par l’exécutif avant les élections71,72,73 ; il y est autorisé par Emmanuel Macron et Édouard Philippe, alors qu'il envisage de quitter le gouvernement dans le cas contraire74.

Ministre de l'Intérieur

Nomination

Gérald Darmanin en février 2021, lors d'un déplacement.

Le 6 juillet 2020, il est nommé ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement du nouveau Premier ministre, Jean Castex75. Il démissionne alors du conseil régional des Hauts-de-France76 et, après avoir annoncé qu'il quitterait ses fonctions de maire de Tourcoing le 14 juillet 202077, indique qu'il démissionnera de ce mandat fin août 202078,N 5. Le 7 juillet a lieu la passation des pouvoirs avec son prédécesseur, Christophe Castaner, tandis que des manifestations sont organisées place Beauvau et devant l'église de la Madeleine par des activistes et des associations féministes ainsi que des acteurs de la protection des droits de l'homme80, pour dénoncer sa nomination au ministère de l'Intérieur, Gérald Darmanin étant visé par une enquête concernant une accusation de viol (voir infra)81. Âgé de 37 ans, il devient le plus jeune ministre de l'Intérieur de la Ve République82. Son directeur de cabinet est Pierre de Bousquet de Florian, alors coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme sous l'autorité d'Emmanuel Macron qui « a souhaité procéder à ce mouvement » selon Le Monde83. Son cabinet est composé du premier cercle de son précédent cabinet à Bercy, issu pour partie de LR, et de transfuges de l'Élysée84.

Emploi du terme « Ensauvagement »

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Dans un entretien au Figaro85 peu après sa prise de fonction, Gérald Darmanin appelle à « stopper l’ensauvagement d’une certaine partie de la société », reprenant ainsi un terme popularisé par l'extrême droite, notamment par l'auteur Laurent Obertone, et que la droite tend à s’approprier86. L'usage de ce terme heurte au sein de la classe politique, y compris au sein de LREM87. Auditionné trois jours plus tard par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, il maintient et revendique l'usage du terme en renvoyant dos à dos ceux qui, d’un côté, « dénoncent ce mot » et ceux qui, de l’autre, « le promeuvent » en faisant « un lien entre insécurité et immigration »87. Il déclare par ailleurs : « J’ai lu dans la presse que le mot que j’ai employé avait un lien avec « sauvage », donc avec immigration, donc avec ethnicisation. Je suis à 100 000 lieues de cela »88. Une polémique médiatique s'ensuit au sujet de son désaccord affiché avec Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, conduisant Jean Castex à appeler à « fermer le ban », puis Emmanuel Macron à demander à ses ministres « de ne pas créer des polémiques entre [eux] »89.

Politique du chiffre dans la police nationale

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Il réinstaure des instructions écrites et chiffrées dans certains départements de la police nationale, notamment concernant les nouvelles amendes forfaitaires pour simple usage de stupéfiant. Il dément toutefois tout retour à la politique du chiffre et évoque plutôt une « politique du résultat »90.

Réaction à l'assassinat de Samuel Paty

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Le 18 octobre 2020, soit le surlendemain de l'assassinat de Samuel Paty, Gérald Darmanin réunit les préfets et leur ordonne d'arrêter et d'expulser du territoire les quelque 231 étrangers en situation irrégulière qui se trouvent dans le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT)91.

Le 19 octobre 2020, le ministre ordonne la fermeture de la grande mosquée de Pantin, son recteur M'hammed Henniche ayant publiquement admis avoir relayé une vidéo mettant en cause Samuel Paty, exactement une semaine avant qu'il ne soit assassiné à Éragny92,93. Le 9 avril 2021, la grande mosquée de Pantin rouvre sous surveillance, quelques jours avant le début du Ramadan94. Cette réouverture, négociée entre la mosquée et l'exécutif, ayant été obtenue à une seule condition, fixée par ce dernier : le départ du recteur M'hammed Henniche, pourtant réélu récemment95.

Dissolution de Génération identitaire

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Gérald Darmanin annonce le 26 janvier 2021 avoir demandé à ses services de réunir les éléments permettant d'étudier une proposition de dissolution de Génération identitaire. Cette proposition du ministre, « se déclarant scandalisé par le travail de sape de la République des militants de Génération identitaire », fait suite à la demande d'élus d'Occitanie après une opération anti-migrants, la « mission Pyrénées », menée par le groupuscule dans leur région96,97. Gérald Darmanin engage alors la procédure de dissolution98, qui aboutit le 3 mars 2021 à la dissolution de l'organisation d'extrême-droite par le Conseil des ministres99.

Projet de loi contre le séparatisme

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Gérald Darmanin porte, avec Marlène Schiappa, le projet de loi confortant le respect des principes de la République (dit « projet de loi contre le séparatisme »). Le projet est adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 16 février 2021, par 347 voix pour, 151 voix contre et 65 abstentions. Le 23 juillet 2021, après des mois d'allers-retours entre le Palais Bourbon et le Sénat, la version finale du texte est adoptée définitivement par le Parlement à la suite d'un vote des députés (par 49 voix pour, 19 contre et 5 abstentions)100.

Élections départementales et régionales 2021

Il est candidat aux élections départementales de 2021 dans le canton de Tourcoing-2, en binôme avec Doriane Bécue, qui lui a succédé à la mairie de Tourcoing à l'été 2020101. Il déclare conserver une « amitié particulière » pour Xavier Bertrand, candidat dans le même temps à sa réélection pour les élections régionales de 2021 dans les Hauts-de-France ainsi qu'à l'élection présidentielle de 2022, dont il avait été directeur de campagne en 2015, et l'appelle à soutenir Emmanuel Macron101. Lors des élections régionales dans les Hauts-de-France, Gérald Darmanin fait campagne dans le Nord. La liste sur laquelle il figure n'obtient que 10,2 % des voix, loin derrière les listes menées par Xavier Bertrand (38,9 %), Sébastien Chenu (22,7 %) et Karima Delli (22,6 %)102.

Destitution des imams de Gennevilliers et de Saint-Chamond et expulsion de l'imam Iquioussen

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Le 23 juillet 2021, il annonce sur son compte twitter avoir obtenu la destitution de deux imams (Mohamed el Mehdi Bouzid de la mosquée Ennour de Gennevilliers et Mmadi Ahamada de la mosquée Attakwa de Saint-Chamond) à qui il reprochait d'avoir tenu des propos « tout simplement inacceptables » et « attentatoires à l'égalité femmes-hommes » dans des sermons (khoutab) datant respectivement du 4 juin et du 20 juillet 2021 (premier jour de l'Aïd el-Kébir)103. Ces licenciements à la demande de l'exécutif interviennent « dans le cadre de la lutte contre le séparatisme »104 et déclenchent une polémique, puisqu'ils suscitent l'incompréhension, voire le mécontentement, d'une partie des fidèles des deux mosquées et des musulmans de France105.

Le 28 juillet 2022 il annonce sur Twitter l'expulsion prochaine de l'imam Hassan Iquioussen, né en France en 1964, en faisant état de « discours haineux à l’encontre des valeurs de la France contraire à nos principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes », à la suite d'une note de la préfecture du Nord106.

Dissolution de la maison d'édition Nawa

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Le 17 septembre 2021, il annonce sur son compte Twitter avoir lancé une procédure de dissolution à l'encontre de la maison d'édition « Nawa » au motif que celle-ci diffuserait des ouvrages « légitimant le jihad » et « en contestation directe avec des valeurs occidentales »107. La veille, les avoirs de l'association et de ses dirigeants avaient été gelés sur décision ministérielle108. Le 29 septembre 2021, Gérald Darmanin officialise la dissolution de la maison d'édition en Conseil des ministres109.

Dissolution du groupe antifasciste lyonnais GALE puis suspension

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Gérald Darmanin fait un signalement au ministère de la justice pour dissoudre le groupe antifasciste lyonnais GALE, le 30 mars 2022110 en utilisant les modifications de la « loi séparatisme » promulguée en août 2021. Pascale Léglise, directrice des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur justifie cette dissolution par l'« accumulation de faits présentés comme des agissements violents ou des provocations à la violence et à la haine contre les forces de l'ordre et l'extrême droite ». Les avocats Olivier Forray et Agnès Bouquin déposent début avril 2022 un référé liberté auprès du Conseil d'État. Olivier Forray explique au Conseil d'État que les accusations sont imprécises et que si l'on vérifie les faits au cas par cas, on se retrouve à chaque fois avec des contrevérités. Dans sa décision du 16 mai, le conseil d'État déclare que « les éléments avancés par le ministre de l'Intérieur ne permettent pas de démontrer que la GALE a incité à commettre des actions violentes et troublé gravement l'ordre public » et suspend la dissolution111,112.

Réélection lors élections législatives de juin 2022

Le 5 mai 2022, Gérald Darmanin annonce sa candidature aux élections législatives de 2022 dans la 10e circonscription du Nord, « après en avoir discuté avec le président de la République »113. Au soir du second tour, le 19 juin, il est réélu député du Nord avec 67,15% des suffrages face à Leslie Mortreux, son adversaire de la NUPES114.

Projet de loi sur l'asile et l'immigration

En juillet 2022, il annonce un projet de loi sur l'asile et sur l'immigration, que la première ministère Elisabeth Borne décide de faire précéder d'un débat à l'automne.115

Controverses et affaires judiciaires

Accusations d'homophobie

Alors qu'il vient d'être nommé ministre de l'Action et des Comptes publics en 2017, plusieurs tweets qu'il avait écrits lors des débats autour du mariage homosexuel refont surface lors de la Journée de lutte contre l'homophobie. Il y écrivait notamment son refus, en tant que maire de Tourcoing, de marier des couples d'homosexuels, évoquait une réforme néfaste et mettait en avant son soutien à La Manif pour tous et son opposition parlementaire au projet de loi. Il continuait également de vouloir sa suppression l'année suivante. Plusieurs médias, personnalités et associations rappellent alors ces faits et l'accusent d'homophobie 116,117,118. Gérald Darmanin dit regretter ses écrits et met en avant son manque d'expérience, tout en déclarant qu'il aurait préféré que son ancien parti ait voté un contrat d'union civile119.

La même polémique et les mêmes accusations reprennent en 2020, lorsqu'il devient ministre de l'Intérieur. En lien avec les accusations de viol dont il est l'objet, une pétition lancée pour « un gouvernement qui ne promeut ni racisme, ni culture du viol, ni LGBTQIA+ phobies » recueille rapidement plusieurs dizaines de milliers de signatures120,121.

Cumul des mandats et des indemnités

Dès novembre 2017, L'Obs révèle que Gérald Darmanin continue de cumuler ses mandats de conseiller régional et de vice-président de la métropole européenne de Lille avec sa fonction ministérielle. Auparavant, il avait déclaré être « pour le cumul des mandats » mais « contre le cumul des indemnités »122.

Sur sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique déposée après sa nomination au gouvernement, il déclare cumuler ses indemnités de maire, de vice-président puis de conseiller régional des Hauts-de-France, de vice-président de la MEL et, depuis mai 2017, de ministre, mais également de 28 sièges au sein d'organismes publics ou privés ou de sociétés en tant que représentant d'une collectivité locale123.

Selon René Dosière, la loi ne permet toutefois pas aux ministres de percevoir « plus d'une demi fois le montant de l'indemnité parlementaire », soit 2 799,89 euros bruts par mois, en plus de la rémunération de ministre de 9 940 euros122. Gérald Darmanin dépasserait donc le plafond légal autorisé. Il a déclaré qu'il n'était pas au courant de cette règle122.

En septembre 2018, le site d'information Médiacités révèle que plus d’un an après sa nomination comme ministre, Gérald Darmanin est toujours premier adjoint au maire de Tourcoing, vice-président de la MEL et conseiller régional, mais qu'il a abandonné la plupart de ses autres fonctions124. Le site relève également ses absences et indique notamment que la région Hauts-de-France lui verse 100 % de son indemnité alors qu'il n'est présent qu'à 20 % des séances du conseil régional124,125.

Le 23 novembre 2018, il démissionne de son poste de vice-président de la métropole européenne de Lille126.

À partir du 23 mai 2020, alors qu'il est toujours ministre de l'Action et des Comptes publics, il se trouve de nouveau en situation de cumul après avoir été élu maire de Tourcoing127,128. Il déclare alors que le président de la République et le Premier ministre l'ont « autorisé, pendant un temps et vu les circonstances exceptionnelles » liées à la pandémie de Covid-19, « à exercer ces deux fonctions […] mais sans cumuler les rémunérations » : il indique qu'il ne touchera pas celle liée à la fonction de maire73.

Accusations de viol et de harcèlement en 2017

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En 2009, Sophie Patterson-Spatz, une sympathisante de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) et ancienne escort-girl, contacte le parti pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage, menaces et harcèlement envers un ex-compagnon129,130. Le 17 mars 2009, elle se présente au siège du parti, alors situé rue La Boétie à Paris, où elle est mise en relation avec Gérald Darmanin, qui la reçoit en tant que chargé de mission au service des affaires juridiques du parti131. Par la suite, les deux passent la nuit ensemble, d'abord au restaurant Chez Françoise dans le quartier des Invalides puis dans le club libertin Les Chandelles dans le quartier de l'Opéra et enfin à l'hôtel Montpensier, où ils auraient eu un rapport sexuel129,132. Après cette soirée, Gérald Darmanin écrit en sa qualité de conseiller municipal de Tourcoing à la garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, pour lui demander « de bien vouloir faire recevoir Mme Patterson ou, pour le moins faire étudier sérieusement son dossier ». L’affaire sort dans les médias après un article du Monde en janvier 2018, révélant une plainte pour viol de Sophie Patterson-Spatz133,129.

Après la nomination de Gérald Darmanin au gouvernement en mai 2017, Pierre Spatz, l'époux de Sophie Patterson-Spatz, écrit au garde des Sceaux, François Bayrou, pour dénoncer le nouveau ministre pour ces faits allégués129. Sophie Patterson-Spatz présente le rapport sexuel comme non-consenti, obtenu par la surprise129 et constitutif d’un viol. Gérald Darmanin ne nie pas l'existence du rapport sexuel, l'envoi d'une lettre à la garde des Sceaux en faveur de la plaignante ni l'existence d'échanges SMS allant dans ce sens, mais conteste le défaut de consentement — en particulier le fait que le consentement aurait été surpris — et en conséquence la qualification de viol134,135. Une première plainte est déposée et classée sans suite en juillet 2017133.

En janvier 2018, une nouvelle plainte est déposée pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance133,136. À la suite d'une deuxième enquête, la plainte est de nouveau classée sans suite en février 2018133. Une troisième plainte pour les mêmes faits, cette fois avec constitution de partie civile, force le parquet à déclencher l'action publique et entraîne la désignation d'un juge d'instruction. À la mi-août 2018, un juge d'instruction parisien prononce une ordonnance de non-lieu, suivant les réquisitions du parquet137. Il écrit : « Le défaut de consentement ne suffit pas à caractériser le viol. Encore faut-il que le mis en cause ait eu conscience d'imposer un acte sexuel par violence, menace, contrainte ou surprise »137.

La plaignante interjette appel du non-lieu, mais est déboutée, la Cour d'appel jugeant l'appel hors-délai dans une ordonnance rendue en octobre 2018. En novembre 2019, la décision de la Cour d'appel est annulée par la Cour de cassation, se fondant sur un vice dans la procédure : la notification du non-lieu étant intervenue trop tardivement138. Par la suite, le 9 juin 2020N 6, la Cour d'appel de Paris ordonne la reprise des investigations sur les accusations de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance139,140,141. Gérald Darmanin est entendu en décembre 2020 sous le statut de témoin assisté142.

Collage féministe « Darmanin violeur » à Limoges en 2020.

En juillet 2020, la nomination de Gérald Darmanin à la tête du ministère de l'Intérieur rencontre une vive opposition des mouvements et de militants féministes143,144,145. Est notamment mis en avant le conflit d’intérêts que constituerait le fait qu’il dirige, comme ministre de l'Intérieur, les services d’enquête chargés d’investiguer la plainte qui le vise146,147. La militante féministe Anaïs Leleux va jusqu'à saisir, sur ce point du conflit d'intérêt, la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique148. Néanmoins, le cabinet de Gérald Darmanin affirme que celui-ci a signé « une lettre de déport sur l’instruction le concernant », « le jour de sa prise de fonction », et rappelle que si des policiers devaient participer à l’enquête, ils seraient sous l’autorité du juge d’instruction146, lequel est indépendant. Une tribune de soutien appelant à la « retenue » et au respect de la « présomption d'innocence » est signée par environ 200 élus proches du ministre149, dont Xavier Bertrand149, tandis qu’une autre appelant à la démission du ministre, à l’initiative du collectif #NousToutes, l’est par 20 000 jeunes de 13 à 25 ans150.

Le 12 mars 2021, Gérald Darmanin est confronté à la plaignante devant la juge d'instruction Mylène Huguet au tribunal judiciaire de Paris151.

Le mardi 11 juin la cour d'appel de Paris ordonne la reprise des investigations malgré les réquisitions du parquet général152.

Le 13 septembre 2021, la juge d'instruction chargée de l'enquête prononce la fin des investigations sans mettre en examen le ministre153,154. Un non-lieu est requis par le parquet le 12 janvier 2022155 et ordonné le 8 juillet 2022156.

Accusations d'abus de faiblesse en 2018

Gérald Darmanin est accusé d'abus de faiblesse par une habitante de Tourcoing, qui porte plainte en février 2018. Elle l'accuse de l'avoir obligée à des relations sexuelles en échange de l'obtention d'un logement et d'un emploi en 2015157. L'enquête a été classée sans suite en mai 2018 : le ministère public déclare que « Les actes d'enquête réalisés n’ont pas permis d'établir l'absence de consentement de la plaignante et n’ont pas caractérisé davantage l’existence d'une contrainte, d’une menace, d'une surprise ou d’une quelconque violence à son endroit »158.

Le 2 mars 2018, Gérald Darmanin porte plainte envers la plaignante pour « dénonciation calomnieuse », plainte qu'il retire le 29 octobre suivant159.

Le 21 juillet 2020, l'association Pourvoir féministe effectue diverses saisines pour relancer cette affaire au motif du trafic d'influence, estimant que si la plaignante a retiré sa plainte, elle continue de bénéficier de biens publics (logement social et emploi public)160,161. L'ancienne plaignante manifeste alors son soutien à Gérald Darmanin162. Le parquet de Paris classe l'affaire sans suite le 2 septembre 2020163.

Reprise de propos antisémites

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En mars 2021, certains passages de l'essai de Gérald Darmanin publié en février Le séparatisme islamiste - Manifeste pour la laïcité font surface dans le débat public à la faveur de citations repérées par la journaliste Sarah Benichou sur Twitter164. Dans ces extraits mis en exergue, Gérald Darmanin décrit la politique de Napoléon Ier à l'égard des Juifs de France et semble reprendre à son compte les stéréotypes antisémites de l'époque, notamment en précisant que parmi les Juifs « Certains d’entre eux pratiquaient l'usure et faisaient naître troubles et réclamations ». Il reprend également une lettre de Napoléon à son ministre de l'Intérieur Jean-Baptiste Nompère de Champagny : « Notre but est de concilier la croyance des juifs avec les devoirs des Français et de les rendre citoyens utiles, étant résolu de porter remède au mal auquel beaucoup d’entre eux se livrent au détriment de nos sujets. ». Gérald Darmanin ne semble donc pas condamner cette vision des Juifs comme un « mal » pour la France. Mieux, il salue cette lettre comme une « lutte pour l'intégration avant l'heure ». L'essai de Gérald Darmanin est consacré au « séparatisme islamiste » ; certains comprennent ainsi qu'il s'appuie sur cette vision napoléonienne des Juifs de France pour guider sa politique vis-à-vis des Musulmans de France : « Gérald Darmanin ne prend aucun recul devant le « ma » que Napoléon Ier attribue aux juifs, et qualifie la politique napoléonienne de « lutte pour l'intégration avant l’heure ». Une analogie étonnante pour justifier sa loi dite luttant contre le « séparatisme islamiste » » commente Naïm Sakhi dans L'Humanité165 tandis que Sarah Benichou s'offusque : « On apprend donc que ce grand moment de l’antisémitisme d'État napoléonien sert de boussole à notre ministre de l'Intérieur qui affirme, dans son dernier livre, que la présence de « milliers de juifs » en France fut une « difficulté à régler » »164. La mention des extraits sus-cités par Edwy Plenel dans l'émission C ce soir le 22 mars donnera un fort écho à la polémique sur les réseaux sociaux notamment : « Mardi soir, les termes « Napoléon », « Plenel », « Juifs » et « Darmanin » étaient parmi les sujets les plus commentés de Twitter en raison de la polémique. », relèvera The Times of Israel166 .

Publications

Distinctions

Détail des mandats et fonctions

Au gouvernement

À l'Assemblée nationale

Au niveau local

Autres

Résultats électoraux

Élections législatives

Année

Parti

Circonscription

%

Issue

1er tour

2d tour

2012175


UMP

10e du Nord

24,9

54,9

Élu

2022176


LREM

39,1

57,5

Élu

Élections départementales

Année

Parti

Canton

%

Issue

1er tour

2d tour

2021177


DVD

Canton de Tourcoing-2

54,1

64,9

Élu

Élections municipales

Année

Parti

Commune

Position

%

Sièges obtenus

1er tour

2d tour

2014178


UMP

Tourcoing

Tête de liste

37,8

45,6


39  /  53

2020179


LREM

60,9



46  /  53

Notes et références

Notes

  • Portefeuille des Outre-mer ajouté le 4 juillet 2022.

  • Délégué aux transports, aux infrastructures de transport, aux relations internationales et transfrontalières, au tourisme et à la communication.

  • Selon la journaliste du Canard enchaîné, Anne-Sophie Mercier, il présente faussement sa mère comme ayant été femme de ménage, alors qu'elle était en réalité concierge à la Banque de France (cf. Le Canard enchaîné, numéro du 19 juillet 2017, « Le bébé rageur », page 7).

  • Gérald Darmanin revendique un grand-père harki. Dans le dossier de résistant de Ouakid Moussa (GR 16 P 452368 détenu et consultable au SHD de Vincennes) qui contient son parcours militaire avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale, il n'est fait nulle mention qu'il était harki. Il ne pouvait l'être par ailleurs puisqu'il était adjudant-chef dans l'armée française et disposait donc du statut militaire alors que les harkis, stricto sensu, étaient des supplétifs recrutés sur place durant la guerre d'Algérie qui eux ne disposaient pas du statut militaire sous lequel étaient au contraire placés, par exemple, les tirailleurs. Les supplétifs étaient des civils liés à l’armée française par un simple contrat, qui n’assurait pas les mêmes protections que le recrutement dans les cadres de l’armée. Même si dans le vocabulaire contemporain, le terme « harki » renvoie parfois à l’ensemble des combattants d’origine algérienne ayant été dans les rangs de l’armée française pendant la guerre d’Algérie, et pas seulement aux harkis stricto sensu, il ne peut en aucun cas être appliqué à une personne gradée disposant du statut militaire (voir décret no 61-1201 du 6 novembre 1961 qui a fixé le cadre applicable aux personnels des harkas).

  • Sa démission est acceptée par le préfet le 3 septembre 202079.

  1. Le délai entre la cassation de novembre 2019 et la reprise de l'examen de la plainte en juin 2020 correspond aux grèves de l'hiver 2019 suivies du confinement du printemps 2020.

Références

  • Saïd Mahrane, « Gouvernement : l'incroyable destin de Gérald Darmanin », Le Point,‎ 17 mai 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 18 mai 2017).

  • François Miguet, « Les Petits Secrets de Gérald Darmanin », Capital, no 311,‎ août 2017, p. 32-34.

  • Acte de mariage N° 287 de Rocco Darmanin et Adèle Demarque à Denain le 11 décembre 1926, Etat civil de la ville de Denain

  • « Ma mère était femme de ménage, mon grand-père harki et ancien tirailleur algérien, mon père tenait un bistro. Mon deuxième prénom est Moussa », a-t-il déclaré dans un portrait que lui a consacré Libération en 2012", dans « Gérald Darmanin, un sarkozyste devenu macroniste » [archive], Capital.fr, 17 mai 2017. Il était également adjudant-chef dans l'armée française et décoré de la médaille militaire (décret du 17 avril 1958, « Ouakid Moussa, adjudant-chef, classe 1927 M, recrutement d'Alger, mie R. M. 2311; 28 ans de services, 5 campagnes », Journal officiel de la République française, 1958, p. 4346).

  • Gérald Darmanin: Les secrets d'un ambitieux, Anita Hausser, Jean-François Gintzburger, L'Archipel, 2021

  • [1] [archive] Gérald Darmanin, son ex-femme, Morgane, toujours furieuse contre lui : "Ceux qui le connaissent savent" sur public.fr du 25 mars 2022

  • Anne-Sophie Petitfils, « Mobilisations et luttes internes autour des questions homosexuelles à l’UMP : l’« affaire Vanneste » », Politix, vol. 4, no 92,‎ 2010, p. 99-124 (lire en ligne [archive], consulté le 29 septembre 2015).

  • La République des Apparatchiks. Enquête sur les meilleurs agents du système. Jean-Baptiste Forray Fayard, 31 mai 2017.

  • « Gérald Darmanin : « À Bercy, je ne suis pas extrêmement heureux » », Charles,‎ décembre 2017, p. 48 à 58 (lire en ligne [archive]).

  • Les équipes parlementaires des eurodéputés: Entreprises politiques et rites d'institution. Sébastien Michon, Primento/Larcier, 30 juin 2014.

  • Le petit dico politique de la relève. Samir Tounsi, Éditions Du Moment, 19 novembre 2015

  • lefigaro.fr, « UMP: Bertrand aurait ses parrainages », Le Figaro,‎ 5 septembre 2012 (lire en ligne [archive], consulté le 17 mai 2017).

  • « Le compteur des lâcheurs de Fillon : Ils sont pour l'instant 296 (max : 306) », Libération,‎ 9 mars 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • A.B. avec AFP, « Fillon: Gérald Darmanin quitte son poste de secrétaire général adjoint de LR : En quittant son poste de secrétaire général adjoint du parti LR, Gérald Darmanin marque son désaccord avec la volonté de François Fillon de rester candidat à la présidentielle coûte que coûte… », 20 minutes,‎ 5 mars 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • AFP, « Face à l'acharnement de Fillon, Gérald Darmanin quitte son poste de secrétaire général adjoint des Républicains : « Le respect de la parole donnée est la seule façon de lutter contre le FN. La trahir, c'est creuser le fossé avec le peuple » », HuffPost,‎ 6 mars 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • AFP, « Bruno Le Maire et Gérald Darmanin exclus des Républicains : Le gouvernement du nouveau Premier ministre Édouard Philippe, a été dévoilé ce mercredi 17 mai. Il compte 22 membres dont trois ministres d'État. Premières réactions à ces nominations du monde politique et des syndicats », Midi libre,‎ 18 mai 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 30 août 2017).

  • Arthur Berdah et Loris Boichot, « Pour Baroin, Le Maire et Darmanin sont des « prises d'otages », pas des « prises de guerre » : Invité de RTL ce jeudi matin, le chef de file des Républicains pour les élections législatives a minimisé l'entrée au gouvernement de deux membres de sa famille politique. Il refuse toutefois de les exclure «juridiquement », Le Figaro,‎ 18 mai 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 30 août 2017).

  • « Darmanin, Solère et Lecornu adhèrent à En Marche », jdd,‎ 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 25 novembre 2017).

  • A. Cl et V, « Gérald Darmanin, devenu ministre, ne sera plus maire le premier septembre : Nommé ministre de l’Action et des Comptes publics en mai dernier, le maire de Tourcoing est contraint de rendre son écharpe. Ce sera fait lors d’un conseil municipal réuni le 1er septembre », La voix du Nord,‎ 3 août 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 30 août 2017).

  • « Poursuivi en diffamation par deux ministres, « Mediapart » relaxé », Le Monde.fr,‎ 13 novembre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 13 novembre 2020)

  • Sarah Ugolini, « Les restaurants à 200 euros de Gérald Darmanin : lors d'un discours à la Sorbonne, le ministre de l'Action et des Comptes publics a voulu montrer son empathie envers les « gilets jaunes » en se plaignant « des additions dans les restaurants parisiens de 200 euros ». Une déconnexion des réalités des Français qui ne passe pas », Capital,‎ 23 novembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • Claire Rodineau, « Pour parler de la déconnexion avec les « gilets jaunes », Darmanin évoque « les restos parisiens à 200 euros » : Dans une conférence donnée à la Sorbonne, le ministre de l'Action et des Comptes publics a expliqué devoir « comprendre ce que c'est de vivre avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros » », BFM TV,‎ 23 novembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • Benoît Floc'h et Audrey Tonnelier, « Gérald Darmanin propose de supprimer la déclaration de revenus : Le ministre veut exempter de cet exercice annuel les personnes dont la situation n’a pas changé dans l’année », Le Monde,‎ 22 mars 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • AFP, « Gérald Darmanin propose de supprimer la redevance télévisuelle », Le Figaro,‎ 29 mars 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • « Le ministre Gérald Darmanin propose à Emmanuel Macron de supprimer la redevance audiovisuelle : Le ministre de l'Action et des Comptes publics a indiqué qu'il avait proposé cette mesure au président de la République et au Premier ministre », France Info,‎ 29 mars 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • AFP, « Gérald Darmanin propose la suppression de la redevance audiovisuelle : Le ministre des comptes publics estime que la suppression progressive de la taxe d’habitation va compliquer la perception de la contribution à l’audiovisuel public », Le Monde,‎ 29 mars 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • « Gérald Darmanin engage la procédure de dissolution du groupe Génération identitaire », Le Monde.fr,‎ 14 février 2021 (lire en ligne [archive], consulté le 14 février 2021)

  • « Intempéries, sécurité, immigration: Gérald Darmanin, le tube de l’été », Le Temps,‎ 19 août 2022 (ISSN 1423-3967, lire en ligne [archive], consulté le 19 novembre 2022)

  • Stéphanie Fontaine, « Gérald Darmanin continue de cumuler les mandats et les indemnités : Le ministre des Comptes publics n'est plus maire de Tourcoing mais demeure vice-président de la Métropole européenne de Lille », L'Obs,‎ 29 novembre 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • Thomas Perroteau avec Yves Adaken, « Cumul, absences, indemnités : les mauvais comptes de Gérald Darmanin : Le ministre de l’Action et des Comptes publics empile toujours les mandats locaux pour ne pas injurier l’avenir. Mais ce roi du cumul est aussi un champion des absences. C'est notamment le cas à la Région qui lui verse 100 % de son indemnité de conseiller alors qu'il n'est présent qu'à 20 % des séances », Médiacités Lille,‎ 14 septembre 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 2 juin 2019).

  • Lucie Soullier, Émeline Cazi et Olivier Faye, « Gérald Darmanin visé par une accusation de viol », Le Monde,‎ 27 janvier 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 14 novembre 2019)

  • « Plainte contre Darmanin : ses avocats ne nient pas les faits… mais n’y voient pas un viol », Marianne,‎ 30 janvier 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 15 juillet 2020).

  • « Plainte pour viol contre Darmanin : un juge ordonne un non-lieu », Le Monde,‎ 31 août 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 14 novembre 2019)

  • « La justice va réexaminer le non-lieu dont a bénéficié Gérald Darmanin, accusé de viol », Le Monde,‎ 14 novembre 2019 (lire en ligne [archive], consulté le 14 novembre 2019)

  • « La justice ordonne la reprise des investigations sur les accusations de viol contre Gérald Darmanin », Le Monde.fr,‎ 11 juin 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 12 juin 2020)

  • « Visé par une accusation de viol, Gérald Darmanin entendu sous le statut de témoin assisté », Le Monde.fr,‎ 14 décembre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 14 décembre 2020)

  • « Les militantes féministes ulcérées par les nominations de Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti », Le Monde.fr,‎ 7 juillet 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 7 juillet 2020)

  • (en-US) Adam Nossiter, « Macron’s New Cabinet Stirs Ire of French Feminists », The New York Times,‎ 8 juillet 2020 (ISSN 0362-4331, lire en ligne [archive], consulté le 13 juillet 2020)

  • « Accusation de viol contre Gérald Darmanin : le parquet de Paris requiert un non-lieu », Le Monde,‎ 13 janvier 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 13 janvier 2022)

  • « Accusation de viol : non-lieu en faveur de Gérald Darmanin », Le Monde,‎ 11 juillet 2022 (lire en ligne [archive], consulté le 11 juillet 2022)

  • AFP, « Accusations contre Darmanin : Une association saisit la justice pour relancer une affaire classée en 2018 », 20 minutes,‎ 23 juillet 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 27 juillet 2020)

  • Irène Ahmadi, « Darmanin : « Pourvoir Féministe » tente de relancer une affaire classée en 2018 », Les Inrockuptibles,‎ 23 juillet 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 23 juillet 2020).

  • « Darmanin accusé de « trafic d’influence » : le parquet de Paris classe sans suite », Le Monde.fr,‎ 2 septembre 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 2 septembre 2020)

  1. « Résultats municipales 2020 à Tourcoing » [archive], sur Le Monde.fr, Le Monde (ISSN 1950-6244, consulté le 23 mai 2020).

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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