mardi 30 août 2016
lundi 29 août 2016
dimanche 28 août 2016
samedi 27 août 2016
vendredi 26 août 2016
jeudi 25 août 2016
mercredi 24 août 2016
ce que j'essaye d'écrire
Plan « pour que demain commence »
matière du livre – un moment de
ma vie me permettant une appropriation
de la France par analogie
1° le doute
vieillissement, problèmes de
santé, de capacités diverses, y compris d’écrire
séquences répétées d’échecs répétés
prouver ma fécondité (à moi-même,
à autrui, aux autres, mon adaptation autant aux circonstances qu’à mon âge)
= la France
le doute d’elle-même, le doute
des siens sur elel
elle ne s’accorde plus avec ses
dirigeants, ne sait plus les discerner, les former
elle doute de sa capacité à
relever les défis
. sa société et la diversité
moins religieuse et ethnique,
mais plutôt l’agnosticisme ambiant et non la guerre des religions, contre
l’islam
. son économie grugée ?
trahie ?
les réformes ; sensation de
capacités en soi pas évaluées par elle-même, par les siens, par les dirigeants
(politiques, entreprises, religieux, intellectuels)
2° le discernement
la perte ou l’hésitation du
discernement – quelle orientation ?
le repos ? végétaux,
animaux, conjugalité, paternité
mais laisser quelque chose,
recueillir :
la mémoire des rencontres
(circonstances, personnes, livres, œuvres)
la transmission du bien matériel,
la transmission du legs (époque, génération, histoire)
crise de l’outil, lequel ?
crise de l’énergie ?
= la France : la question
d’Europe
le défi : pas de
normalisation, un sort commun, le
dialogue, l’humanisation
discerner ce qui nous est
partenaire,
ce qui est la voie de la
fécondité
crise de l’outil : les
institutions
crise de l’énergie et de l’imagination :
les élargissements, la gestion des différences de nature et des différences de
niveau
3° le sursaut possible par le choix d’un emploi, de s’employer
* du procès en fidélité à de
Gaulle (1969 à 1981) à la posture de plus en plus qualifiable de celle de
tribun du peuple (2006 à…) : l’Elysée toujours directement saisi
(éditoriaux, courriels) – expérience d’une correspondance suivie et de la
rencontre (1977 . 1983 à 1994)
* les responsabilités dans ma vie
et aujourd’hui
la conception et l’exercice de
mes fonctions professionnelles
les conseils à l’Eglise
* les accompagnements
= la France, son rôle pour
l’Europe et le monde
* l’autorité morale
* l’indépendance technologique et
mentale
* la prise de conscience d’une
position historique et géographique exceptionnelle, elle vaut autant pour
l’Europe à travers nous
4° la démarche = se réunir
* la campagne présidentielle
prochaine : y participer pour y dire et pour y fonder différemment
l’effet de réseau, de
reconnaissance des affinités et de confection du bouquet : entre Français
l’effet de tribune : forcer
l’orientation des autres, entrer dans les médias, les intéresser par liberté et
différence, rupture
* la pérennisation : une
fondation d’ordre
les échecs d’autres
démarches : nouvelles, acquises de longue date (Manif., Nuit Debout) et de
tout extrême parce qu’unilatéral sans dialogue ni émergence de consensus
= la France
* la démocratie est
participation ; alternance, élection n’en sont pas l’essence
délibération plus que vote, mode
de décision plus que mode de scrutin
* la planification : cadre
de perspectives, de mises en commun, d’inventaire, de négociations
rencontre enfin de tous les
genres : économique, financier, politique, social, philosophiques
5° les soifs de maintenant
créer, dialoguer, pérenniser,
inventer
= la France
énoncé des fondations par retour
à nos atavismes, par novation : nouveaux âges démographiques et techniques
Annexes
* textes et citations majeurs sur
la démocratie, l’essence du pays, la politique et ses parcours
* énumération brute de
propositions (ressassées depuis dix ans, toujours éludées, dites tardivement et
partiellement par d’autres, et pas toutes)
après-midi du vendredi 19 août 2016
Norauto – Autosur – Reniac
mardi 23 août 2016
lundi 22 août 2016
dimanche 21 août 2016
samedi 20 août 2016
vendredi 19 août 2016
jeudi 18 août 2016
mercredi 17 août 2016
mardi 16 août 2016
lundi 15 août 2016
dimanche 14 août 2016
Alexandre Diego Gary - né en 1962 . . . selon wikipédia
photos .
frontispice page google
Alexandre Diego Gary
babelio.com
Giniès/Sipa Jean Seberg et Romain Gary
artmony.biz
wikipédia . en ligne soir du dimanche 14 août 2016
Pour
les articles homonymes, voir Gary.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les
recommandations des projets correspondants.Alexandre Diego Gary, né à Barcelone le 17 juillet 1962, est un écrivain français. Il est le fils de Romain Gary et Jean Seberg.
Sommaire
Biographie
Parce qu'il est né alors que ses parents n'étaient pas mariés, les premières années de son existence ont été cachées aux proches du couple. Son père a utilisé ses contacts diplomatiques pour établir un acte de naissance à Charquemont, le 26 octobre 1963, soit après le mariage de ses parents1.Œuvres
- S. ou l’espérance de vie, Gallimard, mai 2009, 169 p. (ISBN 978-2-07-012577-7) ; rééd. 2010, coll. « Folio » (no 5147), 173 p. (ISBN 978-2-07-043796-2)
- Monsieur, Mercure de france, avril 2015, 160 p. (ISBN 978-2-7152-3838-1)
Notes
- ↑ (en) Ralph W. Schoolcraft, Romain Gary : The Man Who Sold His Shadow, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 2002, 214 p. (ISBN 0-8122-3646-7), p. 69, citant (en) David Richards, Played Out : The Jean Seberg Story, New York, Random House, 1981, 386 p. (ISBN 0-394-51132-8), p. 123–126.
Références
- Paris Match du 19 décembre 1980, interview, propos recueillis par Jean-François Chaigneau.
- « Diego Gary, la vie devant », Anne Crignon, Le Nouvel Observateur du 23 avril 2009.
- « Romain Gary, son fils Diego sort de l’ombre », Ingrid Bernard, France-Soir » du 9 mai 2009.
- « Enfin la vie devant soi », Thierry Clermont, Le Figaro du 7 mai 2009.
- « Genette, Fariba Hachtroudi, Derrida, Richard Rossin, Diego Gary : remords de fin de saison », Bernard-Henri Lévy, Le Point 16 juillet 2009.
- « Diego Gary. La promesse de… l’autre ? » interview, propos recueillis par Marie Brette, Le Télégramme du 19 juillet 2009.
- « Diego Gary par Yves Simon », Yves Simon, Paris Match du 25 juin 2009.
- « La vie devant lui », L’Express du 11 juin 2009.
- « Les blessures et les colères de Diego Gary, « fils de » », Pierre Maury, Le Soir du 15 mai 2009.
- Radio Canada, émission livre du 12 juillet 2009.
| [+]
Françoise Mallet-Joris . 1930 + 2016
wikipédia – en ligne dimanche 14 août2016
Cet article ou cette section traite d’une personne morte récemment (13 août 2016).
Le texte peut changer fréquemment, n’est
peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer, en
veillant à citer vos sources.Les biographies étant habituellement écrites au présent de narration, merci de ne pas mettre au passé les verbes qui sont actuellement au présent.
Par ailleurs, dans une rédaction encyclopédique, il vaut mieux parler de la « mort » de quelqu'un que de son « décès ». Cette page fait le point sur cette pratique.
Dernière modification de cette page le 14 août 2016, à 17:06.
Françoise
Mallet-Joris
L'écrivain Marnix Gijsen, Paola
de Belgique, Suzanne Lilar (sa mère) et Françoise Mallet-Joris (à
droite), lors d'une rencontre dans les années 1960.
Données clés
|
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Nom de naissance
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Françoise Lilar
|
Naissance
|
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Décès
|
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Activité
principale
|
|
Distinctions
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Prix Femina (1958)
|
Auteur
|
|
Langue
d’écriture
|
Compléments
Membre de l'Académie
royale de langue et de littérature françaises de Belgique (1993-2016).Membre de l'Académie Goncourt (1971-2011).
Françoise Mallet-Joris, née Françoise Lilar le 6 juillet 1930 à Anvers en Belgique et morte le 13 août 2016 à Bry-sur-Marne (France)1, est une femme de lettres belge et française, écrivaine de renom et membre de l'Académie Goncourt2 de 1971 à sa démission en 20113.
Sommaire
Biographie
Fille du ministre Albert Lilar et de l'écrivaine Suzanne Lilar2, Françoise Lilar publie à 16 ans sa première œuvre Poème du dimanche4. Elle ne peut publier sous son nom à 19 ans un « roman sulfureux » Le Rempart des Béguines et choisit le pseudonyme de Mallet, puis en 1950 y ajoute Joris pour conserver une assonance belge. Elle se maria par la suite avec Robert Amadou, Alain Joxe et Jacques Delfau. Elle eut quatre enfants, Daniel Amadou ainsi que Vincent, Alberte et Pauline Delfau.Elle s'est fait connaître avec son roman Le Rempart des Béguines qui évoquait une histoire d'amour lesbienne entre une jeune fille et la maîtresse de son père. L'ouvrage fut adapté au cinéma en 1972 par le réalisateur Guy Casaril, avec lequel elle travailla au scénario. La suite de ce roman, La Chambre rouge, fut adaptée au cinéma par le réalisateur belge Jean-Pierre Berckmans.
Elle a été également parolière de la chanteuse Marie-Paule Belle5 avec qui elle a vécu une longue relation6. Elle a également écrit le livret d'un opéra resté inédit, Caryl Chessman, dont la musique est de José Berghmans.
Membre du comité du Prix Femina de 1969 à 1971, elle est élue à l'unanimité en novembre 1971 à l'Académie Goncourt où elle siégera jusqu'à la démission qu'elle donne en 2011, pour des raisons de santé3.
De 1993 à sa mort, Françoise Mallet-Joris est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, où elle occupe le fauteuil de sa mère Suzanne Lilar, morte un an plus tôt.
Sa mort est annoncée le 13 août 2016 par Pierre Assouline5.
« Françoise Mallet-Joris a eu une grande audience notamment chez les femmes mais pas que chez les femmes. Ce n'était pas qu'une romancière pour femmes, contrairement à ce que l'on a pu dire en raison de ses engagements féministes.5,6 »
— Pierre
Assouline
Œuvre
- Poèmes du dimanche
- 1951 : Le Rempart des Béguines éditions Julliard, réédition Le Livre de poche, 1963 et Pocket, 1982
- 1955 : La Chambre rouge, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
- 1956 : Cordélia, nouvelles, éditions Julliard, réédition Pocket, 1984
- 1956 : Les Mensonges, éditions Julliard, Prix des libraires, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1960 et Pocket, 1980
- 1958 : L'Empire céleste, éditions Julliard, Prix Femina5, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1981
- 1961 : Les Personnages, roman, éditions Julliard, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1968 et Pocket, 1982
- 1963 : Lettre à moi-même (essai), éditions Julliard
- 1965 : Marie Mancini, Le premier amour de Louis XIV, biographie, éditions Julliard, prix Prince-Pierre-de-Monaco. Réédition en 2010, éditions Pygmalion-Flammarion.
- 1966 : Les Signes et les Prodiges, éditions Grasset
- 1968 : Trois âges de la nuit : histoires de sorcellerie, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1974
- 1970 : La Maison de Papier, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1972
- 1973 : Le Jeu du souterrain, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1976
- 1973 : Les Feuilles mortes d’un bel été, éditions Grasset Jeunesse, 1973 (illustrations de Catherine Loeb)
- 1975 : J'aurais voulu jouer de l'accordéon (essai), éditions Julliard
- 1976 : Allegra, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1979
- 1978 : 45 tours livre-disque La bicyclette, L'arbre des villes et l'arbre des champs. Il s'agit de deux chantefables pour enfants qu'elle a écrites, qui sont chantées par Marie-Paule Belle et dont elle est la narratrice, Le Petit Ménestrel / Adès (ALB 156)
- 1978 : Jeanne Guyon (biographie), éditions Flammarion, réédition Le Livre de poche, 1980
- 1979 : Dickie-Roi, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1982
- 1981 : Un chagrin d'amour et d'ailleurs, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 1983
- 1983 : Le Clin d'œil de l'ange, éditions Gallimard, réédition Folio-Gallimard, 1985
- 1985 : Le Rire de Laura, éditions Gallimard, réédition Folio-Galliard, 1986
- 1988 : La Tristesse du cerf-volant, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1989
- 1990 : Adriana Sposa, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1991
- 1991 : Divine, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1992
- 1993 : Les Larmes, éditions Flammarion, réédition J'ai Lu-Flammarion, 1995
- 1997 : La Maison dont le chien est fou, éditions Flammarion-Plon, réédition Pocket, 1998
- 1999 : Sept Démons dans la ville, éditions Plon, réédition Pocket, 2000
- 2000 : La Double Confidence, éditions Plon, réédition Pocket, 2003
- 2005 : Portrait d'un enfant non identifié, éditions Grasset, réédition Le Livre de poche, 2006
- 2007 : Ni vous sans moi, ni moi sans vous…, éditions Grasset, 2007
Adaptation
- Un goût de miel de Shelagh Delaney, adaptation Gabriel Arout et Françoise Mallet-Joris, mise en scène Marguerite Jamois, Théâtre des Mathurins, 12 février 1960.
Références
- ↑ « La romancière franco-belge Françoise Mallet-Joris est décédée » [archive], sur Le Soir, 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).
- ↑ a et b http://www.academie-goncourt.fr/?membre=1016697336 [archive]
- ↑ a et b http://www.vousnousils.fr/2011/09/06/prix-goncourt-une-premiere-selection-tres-eclectique-512358 [archive]
- ↑ Susan Petit, Françoise Mallet-Joris, Rodopi, 2001, 1–157 p. (ISBN 9789042012165, lire en ligne [archive]).
- ↑ a, b, c et d « Mort de la romancière Françoise Mallet-Joris » [archive], sur Le Monde, 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).
- ↑ a et b « La romancière Françoise Mallet-Joris est morte a 86 ans » [archive], sur BFM TV, 13 août 2016 (consulté le 13 août 2016).
Liens externes
Sur les autres projets Wikimedia :
- Françoise Mallet-Joris, sur Wikimedia Commons
- Fiche sur le site de l'Académie Goncourt
- Notices d'autorité : Fichier d'autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale de la Diète • Bibliothèque nationale d'Espagne • WorldCat
- Mort récente
- Naissance en juillet 1930
- Naissance à Anvers
- Écrivain belge francophone
- Écrivain français du XXe siècle
- Femme de lettres belge
- Femme de lettres française
- Académie Goncourt
- Lauréat du prix Femina
- Lauréat du prix des libraires
- Lauréat du prix Prince-Pierre-de-Monaco
- Membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
- Nom de plume
- Romancier belge dont l'œuvre est marquée par les thèmes LGBT
- Décès en août 2016
- Décès à 86 ans
- Chevalier de l'ordre de Léopold
samedi 13 août 2016
vendredi 12 août 2016
jeudi 11 août 2016
écrivant . ce que je continue de titrer : " pour que demain commence . conversation, projet et mémoire "
11
heures 01 + Chaque jour, chaque nouveau jour est probatoire. J’en ai plusieurs,
combien ? jusqu’à ma mort, plusieurs d’ici le retour de mes aimées. Donc,
« mon » livre. Réfléchi sur les apports d’hier soir, et sur la
manière dont j’ai entrepris d’écrire de fil en aiguille, comme si une
dialectique allait s’imposer d’elle-même et qu’ayant seulement choisi une
perspective et encore : l’ordalie, tout devait venir naturellement. Il me
faut un plan, et ce sur quoi j’écris est grave puisqu’il s’agit de comprendre
que nous ne sommes pas des mouvements et des inerties banaux mais sans doute à
un seuil ressemblant à la bascule des années 30 vers des totalitarismes. Sans
doute, cette fois-ci, n’y a-t-il nulle part en Europe – car singulièrement il
semble ne s’agit que de l’Europe, elle seule potentiellement en mouvement, puis
l’Amérique anglo-saxonne entre en torpeur et médiocrité politique, l’Amérique
latine s’enfonce dans sa mal-gouvernance, l’Afrique dans ses dictatures
provocatrices de désespoir et d’émigration, et qu’à l’Asie énorme nous ne
pouvons pas grand-chose ni au régime de Pékin ni l’antagonisme qui vient entre
les deux puissances : Chine-Japon – nulle part en Europe de chefs
charismatiques. La dictature qui vient qui s’installe déjà dans les pays anciennement
dits de l’Est n’en est que plus redoutable, elle n’aura ni nom ni visage ni
même apparence d’un individu plutôt qu’un autre, il y a déjà un système de
pensée, haineux, simpliste, psychiquement violent pour qui résisterait. Mais on
ne résiste pas encore. Quant à nous, selon les propos qui reviennent des
conversations entretenues par FH, il m’apparait – ce que je ne voyais pas
jusqu’à ces heures où sa personnalité ne m’était plus du tout saisissable, si
jamais je l’avais auparavant comprise, et je ne le crois pas – que l’homme,
cynique au possible, comprend très bien l’air du temps, et même les vrais défis
(aujourd’hui la démocratie), mais pour lui ce ne sont que des thèmes, des
points d’appui pour se maintenir au pouvoir. Il excelle à trouver des prises,
et – lui – à n’en offrir aucune. Au comble de l’impopularité relativement à
tous ses prédécesseurs, personnages ou régimes confondus, il se maintient et se
maintiendra. Il est indifférent à tout, se sert de tout et notamment de ce vice
qui n’est pas institutionnel mais psychologique : personne ne résiste, on
vote au Parlement, se contentant des concessions mineures et d’apparences de
débat, et personne ne battra l’impétrant aux primaires de la gauche. Chacun
croit à la durée et l’on ne pense plus, entre VALLS et MACRON qu’à 2022… c’est fou. On va vers un combat,
psychologiquement passionnant, mais politiquement désastreux car n’engageant
aucun choix stratégique pour notre pays et pour l’Europe, un combat entre ce
cynisme et le culot de NS, chacun d’ailleurs ne croit qu’en soi et nullement à
des convictions de fond ou à la qualité de ses troupes et électorats. Marine LE
PEN sans doute au second tour, mais bien moins assurément qu’il y a six mois,
et la possibilité qu’elle soit élue, ce qui rendrait la main au Parlement pour
la première fois depuis 1958, me paraît très faible. Intérêt
(accessoire ?) du journal : vérifier « plus tard » ce que
l’on pensait ou prévoyait « avant ». – Il me faut écrire cette
inertie, cette urgence, ces agencements, le risque du nouveau siècle. L’avenir
n’est pas au hasard.
18
heures 28 + Je « reprends » surtout si « cela » marche.
Beau message de MMR. Oui, c’est vrai mon livre est tardif si je ne le boucle
d’ici la première semaine de Septembre : « court mais dense »,
exergue d’un de mes cahiers de camp scout. Dieu veuille bénir tout :
projet, effort, travail et me donner le débouché.
19
heures 52 + Interruption dix minutes : messages de MMR, puis de JLM
et enfin de MCC. – Je ahanne, suis sans doute emm… mais je sais et vois où je
vais. Je ne m’arrêterais ce soir qu’au bord de ce que je veux traiter :
l’horreur possible et la souhaitable marche pour l’éviter.
21
heures 21 + Je me suis arrêté. Ce livre m’échappe. Je n’écris pas selon moi, ni
selon autre chose qui serait un plan ou un projet, j’écris de moi à un lecteur,
de moi à nous sur ce que nous vivons, je me propose aussi en parabole, mon âge
et ma santé, mes limites de talents et de savoir-faire, et je nous mets dans
une ambiance qu’hier soir j’ai enfin trouvé, échappant à la banalité d’une
catastrophe nationale non dite mais réelle. Je passe ainsi du matériel et de la
sociologie politique à du spirituel, j’espère. Je reste allusif et abstrait,
des notes « de base de page » donneront noms, dates, parfois des
circonstances et le moment historique. – Suis-je en bonne voie ? voici que
mon blog, où je viens de déposer mon travail de ces heures-ci (avant de
maintenant dîner puis débroussailler pour l’apparence immédiate de demain,mes
chères sœurs)… répond. Le lendemain du jour où j’ai déposé mon premier travail,
celui du lundi 8 : soit le 9 Août, 180 visiteurs ou lecteurs, alors
qu’ensuite ou avant, c’est de l’ordre de la dizaine. Quelle a été l’alerte,
comment sont-ils venus ? Aujourd’hui, 12… à cette heure.
suite IV . à continuer
De quoi
sommes-nous capables ? et quels sont les temps ? Je me pose la
question tous ces mois-ci pour moi-même. Ce choix d’intuition de m’imposer au
prochain élu, à la prochaine élue, quel qu’il soit, quelle qu’elle soit, pour
présider notre République, nous présider, m’imposer tout simplement – puisque
les suggestions, les analyses, les avertissements ne s’imposent à nos
gouvernants si cela ne vient d’eux-mêmes et des quelques miroirs qui font
cabinet – en recueillant quelques voix à
partir de rien, alors qu’il ou elle aura une machine travaillant en permanence
depuis le début du mandat qu’il nous faudra renouveler ou empêcher en choisissant
d’autres, tout autant équipés et entourés. Moi, je vous écris. C’est d’ailleurs
à vous de comparer. Si je suis à la fois nu comme j’avoue l’être, pas jeune,
pas très flambard, et en même temps insipide autant que les autres en textes et
propositions, alors il vaut mieux effectivement que je me repose, écrive des
poèmes et des mémoires, ou compiler ce que j’ai composé depuis quarante cinq
ans… Et je vous laisserai redoubler, tripler, car ils se ressemblent tellement.
Les deux derniers, c’est patent. Changement de compagne dans les débuts du
mandat, présence à tout propos dans les médias, interventions sur tous sujets
méprisant toutes répartitions des compétences, même constitutionnellement
distribuée. Même hantise des sondages, même défiance vis-à-vis de la procédure
référendaire produisant chacun le sait ou l’a su un rejet encore plus marqué
que celui des commentateurs, même peur de parler en plein air à de vraies
foules, mêmes mouvements de troupes armées et camionnées quand ils vont
ailleurs qu’à leur bureau, mêmes précisions périodiques sur leur identité
politique et leurs convictions intimes puisque leurs faits et gestes n’ont
d’éloquence que de choquer ou de décevoir, l’un choquant notre idée atavique du
souverain à nous donner à nous-mêmes, l’autre si différent de ce à qui nous
nous attendions, ce que nous voulons.
La fonction
n’est pas celle d’un omniscient ou d’un volontariste, elle consiste à arbitrer
entre nos pouvoirs publics constitutionnels, entre les gouvernants, les élus,
les dirigeants et comme la politique – lieu de la démocratie – doit l’emporter
sur l’économie pour que soit respecté l’essence du pays et notre ensemble
social, arbitrer aussi à de grands moments ce qui se délibère et se projette
dans nos entreprises, si elles sont d’envergure nationale par ce quelles font
ou par ceux qu’elles assemblent en travail salarié, en organes ou personnes
investissant et finançant pour leur bonne marche, leur développement. J’écris
cela abstraitement, car je n’ai jamais su bien écrire, clair, court, phrases :
sujet-verbe-complément et une idée par phrase, mais je crois qu’il m’a été
donné de lire et penser assez juste, assez vite, de repérer le détail figurant
beaucoup et d’embrasser ce qui finalement explique un pays, un personnage. Ce
fut d’ailleurs mon métier, tel que je le comprenais et l’ai exercé. Regarder,
entendre, comprendre et admis, dans une intimité périodique et mutuelle, par
celui censé nous orienter ultimement, répondre de nous et de notre pays, du
présent et de nos acquis, de notre patrimoine, délibérer tranquillement, à
égalité puisque ce serait secret, au plus su par les collaborateurs tenant
l’agenda présidentiel. Quand j’avais le privilège des colonnes de tels
quotidiens, alors que le général de Gaulle n’était plus parmi nous, je pouvais
accéder à son successeur par la simple parution en début d’après-midi de ma
critique, d’un épisode de plus procès en fidélité que je lui intentais. Je
voulus finalement le voir, le rencontrer dans sa fonction et dans sa vie
quoiqu’il fût évidemment à la fin de celle-ci. J’en fus dissuadé par celui qui
me publiait : trop mauvaise humeur. Je sus que j’étais lu de lui par un
ancien et futur ministre, puis grand éditorialiste. Je sus surtout – par un de
ses principaux ministres, auquel tout m’attacha ensuite – que j’eusse été reçu.
Le suivant avait fait épouvantail pour ceux qui se disaient fidèles à l’homme
du 18-Juin et de la participation, de 1940 et de 1969, qui se disaient… mais
n’étaient plus guère pour la plupart car le caractère de la fidélité n’est pas
le refus d’un autre emploi proposé par un autre, mais de manque l’imagination
de la suite selon la source originelle. J’ai cru depuis 1969 que cette
imagination m’a été donnée et je tente de l’exercer depuis, professionnellement
situé, mais jamais requis, puis retraité mais toujours pas au repos, même si ma
santé maintenant m’inquiète et si je sais la statistique de toute longévité,
demeurant tant soit peu lucide quand on a soixante-quatorze bientôt, tandis que
vous me lisez. A ce suivant, j’ai proposé la recette que je continue de
servir, le plan périodique réunissant en commissions diverses tous les acteurs,
possédants, représentants, etc… en entreprise, en société, en entités
publiques : le plan, institution projetée par beaucoup de nos élites dans les années 1930, décidée
par le Conseil national de la Résistance, étudiée par Pierre Mendès France,
ministre des gouvernements privisoires à Alger puis au retour à Paris, chargé
de l’Economie. J’ai également demandé un emploi, celui de missionner à ytravers
la France pour en connaître au jour le jour et au hasard des rencontres de
rues, de lieux conviviaux, d’entretiens avec des gens d’autorité ou
d’animation, la pesnée, le souhait, la possibilité. Cela me valut d’être reçu
par un des conseillers auliques et amis de Valéry Giscard d’Estaing, Jean
Sérisé. Petit homme assuré de lui et de son patron, mais aimant écouter,
risquer tout dialoguer, jauger et évaluer. Je ne fus pas séduit, j’étais à
l’aise et en confiance. De l’homme qui fonda, pour une seconde fois devenue nécessaire,
notre République, cinquième du nom, j’avais fait la connaissance par son frère
aîné. Il n’était alors qu’opposant, mais le chef incontesté de l’opposition
puisque de Gaulle en l’admettant comme adversaire au dernier tour du scrutin où
il fut réélu, l’avait quasiment désigné comme son vrai successeur, ce qui fut.
Mais je me tins devant lui en homme libre, jeune, démocrate et surtout en
personnalité ayant une tribune de grand rayonnement : celle du Monde. D’autres à leurs premières
entrevues, autant que j’en avais moi-même place du Palais-Bourbon puis rue de
Bièvre, y gagnèrent presque d’un coup le brevet de futur ministre. Matignon,
l’intimité de travailler à l’Elysée, des postes encore nombreux, voire plus
élevés, quand le règne fut fini. Jacques Fauvet, dont l’une des filles épousait
un futur ministre, déjà candidat à la députation d’Arles, me voyait
porte-parole du nouveau Président quand celui-ci vint du Panthéon occuper son
nouveau bureau, celui qu’avait – avec déférence – refusé d’occuper son prodécesseur
et vaincu immédiat, Valéry Giscard d’Estaing. Mais François Mitterrand,
accessible à tout même à une dédicace nominative et datée (l’exact jour et mois
suivant de cinquante ans l’arrivée au pouvoir de Hitler, autre temps, autre
lieu, autre poids d’Histoire) d’une photo de lui que j’avais prise, me reçut
régulièrement soit à l’Elysée soit en déplacement à l’étranger pour lequel il
accédait à ma demande de l’accompagner, pour voir et entendre… ainsi juste
vingt ans après la journée sur le chemin du roy, de Québec à Montréal, que j’ai
déjà évoquée, le Canada dont l’avenir est déterminé par le passé, puis le
Canada de la francophonie et des situations diverses qui pourraient en Afrique,
dans notre voisinage européen, au Liban, s’amélioraient entre pays frères
d’esprit analogue, de références communes. Etais-je sous le charme ? non.
Etais-je intimidé ? oui, en public, non en tête-à-tête mais reçu par lui
pas ou ne l’aurais-je pas été, je reconnaissais le successeur, l’envergure, la
profondeur et le mystère. Quand l’homme a la taille et la mesure de sa
fonction. Après lui, les Français pas plus que moi, n’ont vu son pareil, son
analogue. Pas une affaire de durée, ni d’exploits comme le fondateur en eut
tant à son actif, mais la résonnance d’une personnalité sur un pays, et de
l’âme d’un peuple et d’une Histoire sur le responsable de notre Etat. Depuis,
l’inadéquation au national m’a expliqué pourquoi – sous trois noms successifs –
le destinataire de mes demandes d’audience
ne me répondait pas, ne me répond pas.
Je crois – à
l’instar de la plupart d’entre nous – n’être refusé de concourir à la pensée
publique et au projet pour notre pays, son bien-être et son rayonnement que des
traits de caractère distinguant du commun des Français – eux seuls, nous seuls
sommes pourtant immortels tandis que nos présidents sont précaires – ceux qui
gagnent l’élection suprême pour un temps sont, malheureusement, depuis vingt
ans, la cécité et l’autisme. Nous nous en rendons compte et nous en pâtissons
presque tous.
Me voici, avec
vous, à comprendre le danger où nous nous trouvons. Par temps ordinaire, il y
en a parfois dans la vie humaine et dans la vie des nations, on s’en rend
compte rétrospectivement à ce que cela fut du temps perdu pour engranger de
quoi être fécond ou nous structurer pour avancer, vivre ce que nous avons à
vivre et que nous pouvons rendre beau ou insupportable. Physiquement,
moralement, spirituellement. Ambassadeur au Kazahstan, le premier du genre à
l’indépendance supposée des Républiques fédérées soviétiques, au terme apparent
d’une semi-carrière à l’étranger, passionnée et passionnante par ce que j’en
faisais, par qui j’y rencontrais et par ce que je voyais et comprenais, j’ai
été rappelé et interrompu, puis empêché de toute suite, de tout avenir. Vingt
ans et un peu plus ont passé, il m’a été donné de me marier et de recevoir une
petite fille, une épouse, une totale augmentation de mon aire et de mon
ambition vitales. Mais j’ai été privé de tout ce que m’aurait d’autres
positions, voire les positions que j’ai toujours ambitionné, le côté du roi
dans notre Républiques pour savoir et dialoguer avec lui, pour avoir la vue
d’ensemble de ce que nous pouvons et devons faire en ce temps-ci. Privé aussi
de cette respiration que donne une ressource mensuelle convenable puisqu’au
placard, on n’accumule pas les points de retraite. J’arrive donc peu muni aux
instants du déclin et des doutes sur chacune de mes forces. Et il me semble
qu’il en est de même pour notre pays. Que ma génération a failli à transmettre ce
dont elle avait joui sans en ressentir l’éphémère ou au moins la nécessité de
l’entretenir, de le parfaire, de le mériter même. Notre pays est-il
mortel ? sait-il s’accepter tel qu’il change depuis une génération au
moins ? C’était la question jusqu’à ces tout derniers temps. Mais à
présent l’interrogation est bien plus forte, elle est inévitable. Nous et nos
frères d’Europe sommes en grave danger.
Je voudrais
vous dire et – bien plus que vous convaincre – vous rencontrer dans ce vous
ressentez vous-même. Donnez-moi l’utilité, pour vous et pour d’autres,
d’essayer de l’exprimer. C‘est d’ailleurs – justement – à cette fin-là et à
cette seule fin que je souhaite participer à la prochaine campagne
présidentielle. Non du tout pour être élu, et je vous l’assure, pas parce que
je n’ai aucune chance, dirait-on et vérifierait-on, mais pour dire librement et
très fort, selon les moyens accordés à tous et toutes par principe
constitutionnel d’application contrôlée, ceux de toute campagne présidentielle
en sa phase officielle, ce que nous pensons presque tous. Mais dire aussi en
quoi et pourquoi nous sommes en danger. Affirmer enfin, ce que souvent avec
fierté, nous croyons de nous-mêmes, que nous manquerions à notre pays, la
France, et à notre époque, celle d’une intense hésitation de l’entreprise
européenne et du souhait libertaire habitant, taraudant le monde entier, si
nous ne faisions pas, ne proposions pas, ne bâtissionspas quelque chose. Même
isolément un moment, pour susciter d’autres, puis les autres. Nos âmes sont
visées, nous avons cessé de nous évaluer selon nos manques. Il se peut que nous
en mourions. Seuls ou pas seuls, la différences ? si nous mourons. Mais la
beauté, la grandeur, la joie si nous renversons le cours qui a commencé. Les
cours du simplisme, de la haine, du totalitarisme. Sans visage, sans fanfare ni
cortège, peut-être sans camps ni tous les attirails photogéniques ou pas
d’années d’autrefois mais qui eurent bien lieu et massacrèrent tant et tant,
trompèrent tout le monde, même celles et ceux qui en furent finalement
victorieux. Tout le monde trompé ? pas tous, il y eût des visionnaires par
exigence ou par conviction. J’ai – par la pensée et à travers la mort d’ici-bas
– dialogué avec quelques-unes,
quelques-uns avant de continuer de vous écrire. J’ai envie de vous les faire un
peu connaître s’ils ne vous sont pas déjà familiers. Ce qui nous mettra,
ensemble, dans une ambiance dont nous devons comprendre l’analogie avec la
nôtre en ce moment-ci de l’Histoire. Celui où nous arrivons.
commencement - suite III et à suivre
Ecrire ce
livre, vous écrire ce livre est exactement aussi difficile et précis que réagir
en politique, en société au point où nous sommes comme très vieux pays mais qui
change comme jamais autant ni si profondément depuis au moins un millénaire. Je
suis moi aussi très vieux, mes repères et mes souvenirs, ceux et celles que
j’ai rencontrés, le libellé-même de mon expérience, les mots pour la formuler
ne sont plus ceux d’aujourd’hui. Notre fille – dont je continuerai de vous
parler pendant tout ce temps où nous
sommes ensemble puisque vous me lisez – me dit que je parle en vieux français.
Mais je ne suis pas seul à être démodé. Tous nos politiques le sont, les chefs
de nos très grandes entreprises eux aussi, les dirigeants étrangers datent
également quand ils ne sont pas issus des extrêmes.
S’il ne s’agit
que d’accéder au pouvoir, personne n’est démodé s’il gagne. Il y a les coups
militaires, il y a la cooptation, il y a chez nous – en Europe – l’élection au
suffrage universel direct : tout le monde à partir de dix-huit ans en France
peut et devrait voter pour que soit choisi le président de notre République. Il
en va de même pour composer l’Assemblée nationale ou départager des listes de
candidats aux assemblées régionales, départementales, communales. L’esprit
reste le même pour d’autres instances de loindre capacité. Il n’est toujours
pas décidé de ne tenir pour valable une élection, un scrutin que si un minimum,
une proportion importante de celles et ceux qui sont en âge et droit d’exprimer
leur choix sont allés aux urnes. Toujours pas permis de déposer dans celles-ci
un bulletin blanc parce que vous jugez, nous jugeons que la question n’est pas
bien posée ou qu’entre les candidats se disputant la palme, aucun de convient,
ne nous plaît. Est-ce le peuple français qui a décidé quand nos institutions –
celles voulues par le général de Gaulle et applaudies massivement par nous –
sont dévoyées parce qu’on abrège la durée du mandat présidentiel, à égalité de
celle des députés à l’Assemblée nationale et que, de partout, il nous est
répété que cela ne change rien, et puis qu’on estime plus cohérent de faire
suivre l’élection présidentielle, au moment de ce changement, par les
législatives. Le résultat est ce que nous vivons. Le couvercle de la marmite
est vissé pour cinq ans, quelle que soit la température à l’intérieur. Tout est
figé, les députés votent par contrainte des textes qu’ils peuvent difficilement
amender et le chantage à la responsabilité qu’ils encourraient de renverser le
gouvernement, les fait acquiescer. Des lois sont adoptées en fin de nuit par
quelques dizaines seulement de présents sur un effectif constitutionnel de cinq
cent soixante dix sept. La rigidité n’a pas pour résultat la rapidité ou la
clarté des décisions gouverenementale ou présidentielle. Sans contrôle et sans
risque, l’exécutif qui ne craint pas le débat puisqu’il peut à tout moment y
mettre fin sans explication ni motif que sa volonté de faire aboutir son
projet, dévoile sans préavis des réformes – il faut mettre des guillemets –
dont peu de nous veulent et n’entreprend pas celles que nous souhaitons d’expérience,
à croire que gouvernants et gouvernés sont de race, de natures différentes,
opposées, les immatures, c’est nous, le président de la République c’est la
sagesse incarnée. Le voici qui discourt à Grenoble pour rejeter les populations
migrantes, qui opine sur des culpabilités encore en instance de jugement, qui ressasse
son ambition d’une République irréprochable et exemplaire, et met la France en
contradiction avec tout son passé et à verser dans ce qui a été condamné au
titre de régimes totalitaires : la commissaire européenne à la justice et
aux droits fondamentaux, une hollandaise, le souverain pontife de l’Eglise
catholique nous en font le reproche. C’était le prédécesseur de l’actuel. Et
celui-ci fait se succéder des projets sans que le besoin en soit reconnu sauf
selon ses propres exhortations, sans que l’origine ou la cohésion avec d’autres
évolutions ou orientations soient dites, et ce qui se concocte un soir à trois
ou quatre personnages sur un coin de table (de style) au palais de l’Elysée a
force de loi quelques semaines ensuite : la modification des ensembles
départementaux formant nos régions pour soi-disant faire des économies en les
recomposant plus grandes et donc moins nombreuses ou nous mettre à l’échelle
des circonscriptions intérieures de nos voisins. C’est oublier que le Luxembourg,
Etat souverain, a juste la taille d’un de nos départements et réaliser plus
tard qu’une région allant du Rhin à la Marne (le chemin que nous réussîmes à
faire prendre en 1918 par nos envahisseurs de 1914) engendre des coûts de
déplacements pour les élus et les gestionnaires, du chef-lieu d’une assemblée
locale au site d’un exécutif ailleurs bien supérieurs. La décision solitaire et
sans sanction que son inefficacité devient un jeu cynique : savoir jusqu’où
nos élus parlementaires, nos opinions, notre bon sens peuvent être défiés. Une
loi qui ne peut plus même avoir un nom comme objet ou comme qualificatif, le
texte dit loi Travail, défie l’électorat natif du président de la République et
de sa majorité parlementaire : n’importe, elle s’impose. Le génie ou la
jactance du prince – légal mais pas légitime, tant il nous ignore – celui de la
précédente élection, celui de celle sous l’emprise de laquelle nous vivons
encore, sont tels qu’il est parlé d’une révision constitutionnelle, d’une déchéance
de nationalité, peine aussi exemplaire que la peine de mort pour dissuader les
passionnés de tuer ou d’y laisser en même temps sa vie, et qu’il faut y
renoncer car la majorité qualifiée nécessaire ne serait réunie qu’avec les
opposants qui réclament encore plus ce qui détache encore davantage les
soutiens originels, et ainsi de suite… erreurs de droit et mésestime des comptages
de voix. Une autre aventure s’était jouée dans la même instance qu’on réunit à
Versailles, sous l’appellation de congrès du Parlement, et s’était conclue à
une voix près, celle du président de cette assemblée qui traditionnellement ne
doit pas prendre part au vote, ou celle d’un transfuge de l’opposition d’alors
devenue majorité de maintenant. Les condamnations ont été unanimes dès la
Libération de 1944 pour juger forcé et illégitime, le vote de l’Assemblée
nationale des deux chambres réunies au casino de Vichy en Juillet 1940. Une majorité
écrasante en faveur du vainqueur à la bataille pour Verdun en 1916 n’avait pu
se constituer que selon des circonstances anéantissant les volontés et l’honneur
de quasiment tous les élus des années de paix et du Front populaire. Le système
n’était pas sans ressemblance avec celui qui nous encadre depuis une dizaine d’années.
Alors que la question évidente de l’époque était de savoir comment nous
gérerions le présent grevé par l’occupation ennemie et l’avenir en participant
à toutes actions qui finiraient par le défaire, on traita des institutions
constitutionnelles, lesquelles se résumèrent à la confusion des pouvoirs dans
les seules mains d’un grand homme vénérable et assurément honnête, mais ne
proposant que de la survie au pays, selon sa propre longévité. Le travail
dominical censément volontaire et mieux rémunérés qu’en semaine, ou la
négociation au sein seulement de l’entreprise sans que les salariés s’appuient
sur des délibérations et éventuellement des rapports de force plus avantageux,
parce que d’extension bien plus vaste : les accords de branche. Des textes-catalogues
valant des changements qui ne sont dits qu’à la sauvette puis imposés comme s’ils
étaient les seuls à importer parmi quantité d’autres dispositions. Des
comportements à notre tête méprisants et cyniques – y compris la forme dans laquelle
ils se justifient : grossièreté sans syntaxe de l’un, pleurnichage pour un
dire prudhommesque, celui de l’autre. Des entreprises vendues par leurs
dirigeants hors du chanp national, hors des compagnonnages européens qui
seraient naturels et sûrs du fait de nos voisinages mentaux, territoriaux. Des
habitudes prises par les élus de consentir pourvu que des concessions d’apparence
leur permettent de faire valoir un peu de résistance ou un peu de participation
à une œuvre dont ni eux ni les électeurs que nous sommes, ne veulent. Notre
tolérance enfin.
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