Voulez-vous crier ?
1 .
Conscience
Il y a votre vie, il y a la
mienne, il y a la vie de celles et ceux que vous aimez, dont vous sentez
responsables, et qui vous aiment, qui comptent sur vous. A chaque instant,
consciemment, inconsciemment, ce mouvement en vous, en moi d’aller à eux, de
rapporter ce que vous vivez à ce qu’elles vivent, à ce qu’ils vivent.
Et voilà qu’il y a notre
pays. Nous l’appelons la France, elle est appelée la France. Nous sommes en
France. Notre pays. La conscience que nous en avons a tant d’expression, de
formes en nous, intimement, des souvenirs, des paysages, des images que nous
avons reçus, qui nous viennent, que nous choisissons ou subissons, nos études,
nos rencontres, nos conversations. Des grands moments, ce qu’en rapportent les
médias audiovisuel pour le passé lointain – le lointain dépend de notre âge, il
est plus ou moins loitain donc – et aussi pour l’imédiat prtésent ou futur.
Aujourd’hui, demain. Hier est acquis quoique l’inventaire n’est pas toujours
fait ou complet, des pans entiers manquent et surtout la perspective, puisque
la perspective, c’est que nous continuions, même si l’ambiance est à
l’exhortation pour le changement, l’adaptation. Vous l’entendez comme moi, je
crois, que c’est une exhortation à nous réduire, nouis rapetisser, nous
sacrifier même sans que le pourquoi ni le comment soient clairs.
Vous avez comme moi cette
sensation que beaucoup de choses ne vont pas, ne vont plus, mais en même temps
quand vous regardez votre ville, ou cette campagne ou ce bord de mer, que vous
réfléchissez à ce qui est vivant, à ce que nous avons fait et construit, depuis
des égénrations, n’avez-vous pas comme moi la certitude que nous avons, en
propre, tous les moyens et de faire et de continuer et de vivre et d’être
importants pour la suite de tout, de nos vies à chacun, de la vie de notre pays
et de ses multiples voisinages. Nous sommes heureux d’être responsables de
beaucoup, fiers de notre Histoire et surtout nous sommes conscients que
beaucoup de ce qui fait problème, dans notre existence de chaque jour, ou pour
la France, selon ce qui nous en est dit, peut être résolu assez facilement.
Alors pourquoi êtes-vous
inquiet ? pourquoi suis-je inquiet ? Je suis surtout malheureux que
nous gâchions, que soit gâchées en notre nom tant de choses qui sont bien et à
notre avantage. Rien ne me paraît encore irréparable, mais que
d’amoindrissements, que d’erreurs ? Vous ? moi ? les avons-nous
commises ? Je suis sûr que vous avez à l’esprit, en poche, dirais-je, la
liste, selon votre expérience ou des conversations de rencontre, la liste des
erreurs, des gâchis, d’une braderie de ce qui nous appartient à tous, habitants
de cette France dont nous avons – de notre vivant – la responsabilité.
J’y associe, j’espère que
vous-même y associez, nos concitoyens d’Europe, les Anglais qui ont les
premiers protesté contre la manière de fonctionner de quelque chose rendue
aujourd’hui responsable de tout, mais qui hier, avant-hier était la promesse de
tout, les Autrichiens qui se sont fait peur et trop souvent nous regardons
comme des héritiers affreux qu’ils n’ont pourtant pas commis et dont au
contraire, ils ont été les premières victimes, leur élection présidentielle,
quoique la fonction ne soit que symbolique, les Italiens qui saisissent la
première occasion d’une consultation directe pour ne pas répondre à la question
qui était de bon sens, mais à celle qui taraude tous les Européens : à
bas, cette construction, si mal f… et qui nous empêchent de faire et vivre, ne
nous apporte rien. Je caricature, mais ce que nous entendons – en termes de vie
et d’orientation collectives, nationales, n’est-ce pas cela ? La faute à
l’Europe, le nom d’un continent, le
nôtre, le Vieux Monde (ce qui n’est pas péjoratif, car nous le ressentons comme
une formidable, incommensurable, indicible richesse de vie, de cultures, de
héros, de saints, comme vraiment une chair qui est nôtre.
Je suis né, dans une
clinique réputée et sans doute onéreuse : j’aurai voulu que notre fille y
naisse à son tour, nous y sommes allés, ma chère femme et moi pour apprendre
une transformation, seulement six mois avant, en centre de prise en charge des
addiction en tous genres. Les cartes postales qu’a écrites ma mère à mon frère
aîné (de dix ans) qui avait été envoyé à ma tante et à son oncle, gentilhomme
fermier autour de la collégiale de Montréal dans l’Aude : trois fermes aux
bâtiments solides, la Louveaude, le Procurer et une autre dont le nom m’échappe
maintenant, ces cartes représentaient des voiliers d’autres siècles, et le
texte racontait les bombardements américains sur les usines Renault, à
Boulogne-Billancourt, deux-trois kilomètres à vol d’oiseau et d’avion. Ma
grand-mère maternelle écrivant à mon grand-père, alors à réorganiser et
entretenir les chemins de fer corses sans réaliser qu’il était collaborateur de
fait de l’occupant italien, fit de moi un portrait affreux : jamais bébé
plus laid, les oreilles surtout, et pas de cheveux. A l’ambassadeur du Japon au
Kazakhstan, nous ouvrions à quelques Etats, les représentations diplomatiques
dans cette République qui avait la masse critique pour être indépendante :
les centres d’essais nucléaires soviétiques à Semipalatinsk, où Dostoievski à
peine un siècle avant écrivait en résidence très surveillée, et Baïkonour,
lançant les fusées Soyouz depuis le Spoutnik du cinquantenaire de la Révolution
en 1917 à Gagarine et tant d’autres ensuite dont des Français… à ce collègue
qui me demandait où j’étais né, j’eus le plaisir de répondre devant
l’ambassdeur des Etats-Unis… sous les bombes américaines, Monsieur
l’Ambassadeur. C’était donc en 1943 et j’eus quinze ans et un mois quand de
Gaulle revint au pouvoir. A mes dix ans, j’avais suivi les treize tours de
scrutin pour élire rené Coty président de la République, entre députés et
sénateurs, réunis en Congrès à Versailles (je ne sais si la salle date de
l’Ancien Régime, je ne crois pas, car celle des Etats-Généraux de 1789, selon
les gravures de l’époque ne ressemble pas… à vérifier. Notre Histoire
nationale, ce sont les questions que nous lui posons, pas un enseignement tout
fait). L’anné suivante, ce fut Dien Bien Phu, les étoiles de général
parachutées pour le colonel de Castries, et Geneviève de Gallard, la
croix-rouge, les blessés, la femme, nos femmes et nos filles, là dans un camp
retranché qui devait être le piège mortel ou mourrait l’indépendance de
l’Indochine. Erreur car ce que nous avions réussi à Na Sam avait été fonction
d’un tout autre site, admirablement défendable. A Dien Bien Phu, on avait la
piste d’atterrissage et donc la survie de nos soldats à la place du
Champ-de-Mars à Paris tanbdis que le Viet-Minh tenait le Trocadéro. Nos
ancêtres, les Gaulois (revenus à la mode, ces mois-ci, sans que leurs nouveaux
metteurs en scène en descendent) avaient commis la même erreur. César mis en
échec en faisant le siège de Gergovie, on réédita cette tactique à Alesia, mais
l’effet de tenaille fut manqué. Notre fille, en cinquième mais avcec une option
pour les humanités gréco-romaines, était suspendue à la suite d’un film
évoquant la bataille, et que l’enseignant avec sens avait arrêté à un moment où
César allait perdre. Je ne lui ai pas raconté la suite. Nos erreurs, celle
commise à Suez, quand Nasser nationalisa le Canal, ce que ses prédécesseurs
envisageaient depuis 1950, et à quoi, de concert avec les Britanniques, nos
associés aussi pour la gestion lucrative de ce passage maritime, le plus
fréquenté du monde, à l’époque, nous répondîmes en faisant sauter nos
parachutistes. Israël intervenait en même temps et nous pensions priver la
rébellione notre Algérie de l’appui du Caire. Nous n’avions pas réalisé que les
Etats-Unis étaient en élection présidentielle et qu’aucun candidat, surtout le
président sortant, prestigieux mais vieilli [1],
ne pourrait répliquer à l’Union soviétique, prenant fait et cause pour l’Egypte
et faisant oublier par notre agreession « impérialo-sioniste »
l’écrasement de l’insurrection anti-communiste en Hongrie [2].
Humiliation en Indochine, humiliation au Proche-Orient, et pour le jeune homme
que j’étais déjà passionné de notre vie – selon Paris-Match et la radio en
modulation de fréquence, pas encore le transistor, et naturellement pas de
poste dans ma chambre, que les Tintin, les Dinky toys et déjà la Bible (le
Cantique des cantiques, pour initiation par la beauté et ses comparaisons [3])
– l’humiliation d’une telle élection présidentielle que ne rachetait pas le
cortège des belles autos sur l’autoroute de l’Ouest, la seule que nous avions
sous la Quatrième République, pour les 15 CV Citroën vraiment magnifiques.
Aujourd’hui, la plus petite de nos voitures serait bien plus volumineuse que la
plus grosse de l’époque, mais alors quelles couleurs et quelles variétés de
carrosserie.
Quand de Gaulle entama le
processus régulier… de son retour au pouvoir, il disait aux affaires, mes
parents qui connaissaient l’Egyupte et le canal de Suez pour y avoir vécu les
douze premières années de leur mariage, se virent proposer par des relations
d’affaires de mon père un asile en Suisse. Revenu du Caire entre Février et
Avril 1942, par le « train diplomatique » réservé aux Français qui
optaient pour Vichy et dont ne voulaient plus les Anglais puisque Rommel
arrivait, mes parents étaient convaincus que les communistes, eux, prendraient
le pouvoir à Paris, ce printemps-là de 1958. Quand à la veille du 10 Mai 1981,
affecté comme je l’étais à notre consulat général de Munich pour les affaires
commerciales et économiques, je répondis en réunion de famille à l’une de mes
sœurs que si François Mitterrand était élu, les chars soviétiques tourneraient
autour de l’Etoile dès lundi, que je les avais d’ailleurs vu à la frointière de
l’Allemagne de l’Est, je fus cru sur parole. Tu crois ? Le lendemain soir,
redoutant le suspense, j’allais au cinéma avenue Victor Hugo, pas loin donc de
cette place de l’Etoile (qu’on ne disait pas parmi mes aînés, la place
Charles-de-Gaulle… la tante dont j’ai parlé et qui accueillait pendant la
guerre mon aîné, appelait l’avenue de Gaulle, à La Baule, l’avenue de la Grande
Nouille). Interrogé sur la réaction de mon condisciples chez les Jésuites de
l’Ouest parisien : criions-nous, à bas de Gaulle, je répondis qu’au
contraire, c’étaient le bonheur et l’enthousiasme.
Je ne sais si vous avez mon
âge, ou celui de ma femme – vingt ans de moins que moi – ou de notre fille de
douze ans qui aurait voté pour Eva Joly en 2012, n’aime pas Trump, fait la
différence entre la Russie qu’elle aimerait beaucoup visiter et Poutine ?
Mais notre Histoire, nous l’avons ainsi en nous, selon notre génération et en y
ajoutant de mémoire reçue, de curiosité puis de vie quotidienne. Pierre Mendès
France, dont j’ai scanné les archives de sa période gouvernementale [4]
il y a deux ans, sensation de fraternité intellectuelle, de sincérité pour
répondre de notre pays alors à court de finances, signer l’armisticee après
Dien Bien Phu en prenant Chou En Laï à témoin et comme intermédiaire, et
endurer les premiers attentats en Algérie, avait d’abord été pour moi un
personnage que les adultes – pas mes parents – détestaient ou moquaient, le
lait distribué en cour de récréation aux élèves, et je ne savais pas ce
qu’était l’antisémitisme, sinon que ma mère n’aimait pas son propre nez mais
sans référence. Je le vis passer en voiture chaussée de la Muette qu’avait
décrite (ce que je n’avais pas encore lu) Julien Green, quarante avant, dans
son premier journal ou presque : une Citroën noire, lustrée, à toute
vitesse et j’eus conscience que ce devait être un grand homme et que je me
souviendrai de l’avoir vu passer.
J’ai vu arriver debout à
l’avant d’une Jeep le général de Gaulle, en uniforme, le visage comme poudré,
j’étais dans la foule, montée par autocars au Mont-Valérien, c’était le 18 Juin
1968. Convaincu qu’on s’y ferait casser la g…, j’étais allé de chez nous,
devant le parc Montceau, à la Concorde en début d’après-midi du jeudi 30
Mai précédent. Les communistes seraient en nombre et les gaullistes
n’existaient plus. Avec ma mère, par pitié de mon chagrin, je pleurais la chute
du grand homme de mon adolescence, mais j’étais seul, mes sœurs trop jeunes,
mais mes frères ca dets allant aux barricades du Quartier-Latin, mon
aîné marié, médecin hospitalier, déjà quatre enfants, habitait encore Ville
d’Avray, non loin de l’hôpital Fich où il exerçait ou avait exercé. Voisin de
palier dans l’immeuble, non loin des étangs rendus fameux par un film,
Pierre-Henri Simon, , l’écrivain et surtout feuilletonniste remarqué du journal
Le Monde, était tombé en admiration devant ma belle-soeur, comme je l’avais été
quand elle avait franchi notre seuil pour la première fois. J’écoutai improviste
l’allocution du Général, la voix seule avec pour la télévision l’image alors
noir-et-blanc de l’Elysée. Parvenu à pied, évidemment, place de la Concorde, je
compris. Une diapositive que j‘ai prise ce jour-là voisine avec une autre où
l’on voit, de dos, au garde-à-vous, pendant le Chant des partisans, l’homme du
18-Juin pour son dernier anniversaire au pouvoir. Je vécus ensuite les
épisodes, retournements et intense tristesse de la fin. Je ne compriss pas
aussitôt que la démocratie moderne trouvait, venait de trouver dans la nuit du
27 au 28 Avril 1969, sa fondation. Quand le président de la République élu au
suffrage direct de tous les Français, est désavoué par referendum – c’était le
cas et nettement, quoique de Gaulle restait populaire à bien plus de cinquante
pour cent des sondés pendant les « événements de Mai » et pendant la
campagne référendaire [5]
– ou quand l’Assemblée nationale est
hostile à son gouvernement ou reconduite à la suite d’une dissolution, il doit
partir. Jacques Chirac désavoué selon les deux formes possibles de consultation
de nous tous, du peuple, s’est maintenu à l’Elysée. Et François Hollande,
prenant acte avec courage de son impopularité et renonçant donc à nous
solliciter un second mandat, aurait, devrait démissionner. Je ne suis pas sûr
qu’il aurait été finalement battu, s’il avait orienté autrement notre vie de
gouvernement et de peuple depuis son avènement, et même en se présentant avec
un très mauvais bilan à condition de tout nous expliquer, car la responsabilité
dans cet échec de cinq ans, après d’autres échecs d’autres présidents, ses
prédécesseurs, est celle de nous tous, et de nous indiquer comment nous
convertir, lui et nous, lui le premier. Il devrait y avoir une sanction à un
mauvais exercice des fonctions présidentielles, et qui soit autre que de ne pas
être réélu. Que tout président sortant, toute présidente sortante,
sollicitant ou pas un nouveau mandat ait à répoondre dans le détail de ses
actes et de ses omissions : oui, une façon de procès populaire. Sinon, il
est trop facile de s’esquiver après nous avoir mal conduit autant qu’il est
mahonnête de nous répéter que d’autres feraient plus mal. Et nous nous faisons
rtort à nous-mêmes en tolérant ces façons et ces comportements.
Est-il un temps, pour un
peuple, pendant lequel supporter un mauvais gouvernement et tacitement
l’accepter sans révolte, ne présente aucun danger ? Depuis des décennies,
une partie de nous faisait le gros dos en attendant ce qui s’appelle maintenant
l’alternance au pouvoir et qui caraactériserait la démocratie pour notre
époque. Et l’autre, satisfaite d’avoir ses candidats au Parlement et dans les
palais gouvernementaux, était progressivement déçue. Cette alternance nous a
amenés où nous sommes. Totale déception de presque tous, et espérance du futur
par d’autres équipes : nulle. La déception n’est nouvelle que par son
intensité, et elle a très vite commencé pour l’actuel quinquennat : dès le
premier automne, celui de 2012, dans les six mois de l’avènement de Françoiss
Hollande. Le défaut d’espérance est également nouveau : c’est la routine
qui fait applaudir le candidat d’une partie de la droite (et du centre, a-t-on
dit cet automne de 2016, le centre de quoi d’ailleurs ?) uniquement parce
que les spectateurs croient à une victoire mais sans en savoir les effets, ce
sont des applaudissements qui huent plutôt des vaincus putatifs sans capacités
ni morale, assure-t-on.
Etes-vous heureux de ces
alternances au pouvoir qui ne changent que des noms, des intitulés de
ministères mais en rien l’ambiance, les comportements de celles et ceux qui
décident pour nous, qui ne nous consultent pas et surtout qui n’écoutent pas
nos souhaits et notre expérience ? Je crois même que les gagnants sont
aussi rapidement que les perdants, des malheureux. Est-ce sérieux ? alors
que nous avons des défis à surmonter, des pertes avérées dans notre patrimoine
industriel, agricole, culturel ? du temps à rattraper. Et nous constatons
avec tristesse et sans fausse modestie, que lorsque nous sommes prisonniers de
notre incapacité à bien nous gouverner, à bien exploiter nos acquis et à les
conserver en nom propre, les affaires de notre ensemble européen n’avancent pas
mieux. Pas seulement parce que chacun de nos voisins, des peuples qui comme
nous ont voulu cette Communauté européenne (je préfère penser et dire :
Communauté, si proche en concept de bien commun et de communion, plutôt
qu’Union qui évoque surtout des pièces rapportées, cela se dit dans nos
familles, lors des mariages) sont maintenant dans le chacun pour soi, et aucun
n’y gagne, mais parce que manquent l’imagination, les propositions, la magie
contagieuse de l’élan, d’une analyse juste faisant tout changer d’une réalité
rétive ou même casatrophique.
Nous avons à notre actif
national le 18 Juin 1940, l’analyse du monde et l’appel à résister [6],
et nous avons aussi, en temps de paix, énoncée par des civils, la
déclaration-proposition du 9 Mai 1950 [7] :
là encore une analyse et un appel à du tout nouveau. Réponses chaque fois à des
circonstances, généralement jugées insurmontables . Depuis dix ans, rien.
L’Allemagne qui est grande et spirituelle, qui a failli surmonter
démocratiquement dans les années 1920 sa défaite dans cette Grande Guerre
qu’elle avait voulue et déclenchée [8] et qui a,
plus que méritoirement, vécu une relecture de son histoire récente et
des crimes sans précédent commis en son nom, symbolise parfaitement depuis plus
de cinquante ans la maturité européenne, le pardon, sinon l’oubli entre nous
tous les Européens, mais au faîte de sa supériorité économique et gouvernée
avec qualité par sa chancelière, Angela Merkel, n’a pas su jusqu’à présent
imaginer la suite de la grande entreprise européenne, et encore moins
désembourber nos institutions communes et remédier donc à un désamour général.
Est-ce à dire que quand il
n’y a pas de France, plus rien ne bouge que mécaniquement, et donc – puisqu’il
s’agit de politique – maladroitement, puis de plus en plus mal ? En
êtes-vous d’accord ?
Reniac, à ma table de travail, après-midi
du lundi 5 décembre 2016 – 15 heures 40 à 18 heures
Nous n’avons pas à nous en
enorgueillir. C’est un fait dans l’histoire contemporaine. Donc une
responsabilité. Nous ne l’exerçons plus depuis vingt-cinq ans, alors que c’est
nous qui avions commencé pour l’Europe – cette proposition de mise en commun
des ressources et des industries du charbon et de l’acier avec l’Allemagne, et
avec tous autres Européens, Anglais compris… [9]
plusieurs ensuite concernant la défense [10],
le marché commun [11],
l’économie [12] , la
monnaie [13]
- et c’est nous qui l’avons maintenue : la relation avcec la
Grande-Bretagne, travaillée par de Gaulle, par deux de ses successeurs asusi
différents l’un [14]de
l’autre [15], et
même adversaires. Nous avons eu toutes les chances en ayant nos hommes, aux
bons moments et aux bons endroits. Qu’en avons-nous fait ? Ce n’était pas
affaire de puissance, mais de bonne organisation du travail, chez nous et dans
chacune des enceintes ou institutions de décision. En avons-nous eu
conscience ? et si nous ne l’avons pas eue, pourquoi nos dirigeants n’en
ont-ils pas eux-même été pénétrés, et ne nous l’ont-ils pas expliqué ? Ni
notre vie quotidienne comme habitants de notre pays et vivant selon ses lois,
les lois censées exprimer notre volonté à tous, ni nos grandes affaires, celles
de la France ne nous sont vraiment exposées, dites. Mon jeune âge a été
privilégié par ces conférences de presse du général de Gaulle, courues par le
monde entier, et apportant, chacune, tellement de nouveau, que le quotidien
français alors le plus important et tirant parfois à deux millions
d’exemplaires, changeait sa « une » tous les quarts d’heure pendant
l’exercice de l’Elysée : la forme, le fond, les boutades. Les premiers
successeurs étaient évidemment autres et moindres, mais attachaient l’auditoire,
le téléspectateur. La communication n’était ni bâclée ni incessante. C’étaient
des faire-part, pas de la pédagogie.
Ce que je ressens
aujourd’hui, c’est que rien ne va plus. Annonce de casino ? mais
précisément nos élections sont du loto., nous écoutons nos espérances ou nos
lassitudes. Tandis que le mode de gouvernement, la manière de décider et
surtout à propos de quoi décider sont figés et inefficaces. Tout manque, tout
se fige, des options se prennent, discutables et ne sont pas même suivies.
L’énergie que nous consommons – sujet vital – donne lieu à chaque campagne
présidentielle à des débats, des définitions, des pourcentages. Nous étions
champions en énergie d’origine nucléaire, nous avons mis en cause cette
production en technique et en production, sans pour autant que cela soit mis à
exécution. Perdre sur les deux tableaux, notre avance, y compris en modération
des prix, relativement à nos voisins, et notre indépendance. L’énergie continuer
deux pages sur les chances gâchées et les formes d’inconscience et de conscience
de cela.
Reniac, à ma table de travail, après-midi
du lundi 5 décembre 2016 – autour de 19 heures 55 heures à 20 heures 22
[1] -
[2] -
[3] -
[4] -
[5] -
[6] - l’Appel est en fait la
réponse qu’attendaient tous ceux qui chez nous, en nous refusaient la défaite
militaire, puis morale, cf. annexe – et de Gaulle, au commencement, n’était pas
du tout dans le projet d’accaparer cet Appel, il proposa le commandement, la
cheffeerie à d’autres généraux, plus connus, prestigieux, et surtout mieux
dotés en moyens
[7] - genèse du dire de Robert
Schuman –
[8] - explication de Bismarck,
de sa sagesse finalement mais avec la limite de l’Alsace-Lorraine, et de
l’antagonisme ensuite entre nos deux pays
[9] -
[14] -
[15] -
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