Monsieur
le Président de la République,
la
solitude, et pourtant le besoin des autres, pas seulement en entourage, mais
vraiment en conseil, en délibération, pour le partage. L’exemple en est donné
parfaitement par l’homme du 18-Juin, par l’auteur – dans notre histoire
contemporaine – de l’acte le plus isolé qui soit. Une décision aussi fondatrice
que l’Appel lui-même, la relation de la France libre avec le gouvernement de
Vichy, fait l’objet d’un questionnaire aux membres du Conseil de défense de
l’Empire et de réponses personnelles par chacun d’eux au général de Gaulle [1],
et ces avis sont nuancés et assez divergents. Le chef est constitué par les
autres, ainsi le moment – décisif – où le général Catroux rallie la France
libre [2].
Reniac, à ma table de travail,
mardi 15 Novembre 2016, 20 heures 57 à 21
heures 54
[1] - l’institution de ce Conseil et sa
composition sont fixées par ordonnances I et II, datées de Brazzaville, donc en
territoire français, le 27 Octobre 1940. L’échange sur les relations avec le
gouvernement de Vichy fait l’objet d’une note qu’établit René Cassin,
secrétaire du Conseil – Charles de
Gaulle, Mémoires de guerre I (éd. tricolore . Plon . 680 pages), pp.
344 à 348
[2] - Or,
voici que Catroux arrivait du Caire. Au repas, je levai mon verre en l’honneur
de ce grand chef, à qui je portais, depuis toujours, une déférente amitié. Il
répondit d’une façon très noble et très simple qu’il se plaçait sous ma
direction. Eboué et tous les assistants connurent, non xsans émotion que, pour
Catroux, de Gaulle était, désormais, sorti de l’échelle des grades et investi
d’un devoir qui ne se hiérarchisait pas. Nul ne se méprit sur le poids de
l’exemple ainsi donné. Quand, ayant fixé avec lui sa mission, je me séparai du
général Catroux près de l’avion qui le ramenait au Caire, je sentis qu’il
repartait grandi. Ibid. pp 113-114
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