mardi 15 novembre 2016

livre . suite de la lettre ouverte à François Hollande - chapitre III l'air vif de la démocratie




Monsieur le Président de la République,

la solitude, et pourtant le besoin des autres, pas seulement en entourage, mais vraiment en conseil, en délibération, pour le partage. L’exemple en est donné parfaitement par l’homme du 18-Juin, par l’auteur – dans notre histoire contemporaine – de l’acte le plus isolé qui soit. Une décision aussi fondatrice que l’Appel lui-même, la relation de la France libre avec le gouvernement de Vichy, fait l’objet d’un questionnaire aux membres du Conseil de défense de l’Empire et de réponses personnelles par chacun d’eux au général de Gaulle [1], et ces avis sont nuancés et assez divergents. Le chef est constitué par les autres, ainsi le moment – décisif – où le général Catroux rallie la France libre [2].

Reniac, à ma table de travail,
mardi 15 Novembre 2016, 20 heures 57 à 21 heures 54



[1] - l’institution de ce Conseil et sa composition sont fixées par ordonnances I et II, datées de Brazzaville, donc en territoire français, le 27 Octobre 1940. L’échange sur les relations avec le gouvernement de Vichy fait l’objet d’une note qu’établit René Cassin, secrétaire du ConseilCharles de Gaulle, Mémoires de guerre I (éd. tricolore . Plon . 680 pages), pp. 344 à 348

[2] - Or, voici que Catroux arrivait du Caire. Au repas, je levai mon verre en l’honneur de ce grand chef, à qui je portais, depuis toujours, une déférente amitié. Il répondit d’une façon très noble et très simple qu’il se plaçait sous ma direction. Eboué et tous les assistants connurent, non xsans émotion que, pour Catroux, de Gaulle était, désormais, sorti de l’échelle des grades et investi d’un devoir qui ne se hiérarchisait pas. Nul ne se méprit sur le poids de l’exemple ainsi donné. Quand, ayant fixé avec lui sa mission, je me séparai du général Catroux près de l’avion qui le ramenait au Caire, je sentis qu’il repartait grandi. Ibid. pp 113-114

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