vendredi 7 novembre 2014

journal d'il y a cinquante ans


Samedi 7 Novembre 1964


Journée détendue occupée à classer les photos et à en continuer le répertoire.

Avant-hier, j’ai un peu arrangé ma chambre : disposant mes quelques bibelots, « encadrant » la photo de Solesmes représentant Sainte Madeleine.

Depuis deux soirs, je récite, plus ou moins bien, un chapelet avant de m’endormir.

J’ai vraiment le sentiment qu’il va falloir me décider, que je serai le seul à le pouvoir et que je fais pas encore assez confiance en Dieu. Me décider.

Hier, messe du 1er vendredi du mois. J’ai été profondément ému, car c’était une messe pour les vocations, dite par Monsieur le Curé qui a fait un court sermon, que les églises soient toujours remplies et qu’il y ait des prêtres pour apporter le corps et la parole du Christ.

Paradoxalement, un manque de prêtres, on fait tout pour qu’il y en ait davantage, et Boyau me dissuade de l’idée que j’ai la vocation !?

Dans deux jours, si j’ai le courage d’aller voir les affiches dès lundi soir, j’aurai les résultats de l’ENA.

J’ai l’âme sèche et désertique. Je vis sans penser à l’avenir¸ni au lendemain, pour ne pas raviver un désir que peut-être Dieu condamne. Je pleure sans larmes, et j’espère sans espoir. Christ, ma seule espérance. Spea in Deo quoniam adhuc confitebor illi anima mea. Et quae contrubas me ?

Seigneur, si tu ne viens à mon aide, je suis fichu. J’ai peur, je désespère, j’ai froid, je doute. « Dans tous les désarrois, tu garderas ma foi ».
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Toi aussi, Seigneur, Tu as souffert. Toi aussi, Tu n’as pas vu clair. Toi aussi, Tu as été abandonné. Seigneur, sauve-moi.

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