mercredi 6 novembre 2013

changement de signe 03 - fiction politique ch. 1 . revu avant communication





18/…/201… à 22:55
le président et le dictateur

Le Président de la République vient d’intervenir, hors programme, dès la fin de la rediffusion du chef d’œuvre de Charlie Chaplin, « le dictateur » [i].

Tandis qu’au Parteitag de Nuremberg, suivant juste l’Anschluss la doublure clocharde du redoutable Fuhrer, au lieu des invectives habituelles, change totalement le registre de la politique en donnant les béatitudes du Christ selon saint Luc, l’évangéliste, l’annonce de cette intervention du Président a commencé de sous-titrer le discours.

Ni au palais de l’Elysée, ni à l’hôel de Matignon, il n’est possible d’obtenir la moindre précision sur l’objet et la durée de l’allocution présidentielle. On est renvoyé à celle-ci et il est assuré que l’on n’en sait pas plus que le télé-spectateur.

Malgré la notoriété de la fameuse fiction politique de 1940 et l’indication que sa programmation se ferait avec une copie entièrement rénovée, l’audience de la chaine franco-allemande était très faible. Elle a sensiblement augmenté dès le sous-titrage annonçant la prochaine apparition à l’écran d’un président n’ayant pas habitué les Français à la surprise. Elle vient d’exploser.



18/…/201… à 22:59
le président et le dictateur  (2)

Le Président a commencé par présenter ses excuses pour le hors-programme. Il a salué ls téléspectateurs allemands, a assuré qu’il était bien le barbier et pas du tout – toute ressemblance eût été fortuite – Adenoïd Hynkel. Il a précisé qu’il n’était pas non plus l’homme des Béatitudes, que d’ailleurs la République française, laïque selon sa Constitution, ne peut demander à ses élus l’énoncé et les références de leur foi, mais il a ajouté qu’il est tenu, depuis son élection, d’être fidèle à ce qu’il avait laissé espérer et croire aux Français quand il était candidat. Il entend revenir à cette fidélité et pour gagner du temps, non le sien borné par la Constitution, mais celui des Français et du pays à qui il souhaite la plus grande espérance de vie, il a donc choisi d’intervenir maintenant et il dit pourquoi.


18/…/201… à 23:10 (3)

L’Elysée communique que le Président a convoqué le Premier ministre et va s’entretenir avec lui avant minuit. Il n’est pas précisé que la démission du gouvernement soit l’objet de cet entretien.


18/…/201… à 23:11
le président et le dictateur

Berlin - La chancelière allemande communique avoir reçu au téléphone son homologue français, qui l’a entretenu du film de Charlie Chaplin et de ce que peut être la surprise en politique. Pour les Allemands, l’exemple-même a été donné le 9 Novembre 1989. Elle assur le président Effach et les Français qu’elle-même et l’Allemagne sont particulièrement attentifs à ce que vient d’exposer le Président de la République française. Arte en Allemagne aussi a plus que décuplé son audience pendant cet impromptu d’un quart d’heure, traduit en simultané..

vendredi 18 Octobre 2013 – 12 heures 25 à 15 heures 30

Journal du Président

Au palais, ce soir du vendredi 18 Octobre 2013

C’est fait. Je vais rester dormir ici, peut-etre même serait-il républicain que ce devienne ma règle, au lieu de déplacer tant de gens et d’avoir fait installer tant de choses chez nous pour diverses obligations qu’on croit les miennes et que je n’ai pas à exercer. Dormir à l’Elysée puisque l’élection m’y a fait entrer. Respecter la décision populaire, pas mes convenances ni celles de ma…Le palais est désert, silencieux, je viens de raccompagner Héro jusqu’au porche. J’ai demandé à … de mettre en œuvre les réceptions de messages, des milliers parait-il, que nous transfert Arte. Héro n’était pas devant la télévision quand j’y suis passé. On ne l’en a pas non plus prévenu. Cela me rappelle, à ce qui m’en a été dit quand j’ai voulu, à la mort de Marcantoni, savoir ce dont celui-ci avait été ou non responsable… j’avais alors quinze ans… qu’aux premières nouvelles radiophoniques à la suite de la découverte d’un cadavre dans une décharge aux environs de Paris qu’une très importante personnalité pouvait être mêlé à l’affaire, personne n’était de permamence aux écoûtes ce vendredi-là : la pause déjeuner. Couve de Murville, Premier ministre, ne sut l’implication possible de Pompidou que quarante-huit heures après les premières interrogations du juge Patard. Héro a donc interrogé …qu’il a pris avec lui en voiture pour venir ici puisque mon message avait été transcrit comme la simple prière de venir conférer avec lui sur ce que je venais de déclarer. C’est donc un ouï-dire que j’ai comme premier écho de ce que je viens de faire. Il voulait me présenter la démission du gouvernement puisque, selon lui, je viens de faire amende honorable pour nos dix-huit premiers mois et de déclarer qu’au mieux ils constituaient pour le pays et nous ses dirigants l’expérience désastreuse d’une continuité avec nos prédécesseurs et que ce n’est pas ce qu les Français voulaient et veulent. Il résume assez bien. Je lui ai demandé de rester, mais – décidément le passé… de Gaulle refusant le jeudi 30 Mai 1968 la démission de Pompidou ou plutôt en suspendant les effets, moyennant un profond remaniement ministériel – de me proposer les changements nécessaires. C’est simple, un gouvernement d’écoute pour quelques jours ou semaines, je ne sais.

J’avais tout à l’heure la synthèse des réactions au transfert inopiné de cette jeune fille kosovar du Haut-Doubs à Lyon pour une reconduite à Pristina en famille, son père déjà là-bas d force depuis dix jours. Les dernières comparaisons fiscales nous mettant à contre-courant des allègments dans l’Union de la fiscalité des grandes entreprises, alors que je passe depuis le vote de mon premier budget pour celui qui en demande davantage aux petits qu’aux gros. La décision du Conseil constitutionnel refusant aux maires l’objection de conscience quand des homosexuels se présentent pour être mariés, mon imprudence en congrès de l’association nationale des maires d’avoir répété mot à mot ce que me suggérait … à l’oreille, poour selon lui, calmer la salle. Ces deux nuits d’avion et retour pour l’Afrique du sud : comment ai-je pu prendre à mon compte et lire cette phrase me faisant dire qu la France y avait été toujours du côté des opprimés. Contre-vérité : nous avons vendu non seulement Dassault mais toutes les armes anti-émeutes et contribué au programme nucléaire. Je voulais tellement m’échapper ces nuits-là que je me suis laissé prendre à commenter les résultats de Brignoles. Le Canard…et le risible de mes observations et l’insoutenable de mon optimisme pour ls scrutins à venir. Et ce voyage en Russie alors que je suis battu froid par un Poutine auquel il m’est recommandé de ne rien dire que du lénifiant sur les droits de l’homme, une autre jeune fille en train de mourir d’épuisement en camp de travail seize heures par jour, les rythmes de Mauthausen. J’ai eu le mouvement de tout lâcher, trop de monde tous les jours, trop de déplacements en province comme si – à l’imitation des éditeurs ayant commencé à la fin des années 1960 et au début de la politique-spectacle selon la télégénie ds candidats (suis-je télégénique ?) à placer en quatrième de couverture la photo. de complaisance de leur auteur – me voir et me faire voir me ferait comprendre et apprécier des Français.

Elle est prise ce soir… elle a dû rentrer, je ne la réveillerai pas en ne revenant que maintenant, raison de plus plus pour rester ici… m’a-t-elle regardé ? J’ai eu la sensation quand, pendant le discours du nouvel Hynkel, sont arrivés les gens d’Arte et que nous avons choisi où nous opèrerions, que ma tenue vetimentaire, mon port de cravate, la non-couleur de mes chemises ne seraient pas un handicap. J’ai été porté par ce discours, surprenant, que le film ne faisait pas du tout attendre. Comment Arte a-t-elle pu en quelque minutes me donner techniquement cette possibilité ? Ce sont ces réminiscences de Pompidou en 68-69 qui m’ont fait bondir. Son intervention à la suite du trio Geismar Cohn-Bendit et un troisième, dégoisant à loisir sur la chaine publique, alors monopoliste et en grève sauf pour les… on en disait ni les émeutiers ni les manifestants, mais les étudiants… ils n’en avaient pas la tête ni les propos… cela ne se tenait guère, je les ai regardés, en famille nous n’étions pas de lur côté… mon père en tout cas, pas gaulliste non plus. Le Premier ministre a eu le génie d’intervenir à leur suite, sans solution de continuité : la réplique. Ce fut fascinant, même pour moi, je n’avais pas quatorze ans.

C’est…

Monsieur le Président, le texte de ce que vous avez dit tout à l’heure. Voulez-vous relire la transcription ? le diffuse-t-on ? l’étranger et la province, la presse sont demandeurs. D’ordinaire vos interventions leur sont connues à l’avance, sous embargo. Embarras général. En Allemagne, Arte redonne votre moment à l’antenne.

Je n’ai autant dire rien modifié. Il faudra que je donne la genèse de ce mouvement qui m’a fait passer d’une perspective de soirée sur des dossiers et compte-rendus – que des faits accomplis – n’apportant rien à personne, pas même informatifs. Ma colère n’ayant rien compris à cette note pour ma présidence d’une réunion sur l’économie numérique, a été rapporté par la presse, cela m’a plu. Une soirée à lire et annoter, tandis que le petit téléviseur sur ma table de travail était en position : muet. Noir et blanc, Arte… Courrier arrivée, des lettres. L’une devenait une habitude non du lecteur que je n’étais pas directement pour un signataire que je connais vaguement de nom, peut-être de vue, mais pour celui-ci. M’écrire régulièrement et à ce qui vient de m’être dit, courieller au secrétaire général sur des points d’actualité. Un mot, en fin de page mais pas de lettre : angélisme qui serait votre réalisme… Je suis passé à l’acte, mimer le pseudo-Hynkel. Ai-je alors oublié que je suis le président de la République, le vrai et non le barbier de la fiction ?Donc, diffusion. Je n’ai pas littéralement dit – de Gaulle à Londres en fin de sa première mise en ondes – demain comme aujourd’hui, je parlerai… Avantage fortuit, les Allemands m’ont écouté dans un contexte qui leur est propre, en même temps que les Français. C’est une première.

Si je continue demain, c’est pour aller à l’avenir en réduisant mes premers mois d’exercice à une démonstration de ce à quoi nous ne pouvons plus croire, et moi à faire croire. Inutile de demander des fiches ni le point où nous en sommes. Je lirai, selon le hasard des piles de lettres, des synthèses d’appels téléphoniques, des réactions de presse ce qui a été compris et surtout ce qui est attendu de moi. Je dois rendre hommage à l’humilité du gouvernement qui s’est dès les premiers mois dessaisi des décisions pour mieux exercer un droit de parole disant bien notre embarras à tous. J’ai eu le tort de ne pas persévérer vis-à-vis de Peugeot : la mise en liquidation de leur banque soutenant les ventes à crédit les aurait rendu plus imaginatifs, ce que nous leur avons prêté les établit en Chine. Tort de ne pas laisser les syndicats discuter avec Mittal, leurs représentants soutenus par nous et la menace d’une nationalisation auraient intimidé le bonheur plus que je n’ai su le faire, je n’avais aucune logique. Sans doute, l’effacement de Montebourg qui ne voulait plus voir l’Indien en France nous a donné un investissement substantiel à Dunkerque, mais moitié moindre que ce que Tapie a reçu de l’Etat selon l’arbitrage qui sera probablement annulé, non pour corruption des insoupçonnables qui l’ont rendu, mais pour un artifice de procédure oublié de tous. Je le dirai rapidement. On ne m’attend qu’au nouveau cours. Comment l’énoncer ? je ne le discerne même pas. Mon épistolier…

19/…/201… à 01:22
l’intervention présidentielle à la suite de Charlie Chaplin

La présidence de la République confirme que M. Héro, Premier ministre, reste en place, chargé de faire du gouvernement actuel une équipe d’écoute et de mise en forme du dialogue noué hier soir par M. Effach avec les Français.

Le Président devrait poursuivre demain soir son inventaire des possibilités du pays et des instruments à mettre en œuvre. La boîte à outils qu’il avait popularisée il y a quelques mois va donc s’enrichir.

Le Président a refusé qu’Arte qu’il continue de privilégier par égard pour la fidélité initiale de ses habitués, change quoi que ce soit aux arrangements de présentation, improvisés hier soir. La bibliothèque du palais de l’Elysée doit rester le plus simple décor.

Le Président ne change en rien son agenda ni son audiencier pour les prochains jours.

samedi 19 Octobre 2013 – 21 heures à 22 heures 40

Je lis les éditoriaux de ce matin

Il ne s’est rien passé pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy qu’un événement extérieur auquel nous étions plus mal que d’autres préparés en ce moment et auquel nous ne faisons toujours pas face : la crise économique mondiale, du fait de la spécvlation financière et des dévoiements bancaires. Alors que plus que d’autres, nous avons dans nos gènes et dans notre histoire contemporaine, tous les instruments voulus pour gagner. Sans doute, une pluie d’éphémérides mais toujours des instants consacrés aux instants, tandis que le démantèlement de la puissance publique continuait. Comptons pour rien la corruption et les recels d’intérêts et d’argent public, cela n’a fait qu’alimenter à la marge la perte de crédibilité de la « classe politique », « ces princes qui nous gouvernent », écrivait en un autre temps, Michel Debvré, qui avait ensuite pu croire que le remède avait été trouvé et faisait bon et durable effet…

Le quinquennat en cours est tout autre. Non en politique menée, elle est identique aux tâtons et velliétés de son prédécesseur : du fiscal et de la dette, plus des hors sujets (le mariage gay et la bio-éthique, qu’on soit pour ou contre) de même que Nicolas Sarkozy avec sa réforme constitutionnelle supposée monumentale et refondatrice. Le changement est qu’il y a une réponse populaire, il commence à y en avoir une. Certes disparate. Ce n’est pas une réponse sociale, alors que tout la commande et est justiciable d’une dialectique de lutte des classes  Florange, Aulnay n’ont rien déclenché… mais il y a la recomposition des thématiques, sinon des organisations de droite avec la manif. pour tous et il y a maintenant Quimper, dernier dicours de plein air du général de Gaulle, juste avant lequel il était si peu sécurisé et tellement dans l foule qu’un quidam a pu lui laisser un crachat sur la pochette de son veston. Donc Quimper, avec démontage de tout mobilier ou élément public en plein air qui puisse servir de projectile, de barricade, d’arme. Ville d’un élu ministrable et dont l’ « influence » sur le président régnant serait grande (sauf sur la loi Taubira qu’il ne recommandait pas) : il y a près de vingt ans, un colloque auquel j’assistais, je le vis en scène pour l’introduction, suis même allé lui serrer la main, il m’avait en effet paru plus que bien.

La novation n’est pas là. La manifestation n’est pas sociale, elle est régionale, sinon régionaliste…il y  avait plus de bombes en 1969-1971 en Bretagne qu’en Corse où tout ne commança qu’à la fusillade d’Aleria. Or, elle assemble les paysans, les artisans et le… MEDEF. Tandis que les « syndicats » (et leurs troupes ? peut-on supposer) sont à Carhaix. Thème pas clair : l’éco taxe, à propos de laquelle le pouvoir a « reculé » et les quotidiens bretons : Ouest-France et Télégramme ont titré sur « la Bretagne entendue » et l’emploi : en quelques mois, l’agro-alimentaire disparaît, ce que n’en rayera pas une prise de participation saoudienne à hauteur de 25% d’un volailler. Prise de conscience collective, dont – tristement – la Lorraine n’a pas encore fait preuve…Maintien de l’ordre : il sera difficile. Réveil politique qui va certainement malmener tous les élus. Or, la région était à gauche et au sens historique, elle a deux ministres au gouvernement et non des moindres : le Premier et celui de la Défense. Suspense.

Les « nouvelles » pour Quimper. Echauffourées, quinze mille personnes selon la police, le double évidemment pour les organisateurs : ce n’st pas beaucoup, Pas d’embrasement ni de la Bretagne en tant que telle ni des manifestants. – Mais l’horrible et dég. assasinat de deux de nos journalistes, en plein jour et dans une ville, certes névralgique pour l’opération Serval, mais qu’on pouvait penser sécurisée : il n’en est rien. C’est l’échec. Communication présidentielle désastreuse, des communiqués certes mais il aurait fallu la photo fixe, tandis que donner des images du Président à son bureau ou passant d’une pièce à l’autre, toujours aussi mal habillé et n’ayant aucun rapport avec ce deuil national ou même les images de CRS et de « casseurs » s’affrontant. Avec en sus, une photo encadrée posée contre le miroir d’une grande glace derrière le Président lisant ou signant, qu’un tiers enlève comme s’il était risqué ou inopportun que ce qu’elle montre, entre dans le champ d’un zoom.

Quimper, le Mali… des faits qui ne sont pas d’un registre nouveau. Mais, sauf à propos du « mariage gay » et étant oublié la concession d’estrade sur la liberté de conscience des maires et des officiers municipaux à propos de la célébration de ces unions, l’opinion publique est désormais davantage marquée par les reculs du « pouvoir » que par la politique-même de celui-ci. Les sondages sur lesquels je « retombe » pour les mois de Septembre et Octobre 2012 – un an, soit dans les trois-quatre mois suivant l’élection présidentielle – montrent que presque tout de suite les deux thèmes forts du nouveau Président : efficacité, justice, dans un perspective à deux ans des retours aux grands équilibres, n’étaient déjà pas crus. Le peu de politique qui était déjà mené, pas encore le vote du budget, pas encore le dépôt du projet de loi Taubira, pas encore Florange et un attentisme pas encore celui de l’impuissance pour Aulnay, était considéré comme inefficace et injuste. C’est donc à la racine du pouvoir actuel que le mal se trouve et que se situe le désaccord total avec l’opinion publique. Sur le fond.

Ce qui est maintenant grave, c’est le reproche, le constat de faiblesse et d’impuissance. Il ne peut conduire qu’à deux comportements gravissimes. L’un consistant de la part de tous les « intérêts » mais plus encore et surtout avec plus de légitimité, de la part des spoliés, des massacrés, des désespérés, à « y aller », donc à mettre en demeure par la force : les manifestations, le désordre public, puisque la grève coûte cher aux salaéris e que ceux-ci savent la précarité de leurs entreprises. Et l’autre, en réponse, serait de se crisper à tort et à travers pour avoir l’air fort. Impasse totale.

Comme s’il avait anticipé – inconsciemment ? – cette impasse et l’avait ressentie (on prête à Jacques Delors comme raison de sa non participation à la course présidentielle de 1995 qui lui était pourtant très ouverte, sa conscience aigüe de l’impossibilité de faire les choses comme il les aurait entendues parce que l’opinion n’y était pas prête, et parce que les partis, à commencer par le sien, s’y seraient refusés), le président Effach a été ces dix-huit premiers mois d’exercice de son mandat pratiquement absent. A intervenir presque chaque jour mais sans le culot ou le cynisme de son prédécesseur, il n’a pas eu le moindre impact ni sur quelque sujet marquant. Banalisé par lui-même, il s’est enfoncé dans l’absence. Aujourd’hui, la contestation n’est plus celle sans portée d’une opposition qui n’a rien à proposer que le retour de Sarkozy gagnant un second tour à la Chirac en 2002 contre la fille du père – victoire calamiteuse pour l’esprit public et n’ayant incité à rien de profond alors – elle est celle de la majorité dite présidentielle. Il semble que même les ministres doutent du « leadership » du président de la République. Kennedy arrivant à Orly et accueilli comme il se doit par de Gaulle : « votre leadership, votre sens de l’histoire », et l’on n’était qu’en 1961, trois ans seulement d’exercice du pouvoir, la guerre d’Algérie continuant, ni le Québec libre, ni la contestation du dollar comme monnaie-étalon, ni le voyage à Moscou, ni la condamnation des annexions israëliennes, etc… ni Mai 68, non plus.

L’autorité présidentielle en cause, non selon le système des institutions, mais selon la manière du présidnt Effach et bientôt à raison de sa personnalité et de son tempérament ? alors même que depuis une vingtaine d’années la prépotence de l’Etat dans l’évolution du pays, dans l’orientation spirituelle des esprits, est rongée, contestée, que l’Etat même dépérit d’année en année… Quant à soi, résignation, désespérance, pas même les exutoires grec ou espagnol : la faute aux autres ou aux banques….

Je ne crois pas qu’ils soient de la même encre demain. J’ai demandé cependant au secrétaire général de ne recevoir aucun journaliste et de ne rien faire qui puisse paraître comme un commentaire ou un ajout d’entourage. Je n’ai pas connu la « communication » du général de Gaulle. Il y avait des rumeurs, elles venaient de lui les ayant essayé sur ses visiteurs, il y avait ses mots ou ceux qui lui étaient prêtés, mais l’entourage n’existait pas pour l’extérieur, et personne ne parlait en son nom. Evidemment pas de plume, même si les conférences de presse et ses correspondances avec des homologues – pour un paragraphe ou au plus une page – montrés aux ministres de sa confiance. Jamais davantage. C’est ce que résume une note faite par notre épistolier, abasourdi dès l’automne dernier de ce que je n’ai pas tenu ma résolution de sobriété.
(mercredi 6 Novembre 2013 – 15 heures)


[i] - Wikipédia – en ligne 18 Octobre 2013
Le Dictateur
Description de cette image, également commentée ci-après
Charlie Chaplin dans la scène du discours d'Hynkel

Synopsis


Lors de la Première Guerre mondiale, dans un pays imaginaire nommé la Tomanie et ressemblant beaucoup à l'Allemagne, un soldat maladroit sauve la vie d'un pilote de chasse nommé Schultz. Le soldat et Schultz réussissent à s'enfuir en avion mais celui-ci s'écrase et le soldat est blessé. Devenu amnésique, il passe de longues années à l'hôpital, coupé du monde. Entre temps, la Tomanie est devenue un régime dictatorial, de type fasciste, dirigé par Adenoïd Hynkel et les Juifs sont persécutés.
Finalement le soldat sort de l'hôpital et reprend son métier de barbier dans sa boutique, qui a été incluse dans un ghetto juif. Le barbier est lui-même juif et peu au courant de l'évolution politique et sociale de son pays, ni du fait qu'il est un parfait sosie du dictateur.
Arrêté lors d'une rafle, il est accusé de comploter contre le régime d'Hynkel et se retrouve en camp de concentration avec Schultz. Tous les deux finissent par s'évader au moment où la Tomanie envahit l'Österlich.
Finalement, les soldats confondent les deux personnages : Hynkel est arrêté comme fugitif tandis que le barbier pris pour le dictateur est contraint de prendre sa place et improviser un discours à la radio. Dans son discours, le barbier défend la liberté de tous les humains, et prône la tolérance, la démocratie et la paix.

Tournage


Mis à part la fin du film, très émouvante, celui-ci présente une suite de gags visuels ou de situations drôles. On peut citer notamment les scènes lorsque le dictateur Hynkel joue avec un globe terrestre gonflable, ou lorsque son homologue de Bactéria (un État imaginaire inspiré de l'Italie fasciste) et lui rivalisent sur la hauteur de leurs sièges respectifs.
Une des scènes poignantes du film est celle, vue uniquement de dos, où le barbier regarde longuement brûler sa boutique. Elle sera citée dans plusieurs ouvrages consacrés au langage visuel dans le cinéma. Une autre scène mémorable est celle, à la fin du film, du discours final du barbier, qui, ayant pris l’identité de Hynkel, se lance dans un long et émouvant plaidoyer pour la paix et l'amitié entre les peuples, aux antipodes du discours raciste et haineux du véritable Hynkel, plus tôt dans le film.

Accueil public et critique

Le Dictateur fut un succès populaire (et le plus grand succès de Chaplin). Il fut projeté à Londres pendant la bataille d'Angleterre et nommé aux Oscars.
Il sortit sur les écrans en France en 1945. Il demeure le film de Chaplin ayant eu le plus de succès en salles en France, avec plus de 8 millions d'entrées.
Malheureusement, il eut de mauvais débuts. Il fut interdit en Allemagne jusqu'à la fin de la guerre, mais Hitler se le fit projeter 2 fois en privé. Aux États-Unis, il eut des mauvaises critiques du fait de la réticence de l'opinion publique à une entrée en guerre.
Aujourd'hui, le film est internationalement reconnu comme un chef-d’œuvre. Il est classé comme meilleur film de tous les temps selon la presse sur le site Allociné à égalité avec Les moissons du ciel de Terrence Malick, Les chaussons rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger, Il était un père de Yasujiro Ozu, L'Éventail de Lady Windermere d'Ernst Lubitsch, ET l'extra-terrestre de Steven Spielberg, Le Mécano de la « General », de Clyde Bruckman et Buster Keaton, Les poings dans les poches de Marco Bellocchio, El topo d'Alejandro Jodorowsky, In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord, Mon oncle de Jacques Tati, Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino, Kagemusha, l'ombre du guerrier de Akira Kurosawa, et Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog; ces 14 films ayant obtenus la note critique maximale de 5 étoiles.

 

Accueil en Allemagne


Hitler fit interdire le film en Allemagne, mais il s’en procura une copie qu’il se fit projeter en privé à deux reprises5. Chaplin, quand il apprit la nouvelle, dit qu'il donnerait n'importe quoi pour savoir ce qu'en avait pensé Hitler6. Cependant, Albert Speer, l'architecte d'Hitler, a nié que celui-ci ait jamais vu le film7. L'historien britannique Kevin Brownlow pense avoir trouvé des preuves selon lesquelles le Führer aurait vu des projections privées du film[réf. nécessaire].
En pleine guerre, l'initiative de Nikola Radošević, un projectionniste d'une salle de cinéma de Belgrade en Serbie, qui venait de trouver une copie grecque du film, Le Dictateur fut projeté à la place d'un autre film prévu pour cette séance dans la salle de cinéma d'un pays occupé par les Allemands. Pendant 40 minutes, le public regarda le film avec intérêt, jusqu'à ce qu'un SS se trouvant dans la salle tire en direction de l'écran, entraînant une évacuation du cinéma8.

 

Controverses


Chaplin subit des pressions de la United Artists à propos de ce film politiquement sensible (les États-Unis n'étaient pas encore engagés dans le conflit mondial à cette époque), mais celui-ci sortit néanmoins six mois après la fin du tournage.
Le film fut censuré en Espagne (jusqu'en 1975), en Allemagne (jusqu'en 1945, date de sortie 1958), ainsi qu'en Irlande qui, voulant rester neutre durant le conflit européen, refusait la mention sous quelque forme que ce soit, de la guerre. Dès lors, le film de Chaplin fut censuré au motif qu'il aurait pu provoquer des émeutes9.

vendredi 18 Octobre 2013 – 12 heures 25 à 15 heures 30


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