mercredi 14 septembre 2016

vous serez réélu - suite



Leur processus codifié pour la mise de l’entreprise, du service, d’une propriété sous ce statut, pour sa gestion et remise dans un nouvel état d’esprit, et pour son retour, non au marché, non aux banques, mais à un capital, le nôtre, à chacun – les nationalisations seront un des outils du pays pour moduler les ambiances changeantes de la mondialisation, du libéralisme et d’un capital pas forcément orienté vers le bien commun. La possible mise en application d’un processus affiché sera une incitation au dialogue social dans l’entreprise et pourra même s’initier à la demande du comité d’entreprise. C’est l’exploitation et la préservation des ressources humaines et de nos acquis technologiques, mais c’est aussi l’apparition d’une assise des gouvernements et d’une mesure de leur osmose avec nous, qui ne serait plus la seule élection, mais bien la confiance renouvelée par l’emprunt. Sous nos monarchies censitaires entre les deux empires napoléoniens, l’évolution de la rente était le signe de la santé politique des gouvernants. Au besoin, Paris illuminait aussi.

Vous voyez donc que notre démocratie devient quotidienne, que notre appréciation des gestions gouvernementales, et de celles aussi de grands groupes industriels et financiers, est directe, mesurable. L’emprunt est souscrit ou pas. Le plan du gouvernement est accepté, une gestion calamiteuse par la spéculation ou selon des dirigeants éclairés seulement par leurs propres émoluments est sanctionnée. Le processus pourrait même être légalisé par referendum. Ce fut la faiblesse des nationalisations de 1982 de n’être votée qu’au Parlement donc selon une majorité réversible. L’une faisant, l’autre défaisant, le jeu d’ensemble ayant produit les premières délocalisations des centres de décision, voire l’achat par l’étranger d’entreprises qui étaient depuis leur création, parfois séculaire, des fleurons de la France. Ce ne serait pas la constitution d’un nouveau secteur public industriel, ce serait l’institution d’un statut passager pour la réappropriation de notre patrimoine.

Quant à l’emprunt – clé de tout le processus – il ne sera pas consacré seulement à ces changements d’ambiance, d’allure et d’orientation de nos entreprises chaque fois qu’elles défaillent ou – pis – chaque fois que leurs dirigeants s’écartent de nous, trompant d’ailleurs, bien souvent aussi leurs actionnaires. Il contribuera à la nécessaire consolidation de la dette publique. Pas seulement de la nôtre, mais selon un moratoire des dettes souveraines à négocier, convenir et publier par surprise et selon un secret décisivement gardé par les seuls exécutants d’une telle décision des principaux Etats à économie libérale et à régime démocratique, il changera complètement la donne financière internationale. La spéculation sera asséchée et devra trouver ailleurs ses placements, les banques – au besoin par la nationalisation, qui s’est opérée chez plusieurs de nos grands partenaires – reviendront à financer l’économie, l’entreprise. Le dénouement, les remboursements pourront – là aussi et au choix des porteurs de titres – se faire en participation à de grandes entreprises nationales ou européennes. Qui nous soient physiquement proches, et dont l’intérêt coincide avec le nôtre. Il n’y a pas, par nature, un antaagonisme entre le capital et les personnes. Ce sont les personnes, les travailleurs, les inventifs qui génèrent du capital. C’est aussi la solidarité, organisée et veillée par le gouvernement, qui complète éventuellement les besoins en capital.

Tel que je suis, selon mon expérience professionnelle, ma mémoire de temps plus heureux, ma lecture des plans et des réussites d’autrefois, je ne vous écris qu’un specimen – parmi d’autres possibles – de ce que peut produire l’imagination quand elle n’a pas la contrainte de dogmes qui ne sont ni les nôtres ni les vôtres – nous le supposons très cordialement – et je vous propose seulement que l’imagination soit convoquée et que ses productions étudiées. L’ouverture au changement, à la réalité vu autrement qu’en docilité à des arrangements et des intérêts occultes, non cités, peut mobiliser notre expertise administrative et l’ensemble de notre intelligence économique et financière.

Monsieur le Président de la République, c’est à vous de poser les questions et d’orienter les recherches de solutions, puisque notre pays, et notre monde fonctionnant selon des leurres, des dogmes, ne marchent bien ni en finance ni en démocratie. Vous n’avez à servir que nous, c’est-à-dire l’intérêt national. Ne nous prêchez plus si nous vous donnons un nouveau mandat quinquennal, la docilité à ce qui ne réussit pas et qui nous amoindrit. La pantomine haineuse des « primaires » montre ce qu’est devenu le système des partis. Votre impopularité autant que le verrouillage de l’Assemblée nationale montre la dérive de notre démocratie. Notre endettement nous empêche même de penser en termes d’investissements.

Reniac, à ma table de travail
 mercredi 14 septembre 2016, 14 heures 38 à 15 heures 12


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