Leur processus codifié pour
la mise de l’entreprise, du service, d’une propriété sous ce statut, pour sa
gestion et remise dans un nouvel état d’esprit, et pour son retour, non au
marché, non aux banques, mais à un capital, le nôtre, à chacun – les nationalisations
seront un des outils du pays pour moduler les ambiances changeantes de la
mondialisation, du libéralisme et d’un capital pas forcément orienté vers le
bien commun. La possible mise en application d’un processus affiché sera une
incitation au dialogue social dans l’entreprise et pourra même s’initier à la
demande du comité d’entreprise. C’est l’exploitation et la préservation des
ressources humaines et de nos acquis technologiques, mais c’est aussi
l’apparition d’une assise des gouvernements et d’une mesure de leur osmose avec
nous, qui ne serait plus la seule élection, mais bien la confiance renouvelée
par l’emprunt. Sous nos monarchies censitaires entre les deux empires
napoléoniens, l’évolution de la rente était le signe de la santé politique des
gouvernants. Au besoin, Paris illuminait aussi.
Vous voyez donc que notre
démocratie devient quotidienne, que notre appréciation des gestions
gouvernementales, et de celles aussi de grands groupes industriels et
financiers, est directe, mesurable. L’emprunt est souscrit ou pas. Le plan du
gouvernement est accepté, une gestion calamiteuse par la spéculation ou selon
des dirigeants éclairés seulement par leurs propres émoluments est sanctionnée.
Le processus pourrait même être légalisé par referendum. Ce fut la faiblesse
des nationalisations de 1982 de n’être votée qu’au Parlement donc selon une
majorité réversible. L’une faisant, l’autre défaisant, le jeu d’ensemble ayant
produit les premières délocalisations des centres de décision, voire l’achat
par l’étranger d’entreprises qui étaient depuis leur création, parfois
séculaire, des fleurons de la France. Ce ne serait pas la constitution d’un
nouveau secteur public industriel, ce serait l’institution d’un statut passager
pour la réappropriation de notre patrimoine.
Quant à l’emprunt – clé de
tout le processus – il ne sera pas consacré seulement à ces changements
d’ambiance, d’allure et d’orientation de nos entreprises chaque fois qu’elles
défaillent ou – pis – chaque fois que leurs dirigeants s’écartent de nous,
trompant d’ailleurs, bien souvent aussi leurs actionnaires. Il contribuera à la
nécessaire consolidation de la dette publique. Pas seulement de la nôtre, mais
selon un moratoire des dettes souveraines à négocier, convenir et publier par
surprise et selon un secret décisivement gardé par les seuls exécutants d’une
telle décision des principaux Etats à économie libérale et à régime
démocratique, il changera complètement la donne financière internationale. La
spéculation sera asséchée et devra trouver ailleurs ses placements, les banques
– au besoin par la nationalisation, qui s’est opérée chez plusieurs de nos
grands partenaires – reviendront à financer l’économie, l’entreprise. Le
dénouement, les remboursements pourront – là aussi et au choix des porteurs de
titres – se faire en participation à de grandes entreprises nationales ou
européennes. Qui nous soient physiquement proches, et dont l’intérêt coincide
avec le nôtre. Il n’y a pas, par nature, un antaagonisme entre le capital et
les personnes. Ce sont les personnes, les travailleurs, les inventifs qui
génèrent du capital. C’est aussi la solidarité, organisée et veillée par le
gouvernement, qui complète éventuellement les besoins en capital.
Tel que je suis, selon mon
expérience professionnelle, ma mémoire de temps plus heureux, ma lecture des
plans et des réussites d’autrefois, je ne vous écris qu’un specimen – parmi
d’autres possibles – de ce que peut produire l’imagination quand elle n’a pas
la contrainte de dogmes qui ne sont ni les nôtres ni les vôtres – nous le
supposons très cordialement – et je vous propose seulement que l’imagination
soit convoquée et que ses productions étudiées. L’ouverture au changement, à la
réalité vu autrement qu’en docilité à des arrangements et des intérêts
occultes, non cités, peut mobiliser notre expertise administrative et
l’ensemble de notre intelligence économique et financière.
Monsieur le Président de la
République, c’est à vous de poser les questions et d’orienter les recherches de
solutions, puisque notre pays, et notre monde fonctionnant selon des leurres,
des dogmes, ne marchent bien ni en finance ni en démocratie. Vous n’avez à
servir que nous, c’est-à-dire l’intérêt national. Ne nous prêchez plus si nous
vous donnons un nouveau mandat quinquennal, la docilité à ce qui ne réussit pas
et qui nous amoindrit. La pantomine haineuse des « primaires » montre
ce qu’est devenu le système des partis. Votre impopularité autant que le
verrouillage de l’Assemblée nationale montre la dérive de notre démocratie. Notre
endettement nous empêche même de penser en termes d’investissements.
Reniac, à ma table de travail
mercredi
14 septembre 2016, 14 heures 38 à 15 heures 12
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