21 Septembre 2003
La sonde Galilée ayant décelé de l’eau en Europe, donc
l’éventualité qu’il y ait une vie
sur ce satellite de Jupiter que
risquerait d’agresser son contenu en plutonium, est désintégrée dans
l’atmosphère jovienne
chronologie
1943 – On me reproche souvent de manquer de
fermeté. Je ne suis pas énergique, je suis un mou. Je ne fais pas la révolution
nationale. Oui, mais j’ai soixante ans. J’ai été souvent au Gouvernement. Je
crois bien connaître mon pays et, si je faisais précisément ce que je ne veux
pas faire, c’est-à-dire si je me livrais à des actes de fermeté excessive ou
même à des actes de fermeté tout court, trop souvent et d’une manière trop
répétée, il y a une révolution qui se produirait, et j’aime mieux vous dire
qu’elle ne serait pas « nationale », mais que ce serait une
révolution tout court. (…) Je n’ai qu’une ambition, une seule : c’est
celle de défendre mon pays de la manière que je jugerai la plus intelligente et
la plus efficace et personne ne m’empêchera d’aller droit de suivre ma route,
parce que l’expérience que je crois avoir acquise et la notion que j’ai de l’intérêt
de mon pays m’ont permis de m’assigner des buts que je veux atteindre. Pierre
Laval alors chef du gouvernement de Vichy, s’adressant aux
chefs de groupes des chantiers de jeunesse (4 Août)
Si dans la cruelle
condition où nous nous trouvons plongés, nous croyons bon de souligner la
solidité profonde de la nation, ce n’est certes point que nous méconnaissions
la gravité des erreurs qui nous ont conduits au bord de l’abîme, ce n’est pas
que nous ignorions l’effort que nous avons à fournir, d’abord pour arracher la
patrie aux mains de l’envahisseur, ensuite pour la refaire heureuse et
puissante. Nous savons bien que si l’horizon paraît maintenant s’éclaircir, il
s’en est fallu de peu qu’il nous fût à jamais fermé. Nous avons bien que le
concours des événements, par-dessus tout l’aide des Alliés, qui feront notre
salut, n’étaient point des données certaines. Nous savons qu’au point où nous
nous sommes trouvés, la France Combattante a littéralement joué la dernière
chance de la patrie. Mais il est, pour le présent et l’avenir, réconfortant de
constater que la France est demeurée, malgré tout, le rocher compact sur lequel
il est possible de bâtir la victoire d’abord, et ensuite, la grandeur. Charles
de Gaulle, à
Casablanca, place Lyautey (8 Août)
1944 – Nous ne serions pas dignes de ceux qui nous
ont précédés dans la vie et qui représentent toutes les générations avant la
nôtre, si nous n’avions pas le cœur bien accroché et la certitude de défendre
notre pays, avec l’assurance que nous le sauverons ensemble, parce que nous
l’aimons. Pierre Laval à propos du Général de Gaulle, dans le même discours à Vichy aux maires de la région sud-est de
Lyon : Ce qu’il a fait a de
la gueule ! (22
Avril)
Jamais la masse des
Français ne tint la défaite pour acquise et jamais nos drapeaux ne furent
absents des champs de bataille. A peine le malheur était-il accompli que la
nation commençait la lente et dure ascension qui la conduit hors de l’abîme. La
flamme de la résistance française ne devait pas s’éteindre ; elle ne s’éteignit
pas. Charles de Gaulle à la réunion du Conseil National de la Résistance, au Palais de
Chaillot (12 Septembre)
1945 – Le paradoxe est étrange. Me voilà conduit
devant des juges pour me justifier d’une politique et d’actes qui devraient me
valoir la reconnaissance du pays …. Pierre
Laval (Août 1945)
On n’est pas
infaillible quand on est malheureux. Charles de Gaulle dans sa
déclaration gouvernementale devant l’Assemblée nationale constituante (23
Novembre 1945)
1946 – Cette guerre, si on nous l’impose, nous la
ferons. Nous n’ignorons pas ce qui nous attend. La France dispose de terribles
moyens de lutte. Ce sera atroce, mais le peuple vietnamien est prêt à tout
supporter plutôt que de renoncer à sa liberté. Cependant il espère de toutes
ses forces que nous n’en arrivions pas à cette solution. Ni la France ni le
Viet-Nam ne peuvent se payer le luxe d’une guerre sanglante, et avoir à
reconstruire sur des ruines serait catastrophique. Ho Chi Minh à la suite des sanglants
engagements entre Vietnnamiens et troupes françaises à Haiphong, les 20 et 21
Novembre
1947 – Je pense que l’initiative doit venir
d’Europe. Le rôle de l’Amérique ne consiste qu’à offrir une aide amicale dans
l’élaboration du programme européen et à donner ultérieurement son appui pour
l’exécution de ce programme dans la mesure où cela sera nécessaire. Ce
programme doit avoir l’accord d’un certain nombre, sinon de la totalité, des
nations européennes étant
logique que les Etats-Unis donnent
toute l’assistance possible en vue du retour à la santé économique du monde
sans laquelle il ne peut y avoir de stabilité politique ni de paix assurée.
Le secrétaire d’Etat
américain, alors général Marshall, à l’université Harvard (5 Juin)
1948
– J’ai comme l’impression que tout ce
que Staline désire, c’est assurer la sécurité de son pays. Je pense que si je
lui donne tout ce qu’il me sera possible sans rien lui réclamer en échange,
noblesse oblige, il ne tentera pas d’annexer quoi que ce soit et travaillera à
fonder un monde de démocratie et de paix. Le président des Etats-Unis, alors Franklin
Roosevelt, à
l’ambassadeur William Bullitt, publiant ce propos dans Life (30 Août)
Une
attitude non-marxiste à l’égard de la critique et de l’auto-critique est
souvent dûe à la suffisance, ou à l’incompréhension de l’importance de
l’auto-critique, et au désie restreindre la critique, de l’étouffer, de prendre
des mesures contre ceux qui font des remarques critiques sérieuses. Organe du Kominform (15
Juin)
1949 – La base même de la civilisation occidentale
que nous partageons avec les autres nations bordant l’Atlantique Nord et que
nous tous partageons avec beaucoup d’autres nations, est cet esprit teinté de
modération et de tolérance. Ceci est l’opposé de la croyance communiste que la
coercition par la force, est la méthode propre à hâter l’inévitable. Le secrétaire d’Etat
américain, alors Dean Acheson, lors de la signature à Washington du Pacte Atlantique, le 18 Mars
1947
1950 – Le rassemblement des nations européennes
exige que l’opposition séculaire de la France et de l’Allemagne soit éliminée.
L’action entreprise doit toucher au premier chef la France et l’Allemagne. Robert
Schuman, alors ministre
des Affaires Etrangères, lisant la proposition française de « pool charbon-acier » (9
Mai)
1951 – Notre premier souci doit être la défense de
l’Amérique. Je concède volontiers que notre lutte contre le communisme est en
réalité une lutte d’ampleur mondiale et qu’elle doit être menée sur la scène
mondiale. Mais je m’oppose à l’idée d’engager ce combat essentiellement sur les
vastes zones territoriales des continents européen et asiatique où nous sommes
dans la situation la plus désavantageuse possible face à l’U.R.S.S. Le sénateur américain
Robert Alphonso Taft au
Congrès (5 Janvier)
Je regrette d’avoir à
penser que dans cette situation, où des hommes pour lesquels je n’ai que de
l’estime veulent persévérer, quelque chose rappelle la politique qui fit perdre
à Louis XV la guerre de Sept-Ans, à la France un empire et, finalement, à la
dynastie, sa couronne. Georges Bidault, alors vice-président du Conseil et ministre de la
Défense nationale (29 Décembre)
1952 – Le but exclusif des efforts communs doit
être d’assurer la paix et d’écarter toute menace contre elle. A cette tâche,
l’Allemagne apportera sa coopération à titre de partenaire possédant l’égalité
des droits, consciente qu’il n’existe pas de neutralité en face des ennemis de
la liberté. C’est dans la paix et dans la liberté que nous voulons unifier de
nouveau l’Allemagne tout entière. Résolution adoptée par le Bundestag allemand (8 Février) à l’issue de son
débat sur l’armée européenne
Dire que l’idéologie
du communisme et la doctrine de Marx et d’Engels ne constituent pas réellement
un guide pour l’action de l’U.R.S.S. – dans le sens de la cause et des effets –
ne signifie pas que cette doctrine n’ait aucun effet sur l’action soviétique.
Des informations disponibles montrent que, dans l’analyse du développement de
la société socialiste, des rivalités entre puissances capitalistes et des
relations entre les pouvoirs colonisateurs et les peuples colonisés ou
semi-colonisés, les dirigeants soviétiques agissent presque littéralement selon
cette doctrine. Charles Bohlen, alors conseiller du secrétaire d’Etat américain (27 Mars)
L’isolement spirituel
des communistes se reflète également dans l’incapacité manifeste des nouveaux
Etats à inspirer, comme ils le désireraient, une culture nouvelle, communiquant
aux masses, dans un langage clair et compréhensible pour tous, la foi dans
l’avenir, la joie de vivre dans une société en pleine gestation. D’un côté, on
voit l’accès de la culture largement ouvert, une augmentation massive des
moyens de diffusion, de l’autre, les artistes, les penseurs, les hommes de
lettres aux prises avec un dogmatisme rigoureux qui paralyse leur spontanéité. François
Fetjö, auteur d’une Histoire des démocraties populaires
1953 – Une guerre entre l’Empire soviétique et les
Nations libres pourrait creuser la tombe de l’un et de l’autre monde. Harry
Truman, lisant son
dernier discours sur l’état de l’Union (7 Janvier). Il n’est pas de questions qui ne puissent être résolues pacifiquement
avec tous les pays, et en particulier avec les Etats-Unis. Georges Malenkov, devenu à la suite de la
mort de Staline, président du conseil des ministres et premier secrétaire du
présidium du comité central du Parti communiste de l’U.R.S.S. (15 Mars)
L’autorité du régime
soviétique ne paraît pas avoir été ébranlée par les événements survenus depuis
la mort de Staline. Le transfert de pouvoir peut avoir causé certaines
incertitudes dans la tactique de l’U.R.S.S. et de ses satellites pendant
quelque temps, sans menacer pour autant les bases économiques et militaires du
bloc soviétique. Ses dirigeants continueront de fonder leur politique sur la
conviction d’une hostilité irréductible entre eux et le monde non communiste. N.S.C. Planning Board des
Etats-Unis ( 30 Septembre)
1954 – L’Algérie, c’est la France, et non un pays
étranger que nous protégeons. Pierre Mendès France, alors président du Conseil, devant
l’Assemblée Nationale (12 Novembre).
Nous ferons tout pour
que le peuple algérien, partie intégrante du peuple français, se sente chez
lui, comme nous et parmi nous. François Mitterrand, alors ministre de l’Intérieur, au cours du
même débat
1955 – Si l’esprit de Genève est réel et non pas
artificiel, s’il doit être permanent et non passager, il aboutira à la
liquidation d’empiètements anormaux de Puissances qui écrasent l’esprit
d’indépendance nationale, et à la fin des offensives politiques qui visent à
renverser les gouvernements libres. Le secrétaire d’Etat américain, alors John
Foster Dulles, devant
l’Assemblée générale des Nations Unies (22 Septembre) à quoi répond
Molotov, ministre
soviétique des Affaires Etrangères, en demandant aux gouvernements des autres Puissances, et particulièrement à ceux qui
ont de nombreuses bases en pays étranger, de les abandonner.
1956 – La Compagnie universelle du canal de Suez
n’existe plus depuis aujourd’hui. Nous nationalisons cette société au profdit
du peuple. Le canal est désormais à nous, bien à nous ce qui nous
permettra de financer le barrage d’Assouan sans que l’Egypte ait à
mendier à Washington, à Londres ou à Moscou. Gemal Abdel Nasser à Alexandrie (26 Juillet) qui
dit son vœu d’unifier le monde
arabe du golfe Persique à l’océan Atlantique.
1957 – Le Rassemblement démocratique africain a
soutenu durant la campagne électorale une thèse difficile : celle de la
coopération fraternelle avec la France. C’est une thèse qu’il considère comme
celle dont le succès peut véritablement apporter l’émancipation humaine et
sociale de l’Afrique. Son succès prouve de façon éclatante que le courage paie,
même le courage politique. Félix Houphouët-Boigny obtenant la majorité au Grand conseil de
l’Afrique occidentale française (31 Mars)
Nikita Khrouchtchev est mis en minorité (17-18 Juin) au présidium du
comité central du Parti communiste de l’U.R .S .S. par 5 voix
(Molotov, Malenkov, Kaganovitch, Boulganine, Vorochilov) pour incompétence et démagogie en politique
extérieure et intérieure.
1958 – Je crains que nous n’allions à l’anarchie et
à la guerre civile. Dans ce cas, ceux qui, par un sectarisme qui m’est
incompréhensible, m’auront empêché de tirer encore une fois la République
d’affaire quand il était encore temps porteront une lourde responsabilité.
Quant à moi, je n’aurais plus, jusqu’à la mort, qu’à rester dans mon chagrin.
Charles de Gaulle,
répondant à la lettre que lui adresse Vincent Auriol, ancien président de la
République (28 Mai)
1959 – Assurer la dignité et la liberté de la
personne humaine est le premier devoir politique. Or, il n’est ni dignité ni
liberté pour les peuples qui ne peuvent établir leur gouvernement sur des bases
solides. Nous, Français, répétons-nous bien que c’est de la résolution des
pouvoirs publics, de leur vigueur, de leur ténacité, que dépendent, avec
l’avenir de la nation, la liberté et la dignité des hommes et des femmes de
France. Michel Debré, les premiers mots de sa
déclaration de programme devant l’Assemblée Nationale (15 Janvier)
1960 – Notre plus grande déception a été que le
général de Gaulle soit devenu un homme de gauche. (…) Il convient que l’armée
française pousse les colons à se constituer en organisations paramilitaires et
qu’elle approvisionne les groupements en armes. Le général de Gaulle n’aimerait
pas voir çà. En pratique, cela se fait. Général Massu, alors commandant le corps
d’armée d‘Alger, selon la Suddeutsche
Zeitung (18 Janvier)
Les armes dont nous
disposons exigent que nos sociétés soient transparentes. Dwight Eisenhower,
encore président des
Etats-Unis, lors du sommet manqué de Paris, du fait de l’U2 (11 Mai)
1961 – la République démocratique
allemande établit (13 Août) vis-à-vis des secteurs occidentaux de Berlin un
contrôle tel que celui qui est en
vigueur aux frontières de tous les Etats souverains. Les citoyens de la R.D.A.
ne pourront franchir ces frontières qu’avec une permission spéciale jusqu’à ce
que Berlin-Ouest soit devenu une ville libre, neutre et démilitarisée
1962 – De Gaulle est là encore. Pourquoi es-tu
triste, mon âme, et de quoi te troubles-tu ? De Gaulle est là encore, face
aux tueurs de l’O.A.S., vengeurs de Vichy, face aux parlementaires d’hier soir,
vengeurs de la IVème République. Au vrai, un monde d’ennemis. Vous qui avez cru
en lui, ce n’est pas le moment de l’abandonner, même si sur tel ou tel point
vous ne vous sentez pas d’accord. Chaque fois que j’ai cru qu’il se trompait,
l’événement presque toujours lui aura donné raison. Dans le doute, il faut choisir d’être fidèle.
François Mauriac, Bloc-notes (5 Octobre)
1963 – Certaines communautés politiques peuvent se
trouver en avance sur d’autres dans le domaine des sciences, de la culture, du
développement économique. Bien loin d’autoriser une domination injuste sur les
peuples moins favorisés, cette supériorité oblige à contribuer plus largement
au progrès général. (…) Nous estimons opportun que, dans toute la mesure du
possible, le capital se déplace pour rejoindre la main d’œuvre et non
l’inverse. Ainsi on permet à des foules de travailleurs d’améliorer leur condition
sans avoir à s’expatrier, démarche qui entraîne toujours des déchirements et
des périodes difficiles de réadaptation et d’assimilation au nouveau milieu.
(…) Les communautés politiques économiquement développées, dans leur action
multiforme d’assistance aux pays moins favorisés, sont tenues de reconnaître et
de respecter les valeurs morales et les particularités ethniques de ceux-ci, et
de s’interdire à leur égard le moindre calcul de domination.
Jean XXIII, prix Lénine de la paix, dans
Pacem in terris (11 Avril)
Le Bundestag
allemand fait précéder
sa ratification du traité franco-allemand (16 Mai) d’un préambule rappelant
les principaux buts que la République
fédérale d’Allemagne poursuit depuis des années en union avec ses autres alliés
et qui déterminent sa politique, à savoir :
- le maintien et le
renforcement de l’Alliance des peuples libres et, en particulier, une étroite
association entre l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique ;
- l’obtention du
droit d’autodétermination pour le peuple allemand et le rétablissement de
l’unité allemande ;
- la défense commune
dans le cadre de l’alliance de l’Atlantique-Nord et l’intrégration des forces
armées des Etats membres du Pacte ;
- l’unification de
l’Europe selon la voie tracée par la création des Communautés européennes, en y
admettant la Grande-Bretagne et les autres Etats désirant s’y joindre et le
renforcement des Communautés existantes, etc…
1964 – Les formes et les conditions concrètes de
l’avance et de la victoire du socialisme seront aujourd’hui et dans le proche
avenir très différentes de ce qu’elles ont été dans le passé. Dans une époque
comme la nôtre, les différences sont assez grandes d’un pays à l’autre. C’est
pour cela que chaque parti devrait savoir évoluer d’une façon autonome.
L’autonomie des partis dont nous sommes les responsables majeurs n’est pas
seulement une nécessité interne de notre mouvement, mais une condition
essentielle de notre développement dans les circonstances présentes. Nous
aurions donc été opposés à la proposition de créer à nouveau une organisation
internationale centralisée ; nous prônons avec ténacité l’unité de notre
mouvement et du mouvement ouvrier international, mais cette unité doit se
réaliser dans la diversité des positions poilitiques concrètes correspondant à
la situation et au degré de développement dans chaque pays. Palmiro
Togliatti, secrétaire
général du Parti communiste italien, dans un testament publié posthume (5
Septembre)
Rien, ni personne, ni
de Gaulle, ne valent que par comparaison. Pour tout le monde, y compris
moi-même, c’est, au total, assez rassurant. Charles de Gaulle à Eugène Manonni, auteur
d’un Moi, général de Gaulle (30 Mars)
1965 – Je ne suis pas l’homme d’un parti ni d’une
coalition, mais l’homme d’un combat. La gauche doit prendre des engagements
pour assurer la stabilité politique à laquelle le pays est attaché. Je veux,
pour longtemps, un contrat de majorité et de gouvernement. François
Mitterrand, en campagne
pour l’élection présidentielle (14 Novembre)
Sachez reconnaître
notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons
le culte de l’homme. Paul VI, à la veille de clôturer le concile Vatican II (7 Décembre)
Faute qu’aucun drame
menace, le résultat a été peu brillant. Pouvait-il l’être ? Charles de
Gaulle à Michel Debré,
à l’issue du second tour de l’élection présidentielle (22 Décembre). – Quand aucun drame ne menace, que peuvent
être les « résultats » ? à François Mauriac (22 Décembre)
. . . créer un
mouvement de sympathie pour la politique des Etats-Unis chez le public
américain et l’opinion publique mondiale afin de leur faire accepter une phase
plus vaste de la guerre du Viet Nam. Robert
McNamara (17 décembre)
1966 – J’ai à vous exprimer un désir, c’est que,
sous la direction de la France, l’Europe se crée. C’est mon désir le plus cher.
Alors seulement, les relations avec les Etats-Unis seraient différentes.
J’espère que vous resterez le plus longtemps possible à la tête de votre pays,
car autrement, je ne ais pas ce qu’il adviendrait de la France. Vous devez resrer
le chef de l’Europe et je ne dis pas cela par flatterie : c’est ma
conviction la plus profonde. Konrad Adenauer, ancien chancelier de la République fédérale
d’Allemagne à de Gaulle (10 Mars). - …
Je ne me fais pas d’illusions. La France existe, elle repousse. L’Allemagne
aussi. Mais la France n’a pas les moynes d’exercer la conduite de l’Europe.
L’Europe, c’est une affaire combinée des Français et des Allemands ensemble.
C’est le bon sens. Seuls, nous n’avons pas les moyens de conduire l’Europe. Vous
non plus. Mais ensemble nous pouvons le faire. Nous devons marcher la main dans
la main. Que les intérêts économiques ne soient pas forcément les mêmes ne
constitue pas un empêchement fondamental. Charles de Gaulle, lui répondant.
Ce qu’il y a de plus
spectaculaire dans ce voyage, c’est justement qu’il ait lieu. Maurice Couve
de Murville, alors
ministre des Affaires Etrangères, en commission de l’Assemblée Nationale (9
Juin) avant le voyage du général de Gaulle en U.R.S.S.
En France, les Russes
ont toujours très populaires. Aussi, en venant vous voir, il m’a semblé que ma
démarche et votre réception étaient inspirées par une considération et une
cordialité réciproques, que n’ont brisées, depuis des siècles, ni certains
combats d’autrefois, ni des différences de régime, ni des oppositions récemment
suscitées par la division du monde. Au contraire, l’estime que nous nous
portons a grandi à mesure des expériences vêcues et des épreuves traversées. Charles
de Gaulle, à la
radiodiffusion et télévision soviétiques (30 Juin)
1967 – La France n’est engagée à aucun titre ni sur
aucun sujet avec aucun des Etats en cause. De son propre chef, elle considère
que chacun de ces Etats a le droit de vivre. Mais elle estime que le pire
serait l’ouverture des hostilités. En conséquence, l’Etat qui le premier et où
que ce soit emploierait les armes n’aurait ni son approbation ni, à plus forte
raison, son appui. Déclaration
du Général de Gaulle en conseil des ministres (2 Juin) juste avant la guerre des Six-Jours.
Un conflit contribue
à en susciter un autre, la guerre déclenchée au Viet-Nam par l’intervention
américaine ne peut manquer de répandre le trouble, non seulement sur place,
mais au loin. Nouvelle
déclaration en conseil des ministres (21 Juin)
1968 – Il dépend de notre imagination et de notre
volonté que la Franc soit la première parmi les grandes nations industrialisées
à s'attaquer aux structures mêmes d'une société qu'elle a subie jusqu'ici comme
les autres. François Mitterrand (28 Mai 1968)
Egal à lui-même sur
le plan de la politique mondiale, le général de Gaulle ne l’est pas moins dans
son analyse de la politique intérieure. Il est rare qu’un simple citoyen, mais
plus encore un chef d’Etat, reconnaisse son insuffisance, ses erreurs, ses
fautes. Le
directeur du Monde, alors
Hubert Beuve-Méry (25
Novembre)
La civilisation
technique constitue un corps nouveau. Mais ce corps n’a pas encore trouvé son
âme. Il y a un immense appel adressé à la création, à l’imagination, à
l’invention pour décrire les voies du futur. Or, c’est là où nous sommes en
présence d’un vide qu’aucune réforme de structure ne suffit à remplir. La crise
présente est une crise de la culture. Les dernières écoles philosophiques, le
structuralisme de Foucault, le néo-marxisme d’Althusser, la psychanalyse de
Lacan, le roman de Robbe-Grillet, n’éaient qu’un effort désespéré pour intégrer
l’homme dans les structurations techniques, en faire un objet de savoir. Or,
c’est précisément cela contre quoi s’est révoltée la jeunesse, par une
protestation jaillie, d’une part, des abîmes obscrurs de l’instinct, mais aussi
des profondeurs de l’homme intérieur. C’est contre la platitude de l’ennui d’un
monde aseptisé par la science qu’elle s’est révoltée. Mais cela a été une
joyeuse orgie sans lendemain. Car cette aspiration ne trouve personne pour lui
donner forme. Jean Daniélou, jésuite (25 Novembre)
1969 - Le sens de l'Etat, personne en France ne
l'a. Moi, je l'ai ; enfin, je l'ai de temps en temps. Je le manifeste de temps
en temps, quand cela va trop mal, mais en dehors de moi personne n'essaie, et
c'est bien là le problème ! le Général de Gaulle
Il est grand temps de
comprendre qu’il n’y a pas d’après-gaullisme contre le général de Gaulle. On
peut fonder un après-gaullisme sur la victoire du gaullisme, mais on ne
pourrait en fonder aucun sur la défaite du gaullisme. Il ne s’agit pas de
rassurer ceux qui ont toujours eu besoin de l’être. Il y a un poids de
l’histoire plus lourd que celui de l’ingéniosité. Et aucun gaulliste
d’avant-hier, d’hier ou de demain ne pourrait maintenir la France appuyée sur
les « non » qui auraient écarté de Gaulle. André Malraux au parc des expositions de la
porte de Versailles (22 Avril)
1970 – Les socialistes entendent mener une action
de classe. Ils n’aspirent pas à l’exercice des responsabilités gouvernementales
pour y gérer, de quelque manière que ce soit, les intérêts capitalistes. Cela
suppose naturellement que soit écarté tout accord qui aboutirait à une
compromission avec les forces politiques représentatives du capitalisme, qu’elles
se situent à droite ou au centre. Le secrétaire général du Parti communiste, alors Georges
Marchais (27 Septembre)
1971 – Le processus de séparation entre les deux
Etats allemands est arrivé à un stade qui interdit tout retour en
arrière ; seuls seront possibles des rapports de coexistence pacifique,
des relations diplomatiques normales, fixées contractuellement et fondées sur
le droit international. Walter Ulbricht, en comité central du Parti socialiste unifié
d’Allemagne (28 Janvier)
1972 – J’ai acquis une expérience considérable au
sujet de la négociation avec des dirigeants communistes : on obtient d’eux
quelque chose seulement s’il y a quelque chose qu’ils veulent obtenir en
retour. Richard Nixon,
alors président des Etats-Unis (29 Juin)
1973 – Nous allons continuer à soutenir l’unité
européenne, nous envisageons des concessions réciproques (…) Nous ne causerons
jamais délibérément de tort aux intérêts de nos amis en Europe ou en Asie. Nous
attendons en retour que leur politique prenne au sérieux nos intérêts et nos
responsabilités. Le
secrétaire d’Etat américain, alors Henry Kissinger (23 Avril), proposant une
« nouvelle charte de l’Atlantique »
1974 – De ce jour date une ère nouvelle de la
politique française. Voici que s’ouvre le livre du temps avec le vertige de ses
pages blanches. C’est donc moi qui conduirai le changement, mais je ne le
conduirai pas seul. Parce que j’écoute et j’entends encore l’immense rumeur du
peuple français qui nous a demandé le changement. Valéry Giscard d’Estaing,
à son installation dans
les fonctions de président de la République (27 Mai)
1975 – La lutte pour une amnistie politique
générale est la lutte pour l’avenir de l’humanité. Andreï Sakharov, prix Nobel de la paix,
lecture par sa femme de sa lettre à l’académie d’Oslo (10 Décembre). Il s’était
défini (9 Octobre) comme quelqu’un
dont les positions ne sont pas conformes aux points de vue officiels, mais ne
constituent pas un défi à ces points de vue
1976 – Ces derniers temps, j’ai demandé à plusieurs
reprises les moyens nécessaires pour affronter une situation que je jugeais
difficile. Je persiste à penser que, dans la Cinquième République, le Premier ministre doit disposer de
l’autorité sur les ministres du gouvernement et d’une certaine autonomie.
Devant la situation parlementaire et le dynamisme de l’opposition, nous devons
engager résolument le combat. Je n’ai pas obtenu les moyens et la liberté que
je demandais. Jacques Chirac, démissionnant des fonctions de Premier ministre que lui avait
confiées, à son élection présidentielle, Valéry Giscard d’Estaing (25 Août)
1977 – Comme il y a un univers de l’art, il y a un
univers de la politique, qui a sa logiqueet son histoirepropres, c’est-à-dire
relativement autonome, et du même coup, ses problèmes propres, son langage
propre et ses intérêts spécifiques. C’est ce que j’appelle un champ, c’est à
dire une sorte d’espace de jeu. Pour entrer dans ce jeu, il faut en connaître
les règles, il faut disposer d’un certain langage, d’une certaine culture. Et,
surtout il faut se sentir en droit de jouer. Or, ce sentiment d’avoir droit à
la parole est, en fait, très inégalement réparti. Pierre Bourdieu, enseignant à l’Ecole des
hautes études et s’exprimant dans Le
Monde (10 Octobre 1977)
1978 – Un
peuple ne construit pas son avenir par une succession de refus (…) Il faut
aussi veiller à la réputation de la France. (…) Au moment de faire votre choix,
pensez à la réputation de la France, comme si c'était celle de votre famille. Valéry
Giscard d'Estaing Verdun-sur-le-Doubs, 27
Janvier 1978
Je ferai en sorte que
les institutions républicaines que la France s’est données, restent toujours le
cadre de son progrès et de sa liberté. Chaque fois que la République a glissé
vers le régime d’assemblée, pour une cause ou pour une autre, elle s’est
affaiblie et la France avec elle. Valéry Giscard d’Estaing, alors Président de la République
Jusqu’à maintenant,
il est clair que l’Assemblée n’a pas été majeure, qu’elle était en tutelle,
qu’elle a été dominée par le président de la République. Si demain, elle
n’accepte plus cette domination, la situation peut être critique, des problèmes
sans précédent se poseront. Pierre Mendès France (27 Février)
Il n’est pas dans
l’intention du Parti socialiste de greffer une crise présidentielle sur le changement
de majorité. François Mitterrand (3 Février)
1979 – La centralisation qui accroît le secret, la
personnalisation excessive du pouvoir qui rend intouchable celui qui l’exerce,
la stabilité du pouvoir qui aggrave l’usure et fait vivre ses responsables dans
un vase clos. Le
directeur du journal Le Monde, alors Jacques Fauvet (5 Novembre)
1980 – Tout se confirme et témoigne que nous sommes
au seuil d’une nouvelle chute. L’angoisse se fait d’autant plus saisissante que
nos problèmes n’ont aucun rapport avec ceux d’il y a quarante ans. L’ennemi
aujourd’hui est partout et nulle part. Il est en nous. Un nouveau vertige –
l’autodestruction – s’empare du monde. L’Europe matrice de toutes les tragédies
du passé, vient manquer son rendez-vous avec l’histoire – une fois de plus Les
hypocrises ont éreinte les chances de l’élection de juin. L’Amérique offre le
spectacle, de plus en plus désolant, d’un pouvoir sans pouvoirs. Le monde
communiste est rongé par l’inflation militaire, la stérilité agricole, et la vétusté
industrielle (…). Moscou et Washington sont deux géants, incapables d’agir sur
les vraies crises du monde. Léquilibre de la terreur est devenu l’équilibre de
l’impuissance. Nos sociétés industrielles, ébranlées par les dérèglements
économiques, s’avèrent incapables de rester dans la course. Samuel Pisar s’exprimant dans Le Monde (1er Janvier)
1981 - Au « front », les citoyens les
plus habiles et les plus courageux, les plus conformes, en tout cas, au modèle
productiviste, sélectionnés, puis récompensés en fonction de leur talent, de
leur zèle. A l’ « arrière », ceux qui, ne voulant pas ou ne
pouvant pas être des battants, au sens le plus moderne, redécouvrent des
valeurs et des usages plus anciens ou découvrent des manières de vivre novatrices.
(…). Il y a, en réalité, une suspicion réciproque sur le sujet. Les
« battants » - les plus « exposés » - connaissent, avec la
fin des années de forte croissancxe, une vie plus difficile : ils
soupçonnent donc les « autres », indistinctement même, de vivre trop
facilement à leur crochets, d’être entretenus par la collectivité grâce à leurs
propres sacrifices. Ces « autres », qui forment un monde composite,
se fâchent à leur tour d’être tantôt considérés comme des privilégiés, tantôt
traités comme des exclus. François Bloch-Laîné, rapport sur l’état de la France en Mai 1981,
commandé par Pierre Mauroy, Premier ministre (10 Juin)
1982 – La France a besoin de fermeté et de volonté
contre les hyperboles et les précipitations du volontarisme. Michel Rocard, alors ministre d’Etat,
ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire (8 Septembre)
1983 – Tout ce qui touche à l’indépendance
nationale et à l’intégrité du territoire ne se décide ni à Moscou, ni à
Washington, ni à Genève, mais à Paris et par moi-même. François Mitterrand,
alors président de la
République (14 Juillet)
Il ne s’agit donc ni
de s’adapter au réel ni de le nier, mais
de l’affronter en y appliquant des stratégies, c’est-à-dire de l’action
organisatrice compoprtant de l’inven tion et de l’imagination pour répondre à
l’aléa, à l’incertain, au nouveau. Certes, les contraintes innombrables de
l’économie complexe limitent la volonté populaire, mais même dans ces limites,
il y aurait nécessité d’imaginer, plutôt que de sans cesse retomber dans les
recettes bureaucratiques d’Etat opu de syndicatt. (…) Nous sommes dans l’âge de
fer planétaire et nous sommes entrés, non dans l’ultime étape avant l’aurore,
mais dans une époque de résistance contre la régression, la barbarie,
l’anéantissement. Edgar Morin, s’exprimant dans Le Monde (10
Octobre)
1984 – Les trentre-cinq heures doivent être la
revendication majeure. Pierre Mauroy, alors Premier ministre, soutenant la liste
conduite par Lionel Jospin aux élections européennes (20 Mai).
Le malentendu est
total. Pierre Mauroy, commentant
la manifestation en faveur de l’école libre (24 Juin). La gauche a changé de discours. Pierre
Mauroy à propos de
l’école privée (3 Juillet).
J’assumerai ma charge
sans me laisser intimider par les invectives ou les obstructions. François
Mitterrand, alors
président de la République (5 Juillet)
1985 – Toutes les cameras sont branchées sur lui.
C’est trop beau pour être vrai. Il doit s’appeler Alphonse Bitru comme tout le
monde. Jean-Marie Le Pen, s’étonnant du nom du président de SOS-Racisme
(18 Juin)
La responsabilité
incombe à l’autorité politique, c’est-à-dire au ministre. La décision était
mauvaise, son exécution malheureuse. Je n’ai jamais été informé. Laurent
Fabius, alors Premier
ministre, s’exprimant à TF1 sur l’ « affaire Greenpeace » (25
Septembre)
1986 – Les hommes politiques devraient savoir que,
s’ils veulent que leurs propos soient répercutés, ils feraient bien de changer
de musique. Quand on a un peu d’expérience, on y pense. François Mitterrand, selon Le Monde (1er Mars)
Le consensus ne
signife pas que tous soient d’accord sur une certaine politique, mais que tous
soient d’accord sur les règles constitutionnelles à suivre pour déterminer la
politique du gouvernement. Jean-François Revel, cité par le général Jaruzelski, répondant à André Fontaine,
directeur du Monde (5 Mars)
1987 – Un mouvement sioniste qui n’incite plus à l’aliya est un mouvement en faillite. Le sionisme,
ce n’est pas la montée des dollars en terre d’Israël. L’éditorialiste de Yedioth Aharonot, numéro spécial de prospective sur Israël en 2000 (Octobre)
Une véritable
confiance internationale et une véritable sécurité sont inconcevables en
l’absence de sociétés ouvertes, dotées d’une liberté de l’information, d’une
liberté de conscience, du droit de publication et du droit de voyager. Le président des Etats-Unis,
Ronald Reagan lors de
la signature à Washington de l’accord de démantèlement des misiles
intermédiaires (8 Décembre) - Notre
confiance dans l’avenir de notre pays et notre conviction qu’un monde sûr et
civilisé peut être bâti sont organiquement liées. Au nom de la direction
soviétique et de tout notre peuple, je déclare que dans les affaires
internationales, nous agissons et continuerons d’agir de manière responsable et
sérieuse. Mikhaïl Gorbatchev, lui répondant.
1988 – Jacques
Chirac en face-à-face
télévisé pour le second tour de l’élection présidentielle (28 Avril) : Permettez-moi juste de vous dire que, ce soir, je ne suis pas le
Premier ministre et vous n’êtes pas le président de la République. Nous sommes
deux candidats à égalité, et qui se soumettent au jugement des Français. Vous
me permettrez donc de vous appeler M. Mitterrand. François
Mitterrand : Mais vous avez tout à
fait raison, Monsieur le Premier ministre !
Jean Ellenstein, La paix froide :
Le monde en dépit de tout, reste bipolaire parce qu’il est militairement
bipolaire. Bons ou mauvais, ces rapports se caractérisent par une cyclothimie à
laquelle il est difficile de donner un sens précis. Les cycles ne sont là que
des illusions auxquelles se complaît la raison humaine ; mais, en dépit
des guerres civiles et régionales nombreuses et sanglantes, il semble que la
paix domine les rapports URSSS-Etats-Unis. La guerre a tué la guerre, car la
sagesse des hommes naît de leur folie. Encore faut-il que cette folie soit
suffisamment sage…
1989 – Nous sommes sous le regard des autres, à
l’Est comme à l’Ouest. A nous de montrer que nous avons su tirer les leçons de
l’Histoire. Le
chancelier de la République fédérale d’Allemagne, alors Helmut Kohl (10 Novembre)
A Bonn, on a de toute
évidence pas d’idée précise. Et pourtant il en faut. Les Allemands de R.D.A.
ont été seuls juqu’à présent à porter le poids de l’histoire de l’Allemagne,
les conséquences de la seconde guerre mondiale commencée par les Allemands.
Maintenant, nous devons leur prendre une partie de ce fardeau. L’éditorialiste de la Frankfurter Rundschau (11 Novembre)
Les périodes de grand
changement sont aussi des moments de grande incertitude et même de danger. Une
fois que les revendications en vue des réformes démarrent, elles ont tendance à
aller de plus en plus vite. La vitesse même du changement pourrait mettre en
péril le but, qui est la démocratie. Des émotions violentes ont été suscitées
de toutes parts par les récents événements. Il faut maintenant envisager
calmement l’avenir. Le
premier ministre britannique, alors Margaret Thatcher au banquet annuel du Lord
Maire de Londres (13
Novembre)
1990 – Aujourd’hui, nous avons fait le geste
inhabituel d’appeler de façon conjointe le reste de la communauté
internationale à se joindre à nous dans une interdiction intrernationale de
toutes les livraisons d’armes. Communiqué conjoint américano-soviétique publié à Moscou (3 Août)
L’un des objectifs
principaux de nos troupes est la défense de l’Union soviétique. Lapsus en conférence de
presses du président des Etats-Unis, Georges Bush senior à propos de la concentration
de forces américaines contre l’Irak ; il avait voulu dire Arabie saoudite (8 Août) – L’Amérique ne recherche pas de conflit, et
ne veut pas non plus dicter la destinée d’autres pays. Mais l’Amérique se
tiendra aux côtés de ses amis. La mission de nos troupes est purement défensive
(…) Les Américains, partout, doivent jouer le rôle qui leur revient. Le même, en discours à la
nation
Nous avons agi en
fonction des impératifs qu’imposaient nos responsabilités envers la patrie (Vaterland). Si nous nous étions comportés autrement, des
centaines de milliers de personnes auraient tourné le dos à leur pays natal (Heimat). Helmut Kohl au congrès de la C.D.U. tenu
à Hambourg (2 Octobre)
1991 – La guerre du Golfe a fait apparaître des
changements de comportement dans le monde. Mais c’est avec la paix et le
règlement des conflits en cours que l’ordre nouveau s’imposera ou sera différé.
Le ministre français
des Affaires étrangères, alors Roland Dumas (11 Mars)
La majorité est pour
le maintien de l’Union, mais une grande partie des gens a décidé de voter
contre. Personnellement je ne pourrais pas donner une réponse claire, parce que
je suis pour l’Union, mais une Union de plein gré et non une Union où les Républiquues sont unies par
la force (…) Quel que soit le résultat du referendum l’Union ne va pas se
démanteler. Il ne fait pas semer la panqiue, tout restera à sa place, mais
l’échec du referendum signifieraità la direction de l’Union que la poliique
qu’elle mène doit être corrigée. Boris Eltsine, alors président de la République fédérative de
Russie (14 Mars)
1992 – Vous savez, mon rôle : il a un
commencement et une fin – il approche de sa fin de toute façon. Ce qui devait
être fait a été fait. François Mitterrand, président de la République (12 Avril)
La justice sociale
est au cœur de nos préoccupations. Mais la rigueur économique n’est pas une
parenthèse, c’est une exigence de bonne gestion. Ceux qui disent autre chose se
trompent ou abusent les Français. S’il n’y a pas de remèdes miracles, il y a la
lucidité, le calme et la persévérance (…) Ce n’est pas Poincaré qui me l’a
appris mais Pierre Mendès France et ma mère qui avait commencé à travailler à
douze ans, et qui savait la valeur de l’argent, courageusement et sainement
gagné. Pierre Bérégovoy, Premier ministre dans sa déclaration de politique générale (8 Avril)
1993 – On fait l’Europe, tant mieux, mais quel est
le ciment de l’Europe, en profondeur ? C’est la Bible, n’y aurait-il que
la France pour l’ignorer ? (…) L’Occident a vécu dans le cadre d’une
culture gréco-latine qui aujourd’hui est en péril. Cette culture jadis
formatrice a cessé d’être au cœur de nos enseignements. Et toutes les
idéologies de substitution sont en train de mourir les unes après les autres.
Il y a donc un trou béant. Alors on ne va pas le combler bien sûr avec un rituel bibliquue, celui de la
synagogue, celui de la mosquée ou de l’église, mais par une coniscience
renforcée de la transcendance de l’homme, de son unité, dans l’alliance et dans
la paix. André Chouraqui, traducteur en français de la Bible et du Ciran, s’exprimant dans le Monde (12 Avril)
1994 - La croissance n’est pas une fin en soi. Ne
dissociez jamais la liberté et l’égalité. (…) L’an prochain, ce sera mon successeur qui vous exprimera ses vœux. Là
où je serai, je l’écoûterai le cœur plein de reconnaissance pour le peuple
français qui m’aura si longtemps confié son destin et plein d’espoir en vous.
Je crois aux forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas. François
Mitterrand, lors de ses
derniers vœux en tant que président de la République (31 Décembre)
1995 – Il y a toujours des aigris et quelques
excités qui trépignent en disant qu’il faut aller plus vite. Alain Juppé, alors Premier Ministre à
TF1 (6 Juillet) - Ne doutez pas de ma détermination ; je
sais qu’il faut du temps et, plus que du temps, du caractère. Mais j’ai le
temps et j’aurai le caractère. Jacques Chirac, devenu président de la République, à Tunis (5
Octobre)
1996 – Toute croissance est bonne à prendre. Mais
il est clair que notre marge de liberté pour susciter une accélération en
France seulement est presque nulle. (…) Mais l’urgence c’est la misère sociale
provoquée par le chômage. On peut réduire fortement et soulager beaucoup la
société contemporaine sans vouloir régler immédiatement tous les problèmes de
son avenir. Michel Rocard, ancien Premier ministre, s’exprimant dans Le Monde (4 Avril)
L’histoire nationale, qui reste à juste titre un sujet d’attention
particulière pour chaque nation, n’imposera plus sa loi à un passé européen
qu’on avait transformé dans chaque pays selon ses besoins et coupé en tranchges
arbitraire. Elle aura comme récompense la redécouverte de tout ce qu’on doit à
des pays limitrophes, jaids unis à la Gaule dans un monde commun celtique, puis
romain, puis franc, et de tout ce qu’elle leur a donné. Le cas de Clovis n’est
pas un mauvais exemple (…) un homme d’Etat considéré un peu trop comme un « Français »
avabnt la lettre et comme une sorte de propriété nationale des frfançais. Il
appartient, comme Charlemagne, à une Euope en place avant que ne soient nées
les grandes nations forméess de plusieurs peuples comme la France et l’Allemagne.
Karl Ferdinand Werner,
directeur honoraire de l’Institut allemand de Paris, s’exprimant dans Le Monde (4 Avril)
1997 – Ce n’est pas le débat sur un report qui
risque d’affaiblir la crédibilité de la monnaie unique. C’est bien plutôt
l’éventualité d’une hausse des taux d’intérêts allemands, même symbolique, qui
risquerait de provoquer une véritable crise de confiance frabco-allemande dans
les prochains mois. Hans Helmut Kotz, économiste en chef de la Deutsche Girozentrale,
s’exprimant dans Le Monde ( 4
Septembre)
1998 – Plus il réussissait, plus à droite, nous
nous sentions prêts à faire n’importe quoi, y compris essayer de le détruire
personnellement, pour gagner. David Brock, journaliste américain ayant lancé contre Bill
Clinton, l’affaire Paula Jones (11 Mars)
Nous n’acceptons pas
de nous engager dans la négociation d’un nouveau traité bilatéral improvisé par
un commissaire.
Lionel Jospin, Premier
ministre visant sir Leon Brittan (11 Mars).
Nous serons capables
de faire ce que les Etats-Unis ont toujours voulu faire, à savoir achever le
processus d’inspection en Irak. (…) Si les Etats-Unis veulent continuer à
exercer un rôle dirigeant au XXIème siècle pour le bénéfice de leur peuple,
nous devons payer nos arriérés à l’O.N.U. et assumer nos responsabilités. Le président des Etats-Unis,
alors Bill Clinton (11
Mars)
1999 – Ce n’est pas par la loi, par les textes
qu’on va réguler l’économie. Lionel Jospin, Premier ministre à France 2 (13 Septembre) – L’économie de marché ne trouve pas spontanément l’harmonie. Lionel
Jospin devant les
parlementaires socialistes réunis à Strasbourg (27 Septembre) – Si vous cherchez un système organisé où
fonctionnement institutionnel et fonctionnement partisan, où gestion d’une
structure et avantages personnels ont été intimement liés pendant vingt ans, ne
cherchez pas de mon côté. Lionel Jospin (3 Novembre)
La
conduite des affaires publiques exige maîtrise et sang-froid de la part de tous
les responsables politiques. Jacques Chirac, président de
la République (3 Novembre)
2000 – Je ressens un sentiment de pleine
responsabilité et de culpabilité pour cette tragédie. Vladimir Poutine, décrétant (23 Août) un jour
de deuil national à la suite du naufrage du sous-marin nucléaire Koursk
2001 – Nous sommes conscients du caractère limité de
nos concepts et de nos paroles. La formule, quoique toujours humaine, est
cependant soigneusement pesée dans son contenu doctrinal et elle nous permet
d’accéder, d’une certaine manière, à la profondeur abyssale du mystère. (…)
Beaucoup de choses, même dans le nouveau siècle, seront nécessaires pour le
cheminement historique de l’Eglise ; mais si la charité (l’agapè)fait défaut, tout sera inutile. (…) La
charité des œuvres donne une force incomparable à la charité des mots. Jean
Paul II, (6 Janvier) Novo millenio ineunte
Les pères fondateurs
de votre nation, conscients des immenses ressources naturelles et humaines dont
le Créateur a comblé votre pays, ont été guidés par un profond sens de
responsabilité envers le bien commun, qui doit être poursuivi dans le respect
de la dignité qui vient de Dieu et des droits inaliénables de tous. L’Amérique
continue de se mesurer avec noblesse à sa vision fondatrice en édifiant une
société de liberté, d’égalité et de justice régie par le droit. Au cours du
siècle qui vient de s’achever, ces mêmes idéaux ont poussé le peuple américain
à résister à deux systèmes totalitaires fondés sur une vision athée de l’homme
et de la société. (…) Un monde global est d’abord un monde de solidarité !
Du fait de l’importance de ses ressources, de ses traditions culturelles et de
ses valeurs religieuses, l’Amérique a une responsabilité particulière à cet
égard. (…) les Etats-Unis peuvent montrer au monde la voie d’un avenir
réellement humain où l’homme demeure le maître, et non le produit, de sa
technologie. Jean Paul II recevant le président des Etats-Unis, George W. Bush junior à Castel
Gandolfo (23 Juillet) - Vous avez rappelé que les Etats-Unis avaient
un rôle spécifique à jouer dans la promotion de la justice et la défense des
faibles et de ceux qui souffrent dans le monde. Nous gardons en mémoire vos
paroles, et nous ferons toujours notre possible pour nous rappeler notre
vocation. (…) Vous avez exhorté les hommes et les femmes de bonne volonté à
s’agenouiller devant Dieu et à se tenir debout, sans avoir peur, face aux
tyrans. Et grâce à cela, la liberté a aujourd’hui gagné un terrain
considérable. George
W. Bush, junior, en
réponse au Pape
Un combat monumental
du Bien contre le Mal. Mais le Bien l’emportera. George W. Bush,
junior (12 Septembre)
2002 – George
Bush, junior, désignant
l’Irak, l’Iran et la Corée du nord (29 Janvier) : des Etats comme ceux-là et leurs alliés
terroristes, constituent un axe du mal, armé pour menacer la paix du monde. – Jacques
Chirac aux Ambassadeurs
de France réunis à Paris (29 Août) : On voit poindre la tentation de légitimer l’usage unilatéral et
préventif de la force. Cette évolution est inquiétante.
2003 – L'Europe et les Etats-Unis sont véritablement unis par les valeurs que
nous partageons : démocratie, liberté individueelle, droits de l'homme et
l'autorité de la loi. (…) Aujourd'hui plus que jamais le lien transatlantique
est une garantie de notre liberté. Nous, Européens, avons avec les Etats-Unis
une relation qui a résisté à l'épreuve du temps. Grâce en grande partie au
courage, à la génorosité et la perspicacité américaines, l'Europe a été libérée
des deux formes de tyrannie qui dévastèrent notre continent au XXème siècle :
le nazisme et le communisme. Grâce aussi à la coopération continue entre l'Europe
et les Etats-Unis, nous avons réussi à garantir paix et liberté sur notre
continent. Le lien transatlantique ne doit pas devenir la victime des
tentatives persistantes du régime irakien actuel de menacer la sécurité
internationale. Dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais, il est vital que
nous protégions cette unité et cette cohésion (…). Appel signé de Vaclav Havel président de la
République tchèque, Jose Maria Aznar, président du gouvernement espagnol, José
Manuel Durao Barroso premier ministre portugais, Silvio Berlusconi président du
conseil italien, Tony Blair premier ministre britannique, Peter Medgyessy
premier ministre hongrois, Leszek Miller premier ministre polonais et Anders
Doch Rasmussenn premier ministre danois, Wall Street
Journal Europe
(30 Janvier)
Je ne connais pas les renseignements dont
dispose le gouvernement, et avant de pouvoir dire "sans l'ombre d'un
doute" : nous devons envahir l'Irak, j'aurais besoin de plus
d'informations. La situation n'est pas uniquement en noir et blanc. Quel que
soit le chemin que nous prenions, je pense qu'il faut faire preuve de prudence
- Général Norman Schwarzkopf, commandant
en chef américain dans la « guerre du Golfe » s'entretenant avec Tom
Ricks du Washington Post (28 Janvier)
. .
. la conscience de l’unité qui, sans nier les différences provenant des
vicissitudes historiques, lie les diverses parties de l’Europe. C’est une unité
qui, s’enracinant dans une commune inspiration chrétienne, sait harmoniser les
traditions culturelles et qui requiert, sur le plan social comme sur le plan
ecclésial, une progression constante dans la connaissance réciproque ouverte à
un plus grand partage des valeurs de chacun. (…) la plus grande urgence
peut-être qui l’envahit, à l’Est comme à l’Ouest, est un besoin accru
d’espérance, capable de donner un sens à la vie et à l’histoire, et d’aider à
marcher ensemble. Jean Paul II, Ecclesia in Europa (28
Juin)
Lorsque
l’Assemblée générale des Nations Unies se réunira cette année, elle devra
prendre des décisions qui détermineront le rôle futur des Nations Unies en tant
que parlement du monde (…) Or, cette Assemblée générale permet au Conseil de
Sécurité de céder face à la pression américaine et, rétrospectivement, de
légitimer la guerre offensive contre l’Irak, elle aura détruit le fondement
même de l’existence des Nations Unies : l’interdiction de toutes les
guerres d’agression. (…) Les chefs d’Etat des quelques deux cents nations du
monde doivent agir ensemble, immédiatement, pour amoder les procédures devant
le Tribunal pénal international et protéger ainsi le moyen le plus précieux
dont l’humanité dispose pour préserver la paix : le système de droit
international des Nations Unies et la Charte de l’O.N.U. appel du Dr. Mattthias
Rath publié dans le New
York Times (7 Septembre)
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