mardi 3 septembre 2013

2003 - depuis soixante ans - XIII - en attendant d'en écrire la suite (2013 depuis soixante-dix ans)





XIII











Avons-nous les instruments de notre regard sur nous-mêmes ?

La mémoire de nos rêves, mais ne sont-ils pas souvent notre réconciliation avec le réel ?  Les malades sont intarissables pour réciter ce qu’ils ont retenu de l’exposé médical de leur cas. Parce qu’ils sont médecins, ils ont horreur de la maladie, et la lient souvent au péché, même s’ils sont incroyants. Quel est le contexte de foi d’un médecin ?

L’imagerie médicale permet de presque tout voir de l’intérieur d’un corps, des organes humains. Les psychiâtres, surtout les experts assermentés, ne peuvent s’accorder sur la pathologie ou pas d’un prévenu. Connaître les limites de son endurance physique, savoir qu’il vaut mieux, baeucoup mieux ne jamais proférer telle phrase, tel mot, tel nom, surtout en couple intime.

Je ne suis pas de ceux qui disent «  ce pays », j’ai un fort préjugé hostile envers ceux qui s’expriment ainsi, nombreux depuis vingt ou trente ans, depuis que l’administration l’emporte sur le Parlement au point d’y avoir beaucoup d’élus de son origine, comme sous Louis-Philippe, mais pour d’autres raisons et avec d’autres résultats, et je m’accorde avec Léon Blum, quoiqu’il était alors inutilement haineux, quand il priait Pierre Laval, président du Conseil, de ne pas dire «  mon pays », mais « notre pays ».

L’histoire du monde et celle de la France, mon pays… ont couru ces soixante ans de vie que j’ai passé en leur compagnie, pourtant je ne vois aucun changement substantiel à mon environnement mental. Il y a toujours les livres qui dominent, j’en achète autant d’occasion, en bouquinerie, donc des années 1900 à 1950, que des neuf, ceux de ces deux dernières décennies. Il est fini le temps où une époque s’identifiait au papier, à la texture et à la couleur du papier de ses éditions, le bouffant jusqu’à la fin de la Restauration, l’épais et glacé sous la Monarchie de Juillet et jusqu’au boulangisme ou au coup d’Agadir, le friable et brun des années 1920 à 1950. Il y a eu les livres qu’on coupait. Les livres disent plusieurs fois les choses, quand on les achètent, quand on les relit, quand on les revoit, quand on y cherche précisément une chose. Le même apprend et confirme, que n’a-t-il – manifestement – vécu, après sa publication à mesure que nous-mêmes étions à vieillir et à passer des années.

Il y a toujours des routes et l’on ne se déplace en France et alentour qu’en voiture ou en train, l’avion ne m’a été familier qu’en long-courrier, n’ayant plus d’autre attache je ne fais la navette qu’entre une province de l’Ouest et la capitale, il y a toujours le métro et l’autobus, le tramway, fréquemment de retour dans les métropoles de province, tarde à rentrer dans Paris, les ceintures, petites ceintures et autres réseaux de la S.N.C.F. – à qui appartenaient-ils avant 1936 ? En somme, rien n’est changé aux murs des maisons ou appartements que j’habite ni pour aller et venir d’un endroit à un autre. Le cinéma existait à ma naissance, il durera encore – et en salles – à ma mort, car toujours il y a cet attrait de découvrir en anonyme et dans un silence collectif ce qui bien sûr pourrait se voir en représentation individuelle, chez soi et avec un entourage de conversations, de boissons et d’évaluations mutuelles. Qu’on ait marché sur la Lune, il y a trente et quelques années, a peu de sens si l’on a cessé d’y aller et si ce n’est pas devenu grand public. En soixante ans, on a certainement appris infiniment plus de choses sur le cosmos, l’origine de la vie et de la matière qu’on en avait accumulé dans les six mille dernières années, mais on sèche sur les grandes questions comme au temps de la bibliothèque d’Alexandrie, qui sans doute nous aurait appris des pans entiers d’un savoir humain à jamais perdu, et qui n’eût eu que l’apparence des légendes. Notre époque, et quelques-unes avant elles, mais pas nombreuses, professent que l’Histoire est linéaire et avance, je la crois davantage sphérique comme le temps, même si quelques habits et couleurs changent.

Quoique j’ai grandi, grossi, vieilli, me soit affaissé, je n’ai pas le sentiment d’avoir changé de peau si j’y réfléchis, les mêmes données de base de mon système d’acquisition des connaissance ou de celui fabriquant de la paix ou de l’angoisse en mon âme, demeurent. Le choc de voir un autre n’est donné que par la photographie d’enfance et d’adolescence quand le corps est beau, lisse, sans ride et avec ses muscles, quand le visage est volume, lumière, discrétion, à l’unisson calme de toute la chair et des membres. Ce choc dure peu, tant il y a déjà – dans ce passé figé d’un autre que nous ne sommes plus – d’appel à ce que nous sommes devenus.

Mais où se discerne ce que nous aurions pu devenir ?

Etre demeuré célibataire, n’avoir pas accepté ou reçu d’enfants consolide une sorte d’état de pérennité, non que de l’expérience manque, elle est même au contraire peut-être plus fréquente et riche de diversités dans cet air libre d’une solitude non consacrée et pas très volontaire ni organisée. La continuité avec soi-même, continuité d’erreurs envers soi-même et surtout dans la manière de recevoir les circonstances et de rencontrer autrui, est vive, elle est nue, sans aucune usure. Les échecs ont beau s’accumuler, on ne peut changer le tour de soi-même. En couple, semble-t-il, le troisième personnage qui est le couple-même, qui est aussi l’enfant, et dans les deux cas l’ego doit composer. Le célibataire bat sa coulpe, le couple n’est pas le lieu où l’on donne, il en est d’autres plus exigeants, mais celui où l’on partage.

Ce qui a changé, c’est l’imagerie urbaine, la publicité. Son espace a été multiplié, sa crûdité et son exploitation du nu sont omni-présents, chaque année ayant sa trouvaille et poussant plus loin l’impudeur. Tandis que ma chair a vieilli, la proposition aux chalands exhibent toujours plus de modèles féminins, et maintenant, presque aussi nombreux, des masculins.

La clé de la décolonisation a été qu’on a prétendu passer de l’exploitation au don (parcimonieux), alors que c’est de partage qu’il aurait dû s’agir pour fonder la suite. Il n’y a donc pas eu de suite, que le plus souvent une recolonisation de la part des anciens pays protecteurs et que la perpétuation du complexe et de la frustration de n’avoir pas, sur place, dans les territoires dépourvus, de quoi vivre et décider par soi-même. La faim est l’impudeur contemporaine, on la voit, on se détourne, elle est présente dans l’âme des pays riches, aux carrefours des rues, par contraste. Le nu choque quand il voisine l’habit ou s’en défait. La pauvreté agresse quand on est nanti. Ou simplement que l’on a davantage. On ne se sait pas mendiant.

Les deux vraies et vivantes révolutions auxquelles ma génération – les sexagénaires, au pouvoir dans les hautes classes, et en pré-retraite ou retraite acquise, dans les basses – sont celles de l’informatique et de l’internet. Elles sont très concrètes.

Elles permettent à terme toutes les délocalisations et les décentralisations économiques et scientifiques, on opère chirurgicalement par ordinateur distant, on échange des images en direct d’un endroit à un autre immensément distant en kilomètres et en mentalité ambiante. Elles créent un nouveau type de créativité, elles suscitent une réalité virtuelle parallèle et aussi réactive et contraignante, présente que la réalité de nos millénaires d’homo sapiens. Elles permettent des stockages en principe de capacité infinie, et là tout commence. Car il y a tout de même du matériel et parce qu’il y a le progrès, qui ne s’arrête pas surtout dans les deux domaines de l’informatique et de la connectique.

Curieusement, on n’a pas cherché à nommer ces matériels et ces révolutions selon deux autres facultés humaines qu’elles mettent autant œuvre, la mémoire et le transport.

Parce que les matériels évoluent et que les logiciels se perfectionnent, et quoiqu’ils tendent à être multi-compatibles et tout- communiquants, ce qui a été saisi ou échangé sur un matériel et selon un logiciel d’une époque ne sera plus accessible, en à peine quelques années que par des experts en histoire et pratique des logiciels et matériels démodés. Si ne s’édifie pas internationalement une profession d’archéologues de l’informatique et de la connectique, nous serons la première génération – quoique encore mixte et en communication support papier avec une dizaine qui nous ont précédé depuis la généralisation du livre – à ne plus avoir d’archives vraiment mobilisable. Ou alors l’archivage doit rester ce qu’il est actuellement, du papier, du rayonnage, de la conservation, et l’informatique sera traitement et transmission de textes, projections de dessins et de maquettes, simulations diverses, maniement et recomposition d’images, et surtout index d’accès.

Quant à la connectique, elle inaugure une liberté de communication des idées et des textes, des images telle qu’en quelques années, on a pallié pour un terme pas éloigné les recrudescences, dans notre époque, des propagandes, des dictatures et des censures.

Reste à affirmer dans la vie personnelle le partage du temps entre réalité, communication, mémorisation, création, méditation. Reste aussi tout bonnement à stabiliser assez la progression qualitative des logiciels et des matériels pour que l’investissement et son renouvellement soient suppotables par les individus et par les entreprises. Une part de la crise financière et économique internationale est bien réelle, les marchés se saturent et ne sont plus assez solvables.

Naguère, la pauvreté restait libre de penser et d’élucubrer, mais un minimum de confort était nécessaire au philosophe, même à celui qui depuis son tonneau avait besoin d’une lampe en plein soleil quand il partait à la recherche d’un homme. Aujourd’hui, l’information et la communication, si cultivé et doué de concentration que l’on soit, supposent un minimum de matériel et une certaine expérience d’ordre autant manuel que mental. Le débours est de plusieurs fois un salaire minimum mensuel en France et excède souvent le total des impositions. L’investissement informatique et connectique, après avoir été une donnée excessive de la croissance économique, invite fortement l’utilisateur à la discipline et au plaisir personnels, mais aussi à une certaine règle de vie. Ecrire et produire du texte, le propager est – d’une certaine manière – devenu physiquement trop facile. S’en procurer aussi quoique les sens aient leur revanche, et le livre possède encore tout l’avenir, en concurrence pratique certes, mais pas pour ce qui est du plaisir de lire.

Des amants devaient habiter dans la même ville et disposer de boîtes à lettres accessibles et visitées à presque toutes les heures pour communiquer en ligne, aujourd’hui une disposition spéciale des messageries permet l’instantanéité propre au dialogue. Le savoir écrire retrouve, à défaut d’un support réel qui dépend de l’édition ou pas du courrier électronique reçu, tout son espace et toute sa palette. Couleurs, polices, fond de page rendent aux arts d’autrefois – ceux de la plume – presque tous leurs modes. Le clivage revient, bien plus fort qu’antan, entre ceux qui ont le goût de correspondre, et selon une expression belle, et ceux qui n’ont ni orthographe ni style ni vocabulaire. Sans doute y a-t-il des aides, en ces domaines, qui sont prévues en logiciel, comme le Littré ou le Robert sur la table de travail.

Que sert à l’homme de gagner le monde, s’il vient à perdre son âme, et quel prix peut-il payer en échange de sa vie ? J’ai longtemps cru que le propos n’était que d’un saint, il est vrai fondateur d’une des grandes institutions chrétiennes, qu’est la Compagnie de Jésus. La presse américaine - quotidienne et hebdomadaire - combine le second anniversaire de l’événement du 11 Septembre 2001 avec une réflexion sur la vague d’antipathie et d’incompréhension envers les Etats-Unis, dans le monde entier, mais surtout en Europe, ce qui est une révérence envers nous… à raison de leur action en Irak.

La pire des punitions qu’évoque souvent l’Ancien Testament [1], et le portrait le plus pitoyable que propose le Nouveau des hommes que guérit le Christ sont la déraison, la folie, l’épouvante, le trouble dans l’esprit. Perdre la foi, pour qui l’a reçu de naissance autant que d’éducation d’enfance, et qui n’en a plus jamais été dépourvu, équivaudrait à être abandonné par la raison. Plus de repères, plus de relationnement. Ce qui ne tue n’est jamais l’absence de perspectives, mais bien l’insupportabilité du moment présent, c’est bien pourquoi un suicide ne se prépare pas, il se commet. Les hallucinogènes sont sans doute la pomme qu’une Eve mystérieuse mais très séduisante tend à nos générations d’Europe et d’Amérique, après que bien des pays ancestraux en aient l’expérience traditionnelle ; cherche-t-on ainsi, non pas une antidote à la médiocrité de soi et des propositions sociales, mais le secret de ce qui serait l’inverse de la folie ? Quête sans sens, car le procédé utilisé, la disolication et de multiples déconnexions ou déstructurations intimes ne peut produire ce à quoi tend tout être vivant, et sans doute toute créature si inerte, minérale ou impalpable qu’elle soit, l’unité intérieure et la communion universelle.

Or, c’est le propre de la foi chrétienne de n’être ni une vision du monde ni un enseignement pratique, mais seulement et totalement un mode d’être en relation avec autrui. Dieu est le truchement universel et à qui Lui demande, vitalement, foi, amour et espérance, Il répond aussitôt par une assurance personnelle. L’Eglise en elle-même et par ses ministres sait la donner, directement, moins que jamais. La clé est le rapport à Dieu. Un doute de foi n’est pas le doute que Dieu soit, il est l’interrogation, souvent très douloureuse, de ce que la relation à Dieu, par structure humaine évanescente et jamais assez intense ni contrinûe au niveau des sens d’âme, n’apporte aucune solution ni aucun réconfort dans la problématique de nos impasses, de nos impuissances, de nos désespérances. Dieu n’a que Lui-même à donner et nous ne recourons efficacement à Lui qu’en nous donnant en retour.

Prêcher est bien, il y faut du talent humain, mais chacun de siècle en siècle, et quelle que soit sa situation, sa condition historique et sociale peut tout lire, entendre et comprendre, s’il n’est lui-même au toucher de Dieu, n’est un jour ou une nuit que folie et désespoir poussés à l’insupportable.

L’injustice que secrètent les sociétés humaines, et plus encore les relations entre ces sociétés pose une question que seule la prière résoud, comment Dieu ne nous remédie-t-Il pas souverainement ? La réponse faisant état de la liberté humaine n’est pas un entendement d’expérience, l’immersion fervente ou reçue d’ailleurs, dans la prière nous fait changer d’état, mais non de monde, l’inconciliable est alors vécu comme possible parce qu’englobé dans une toute-puissance que nous sentons pouvoir devenir autre pourvu que nous nous remettions – mystère et aisance – à Dieu.

Depuis mon adolescence, je n’ai pas changé d’un pas dans la foi ni dans cette expression de l’expérience de la prière, qui m’est donnée et que j’accepte dès que j’en reçois la conscience. C’est toujours la même trajectoire, en même temps que l’épreuve d’une nouveauté toujours identique, jamais semblable ;  analogue, jamais en redite. Je ne conçois pas, mais je sais que cela est, qu’on puisse vivre sans foi, sans la foi, mais je comprends tout à fait qu’on la perde ou qu’on la souhaite ; ce que je ne vois pas, c’est qu’on soit hors de cette réalité qu’est une présence aussi concrète et identifiable en nous, à l’instant où nous sommes. Il est des moments où communiquer expérience et certitude est aisé, avec presque qui que ce soit, il en est d’autres où malgré la vérité et la chaleur, l’émotion d’une rencontre, rien ne peut se dire.

Le centre ou la pointe de la rencontre sexuelle – même obscurcie par une vénalité qui l’appauvrirait presque entièrement – est, d’une certaine manière ou sous un certain angle, le fait qu’il y ait confiance réciproque et que l’on puisse physiquement s’abandonner, jusqu’à l’expression que se composent alors notre visage, notre voix, notre regard. Renoncer à jamais à cette expérience de l’autre autant que de soi, d’un relationnement autant que d’un état est déjà grand et étonnant si ce n’est encore affaire que de curiosité, mais y renoncer quand on l’a connu ? Il me semble que cela puisse être davantage facile, car se remémorer ou revivre mentalement une étreinte et son émotion, c’est sans doute la refaire, et mystérieusement, ne pas la refaire seul, quelqu’un – ce que suggère assez bien l’artifice informatique de l’hyperlien ou de l’hypertexte … - est convoqué, même si toutes les ruptures amoureuses ou existentielles ont irréversiblement eu lieu entretemps. J’ai eu la chance de commencer de ce pied, est-ce la contrepartie à payer de n’avoir pu me marier à temps, c’est-à-dire de n’avoir pu convoler avec qui j’avais eu un discernement d’avenir ensemble ? La perspective du mariage n’est-elle pas dans l’acte sexuel qui s’en voudrait le plus éloigné, selon des pétitions autant implicites que parfois très explicitées ? L’enfant souhaité ou redouté n’est-il pas présent dans toute geste sensuelle puis sexuelle ?

La reprise démographique française – dont dès les premiers mois fait partie ma génération – a coincidé en 1943 avec le tournant de la guerre mondiale et la perspectives d’une victoire collective sur l’Allemagne. A l’inverse, le déclin a repris au début de 1968, présage d’un flou revenu dans les paris d’avenir et qu’allait manifester le désordre de Mai qui fut d’abord spirituel, sinon il n’eût pas paru aussi poétique d’expression et d’imprévisibilité. Les sociétés comme les couples font l’amour en conscience et en perspective. S’estimer soi-même, savoir s’accepter et se croire de l’avenir sont les clés de la confiance.

La déception ou la dépression,  qui serait le propre du partenaire masculin, quittant l’acmée de l’étreinte, tandis que s’ensommeilleraient en rêves encore rythmées d’ondes immenses et heureuses les compagnes et accompagnatrices, je ne les crois ni automatiques ni débilitantes. Le changement soudain de registre après un assouvissement dont l’attente avait été de plus en plus anxieuse est plutôt un appel au regard, à la reconnaissance, à la caresse et au passage à autre chose, qui est l’action, peut-être la fondation, souvent la création. Une disposition intelligente et aisée de son temps est une forme de créativité, un regard de gratitude reçu ou donné peut parfois creuser davantage et même indélibilement marquer, qu’un coït physiologiquement réussi.

Regarder les autres, c’est se demander si nous leur ressemblons. Cela vaut de personne à personne mais aussi de pays à pays, du métro à ce qui est la « scène internationale ».


[1] - ainsi … mes os sont épouvantés, mon âme est saisie d’épouvante (ps. VI) ; frappe-les de terreur, Yahvé (ps. IX) ; les torrents de Bélial m’épouvantaient (ps. XVIII) ;  je suis un opprobre, pour mes voisins terreur, effroi pour mes intimes (ps. XXXI) ; Voilà pourquoi te priera tout fidèle au temps de l’angoisse  (ps. XXXII) ; mes meutrissures sont infectes et purulentes, à cause de ma folie (ps. XXXVIII) – ou bien, Job … Car la frayeur qui m’effraie m’arrive, et ce que je redoute m’advient … Quand j’y pense, je suis épouvanté, ma chair est saisie de frayeur à qui il est répondu : voilà pourquoi des filets t’enveloppent et une frayeur soudaine t’épouvante …

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