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6 .
Ré-organiser notre vie à tous
et à chacun
Samedi 21 janvier 2017 – titre du chapitre
changé et des parties au fur et à mesure
le plan :
recevoir : l’échange, la mémoire, le
projet - le numérique, l’écrit, la parole – 08 heures
transmettre : l’instruction publique
apprendre : le numérique,
l’information, le commentaire
être compris : relation avec les
pouvoirs
être protégé : fonctionnement banques,
justice
nos aïeux et nos enfants : dignité et
partage
Mercredi 11 janvier 2017 – 21 heures 30
le plan :
communiquer : le numérique, l’écrit,
la parole
transmettre : l’instruction publique
apprendre : le numérique,
l’information, le commentaire
être compris : relation avec les
pouvoirs
être protégé : fonctionnement banques,
justice
nos aïeux et nos enfants : dignité et
partage
Je termine de vous écrire. J’ai eu du
mal, non que l’inspiration se soit dérobé, mais je ne suis pas content de la
manière dont j’exprime ce que je ressens si fortement à la veille de notre
neuvième élection présidentielle. L’urgence et l’expérience me pressent
également. Si je suis admis à m’adresser à vous et à beaucoup d’autres pendant
le temps bref mais avec des moyens audio-visuels si puissants – ceux que
prévoient explicitement les textes et autorités organisant la campagne, ceux
plus encore qu’attirera l’insolite de ma participation inattendue, venue de
nullke parft qui soit identifiable selon les répertoires et les usages de notre
vie politique, celle-ci tellement rituelle, figée, étouffante pour nous, pour
nos concitoyens et même pour les acteurs, ne pouvant être eux-mêmes, s’ils le
souhaitent, autrement que pour la montre et que ce qu’ils supposent que nous
attendons, comme s’ils ne vivaient pas et ne pensaient pas parmi nous, avec
vous.
Jusqu’ici, je vous ai entretenu de
« grandes choses », ne touchant pas ou guère notre vie quotidienne,
sinon noitre envie cyclique mais non exaucée, de participer, sinon aussi notre
honte ou notre fierté selon que la France, que notre pays font honneur à
nous-mêmes et à notre Histoire, à ce qui demeure de notre image dans le monde.
Voici que – ce livre fini, juste à temps
pour que vous puissiez le lire avant de voter – nous pouvons, ensemble,
échanger nos expériences, notre expérience quotidienne de la vie.
Jeme trouve dans un couloir d’hôpital,
au chaud relativement, frefuge avec prise de courant pour mon vieil ordinateur
dont la batterie est f… j’attends l’heure d’un entretien avec le professeur de
physique-chimie de notre fille, mon enfant dont souvent je vous parle, parce
qu’elle m’enseigne ces années-ci comme personne d’autre, comme aucun livre
profane. Je ne suis pas écrivain, mais écrivant depuis mon adolescence, la
politique est le cadre mental de ma vie, elle s’est imposée à moi, je ne sais
comment, mais elle est là. Je ne croyais pas à ses débuts d’installation dans
ma pensée, puis dans ma vie même professionnelle qu’elle ait rapport avec le
plus pratique de nos jours après jours. Et ma génération, celles de mes parents
et grands-parents ne soupçonnaient pas même ce rapport. Il a fallu les années
1930 pour que l’on attende de l’Etat des aides, des outils, des améliorations,
des aides à notre existence pratique. Ce n’est pas l’assistanat, stigmatisé
aujourd’hui par une de nos familles politiques, et c’est bien plus que
l’ajustement, l’augmentation du niveau de vie par celui des salaires, à ne pas
indûment diminuer de rop d’impôts directs et indirects. Oui, c’est la vie
quotidienne, et je vous écris dans l’ambiance la plus située et précise de
notre vie quotidienne. Souvent, un carnet au format de la paume, pour retenir
pensées, observations, adresses, tout ce qui correspond aux heures qui passent
et à ce qu’elles m’apportent. Voic. Et peut-têtre – grâce srtout à cette
campagne, permettant sans doute de fonder des réseaux et de trouver rythme et
forme de réunions à travers toute la France pour simplement étudier le fort et
le faible, l’utile ou le périmé, l’encombrant des outils et des procédures qui
permettent nos relations. Et ces outils et procédures changent, ils sont dans
nos mains, nous savons très souvent comment les adapter à nous seconder ou
multiplier mieux.
Il faudra que nous en parlions, il
faudra préciser et élucider les vraies réformes que chacun de nous –
d’expérience et aussi de souci de l’idéal – souhaitons et qu’ignorent ou
éludent nos dirigeants, celles et ceux en capacité et en charge de les étudier
et effectuer. Au contraire, les réformes qu’on nous assène – le mot-même devenu
sans doute le plus répété de la langue politique – ne corresoondent pas à ces
souhaits, nous lèsent, en tout cas prétextent que celles dont nous avons
besoin, ne soient pas faites. Là est le critère de l’écoute, et l’écoûte
devrait la vertu commune de notre société, et la constante pratique de celles
et ceux censés nous représenter, mais surtout, uniquement ou presque, nous
dirigeant, et nous expliquant – puérimlement – qu’ils savent mieux que nous ce
dont nous avons besoin. Et – promesses de tous les débuts de gouvernement –
qu’ils détiennent ou, grâce à nos votes, vont acquérir pour notre bien les
moyens de satisfaire ces besoins. Viendra enfin la troisième phase : nous
culpabiliser car si rien n’aura abouti des promesses et de leur bonne volonté,
ce ne sont pas nos dirigeants qui en sont responsables, mais bien nous :
rétifs au changement, pas assez laborieux, trop passifs dans le confort d’acquis
et protections, aujourd’hui trop coûteux.
Pratiquement donc, notre vie, notre
personne et la relation avec les autres, avec autrui, avec cette société et
donc avec cette France dont nous faisons partie.
à l’hôpital Chubert,
jeudi 19 janvier 2017, à 10 heures 29
, semblent hors sujet, ne figurent pas au catalogue, y
compris quand celui-ci est dressé laborieusement par les jurys professionnels
de l’information nous présentant les candidats à l’élection des représentants
de familles politique. Nos gouvernants et candidats imposent ou méditent le
droit du travail, l’ouverture commerciale du pays, les revenus à la retraite,
mais la respiration quotidienne, les usages, l’expérience banale mais
continuelle de l’existence chez nous,
samedi 21 Janvier
2017,
autour de 20
heures
en ce moment, ils semblent n’en avoir pas ou plus
parce qu’ils sont en politique, comme d’autres sont cloîtrés. Nous y
perdons : eux car ils ne disent que du récité avant d’arriver à ce que
l’on appelle le pouvoir, et quand ils sont, ils plaident non coupables mais
responsables, et nous parce que nos besoins attendent encore des réponses ou
une concertation.
Reniac, à ma
table de travail, samedi 21 Janvier 2017,
autour de 15
heures 10
1° échanger
L’internet et le numérique sont ensemble
une révolution. La « révolution numérique » est un thème de campagne,
chaque cinq ans plus insistant, les propositions qu’elle inspire ne
correspondent qu’à deux constats avantageux en termes de gestion politique de
nos actualités : 1° l’administration va sous-traiter à la
« toile » ce qu’elle confiait à l’édition, à la poste et surtout à la
réception des usagers, et qui pouvait générer de la relation personnelle et du
civisme, 2° sans bien discerner toutes les mises en œuvre et surtout l’écriture
du droit nécessaire, qui ne sera pas que la transposition d’une importante
directive européenne [1],
internet et numérique serait gros d’entreprises individuelles ou très petites,
donc nombreuses et sans nécessité d’aides sociales ou fiscales. D’analyse sur
les technologies-mêmes et ce qu’elles permettent aux personnes, aux ensembles
que nous formons ou ce qu’elles périment, voire empêchent ou dévoient :
rien. Cela supposerait dans le système politique où l’élection est un rite et
l’Etat l’outil à recéler, qu’existent la réflexion individuelle ou à plusieurs,
et dans le système public des services d’intelligence. Ce qui a été tenté en
économie et en protection de nos patrimoines a périclité, n’a été qu’effet de mode
comme ont tendu le souci, l’énoncé écologique aux acceptions et applications si
diverses. Le tenter pour les nouvelles technologies ? sans doute
l’influence des Etats, des réseaux associatifs et des entreprises par la
télévision, par la communication virtuelle s’organise autant que d’éventuelles
utilisations guerrières et spéculatives. Mais l’étude de l’effet sur la société
et sur chacun de nous, n’est à ma connaissance que le fait des sciences
humaines, et c’est peu vulgarisé. Suivez-vous cela ?
Car fondamentalement, ce n’est ni dans
la communication et ses modes, ni dans les industries petites ou grandes qu’ils
génèrent et qui les portent, que réellement réside cette révolution. Elle n’est
pas même dans la facilité de transmission de presque tout – peut-être bientôt
le toucher et l’olfactif-même. La relation entre générations est modifiée.
Jusqu’à cette décennie, les parents enseignaient leurs enfants comme les
animaux et les humains l’ont toujours fait : par nature, par mouvement et
don, attention dont l’enjeu sont la survie et la croissance,
l’accompagnement, ;a protection de l’enfant, et dont l’obligation, presque
mécanique n’est ressentie ni par les parents ni par les enfants. Or voici,
qu’un échange, une réciprocité s’établissent, bien plus réfléchies, pas du tout
automatiques. Les parents continuent comme depuis des millions d’années :
nourriture, paroles et ce qui s’ensuit en programmation de toujours. Mais les
technologies nouvelles, le savoir utiliser des machines, des procédures, entrer
dans des logiques nouvelles semblent très proches de nos enfants, dès leurs
toutes premières années, et ce qui est appris d’intuition ne nous est acquis
que partiellement, difficilement et imparfaitement, le plus souvent. Nos
enfants dès leurs huit-neuf ans nous initient, nous introduisent, nous
dépannent dans un monde qui nous est nouveau et mais qui leur est contemporain.
Pour ma part, à mes quinze-seize ans, je
me suis habitué à la dactylographie – une merveilleuse Remington, des années
1930, insuable, très douce au toucher, celle dont mon père ne se servait plus
depuis des décennies, achetée en Egypte tandis que ms parents nous fondaient en
toute indépendance de leurs ascendances respectives. Ces douze ans d’exotisme,
mais pas inconfortables, font une partie de notre légende familiale, mais aussi
ont induit une lecture de notre histoire nationale pendant une période
troublante. Mais j’ai eu du mal à accepter l’ordinateur – je ne m’y suis mis
qu’en Février 1992 et j’ai vécu les aléas non seulement de l’apprentisage mais
des pertes de textes à répétition. Les technologies ont progressé, mais pas
encore miraculeusement. Mon objection était évidemment la complexité plus
grande que sur une machine et la feuille vierge qu’on insère entre un rouleau
de soutien et l’éventail assez fascinant des caractères, monté chacun sur sa
baguette d’acier. Et pour l’internet, je craignais – à juste titre –
l’intrusion non désirée dans mon travail et mes archives, cette crainte est
fondée mais se domine. Ma génération et mes camarades de la haute fonction
publique ne sont pas tous habitués ni au clavier ni à la communication. Dès mon
affectation au Brésil [2] je
rencontrai des ministres fédéraux ou des Etats fédérés, dont l’ordinateur était
placé, autant à portée de leur main que le téléphone. Je ne l’ai vu chez nous
qu’à partir de 1992 chez les directeurs de cabinet, mais pas encore sur une
table de ministre.
Donc, notre fille et son ordinateur pour
ses sept ans, son téléphone portable pour faciliter sa vie en semi-internat à
ses onze ans, et son I-phone à douze ans. Hasard
ou bonne mémoire de nos gestes, elle appelait l’aîné de mes frères par la
répétition d’un numéro que nous avons appelé. Avec le clavier et l’internet, de
la composition graphique, des débuts de récit quoiqu’elle préfèra dans ses
débuts me dicter (pour mon bonheur), puis de l’importation de personnages et le
montage de scenarii, d’aventures dessinés. Maintenant, ce sont les accès à
divers sites et diverses plate-formes et donc à mesure de leurs
entrées-en-scène respectives les vedettes ou les stars de youtube : Norman, Cyprien, Natoo, Enjoy Phenix. Faire la queue
pour des dédicaces de livres par les deux jeunes filles, aller au spectacle,
passionnant, drole et incisif du premier est pour moi un exotisme productif.
Une communication qui a trouvé son prétexte, son lieu commun : sans
internet, je n’aurai jamais jouxté une génération dont bien des modes de vie et
de culture, d’apprentissage nous échapperaient si nous ne nous laissons inviter
par nos enfants.
Nous avons jusqu’ici l’expérience d’une
auto-régulation quant aux recherches et accès de sites et documents ou
divertissements. Ce qui serait d’ailleurs prématuré et malsain ne tient pas du
tout, selon notre expérience, aux techniques actuelles mais aux mœurs, relations
d’amitié ou à la qualité des ambiances de vie au collège ou entre camarades se
recevant les unes les autres. Les outils nouveaux sont neutres et notre
affectation, nos applications de ces outils, y compris les risques d’addiction
– mais il y en a tant et la plupart sont bénéfiques : l’amour pour une
personne, la consécration à Dieu, l’obsession que la France soit dirigée et
conservées comme nous en avons le devoir. La relation désormais équilibrée de
ce que l’adulte apporte ataviquement à l’enfant et de ce que celui-ci apprend à
l’adulte, le remettant d’ailleurs constamment à jour, me paraît changer
l’ambiance entre générations et dans un milieu familial. J’expérimente aussi
que des émissions de télévision, périodiques, voire quotidienne – dans notre
cas de couple, et souvent en trinité avec notre fille, il s’agit de séries
policières et de ce que nous propose Yann Barthès [3] chaque
soir, grâce à Bolloré qui l’a viré ainsi que ses compagnons, et surtout son
souriant talent de metteur en page scénique.
Ainsi, notre fille revient ce matin au site Movie star planet, qui l’enchantait il y
a trois ans, les personnages sont toujours, disponibles, de nouveaux décors
sont en vitrine, mais elle juge l’ensemble nul, c’est si vieux, il yn a si
lontemps. Pour elle, trois ans est le quart de son âge, et transposée à mon
échelle, ce serait presque la durée cumulée de mes affectations à l’étranger.
Les initiations d’internet et du numérique, leurs les provocations à notre
prise de conscience sont multiples. Elle rit : c’est tellement nul, selon
elle. De fait, la Bibliothèque rose,
voire des reliques ou des témoignages comme les collections de la Semaine de Suzette que nous avons pris
dont certains numéros datent de la Belle-Epoque, puis transposent leur page de
couverture avec les mêmes personnages dans la mode vestimentaire des années
1930, ne l’intéressent pas. Nous conservons Dora
et Charlotte-aux-Fraises et Tintin n’a pas encore été visité par
elle. Je fut abonné au journal en Septembre 1947 à quatre ans et demi, le numéro
120 : trésor perdu ainsi que tous mes livres et papiers d’enfance,
d’adolescence, scolaires ou profanes, pour n’avoir pas pensé, à la mort de ma
mère à faire connaître à notre garde-meuble comment communiquer avec moi au
Kazakhstan. C’est ma transhumance administrative qui a sauvé depuis mes
vingt-cinq ans mes archives et ma bibliothèque maintenant augmentée de celles
de ma mère.
Croyez-le, nous restons dans le sujet.
Le numérique aurait tout conservé, si les saisies avaient été possibles à ces
époques et que je les ai faites. Soit ! Mais l’accès à ces archives –
comme à toutes va supposer des dispositifs de stockage présentant deux
inconvénients graves et coûteux. Les sites d’accueil sont à la discrétion des
fournisseurs, le fonctionnement, les matériels sont obsolètes et d’autres s’y
susbtituent tous les trois ou quatre ans, parfois plus rapidement encore. Dix,
vingt, cinquante ans après moi, vous, nous, il faudra des archéologues, des ingénieurs chartistes et
électroniciens pour comprendre et faire à nouveau fonctionner des pièces de
musée. Notre production virtuelle parce que le traitement de texte est facile –
quel rédacteur, a fortiori quel écrivain [4] se
plaodrait de ces ratures et ajouts si simples – n’est pas éditée. Notre
diplomatie fonctionnait et se mémorisait par télégrammes (chiffrés), les
échanges de courriels aujourd’hui et depuis vingt ans, sont sans doute classés
sur « disque dur », ils ne sont pas édités. Les archives de la ville
de Paris – notre état-civil – ont brûlé avec l’Hôtel-de-Ville quand la Commune
s’est considérée perdue [5] –
Reniac, à ma
table de travail, samedi 21 Janvier 2017,
de 08 heures 17
heures à 11 heures
mais l’on a pu les reconstituer par diverses copies [6].
Aujourd’hui, une catastrophe informatique, une cyber-attaque ?
Ce livre-même, beaucoup des notes en bas
de page sont documentées par wikipédia.
En année préparatoire de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris
(Sciences-Po.), la bibliothèque, salle immense, verrière donnant sur le jardin
faisant communiquer avec l’Ecole Nationale d’Administration, présentait en
accès libre et plus sans doute pour la décoration, le Journal Officiel, relié
mois par mois depuis 1871. Je ne sais sous quelle inspiration, j’entreprise de
constituer à la plume la succession et la composition des gouvernements depuis
cette date, avec deux difficultés, la présentation des textes quels qu’ils
soient était en trois colonnes et les gouvernements se composaient et
décomposaient rarement d’une seule traite, en sus le président du conseil
démissionnaire devait contresigner la nomination de son successeur puisque sous
la Troisième République (sept décennies de ministères, plus d’une centaine) le
président de la République ne pouvait promulguer le moindre acte sans
contreseing. Je grattais sur des cahiers, ainsi que la composition des groupes
politiques des assemblées parlementaires sur des cahiers d’écoliers… 1960.
Trente ans après, un dictionnaire des ministres, puis un autre pour les seuls
chefs de gouvernement, présidents du conseil des ministres, premiers ministres,
ont été publiés. Je n’avais pu dresser que des listes, ces éditions donnaient
des biographies. Aujourd’hui, je le constate avec joie – celle d’un curieux,
mais plus d’un chercheur, puisque le chercher se caractérise par sa solitude
face à un matériau dont l’exploitation, voire la découverte lui est propre – wikipédia et d’autres sites plus
spécialisés pour une période ou un thème, donnent à la demande bien plus qu’une
compilation longue et aléatoire aux sources ou selon les encyclopédies (Larousse du XIXème siècle ou Encyclopédia Universalis, éditée puis
rééditée à partir des années 1960). Tout est disponible, sans quitter sa table,
et les outils portables, à peine plus grand qu’une paume d’adulte, font accéder
à toutes banques de données. L’évolution s’accèlère. Il y a dix ans, dans les
transports en commun, tout un chacun, ou dans le hall de l’Elysée, au vu de
tous, le président de la République, l’oreille au téléphone portable. Ces
années-ci, les doigts glissant à une vitesse de virtuose au piano, des messages
et des images se glissent, s’échangent, se superposent et jusqu’à présent se
conservent.
La conséquence, si bénéfique :
celle d’équilibres nouveaux de l’apprentissage en famille et entre générations,
est de psychologie quotidienne. Une autre apparaît, pas encore évaluée au moins
pour le grand public dont nous sommes vous et moi : je l’ai subie l’an
dernier en tentant de faire comprendre et retenir des rudiments du droit de
l’informatique à des étudiants en B.T.S. : vingt-vingt-cinq ans. Je vécus
une agression : parlant, interrogeant, projetant au mur du texte ou des
architectures, je ne recevais aucune participation, l’ordinateur étant autorisé
puisque le principal objet des formations était l’informatique, au mieux je
faisais le bruit de fond d’enquêtes ou de jeux tout autres, pas forcément
adultes, certainement pas studieux. Mais je m’aperçus que notre fille,
pelotonnée dans le plus profond de nos fauteuils et aux accoudoirs assez larges
pour accueillir son ordinateur, pouvait interroger des sites, suivre une video
sur youtube, correspondre verbalement ou par messages tactiles avec son
I-phone, et… regarder les programmes de télévision ! pas tout à fait
ouverte à un tiers intervenant, son père, mais sensible quand même aux présences.
Je compris que les générations nouvelles – de même que les dauphins ont deux
cerveaux qui se relayent pour veille et sommeil, ou certains diplodocus
disposant à vingt-cinq mètres du principal d’un cerveau secondaire monté sur
leur appareil caudal – peuvent sinon penser plusieurs sujets en même temps, du
moins recevoir et, me semble-t-il, assimiler selon des choix intermittents de
la matière première ou changer de genre : du divertissement au document.
Il apparaît que nos technologies
électroniques, exploitées par le numérique et l’internet font passer
l’intelligence humaine du déductif à l’associatif, donc du hiérarchique et du
choisi, du chronologique aussi à du relatif sans ordre ni classement. Du moins
à ce que je comprends. Les applications sont multiples, parallèles, simultanées
au lieu d’un parcours et de ses tâtonnements.
Nous sommes donc à la première étape
d’une civilisation sans archives – alors que depuis les pyramides égyotiennes
et les tablettes de Sumer, l’humanité gravait, inscrivait, copiait – d’une
civilisation bien plus échangiste que jamais entre générations au sein d’un
même groupe, notamment celui de la famille et enfin d’une civilisation à temps
unique : le présent.
Le parler et la posture du politicien
s’en ressentent, même si celui-ci, se croyant ainsi moderne et à l’écoute de
l’électeur sinon de l’usager, ignore ce dont il est la conséquence. Mais chacun
de nous désormais est astreint à la synthèse, sans précédent, sans modèle et le
critère d’une relation avec un but à atteindre. Riches d’aliments virtuels, peu
outillés la rétention, de plus en rétifs à une information audio-visuelle ne se
distinguant plus du commentaire, nous sommes devenus volatiles, donc peu aptes
à nous déterminer durablement. Mais en revanche, nos échanges sont moins
élitistes, nos communications sont plus réactives.
2° fonctionner
La mise en examen de deux services
quotidiens pour l’un et fréquent, grave de conséquences pratiques s’agissant de
l’autre, qui devraient n’être que publics et se conformer à notre devise
républicaine [7], n’est jamais faite au
niveau du particulier que nous sommes vous et moi.
L’activité de banque n’est toujours pas
distinguée selon qu’elle est d’accueil des dépôts et financement des personnes
physiques et morales, ou qu’elle place des fonds et spécule, ce qui n’est pas
littéralement immoral puisque spéculer c’est voir et penser. Distinguée surtout
selon que le recours à la banque est obligatoire : les domiciliations
diverses, les appels à tiers détenteurs, ou qu’il correspond à des initiatives
particulières et de libre choix. C’est un fait que nos banques ne financent
guère l’économie, se rétribuent sur leurs clients obligés pratiquement de
recourir pour leur existence courante à leurs services. Ceux-ci sont de moins
en moins personnalisés, de plus en plus automatisés. Les banques sont une
activité lucrative, leurs agences considérées comme des centres de profit. La
rémunération de cette activit ressemble de plus en plus à une fiscalité privée
et discrétionnaire, imposée au client taxé de divers frais répétitibles,
cumulables, difficiles à repérer puis à contester. Les sanctions ne pèsent que
sur l’une des parties, même si la raison sociale est mutualiste. Ainsi, le fichage à la Banque de France, censé n’avoir
de valeur que d’usage indicatif, se pratique sans contradictoire alors que le
respect des personnes exige leur audition. La publicité est aujourd’hui
mensongère, l’écoute et le conseil ne sont plus de personne à persone. La
généralité de la communication se pratique sur ce qui est appelé des
« plate-formes » où le client n’est accueli que par du personnel
délocalisé et très rudimentairement formé. Le banquier, moyennant un bref
délai, peut sans motif rompre la relation et les domiciliations. Les doléances
de particuliers ou d’entreprises sont convergentes. Notre système bancaire
jouit d’une rente de situation comme s’il n’était qu’une entité au lieu de
l’apparence d’une concurrence avcharnée et d’une multiplicité de raisons
sociales. C’est une des figuration de tous nos fonctionnements politiques et
sociaux, le pluralisme n’est qu’apparent, la liberté d’adhésion est formelle,
pas sincère.
Changer après étude et concertation des
clients et de la profession serait bénéfique à tous. Surtout, si l’Etat de
concert avec les principaux pays débiteurs des marchés financiers, décrète le
moratoire des dettes souveraines, se finance désormais sur le marché des
personnes et des institutions nationales et européennes, la banque doivent
devenir un service public, non au sens des organisations, mais au sens de
l’accueila disponbilité de l’épargne et de la disponibilité des salaires et des
revenus. La banque dite d’affaires peut offrir elle aussi la gamme des services
publics, mais ce n’est pas ce qui la rémunèrera le plus. L’investissement et la
trésorerie des particuliers et des entreprises doit être un service, évidemment
payant mais la banque publique n’aura pas pour but le bénéfice :
simplement l’équilibre. Mon observation des dysfonctionnements et des abus du
système bancaire actuel n’est certainement pas originale ni isolée. Des
relations commencées, il y a plusieurs décennies, dans une ambiance quasi-familales
ou de même nature que celles entretenues pérennement avec un médecin traitant
ou le notaire, sont aujourd’hui rompues sans mémoire que l’application de
règles ne pouvant être contestées, à temps, ni dans leur lettre ni dans leur
application. Un service public des dépôts, des épargnes et de l’investissement
ne sera pas monopolistique, il ne sera ni exclusif ni obligatoire, il rejoindra
d’ailleurs le souci d’égalité et de solidarité qui la seule proposition ayant
jusqu’à présent émergé de la logorrhée des campagnes et candidatures pour la
présente élection présidentielle.
Nous sortirions donc d’une logique
économique qui a fait, dans la crise et l’inquiétude de l’automne de 2008,
privilégier la solvabilité du système entier en cas de mouvement de masse des
déposants et clients, pour entrer dans le souci de sécuriser les personnes et
de les libérer pour leur prospective propre ou qu’elles répondent aux offres
d’investissement de l’Etat.
Le même basculement doit s’appliquer au
fonctionnement de la justice en considérant plutôt l’usager que
l’administrateur du service, même si celui-ci est de plus en plus sinistré en
ressources humaines et en financement de son fonctionnement.
samedi 21 Janvier
2017,
de 14 heures 39 à
17 heures 40
Deux
points d’expérience personnelle. Enseignant des notions de droit judiciaire,
dans une école d’attachés et de secrétaires de direction, rue Soufflot à Paris,
en appoint des débuts de ma carrière administrative et sans aucun rapport
intellectuel avec celle-ci, j’ai énoncé ce que j’avais compilé, car la manière
ne m’était pas du tout familière : j’avais opté en faculté de droit, un
peu plus haut, place du Panthéon… la justice est gratuite et égale pour tous.
Je me suis alors dédoublé, m’entendant ainsi affirmer. Sans aucune expérience
des procès – je l’ai ensuite acquise et plus qu’approfondie ces vingt dernières
années quand ma carrière diplomatique a été soudainement interrompue – je
perçus que ce n’est pas la réalité. Pas du tout d’ailleurs du fait de la
magistrature, mais pour des raisons concrètes.
L’égalité des parties n’est pas assurée
quand l’une des deux est une personne morale. Celle-ci peut faire à longueur
d’une vie, celle de l’adversaire qu’elle s’est donnée, se succéder ses
personnels dans l’étude et surtout le soutien d’un dossier à charge.
samedi 21 Janvier
2017,
autour de 20
heures
La malheureuse personne physique
combat contre une entité anonyme, sans visage, douée d’une longévité dépassant
la sienne. Fatigue, âge, découragement et frais d’avocat. La justice n’est
gratuite que dans son strict fonctionnement administratif, mais tout procès génère
pendant qu’il se déroule, avant même que l’instance soit nouée, des frais. Pour
la personne morale, ils sont négligeables, font partie de contentieux autres,
sont prévus et peut-être même assurés. La partie physique est seule devant un
adversaire pour qui le temps ne compte pas ni les frais. Je n’ai pas de
solution pour rééquilibrer les parties, l’une par rapport à l’autre, mais je
souhaite – et nous devons être très nombreux pour cette demande – que ce soit
cherché. Dans le détail surtout. Ainsi, en première instance, la personne morale
ne serait jamais dispensée d’exécution provisoire alors que le particulier en
serait systématiquement dispensé.
Les frais d’avocat pourraient être très
diminués même dans le cas où la personne physique perd. Nous emprunterions à
notre atavisme du service public, en l’espèce une concession de service public
serait confiée aux avocats inscrits au barreau près le tribunal compétent. Sans que ce soit le
dispositif actuel de l’aide juridictionnelle à laquelle ne sont éligibles que
les justiciables montrant la faiblesse de leurs revenus : inférieurs à un
plafond légalement fixé. Le plaignant ou l’intimé s’adresserait librement à un
avocat, lequel ne se ferait rémunérer qu’en cas de victoire pour son client et
cela sur la personne adverse, défaite. S’il n’estime pas la cause assez sûre
pour qu’il soit rémunéré ainsi, la personne physique recourrait alors, sans
considération de ses ressources personnelles, à ces concessionnaires du service
public. Le seuil actuel au-dessus duquel l’aide juridictionnelle ne peut être
obtenu, ne serait plus une exclusion.
samedi 21 Janvier
2017,
autour de 21
heures
3° appartenir
L’identité française n’est pas
définissable, l’esprit français en revanche se distingue. La langue, le type
physique, la filiation, le droit du sol sont peut-être impératifs, mais –
surtout ces temps-ci marqués par des émigrations et par des cessions de
patrimoine nous diminuant – le caractère français me paraît dans le choix
exprimé explicitement ou par un comportement. Les déchéances de nationalité ou
la tolérance de doubles ou multiples nationalités sont superficielles. L’attachement
à la France me convainc quels que soient les lacunes relativement à un modèle
théorique. Examiner qui est français ou qui peut l’être par reconnaissance d’autres,
me paraît ignorer ce qui nous a fondés. L’adoption, le mariage, l’annexion –
biens, territoires, personne physique – sont l’histoire de notre chair
nationale. Le contrat n’est pas d’adhésion, vérifié par un jury, la préfecture
délivrant pour une première étape un permis de séjour. Il est d’adoption ce qui
inverse la responsabilité d’initiative et d’accueil. Faut-il légiférer ?
non, l’enjeu est spirituel. Des nationaux, considérés tels par la loi, n’ont
pas l’esprit de notre pays et pis ne se sentent pas engagés envers lui.
samedi 21 Janvier
2017,
autour de 21
heures 30
La France est entre Français, et même
entre tous habitants de notre pays, le bien le plus universellement commun. La
langue et le territoire caractérisent ce bien. Il se transmet de génération en
génération, théoriquement selon le droit des biens et des perssonnes,
théoriquement aussi selon l’instruction publique laïque et obligatoire, même si
– heureusement – le statut des personnels et des établissements qui la
dispensent, est très diversifié.
Transmettre a été longtemps défini par
le contenu. Les acquis d’une généalogie, d’une entreprise, des savoirs-faire,
des relations. L’habitat n’est plus pérenne d’une génération à l’autre, le
patronyme ne suppose plus des alliances utiles. Le présent l’emporte sur une
prospective qui n’est plus collective, ne sait se dire sinon en termes de
prudence ou d’une épargne de précaution. La tradition n’est plus d’application
utile, elle ne fait plus référence. Le libre-arbitre personnel n’en est pas
renforcé puisque très peu fait base de départ. Pratiquement, le socle d’une vie
ne lui préexiste plus. Autrefois se discutaiy la question des propriétés
foncières ou mobilières : devaient-elles revenir automatiquement à l’un
des enfants, l’aîné ce qui répartissait automatiquement les filières de
subistance entre les autres, ou se partager tellement qu’elle disparaissait en
très peu de générations. La fiscalité des successions patrimoniales est en
question depuis les analyses, à l’époque très résolues et convaincantes, de
Jean-Jacques Servan-Schreiber [8]. L’insertion sociale, longtemps immuable,
dépend de plus en plus de réseaux qui – à la manière des marchés commerciaux –
ne s’acquièrent plus intuitu personae
mais selon des formations et des écoles. La camaraderie est donc homogène au
lieu du brassage effectué par la conscription puis le service national pendant
un siècle et demi.
Ce qui se transmet doit-il être un
pouvoir ou une appartenance ? La nation se morcelle dans le premier cas,
trouve son ciment dans le second. Longtemps, le pouvoir d’Etat faisait
transmettre héréditairement le pouvoir, pas seulement à sa tête, ce que symbolisait
le roi, mais à tous les niveaux de tous les genres de vie et de subsistance. La
République, de plus en plus, honore cet usage. L’élection est héréditaire ou
fruit de parrainage, sans qu’une règle en dispose : c’est un fait
statistique. Naître dans la responsabilité ou l’activité qui sera nôtre, est-il
un avantage pour la société ?
4° participer
samedi 21 Janvier
2017,
de 14 heures 39 à
17 heures 40
[1] -
[2] - de
Décembre 1984 à Octobre 1986, j’ai dirigé les services d’expansion économique
de notre ambassade à Brasilia ; le gros des effectifs et des relations
était décentralisé à Sao Paulo, Ri-de-Janeiro, Recife près nos consulats
généraux – comme j’en ai contracté l’habitude dès mon premier
« poste », jusqu’au dernier (le Kazakhstan), j’ai parcouru l’immense
pays en tous sens en voiture, sauf l’aller-retour de Manaus, quoiqu’il existe
maintenant une route continue
[3] - né
le 9 octobre
1974 à Chambéry,
il anime Quotidien sur TMC, depuis septembre 2016,. Auparavant,
il animait Le Petit Journal sur Canal+
de 2004 à 2016. (source : wikipédia)
[4] - « écrivant » : ce que je suis plutôt
qu’écrivain qui sous-entend un métier, un savoir-faire, une organisation du
temps et aussi… des débouchés que je n’ai pas. Je ne sais si je le regrette,
les posthumats sont plus plus féconds, encore faut-ils qu’ils soient
préventivement archivés…
[5] - le 24 Mai 1871
[6] - On estime à huit millions le nombre d'actes détruits. -
La loi du 12 février 1872 a
prescrit la reconstitution de l'état civil parisien antérieur à 1860. L'entreprise, qui
s'est prolongée jusqu'en 1896,
a permis de rétablir près de trois millions d'actes,
datant pour la plupart du XIXe siècle. Une seconde reconstitution de l'état
civil parisien a été engagée à partir de 1942. Il en est résulté la rédaction
de 120 000 fiches et le rétablissement de 110 000 actes qui, quoique dépourvus
de caractère officiel, présentent l'intérêt de privilégier les XVIIe et XVIIIe
siècles. La reconstitution de ces actes a été essentiellement établie à partir
de papiers de familles, d'extraits d'actes paroissiaux et d'actes notariés. - www.iradp-inventairesenligne.paris.fr
[7] - liberté – égalité –
fraternité
(source : wikipédia) : Liberté, Égalité, Fraternité est la devise
de la République
française, de la République
d’Haïti, de la Grande Loge de France, du Grand Orient de France, du Droit humain et de
la Grande Loge Nationale de France, et plus généralement, elle est dite
« devise républicaine » de toutes les loges maçonniques françaises1,2.
Elle figure dans l'article 2 de la Constitution française de 1958.
La liberté et l'égalité sont posées comme principe dans l'article
1er de la Déclaration des
droits de l'homme et du citoyen de 1789, texte qui fait partie du Préambule de la
Constitution de la Cinquième République française (bloc de constitutionnalité3):
« Article Premier. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en
droits », texte repris en 1948 comme article 1er de la Déclaration universelle des droits de
l'homme en ajoutant l'obligation de fraternité: « Ils sont
doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans
un esprit de fraternité ».
Ces trois mots apparaissent, parmi de nombreuses autres formules,
pendant la Révolution française, la première fois dans le Discours
sur l'organisation des gardes nationales de Robespierre,
imprimé et diffusé mi-décembre 1790, mais jamais prononcé. En 1793, la commune de Paris impose
d'inscrire « La République une et indivisible - Liberté, Égalité,
Fraternité ou la mort » sur la façade de l'Hôtel de ville, sur tous les
édifices publics de la ville et aussi sur des monuments aux morts.
Cette devise est adoptée officiellement en France
une première fois le 27 février 1848 par la Deuxième République, et surtout après 1879
par la Troisième République, inscrite aux
frontons des édifices publics à l'occasion de la célébration du 14 juillet
1880.
[8] -
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