samedi 28 janvier 2017

gestation de la conclusion - ma tentative de livre : pourquoi viens-tu si tard ? au pied du mur

toutes suggestions et critiques, très bienvenues - b.fdef@wanadoo.fr






Testament d’un encore vivant
grâce à d’autres que lui






Je me confie à vous, plus encore que dans tout le corps de ce peetit livre. J’ai eu grand mal à l’écrire. Ce que je tente de vous dire, je le ressens en vous autant qu’en moi, les mots nous manquent, le regard et le désir sont là. Nous savons que maintenant la conclusion nous appartient. Précisément parce que nous plus déléguer à qui que ce soit la responsabilité de la suite. Nous avons expérimenté qu’un seul est insuffisant, qu’en votant pour lui, nous le livrons à lui-même. Il en fait les frais : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et maintenant François Hollande nous l’ont répété, et nous en périssons. Même plus vagabonds ou désespérés d’opinion. Déjà inertes. La conclusion nous appartient, le changement n’est pas un programme, il est la volonté de faire la décision, de l’imposer à nos mandataires, de nous l’imposer à nous-mêmes. Le ressort de la suite française est cette résolution. Et nous avons ensemble compris que cette suite est européenne, et réciproquement. La rencontre en Allemagne de celles et ceux qui le nient est sans doute bien ajustée puisque la fragilité de nous tous, natifs de ce Vieux Monde, de ces vieux pays, de ces peuples anciens tellement civilisés, tellement riches, chacun tellement subtil, est actuellement celle des Allemands comme souvent. L’économie puissante, la longévité et la collégialité au gouvernement depuis davantage de temps que partout ailleurs en Europe. Si les négationnistes l’emportent du Rhin à Berlin et à l’Oder, la partie pour notre suite à tous, sera plus difficile mais plus évidente, car la réunion de celles et ceux qui nient a le résultat mathématique que même les enfants connaissent.
Je n’ai pas peur car je sais qu’au pied du mur, il y a partout la résolution. Et maintenant nous avons l’expérience dans chacun de nos pays de ce qu’est, de ce que peut être l’illusion du refus. Mais le refus ne doit pas être le refus des négationnistes, et de leurs accompagnants jouant d’eux pour se faire choisir et gouverner solitairement un pays, des peuples qu’ils croient chacun solitaires. Le refus que continue notre enfoncement dans la tolérance du vide des gestions collectives, du nihilisme des dispersions de nos patrimoines de toutes natures, est éclairé, motivé. Il porte des structures de conduite tous ensemble.

Sans raison, par instinct ? j’ai cru en François Hollande quoi qu’il se soit présenté à nous tous les votants, les Français, sans passé, ni exploit, ni légitimité. Je réalise que ce vote d’il y a cinq ans était adulte, pas seulement le mien, mais celui de millions d’entre nous. Nous n’attendions ni sauveur ni salut. Nous commencions de réaliser que la politique – et je le constate de plus en plus maintenant, l’entreprise surtout, qu’elle soit individuelle ou de taille et d’enjeu considérables – n’est pas l’affaire d’un seul, qu’elle est profondément collective, qu’elle est d’essence collective. Pas parce qu’elle est la gestion du grand nombre et de beaucoup de sujets, d’affaires, de dossiers, de circonstances – prévisibles, imprévisibles – mais parce qu’elle n’est vraiment possible que portée à tous, par une réflexion commune, par une ambiance que nous créons à tous et qui devient l’esprit d’une entreprise – celle-ci au sens économique et financier – mais aussi d’une entreprise au sens de l’aventure qui a sa date de commencement et sa date d’aboutissement. Et cela ne s’est pas fait, nous avons laissé faire.

J’ai essayé – avec vous qui vouliez bien m’accompagner dès les premières lignes – de présenter des antidotes, de les évaluer. Il nous faut les choisir et prendre toutes ensembles. J’ai longtemps cru à la conversion de l’élu d’il y a cinq ans, conversion par intelligence. Les circonstances ne faisaient pression que lentement, les éphémérides de l’impuissance et de l’échec faisaient une chaîne chronologique atterrante mais ne nous liaient pas encore. La leçon – je ne sais si François Hollande l’exprimera lui-même, je le lui ai demandé après tant de suggestions au jour le jour ou presque depuis son investiture par son parti d’origine – est la péremption des anciennes manières d’exercer le pouvoir.

Pendant quatre vingt dix ans, autant dire un siècle, la France s’est gouvernée, sauvée, perdue, reprise selon une commission parlementaire appelée gouvernement. La mûe apportée par le général de Gaulle n’a pas été la mise au goût du jour de notre ancienne monarchie, faussement interprétée comme une autocratie alors que fondamentalement elle avait toujours été le respect et la culture référencée du bien commun. L’élection du président de la République au suffrage au suffrage universel direct a été la première étape d’une remise de la décision, autant dire même du pouvoir, à nous tous. Nous en sommes restés là, malgré les efforts des premiers successeurs du fondateur.

L’existence humaine est une relation, avec nous-mêmes, avec les autres, nos frères de condition, nos analogues. Le cœur de chacun est un mystère, davantage encore pour lui-même que pour les autres plus libres de considérer, du dehors, les entraves et les possibilités de l’envol.

La relation, j’ai eu la chance très répétée dans ma vie, de l’éprouver avec des hommes, des personnalités dédiées à la politique. Trait commun : considérer la politique comme le mystère et la responsabilité d’un peuple que l’Histoire désigne pour être et demeurer un peuple, moyennant à chaque génération sa propre réévaluation et le consentement à lui-même et surtout à l’espérance et aux moyens d’être encore plus lui-même. Le politique n’est pas discursif, il est la conscience de beaucoup.

Je le dirai plus clairement – je crois – en disant les dettes de ma reconnaissance. Je le fais brièvement, devant vous, même si vous ne les avez pas connus, même si peut-être, puisque l’amnésie caractérise aujourd’hui commentateurs, présentateurs autant que les acteurs dont ils sont les faire-valoir. Ce va être ma conclusion. Tous ont physiquement disparu. Aujourd’hui, pourtant, ils existent et me structurent, puissè-je vous faire ressentir qu’ils sont disponibles pour tous, et qu’en sus nous pouvons chacun en rencontrer d’autres mais du même bois, du même esprit, de la même fidélité à autre qu’eux-mêmes et leurs biens. Nos aïeux certainement, nos enfants – je l’espère, et gratifié tellement par notre fille, je le crois – ont fait, pourront faire ces rencontres, et même ont été et seront de celles et ceux que j’ai rencontrés. Car je n’ai rencontrés que quelques-uns, mais ce fut pour tous.

Aujourd’hui [1] où je finis de vous écrire, après plusieurs tentatives, depuis l’automne de 2013, toutes fondées – par une erreur tenace que je croyais la simple et nue espérance – sur la possible, probable, logique conversion d’un président revenant à des convictions et donc à des jugements répondant aux circonstances sans s’en laisser imposer par celles-ci, nous répondant finalement parce que son propre recours contre lui-même serait de nous écouter… aujourd’hui, maintenant que tout a disparu des vieux usages et des vieux rites, même s’ils paraissent encore en scène, c’est le vote entre gens se reconnaissant de gauche pour choisir quelqu’un qui… Ils sont courageux, aucune chance d’aboutir selon les rites anciens d’une élection et d’un nouveau quinquennat. La primaire d’autres n’a été que la trouvaille d’un chef par élimination [2]. Enfin, il y a eu des initiatives et du spectacle, et la redite d’un diable utile à tous les professionnels y recevant la fonction de sincère sauveur. Aujourd’hui, du civisme. Et ce même jour, le dixième anniversaire de l’Abbé Pierre, les réflexes qu’il raviva tant de fois. Je l’ai connu et accompagné au plus crépitant et douloureux d’une méprise qui s’est appelé « l’affaire Garaudy » : une autre forme très achevée du négationnisme. , comme d’ailleurs pour la cause des extrêmistes d‘aujourd’hui, ceux d’Europe, autant que les égarés du djihadisme ou les soutiens de Wladimir Poutine et maintenant de Donald Trump, il y a du vrai et de la lucidité à l’origine de ce qui deviendra, est devenu un odieux parcours. L’Abbé Pierre, une solitude, un secret spirituel, un tempérament s’exorcisant eux-mêmes par l’obsession des autres faite d’une empathie avivée par le scandale. Un homme-cri. Coincidence des dates, au lendemain d’un anniversaire, celui de l’événement sans doute le plus symbolique de notre histoire nationale, l’exécution capitale du roi. Nos crises de légitimité – nous en vivons une de plus – nous font, font la France.

Reniac, à ma table de travail, dimanche 22 janvier 2017,
de 06 heures 50 à 08 heures 15

Et ce sont des hommes et des femmes qui nous l’apprennent, souvent rétrospectivement, faute que beaucoup puissent vivre dans l’inti
Ibidem, samedi 28 janvier 2017,
de 13 heures 41 à 15 heures 30



Et ce sont des hommes et des femmes qui nous l’apprennent, souvent rétrospectivement, faute que beaucoup puissent vivre dans l’intimité de ceux qui affrontent et résolvent – bien ou mal – ces crises. Ressentant vivement celle où nous sommes depuis une grande décennie, sans la qualifier, sans poser de diagnostic, j’ai voulu que François Hollande sous la forme qu’il aurait voulue organise ma proximité avec lui. En annexe à ce que je termine de vous écrire, vous trouvez ma proposition. Elle n’a pas, en cinq ans, reçu seulement un accusé de réception ou quelqu’indication qu’elle ait été sinon examinée, au moins lue. Qui y a perdu ? Sans être de ses collaborateurs, j’avais été admis à l’audience, à la conversation – quelques fois – et à la correspondance de François Mitterand, ce qui eut parfois quelque résonnance dans les faits et décisions de ses quatorze ans de règne. Même avec Valéry Giscard d’Estaing, que je suivais et critiquais dans la presse nationale, j’eus un dialogue indirect : je savais ses réactions à mes articles et son conseiller personnel me recevais. Je n’ai donc pas cru déplacé quarante et trente ans plus tard de le demander à celui qui n’est plus qu’un président manqué. Même si d’autres suites lui restent possibles, dont celle de participer à la refondation, en France, d’un socialisme de gouvernement. Ce que ne contient pas forcément une arrivée au pouvoir d’un représentant du Parti de ce nom. Il est vrai que ce mouvement de refondation après le probable échec à cette élection-ci a commencé depuis les « primaires de la gauche ».

Ce que je tente n’est pas de ce registre, et ne dépend pas de la personnalité qui sera à l’Elysée à la mi-Mai 2017. Vous l’avez compris. Porter votre voix autant que la mienne, et de tant d’autres de nos compatriotes qui le voudront, pendant tout le quinquennat à venir.

Ibidem, samedi 28 janvier 2017,
de 11heures 41 à 12 heures 01


Le dernier venu dans ma vie, Jean Charbonnel, en avait conscience et l’a écrit. Très jeune député en 1962, élu en coincidence du referendum novateur sur l’élection directement par nous tous du chef de notre Etat, l’instrument du bien commun mis à la disposition de notre effort par une démocratie réfléchie accomplie. C’étaient les « jeunes loups », pour la plupart natifs du Massif Centrale, adolescents à la Libération de Paris. Carrière belle et simple de maire d’une ville de renom, Brive-la-Gaillarde à laquelle il tenait beaucoup et dont les suffrages l’accompagnèrent longtemps, carrière vraie de secrétaire d’Etat à la Coopération, puis de président de cette commission à l’Assemblée nationale, celle des Finances, creuset de lucidité et enfin de ministre de l’Industrie. C’est alors que contre le président régnant, Georges Pompidou
Moktar Ould Daddah,
Maurice Couve de Murville,
Jacques Fauvet,
René Andrieu,
Michel Jobert,
Pierre Bérégovoy,
Pierre Messmer,
Jean-Marcel Jeanneneney
Jean Charbonnel


Je commence de vous écrire tandis que la nuit cesse d’être noire. Elle avait débuté avec la pleine lune, elle prend fin

Ibidem, dimanche 22 janvier 2017,
de 06 heures 50 à 08 heures 15


L’Abbé Pierre, une gloire nationale, dont je suis l’unique intime quotidien pendant quelques semaines, pendant la courte mais intense opprobre, qui m’a fait aller à lui, à sa rescousse. Simplement. Ses mises à l’écart des médias par les siens, apeurés, craignant l’amalgame, le fiasco d’une entreprise et d’une sainteté, d’une ingéniosité aussi depuis cinquante ans. Mais d’autres – davantage dans ma vie – à la notoriété plus précaire ou moindre pour des raisons ne tenant pas à eux, mais à nous. J’ai envie de vous dire ces autres puisqu’ils m’ont appris, que les ai aimés et qu’ils m’ont, je le crois, estimé. Sans doute par affinité et aussi par la conscience que je leur donnais de me donner – oui – beaucoup plus qu’eux-mêmes ou des récits et témoignages.  D’eux à une époque de ma vie où j’allais moins à la recherche de ce que le passant, l’inconnu, par hasard, dit de tout et de notre pays puisque je le salue et qu’il m’a inspiré de le saluer, n’importe où, n’importe quand, lui au pluriel, masculin ou féminin. De ces personnalités, plus ou moins illustres, j’ai appris, en un système qui se construisait d’une recontre à une autre, la vie politique, le politique, dans son acception sociale, selon la société que forme une nation quand elle est mentalement encore unitaire, et la vie dans ce qu’elle porte sur une femme, un homme, vous, moi, d’ombre ou de lumière. Des rencontres qui – vous les disant – me présenteront finalement à vous, bien davantage que les exposés et intuitions qui les ont longuement précédés. Que vous me confiiez réciproquement les vôtres, librement, me passionera. Je crois qu’alors nous serons, ensemble, à la racine des événements et des motivations de notre époque, de ce que nous voulons et vivons pour notre pays. Quelles que soient ces rencontres, leur date, leur thème pourvu qu’elles vous aient ajouté quelque chose ou fait prendre conscience de quelque chose. Et ce « quelque chose » n’est- ce pas les autres quand ils nous semblent exemplaires et nous entraînent, au moins à leur intensité d’action, de réflexion, de fidélité, ces autres-là dans nos vies à chacun, la vôtre, la mienne, garantissent que nous pouvons agir, réfléchir et porter – au moins potentiellement ce qui nous rend exigeant au moment des choix, notamment électoraux – des pensées et des réalisations.

Vous avez bientôt soixante quatorze ans, enfant vous vous êtes passionné de héros, les plus simples et alors populaire, leur histoire dessinée sobrement et racontée sans effroi ni effet. Le journal Tintin, par abonnement depuis le numéro 120 – collection perdue par ma faute, faute d’avoir entretenu un garde-meubles de notre relation quand ma mère nous quitta. Des aventures tout aussi étonnantes, mais vraies, des personnages de notre vie nationale, les grands albums de Job [3], nos vrais ancêtres d’esprit, leur legs de toutes époques est encore notre patrimoine. Puisse nos années actuelles en allonger la liste. Cela ne se discerne pas. Peut-être manquons-nous d’outils pour les reconnaître ? nos héros et fondateurs d’aujourd’hui.

Voici les miens. Ils datent de quelques années à peine et ont quitté ce côté de la scène auquel nous introduisent les levers de rideau. Ils m’habitent chacun : inégalement selon notre degré d’intimité, la durée aussi de notre relation, mais ils m’habitent, me portent et si je peux entrer en campagne officielle, je leur rendrai leur officialité. Leur notoriété est encore frémissante. Parce qu’elle résultait d’une vérité d’être. Evidente pour beaucoup ou seulement pour moi. La valeur et l’apport fondateur de qui que ce soit ne sont pas quantifiables, mais estimables.

Le premier ne m’apparaît d’abord qu’à raison de son pays. Apparemment, ce n’est pas ou plus le nôtre quand vient à moi, dès que j’ai été introduit dans un bureau de grandes mais pas excessives dimensions, sans décoration, que des baies vitrées : au- dehors sur quoi elles donnent, le désert, la façade occidentale du Sahara limitant la Mauritanie par l’Atlantique. La République Islamique, un de nos territoires d’outre-mer, est indépendante depuis à peine plus que trois ans et le président Moktar Ould Daddah, un sourire d’âme et de tout le visage comme si une relation de près de quarante ans, l’habitait déjà et qu’accueillir le jeune coopérant était plutôt des retrouvailles. Ce l’était, je crois, pour deux raisons dont il ne me donna qu’une, l’autre j’eus à la deviner. Je n’avais pas encore vingt-deux ans, il en avait sans doute quarante-cinq [4]. Etudiant très tardif en France, le baccalauréat à plus de trente ans, la même faculté de droit, à Paris, que celle dont j’arrivais, pas dix ans d’écart entre nos vies d’étudiant. Son sourire était d’abord celui d’un frère de race mentale, l’utilité d’une méthode de travail et de penser. Notre ressemblance fut immédiatement dans la manière d’envisager l’application de ce qui nous avait été enseigné. Il fondait donc, depuis peu un Etat-nation, c’était son mot. Un Etat dont la France, mon pays, la métropole du sien pendant une petite soixantaine d’années, avait laissé le projet. Une nation encore latente mais dont il avait la vue intérieure, la nécessité et la logique historiques intensément présentes en chacun de ses propos, à moi comme aux siens, collaborateurs, ministres, élus et chefs divers, peuple entier, partenaires étrangers : français, africains, puis arabes, puis de toute la planète. Il me dit donc cette raison, apprécia mes diplômes si la scolarité à l’E.N.A. que je n’avais pas encore commencé en est un, et m’écouta avec un bonheur évident luis exposer que l’enseignement dont j’étais chargé m’avait paru peu utile si je devais que réciter mon pays et mes études, qu’en revanche étudier le sien et les modalités de ce que lui-même entreprenais mais avec mes outils d’étudiant en haute administration générale de la France, me paraissait plus utile à mes élèves, futurs dactylographes garçons et filles de quinze-dix-huit ou fonctionnaires d’autorité déjà très expérimentés à des réalités dont je n’avais pas la moindre idée. Une thèse de droit public donc documenterait mes cours, le président de la jeune République me donnerait les introductions et autorisations ne dépendant dans la pratique que de lui, et nous dialoguerions ensemble ce que j’entreprendrai le lecture et de copie : il m’en donnerait la chair et les explications, les logiques humaines et occasionnelles. Cela ne cessa plus tant qu’il fût en vie. La mise en forme de ses mémoires manuscrits à la rédaction desquels je l’avais pousé dès que commença chez nous son exil, après vingt-et-un ans d’une fondation exceptionnelle de morale, de sérénité et de longueurs de vue.

L’autre raison, je l’ai comprise tard. Maurice Larue, administrateur de la France d’Outre-Mer, dirigea le cabinet du jeune président-fondateur dans les premiers jours de l’indépendance vis-à-vis de nous. La relation de travail, d’amitié certainement mais non explicitée, fut décisive et apaisante pour un homme d’Etat, forcément seul dans un contexte sociologique peu propre au sens du service public et dans la rareté d’une ressource humaine nationale qualifiée. Je lui ressemblais. Le DC4 qui s’écrasa sur la Sierra Nevada espagnole, en Octobre 1964, fit disparaître une grande partie des personnels de l’assistance technique et de leurs familles respectives, vivant en Mauritanie. Il me fut dit que le Président resta, comme hébété, plusieurs jours. Revenait-il avec moi, ce serait bien immodeste et ce ne me fut pas dit par Moktar Ould Daddah. Partager ensemble sa passion d’expliquer et justifier ce qu’il faisait et projetait, ma passion d’apprendre ce qu’est un pays, ce que doit être son Etat, ce que sont les contingences de la politique, nous l’avons vécu au point que se constitua pour moi le point de vue suivant lequel regarder tout peuple, tout Etat, et même tout grand homme public. Et il en resta ensuite, fortement, ma conscience d’avoir à témoigner de qui j’ai vu et entendu l’effort pour son pays. Avant de Gaulle, immuable au milieu des années 1960 et à notre première pratique de l’élection présidentielle au suffrage universel direct, Moktar Ould Daddah m’inculqua, me montra le sens du politique.
Ibidem, samedi 28 janvier 2017,
de 13 heures 48 à 15 heures 26




[1] - dimanche 22 janvier 2017

[2] - les primaires dites de la droite et du centre ont aligné en débat télévisé les  - un premier tour de scrutin, fréquenté par a décidé le duel François Fillon / Alain Juppé. Le premier l’a largement emporté, mais le le 25 Janvier 2017, une partie de la presse emmenée par le Canard Enchaîné, le met en difficulté à propos de quelques 600.000 euros perçus par son épouse Pénélope, comme son attaché parlementaire, et – quand il est à Matignon – comme critique littéraire à la Revue des deux mondes
[3] -
[4] - l’état-civil et ses registres sont apparus et ne se sont généralisés avec la rigueur des nôtres que dans les années 1950, en Afrique subsaharienne française, et encore pas partout : exemple, cette Mauritanie qui m’est si chère et proche

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