mercredi 21 mai 2014

notre rapport au passé en cours d'écriture


 
Chacun de nos modes d’existence, d’expression, de contemplation, de compréhension de communication met en jeu notre individualité et tout autant une collectivité de nos semblables de passage ou de naissance ou de situation pérenne. Solidarités et solitudes voulues ou subies.

Famille, fratrie, descendances et ascendances, milieux et ambiances de vie quotidienne, moments de consensus et d’enthousiasme, consomption ou éclat. Il me semble que l’instant ne vaut pas seulement par son intensité mais par sa profondeur, forme de la durée dépendant de nous, exerçant mémoire et imagination, en étant, au vrai, le beau fruit, celui de la sérénité.

Le passé est notre socle personnel et national, il est l’acquis ou l’empêchement de notre identité, il est notre assurance pour faire l’avenir et non le subir, il constitue le don disponible pour tout autre rencontré, il est notre contribution à la personne collective du groupe, de la famille, de la nation, d’un monde auxquels nous reconnaissons appartenir.

L’instant est le lieu-temps, quel que soit notre ressenti, de notre liberté, l’étymologie a raison : c’est le présent, le présent par excellence. Mais nos dimensions, nos possibilités de respirer, notre vie sont notre appartenance au passé et à l’avenir, notre relation aux outils mentaux décisifs que sont la mémoire et la projection. Envie, qui classe, conserve, réorganise, toute réconciliation avec tout, avec nous-mêmes, avec autrui, avec Dieu est histoire dont nous n’acceptons le récit et le résultat qu’en en étant acteur. La mémoire nous rend une seconde chance, un présent singulier que nous pouvons totalement modifier par la lecture, la haine, la gratitude dont nous le reformons. Le comprenons, le recevons. Projet qui est acte de foi, mise en ordre et en marche de tout nous-mêmes, le passé inclus.

Ce dont j’essaye de rendre compte en introduction peut paraître abstrait : lacune que je subis autant que celle/celui qui me lis. Mais je le vis.

Rencontres et fréquentations d’intimes de sang ou d’habitudes, de grands notorités aussi. L’amnésie, la perte de mémoire totale ou partielle n’amoindrit aucun des réflexes que suscite la présentation de faits analogues à ceux dont le tiers interrogateur voudrait le récit. Celui-ci en obtient le cœur, la substance puisque l’acteur intact exprime exactement ce qu’il exprima dans un passé qu’il ne sait plus face aux événements-faits à reconstituer. Plusieurs fois de la part de personnages très différents de parcours mais également illustres, j’ai ainsi compris ce qu’il s’était passé…. « dans » le passé. La perte de mémoire privé autrui, pas le sujet. L’absence de projet, l’atrophie de l’imagination, en revanche, tue, met à mort ; c’est la limite immédiate, absolue. Sans en être certain, je crois que cette atrophie morbide se contracte à n’importe quel âge. Symptôme de la dépression. Ces deux formes d’une même respiration, d’une possession consciente de soi, d’une disponibilité de soi à soi, à la construction, à l’adaptation, à la défense d’une identité, d’une personnalité, je les crois à vivre par quelque être vivant que ce soit et par quelque collectivité que ce soit.


J’y réfléchis pour trois développements – également nécessaires : une personnalité, une parenté de sang ou d’association, une nation ou un pays ou un peuple.

une de mes sœurs, vendredi 16 mai
Il y  en a marre de revenir toujours sur le passé.

Le passé c'est une colombe blanche.
Charles Aznavour . France Infos. samedi 17 mai

médiathèque l’Hermine de Sarzeau, matin du mercredi 21 Mai 2014


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