IV
Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre régnant,
co-auteur avec Dominique de Villepin d’une nouvelle distinction
gouvernants/gouvernés [1], sort
juste de la gare du Nord, les sans-domicile-fixes ont été écartés, des
barrières de sécurité posées, il semble que tout soit autre et brille, les
badauds regardent, une nuée, en génération spontanée, d’agents de la sécurité,
tous en gris et sentant le propre, se manifeste et volète. Lui-même est petit,
empesé, le regard en dessous, la voiture est immense, il y entre et l’on part.
Le dernier « 18-Juin » au Mont-Valérien, la campagne
électorale est loin, la foule n’est ni petite ni nombreuse, on est venu voir,
j’en suis, je ne verrai jamais une seconde fois de Gaulle quoique j’ai cherché
à assister, au moins à sa sortie de la messe à Colombey-les-deux-Eglises, mais
il y a deux Colombey, et je n’allai qu’à celui de Lorraine,
Colombey-les-Belles, cela sonnait pourtant mieux, non loin des "voix"
fameuses de la Pucelle, dont il était parfois dit qu’il les entendît aussi. Le
Général arrive, debout dans un command-car,
pâle, poudré ? mais souriant. La foule s’extasie, fascisante et continuera
de bruire, voire d’apostropher et même menacer des passants à la redescente
vers Paris. Je supplie qu’on se rende compte de ce à quoi on a échappé de si
peu… Le hasard me fait être devant l’Elysée lors d’une des navettes du nouveau
Premier ministre, Maurice Couve de Murville, venant concerter la liste
gouvernementale. Il exhale la solitude. Même sensation qu’il donne en lisant au
Palais-Bourbon sa déclaration de programme. Une autre fois, bien plus tard, par
la grille du coq, sort, on est encore au temps des D S et I D Citroën Valéry
Giscard d’Estaing, le roi-bourgeois.
Un reportage télévisé, une semaine à la Maison Blanche, l’issue d’une
réunion et un départ du président des Etats-Unis. Version hélicoptère, un salut
à une foule qu’on ne voit pas, la foule virtuelle que concrétise l’œil sombre
et luisant des cameras, c’est un salut presque le bras tendu, la main à plat
vers le sol ou peu s’en faut. Version voitures, ces véhicules si long qu’on se
demande comment ils ne se plient pas en accordéon, faute d’appui médian, une vingtaine,
un cortège de noir dont toutes les vitres sont fumées. Dans Paris, les
motocyclistes écartant des deux mains loin du guidon les voitures, les
passants, tout ce qui vit, le vacarme d’une ambulance ou d’une voiture de
pompiers est moindre, l’ambiance de crainte, sinon de révérence est ainsi
créée, les spectateurs, plus encore les citoyens sont de trop. A chaque
inauguration de mandat présidentiel, il est question de supprimer gyrophare et
sirènes pour les voitures dites officielles.
Assis en rang et de côté,
les ministres assistant à la conférence de presse du Général de Gaulle, le
rite, pouvaient dormir et certains ne s’en privaient pas… Sous Georges
Pompidou, il n’y avait plus, séant que le Premier ministre et le porte-parole
du gouvernement, se tenir au courant, les mines approbatives naturellement ou
fort aises artificiellement s’observaient mieux. Ensuite, le dialogue sera
télévisé, il y aura un public, sélectionné, des aides-de-camp, des conseillers
et des directeurs de cabinet, notamment sous Lionel Jospin, et l’on verra
l’adaptation à l’écran des femmes
savantes gloussant dès le premier vers articulé par Trissotin. L’extase, en
politique individuelle, a ses faciès, ses grimaces. Le bonheur de la servilité
affichée.
Sur une médiocre estrade,
François Mitterrand au temps bref d’Edith Cresson, se ré-essaiera à la
communication de presse gaullienne – tous ministres ou presque réunis pour
l’occasion du sourire aux allusions les mettant en valeur – , après avoir
débuté seul et debout à la première manière de Valéry Giscard d’Estaing, mais
ce sera pour donner compétence à son Premier ministre à l’effet d’annoncer des
mesures pour les petites et moyennes entreprises. Jacques Chirac parle dans ce
qui serait le contre-jour du jardin de l’Elysée, on ne situe pas son bureau, de
Gaulle avait fait copier le sien et s’installait, aux commencements de la
télévision, sur des tréteaux et devant un décor, qu’on masquait en ne cadrant
que le buste sur fond de bibliothèque, Valéry Giscard d’Estaing faisait sonner la
pendule de son grand-père et craquer les bûches, il ne manquait plus que le sherry.
Si Versailles m’était conté… Sacha Guitry joue, entre autres, Louis
XIV. On entre au château pourvu qu’on soit noble, et on l’est, quelques heures,
si l’on a l’épée au côté, celle-ci se joue, comme aujourd’hui on vend les
merguez, à l’entrée aux grilles. C’est ainsi qu’un quidam peut approcher le
roi-soleil à le toucher et le dévisager mangeant, comme tout le monde, seul à
une petite table, le souverain lui rend son regard. Simplicité de la monarchie.
Chateaubriand raconte le « bal des débutantes » de son époque,
c’est-à-dire la présentation des fils de famille au roi [2], puis
la chasse à laquelle on est admis ensuite à participer. Description du
spectacle qu’au tard de sa vie, proche de la Seconde République sous laquelle
il mourut, l’auteur des Mémoires
d’outre-tombe décrit comme l’un des plus beaux qu’il ait jamais vu. Puis, à
son tour, il est nez à nez avec le roi dont il a coupé la route vers le cerf.
Silence stupide et mutuel [3].
Regard qu’échangent d’assez loin l’auteur à succès du Génie du christianisme et le Premier Consul, à la Malmaison, dans
une foule compacte de courtisans. En Irlande, c’est en Février 1988, un village
où passe François Mitterrand, voyage officiel avec quelques invités personnels,
j’en suis, il me demande mes impressions, je balbutie que les ruines du château
qui nous dominent me font penser à Tintin dans L’île noire.
Ceux qui sont en place
songent plus systématiquement et constamment à y rester, qu’à en faire quelque
chose pour le bien commun. Le bien, fait depuis une place, est pratiquement
accessoire. Jacques Attali, présentant verbatim
les notes prises ou empruntées pendant le temps qu’il gouvernait
l’antichambre de François Mitterrand, président de la République, souligne que
la principale prérogative liée exclusivement à une telle fonction, est le
pouvoir de nommer à quantité de places. Il dit aussi qu’un exécutif mondial,
sur la démocratie duquel il n’opine pas, puisqu’il se veut pratique et
immédiat, consistera tout simplement à combiner, sinon fusionner, le Conseil de
sécurité des Nations Unies et le G 8. Ces propos sont antérieurs à l’attaque
américaine en Irak sans mandat du Conseil de sécurité et à l’extension du G 8 à
plus de vingt participants dont beaucoup représentant d’autres continents que
les plus industrialisés ; les Etats-Unis éludant les deux institutions,
quelle est alors la solution gouvernementale ? Le système soviétique
imposait qu’en réunion le maître convainque ou intimide, ce qui lui est succédé
dans son ancien champ est le pouvoir d’un seul qui n’a plus comme contrepoids
que les tribus adverses, d’ailleurs en Asie centrale, les enfants de président
d’un pays à l’autre se marient entre eux. En France, notamment, on est à l’écran
ou sur les planches par hérédité et les nouveaux patrons, autant que la famille
Michelin, ont leur fils respectif pour successeur désigné, puis effectif. La
Cinquième République admet depuis 1995 que l’épouse du roi, soit reine. On est,
assez souvent pour que cela approche la statistique, député ou sénateur de père
en fils et plusieurs grandes villes de province ont pratiqué l’hérédité ;
la chose se voit cependant bien plus à droite qu’à gauche. Les chauffeurs
respectifs de François Mitterrand et de Jacques Chirac ont publié leurs
mémoires, le premier est favorable, le second assassin [4].
Buffon devait, reconnaissait-il, d’avoir écrit plusieurs des tomes de son Histoire naturelle à son domestique,
l’éveillant chaque matin en force. Deux des trois audiences que m’accorde
François Mitterrand en 1983 – tournant libéral du premier septennat, que je ne
prise pas vraiment… Gaston Thorn doit me succéder après la première et le
Président me demande si je le connais, et ce que je pense de lui (je suis alors
conseiller commercial de notre Ambassade à Athènes) … pendant la seconde,
l’huissier passe un bristol, humeur présidentielle, nous continuons, on est
entre les deux tours des municipales, François Mitterrand évoque Lénine, la
terre brûlée, le tablier rendu mais les usines en effervescence. Je sors, c’est
le Premier ministre, Pierre Mauroy qui attend depuis une grande demi-heure et
Jacques Attali lui tient la jambe, Alain Savary, ministre de l’Education
nationale. Visiteurs non désirés à raison du sujet difficile. Je divertis mais
n’attache pas.
Les hommes se ressemblent à
l'extérieur [5].
Une imagination prodigieuse
animait ce politique si froid : il n'eût pas été ce qu'il était, si la muse
n'eût été là ; la raison accomplissait les dées du poète. Tous ces hommes à
grande vie sont toujours un composé de deux natures, car il les faut capabls
d'inspiration d'action : l'une enfante le projet, l'autre l'accomplit [6].
Bonaparte m'aperçut à ce moment
et me reconnut, j'ignore à quoi. Quand il se dirigea vers ma personne, on ne
savait qui il recherchait ; les rangs s'ouvraient successivement ; chacun
espérait que le consul s'arrêterait à lui ; il avait l'air d'éprouver une
certaine impatience de ces méprises. Je m'enfonçais derrière mes voisins ;
Bonaparte éleva tout à coup la voix et me dit : " Monsieur de
Chateaubriand !" . Je restai seul alors en avant car la foule se retira et
bientôt se reforma en cercle autour des interlocuteurs. Bonaparte m'aborda avec
simplicité : sans me faire de compliments, sans questions oiseuses, sans
préambule, il me parla sur-le-champ de l'Egypte et des Arabes, comme si j'eusse
été de son intimité et comme s'il n'eût fait que continuer une conversation déjà
commencée entre nous [7].
Ambassadeur en fonction dans le pays dont le chef venait pour la
première fois en visite officielle chez nous, nommé hors carrière par le
Président français qui l’accueillait, je crus naturel de suivre les deux hommes
dans la bibliothèque privée de l’Elysée, puis de me tenir debout derrière eux à
la signature du traité bilatéral, concluant par anticipation des conversations
que j’avais préparées, et auxquelles j’avais donc, sans préméditation, assisté.
De l’autre côté de la petite table, à laquelle s’assirent les hommes d’Etat, il
y avait la presse et dans l’embrasure de la porte mes supérieurs hiérarchiques
au Département. J’étais en vue, je fus définitivement mal vu pour tout le
restant, pas tellement de ma mission, mais de ma vie professionnelle.
Ni rôle ni emploi, ni Dieu ni le roi. Je me suis
longtemps projeté comme un serviteur d'un grand, l'un des serviteurs ou le
principal de ceux-ci, non en importance apparente ou en pouvoir hiérarchique,
mais par la confiance et la confidence du prince. Travailler, écrire et penser
pour quelqu'un d'autre que moi, pour un grand accomplissant de grandes choses,
et surtout en voulant de grandes et belles, pour une cause qui nous étant
communes, nous eussent mis, dans l'intimité, sur un pied d'égalité. Une
hiérarchie du prince à son serviteur, quand les tiers eussent été là, une communion
de passion et une communauté de vues, des affinités et des réflexes analogues,
il semble que cela fut excellemment vécu par Maurice Couve de Murville
dialoguant chaque vendredi matin pendant onze ans avec de Gaulle notre
politique extérieure, non sans qu'il lui eût posé, à l'entrée en service, un
dimanche matin, quelques questions préjudicielles. Servir, mais servi quelqu'un
de grand pour quelque chose de grand. Il me semble que le narcissisme dans une
telle position n'est loisible que si le maître est petit, il peut y avoir par
affection une sorte de suppléance à la grandeur, on sert l'ami et on le
protège. Il y a enfin ce dont je n'ai pas l'expérience, et qui est la vocation
sacerdotale ou religieuse, ce qui recouvre sans doute deux types de service
assez différent car le prêtre garde son libre arbitre et le religieux, consent,
c'est en cela littéralement qu'il est religieux, à se lier par un vœu
d'obéisance le faisant se déprendre de lui-même. Aucun - hormis l'homme du 18
Juin - n'a été grand à ce point et Dieu choisit moins souvent que ses élus ne
le disent. Combien entrent par mimétisme en religion ou sollicitent la prêtrise
selon des souvenirs d'enfance, puérils à l'aveu et ne se prêtant à aucun
commentaire de la providence. Appelé par personne, j'ai vécu en demandeur.
Beaucoup erre toute une vie, au long chaque jour de toute une carrière, parce
qu'ils ne sont distingués en rien pour le service qu'ils font. A n'être pas
spécifiquement appelé, on s'étiole même si l'on rend service. Le français distinguent
l'utilité des utilités.
La jeunesse ne serait ni si docile, ni si révoltée selon ses origines
sociales, si elle ne se sentait archi-minoritaire dans un monde vieillissant,
apeuré, cynique et sans réelle direction que seules peuvent produire une échelle
de valeurs ou une pensée nationale très commune.
C'est l'ancien attaché de presse du Général, familier de la grandeur et
qui avait su en écrire, qui à une audience collective du Premier ministre -
c'est alors Pierre Bérégovoy, dont je puis me dire précisément familier - me
pince au sang le gras du bras, parce que j'ose, prenant la parole, presque
couper notre hôte. Il m'a semblé dès son départ que de Gaulle ayant su rendre
grands tous ceux qui, de près ou de loin, le servaient en servant la France sans
avoir à distinguer, les abandonna à une petitesse native qu'ils retrouvèrent
aussitôt.
Maurice Couve de Murville avait une
majestueuse cordialité, sa distinction était au second degré, une chaleur
étonnante pour accueillir, une aisance voulue pour donner congé, accompagner
jusqu'à son seuil, et y demeurer jusqu'à ce qu'on se fut vraiment éloigné, la
conversation de l'accueil à la fin, était un échange de points de vue, jamais
un récit ou un monologue. D'autres ont été des démonstrateurs ou des logiciens,
à me demande. Il y a les entretiens qui témoignent et au cours desquels il faut
seulement susciter, ne jamais interrompre, et dont l'objet est d'obtenir le
mouvement d'une pensée, disant un souvenir et ramenant à la vie contingente et
explicative le souvenir d'un tiers. François Mitterrand retenait la mémoire,
aussitôt qu'on l'avait quitté, davantage par une attitude, une allure, une
manière de soi que par des mots ou du texte. Il apparaissait toujours sans
préavis, silencieux, mentalement souple, presque scrutateur si le tête-à-tête
était possible. Nous étions contraints d'attendre son invité officiel, le
président du Kazakhstan, lequel tardait ayant voulu s'offrir un moment ludique
dès son atterrissage à Paris, le président français relevait juste de sa
difficile hospitalisation et flottait dans un costume gris à rayure, tout à
fait démodé. Il avait délégué le Premier ministre pour l'accueil officiel et se
tenait dans l'étroit hall d'entrée de l'Elysée, allait et venait, puis donnait
l'impression de se cacher dans l'encoignure que fait l'escalier pour attendre
sans trop d'effort ; d'ordinaire c'était lui qui pouvait être en retard,
quoique je ne l'ai jamais directement expérimenté. Un vieil oncle, et il ne
glaçait pas. Je n'osais parler de grandes choses car rarement avec quelqu'un,
j'ai senti qu'avec lui le déplacé n'est pas tolérable, je m'y suis pourtant
souvent risqué sachant la rareté du souvenir que je me constituais en filmant
par exemple. Contrairement aux usages, je m'imposais, sachant que sans le
souhaiter ni le refuser, il m'acceptait une fois que j'étais devant lui. Mais
cela ne s'appela jamais le servir. Quoique je lui écrivais et qu'il me
répondit. Je n'étais qu'employé, longtemps en grâce puis tombant dès que la
maladie retira sa main. François Mitterrand ne croyait pas à l'Etat mais se
laissait faire par les services, à quelques exceptions près, et l'exception est
peu durable. Je cherche encore à quoi la providence m'appelle puisqu'elle m'a
refusé le service au plus près, sinon de la grandeur, du moins de la décision
et d'une certaine vue générale des choses et des gens. Avec tout autre, j'ai
été à l'aise mais on ne me mandait pas, j'appelais pour la chose et sa date.
Avec personne, je n'ai eu le sentiment d'une personnalité dont la densité et la
capacité étaient détachables de la fonction, et peut-être est-ce ainsi que j'ai
été guidé vers cette admiration qui souvent prend pour des anonymes dont le
regard, ou la prestance, ou un mot valent ceux des rois d'antan, et qui les
font plus grands que ceux d'aujourd'hui.
[1] - la France d’en haut et la France d’en bas. Jean-Pierre
Raffarin, Pour une nouvelle gouvernance (L’Archipel . Mai 2002 . 1ère éd. Janvier 2002 . 168 pages) La
« République d’en bas » s’inquiète des impuissances de celle
« d’en haut ». Les promesses de liberté, d’égalité et de fraternité
paraissent de moins en moins tenues. p. 17 & Dominique de Villepin, Le cri de la
gargouille (Albin Michel Mai 2002 245 pages) En abattant les
puissants, la Révolution
en a élevé des milliers d’autres sur leurs dépouilles. Le pouvoir s’invite
partout, creusant le fossé entre ceux « d’en haut » et ceux
« d’en bas » . p. 8
[2] - Le Roi s'avança allant à la messe ; je
m'inclinai ; le maréchal de Duras me nomma : " Sire, le chevalier de
Chateaubriand" Le Roi me regarda, me rendit mon salut, hésita, eut l'air
de vouloir s'arrêter pour m'adresser la parole. J'aurais
répondu d'une contenance assurée ; ma timidité s'était évanouie. Parler au
général de l'armée, au chef de l'Etat, me paraissait tout simple, sans que je
me rendisse compte de ce que j'éprouvais. Le Roi plus embarrassé que moi, ne
trouvant rien à dire, passa outre. Vanité des destinées humaines ! ce souverain
que je voyais pour la première fois, ce monarque si puissant était Louis XVI à
six ans de son échafaud ! Mémoires d'outre-tombe éd. Pléiade, tome I p. 130
[3] - . . . un coup de fusil part ; l'Heureuse tourne court, brosse tête baissée dans le fourré, et me porte juste à
l'endroit où le chevreuil venait d'être abattu : le Roi paraît. Je me souvins
alors, mais trop tard, des injonctions du duc de Coigny : la maudite Heureuse avait
tout fait. Je saute à terre, d'une main poussant ma cavale, de l'autre tenant
mon chapeau bas. Le Roi regarde, et ne voit qu'un débutant arrivé avant lui aux
fins d la bête ; il avait besoin de parler ; au lieu de s'emporter, il me dit
avec un ton de bonhomie et un gros rire : " Il n'a pas tenu
longtemps." C'est le seul mot que j'aie jamais obtenu de Louis XVI. On vint
de toutes parts, on fut étonné de me trouver causant avec le Roi. Ibidem,
p. 132 & 133
[4] - Pierre
Tournier, Conduite à gauche (Denoël . Mars 2000 .
245 pages)
Jean-Claude
Laumond, Vingt-cinq ans avec lui (Ramsay . Septembre 2001 . 233 pages)
[5] - Chateaubriand, op. cit. p. 134
[6] - Chateaubriand,
op. cit. p. 490
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