samedi 2 août 2014

poèmes au Brésil - 18 -


                     

                     Hymne à celle qui vient


L’amour a des confiances,
l’amour a des pas,
l’amour aime les fleurs,
l’amour a son chemin,
elle vient, elle vient, des plages
et des mers, des cieux et des montagnes,
par delà le ruisseau des lits,
par delà les reliefs des nuages,
par delà le rond du soleil et la fierté de la lune,
elle vient d’amour nu.

Il est des fois où tu ne venais qu’à moitié,
puisque tu repartirais,
il est des fois qui sont présentes encore
de ce passé dont tu ne veux plus.
Autrefois, si longtemps et si loin qu’a
poussé la racine de notre amour,
tu attendais songeuse aux rideaux blancs
de l’appartement familial,
aucun son, aucune image, aucune couleur
que ton attente, ton visage et le profil
de ton corps qui se mit nu une première épreuve
celle de l’ esthétique que nous allions apprendre
ensemble, la photographie de cette robe
particulière de la mariée au collier de cou
et aux mains de sexe, simplicité de la femme
debout à sa fenêtre, tournant désormais le dos
aux lumières et au dehors, contre le jour
puisque l’amant, puisque l’amour avaient franchi
les escaliers et le seuil.

Il est des fois encore présentes qui étaient hier
où je doutais de ta voix et de tes gestes
du poids de ton âme et de la certitude de notre langue
commune,
il est des fois encore présentes que tu vas dissiper.

Toutes les fêtes nous sont connues,
et tous nos rites sont anciens, éprouvés, sûrs,
mais aujourd’hui il y a la distance, il y a les
millions d’instants du futur,
il y a tes pas sur la mer,
il y a le pays de l’union consentie,
de l’appel à la rivière et au fleuve des enfants,
au lit de la maison et de l’œuvre,
il y a le pays neuf du vœu et du souhait mélangés,
il y a l’accident de l’amour qui a arrêté maintenant
les cascades des sentiments et des sensations et des
errements, et qui pose un centre à la vie,
un roc à la plage,
un rond dans le sable,
une étoile d’or dans le soir de nos corps.

La mûe du cristal, le chant de ton vol,
Le visage de ton âme, la venue de l’amante,
Le cri murmuré de notre commune essence,
Les pas de la confiance.


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