mercredi 13 août 2014

poèmes au Brésil - 30 -




                        Rogations


Et tu vins, imperméable de clarté pour la pluie,
cheveux presque rouges de tes lèvres, de ta course,
de cette joie et je fus à genoux, et tu ne refusas rien
même si rien ne fut : désormais le temps et sa certitude
allaient camper près de nous, il y aurait les dîners,
et les revoirs, tous les couverts mis et les nappes
très blanches. Tu te donnerais, avouerais, et quitterait
tes yeux vers les miens le message de tout être découvrant
qu’il aime.

Tu partis vers la hâte que nous allions partager de ce soir,
tu allais et les minutes et les heures auraient changé,
habitées maintenant de la promesse du vin et de l’amour,
du rouge partout à nos corps de ta bouche prise par ton sang,
Je pourrais en ce siècle emboucher la trompette
et de toi faire notre conquête et du plaisir psalmodié
par la timidité de tes gestes, de ton regard, de toi
enfin parvenue à la nudité et au cantique partagés ;
l’immense rumeur du bonheur qui nous affaire et saisit.

Tu irais à ce soir par le jour autrement continué
et mes chants s’arrêtaient, mes demandes implorantes
se fâneraient désormais inutiles témoins de ces doutes.
Avec toi, je gravirais les audaces et toutes les marches
de l’esprit quand il a trouvé corps jumeau révélé
au berceau féminin retrouvé dans la forme nouvelle
tant cherchée et que de tes cuisses à ton ventre,
du sourire de l’extase attendue au tressaut de la vie,
j’aurais su tout l’embrasement infini de garder toujours
mes lèvres aux entrées, aux fleurs et aux ronces douces
de ce que beaucoup avant nous ont béni comme étant l’univers.

 

2 commentaires:

Georges Caméra a dit…

J'ai rencontré vos textes au hasard; fulgurant ! Ont-ils été publiés ? la navigation sur votre site n'est pas aisé.

Georges Caméra a dit…

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