dimanche 10 août 2014

poèmes au Brésil - 27 -


                                           Consolation

Il est des amants disparus de nous
qu’on va portant accueillir, -
avouent des femmes attendues autrement.
Je n’ai pas eu ni autrefois ni maintenant
la grâce de la  seconde fois,
la miséricorde du retour,
le temps à rebours
et le lit réouvert, et les mains rendues.
Par les villes d’ici et de très loin,
Je suis parti et la porte jamais
ne s’est redonnée.
Je n’ai su que la première étreinte,
que le coup immédiat de la grâce,
que le récit de la certitude.
Tout de toi s’étale à mes mains,
à ma vie ; tu écoutas, tu racontas,
tu me pris, étendue, soleil noir
à tes draps pâles habituels.
Tu me pris en sommeil, en enfance,
et au lendemain, le dernier sourire accepté,
tu démêlas ces heures, les comptas,
les arrangeas comme si jamais
elles n’avaient été nuit.

2 Mai 1985

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