lundi 21 avril 2014

Changement de signe - 2ème registre chapitre 9 - l'autel intérieur


Chapitre IX

L'autel intérieur





Les trois souvenirs de sa toute première enfance l’ont constitué. Des moments ou des images ? N’en pas décider rétrospectivement, puisque c’est un reçu. Sans ce cachet, sans ce caillou brûlant et doux comme celui de l’Apocalypse à son front, sur sa langue, il ne serait pas qui il est. Ce qui ne peut s’imaginer par personne. S’il nous est difficile de concevoir Dieu tel qu’Il est, il doit être bien plus difficile pour Dieu-même de Se concevoir n’étant pas Dieu. La machine mentale n’est pas matrice ni outil de notre vie d’âme.Qu’est le spirituel ? la langue de son pays, de son atavisme a l’humour de donner, à loisir, un autre sens à ce mot, celui du sourire, et l’ange au tympan secondaire de la cathédrale des rois a ce sourire, et qui est plus spirituel que lui ?  

Le soir, le quatuor familial, sa chambre d’enfant, fenêtre sur cour, en contre-bas et en face, souvent un vêtement masculin accroché à un porte-manteau aux persiennes métalliques, balance, il croit que c’est un pendu, horreur et habitude, le berceau en bois aux roues grossières, énorme, celui de son nounours, cousu main, sous l’Occupation, les jouets ont dû être rares. Raflés ? comme… ils prient, son père, sa mère, son aîné, il est le second de deux, avant de l’être comme encore aujourd’hui de neuf… c’est lui qui récite… au chevet de sa mère mourante, près de cinquante ans plus tard, il récite la même gentille invocation, txt puéril, pensée universelle, mais toute fidélité est adulte. A présent, le soir encore, au chevet de sa fille, le lit de sa propre mère recouvert d’une toile joyeuse à ramage au lieu du sévère velours rouge, le lit permanent mais changeant d’apprêt et ayant peut-être trouvé son ultime affectation. Les peluches par dizaines, elle suce son pouce comme il l’a sucé, le gauche évidemment, elle dort, lumière d’ambiance organisée. La prière ensemble. Même solitaire, la prière est universelle, à tous âges d’une vie et de l’humanité. Le paradis, le bonheur ne sont pas conevables, quels qu’en soient leurs versions, si tous – absolument tous – n’y sont pas. La résurrection de la chair, celle des morts moins compliquée que celle des corps flétris par la vieillesse, car que choisir comme temps pour cette grâce. Où est ? quand est ? notre corps idal, notre visage d’accueil ? Nous en portons chacun l’idée, je crois, mais sommes incapables de nous dessiner nous-mêmes. Nous avons dû, forcément, être créés. Ce n’est pas une hypothèse. Lundi 21 avril 2014  08 heures 55 à 09 heures 20

De la prière du soir et en famille, tout s’est déduit comme un état de nature selon un programme génétique. En fond d’un chapelle de collège, une fois par semaine pour les toutes petites classes, il regarde monter de la foule, il ne distingue pas le prêtre, l’hostie ronde et blanche, il en sait l’importance et se blottit la tête dans les bras, il a déjà appris que la meilleure salutation à adresser à Celui qui vient, est l’aveu prosterné de Thomas, le jumeau. Jumeau e qui, sinon de tous les incroyants devenant crédules. L’action de grâces, la dizaine de minutes après la messe quelle qu’en soit la chalandise, des décennies de communion fréquente, de liturgie servie en enfant de chœur unique dans un renfoncement de la grande chapelle à son collège, un légendaire d’actualités nationales commentées en même temps que s’écoutent des récits de la Passion dans une pénombre organisée dans la petite chapelle du petit collège, des jeux médiévaux du drame chrétien au parvis de la cathédrale, en île de la cité, île sur fleuve. En trinité, sa femme, leur fille, ont assisté au cœur de la vieille province qui fait cap pur tout un continent, à ce jeu mais sur scène. Un Christ balbutiant de douceur et d’amour, mais très prenant, attractif, autant qu’une interprétation télévisée pendant ces soirs-ci de Pâques. La douceur est toujours la plus forte, mais pour qu’elle naisse et persiste, il faut le surnaturel. Il attendra longtemps, et y reviendra comme à la question de sa vie, quelques mois avant leur mariage, une vocation sans distinguer si elle doit être religieuse ou sacerdotale. L’absence de réponse vaut traquille et aimante négation, bourrade vers un état de vie dont il ne distingue et ne veut rien pendant des années que les circonstances – ou la physiologie de l’adolescence sans bourgeons mais lourde de rêves qui ne s’interprètent pas mais se reconnaissent à l’éveil. D’une liturgie explicitement à sa charge de célébrant, ce qui ne lui sera jamais donné, il passe donc à celle d’un encensement des lèvres et par des caresses très lentes, très précautionneuses, effleurant à peine ce qui est à survoler mais à très basse, infime altitude, du corps féminin, à la fois autel et bras ouverts de la croix. Corps en beaucoup de version, multiplicité tenant à qui, aujourd’hui musée ou vivier ? Presqu’autant en diversité et en statistique, la rencontre de religieux ou de prêtres, comme si l’amitié dans sa vie avait surtout été celle de spécialistes de son contraire, le masculin-féminin, le consacré et l’errant. Enquête pour découvrir la définitive, c’est-à-dire la vraie. Enquête sur soi qu’est toute retraite religieuse (spirituelle) même si la conclusion n’a pas, à son égard, changé de décennie en décennie, un envoi en mission, en confiance, au dehors puisque l’autel intime ne s’abîme jamais malgré crime et distractions, prédations et abus. Un nombre, mais des âmes et des histoires autant analogues qu’une femme rhabillée jusqu’à la prochaine fois. Ce ne sont pas les deux versions de l’humanité, pas plus que le malheur est l’inverse du bien-être ni le mal-être l’empêchement la conscience du bonheur. Les années l’ont fait passer, sans transition, d’une interminable initiation à la sérénité. C’est un homme seul très accompagné, souvent reçu, sauf dans son état de vie professionnelle où les mentors ne le reconnaîtront jamais pour la fratrie. Ce qui lui a manqué. La liberté a souvent pour condition une des formes de la pauvreté et la solitude a un rayonnement fait, aussi souvent, de lumière noire. Au soleil des milieux de vie, entre jeunesse et vieillesse, qui s’en rend compte. Pas d’ombre portée au sol. Et de nuit, les constellations s’identifient par habitude quand l’heure est habituelle.

La seconde image est brève. Il se trompe de porte, ou il le fait exprès, il a quatre ans, la salle-de-bains ménagée dans le fond d’un couloir ouvrant une fenêtre sur cour, elle aussi, ouvrant sur sa chambre d’enfant également, ouvrant enfin sur le salon, puisqu’elle est d’origine un fond de couloir. Sa mère est nue, échevelée, brune au ventre et à la tête, elle crie, il a mal fait, ils n’en parleront jamais, il regrette non le geste, l’inadvertance, ce ne fut pas curiosité, mais qu’ils n’en aient pas parlé. Il lui aurait dit qu’elle était belle, très certainement, et que sa beauté de corps, pas trop blanc, incolore pourtant, le marquerait. Ses yeux qui étaient un regard, souvent fixe quand elle souffrait des péchés de son fils et savait le lui dire, sans le violenter. La bouche était belle, grande, généreuse. Sa femme vraie et définitive a beaucoup de sa mère, mais n’ayant pas connu celle-ci, préfère tenir de la sienne, en comportement sacrificiel. Il ne veut pas de cette pente et ce qu’il affronte pour leur suite de vie, est de l’en arracher. Médication et pays où l’emmener, le bonheur qui est une autre appréhension du temps. Ce pays n’est pas loin, elle qui promenait les chiens dans leurs courts voyages de fin de semaine, tandis qu’il était entrée et demeurait dans une église de hasard pour la messe dominicale, consent désormais à l’exercice. Ils ne s’en entretiennent pas, mais c’est elle qui apprend à leur fille ce rythme hebdomadaire de la vie. Formules de la petite enfance reproduites à la troisième génération, offices en famille même si, au contraire de son enfance, ils ne sont pas onze, parents et enfants, endimanchés et parfumés, chaussures des filles faites au blanc, et ses frères comme lui en chaussettes hautes, mais trois, père, mère, fille. Elle lui reproche de ne pas mettre une chemise belle ou ne pas soigner son pantalon pour ce moment-là. Elle s’habille avec soin, il aime sa silhouette et ce soin, elle apprête leur fille, de même. L’église de bourg a son charme et son recueillement. Il a longtemps pensé que le milieu d’une vie chrétienne devait être une communauté homogène d’intelligence et de société. Il a changé, le péché de haine, de critique, d’envie, en fait le péché de n’accepter aucune différence, se commet en paroisses, en territoires ou tout vient et où les diversités sont de nature, générations, métiers, revenus. Là est l’épreuve de la vie, là se joue l’écoute de la charité et de l’amitié. Donc ni pour une nation quand celle-ci est manifstement une construction spirituelle et politique, ni pour une foi religieuse, il ne doit y avoir des communautés, sauf à constituer une personne morale avec un objet qui ne soit pas universel, et encore l’ouverture et un principe d’accueil doivent défendre d’elle-même, de l’orgueil, de l’égoisme, du racisme en fait, la miniature de monde ainsi fondée et entretenue.

Sa mère, toute d’admiration pour ses propres parents, surtout pour la femme de son père, un père qui ne nomme dans l’arbre généalogique assez conséquent, que les mâles et refuse à ses filles la chevalière portées souvent dans ce niveau de société… est rigide pour chacun ds objets dont son éducation première l’a instruit, mais pour ce qui sort de l’épure, elle est d’une liberté et d’une inventivité qu’ginorent ses enfants, sauf le second de ses fils. Il a l’expérience de ce que produisent sa conversation, son attention à la nouveauté, son intuition de ce qui noue ou dénoue un commensal. Il la reçoit et l’associe plusieurs fois plusieurs semaines dans chacun des pays où il est affecté. Qund un soir, il a faim de rompre une abstinence intime, et qu’ensemble en cherchant le gîte d’étape dans un autre continent aux pays chacun immenses, sans que les distances en voiture lui fassent peur, ils aperçoivent des silhouettes sans doute vénales qui affichent de la disponibilité, elle l’encourage à y aller. Ce sera décevant. Elle interroge ses sœurs à l’orée d’un choix nuptial. S’ennuient-elles avec lui ? et au lit, peu importe l’heure, est-ce bien, est-ce vraiment le tout-compris, c’est-à-dire davantage et mieux que toute attente. Elle lui a dit que son frère est heureux, certainement, car… et ce fut, mais il tomba jeune en veuvage. Une photographi difficile à regarder, à accepter montre le fils orphelin de sa compagne, et sa mère rayonnante d’être à nouveau la seule pour lui. Ce qui avait été pendant dix ans l’enfance de ce dernier, l’enfant unique.

La troisième image fondatrice – après celle de la prière du soir et de sa mère nue – est plus durable, elle est de groupe, il en fait partie, c’est le scoutisme encore proche de ses origines, celles d’une guerre en version très cruelle, entre deux tribus étrangères au continent où elle se mène, un scoutisme de plein air, à culottes courtes et récitation de textes qui n’étaient pas puérils et qui lui sont revenus parce qu’ils ne l’avaient pas quitté. Chevalerie, hiérarchie et organisation d’une armée moderne, façons de croisades et exploration du plus naturel de provinces inconnues. Expérience d’entrer dans la danse, puis progressivement de la diriger, bonheur t facilité de l’équipe à références précises, communes. Il y éprouve la joie d‘obéir, celle de construire en bois ou en corde et de suivre, créer des itinéraires. C’est aussi l’uniforme, sa bauté et sa commodité,sa protection et le mettre ou l’abandonner, c’est bien changer de monde et de relation avec des mondes successifs. Le moine le sait bien, le vêtement liturgique est autre, il est respect aussi bien des fidèles que la banalité ne mobiliserait pas longtemps, que de Celui à honorer et vers lequel on s’avance, célébrant. Il apprend ainsi ce qu’une fonction peut conférer de tenue mentale à qui l’endosse et aussi à qui en st demandeur ou tributaire. Son rôle profssionnel avait été d’uniforme invisible, sans doute, mais le distinguant cependant. Serviteur d’une fonction, d’une tâche à l’année. Il apprend aussi ce qu’il est quand il lui revient d’animer, de commander, de réorganiser et donc d’écouter ceux dont il a la charge. La difficulté qu’il n’évaluera qu’en fin de carrière et à laquelle il apporte une réponse qui déplut à sa hiérarchie délocalisée, est de savoir ce dont on a la charge, exclusivement, au poiunt que ce l’on ne fera pas, manquera irrémédiablement. Tandis que d’ordinaire il est demandé dans la famille de cs métiers et de ces hiérarchies, de ne rien singulariser ni soi ni l’objet auquel se consacrer. Règle, ne faire et ne produire que ce d’autres ferront aussi bien sinon mieux. Il est hanté depuis le premier exercice de ses fonctions professionnelles, convaincu parce que l’inertie ou la timidité ou le manque d’empathie de ses collègues ou de son supérieur déterminent un vide à combler. A cela, il s’adonne comme en servce commandé, ce qui le met régulièrement en défaut. Son baptême en expression politique, il se l’adminustre lui-même puisqu’à son grand étonnement de bien plus qualifiés que lui ne se scandalisent, ne s’opposent ni n’expriment un jugement, q’attendent les circonstances.

Ces trois images, ces trois commencements, ces trois continuités jusqu’à présent le rencontrent attentif et silencieux. Il a conscience de recevoir, peut-être même cette reconnaissance constante ce qui lui st prodigué à longueur de vie, à tant d’occasions est véritablement sa posture naturelle. C’est ce qui le rend incapable de discerner s’il est heureux ou malheureux. Le choc seul rpovoque la conscience. Ce dont il souffre, c’est toujours des ruptures, d’un assèchement. Or, maintenu dans sa foi d’enfance et d’adolescence par une grâce qui ne dépend pas de lui et qui, à elle seule, l’assure de Dieu, il a constamment éprouvé que Celui-ci ne rompt pas, ne sèche pas, ne diminue ni Sa présence à volonté et appel de l’homme, de toute âme inquiète ou joyeuse de partager son état, ni Son don propre de tout faire comprendre, vivre et vouloir en Lui ar qui se confie  à Lui. C’est donc tout simple. La foi est son équilibre. Ni l’étoile des grands personnages avec leur superstition et leurs erreurs, ni une bonne conscience invincible. Il n’a pas reçu d’emploi spécifique dans le Royaume, il a perçu tardivement et sans protestation qu’il n’est appelé qu’à une vie d’apparence ordinaire, et même à un échec certain de sa carrière selon les critères de la société de maintenant, avec les pénalités financières qui entravent et gâchent souvent leur vie de famille. Mais cette vie-là, parce qu’elle est la sienne, le passionne et fait souvent suspense tant l’espérance est imaginative, précise : n’y a-t-il pas rencontré sa femme ? et leur fille n’en est-elle pas née et ne la partage-t-elle pas avec lui en se l’agrémentant ingénieusement, plus explicitement heureuse que sa mère. La suite l’intéresse plus encore, comme s’il n’en était pas l’auteur présumé.

Chaque jour a sa ponctuation, et ses années de célibat, d’interrogations amoureuses et professionnelles ont eu, régulièrement, leur exercice de bilan, d’inventaire et de prospective. Le religieux fait cadre et rythme. C’est maintenant, non compris les liturgies et mémoires instituées de la chrétienté, un moment à l’aurore ou à l’aube. Besoin de peu de sommeil, confondant même kes chiffres au cadran, il s’éveille le plus souvent dans le cafard, la constation de son néant et de sa stérilité selon les projets d’écrirure notamment qu’il s’est donné, parfois depuis longtemps qu’il a laissés dériver dans le non aboutissement ou le non commencement, ou celui de construire une cabane de ses seules mains pour la fillette mais à tarder tellement, elle sera adolscente quand le toit attendra encore. Il se déçoit, il est décevant, la hotte de ses lacunes et de ses erreurs accentue la voussure d’un dos que ses parents n’ont pas surveillé et fait corriher à temps. Il titube parfois à son lever, pas à cause de la pénombre mais parce qu’il a vieilli, ce qui lui rappelle que le temps de la fécondité s’abrège de plus en plus. lundi 21 avril 2014  10 heures 05-26 à  13 heures 20

Il arrive dans cet état lamentable aux textes du jour et à son clavier. Une demi-heure, souvent une heure. Il fait bilan de la veille, il opine politiquement, rapporte des conversations et des interjections au hasard des trajets d’école, des queues aux « grandes surfaces », d’un hall de médiathèque. Il rassemble pour balayer, oublier une fois que le stock a été monté. Jacob et ses troupeaux ayant repéré le défi de la nuit, et ne passant que dépouillé le cours d’au le séparant de l’inconnu, qui lui déboîtera une hanche mais qu’il vaincra. D’amour ? spirituel. Dieu de ses pères. Immanquablement, la consolation lui est donnée, pas en serviettes hygiéniques ou en pommade, mais en accueil et compréhension de l’état où il se trouve, l’y rejoignant au point que l’Ecriture, ce que les croyants lisent avec majuscules et respect, attente, coincide avec ce qu’il vient de vivre et ce qu’il va lui falloir entreprendre et le continue ou l’ancicipe. Il ne s’attribue rien, ne s’approprie aucun passage, les mots lui ont préexisté et ne s’effaceront même à sa mort. Il est accompagné, guidé, l’ouverture lui est montré, le terme de l’effort aussi. Moment de civilisation. Ce qu’il lit et prie à mesure, ainsi, il a commencé de le communiquer à sa femme, par le circuit de la virtualité. Selon des rencontres, selon des audiences, à des adresses groupées, à des personnes une à une, entrées quelqu’instant dans le champ de son temps vécu ou retrouvées d’années ou de situations lointaines, il envoie ce qu’il a noté et augmenté. Périodiquement, il questionne pour une participation qu’il ne souhaite pas machinale, et le courrier départ enregistre une statistique en baisse, puis l’étiage remonte, les plus bas à presque deux cent, les plus haut à plus de cinq. En « blog », il a fondé une paroisse virtuelle ce qu’il abait d’ailleurs proposé à l’ordinaire. Les lieux de grande chalandise où offrir un espace de silence et de repère. La communication et les échanges virtuels.Les phases alternent, celles du recueillement ou celles de l’opinion qu’il cherche à faire entendre.
Son confesseur, docteur en théologie morale, lui ferme l’officine du sacrement quand la transgression d’articles de catéchisme à vrai dire sujets à alternatives pour leur mode impératif, est manifste. Leur fille est un bébé-éprouvette ce qui lui est davantage reproché que l’avortement d’antan venu depuis la naissance de celle-ci au premier plan de son regret et aussi de sa culpabilité. Revenu au carrefour dépassé sans délibération que de céder à un instinct sans aucun motif ni repère que l’exécution accélérée d’un laide fuite, il voit bien qu’il n’a pas cherché en Dieu les forces pour respecter le mariage qu’il aurait alors consenti et pour demeurer fidèle à une femme, très aimée, toujours désirée mais qu’il trompe par attirance d’autres, par inconséquence. Il a construit sa lâcheté tout seul. Sa mère-même l’eût peut-être, probablement, retourné à proportion qu’elle-même devenant grand-mère d’un prodige pour elle certains, elle ne voyait de comparatif qu’avec l’un des plus grands musiciens de ce pays, pas lointain, et qui en est si riche, luxueusement, gratuitement riche. Il n’a pas prié, il n’a pas mené sa vie selon ce qu’il croit, surtout selon Celui à qui il croit. L’inconséquence caractérisant l’inconsistance est, à ce stade, le péché d’un désespoir apparemment sans sujet ni objet, mais en réalité négateur de Dieu.

Il n’a alors fait aucune retraite alors qu’au carrefour de fiançailles putatives ou ratées, il se précipitait vers des cloîtres que pourtant les moines se réservent, en organisant partout leur hôtellerie, son semi-négoce et sa cellule de recrutement, donc l’isolement qu’ils ont choisi dès leur probation. Il a récidivé quand carrière et amour avaient des noeuds trop serrés et se libellaient mal. Puis il a fait de l’entretien, du bien-être pour une introspection et des supplications, à tout prendre désintéressées. Monastères, laisons ad hoc. Des vérités dans sa jeunesse, des conseils pratiques au seuil de son troisième âge. Expressions que sa vie conteste, il en a connu bien davantage. Deux personnages surgissent à ces haltes, parfois longues à atteindre. Le premier dure dans sa vie près de xinquante ans, lui accorde d’abrd un agistère peu spirituel, très littéraire, parfis philosophique, déterminant en lui des pentes et parfois des exertises d’auteurs ou de thèmes qu’il n’aurait jamais gravies ou descendues comme il le fit, ajoutant fortement à des continuités presque native. Le moine à la physionomie étonnante de traits peu communs quoiue chacun soit doux, garda un humour tantôt d’une autre époque, tantôt eschatologique jusqu’à une mort le mettant – lui – en culpabilité. Les dernières conversations furent trop rares, il était souvent en retard et les kilomètres se comptent et se préparent, ne peuvent rien prétexter. Il a des désinvoltures dans ses affections le splus fortes qui font diagnostiquer un fort égoïsme, il le sait. L’ensemble du portrait est d’un homme qui ne s’accomplit et qui manque à la confiance qu’il devrait pas seulement inspirer mais confirmer. L’influence sera vite réciproque. Le lieu où le religieux d’influence au-dedans comme au-dehors d’un monastère prestigieux mais cerné, privé d’espace par un fleuve placide mais empêchant toute extension des bâtiments, ira en ermite est sa suggestion, appuyée par l’expérien de ce pays de dépouillement. Le cycle de la vie et le paroxysme de la fraternité s’interrompent quand leurs affinités, de nouvelles tolérances et un questionnement existentiel leur offraient de traiter ensemble presque tout, biographie, lectures et situation. Un homme d‘exception, aux défauts patents comme chez la plupart de cette troisième race que sont les célibataires, par choix ou par défaut d’attracivité.

Un autre, d’une congrégation proche apparemment. La liaison dure peu d’années, elle st une leçon d’émerveillement. Le religieux aime sa réactivité et peut-être est-il sensible au charme de ses courses, dragues et échecs, au roman tandis qu’il ne lui propose aucun itinéraire. Le premier lui avait fait trouver la réponse au mode affirmative, l’abandon de soi, en confiance, et la sainteté oour compte d’autrui et du monde, sans modèle. Avec en sus un peu de méthode pour lire et retenir, de tout. Celui-ci a autant de méthode, davantage même à regarder les rayons de ses archives, coupures de presse depuis cinquante ans sur ce qui affecte une vie sprirituelle et manière étonnante, unique de noter une auto-biographie de son acquiescement à Dieu, pas plus grandes que des cartes à réussite, des rectangles petits de linoléum rédigés au feutre, des idéogrammes, des abrégés, une œuvre d’art rien que par le scripturaire et la substance lapidairement donnée.

D’un troisième, devenu expert dans le contrôle périodique de marcheurs au spirituelle, il découvre par de rares phrases sur soi, la souffrance et la frustration d’un orphelin de père, ayant charge de sa mère, entrant ainsi dans une prestigieuse famille religieuse et vite mandaté pour actualiser et particulariser un des éléments du legs fondateur de cette compagnie (majuscule). L’homme est rude, les mains des battoirs, le visage plus sévère avec la jeunesse que dans l’âge. C’est ainsi qu’il écoute, appelle à la concentration, veut la sobriété. Il n’en est plus aux deux étendards, tournant du grand texte, et titre aussi du roman touffu d’un auteur sentant le fâgot, dont l’incroyance est un des thèmes, l’autre étant forcément l’amour, enjeu et occupation si humains. Périodiques, les retraites avec ce dernier ont ponctué sa vie, mais l’époque en est révolue, Dieu n’a plus de projets à évaluer pour lui. L’accompagnement au présent quotidien est devenu en quelques mois conjugaux la figure nouvelle et forte de Dieu, celle de la maturité humaine, celle de la vérité théologique sans doute, celle à quoi le fidèle qui a su l’incarnation divine et la porte, se reconnaît. Pas par les tiers, mais de lui-même. lundi 21 avril 2014  14 heures 43 à  15 heures 34

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