Chapitre IX
L'autel intérieur
Les trois souvenirs de sa toute
première enfance l’ont constitué. Des moments ou des images ? N’en pas
décider rétrospectivement, puisque c’est un reçu. Sans ce cachet, sans ce
caillou brûlant et doux comme celui de l’Apocalypse à son front, sur sa langue,
il ne serait pas qui il est. Ce qui ne peut s’imaginer par personne. S’il nous
est difficile de concevoir Dieu tel qu’Il est, il doit être bien plus difficile
pour Dieu-même de Se concevoir n’étant pas Dieu. La machine mentale n’est pas
matrice ni outil de notre vie d’âme.Qu’est le spirituel ? la langue de son
pays, de son atavisme a l’humour de donner, à loisir, un autre sens à ce mot,
celui du sourire, et l’ange au tympan secondaire de la cathédrale des rois a ce
sourire, et qui est plus spirituel que lui ?
Le soir, le quatuor familial, sa
chambre d’enfant, fenêtre sur cour, en contre-bas et en face, souvent un
vêtement masculin accroché à un porte-manteau aux persiennes métalliques,
balance, il croit que c’est un pendu, horreur et habitude, le berceau en bois
aux roues grossières, énorme, celui de son nounours, cousu main, sous
l’Occupation, les jouets ont dû être rares. Raflés ? comme… ils prient,
son père, sa mère, son aîné, il est le second de deux, avant de l’être comme
encore aujourd’hui de neuf… c’est lui qui récite… au chevet de sa mère
mourante, près de cinquante ans plus tard, il récite la même gentille
invocation, txt puéril, pensée universelle, mais toute fidélité est adulte. A
présent, le soir encore, au chevet de sa fille, le lit de sa propre mère
recouvert d’une toile joyeuse à ramage au lieu du sévère velours rouge, le lit
permanent mais changeant d’apprêt et ayant peut-être trouvé son ultime
affectation. Les peluches par dizaines, elle suce son pouce comme il l’a sucé,
le gauche évidemment, elle dort, lumière d’ambiance organisée. La prière
ensemble. Même solitaire, la prière est universelle, à tous âges d’une vie et
de l’humanité. Le paradis, le bonheur ne sont pas conevables, quels qu’en soient
leurs versions, si tous – absolument tous – n’y sont pas. La résurrection de la
chair, celle des morts moins compliquée que celle des corps flétris par la
vieillesse, car que choisir comme temps pour cette grâce. Où est ? quand
est ? notre corps idal, notre visage d’accueil ? Nous en portons
chacun l’idée, je crois, mais sommes incapables de nous dessiner nous-mêmes.
Nous avons dû, forcément, être créés. Ce n’est pas une hypothèse. Lundi 21 avril
2014 08 heures 55 à 09 heures 20
De la prière du soir et en famille,
tout s’est déduit comme un état de nature selon un programme génétique. En fond
d’un chapelle de collège, une fois par semaine pour les toutes petites classes,
il regarde monter de la foule, il ne distingue pas le prêtre, l’hostie ronde et
blanche, il en sait l’importance et se blottit la tête dans les bras, il a déjà
appris que la meilleure salutation à adresser à Celui qui vient, est l’aveu
prosterné de Thomas, le jumeau. Jumeau e qui, sinon de tous les incroyants
devenant crédules. L’action de grâces, la dizaine de minutes après la messe
quelle qu’en soit la chalandise, des décennies de communion fréquente, de
liturgie servie en enfant de chœur unique dans un renfoncement de la grande
chapelle à son collège, un légendaire d’actualités nationales commentées en
même temps que s’écoutent des récits de la Passion dans une pénombre organisée
dans la petite chapelle du petit collège, des jeux médiévaux du drame chrétien
au parvis de la cathédrale, en île de la cité, île sur fleuve. En trinité, sa femme,
leur fille, ont assisté au cœur de la vieille province qui fait cap pur tout un
continent, à ce jeu mais sur scène. Un Christ balbutiant de douceur et d’amour,
mais très prenant, attractif, autant qu’une interprétation télévisée pendant
ces soirs-ci de Pâques. La douceur est toujours la plus forte, mais pour
qu’elle naisse et persiste, il faut le surnaturel. Il attendra longtemps, et y
reviendra comme à la question de sa vie, quelques mois avant leur mariage, une
vocation sans distinguer si elle doit être religieuse ou sacerdotale. L’absence
de réponse vaut traquille et aimante négation, bourrade vers un état de vie
dont il ne distingue et ne veut rien pendant des années que les circonstances –
ou la physiologie de l’adolescence sans bourgeons mais lourde de rêves qui ne
s’interprètent pas mais se reconnaissent à l’éveil. D’une liturgie
explicitement à sa charge de célébrant, ce qui ne lui sera jamais donné, il
passe donc à celle d’un encensement des lèvres et par des caresses très lentes,
très précautionneuses, effleurant à peine ce qui est à survoler mais à très
basse, infime altitude, du corps féminin, à la fois autel et bras ouverts de la croix. Corps en
beaucoup de version, multiplicité tenant à qui, aujourd’hui musée ou
vivier ? Presqu’autant en diversité et en statistique, la rencontre de
religieux ou de prêtres, comme si l’amitié dans sa vie avait surtout été celle
de spécialistes de son contraire, le masculin-féminin, le consacré et l’errant.
Enquête pour découvrir la définitive, c’est-à-dire la vraie. Enquête sur
soi qu’est toute retraite religieuse (spirituelle) même si la conclusion n’a
pas, à son égard, changé de décennie en décennie, un envoi en mission, en
confiance, au dehors puisque l’autel intime ne s’abîme jamais malgré crime et
distractions, prédations et abus. Un nombre, mais des âmes et des histoires
autant analogues qu’une femme rhabillée jusqu’à la prochaine fois. Ce ne sont
pas les deux versions de l’humanité, pas plus que le malheur est l’inverse du
bien-être ni le mal-être l’empêchement la conscience du bonheur. Les années
l’ont fait passer, sans transition, d’une interminable initiation à la sérénité. C’est un
homme seul très accompagné, souvent reçu, sauf dans son état de vie
professionnelle où les mentors ne le reconnaîtront jamais pour la fratrie. Ce qui lui a
manqué. La liberté a souvent pour condition une des formes de la pauvreté et la
solitude a un rayonnement fait, aussi souvent, de lumière noire. Au soleil des
milieux de vie, entre jeunesse et vieillesse, qui s’en rend compte. Pas d’ombre
portée au sol. Et de nuit, les constellations s’identifient par habitude quand
l’heure est habituelle.
La seconde image est brève. Il se
trompe de porte, ou il le fait exprès, il a quatre ans, la salle-de-bains
ménagée dans le fond d’un couloir ouvrant une fenêtre sur cour, elle aussi,
ouvrant sur sa chambre d’enfant également, ouvrant enfin sur le salon,
puisqu’elle est d’origine un fond de couloir. Sa mère est nue, échevelée, brune
au ventre et à la tête, elle crie, il a mal fait, ils n’en parleront jamais, il
regrette non le geste, l’inadvertance, ce ne fut pas curiosité, mais qu’ils
n’en aient pas parlé. Il lui aurait dit qu’elle était belle, très certainement,
et que sa beauté de corps, pas trop blanc, incolore pourtant, le marquerait.
Ses yeux qui étaient un regard, souvent fixe quand elle souffrait des péchés de
son fils et savait le lui dire, sans le violenter. La bouche était belle,
grande, généreuse. Sa femme vraie et définitive a beaucoup de sa mère, mais
n’ayant pas connu celle-ci, préfère tenir de la sienne, en comportement
sacrificiel. Il ne veut pas de cette pente et ce qu’il affronte pour leur suite
de vie, est de l’en arracher. Médication et pays où l’emmener, le bonheur qui
est une autre appréhension du temps. Ce pays n’est pas loin, elle qui promenait
les chiens dans leurs courts voyages de fin de semaine, tandis qu’il était
entrée et demeurait dans une église de hasard pour la messe dominicale, consent
désormais à l’exercice. Ils ne s’en entretiennent pas, mais c’est elle qui
apprend à leur fille ce rythme hebdomadaire de la vie. Formules de la
petite enfance reproduites à la troisième génération, offices en famille même
si, au contraire de son enfance, ils ne sont pas onze, parents et enfants,
endimanchés et parfumés, chaussures des filles faites au blanc, et ses frères
comme lui en chaussettes hautes, mais trois, père, mère, fille. Elle lui
reproche de ne pas mettre une chemise belle ou ne pas soigner son pantalon pour
ce moment-là. Elle s’habille avec soin, il aime sa silhouette et ce soin, elle
apprête leur fille, de même. L’église de bourg a son charme et son
recueillement. Il a longtemps pensé que le milieu d’une vie chrétienne devait
être une communauté homogène d’intelligence et de société. Il a changé, le
péché de haine, de critique, d’envie, en fait le péché de n’accepter aucune
différence, se commet en
paroisses, en territoires ou tout vient et où les diversités sont de nature,
générations, métiers, revenus. Là est l’épreuve de la vie, là se joue l’écoute
de la charité et de l’amitié. Donc ni pour une nation quand celle-ci est
manifstement une construction spirituelle et politique, ni pour une foi
religieuse, il ne doit y avoir des communautés, sauf à constituer une personne
morale avec un objet qui ne soit pas universel, et encore l’ouverture et un
principe d’accueil doivent défendre d’elle-même, de l’orgueil, de l’égoisme, du
racisme en fait, la miniature de monde ainsi fondée et entretenue.
Sa mère, toute d’admiration pour ses
propres parents, surtout pour la femme de son père, un père qui ne nomme dans
l’arbre généalogique assez conséquent, que les mâles et refuse à ses filles la
chevalière portées souvent dans ce niveau de société… est rigide pour chacun ds
objets dont son éducation première l’a instruit, mais pour ce qui sort de
l’épure, elle est d’une liberté et d’une inventivité qu’ginorent ses enfants,
sauf le second de ses fils. Il a l’expérience de ce que produisent sa
conversation, son attention à la nouveauté, son intuition de ce qui noue ou
dénoue un commensal. Il la reçoit et l’associe plusieurs fois plusieurs
semaines dans chacun des pays où il est affecté. Qund un soir, il a faim de
rompre une abstinence intime, et qu’ensemble en cherchant le gîte d’étape dans
un autre continent aux pays chacun immenses, sans que les distances en voiture
lui fassent peur, ils aperçoivent des silhouettes sans doute vénales qui
affichent de la disponibilité, elle l’encourage à y aller. Ce sera décevant.
Elle interroge ses sœurs à l’orée d’un choix nuptial. S’ennuient-elles avec lui ?
et au lit, peu importe l’heure, est-ce bien, est-ce vraiment le tout-compris,
c’est-à-dire davantage et mieux que toute attente. Elle lui a dit que son frère
est heureux, certainement, car… et ce fut, mais il tomba jeune en veuvage. Une
photographi difficile à regarder, à accepter montre le fils orphelin de sa
compagne, et sa mère rayonnante d’être à nouveau la seule pour lui. Ce qui
avait été pendant dix ans l’enfance de ce dernier, l’enfant unique.
La troisième image fondatrice – après
celle de la prière du soir et de sa mère nue – est plus durable, elle est de
groupe, il en fait partie, c’est le scoutisme encore proche de ses origines,
celles d’une guerre en version très cruelle, entre deux tribus étrangères au
continent où elle se mène, un scoutisme de plein air, à culottes courtes et
récitation de textes qui n’étaient pas puérils et qui lui sont revenus parce
qu’ils ne l’avaient pas quitté. Chevalerie, hiérarchie et organisation d’une
armée moderne, façons de croisades et exploration du plus naturel de provinces
inconnues. Expérience d’entrer dans la danse, puis progressivement de la
diriger, bonheur t facilité de l’équipe à références précises, communes. Il y
éprouve la joie d‘obéir, celle de construire en bois ou en corde et de suivre,
créer des itinéraires. C’est aussi l’uniforme, sa bauté et sa commodité,sa
protection et le mettre ou l’abandonner, c’est bien changer de monde et de
relation avec des mondes successifs. Le moine le sait bien, le vêtement
liturgique est autre, il est respect aussi bien des fidèles que la banalité ne
mobiliserait pas longtemps, que de Celui à honorer et vers lequel on s’avance,
célébrant. Il apprend ainsi ce qu’une fonction peut conférer de tenue mentale à
qui l’endosse et aussi à qui en st demandeur ou tributaire. Son rôle
profssionnel avait été d’uniforme invisible, sans doute, mais le distinguant
cependant. Serviteur d’une fonction, d’une tâche à l’année. Il apprend aussi ce
qu’il est quand il lui revient d’animer, de commander, de réorganiser et donc
d’écouter ceux dont il a la
charge. La difficulté qu’il n’évaluera qu’en fin de carrière
et à laquelle il apporte une réponse qui déplut à sa hiérarchie délocalisée,
est de savoir ce dont on a la charge, exclusivement, au poiunt que ce l’on ne
fera pas, manquera irrémédiablement. Tandis que d’ordinaire il est demandé dans
la famille de cs métiers et de ces hiérarchies, de ne rien singulariser ni soi
ni l’objet auquel se consacrer. Règle, ne faire et ne produire que ce d’autres
ferront aussi bien sinon mieux. Il est hanté depuis le premier exercice de ses
fonctions professionnelles, convaincu parce que l’inertie ou la timidité ou le
manque d’empathie de ses collègues ou de son supérieur déterminent un vide à
combler. A cela, il s’adonne comme en servce commandé, ce qui le met
régulièrement en défaut. Son baptême en expression politique, il se
l’adminustre lui-même puisqu’à son grand étonnement de bien plus qualifiés que
lui ne se scandalisent, ne s’opposent ni n’expriment un jugement, q’attendent
les circonstances.
Ces trois images, ces trois
commencements, ces trois continuités jusqu’à présent le rencontrent attentif et
silencieux. Il a conscience de recevoir, peut-être même cette reconnaissance
constante ce qui lui st prodigué à longueur de vie, à tant d’occasions est
véritablement sa posture naturelle. C’est ce qui le rend incapable de discerner
s’il est heureux ou malheureux. Le choc seul rpovoque la conscience. Ce dont
il souffre, c’est toujours des ruptures, d’un assèchement. Or, maintenu dans sa
foi d’enfance et d’adolescence par une grâce qui ne dépend pas de lui et qui, à
elle seule, l’assure de Dieu, il a constamment éprouvé que Celui-ci ne rompt
pas, ne sèche pas, ne diminue ni Sa présence à volonté et appel de l’homme, de
toute âme inquiète ou joyeuse de partager son état, ni Son don propre de tout
faire comprendre, vivre et vouloir en Lui ar qui se confie à Lui. C’est donc tout simple. La foi est son
équilibre. Ni l’étoile des grands personnages avec leur superstition et leurs
erreurs, ni une bonne conscience invincible. Il n’a pas reçu d’emploi
spécifique dans le Royaume, il a perçu tardivement et sans protestation qu’il
n’est appelé qu’à une vie d’apparence ordinaire, et même à un échec certain de
sa carrière selon les critères de la société de maintenant, avec les pénalités
financières qui entravent et gâchent souvent leur vie de famille. Mais cette
vie-là, parce qu’elle est la sienne, le passionne et fait souvent suspense tant
l’espérance est imaginative, précise : n’y a-t-il pas rencontré sa femme ?
et leur fille n’en est-elle pas née et ne la partage-t-elle pas avec lui en se
l’agrémentant ingénieusement, plus explicitement heureuse que sa mère. La suite
l’intéresse plus encore, comme s’il n’en était pas l’auteur présumé.
Chaque jour a sa ponctuation, et ses
années de célibat, d’interrogations amoureuses et professionnelles ont eu,
régulièrement, leur exercice de bilan, d’inventaire et de prospective. Le
religieux fait cadre et rythme. C’est maintenant, non compris les liturgies et
mémoires instituées de la chrétienté, un moment à l’aurore ou à l’aube. Besoin
de peu de sommeil, confondant même kes chiffres au cadran, il s’éveille le plus
souvent dans le cafard, la constation de son néant et de sa stérilité selon les
projets d’écrirure notamment qu’il s’est donné, parfois depuis longtemps qu’il
a laissés dériver dans le non aboutissement ou le non commencement, ou celui de
construire une cabane de ses seules mains pour la fillette mais à tarder
tellement, elle sera adolscente quand le toit attendra encore. Il se déçoit, il
est décevant, la hotte de ses lacunes et de ses erreurs accentue la voussure
d’un dos que ses parents n’ont pas surveillé et fait corriher à temps. Il
titube parfois à son lever, pas à cause de la pénombre mais parce qu’il a
vieilli, ce qui lui rappelle que le temps de la fécondité s’abrège de plus en plus. lundi 21 avril
2014 10 heures 05-26 à 13 heures 20
Il arrive dans cet état lamentable aux
textes du jour et à son clavier. Une demi-heure, souvent une heure. Il fait
bilan de la veille, il opine politiquement, rapporte des conversations et des
interjections au hasard des trajets d’école, des queues aux « grandes
surfaces », d’un hall de médiathèque. Il rassemble pour balayer, oublier
une fois que le stock a été monté. Jacob et ses troupeaux ayant repéré le défi
de la nuit, et ne passant que dépouillé le cours d’au le séparant de l’inconnu,
qui lui déboîtera une hanche mais qu’il vaincra. D’amour ? spirituel. Dieu
de ses pères. Immanquablement, la consolation lui est donnée, pas en serviettes
hygiéniques ou en pommade, mais en accueil et compréhension de l’état où il se
trouve, l’y rejoignant au point que l’Ecriture, ce que les croyants lisent avec
majuscules et respect, attente, coincide avec ce qu’il vient de vivre et ce
qu’il va lui falloir entreprendre et le continue ou l’ancicipe. Il ne
s’attribue rien, ne s’approprie aucun passage, les mots lui ont préexisté et ne
s’effaceront même à sa mort. Il est accompagné, guidé, l’ouverture lui est
montré, le terme de l’effort aussi. Moment de civilisation. Ce qu’il lit et
prie à mesure, ainsi, il a commencé de le communiquer à sa femme, par le
circuit de la
virtualité. Selon des rencontres, selon des audiences, à des
adresses groupées, à des personnes une à une, entrées quelqu’instant dans le champ
de son temps vécu ou retrouvées d’années ou de situations lointaines, il envoie
ce qu’il a noté et augmenté. Périodiquement, il questionne pour une
participation qu’il ne souhaite pas machinale, et le courrier départ enregistre
une statistique en baisse, puis l’étiage remonte, les plus bas à presque deux
cent, les plus haut à plus de cinq. En « blog », il a fondé une
paroisse virtuelle ce qu’il abait d’ailleurs proposé à l’ordinaire. Les lieux
de grande chalandise où offrir un espace de silence et de repère. La
communication et les échanges virtuels.Les phases alternent, celles du
recueillement ou celles de l’opinion qu’il cherche à faire entendre.
Son confesseur, docteur en théologie
morale, lui ferme l’officine du sacrement quand la transgression d’articles de
catéchisme à vrai dire sujets à alternatives pour leur mode impératif, est
manifste. Leur fille est un bébé-éprouvette ce qui lui est davantage reproché
que l’avortement d’antan venu depuis la naissance de celle-ci au premier plan
de son regret et aussi de sa culpabilité. Revenu au carrefour dépassé sans
délibération que de céder à un instinct sans aucun motif ni repère que
l’exécution accélérée d’un laide fuite, il voit bien qu’il n’a pas cherché en
Dieu les forces pour respecter le mariage qu’il aurait alors consenti et pour demeurer fidèle à une femme, très aimée, toujours désirée mais qu’il trompe par
attirance d’autres, par inconséquence. Il a construit sa lâcheté tout seul. Sa
mère-même l’eût peut-être, probablement, retourné à proportion qu’elle-même
devenant grand-mère d’un prodige pour elle certains, elle ne voyait de
comparatif qu’avec l’un des plus grands musiciens de ce pays, pas lointain, et
qui en est si riche, luxueusement, gratuitement riche. Il n’a pas prié, il n’a
pas mené sa vie selon ce qu’il croit, surtout selon Celui à qui il croit.
L’inconséquence caractérisant l’inconsistance est, à ce stade, le péché d’un
désespoir apparemment sans sujet ni objet, mais en réalité négateur de Dieu.
Il n’a alors fait aucune retraite alors
qu’au carrefour de fiançailles putatives ou ratées, il se précipitait vers des
cloîtres que pourtant les moines se réservent, en organisant partout leur
hôtellerie, son semi-négoce et sa cellule de recrutement, donc l’isolement
qu’ils ont choisi dès leur probation. Il a récidivé quand carrière et amour
avaient des noeuds trop serrés et se libellaient mal. Puis il a fait de
l’entretien, du bien-être pour une introspection et des supplications, à tout
prendre désintéressées. Monastères, laisons ad hoc. Des vérités dans sa
jeunesse, des conseils pratiques au seuil de son troisième âge. Expressions que
sa vie conteste, il en a connu bien davantage. Deux personnages surgissent à
ces haltes, parfois longues à atteindre. Le premier dure dans sa vie près de
xinquante ans, lui accorde d’abrd un agistère peu spirituel, très littéraire,
parfis philosophique, déterminant en lui des pentes et parfois des exertises
d’auteurs ou de thèmes qu’il n’aurait jamais gravies ou descendues comme il le
fit, ajoutant fortement à des continuités presque native. Le moine à la
physionomie étonnante de traits peu communs quoiue chacun soit doux, garda un
humour tantôt d’une autre époque, tantôt eschatologique jusqu’à une mort le
mettant – lui – en culpabilité. Les dernières conversations furent trop rares,
il était souvent en retard et les kilomètres se comptent et se préparent, ne
peuvent rien prétexter. Il a des désinvoltures dans ses affections le splus
fortes qui font diagnostiquer un fort égoïsme, il le sait. L’ensemble du portrait
est d’un homme qui ne s’accomplit et qui manque à la confiance qu’il devrait
pas seulement inspirer mais confirmer. L’influence sera vite réciproque. Le
lieu où le religieux d’influence au-dedans comme au-dehors d’un monastère
prestigieux mais cerné, privé d’espace par un fleuve placide mais empêchant
toute extension des bâtiments, ira en ermite est sa suggestion, appuyée par
l’expérien de ce pays de dépouillement. Le cycle de la vie et le paroxysme de
la fraternité s’interrompent quand leurs affinités, de nouvelles tolérances et
un questionnement existentiel leur offraient de traiter ensemble presque tout,
biographie, lectures et situation. Un homme d‘exception, aux défauts patents
comme chez la plupart de cette troisième race que sont les célibataires, par
choix ou par défaut d’attracivité.
Un autre, d’une congrégation proche
apparemment. La liaison dure peu d’années, elle st une leçon d’émerveillement.
Le religieux aime sa réactivité et peut-être est-il sensible au charme de ses
courses, dragues et échecs, au roman tandis qu’il ne lui propose aucun
itinéraire. Le premier lui avait fait trouver la réponse au mode affirmative,
l’abandon de soi, en confiance, et la sainteté oour compte d’autrui et du
monde, sans modèle. Avec en sus un peu de méthode pour lire et retenir, de
tout. Celui-ci a autant de méthode, davantage même à regarder les rayons de ses
archives, coupures de presse depuis cinquante ans sur ce qui affecte une vie
sprirituelle et manière étonnante, unique de noter une auto-biographie de son
acquiescement à Dieu, pas plus grandes que des cartes à réussite, des
rectangles petits de linoléum rédigés au feutre, des idéogrammes, des abrégés,
une œuvre d’art rien que par le scripturaire et la substance lapidairement
donnée.
D’un troisième, devenu expert dans le
contrôle périodique de marcheurs au spirituelle, il découvre par de rares
phrases sur soi, la souffrance et la frustration d’un orphelin de père, ayant
charge de sa mère, entrant ainsi dans une prestigieuse famille religieuse et
vite mandaté pour actualiser et particulariser un des éléments du legs fondateur
de cette compagnie (majuscule). L’homme est rude, les mains des battoirs, le
visage plus sévère avec la jeunesse que dans l’âge. C’est ainsi qu’il écoute,
appelle à la concentration, veut la sobriété. Il n’en est plus aux deux étendards,
tournant du grand texte, et titre aussi du roman touffu d’un auteur sentant le
fâgot, dont l’incroyance est un des thèmes, l’autre étant forcément l’amour,
enjeu et occupation si humains. Périodiques, les retraites avec ce dernier ont
ponctué sa vie, mais l’époque en est révolue, Dieu n’a plus de projets à
évaluer pour lui. L’accompagnement au présent quotidien est devenu en quelques
mois conjugaux la figure nouvelle et forte de Dieu, celle de la maturité
humaine, celle de la vérité théologique sans doute, celle à quoi le fidèle qui
a su l’incarnation divine et la porte, se reconnaît. Pas par les tiers, mais de
lui-même. lundi 21 avril 2014 14
heures 43 à 15 heures 34
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