mardi 22 avril 2014

Changement de signe - 2ème registre chapitre 10 - l'affiche



Chapitre X

L’affiche




On ne se raconte que du dehors, même et surtout pour le plus intime. Pas du camouflage, mais l’instrument manque de perspicacité et de compte-rendu. Le propre de la vieillesse est qu’elle s’affiche. lundi 21 avril 2014  15 heures 40  Elle se manifeste quand elle n’est plus relative mais absolue.

Le premier épisode l’avait ouvert à autrui, lui avait signifié qu’autrui peut l’intéresser malgré une différence sensible, clle de lâge. Jusqu’à poser sa main sur la sienne, il n’avait pas discerné qu’elle soit plus jeune, bien plus jeune que lui. Elle n’était qu’une jeune femme, elle n’était pas de tant d’années plus jeune, même si rétrospectivement ils n’étaient séparés que de quinze ans. Mais à trente à peine, la différence est là. A près du double, il avait été requis, puis progressivement ébloui par quelqu’un de cet âge-là encore et même un peu moins, elle avait dix-sept ans et demi, ce qui faisait plus de trente-trois ans d’écart, mais cette jeunesse ne la caractérisait pas et n’était pas pour lui ce qui l’attirait. Scène de théâtre puis désir d’une beauté simple, le quinquagénaire qu’il était devenu n’avait pas d’âge, au moins vis-à-vis de lui-même puisqu’il débutait en nouvelle phase de sa carrière, toutes avances maintenues, tandis que le dos des deux mains, sa droite et la gauche pour celle de la jeune fille à la voix de nez et drôle, enfantine vraiment, lui avait montré, très visuellement, très physiquement, cette différence. Allait-il la vivre comme une séparation et un interdit, la chance ? la providence ? une sensualité disponible, sans précautions ni boniment avait apporté la réponse, il lui plaisait, leurs âges les rapprochaient puisque c’étaient les leurs, elle acquiescé à sa main, remontant la ligne sous-bois d’un sexe odorant de quasi-rousse et près de dix ans avaient suivi, les âges s’étaient rejoints, elle avait eu trente ans et elle n’avait perdu que sa disponibilité sans que ni l’un ni l’autre n’en souffre. C’est le temps, non les années qui séparent les amants quand la présence manque. La dernière venue, offerte, choisie, elle aussi avait eu trente ans et, au loin, allait vers les quarante.

Il n’y eut pas de reprise avant ces années-ci. Ce fut l’effet de la glace, celle de la salle-de-bains. Il regretta de n’avoir pas noté à mesure les signes d’affaissement de la chair à son corps. Depuis longtemps, ce qui était morphologie et non érosion, deux plis symétriques couraient à son dos, pour souligner les omoplates à la façon de bretelles défaites et pendantes. Deux plis en sus des habituelles commissures. La tendance à une calvitie peu visible jusqu’il y a peu, remontait à son adolescence. Il avait lutté dès qu’en se passant la main dans les cheveux, il avait senti de la peau grasse et non une forestation soyeuse. Bataille gagnée puisque de visage il gardait un fronton, net, blanc sans transparence sauf à contre-jour pour la toilette, une fenêtre dont la glace renvoyait l’image en même temps que celle de son visage et de son buste, petite salle d’eau encombrée tandis que celle, à l’étage, produisait le corps presque entier. Ce qui commença fut le flasque des avant-bras, puis des plissures disvisant ce qui était homogène aux commissures des aisselles. De dos, moins aisé à voir, il lui semblait que les fesses gardaient leur rebond et leur rebiquant. Les joues, nettement ovales, prirent de l’angle de part et d’autre du menton. Le cou avait des colliers discrets mais l’ensemble restait tenu uniquement en cylindre avec l’avancée du menton, de la tête bien volontaire jusqu’à ce qu’apparaisse comme une sorte de laisser-aller d’un rideau comblant et tendant l’angle du cou et de la tête. Cela donnait une allure de véhémence et d’une avancée encore plus visible, qu’on pouvait croire voulue, même suppliante, à la tête qu’il avait toujours en précession, en quête, en curiosité. Une sorte d’étai ou de lien nouveau, comme s’il en était besoin. Le corps, travaillé selon un plan qu’il ne pouvait examiner ni contester contradictoirement, lui présentait une aventure propre à son matériau, à la chair. Le dernier cisèlement avait fait apparaître un nouvau trait, encore ténu, sous ses yeux, sous les semi-poches de ss réveils, sous les griffes partant des racines du nez et débutant un vol vers les pommettes encore lointaines. L’itinéraire allait emprunter quelle plaine pour y laisser quels sillons, demain… Les mains avaient un teint changeant, la peau se cartonnait par endroit et suivant qu’il en tendait une ou appyait ses doigts sur quelque surface pour faire angle avec le dos, celui-ci devenait une peau accidentée, s’émancipant d’un chair qu’il ne retrouvait qu’au contraire en serrant les ongles au coeur de la paume. C’était ainsi. Seuls, les oreilles, le nez ne décollaient pas de l’ancien portrait, ni chute du lobe, ni épaississement de la figure de proue.

A cette première inspection du regard, il y avait maintenant deux ou trois ans, le sensible était le point du présent et non la date d’inroduction de nouveau traits sur le crayon du portrait, le modelage ne faisait pas mesurer le temps, s’était ajouté du texte, soudainement. Il vieillissait plus qu’il n’avait vieilli, mais les outils de joie dans l’existence et pour les relations entre humains ne lui manquaient pas. Peut-être étaient-ils viagers, et y aurait-il un abandon de tout en même temps, y compris de la respiration, ce qui ne fait aucun dommage jusqu’au jour où c’est bien à cela qu’il faut consentir our recevoir en échange la consolation d’un certificat de maturité : oui, c’est bien vers ce jour-là, celui de notre mort, qu’il avait marché, qu’il aurait marché. Jusques-là, un profil intact qui avait séduit et servirait donc encore, un sexe à volonté mais sur commande exclusive. Il n’était plus dédié à quelques-unes de ses propensions, à une pente longtemps appréciée et vérifiée à chaque rencontre. Le désir était doublement exaucé, il avait du charme, il emballait même si’il ne se rendait pas compte tant sa présentation était en demande, non en prévision ou en affirmation, et il donnait suite si l’étreinte, la démonstration du désir et la satisfaction de qui accepte d’en être l’objet et le prétexte, étaient au programme. Il avait donc vécu d’abord une réelle libération. La fidélité conjugale lui avait été facile parce que son début d’âge l’émancipait des anciennes courses et peines. Libido et érection réservés pour qui de droit, nulle envie d’aller se planter ou s’ébanler ailleurs et pour une autre. Libéré, enfin, il l’était de lui-même et de plusieurs décennies d’errance. Il goûtait tout simplement qu’appartenir à la femme nuptiale était la paix la plus durable, la construction d’un vrai repos. Enfin, le présent et l’offert lui suffisaient et le comblaient.

Rien d’ssentiel ne lui était donc retiré et à reprendre visuellement ou en souvenir, des images d’antan, lui nu quand il photographiait l’amante ou le modèle  déshabillés avant lui, il savait bien que l’épaississement de son corps, plus dans le vague, dans la présentation de face s’était très anciennement installé. Les kilogs certes, la lourdeur des jambes et des bras pour des longueurs de bassin n’étaient pas de date lointaine, mais le souffle vite court, la sensibilité lourde des chevilles étaient récents. N’étant adonné à aucun sport, il n’avait mémoire d’aucune performance. Dans les journées de marche, pleine ou montagne de ses adolescences scoutes, il tenait la distance mais jamais la tête du groupe. Nageant, il n’était jamais le premier ni vraiment rapide. Il avait cependant de la réserve, les brevets et diplômes de sauvetage avaient été faciles à obtenir, il pouvait des heures d’affilée tenir au bureau à traiter ou bien l’intégralité de quelque chose difficile ou clore bien des tâches. En réunion, il pouvait rester le mieux éveillé même si la nuit prolongeait tout. Sans doute, des petits ajuvants comme ces baumes orientaux aux ailes du nez. L’arthrose repérable sur radio avait été palliée dès son apparition, les escaliers ne lui étaient pas douloureux et les crampes aux cuisses  ou à certains doigts, il les avait rssenti dès son enfance, de même que de très douloureuses crampes d’estomac. Une dizaines d’interventions dans l’abdomen en dix ans à peine avait certes détendu ridiculement toute ceinture musculaire, mais le ballonnement avait été tardif, ne le ridiculisait pas encore. Il pensait même à écrire, pour la distraction, les souvenirs de sexe et d’érection serviable d’un sexagénaire – le jeu de mots avait été rpris sans qu’il ait publié le sien, par un hebdomadaire non spécialisé mais voulant de l’affichage – un sexagénaire secourant un peu tout le monde en mal de soins corporels, de caresses partout ou à des endroits peu chéris s’il n’intervenait. Récit où tout figurerait sauf le doute sur sa capacité à honorer et servir. Pleinement, fermement, à répétition chaleureuse. C’était d’ailleurs ce qu’il vivait avec son unqiue et lui administrait sans solliciter de demandes ni de plan d’attaque. Elle approuvait dès la seconde étape, gonflée alors de bouche, changée de regard et avec du texte puis des postures de remerciement.  mardi 22 avril 2014  10 heures 38 à 11 heures 5I

La main de jeunesse à peine adolescente, il ne l’avait regardée que quand celle-ci l’avait guidé au choix d’un plaisir tout pratique, laissant la communion se faire par médiatisation, ce qui le laissait en appétit et en attente. A présent, il eût mieux vu ce qu’est en chair un devenir à ses seuls commencements. Le lisse, la douceur, une homogénéité de couleurs à peine distinctes les unes des autres. La vieillesse se tache, se boursoufle ou s’aplati de sécheresse. Il songeait parfois à ce que chacune était devenue d’apparence. Les compagnonnages et les mariages les modifiaient-elles d’âme ? sinon comment ? en quoi ? Des réunions qu’il avait organisées pour qu’entre collégiens d’un demi-sièvle, ils se retrouvent, lui avaient montré que certains, très peu, n’avaient physiquement été quittés d’aucun trait de leur enfance, que d’autres avec lesquels il avait partagé émotions et affinités avec l’intimité que fait entrevoir une extrême pudeur physique entre garçons ne sachant du corps et d l’autre corps s’il est féminin, que presque rien, le retrouvaient indifférent, voire hostile. Les aspérités, les douceurs de l’amitié s’appliquaient autrement, trouveraient par des hasards nouvaux des champs de communication. Pouvait-il en être de même avec celles qui l’avaient tant occupé, en densité d’aventure du cœur davantage qu’en durée calendaire ? L’exploration avcait tourné court et avec joliesse, celles qu’il atteignait de correspondance déclinait de substituer un visage pour un autre. Pour quel âge et quelle apparence – de perfection, forcément – allait-on ressusciter. De ses camarades, certains intacts lui faisaient tâtonner sur ce que produit la vieillesse pour d’autres. Il commença de croire que le démantèlement était intérieur, que tout était résultat s’il devait ne s’agir que d’apparence.

Il avait raison quand presque sans transition, il passa de sa norme personnelle du « toujours prêt » à de la faiblesse lui faisant manquer le but, c’est-à-dire l’huis de l’aimée. De l’ablation de la prostate et de l’incontinence qui va avec, il était revenu en peu de mois et sans s’interroger sur le miracle. Le voici qui prie de le recevoir. A fléchir puis ne plus réussir, il a amené sa partenaire conjugal à appréhender plus la tristesse de l’échec, que l’échec même. Une consultation à laquelle elle ne vient pas, lui fait entendre non des conseils pour le troisième âge au masculin, mais l’histoire de la praticienne, elle-même, pas très gratifiée parce que mal accompagnée et pâtissant d’une ascendance leu unifiante. Elle formule que le désirant doit être désiré mais ne donne aucune recette. Le médecin traitant, son contemporain, à trois mois, fraternel, dépressif, déespérant qu’il produise enfin la biographie d’un grand homme telle qu’il lui en avait parlé au début, moins intime, de leur relation et qui le diagnostique surtout comme une personnalité se détruisant par dispersion, gaspillage et diffluence, met sur le compte de la dépression – cela encore, sinon universellement – les ratées. Un remède par voie bucal suppose soit d’être imbibé pendant des semaines ce qui prépare à tout, mais pas la partenaire, soit d’être physiologiquement apareillé pour des fins imprécises si la même, qui a toujours dormi habillée et qui n’aime guère paraître nue, sauf à l’instant où la pensée ne suit plus le regard, se refuse, les prétextes et motifs ne manquant pas. Il est sur le sable, en compagnie donc d’une certaine ombre : la vieillesse. La libération tourne à l’emprisonnement, la libido devient virtuelle, l’imagination trafique des situations et des protagonistes fabuleux ou attendrissants mais, à croiser n’importe quel minois ou à abandonner, pas par distraction, son regard sur un dos émouvant, ou une buste personnel, typé, il se condamne. Même si – ce qui n’est plus du tout son envie depuis leur mariage et sa paternité – une cour brève et peu compromettante l’amenait au seuil du seuil, c’est-à-dire au dernier moment où se décide l’étreinte et l’entrée en bonheur, en sensations cosmogonique, en résurrection et ascension de toute une vie touchée par la grâce de l’instant, il doit conclure à la démission pour ne pas décevoir, pour ne pas s’exposer pour ne pas pencher de la tête et de l’intime.

Le renoncement n’est plus une joyeuse consécration qui garde toutes ses propriétés, il est devenu une pétrification de toute la vie à venir, qui peut encore être longue. Certains jours, il constate qu’il n’a plus de sexe. Entre les glandes ad hoc, sous le duvet bien moins dense qu’au féminin, il a disparu celui qui faisait tronc, union, antenne, moyen royal, jamais banal parce qu’il est unique l’instant, quand la danse est toute dans la tête et que suivent les sexes épousés et désormais inséparables, sexes devenus jumaux tant le plaisir vient du même rythme et des mêmes sensations faisant se ressentir les corps entiers et se partager tout, sexe gentils, dociles, puis éprouvés, éreintés, tangeants, précaires mais encore assurés, et de plus en plus. La jeunesse, quel que soit l’âge de ses titulaires, n’est telle que par ce qu‘elle commence. Et il ne peut plus rien commencer que de se souvenir. La mémoire ne qualifie nullement de miracle, pas davantage de nature ce qu’il a vécu, date après date, durée ou coup de lance. L’imagination lui déconseille tout retour, toute tentative. Conquérir quoi ? sinon l’oubli d’une des manifestations de la vie en nous, plus insistante et précise en forme de sexe qu’en habit d’âme, celui-là immense, multiforme, multidimensionnel. La cohérence de tant d’années passées fait face à une nouvelle explication du parcours. Il pressent que ce n’est pas une chute, il évalue que ce n’est pas une question de sentiment amoureux ou d’organisation conjugale. Il se retrouve à un point du mystère humain aussi abscond qu’avant son initiation dont d’ailleurs il n’avait rien ni souhaité ni imaginer par avance. Il apprend l’improviste comme résolution des équations quand on sait encore moins les écrire que les résoudre. Il sent qu’on lui a fait tourner court, mais qui ? quoi ?

Au dehors, où il n’y a pas de sexe, pas de vieillesse non plus car au sortir de la classe quand il vient reprendre leur fille, les camarades de celle-ci pourraient être ses petits-enfants et leurs parents ses enfants. Il ne s’en ressent ni diminué ni autre. Quand il lui fallait, dans les premiers temps de leur fille, préciser n’être pas le grand-père mais le père, il riait intérieurement. Avec son avant-dernière rencontre au féminin, il avait joué de même, qu’elle ne dise ni son âge à elle, ni leur différence  datatation, car on ne qustionn jamais une femme sur son année de naissance. Il n’est honteux de son corps, alors même qu’il n’en a jamais été fier, ne l’a d’ailleurs ni entrenu ni remercié de lui faciliter le contact et le relationnel car la beauté n’handicape que Narcisse pas l’homme habitué à une apparence et aux contingences de l’identité autant sociale qu’esthétique, que par égard pour sa fille. Plage et piscine. Or, celle-ci s’émeut de la pilosité de son père, pas de son embonpoint ni de la tombée du buste, de dos comme de face, et elle n’en réclame pas moins les jeux d’eau, les courses et bourrades, les farces et réapparitions sous-marines. Et puis personne ne sait, ne peut supposer qu’il n’est plus capable puisque son regard peut fixer celle avec qui il tient conversation à la barrière de l’école, dans les transports publics, en face à face parfois qui ne s’organisent pas mais se vivent.

La leçon vient et donc la seconde étape de la libération qu’il avait cataloguée. Le temps ne l’avait usé que pour une seule raison et par un seul outil, le plus corrodant possible et qu’il lui avait confié : il attendait, il scrutait, il supputait qu’apparaisse ce qu’il attendait, avait toujours imaginé et dont il collectionnait les esquisses pour être sûr et vérifier. Rien n’était venu. Au mieux, il avait répété ou transposé quelques premières images, le catogan, la blondeur, un geste de main propre à l’entourer, le rassurer sur tout à propos de lui-même plus que de la nouvelle venue. Vieillir et sous la forme crûe d’abattements de sommeil en milieu de journée ou vraiment tôt en début de soirée, car il vacillait depuis peu sur son écritoire, cédant des heures à la vie et en prenant autant à son sommeil pour se dégager d’un état de demi-conscience ne produisant rien, pas même une hallucination ou une mise en veille. L’ordinateur auquel il avait d’abord refusé son acceptation, attendait. Le dialogue ne faisait pas même un de ces écrits automatiques, parfaits de syntaxe et inouis d’inadéquation, qu’antan il retrouvait à l’ouverture du clavier. Le cycle des nuits et jours cahotait. Il s’éveillait, très peu d’heures après s’être allongé et la semi-veille, inconfortable, ne lui apaportait rien que de la fatigue. Encore des médicaments ? Pourtant, il était ravivé, retrouvait une prestesse qu’il comprenait encore moins que ses alourdissements et impotences, quand un dépaysement, l’inconnu lui arrivait ou répondait à une recherche qui n’avait pas eu originellement cet objet. Une ville où il n’était jamais venu, un spectacle et surtout, à l’occasion des liturgies de sa religion et de son expérience personnelle du spirituel, une pénétration dans des compréhensions globales, certaines, fondées et voilà qu’il plantait la tente de son âme, jouxtait l’éternité et se sentait magnifique parce que tout simplement il reflétait la nouveauté en même temps qu’une harmonie, une cohésion. Il redécouvrait ce qu’il avait si souvent inventorié en sa jeunesse et tant que son adolescence avait reculé devant la quarantaine, la cinquantaine, la soixantaine, le mariage, la paternité : la beauté qui est totalité mais reste toujours à compléter de l’adhésion ou de l’analyse de celui et celle qu’elle fascine. Il résolvait alors sans combat, sans instrument, sans même repérer quelque prise que ce soit, le grand secret qui put devenir mystère, c’est-à-dire promesse. Une existence indépendante de tout début, de toute altération était à sa portée, œuvre ou personne, âme ou chose en idée comme en matière, qui ne se confrondrait jamais avec lui, qui ne l’agresserait pas mais se proposait inexplicablement à l’accompagner. Il y reconnaisait – là – la réciprocité de lumière et de reflet. Il se trouvait de plus en plus souvent que la compagnie de sa femme, de leur fille confirmait ce trouble de rencontrer la parfaite adéquation, qui ne permet aucune appropriation mais augmente, agrandit, apprfondit, éterniser celle et celui qui s’y abandonne. Les mots pour décrire ce qui se vivait alors en eux trois auraient empêché le partage. La communion était un fait, elle est toujours un fait, aucun moyen ne provoque ou ne protège une rencontrer. L’autre, vivant ou non, mais créé portait au domicile le plus intime de leur histoire, le conxentement de Dieu à leur existence et à ce qu’ils en faisaient, se donner la main, se percevoir mutuellement. Il lui avait fallu beaucoup vieillir pour trouver ces lieux et ces modes.

La glace est vide parce qu’elle le reflète et ne le dépasse pas. Elle ne dit rien de la résurrection, elle n’apprend rien sur la naissance, c’est la mémoire qui fait miroir. Il l’avait tant cherché dans le corps féminin, il l’éprouvait de plus en plus dans la liberté de la prière qui ne dépend que de Dieu, Celui-ci heureusement caché. L’expérience d’une cathédrale de béton fine en chacun de ses éléments porteurs, lumineuse en chacune de ses fenêtres surtout les plus petites dans d’immenses superficies mates, avait produit une des formes de l’éternelle rencontre qui est forcément retrouvaille. Une autre toute juvénile avait été après qu’il ait tenu dans ses bras, son enfant nouvelle née de quelques quarts d’heure, l’initiation de celle-ci au ski, des deux ans aux huit ans. La joie d’avoir la responsabilité de l’équilibre dans l’instant, de l’apprentissage pour la suite et cela vait marché, avancé, produit que désormais elle le guidait, le précédait, l’attendait, l’encourageait. Plus jeune de cinquante ans, c’eût été impossible. Il alla la chercher à sa sortie de classe. Convocation des amies de cœur ou de concurrence pour les anniversaires, confiance des visages, charme aussi, naturel enfin de ce qui entre adultes serait séduction mais n’est pas. Il avait su ce qu’est la jeunesse, il se perdait s’il cherchait à définir la vieillesse qui n’en est ni l’envers, ni le répondant, ni le symétrique. Il pense que son corps-même fermera cette parenthèse des quelques coups du gong ou de l’horloge, de la vibration du temps au réel. mardi 22 avril 2014  15 heures  à 16 heures 40



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