Ecrit à Christian .
jeudi 29 Octobre 1964
Cher
malade,
permets
à un bien portant
si
ce n’est pas trop léchant
de
pleurer cette grippe
qui
nous prive l’un comme l’autre
de
longues marches dans les êtres
merveilles
qui nous frappent.
Il
me semble que la forêt,
fait
ses plus jolis apprêts
uniquement
pour nous plaire.
Au
rendez-vous qu’elle nous donne,
au
carrefour du Capitaine
il
n’y aura que désert.
Mais
tout sera prêt et beau.
Tout
sera vert, rouge, bleu d’eau.
Tout
flambera de jaune, de roux.
Les
allées s’en iront, cendres,
couvertes
par des feuilles tendres
qui
voleront dans l’air doux.
L’automne
sera là, fidèle,
qui
écartait d’un coup d’aile
quelqu’oiseau
déjà fidèle.
Les
arbres, la forêt sont à nous ;
le
ciel, parfois blafard et mou,
nous
contera son Dieu.
Ah !
qu’il eût fait bon et chaud
de
goûter tous ces cadeaux,
avec
toi, et aussi Philippe.
De
boire le grand silence
que
parfume toute la danse
des
couleurs. Mais c’est la grippe.
Cher
malade.
Ecarte
bien vite, ces phrases
je
n’ai pas de solides bases
en
matière de rythmes et de rimes…
Mon
affection voulait te redire
avant
que ton grand mal n’empire.
Dors :
santé sera ta prime.
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