Mardi 6 Octobre 1964
Hier soir, arrivée de
Marie-Françoise [1] dont je
comprends mal la personnalité.
Recopié dans Le Figaro une phrase du Père Jansens
(mort hier) demandant que les Jésuites ne laissent pas tomber la
contemplation. C’est effectivement une véritable respiration.
J’attends toujours de savoir
si oui ou non, il me faudra être à Paris samedi prochain. Serai-je en « vacances »
jusqu’à la Toussaint ?
[2]
Pour l’instant, guère envie
d’écrire. Dialogue silencieux avec Dieu. Même lorsqu’il n’y a pas de « sensation »
de paix, je suis quand même en paix/ Dieu ne me perd pas de vue depuis quelques
années et son regard me fait vivre, même quand je lui suis infidèle, et que mon
action de grâces est plus tournée vers moi – qui n’existe pas – que vers Lui
qui est ma vie.
Pris à la bibliothèque, deux
autres livres de Merton : Les chemins de la joie, Marthe,
Marie et Lazare. J’ai provisoirement abandonné Semences de contemplation
qui m’a déjà apporté beaucoup de choses. Je le fais d’aillurs sur le conseil de
Merton : « Croire que vous êtes en quelque sorte obligé de suivre l’auteur
du livre, jusqu’à sa conclusion personnelle serait une immense erreur. Il peut
arriver que sa conclusion ne s’applique pas à vous. Dieu veut peut-être que
vous terminiez à un autre endroit. Il a peut-être prémédité de vous accorder
une grâce toute différente de celle dont l’auteur suggère que vous pouvez avoir
besoin », p. 113
Le cas de ce passage de la p. 108 est typique de ce qu’avance Merton. Aujourd’hui, frappé « Le sentiment de la présence de Dieu est
tout aussi véritablement une chose créée qu’un verre de bière… L’attachement à
des choses spirituelles est par conséquent tout autant un attachement que l’amour
immodéré pour d‘autres choses ».
Mon seul désir doit être
Dieu. Ne jamais chercher les moyens plus que la fin. Chérir les moyens, c’est
refuser la fin. « Quand te verrai-je face à face ? ».
Accorde-moi d’être « toujours prêt ».
[1] - ma
cousine Detours, épouse Gougeon en Juillet 1969 et précocement décédée en
Juillet 2001, laissant trois garçons et une fille – fille unique de la sœur aînée
de ma mère, mariée sur le tar à un « gentleman farmer », authentique baron,
à Montréal dans l’Aude, elle est à la fois ma première amie de petite enfance
et ma grande amie de notre maturité, en confidence et confiance mutuelle –
caractère fort et grande intelligence, mais qui n’a pas voulu succéder à son
père, lui aussi précocement décédé, en Avril 1967, dans l’exploitation des
terres ancestrals : vigne, colza, maïs sur fond de Pyrénées et avec l’accent
catalan
[2] - je suis venu à
Carcassonne, chez mon grand-père maternel, faire quelques révisions pour le
concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et j’attends les
résultats de l’écrit
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