dimanche 5 octobre 2014

journal intime d'il y a cinquante ans


                                        Lundi 5 Octobre 1964


Me suis confessé.
Longs conseils du vieux prêtre qui me confessait. J’ai cru qu’il n’en finirait jamais. Et pourtant, j’ai rarement compris aussi bien que la Pénitence était un sacrement, qu’il me fallait être persuadé de son efficacité. Il m’a décrit le sacrement, et montré son origine dans le sang du Christ versé pour nous. C’était bredouillant, il se répétait. Parfois, c’était ridicule. Mais le Seigneur était en lui et en moi. J’ai vraiment rencontré le Christ. Joie des sacrements. Ce sont vraiment des gestes du Christ qui répondent à la demande que nous faisons. A la fin, un véritable dialogue intérieur s’est entamé : nous prierons l’un pour l’autre. La pénitence que j’ai dû réciter n’a été qu’une action de grâces.

A chaque fois que je sens que ma vie s’oriente vers le sacerdoce, je ressens les sacrifices que cela impose. Ces temps-ci, c’est la pensée du sacrifice de la chair qui m’est le plus présente. Caresses, étreinte, union : toutes choses que je ne connaîtrai pas, pour mieux goûter l’essentiel.

Pensé beaucoup à Christian, ces jours-ci. Ma plus grande joie serait qu’il devienne religieux, que je le sache empli de la joie qui m’anime que nous vivions la même vie. C’est ce que je demande au Seigneur ce soir. Comme je me suis attaché à lui [1].


[1] - magnifiques yeux gris, sur-doué scolairement et artistiquement, excellent chef de patrouille scoute, Christian B. aura une vie tout autre, y compris conjugalement et familialement que celle à laquelle je m’attendais et que je lui  souhaitais. Notre relation est aujourd’hui distendue mais peut reprendre (5 X 14)

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