samedi 26 juillet 2014

poèmes au Brésil - 11 -




Paraphrase de l’unité



Comme ceux qui, dans la danse adolescente,
s’émeuvent et sont heureux par la seule pensée
qu’ils ont chacun le regard au loin par l’épaule
de l’autre, du bonheur, tendres par la seule
sensation de la tendresse, silencieux par la
seule rumeur d’une musique liquéfiant les gestes
et les voix dans un même scintillement qui s’arrête
trop tôt,
ainsi le fantasme féminin des deux sexes en elle,
jouant entre eux à travers d’elle qui les y a
introduits de sa main des fesses à son ventre,
ou cet autre de contempler l’amant qu’elle a
trouver  la grimace de la joie dans l’étreinte
d’une autre qu’elle lui apporte ou lui permet,
ainsi les courses miennes et de bien de mes frères
de confidence vers des facilités et des surprises
organisées par un hasard docile et des acceptations
vite évidentes,


l’homme et la femme liés seulement par leurs
mains quand ils ont quitté le paradis maternel
ou divin, ont chacun à leur façon ou suivant leur
nature, leur vocabulaire, le dessin imprimé
en leur tête – d’histoire ou d’imagination,
d’en haut ou de leur âme - ,
toutes les images des miroirs multiples et
réfléchissants,
Que ni homme ni femme ne croit l’autre
volage ou uni,
ils ont leur ressemblance dans la liberté qu’ils
nomment tentation, dans la proposition qu’ils
éludent plus facilement s’ils sont femme,
moins aisément s’ils sont homme, et encore
les vocabulaires et les natures ne sont pas ceux
du corps, mais d’une identité autre.

Pourtant ce qui passe dans les airs ainsi
est l’envers de la lumière,
car si cet homme et cette femme  ne se savent
tels, homme et femme , que leurs mains jointes
pour la marche au vif soleil et la montée
aux nuits fraternelles,
c’est bien qu’en eux ils portent – vraie croix  –
la difficulté mais l’inexpiable nostalgie
de l’unité dont ils sont pour chacun le moyen
cardinal.
Au-dedans des mille et mille tabernacles
n’attend et ne resplendira qu’un seul sacrement.

Ils passent les instants et les regards et la
dispersion qu’ils font, ils passent les autres
qui se ressemblent,  nous ressemblent,
elle passe même la curiosité du dévoilement :
l’unité achevée et voulue bribe à bribe n’avait
à craindre que le souvenir des autres unités
qui ne furent plus.




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