Ascenseur
Le
chambranle d’une porte,
l‘encoignure
d’un ascenseur,
le regard
qui vient et précède,
le prénom
d’aventure
et voici la
très jeune fille
qui paraît
femme,
qui paraît
âme
et qui
arrête la pensée et la voix
de l’adulte
sévère.
qu’il est
conventionnellement impossible
le dialogue
entre des générations et les âges,
qu’il
semble si pur que rien ne puisse s’
atteindre
entre deux êtres séparés par le verre
comme au
parloir des lieux de religion ou de pénitence.
Mais les yeux de velours aux couleurs de l’automne
Mais les yeux de velours aux couleurs de l’automne
tiennent la
durée et l’espace de rencontre,
ais le rose
aux joues et aux fronts
quand la
parole est dite et la joie
l’avoir
revue – et personne autre – redite,
jettent le
pont et oublient les précipices.
Nulle main
ne peut se tendre – sans doute,
mais la
pensée et le coeur peuvent revenir.
Le
chambranle d’une porte au logis familial,
l’encoignure
d’un ascenseur entre les frères,
Sont-ils
pas simplement, si quotidiens,
le cadre
voulu, choisi du futur souvenir,
et la
mémoire plus tard, comptant sur les doigts,
dira
peut-être à l’un que c’était la dernière rencontre
et à
l’autre que ce fut la première.
Ainsi se vit-on la veille d’un anniversaire…
Ainsi se vit-on la veille d’un anniversaire…
Rio de Janeiro, 28 Avril 1985
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