vendredi 18 juillet 2014

poèmes au Brésil - 3 -



Ascenseur


Le chambranle d’une porte,
l‘encoignure d’un ascenseur,
le regard qui vient et précède,
le prénom d’aventure
et voici la très jeune fille
qui paraît femme,
qui paraît âme
et qui arrête la pensée et la voix
de l’adulte sévère.


qu’il est conventionnellement impossible
le dialogue entre des générations et les âges,
qu’il semble si pur que rien ne puisse s’
atteindre entre deux êtres séparés par le verre
comme au parloir des lieux de religion ou de pénitence.
Mais les yeux de velours aux couleurs de l’automne
tiennent la durée et l’espace de rencontre,
ais le rose aux joues et aux fronts
quand la parole est dite et la joie
l’avoir revue – et personne autre – redite,
jettent le pont et oublient les précipices.


Nulle main ne peut se tendre – sans doute,
mais la pensée et le coeur peuvent revenir.
Le chambranle d’une porte au logis familial,
l’encoignure d’un ascenseur entre les frères,
Sont-ils pas simplement, si quotidiens,
le cadre voulu, choisi du futur souvenir,
et la mémoire plus tard, comptant sur les doigts,
dira peut-être à l’un que c’était la dernière rencontre
et à l’autre que ce fut la première.
Ainsi se vit-on la veille d’un anniversaire…

Rio de Janeiro, 28 Avril 1985

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