lundi 21 juillet 2014

poèmes au Brésil - 6 -



Variations a posteriori sur
         un espace vierge

Il y a dans ma vie un espace et une forme qui
doivent être de toi, sinon par quel tropisme
irai-je sans cesse vers toi, qui n’es ni là
ni joie ni pleur, qui eût les pleurs du linceul
à nos premières fois,
et qui a aujourd’hui parfois les rides et les
traits d’une lassitude que je sais et que j’y
ai mis.


Ton visage tu me l’as dit est la parole que tu
réclames quand nus nous allons vers ce chemin
qui nous unissait et qui n’a plus de sens pour
toi si je ne te redis le sourire de nos premières
enjambées.


Il n’y aura plus notre chevauchée si je ne t’
épouse, et l’épouse est comme une prairie de cette
grande Amérique : on ne la quitte, même en regardant
le ciel, parce qu’il la reflète.

5 Avril 1985

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