mercredi 30 juillet 2014

poèmes au Brésil - 15 -



Ton habitation en moi


Le matin n’effaçait aucun contour,
le blanc de la nuit ne se défaisait pas,
l’absence avait toujours ses volumes
et le paysage restait celui de la faim,
le jour n’organisait aucun simulacre,
je gardais fermés les yeux
pour continuer ce rêve précis où
tu aurais pu habiter.


Dans les lumières sans origine qui donnent
aux aurores les plus franches couleurs
de l’imaginaire et de l’hésitation,
il me semblait que tous les passés,
tous les passages en moi,
comme les écharpes de la vie,
comme des larmes de l’existence,
les précisions de la présence et de la fusion
venaient s’enrouler  à mon esprit et à ma taille
pour m’assurer que tu continuais d’être.


Je calculais les pas intérieurs du futur,
les pas que nous ferions ensemble
et je meublais ce qu’il faudrait disposer
pour lutter à la naissance la déception,
à la mort les larmes de l’instant perdu,
je supputais tout ce qui ne serait pas idéal,
je savais la fête et ses annonces,
je avais la dislocation des retours,
je voulais l’éternité de la joie qui a
d’autres noms pour nous, l’étincelle
cueillie, le visage qui précède tout,
j’entendais les mots et les mains, les
sensations comme une palpitation lourde de
nos cœurs en désir, je tentais d’avance
que les murailles soient définitives
qui retiendraient l’eau du bonheur,
qui borderaient le fleuve initié par ta venue.

Je croyais ces matins qui n’effaçaient rien
à ton habitation en moi de corps et de volonté
car ta présence me bat plus vrai que le cœur.




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