Ton habitation
en moi
Le matin
n’effaçait aucun contour,
le blanc de
la nuit ne se défaisait pas,
l’absence
avait toujours ses volumes
et le
paysage restait celui de la faim,
le jour
n’organisait aucun simulacre,
je gardais
fermés les yeux
pour continuer
ce rêve précis où
tu aurais
pu habiter.
Dans les
lumières sans origine qui donnent
aux aurores
les plus franches couleurs
de
l’imaginaire et de l’hésitation,
il me
semblait que tous les passés,
tous les
passages en moi,
comme les
écharpes de la vie,
comme des
larmes de l’existence,
les
précisions de la présence et de la fusion
venaient
s’enrouler à mon esprit et à ma taille
pour
m’assurer que tu continuais d’être.
Je
calculais les pas intérieurs du futur,
les pas que
nous ferions ensemble
et je
meublais ce qu’il faudrait disposer
pour lutter
à la naissance la déception,
à la mort
les larmes de l’instant perdu,
je
supputais tout ce qui ne serait pas idéal,
je savais
la fête et ses annonces,
je avais la
dislocation des retours,
je voulais
l’éternité de la joie qui a
d’autres
noms pour nous, l’étincelle
cueillie,
le visage qui précède tout,
j’entendais
les mots et les mains, les
sensations
comme une palpitation lourde de
nos cœurs
en désir, je tentais d’avance
que les
murailles soient définitives
qui
retiendraient l’eau du bonheur,
qui
borderaient le fleuve initié par ta venue.
Je croyais ces matins qui n’effaçaient rien
Je croyais ces matins qui n’effaçaient rien
à ton
habitation en moi de corps et de volonté
car ta
présence me bat plus vrai que le cœur.
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