lundi 28 octobre 2013

changement de signe (004) - fiction politique - chapitre II en cours d'écriture



Changement de signe


« premier jet » d’une fiction politique
voir aussi http://lireecrire.blogspot.com  littérature : notes de lecture & écrits inédits


 
Chapitre 2


en gestation - sera triplé de "volume" dans la matinée de demain mardi


Journal du Président

Au palais, ce matin du  samedi 19 Octobre 2013

J’ai été crédible hier soir…même si la presse de ce matin, disant sa surprise (ce qui ne me flatte pas rétrospectivement) le répète et le détaille, sans pourtant donner ds citations de ce que j’ai dit, qui soient particulièrement convaincantes, davantage que ce que j’ai ressassé ces dix-huit mois… je le ressens autrement. Je me suis senti assuré, pas du tout en logique de discours, pas même en spontaanéité – totale – de ma prise de parole. J’ai reçu tout de suite, en moi-même, l’assurance que je répondais à une attente. Le seul fait d’apparaître, de dire que je comprends, que je me comprends au sens d’avoir fait fausse route, ce que tous savaient mais ne disaient pas, autour de moi, non que je sois craint ou révéré, mais je suis le président de la République et le moment a son poids d’éternité et de définitif acquis pour chacun de mes collaborateurs, ce que – j’en suis sûr et je l’ai donc proclamé – savaient les Français. Porte close pendant dix-huit mois, après cinq ans de ballottement crânement expliqué à des amnésiques par un homme du seul instant.

Oui, je suis crédible parce que je vais correspondre strictement à leur attente. Bien plus qu’en campagne électorale et le soir de mon élection où l’on évaluait mes propositions et leurs chances d’application. J’en étais détaché par les électeurs. Il a été répété que l’élection présidentielle est celle d’une personne, d’une personnalité, non le choix d’un programme. Oui, mais l’ombre portée par le prédécesseur que je devais surclasser m’a servi. J’étais, je serai dfférent. Cela suffisait. Or, mais avec plus de méthode, d’ensemble et de continuité, je fais exactement ce qu’il disait faire, même si son gouvernement, lui-même aussi étaient discontinus. Sa personnalité écrasait, l’a écrasé. Qulques jours de campagne en plus, me doublait-il ? je ne suis pas d’un naturel pessimiste comme François Mitterrand qui redouta, pendant les dernières semaines de sa campagne en 1981, un second tour entre les deux candidats de la droite tant Jacqus Chirac était pétulant. Je ne l’ai pas vu, les sondages sur ma popularité ne m’ont pas inquiété, l’inertie des chiffres pour nos déficits et pour nos demandeurs d’emploi, pas davantage. Je crois être passé en quelques heures, hier, d’une imperméabilité aux résultats de ce que je faisais à une sensibilité à mon dédoublement intime : que fais-je donc à la tête de ce pays que j’aime et qui ne m’aime plus, me méprise, je crois bien…Robotisé par la fonction, par l’ambiance à laquelle semblent obéir tous mes homologues ? J’ai soudain senti que j’étais inutile. Pour beaucoup, un empêchement ! Nous ne vociférons pas comme Hynkel, mais nous tenons de la place, nous empêchons de voir, moi et ceux que je reçois ou que je vais voir, avec cette habitude que je dois secouer de conférences de presse conjointes au cours de laquelle nous nous hélons à distance en nous dandinant dvant des tablettes hautes pour bureaux de poste : elles durent plus que les conversations à évoquer ou résumer. Ne plus rien dire, mieux nous connaître, nous concerter, comploter contre ce que nous savons ou découvrons de mécanismes bien plus performants que tous les efforts demandés à nos contribuables et à nos entreprises.

J’ai été ainsi poussé à intervenir, mais ce que j’ai dit m’est venu à mesure, du seul fait que j’étais hors programme, inattendu, pas préparé, et les fidèles à Arte, non plus. Télévision, télépathie, est-ce étudié en ce sens ?

Sans doute, y a-t-il tout à faire, à poser, à inventer puisque nos dix-quinze ans, vingt ans depuis l’échec d’une gauche conséquente mais pilonnée n’ont pas trouvé la bonne voie. Hier soir, j’ai ressenti que ce n’est pas affaire de programme, ni même de décision éclairée. C’est d’être ensemble qu’il s’agit. La page blanche de V.G.E. interprétant sa prise de fonctions et, selon lui, l’inauguration de tout un avenir différent d’un passé auquel il avait pourtant tellement collaboré ? Non, l’entrée de tous en politique, pas les badauds de la journée du patrimoine que j’ai eu plaisir à accueillir ici. Non, autrement. Je crois que c’est le travail pour ce soir.

Test de retour à mes vœux initiaux, ce qu’on appelle la françafrique. Je déjeune avec le président mauritanien, qui n’en revient pas que ce privilège lui soit accordé. Il ne s’attend pas à ce que je vais lui dire. Faute d’avoir été renseigné par ce qui est organisé et fonctionne à l’identique depuis des années et que je n’ai pas inventorié… il n‘y a pas même eu de mise à jour des instructions reçues de mon prédécesseur par nos ambassadeurs, je décide de me fier à mon épistolier, il a diffusé au maximum et en ligne, au moins en Afrique de l’ouest le pasage pertinent de mon improvisation au balcon de Tulle [1], je sais que l’on ne doit pas parler de balcons dans ma ville d’élection [2]. Nous avons généralisé les chefs d’Etat africains, c’est le cas lorsque le pouvoir vient d’un coup de force militaire, ils sont plus différents les uns des autres que mes homologues européens parce qu’ils sont moins encadrés, ou pas du tout, par des notes et « éléments de langage ». « Il n’est pas de la sagesse du roi de… », c’est ainsi, selon ce que j’ai lu rue Saint-Guillaume d’un début manuscrit de thèse d’histoire : sujet, la politique de Vergennes et son influence sur Louis XVI. Mon camarade avait copié à la main les manuscrits de l’armoire de fer, désormais conservées aux Archivs nationales. De la psychologie de mon commensal de tout à l’heure, je n’ai aucune clé. Il m’est écrit que – citation  . Soit ! mai il regarde souvent le bout de ss souliers et j’ai préféré qu’il n’y ait pas de communiqué à la suite de notre première conversation ici. Il avait cherché à m’obtenir au téléphone la veille de mon entrée en fonctions croyant que j’invitais des homologues pour le moment d’invstiture, j’ai raccroché quand je l’ai entendu. Nous parlerons des élections qu’il organise et je vais lui demander d’y surseoir pour qu’elles ne soient pas bâclées : il l’a déjà fait pour proroger des assemblées qui lui étaient attachées avant même son coup de force. Je vais tout simplement lui faire comprendre que nous savons la corruption du principal collaborateur de mon prédécesseur pour que nous reconnaissions sa prise du pouvoir. Entrée en matière dès les carottes rapées et l’eau d’Evian de notre déjeuner à quatre, son ambassadeur eu sur le métier mais efficace pour empêcher l’inscription sur ls listes électorales des Mauritaniens originaires de vallée du fleuve Sénégal, rive droite, et ma collaboratrice pour l’Afrique, sans illusion sur notre hôte.

Ce soir, parler moyens et institutions. Comment faire ? pour n’être pas ennuyeux. Ici, successivement nous le sommes tous. Trop longs, usés par des déclarations et des explications à tout événement. Ou bien casser quelque chose ? de ce conformisme. Pas du délayage.

Lundi  28 Octobre 2013 –  22 heures 30 à 23 heures 40
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[1] - texte du 6 Mai 2012

[2] - note sur les pendaisons de 1944

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