Ce soir, glisser dans un sourire
Ah !
ce soir glisser dans un sourire
que tu sois
vieille ou jeune,
je veux
dire vieille de huit jours déjà d’amour,
ou jeune de
nos dix ans de saveur,
glisser
ensemble dans l’étui de notre science,
dans la
coulée de nos connaissances et de nos consentements,
glisser
dans un sourire comme on se laisse aller dans
les
courants à préférer la noyade, le tournis, le
vertige,
ah !
l’immédiateté du sommeil pour te revoir
rêve précis
de mon enfance qui dort sous ce toit d’homme,
corps et
ventre et seins et mains et cheveux de femme,
sans
description, sans presque d’odeur,
sans forme
véritable que le murmure de l’océan
quand il
arrange sa vague jusqu’à prendre la couleur
de cette
grève qu’on nomme là-bas la plage
et ici
l’immensité unie
quand les
amants ainsi redevenus
s’entreregardent
sans ouvrir les yeux ni la lampe
et que les
mains errent et effleurent,
que les
reliefs sont des passages,
que les
paroles sont des retours
et que le
souffle de la nuit ne vient pas du dehors
mais du
sommeil qui se prépare et borde encore
le rêve que
nous souhaitions et qui fut
par ce
sourire de toi dont à présent
je fais
mémoire, puis provision, enfin écho.
Ah ! ce
soir, penser c’est forcer ta présence.
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