Hymne à celle
qui vient
L’amour a
des confiance,
l’amour a
des pas,
l’amour
aime les fleurs,
l’amour a
son chemin,
elle vient,
elle vient, des plages
et des
mers, des cieux et des montagnes,
par delà le
ruisseau des lits,
par delà
les reliefs des nuages,
par delà le
rond du soleil et la fierté de la lune,
elle vient
d’amour nu.
Il est des
fois où tu ne venais qu’à moitié,
puisque tu
repartirais,
il est des
fois qui sont présentes encore
de ce passé
dont tu ne veux plus.
Autrefois,
si longtemps et si loin qu’a
poussé la
racine de notre amour,
tu
attendais songeuse aux rideaux blancs
de
l’appartement familial,
aucun son,
aucune image, aucune couleur
que ton
attente, ton visage et le profil
de ton
corps qui se mit nu une première épreuve
celle de l’ esthétique
que nous allions apprendre
ensemble,
la photographie de cette robe
particulière
de la mariée au collier de cou
et aux
mains de sexe, simplicité de la femme
debout à sa
fenêtre, tournant désormais le dos
aux
lumières et au dehors, contre le jour
puisque
l’amant, puisque l’amour avaient franchi
les
escaliers et le seuil.
Il est des
fois encore présentes qui étaient hier
où je
doutais de ta voix et de tes gestes
du poids de
ton âme et de la certitude de notre langue
commune,
il est des
fois encore présentes que tu vas dissiper.
Toutes les
fêtes nous sont connues,
et tous nos
rites sont anciens, éprouvés, sûrs,
mais
aujourd’hui il y a la distance, il y a les
millions
d’instants du futur,
il y a tes
pas sur la mer,
il y a le
pays de l’union consentie,
de l’appel
à la rivière et au fleuve des enfants,
au lit de
la maison et de l’œuvre,
il y a le
pays neuf du vœu et du souhait mélangés,
il y a
l’accident de l’amour qui a arrêté maintenant
les
cascades des sentiments et des sensations et des
errements,
et qui pose un centre à la vie,
un roc à la
plage,
un rond
dans le sable,
une étoile
d’or dans le soir de nos corps.
La mûe du
cristal, le chant de ton vol,
Le visage
de ton âme, la venue de l’amante,
Le cri
murmuré de notre commune essence,
Les pas de
la confiance.
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